Je maudis Terrae. Je maudis le master qui est venue me chercher à l’hôpital. je me maudis d’être venus au Japon, d’ailleurs, je maudis aussi le Japon et tout les japonais. Tant qu’à faire, je maudis le monde entier.

Je sais, ils ne m’ont rien fait en particulier, mais je suis d’une humeur de chien et maudire les gens est le truc le plus intelligent que je trouve à faire pour passer mes nerfs.

Ce que cache cette mauvaise humeur excessive, c’est plus ou moins une forme de stresse.

Qu’est ce que je fous là, moi ? Sapée d’un uniforme trop petit pour moi, d’une énorme écharpe et d’une veste, je me les gèle, dans cette neige qui recouvre Tokyo, et je ne me sens pas à ma place.

à mes pieds, deux gros sacs de sport contenant toutes mes affaires. Est ce qu’entrer à Terrae, c’est plus dur que d’arriver dans un nouveau foyer, finalement ?

Je prends une pomme dans ma poche et croque dedans, rejette mes cheveux en arrière, et entre dans Terrae.

Bizarrement, je m’attendais plus ou moins à ce qu’il y ai du monde dans le hall… Ce qui n’était pas le cas. Pas une âme qui vive, pas un chat.

Et tout les panneau d’indications en japonais ; Ou suis-je censée aller ?

Je recommence à maudire le monde : Maudis soit les kanjis ! Maudis soit les instituts. Maudis soit ce hall trop vide à mon goût. Maudis soit…

Je fini ma pomme, cachais le trognon dans une des poches de ma veste, et me dirigeais vers ce qui semble être un panneau d’affichage. Quelques annonces était en anglais, je fit plus ou moins semblant d’être occupée en attendant l’arrivée d’une quelquonque personne, d’un sauveur.

10h. Je soupirais. Mais qu'est ce que j'avais? Chaque week-end depuis deux ou trois semaines ne s'accompagnait PAS de mes grasses mat' habituelles. Je soupirais de nouveau, me levais et m'habillais rapidement d'un sweat shirt et d'un slim. Je me traînais jusqu'à la salle de bain, puis je me regardais d'un air las dans le miroir avant de me coiffer. Après m'être passé de l'eau sur le visage, mon regard se porta sur mon cou. Une trace violette y apparaîssait. Elle ne se voyait pas énormément, mais en y faisant attention, on la remarquait. "Ne disparaitraît donc jamais?" Cette foutu marque laissée par l'agresseur qui avait tuée ma mère. Quelque fois elle me faisait souffrir, ne me rappelant que trop mon passé.

Je saisis le foulard appartenant à mon frère. C'était mon accessoire préféré, celui qui ne me quittait presque jamais. Malgré les lavages, il avait concervé l'odeur de mon frère, l'être que j'aimais le plus au monde, et qui avait disparu.

Je portais mon nez au tissu accroché à mon cou, ce qui me rendis mélancolique: mon frère me manquait tant!

Je me décidais à sortir après avoir englouti un paquet de gâteaux (quoi, ça vous pose un problème que je mange pas équilibré?!) Je sortis de ma chambre, que je fermais avec précaution, avant de partir au hasard dans les couloirs de l'Institut que je connaissais à présent par coeur. Mes pieds me guidèrent jusqu'au portail de l'Institut, symbole de renouveau à mes yeux. J'esquissais un sourire à la vue du soleil qui pointait le bout de son nez, après cet hiver froid et dur que nous venions de traverser. Une silhouette se détacha de la lumière, semblant s'informer d'après les panneaux. Je m'en approchais, un sourire joyeux toujours pendu à mes lèvres.

C'était une adolescente, sans doute plus vieille que moi, avec de longs cheveux noirs et épais flottants autour d'elle. Je ne distinguai pas la couleur de ses yeux car elle était à contre jour. Bien qu'elle affichait un air maussade, je m'empressais de lui adresser la parole:

-Tu cherches quelque chose? Je peux t'aider si tu veux. Je me présente: je suis Alicia. Et toi?


[HRP: désoléééé du retaaaaard! T.T Le boulot avait eu raison de moi --". En plus mon rp n'est ni interessant ni bien formulé, pardonnne moi! Promis la prochaine fois je ferai mieux!]

- Tu cherches quelque chose? Je peux t'aider si tu veux. Je me présente: je suis Alicia. Et toi?

La nouvelle venue est une jeune fille, peut-être un peu plus jeune que moi, souriante et accueillante.

Je comprends qu’elle s’adresse à moi, ce qui est plus ou moins dans la logique des choses puisqu’on est seules dans le hall.

L’espace d’un instant, je pense qu’il vaut mieux pour moi de ne pas décharger ma mauvaise humeur passagère sur cette jeune Alicia, qui semble décidée à m’aider en gardant le sourire, autant avoir l’air sociable, pour une fois…

Je lui adresse un pâle sourire, surement peu convaincant, et dis :

- Enchanté ! Moi, c’est Cendre De Lune. Oui, tu as bien entendue, je m’appelle Cendre…

Je dois me payer une tête de déterrée, avec le décalage horaire, le stresse et la lassitude que je me trimballe. Avec tout ça, mon « Enchanté » ne doit pas être des plus avenants, mais bon, c’est plus ou moins à prendre ou à laisser.

- Mmm… Comment dire ? Je suis nouvelle à Terrae et c’est la galère ! La trouvaille de ce bâtiment dans Tokyo s’est faite au petit bonheur la chance, alors la suite, ça s’annonce compliqué… Galère, quoi…

La fin de mes explications se perdirent dans un grommèlement indistinct. La jeune fille, qui me regarde d’un air amusé, semble vouloir garder une expression plus ou moins neutre.

- Enfin, je repris. Certes, j’aurais surement besoin d’un peu d’aide… Il paraît qu’avec ce bel uniforme, j’ai hérité d’un dortoir ?

Un uniforme, un dortoir… Tout ça s’annonce carrément galère, encore une fois…

La fille, tente un faible sourire, avant de me répondre:

-Enchanté! Moi, c'est Cendre De Lune.Oui, tu as bien entendu: je m'appelle Cendre...

Je souris: c'est un très joli prénom. Elle reprend:

Hmm... Comment dire? Je suis nouvelle à Terrae et c'est la galère! La trouvaille de ce batiment dans Tokyo s'est faire au petit bonheur la chance, alors la suite ça s'annonce compliqué... Galère quoi.

Elle grogne, et cette fois à nouveau un grand sourire illumine mon visage, car elle m'amuse:

-Je vois... Jvais t'faire découvrir l'Institut- a condition que tu sois d'accord, bien entendu.


Cendre a l'air fatiguée, ce que je comprends fort bien. Peut être le choc, les énotions, où tout simplement le voyage. Bien, je vais la conduire au dortoir. Elle semble avoir lu dans mes pensées, car elle demande:

-Enfin, certes j'aurais súrement besoin d'un peu d'aide... Il paraît qu'avec ce bel uniforme, j'ai hérité d'un dortoir?

Son ton semble quelque peu ironique lorsque dit "ce bel uniforme". C'est vrai qu'il n'est pas sublime, mais personnellement je m'y suis habituée. En Angleterre j'en portais déjà.

-Oui tu seras dans un dortoir quelques temps, et ensuite tu auras ta chambre. Ne t'inquiète pas, malgré le dortoir tu auras suffisemment de place pour toi, et tu n'y sera que pour dormir.

Je fais une pause brève, et je reprends:

-Alors, tu viens?


HRP: désolée d'avoir changé la couleur de dialogue d'Alicia, mais normalement je lui met le rouge ^^

-Enfin, certes j'aurais sûrement besoin d'un peu d'aide... Il paraît qu'avec ce bel uniforme, j'ai hérité d'un dortoir?

Je tire un peu sur les manches de ma veste. Mon ton est ironique ; non pas que je sois contre le port de l’uniforme mais le fait que je n’en portait pas en France peut être une bonne raison pour les maudire.

Oui, il me faut quelque chose à maudire : donc, je maudis cet uniforme.

- Oui tu seras dans un dortoir quelques temps, et ensuite tu auras ta chambre. Ne t'inquiète pas, malgré le dortoir tu auras suffisamment de place pour toi, et tu n'y sera que pour dormir.

La jeune fille fait une légère pause, histoire de conserver mon attention, puis reprends :

- Alors, tu viens? Me propose-t-elle.

- Certes. Je réponds. Ai je le choix ?!

J’ai la légère impression que mon sens de l’humour devient assez limité en ce moment. Si c’était mon interlocuteur qui aurait dit ça, je n’aurais pas rit. Pourtant, Alicia rit, surement par politesse ? Enfin bref.

Je prends mes deux sacs et la suit. Pour aller au dortoirs, j’imagine…

Devant le long silence qui se profile, je décide d’engager la conversation…

- Terrae… Tu est là depuis longtemps ? je demande.

Cendre semblait penser que l'uniforme était superflu- ce qui, ma foi, n'était pas faux.

-Certes. Ai-je le choix?

Son ton était haché, presque cassant. J'affichais un sourire calme:

-On a toujours le choix.

Je me retournais et continuais d'avancer, car je supposais que Cendre ne choisirais pas de rester ici. Oui, elle me suivait, ses maigres bagages à la main. Au bout de quelques instants, le silence devint étouffant, et Cendre pris la parole, cette fois ci plus sereinement:

-Terrae... Tu es là depuis longtemps?

Je réfléchis un instant, le temps de me rappeller. Les quelques mois que j'ai passés ici se sont en même temps écoulés à la vitesse éclair, et en même temps au ralenti. Penser à mon frère et a mon passé y contribue. Je répondis enfin:

-A peine plus de quatres mois. On s'habitue vite.Les gens sont chaleureux. Nous avons tous eu ce vide, cette peine immense, ou tout simplement cet abscence de but. Terrae est un endroit agréable, et si tu veux mon avis, je trouve que l'Institut nous apporte beaucoup.

J'avais fait bien plus que répondre à sa question, j'avais élargi le sujet. En effet, Terrae était un endroit insoupçonné du monde, auquel on arrivait si l'on ressentait un vide quelconque. On nous y conférait des pouvoirs, ce qui faisait revoir notre vision de l'irréel.
Bref.

-Mais bon... Hésite pas si t'as des questions! J'y répondrais sans problèmes! A part ça, j'ai 14 ans, et je suis franco-anglaise. Et toi?

Je pencherais pour quelque chose autour des 18 ans, et je dirais qu'elle vient de l'Ouest de l'Europe, sans trop être au Sud.

-A peine plus de quatre mois. On s'habitue vite. Les gens sont chaleureux. Nous avons tous eu ce vide, cette peine immense, ou tout simplement cet absence de but. Terrae est un endroit agréable, et si tu veux mon avis, je trouve que l'Institut nous apporte beaucoup.

Le vide… Ici, on l’aurais tous vécu…
Tenir ses "fantômes", ses souvenirs loin, pour ne pas sombrer, c’est si difficile que j’en viens à me demander comment vivre après… En renaissant ? Est-ce là la deuxième chance que nous offre Terrae ?

La jeune fille reprend la parole :

-Mais bon... Hésite pas si t'as des questions! J'y répondrais sans problèmes! A part ça, j'ai 14 ans, et je suis franco-anglaise. Et toi?

Alicia… Elle est si accueillante et si joyeuse qu’elle semble rayonner… Vraiment, il faut que je fasse un effort pour lui faire bonne impression…

A commencer par répondre à ses questions, puisqu’elle qui n’hésite pas à parler avec moi.

- Moi, j’ai 17 ans, mais que depuis décembre, alors dans ma tête, j’ai encore 16 ans… Je suis un peu longue à la détente, et je met un certain temps à m’habituer à un âge !… Sinon, je suis née en France…

Mon ton est plus doux que ce que j’aurais pu croire. Je souris à la jeune fille et rectifie :

- Enfin, je ne sais pas si je suis vraiment née en France… En fait, la nuance est qu’on m’a trouvé en France, quand j’avais trois ans. Avant, je ne me rappelle pas, mais peut-être suis-je américaine ou espagnole, qui sait ?

Ma langue se délit et je commence à être plus bavarde, ou du moins parler plus facilement, mais je décide de rester prudente. Dans ce genre de situation, mon impulsivité m’a déjà coûté un certains nombre de bourdes, autant éviter de faire tout de suite peur à Alicia…

Eviter de partir toute seule dans un délire, de dire des trucs chelou ou de miner la conversation avec mon histoire de déprime et de vide…

Raaah, c’est galère, tout ça… Ma flemme reprend le dessus… D’ailleurs, je parlerais pas encore plus de flemme que d’habitude, aujourd’hui ?

Je décide de relancer la conversation, quitte à la vexer ou à être indiscrète :

- Ne répond pas à mes questions si tu les trouve indiscrète… Enfin, c’est qu’à première vu, je te trouve sympa et j’ai pas envie que la conversation meure comme ça, alors je sort les questions qui me passe par la tête…

Je marquait une pose, le temps de réfléchir aux questions que je peux poser, quand tout à coup, j’entend une sorte de déchirement et je sent le sac que je porte de la main droite s’alléger soudainement…

Et Merde. Mon bagage vient de craquer, éparpillant mes affaires par terre ; ce sac qui était usé après m’avoir suivi dans différents foyers avant de prendre du placard après…

Non, pas maintenant. Pas de souvenirs.
Mon regard s’est assombri un instant, une once de tristesse, mais pas une larmes, pas maintenant…

Je souris à Alicia, décidé à le garder, ce sourire, et à rester de bonne humeur, attitude positive.

- Oh ! Désolé ! Je dis. Attends, je ramasse…

Il y avais par terre différentes affaires, mes vêtements étant dans l’autre sac ; des cahiers, ma trousse de toilette, un foulard avec le drapeau anglais, l’union Jack, un poster qui avait été affiché dans ce qui fut ma chambre, des manga en français qui avaient appartenus à Lucas, mais surtout, ce que je voulais le moins montrer, des photos de ma famille, de Lucas et de différents foyers, et ma réserve de pommes … enfin bref, des choses dont je n’avais pas pu me séparer après mon départ… Des souvenirs…

Comme quoi, renaitre est assez illusoire… Que devrait je faire, pour attraper la deuxième chance que m’offre Terrae ?…

Cendre répondit posément à mes questions, après avoir changé quelque peu d'expression:

-Moi, j'ai 17 ans, mais que depuis décembre,alors dans ma tête, j'ai encore 16 ans... Je suis un peu longue à la détente, et je met un certain temps à m'habituer à un âge!... Sinon je suis née en France...

-T'inquiète pas, c'est pareil pour moi! Alors comme ça toi aussi t'as vécu en France...

Un sourire chaleureux parut sur mon visage. Cendre reprit de sa douce voix:

-Enfin, je ne sais pas si je suis vraiment née en France...En fait, la nuance est qu'on m'a trouvée en France, quand j'avais trois ans. Avant, je ne me rappelle pas, mais peut être suis-je américaine ou espagnole, qui sais?

Ah je vois. Un passé mystérieux, peut-être sombre à jamais. Excitant n'est ce pas? Enfin, je la respectais elle, qui ne saurait sans doute jamais ses origines, son nom, et surtout, ses parents. Et moi: si je n'avais jamais connu mes parents? Pas connus ces merveilleux êtres qui m'avaient aimée de tout leur coeur? Le mien se serra à cette idée. Merveilleux êtres, dont il ne restait plus que mon frère. Mon frère disparu...Cendre me tira à nouveau de mes pensées, peut être un peu gênée:

-Ne répond pas à mes questions si tu les trouves indiscrètes...Enfin, c'est qu'à première vue, je te trouve sympa et j'ai pas envie que la conversation meure comme ça, alors je sort les questions qui me passent par la tête.

Un nouveau sourire, cette fois ci franc, illumina mon visage:

-Ne t'en fais pas...Et désolée pour le blanc, j'ai eu une petite absence- si on peut dire ça comme ça.

Cendre allait reprendre la parole quand, soudainement, la toile de son sac se déchira. De nombreuses affaires- sans doute très personnelles- s'éparpillèrent.
Mon temps de récation fut immédiat: je jetais un regard presque interrogatif à Cendre, qui elle semblait mélancolique. Au moment où je me baissais pour l'aider à rassembler son bagage (j'essayais de ne pas fixer les objets, qui étaient sûrement ses biens les plus précieux, voulant lui laisser son intimité, et tout ce qui lui restait), Cendre s'exclama:

-Oh désolée! Attends, je ramasse...

Derrière son sourire de façade se cachait sans doutes un flot de pensées qui avaient gachées sa bonne humeur. Une expression gênée gagna mon visage: je faisais intrusion dans sa vie privée, et je ne tenais pas à la lui voler.

Une fois ses affaires rangées tant bien que mal dans son sac déchiré, je la regardais, interrogative. Peut être voulait-elle me poser des questions? Ou bien préférait-elle méditer en toute intimité ses sentiments?


[HRP:Désolée pour le retard! T.T]

Le temps d’un clignement de paupière, et la jeune fille s’était abaissée, rassemblant mes affaires avec des gestes précis et fébriles.

Je me retrouve donc rapidement à être la seule andouille encore debout, à bégayer des excuses sans queue ni tête et sans vraiment comprendre ce qui m’était encore tombé dessus.

Quand l’info arrive enfin à mon cerveau, je me baisse et, avec l’aide d’Alicia, embarque rapidement toutes mes affaires dans ce déloyal de sac, les prenant du bout des doigts pour Alicia, à pleine poignées et rageusement dans mon cas.

Je grommelle. Et recommence à maudire.

Maudit sac. Maudites coutures. Maudit soit les chinois, qui n’ont pas fabriqués un sac et des coutures assez solides.

Maudit soit…

J’enfourne brusquement toutes mes affaires par la gueule béante que forme la couture usée et la toile déchirée. Maudit soit tout ce bazar.

Je cale le sac, ou plutôt, le paquet ainsi formé, sous mon bras, puis me relève et, adoptant de nouveau un sourire bien que la situation m’échappe, dit à la jeune fille :

- C’est pas super pratique de le porter comme ça… Il faudrait qu’on passe par le dortoir, que je pose mes affaires…



HRP : Moi ? En retard ? Noooon ? Ah, si... Désolé ! ToT

Cendre, hébétée se baissa après quelques instants de réaction. Nous ramassâmes les objets éparpillés, elle avec des mouvements colériques, moi avec précaution. Nous fourrons tout dans le bagage craqué. Elle le mit nonchalamment sous son bras. Elle grogna. Puis elle sourit:

-C'est pas super pratique de le porter comme ça...Il faudrait qu'on passe par le dortoir, que je pose mes affaires...

Le pouce levé, je lui fais un clin d'oeil rassurant, avant de lancer:

-No prob'!

Bon. J'ai peut être l'air un peu trop décontractée. Mais après tout, c'est mieux que d'être coincée non?

Et puis, je fais de mon mieuxpour aider la nouvelle.En mon for intérieur, je soutiens Cendre. Car c'est difficile, les premiers temps à Terrae. Déjà, il y a de nouveaux endroits, une nouvelle vie, et de nouvelles personnes. Mais surtout c'est peu de temps après le "choc". Le Vide quoi. Il y a tout plein de choses qui nous manquent. Mais il faut faire avec. La vie est loin d'être dure ici. Seulement, il faut apprendre à vivre avec un poids. Une peine. Un fardeau, pour certains. C'est pour ça que je viens le plus souvent possible pour aider les nouveaux arrivants. Cet élan de gentillesse, qui n'est pas habituel, me donne envie d'aider les autres. De les soutenir. Quand Road m'a accueillie, je ne l'ai pas assez remerciée. Peut être étais je trop étonnée sur le coup? D'un certain côté, je paie ma dette en perpétuant son geste. Je remercie également Hideko. Je lui serais toujours infiniment reconnaissante. Elle permet à beaucoup de monde de reconstruire leur vie. De les aider. Alors j'ai envie de faire moi aussi quelque chose. Enfin bref.

Toujours souriante, je demandais à Cendre:

-Ça va? T'as rien perdu?

[HRP:Nan tkt! ;) Moi aussi... u_u]

Je maudis ce foutu sac. Je maudis ces foutues affaires qui se sont trop éparpillées quand elles sont tombées. Et je maudis ce foutu sol qui a éparpillé mes affaires.

Tiens, mes malédictions partent en n’importe quoi, cette fois… Tant qu’à faire, je ne suis pas payé pour penser à des choses intelligentes. Ni penser à des malédictions ayant un minimum de sens…

Donc, je reprends. Je maudis le mec anonyme qui a fait le carrelage de ce sol, qu’il aurait pas pu s’appliquer à faire un sol mieux foutu qui n’éparpille pas les affaires quand elles tombent ?! Et puis tant qu’à faire je re-maudis ces foutues affaires qui se sont éparpillées quand elles sont tombées. Et ce sol, je l’ai pas assez maudit, je pense. Donc je le re-maudis aussi, ce foutu sol carrelé. Et je maudis…

Avant que je ne m’enfonce plus loin dans l’abîme de ma connerie, la jeune fille lève un pouce sûr et m’adresse un clin d’œil pour me rassurer et m’indiquer que c’est « ok », interrompant mes stupides malédictions.

Je me fis la réflexion que si elle prenait la pose comme un mannequin, avait des dents blanches comme une pub de dentifrice, et une coupe au bol (Ce qui n’était pas vraiment le cas, hein !), ça ferait comme Gaï, avec le pouce levé et les sourcils pas épilés…

Je chassais vite cette pensée, tellement sa stupidité m’atterrait, quand la jeune fille prit la parole :

- No prob’ ! Dit elle.

Elle avait l’air tranquille, sûre d’elle, décontractée. A moins que ce ne soit moi qui ai l’air coincée, ce qui est possible, aussi. Il me semble qu’il vaut mieux être décontracté que coincée, mais être décontractée, là, c’est facile à dire. Avec mon sac sous le bras, je peut pas prendre une pose à Gaï parce que ce foutu sol mainte fois maudit va encore éparpillé mes affaires…

Bref, je sais pas ce qui m’arrive mais là, faut vraiment que j’arrête de penser des conneries.

D’ailleurs, je n’ai même pas répondue à Alicia. Au risque d’être à coté d’la plaque, je dit avec environ trois heures de retard :

- Ok ! Allons-y alors !

Bon, si je n’ai pas de réponses qui vient tout de suite, c’est peut être parce qu’Alicia est rancunière et a remarquer que j’ai mis dix piges avant de répondre. Mais au vu de sa tête, de son regard fixe, surtout, je dirais que c’est plutôt parce qu’elle s’est perdue dans ses pensées.

Attendant je ne sais quoi, n’osant pas casser un instant de rêverie, je me mis à me demander à quoi pense la jeune fille. Pense-t-elle elle aussi à des conneries sans sens, comme moi quelques instants plus tôt ? Ou pense-t-elle à des trucs sérieux, comme la politique de ce pays, le japon ? Ou à ce qu’elle aurait à faire aujourd’hui ? A ces prochains cours ? Essaye-t-elle de retrouver le nom de ce mec anonyme qui a fait le carrelage de ce foutu sol qui éparpille trop les affaires qui tombent trop ? Pense-t-elle à moi, essayant de deviner mon passé ou mes pensées comme j’essaye de deviner les siennes en ce moment ? Pense-t-elle à un truc cochon ? Ou pense-t-elle à rien, justement, aux mouches qui volent ?…

Je pensais tellement à ce que la jeune fille pourrait penser que je ne vit pas qu’elle ne pensait plus, qu’elle était sortie de ses pensées et que moi j’étais retombé dans mes pensées.

Elle vit quand je sortit de mes pensées, sourit et me demanda :

- Ça va? T'as rien perdu?

Ca me fait toujours bizarre quand je suis perdue dans mes pensées, que je retrouve la réalité et que quelqu’un se met à me poser une question anodine ou à me dire une banalité. Je souris à mon tour et répondit :

- Ca va ! Je ne pense pas avoir perdu quelques chose… Enfin, j’en sais trop rien, à vrai dire, mais je pense quand même qu’on le verrait si quelques chose était resté.

Vu que le couloir était tout sauf encombré et que c’est évident qu’on le verrait si on avait oublié quelques chose par terre, je ne fais pas d’autre remarque. Je n’ai rien à dire, même si la jeune fille pose des questions inutiles, elle meuble mieux les conversations que moi.

- On n’y va ? je dit.

Et, sur ce, je lui emboîte le pas.