Un jour glorieux, des gens étaient venus chercher Gaétan à l'hôpital psychiatrique. Celui-ci, à bout de nerfs dans ce lieu qui n'était pas fait pour lui fut tellement soulagé de partir (même avec des inconnus) qu'il dormi comme un sonneur pendant tout le trajet. Il se souvenait vaguement d'être passé d'une voiture à un avion, puis l'inverse. Mais lors de ces deux moments de conscience, seules ses jambes et une infime partie de son cerveau s'étaient réveillées pour appliquer la tâche demandée.

Au bout d'un nombre innombrables (ouioui, un nombre innombrable. Exactement.) d'heures de routes, Gaétan sorti un peu de sa transe car on parlait de lui semblait-il...

"..réveiller l'autre souche derrière. On est arrivés."
Une voix de femme. Assez jeune.

Ah non, je dors trop bien!

"Monsieur Faure, réveillez vous. Nous sommes arrivés."
Un homme mur cette fois. Et qui le vouvoyait ???

Gaétan ouvrit les yeux et vit des lucioles qui dansaient devant lui. Il essaya d'ouvrir la bouche pour répondre mais celle-ci était tellement pâteuse qu'il ne pu pousser qu'un grognement.

"Malheureusement, nous ne pouvons pas rester avec vous plus longtemps, nous devons repartir. Mais vous trouverez votre chemin facilement. Le portail est ouvert. Et puis vous devriez croiser quelqu'un. Les gens sont serviables. N'hésitez pas à leur parler."

Hum... ah oui. Ils le lassaient se débrouiller seul dans un endroit inconnu.
Il ne savait même pas ce qu'il faisait là.
La femme lui avait expliqué mais il devait bien avouer qu'il ne se rappelait plus de rien. Peut-être dormait-il déjà un peu.

Gaétan réussit enfin à voir quelque chose, les lucioles avaient fini de le prendre pour une lanterne.
Ce qu'il vit par la fenêtre de la voiture le fit frissonner. Un immense portail comme celui d'une prison. Quelques arbres semblaient avoir été ajoutés afin de rendre l'endroit plus aimable. Un peu comme dans un hôpital psychiatrique (: mais non, bien sûr que non, vous êtes pas en prison... vous avez juste pas le droit de sortir !).

Il fini par se retrouver dehors, sans savoir réellement par quelle magie il tenait debout. Ses affaires personnelles, à coté de lui, rentraient dans un sac à dos.
Les arbres étaient en fleurs, ce qui l'apaisa un peu.

Les deux personnes qui l'accompagnaient avaient du lui dire au revoir et partir parce que lorsqu'il se retourna, la voiture n'était plus là. Ils devaient être effectivement extrêmement pressés.

Gaétan s'ébroua pour essayer de chasser la torpeur. Cela n'eut aucun effet si ce n'est de lui donner un léger mal de crâne.
Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il déglutit, se ressaisit et ouvrit le portail d'une main assurée avec un flegme digne d'un professionnel des ouvertures de portail.

En un grincement, il fut à l'intérieur de la cour. Il se mit à avancer sur ce qui semblait être l'allée principale. Contrairement à ce que lui avait dit l'homme, l'endroit était désert et il n'y avait pas l'ombre d'une âme serviable en vue.

"Génial !"
Fit Gaétan d'un ton "guilleret" rempli d'amertume et de sommeil.

J'aimerai bien prendre une douche... Car, oui, il n'était absolument pas présentable après toutes ces heures de sommeil. Son maquillage avait coulé et lui faisait d'énormes cernes (sans parler des crottes d'oeil), il avait de légères traces de bave séchée sur le menton, ses vêtements étaient froissées et sa crête avait perdu de son dynamisme.

Parfait, je suis absolument parfait pour mon arrivée.