Pff. J'avais déjà fini touts mes livres. Mais comme je ne savais plus où se trouvait la bibliothèque... Quoi?!! J'ai un mauvais sens de l'orientation?
Enfin plus sérieusement, je ne savais pas vraiment quoi faire. Alors je me mis à marcher dans les couloirs... Au hasard...
Parce que moi et mon sens de l'orientation... Oulà! C'est pas la joie.
'Fin bref. Je déambulais, bifurquais, cherchais. Je trouvais pas.
Enfin, au bout de vingt minutes de marche, J'arrivais devant une porte. Je l'ouvris, et passait la tête dans l'ouverture: ce n'était pas la bibliothèque.

C'était une sorte de grande salle avec des fauteuils,une cheminée, des tapis, et quelques personnes par-ci par-là.

Je décidais d'entrer, sachant que je ne trouverais pas la bibliothèque, bien qu'un peu déçu. Autant faire de nouvelles rencontres(?). Je m'approchais lentement d'un canapé rouge, étant à proximité de la cheminée.

Une jeune fille brune aux cheveux lisses y était assise. Elle portait des habits simples, et ses yeux marrons semblaient perdus dans le vide. Je lui demandais doucement:

-Ça te dérange si on parle un peu? Jme suis dis que tu t'ennuyais, 'fin, euh...

C'était tout moi ça. Pas doué pour faire connaissance. Je lui fis un sourire se voulant gentil, sans doute pour me rattraper. Je scrutais ses yeux sombres reflétants son étonnement, essayant de déchiffrer ses pensées.

[HRP: désoléééée! T.T J'ai pas écrit le rp à l'heure! Et en plus j'ai pas d'inspi u_u Je te prie de me pardonner :3]

Cela fait maintenant presque un mois que je suis arrivée à Terrae, un mois déjà... Comme le temps passe vite ! Je suis déjà entrée dans une certaine routine, c'est assez rassurant. Je suis encore peu sociable et je me méfie de tout le monde, sauf de Celia bien sûr !, mais pour le moment ça me convient. Je me sens à l'aise dans cet environnement, enfin un endroit qui me plaît !

Le matin, je me lève assez tôt pour ne pas voir les autres occupantes du dortoir commun dans lequel les novices dorment. Sans bruit, je me prépare et, pour occuper le temps, je vais courir en forêt. Je n'avais jamais fait ça avant de venir à ici, mais j'ai remarqué que ça me calmait et puis comme je l'ai déjà dit, ça m'occupe. Le soir, je vais me coucher très tard ou alors très tôt, j'évite ainsi mes camarades de chambrée qui n'osent pas me réveiller (bien que, je dois l'avouer, je dors rarement lorsqu'elles arrivent, mais chut!). Les repas de midi, je les passe seule dans mon coin. J'ai déjà trouvé de super cachette, des endroits improbables que personne d'autres que moi ne semble remarquer. Tant mieux d'ailleurs !

Malgré mon apparente solitude, je passe du temps avec Celia, mais jamais quand elle est avec ces amis. Pendant ces moments-là, je la laisse tranquille, je ne veux pas être comme une sangsue qui s'accroche à la première personne qu'elle voit...

Les seuls instants où je suis vraiment confrontée aux autres, ce sont les cours. Là, je n'ai pas le choix. Je pourrais sécher, mais ce n'est pas mon genre. Mais j'ai trouvé la parade, je m'assieds au pupitre juste devant le bureau du prof, généralement personne ne va s'asseoir là-bas. Ahah, elle est futée la petite !

Aujourd'hui, c'est jour de repos, pas de cours et les devoirs sont déjà faits. Après ma promenade matinale, si on peut appeler ça une promenade, j'ai eu envie d'écrire. Prenant mon cahier et mon plumier sous le bras, je me suis déplacée discrètement dans l'école à la recherche d'un coin tranquille et c'est là que je suis tombée sur la salle commune encore vide. Une aubaine ! Sans hésiter, je suis allée m'asseoir près de la cheminée, sur le canapé et là, assise confortablement, j'ai commencé à écrire. Je n'avais pas vraiment de but, pas de fil conducteur, alors je couchais sur le papier ce qui me venait à l'esprit, parfois de simples mots sans lien entre eux, parfois des débuts ou des fins d'histoire que je pourrais écrire plus tard et puis d'autres élèves sont arrivées dans la pièce. Quelle idée avais-je eu de venir ici ? J'aurais dû me douter que c'était un lieu très fréquenté.

Sans m'avertir, mon inspiration a disparu en même temps que la solitude. Alors j'ai fermé mon cahier et j'ai commencé à fixer le feu. Regarder danser les flammes est apaisant et me rend nostalgique, mais je ne sais pas pourquoi.

-Ça te dérange si on parle un peu? Jme suis dis que tu t'ennuyais, 'fin, euh...

Je sursaute en entendant cette voix tout près de moi. Je n'avais pas remarqué le temps s'écouler, d'autres élèves renter dans la salle et surtout ce garçon s'approcher de moi. Mon premier réflexe a été de cacher mon cahier. Quelle discrétion ! Peu importe, je défendrai ce cahier comme ma vie ! Il ne l'aura jamais, jamais !

J'arrête un instant le fil de mes pensées. Peut-être n'est-ce pas son but, je ne suis plus dans cette horrible école, je suis à Terrae où les gens sont gentils, où les élèves ne se moquent pas gratuitement des autres.

J'observe un peu mieux ce garçon qui attend visiblement que je lui réponde. Il n'a pas l'air méchant avec son sourire qui se veut rassurant. Il est grand, mais pas bien gros, cela ne veut pas dire qu'il n'est pas musclé. En rencontrant ses yeux gris, je détourne le regarde. Voilà bien longtemps qu'un garçon n'a pas ouvert la bouche pour me jeter autres choses que des insultes ou des moqueries au visage. J'en suis un peu troublée, je dois l'avouer.

Toujours méfiante, je me décide à lui accorder une certaine confiance. Il m'intrigue et puis s'il n'est pas gentil avec moi, je pourrai fuir, tout simplement.

"Salut... je... je ne m'ennuyais pas, mais on peut discuter... un peu..."

J'attends, sur le qui-vive, de voir sa réaction.

[hrp : Ahah, pas de soucis ;)
ça m'arrive aussi, t'en fait pas!]

La jeune fille -pas si jeune que ça, à peine plus que moi sans doute- sembla se méfier. Il y avait de quoi. Parce qu'un inconnu qui vous adresse la parole comme ça... J'espère qu'elle ne me prenait pas pour un pédophile. Bon en même temps ça m'étonnerait qu'il y en ai à Terrae.

'Fin bref, elle cachait quelque chose derrière son dos, ce qui m'intrigua tout de suite. Je ne cherchas pas à savoir ce que c'était, tout de même, c'était ses affaires!

-Salut... je... je ne m'enuyais pas, mais on peut discuter... un peu...

Aha! Elle aussi semblait quelque peu "associable". D'un certain côté, ça aiderait pas, mais ça pourrait peut être nous rapprocher?

-Bon ben... J'm'appelle Gil. J'ai 17 ans. Et toi?


Je m'arretais quelques instants, le temps de lui sourire calmement, et de la détailler plus précisément. Elle avait un visage fin et pâle, qui s'harmonisait parfaitement avec ses yeux marrons en amande, ainsi qu'avec ses cheveux lisses et bruns, qui semblaient soyeux. Elle était vêtue simplement, un jean, un pull large, et une paire de bottines. En somme, elle était assez mignonne.

Je la questionnais:

-T'es là depuis longtemps?

En fait depuis que j'étais là, j'essayais de me sociabiliser. Je faisais connaissance aec des inconnus, comme ça. J'avais même des amis. Comme quoi "qui ne tente rien n'a rien". Je n'aurais pas cru si facile de s'en faire! Le plus dur, c'était d'engager la conversation; après ça venait tout seul. 'Fin fallait aussi avoir des sujets de conversation. Avec Célia, nous avions d'abord parlé littérature puis nous aviins fait connaissance. Avec Amai, nous ne faisions pas que parler, une sorte de dialogue muet s'était instauré entre nous, alors que nous profitions de la brise hivernale sur le toit, une nuit. Et puis, à la cafétéria, j'avais mangé avec Axel et Iron.Avec Akira, j'avais décrit mon pays, et mes origines. Bref. Depuis que j'étais à Terrae, je communiquais plus, et j'avais découvert beaucoup.

J'espèrais que ce serait pareille avec l'adolescente qui se trouvait en face de moi. A cette idée, mes yeux gris pétillèrent, et un sourire franc se peint sur mon visage, car la perspective d'avoir d'autres amis me réjouissait au plus haut point.

-Bon ben... J'm'appelle Gil. J'ai 17 ans. Et toi?

Gil, puisque c'est son nom, me sourit et m'observe en attendant ma réponse. Je suis un peu gênée, mais le cache. Il ne semble pas avoir remarqué mon carnet, ou alors il ne s'y intéresse pas, ce qui me rassure un peu. S'il avait voulu me le prendre pour pouvoir se moquer de moi, il n'aurait pas attendu et l'aurais déjà en main, car je sais que je ne suis pas de taille.

Avant que je ne puisse répondre à sa première question, il enchaîne.

-T'es là depuis longtemps?

J'attends un moment avant de lui répondre et remarque le sourire qui se dessine sur son visage. À quoi peut-il bien penser ?

- Je m'appelle Selvi... et euh... j'ai 16 ans.

Je marque une pause avant de continuer.

- Ça fait bientôt un mois que je suis là... et toi?

Wouaou ! Bravo ! Quelle conversation de malade ! Je me trouve pitoyable, mais je ne sais pas quoi dire d'autres. Lui retourner sa question, quelle inspiration et quelle originalité !

Je n'avais pas vraiment envie de parler à la base, mais de toute façon, je n'allais pas continuer à écrire, alors je fais un effort et s'il est assez patient, peut-être que Gil percera ma carapace.

Bon, je me suis déjà faite une amie, je pourrais maintenant me faire un ami. Je ne sais plus trop où j'en suis, c'est tellement nouveau pour moi... Il faut que j'arrête d'avoir constamment peur des autres et de leur réaction. J'ai redécouvert, à Terrae, le bon côté des gens. Je sais que je pourrais être heureuse ici ! Mais il faut que je fasse un effort de mon côté, il faut que je me surpasse, que j'entre en contact, que je m'ouvre. C'est plus facile à dire qu'à faire...

Les élèves qui sont ici ont tous vécu des événements traumatisants, des épreuves à surmonter et c'est égoïste de ma part de rester dans mon coin, comme si j'étais la seule à avoir souffert. Je ne suis pas le centre du monde, je ne suis... que moi... un être parmi tant d'autres, alors oui, je dois faire un effort !

- Erhm... tu... euh... tu te plais à Terrae?

Mouai, c'est un début...

La jeune fille semble timide, mais elle e lance quand même en répondant à mes questions:

-Je m'appelle Selvi...Et euh... J'ai 16 ans.

Bien que je ne sois pas moi-même très loquace, je tente un sourire encourageant accompagné d'un regard calme et joyeux pour la pousser à continuer.

[color=darkblue]-Ça fait bientôt un mois qur je suis là...Et toi?

Un peu dans la lune, je lui réponds tout de même:

-Moi aussi ça va faire un mois que je suis là.


Selvi, tout comme moi semblait avoir fait un effort pour me parler et sembler chaleureuse, et si nous avons l'air tout les deux timides, je suis sûr que l'on s'entendra bien. Lorsqu'elle reprend, je sursaute, sa voix m'ayant pris de cours:

-Erm... Tu... Euh... Tu te plais à Terrae?

Un sourire franc vient remplacer mon étonnement, et je réponds, enchaînant moi même avec une question:

-Oui je m'y plais, bien que quelques souvenirs me rendent mélancolique. Et toi? Et sinon... T'as des passions dans la vie?

Je fais enfin pouvoir voir si nous avons d'autre points en communs que notre timidité. Et peut être même devenir son ami. Je souris de nouveau à cette perspective. Ce serait vraiment bien! En fait depuis que je suis à Terrae, je n'ai rencontré qu'un seul garçon avec lequel j'ai discuté: Axel. Sinon je me suis fait des amies, et bien qu'un autre mec ne serait pas de trop, je suis content de faire de nouvelles connaissances.

[HRP: Désolée c'est court et en plus j'ai pas trop d'inspi ^^"]

-Oui je m'y plais, bien que quelques souvenirs me rendent mélancolique. Et toi? Et sinon... T'as des passions dans la vie?

Alors comme ça, lui aussi est là depuis un mois et il se plait à Terrae, comme moi. Souvenirs mélancoliques... je ne pense pas avoir ce genre de souvenirs, non. J'ai plutôt envie de les oublier mes souvenirs, mais malheureusement, ou peut-être heureusement, ça ne fonctionne pas comme ça, sur demande.

En réfléchissant à cette notion de souvenirs mélancolique, je me rends compte que ma mère me manque. Bien que peu présente avant mon départ à cause de son travail, elle était quand même une présence, elle faisait partie de ma vie. Et puis c'est ma maman, donc c'est normal qu'à un moment je pense à elle. Mon père aussi me manque d'ailleurs.

Je chasse de mon esprit ces pensées pour me concentrer sur le présent, sur Gil.

Oui, je me plais à Terrae, j'adore cet endroit. Je m'y sens bien, je revis ! Mais au lieu d'une déclaration enflammée et passionnée, c'est plus un bredouillage que je lui sors.

- Oui... oui, je m'y plais... beaucoup...

Je marque une pause et réfléchis à sa deuxième question. Mes passions ? Bof, je ne pense pas être une fille passionnée. J'aime beaucoup de choses, mais de là à parler de passion. Bon, qu'est-ce que j'aime alors ? Lire et écrire ! C'est une évidence ! J'aime l'histoire aussi et la solitude... j'aime le vert, la couleur de l'espoir, j'aime... non, je m’égare... le vert n'est pas une passion, quand même !

Je ris. Gil doit me trouver bizarre de rire toute seule, comme ça, sans prévenir.

- Je... erhm, je ne suis pas quelqu'un de passionnée... mais j'aime lire et écrire, j'aime l'histoire... 'fin... je ne sais pas trop quoi dire...

Je rougis. Je n'ai pas encore l'habitude de me dévoiler ainsi. Je me suis déjà ouverte un peu à Celia en lui racontant mon histoire par exemple, mais je n'y suis de loin pas encore habituée. Il va me falloir du temps pour que des discutions banales ne me mettent pas mal à l'aise. Il faut dire que je n'ai pas l'habitude non plus qu'on s'intéresse à moi et qu'on me pose des questions avec un réel intérêt derrière, une réelle envie de me connaître... tant de choses à apprendre... à redécouvrir plutôt.

Perdue dans mes pensées confuses, j'en oublie de relancer la conversation...

[hrp : t'inquiète, pas de soucis ^^
J'en profite pour te prévenir que je ne vais peut-être pas pouvoir répondre avant la fin de la semaine prochaine, voir le début de la suivante, je suis en train de crouler sous le boulot :O]

Selvi semble perdue dans ses pensées, chercher une réponse. Elle reste silencieuse quelques instants à peine, mais l'on sent que ces petites secondes sont plus lourdes qu'on ne le pense.

-Oui...Oui, je m'y plais... Beaucoup...


Décidément, elle est bien timide cette Selvi! Et puis elle n'est pas si différente de moi. Elle doit être gentille, seulement, il faut d'abord percer sa carapace. Soudain un petit rire sort de sa gorge. Je dois avouer que je suis perturbé, je ne pensais pas qu'elle se délierait comme ça.

- Je... erhm, je ne suis pas quelqu'un de passionnée... mais j'aime lire et écrire, j'aime l'histoire... 'fin... je ne sais pas trop quoi dire...


Je souris doucement, car moi aussi j'adore la lecture et l'histoire. Quand à l'écriture, je n'ai jamais essayé. Pourquoi pas tiens? J'ai toujours eu de très bonnes notes aux rédactions de français, mais je n'ai jamais écrit hors du cadre scolaire. Peut-être une lettre ou deux, et encore. Et Selvi? Que peut-elle écrit? Je serais enchanté de pouvoir lire ce qu'elle met sur papier. C'était peut-être écrit dans le cahier qu'elle cachait tout à l'heure. Un peu plus timidement cette fois, sans doute un peu gêné de faire intrusion comme ça dans sa vie, je demande:

-Selvi...Je sais que je devrais pas être aussi curieux mais... Pourrait tu me montrer ce que tu écrit? Je suis moi même un passionné de littérature, et ça m'intéresserait vraiment beaucoup de pouvoir ne serait ce que jeter un coup d'oeil à tes écrits.

Je tourne la tête vers elle, une expression suppliante sur le visage. Je ne joue pas la comédie, ce serait vraiment fantastique de pouvoir voir ses "oeuvres". J'adore voir le travail des gens couché sur le papier. Cela m'attire, peut être simplement parce que mon père était écrivain? Et peut être n'ai jamais osé pour la même raison? Je ne sais pas. Et tout à coup, il me faut des réponses. Il n'y a qu'une seule raison de le savoir, écrire. Des poèmes, des lettres, des romans. Peut importe, mais je crois que l'heure est venu d'ouvrir les yeux. Peut être que je devrais suivre la même voix que mon père? Je dois le savoir. Je dois tracer un trait et éclairer le présent. Et lire les écrits de Selvi sera déjà un pas en avant.... je dois savoir...

Hrp:Désolée du retard! >.<

- Selvi...Je sais que je devrais pas être aussi curieux mais... Pourrait tu me montrer ce que tu écrit? Je suis moi même un passionné de littérature, et ça m'intéresserait vraiment beaucoup de pouvoir ne serait ce que jeter un coup d'oeil à tes écrits.

Je me fige. Après quelques secondes, je me force à respirer. Il n'y a sûrement aucune mauvaise intention derrière sa question, après tout Gil a l'air sympa, mais ce qu'il me demande... il ne se rend sûrement pas compte...

Pour moi, l'écriture est le reflet de l'âme. Lorsqu'on lit ce qu'une personne écrit, on entre dans son intimité, on perce sa carapace, on peut presque lire ses pensées. L'écriture dévoile nos idées, notre manière d’appréhender le monde, elle retranscrit nos espoirs et nos rêves, pour peu qu'on sache lire correctement...

Je le regarde. Il semble suppliant, comme si ma réponse allait changer sa vie, comme si tout se jouait maintenant. Je ne comprends pas.

Je sers mon carnet qui se trouve toujours derrière mon dos. La position devient inconfortable, mais je n'ose pas bouger, je ne sais plus quoi faire.

Lorsque je parle, je choisis ce que je dévoile, je donne peu et retiens beaucoup. Je n'aime pas partager, pas encore, c'est tellement tôt, beaucoup trop tôt.

Dans ce carnet, il y a des histoires fantastiques, des histoires drôles ou tristes, des débuts de romans, parfois des fins, quelques poèmes, une lettre, écrite pour ma mère, mais qu'elle ne lira jamais... Il y a aussi des pages entières de réflexion sur la vie, sur moi, sur le bonheur, ce qu'il implique et ce qu'il faut pour y parvenir. Oui, à mes heures perdues je suis un peu philosophe.

Non, je ne peux pas le lui montrer, je ne veux pas le lui montrer ! C'est ma vie entière qui est, me semble-t-il, couchée dans ce carnet : mes joies, mes peines, mes douleurs, mes colères, ma rancœur, tout...

Je me force au calme. Perdue dans mes pensées, j'ai commencé à respirer plus fort, un début de panique sans doute.

Comment lui faire comprendre ? Voilà la question que je me pose maintenant. Je le regarde à nouveau. Il semble toujours attendre ma réponse, mais je vois toujours dans ses yeux cette lueur... il va être déçu...

Pour me donner une contenance et pour me mettre un peu plus à l'aise, je ramène mes bras devant moi, mais tiens toujours fermement mon précieux carnet. Du pouce je caresse la doublure en cuir. C'est un carnet simple, mais solide, il n'a pas de fermoir, mais comme je le garde tout le temps avec moi, je le crois protégé, personne d'autre que moi ne l'a encore jamais touché. C'est un objet sacré...

Bon, il va falloir que je réponde, quelque chose, n'importe quoi. Tout est tellement confus dans ma tête.

- Erhm... je... je... non... je ne peux pas te laisser lire mon carnet.

Je marque une courte pause pour prendre une bouffée d'air.

- C'est... trop personnel. Je ne le supporterais pas...

J'espère qu'il comprendra, j'espère que ce n'est pas une de ces brutes qui m'arrachera le carnet des mains pour se délecter de mon désarrois lors de sa lecture publique, j'espère...

[hrp : pas de soucis, j'ai pu rattraper mon retard des cours comme ça ^^]

Selvi sembla tout de suite méfiante. Comme une lionne cherchant à protégdr ses petits. Elle cherchait peut être à protéger son bien. Il devait lui être très précieux, important, confidentiel. Ou autre. Je ne sais pas. Elle frémissait, elle semblait gênée. Elle se crispa, comme une statue elle se figea. Elle était peut être inquiète; son attitude avait changée. Je peux presque sentir son coeur battre la chamade, alors que je perçois à peine l'expression de son regard. Ses yeux marrons paraissent questionneurs, ils se demandent quelque chose, mais quoi? Je suis curieux, je voudrais savoir, je chrche à comprendre, je me questionne moi même, je me met à sa place. Que ressent elle? Que cherche t-elle à protéger au juste?

Cela dure quelques instants seulement, mais il me semble que ces quelques secondes passent au ralenti. Que le temps s'arrête autour de nous, que seul sa respiration précipitée rythme nos gestes. Je suis en attente, je suis patient. Elle me scrute.

Puis, avec douceur, elle ramène un carnet relié de cuir noir sur ses genoux, le fixant d'un air presque accusateur, le caressant du bout du doigt.

Je le regarde avec attention, le détaille. Je ressens une ferme envie de le lire, mais je respecterai la décision de Selvi, quelle qu'elle soit.

Enfin, elle brise le silence, la quiétude qui commençait à régner:

-Erm..Je...Je...Non...Je ne peux pas te laisser lire mon carnet.

Elle a l'air de se trouver pitoyable, de vouloir se cacher. Elle réussit à respirer, puis reprends:

-C'est..Trop personnel...Je ne le supporterais pas.

Je ne suis pas déçu, je suis heureux. Cela confirme ma pensée. On écrit ce que l'on pense, ce que notre imagination invente. Nos écrits font partis de nous même et témoignent de notre vie, de notre époque.

Je songeais à Mme de Sévigné, qui constitue un témoignage important de son époque, de la cour de Louis 14.

Mais enfin, Selvi s'est même excusée, alors que ce serait plutôt à moi de le faire! C'est vraiment gentil de sa part. Un grand sourire compréhensif, je m'exclame:

-Mais enfin, ne t'excuse pas! C'est personnel, je te comprends, tu as tout à fait le droit d'avoir tom intimité!

[HRP: Encore désoléééée pour le retard! T.T]

J'attends, tendue, sa réaction. Que va-t-il faire ? Va-t-il accepter ou s'énerver ou pire encore me brutaliser et se moquer de moi ? Je le fixe intensément, attentive au moindre de ses gestes, prête à réagir, à fuir en courant s'il le faut, à crier, je ne sais pas...

Soudain son expression change. Il semble... content ? Puis il me sourit.

- Mais enfin, ne t'excuse pas! C'est personnel, je te comprends, tu as tout à fait le droit d'avoir ton intimité!

Je reste un instant interdite. Il... il accepte ? Puis j'éclate de rire. C'est nerveux je crois. C'est un moyen de relâcher la pression. Une fois calmée, je l'observe avec un regard doux. J’apprécie ce moment à sa juste valeur. Un garçon est là, il me parle de manière civilisé et accepte ce que je suis. Il ne cherche pas à m'humilier ou à me faire mal. Il me parle simplement.

- Merci...

Un simple murmure de gratitude.

Je me détends et pose mon carnet sur mes genoux, gardant juste une main sur la couverture pour ne pas qu'il tombe, mon autre main est appuyée sur le canapé.

- Tu as dit que tu étais un passionné de littérature. Quel est ton livre préféré ? Si ce n'est pas indiscret.

J'ai envie de connaître mieux Gil. Il m'intrigue, car il ne ressemble à aucun des garçons que j'ai rencontré jusqu'à maintenant. Il est tolérant et c'est quelque chose de tellement important pour moi. Je sens que je pourrais m'attacher à lui. Peut-être... peut-être pourra-t-on devenir amis ?

Je ris intérieurement. Terrae me fait décidément beaucoup de bien.

[hrp: on est pas obligé de répondre dans la minute xD
Donc t'inquiète ;)
(surtout que je ne fais pas beaucoup mieux)]

Selvi murmure un remerciement, suivi de près par la détente de ses muscles et le placement de son carnet sur ses genoux; c'est vrai que je le lorgne avec envie, mais jamais je ne lui prendrai de force.


- Tu as dit que tu étais un passionné de littérature. Quel est ton livre préféré ? Si ce n'est pas indiscret.


Un grand sourire illumina mon visage, et mes yeux gris s'éclaircirent en raison de ma bonne humeur. Je lui répondis avec enthousiasme :

-Oui, je suis un grand lecteur! Non, ce n'est pas indiscret, je dirais....J'ai beaucoup aimé "Dix petits nègres". En tout cas, j'adore les romans historiques et ceux fantaisistes, mais mes préférés restent avant tout les policiers; et toi, as tu des préférences?

Attendant avec attention sa réponse, je m'enfonçais plus profondément dans le canapé, me mettant à l'aise. Je songeai alors que Selvi était plus que susceptible de devenir une amie. Quelquechose en moi me poussait désormais à aller vers les gens, à faire des connaissances voir même des amis. Tout ça grâce à Terrae. Avec un petit sourire discret, je scrutais Selvi, attendant patiemment.

^^ Désolée, il est pas terrible! (en fait j'avais pas trop d'inspi x) )

-Oui, je suis un grand lecteur! Non, ce n'est pas indiscret, je dirais....J'ai beaucoup aimé "Dix petits nègres". En tout cas, j'adore les romans historiques et ceux fantaisistes, mais mes préférés restent avant tout les policiers; et toi, as tu des préférences?

Je souris. Ainsi il aime Agatha Christie. Je connais de nom, mais n'ai jamais lu un de ses livres. Je n'en ai pas encore eu l'occasion, voilà tout. Je note ce point dans ma liste mentale des livres « à lire ».

Je réfléchis un instant, le regard dans le vide, avant de lui répondre.

- J'aime les romans policiers, mais à faible dose. Il faut dire que j'ai trouvé peu de livres de ce genre qui gardaient le suspens jusqu'à la fin, ce qui est un peu décevant je trouve. Bon, je dois avouer que je n'en ai pas lu des tonnes non plus.

Je souris timidement.

- Sinon, j'adore les romans historiques ! J'ai lu presque tous les livres de Christian Jacq, je pense. J'ai aussi aimé Les Rois Maudits de Maurice Druon.

Je marque une petite pause.

- J'aime aussi la littérature fantastique. J'ai lu beaucoup de romans de Pierre Bottero et un bout de la série de L'Assassin Royal de Robin Hobb...

Je me rends compte que j'ai parlé avec entrain, sans réfléchir, les mots sont sortis tous seuls, rapidement. Je crois que la bonne humeur de Gil est contagieuse.

[hrp : je viens de voir que tu avais répondu xD
J'ai failli passer à côté en plus lol!]

Elle réfléchit quelques instants, vague, un sourire sur ses fines lèvres.

-J'aime les romans policiers, mais à faible dose.Il faut dire que j'ai trouvé peu de livres de ce genre qui gardaient le suspens jusqu'à la fin, ce qui est un peu décevant je trouve. Bon, je dois avouer que je n'en ai pas lu des tonnes non plus.


Oui, c'est vrai, il faut vraiment dénicher les bons livres policiers, ou l'on risque une grande amertume. Mais avec le temps, on a l'oeil, la patience de chercher, l'habitude. On connaît les bons auteurs comme les mauvais, ceux qui emmêlent les pistes finement, et ceux qui écrivent des enquêtes des plus faciles. On apprend à faire fonctionner son cerveau pour rechercher le meurtrier, on utilise toutes les informations.

-Sinon, j'adore les romans historiques ! J'ai lu presque tous les livres de Christian Jacq, je pense. J'ai aussi aimé Les Rois Maudits de Maurice Druon.


Je grimace :

-Euh, désolé, je ne connais pas, j'ai lu très peu d'auteurs français!

- J'aime aussi la littérature fantastique. J'ai lu beaucoup de romans de Pierre Bottero et un bout de la série de L'Assassin Royal de Robin Hobb...

J'approuve en silence, Pierre Bottero est un excellent auteur. Je le lis depuis ma plus jeune enfance et ne m'en lasse jamais. Son style d'écriture est tellement...Agréable. Un vrai délice.

Hobb, en revanche, je ne l'ai jamais lu. Entendu son nom à une ou deux reprises, mais c'est tout. Enfin, je suis heureux de partager quelque chose avec Selvi, celle ci à l'air aussi joyeuse et survoltée que moi.

Je lui rends son sourire enfantin, je crois que nous devenons amis.

-Ah, c'est vraiment agréable de trouver quelqu'un qui aime autant lire que moi! Mais dis moi... Tu ne serais pas française?

En effet, si son nom et son apparence témoignent de ses origines européennes, c'est le fait qu'elle cite des auteurs français qui m'a mis la puce à l'oreille.

[HRP: oh heureusement que tu l'as vu alors! xD
Désolée pour le retard, je suis un peu surchargée en ce moment ^^']

-Ah, c'est vraiment agréable de trouver quelqu'un qui aime autant lire que moi! Mais dis moi... Tu ne serais pas française?

Je le regarde en souriant. C'est vraiment génial d'avoir un point commun avec quelqu'un. Je suis sûre qu'on pourrait discuter des heures de littérature sans s'arrêter ! Ça serait chouette qu'on se fasse découvrir des auteurs qu'on ne connaît pas nécessairement, des livres moins connus,...

- Non, pas tout à fait. Je suis Suisse.

Je marque une courte pause et l'observe.

- Et toi, en fait, tu viens d'où?

Je le regarde. J'aimerais tant le connaître mieux. C'est étrange. Il m'intrigue réellement. J'ai envie de lui faire confiance. Je réfléchis un instant à une idée qui vient de me traverser l'esprit. Elle implique de nombres choses : socialisation, dévoilement, mais aussi une part de risque bien entendu, puisque le risque zéro n'existe pas. J'hésite et le fixe, l'observe, comme s'il allait me dire si oui ou non je devais lui faire part de mes pensées...

Qu'est-ce que j'attends ? Une illumination ? Un signe ? Je ricane en moi-même... qu'est-ce que je suis bête. Je réfléchis tellement... et pour pas grand-chose en plus !

Je prends une grande inspiration.

- Est-ce... erhm... est-ce que tu écris... toi ? Parce que... j'ai... euh... je viens d'avoir une idée... en fait...

Je me tais un instant. Faut que j'arrête d'avoir peur, de toute façon c'est trop tard maintenant.

- En fait, je me disais qu'on pourrait écrire des histoires destinées à l'autre... parce que... si je ne peux pas te faire lire mon carnet... c'est parce qu'il y a vraiment plein de trucs différents dedans. Je pourrais faire un carnet d'histoire... vraiment que pour des nouvelles. Enfin... euh... voilà...

Je ne suis pas sûre d'avoir été très claire... il faut dire que s'il a compris quelque chose entre deux hésitations, c'est un génie !

Je passe mes doigts sur mon carnet avec nervosité. Comment est-ce qu'il va prendre ma proposition ?



[hrp : je suis vraiment désolée pour l'absence. Je viens de finir mes exams, donc ça ne se reproduira plus avant l'année prochaine, même période xD
Je suis aussi super désolée pour la longueur de mon rp, les heures d'études m'ont desséché les neurones... mon hrp sera bientôt plus long que mon rp (se met à pleurer)
Bref, promis, je vais me reprendre en main et te refaire des pavés =D]

[edit : Bon, finalement j'ai trouvé de l'inspiration ^^]

Selvi m'avoue qu'elle est Suisse, et franchement, ça fait du bien de rencontrer quelqu'un d'Europe, plus particulièrement d'un pays limitrophe au mien, et qui de plus parle la même langue dans cette partie du monde. C'est rassurant, apaisant même, car depuis que je suis ici, japonais, américains, affluent, mais personne pour partager ma culture, personne pour comprendre ma culture, je suis dépaysé.

Selvi a désormais toute ma sympathie. Enfin, je souris vraiment, d'un sourire franc et presque naïf :

-Je suis franco-allemand, mais j'ai vécu toute ma vie à Paris.

J'hésite, peut-être qu'elle me trouvera bizarre à me trouver rasséréné par la présence de francophones ici, mais tant pis :

-Tu sais, je suis vraiment content de croiser enfin des francophones, ou tout simplement des européens ici, de se sentie un peu.. Chez soi.

Je rougis de mon audace. Je me suis exprimé sans réfléchir à mes mots, sans difficulté aucune, et par dessus tout, en laissant primer mes émotions.
Je baisse vivement la tête, afin qu'elle ne voie pas, ce qui serait encore pire, mon excès de timidité.

Cependant, Selvi, semble trop préoccupée pour s'en apercevoir :

-Est-ce... erhm... est-ce que tu écris... toi ? Parce que... j'ai... euh... je viens d'avoir une idée... en fait...

Je relève la tête intrigué. Ecrire, moi ? Ce n'est pas l'envie qui me manque, d'ailleurs j'ai toujours voulu essayer, sans cependant oser le faire.
Il y a toujours eu cette peur un peu mystérieuse qui me prenait le ventre quand je pensais à écrire, à l'écriture, ancien métier de mon père, qui m'a toujours fasciné, et aux secrets qui l'entouraient... C'est sans doute de là que provient mon appréhension. Mais ne dit-on pas qu'il faut faut passer outre ses peurs pour vivre sans retenue ?

Alors malgré mon manque de confiance, je relève la tête et la scrute avec attention.

-En fait, je me disais qu'on pourrait écrire des histoires destinées à l'autre... parce que... si je ne peux pas te faire lire mon carnet... c'est parce qu'il y a vraiment plein de trucs différents dedans. Je pourrais faire un carnet d'histoire... vraiment que pour des nouvelles. Enfin... euh... voilà...


Selvi, de plus en plus tendue, tripote avec nervosité son petit carnet relié, et détourne le regard.

Mais je ne partage pas cette fois sa réaction, je me sens comme libéré d'un poids, comme si rocher m'écrasait le coeur, que quelqu'un était venu le soulever à la seule force de ses épaules. Il m'a tendu sa main, et ce quelqu'un sans le savoir, c'est Selvi.
Par sa proposition elle m'a sorti de ma morosité, elle m'a poussé à affirmer cette envie, et je lui en suis reconnaissante.

Je prends une grande respiration, et je me lance, les yeux pétillants de bonheur, et la voix soulevée par l'émotion que quelqu'un puisse me faire une telle proposition :

-Oui, Selvi, ça me plairait. J'adorerais même; en fait.. Je n'ai jamais osé écrire, tout en ayant toujours une grande envie de le faire.
Et puis, ce serait notre moyen de communiquer, vu que c'est pas vraiment notre domaine de prédilection, l'oral.

Une fois ma tirade terminée, moi-même un peu étonné d'avoir su exprimer ma pensée à travers des paroles si banales, la seule chose dont je suis capable, c'est d'éclater de rire.
Génial, maintenant elle doit me prendre pour un idiot..

HRP :Franchement, vu mon retard, tu n'as même pas besoin de t'excuser ou quoi que ce soit.. J'espère que tu acceptes les miennes.
En espérant que la réponse te convienne.