Un samedi… Je ne sais pas quoi faire de mes journées libres, à Terrae…
Donc, je m’ennuie. Logique.

Je regarde ma montre, puis la fenêtre. Il fait beau, quand même… Je devrait peut-être sortir prendre l’air ?…

Je me lève du fauteuil où je suis affalée et sort du dortoir. Où je vais ? Je ne sais pas. Je marche au hasard dans Terrae, jusqu’à ce que j’arrive quelques part.

J’erre, tel un fantôme… Errer, c’est un verbe que j’aime bien. Je trouve qu’il sonne bien. Enfin bref.

J’arrive sur une sorte de cour. Tout est calme, il n’y a pas grand monde… Je me demande ce que font les autres, à Terrae, les samedis après midi ?…

J’observe le contexte : une pelouse, un arbre ici et là, quelques banc… Venir dans cette cour ne me procurera jamais autant d’adrénaline que grimper sur le toit de l’institut, mais je devrais y être bien quand même.

J’allais aller m’asseoir lorsque je remarque une jeune fille sur un banc un peu plus loin, qui semble perdue dans ses pensées.

Je me demande ce qui va se passer si je vais lui parler. Va-t-elle bien le prendre ou vais-je la déranger ? …

Je suis sans doute plutôt impulsive, et toujours assez irréfléchie ; je décide donc que le seul moyen de le savoir, c’est d’essayer.

Je m’avance et me lance :

- Bonjour ! Je m’appelle Cendre…

La jeune fille me regarda comme si je venais de la réveiller, ce qui est peut-être le cas, après tout.

- Coucou, moi c’est Livy…dit-elle. Ca va ?

La dénommée Livy semble un peu dans les vappes, comme si elle revenait d’un long voyage au fin fond de ses pensées.

Je m’assit à coté d’elle et répondis :

- Bah… Y fait beau…

Je m’interrompt et rectifie :

- Désolé, je me met à parler du temps et de la météo, chose que je n’aime pas faire pare que je trouve ça ordinaire et plutôt ennuyeux… Pas toi ?

C’est dingue, on est à Terrae, entourées de magie extraordinaire et rationnellement impossible, alors pourquoi je me met à engager une conversation si ordinaire ?…

Quelques instants de silence passèrent, pendant lesquels je réfléchissais à un sujet de conversation pas trop indiscret, puis je reprit la parole :

- Hmmm… Tu te trouve ça comment, Terrae ?…

La jeune fille se mit à rire… Son rire est doux et sans un once de moquerie, assez agréable, je dirais, contrairement au mien qui est bruyant et… Bruyant. Ni très discret, ni très chic, et pas très élégant. Enfin, si on cherche un peu, on pourrait sûrement lui trouver le mérite d’être franc ou direct…

Livy répondit, interrompant le débat animé et existentiel ayant pour sujet mon rire, que j’étais en train de mener intérieurement :

- Étrange... Extraordinaire... Miraculeux peut-être...? Je ne sais pas très bien en fait haha mais je dirais que je trouve ça, surtout... Grand. Et toi?

Je ris et répond, sans hésiter :

- TRES grand ! Oui, c’est sûr, moi aussi je trouve ça immense !… Bien plus grand que tout les instituts ou foyers que j’ai pu voir à présent… Rien que pour trouver mon dortoir, je tourne en me demandant par où je ferais mieux de passer !… Enfin, mon sens de l’orientation légendaire est aussi peut-être à remettre en cause…

J’entendis des bruissement et une volée d’oiseau passa au dessus de nos tête, dérangés de l’arbre dans lequel il avait élus domicile.

Je reprit, d’un ton plus calme, penseur :

- Enfin… Je n’aurais jamais imaginer voir, ne serait qu’une fois dans ma vie, des gens se promener dans les couloirs en jouant à faire apparaitre une flamme au bout des doigts, s’entraîner à se téléporter ou à lire dans les pensées…

J’étais en train de deviser sur Terrae, cet étrange institut, puis le fait que j’ai échoué ici au hasard, alors que je ne me sent pas si exceptionnelle, l’homme, le master qui était venu me chercher à l’hôpital, le vide, tout ça, quand Livy prit la parole, me sortant de mes pensées :

- Tu connais X-Men? Bah... On est des mutants. Comme dans X-Men tu vois. Et Hideko c'est un genre de professeur Xavier et les Masters, Tornade, Jane Grey, Logan, Cyclope... Bon, on va dire qu'on est plusieurs a avoir les mêmes mutations. Mais ça donne le côté original de Terrae. J'aimerais bien me voir dans un comic. Ou même un manga. Mais un bon. Un de haut niveau. Ce serait cool et on serait les... H-men. Enfin... C'est un réflexion étrange que j'entame là. Désolée haha.

La jeune fille rit, et je me prit à rire aussi. La comparaison était pas mal, et c’est sur que ce serais classe d’avoir Terrae dans un manga. Même si je ne pense pas que j’y apparaîtrais, on pourrait peut-être en savoir un peu plus sur les masters et Hideko Honda, la directrice, parce qu’après tout on ne connaît ni leurs pouvoirs, ni leurs histoires, ni le vide qu’il ont ressentis.

Ca ferait pas mal de suspense, tout ça…

Oui, ça ferait un bon manga…

Repartir dans mes pensées, je le fait tout le temps et sans m’en rendre compte, finalement. Je ne dois pas être la seule dans ce cas mais je panse que le mot Rêveuse est un peu faible pour décrire comment à chaue fois que quelqu’un dit un truc, je me perd dans mes pensées pendant des heures.

La preuve, de nouveau, je sursautais et sortais de mes pensées comme la dernière des paumées quand la jeune fille à mes coté se leva d’un bond.

- Tu veux que je te montre les dortoirs? Demanda-t-elle en souriant avec entrain.

Tiens ? Il y a trois secondes elle était complètement rêveuse et éteinte et là, on dirait un marathonien sur-vitaminé doper aux amphétamines tellement elle semble énergique. Changement radical, enfin, ce n’est pas plus mal.

Je souris et répond :

- Bah, c’est gentil. Pourquoi pas ? J’y ai posé mon squatte depuis presque un mois, depuis que je suis arrivé à Terrae, mais pourquoi pas ?

Je ris, et me dit que la jeune fille n’a sûrement pas dû me croiser dans les couloirs ou ne m’a pas remarqué, mais ce n’est pas grave.

Je me lève énergiquement, comme Livy quelques instants plus tôt et reprend :

- Viens ! On va quand même se promener, comme ça j’aurais ton avis sur ces dortoir collectif pour ceux qui ne sont pas initiés, c’est triste à pleurer, non ?

Non pas que je n’ai pas l’habitude, avec tout les foyers que j’ai fait en France, je n’avais pas toujours une chambre pour moi toute seule. J’ai rarement eu à vivre dans un dortoir, mais des chambres que je partageais avec d’autres filles, c’étaient le plus courant.


HRP : Désolé du retard ! T-T Et je ne répondrais surement pas tout de suite, prend tout ton temps pour rep ^^" Désolé !