HRP : Encore désolée pour le retard... Promis, ça n'arrivera plus, plus aussi longtemps >< Par contre, même si là elles vont se taper dessus, ça te dirait que Isis et Mitsu deviennent vraiment bonnes amies ? Parce que quand même, j'adore comment tu écris et j'adore Isis *3*
HRP 2 : Je sais pas vraiment comment situer ce post avec le combat de Master de Mitsu... Du coup je te propose de le faire entre son combat de Master et son appel en salle des Masters pour qu'elle devienne vraiment Master, comme ça en plus elle garde son potentiel d'étoile !

J'étais sortie de l'hôpital ce matin. Les infirmières avaient été adorables. Les soins des guérisseurs étaient magiques... Et Aoi avait été très présente aussi. C'était vraiment l'une de mes plus belles rencontres à Terrae... Une fille formidable. Si vous saviez à quel point elle m'avait réchauffé le coeur avec son sourire, dans mes moments de douleurs à l'hôpital ! Et puis, ses soins étaient toujours aussi agréables. Elle s'était proposée -en forçant un peu je crois- pour participer à l'équipe de soin qui s'occupait de moi, et je dois dire que ça m'avait énormément touchée. Nous avions beaucoup parlé pendant mon séjour à l'hôpital et ça m'avait fait du bien de la revoir souvent comme ça. Il faut dire que ces derniers temps, on ne se voyait qu'en coup de vent, et c'était bien dommage !
Je renfrognai ma tête dans mon écharpe, luttant contre le froid. Après avoir passé une semaine dans un lit d'hôpital, ça me faisait bizarre de re-sortir et de redécouvrir le froid de l'hiver contre ma peau.
Emmitouflée dans mon manteau, je glissai mes mains dans mes poches, me promenant dans le village en savourant l'air frais qui s'engouffrait dans mes poumons. J'observai les gens qui passaient, souriant en observant les couples qui se chamaillaient, les filles qui se racontaient leurs histoires du soir avec le garçon qui les intéressaient, et les garçons qui parlaient de la prochaine fille qu'ils allaient invité. Après un léger courant d'air qui parvint tout de même à retirer tous mes cheveux qui étaient emmêlés dans mon écharpe, je décidai d'aller boire un chocolat chaud pour me réchauffer, mais je me retins, l'image de mon combat avec Aaron me revenant en tête. J'avais réussi... Je ne le réalisais toujours pas.
Un frisson me parcourut l'échine, mais je l'ignorai. Un soupir heureux m'échappa, et je fermai les yeux pendant un instant. Un léger son, à peine perceptible, s'éleva dans les airs, et quand je rouvris les yeux, j'étais au milieu de l'arène.
Plusieurs élèves étaient en train de se battre. Je les observai avec un petit sourire nostalgique, plusieurs images de mon combat avec Aaron me revenant en mémoire.
Un étrange sentiment commença à me tordre l'estomac, comme des papillons qui tourbillonnaient au creux de mon ventre. Je me blottis un peu plus dans ma grosse écharpe, tournant sur moi-même pour contempler l'immensité de cette fameuse arène. Elle m'avait paru tellement plus petite lorsque c'était moi qui était au milieu, en train de me battre... En train de jouer ma vie pour devenir Master.
Je pris une inspiration, retrouvant finalement avec un certain plaisir ces souvenirs.
Il était parti. Grâce à ce combat, et à Aaron, je n'avais plus peur de lui. Mon monstre m'avait quitté... Et je me sentais désormais entière. Chaque fois que de l'air s'engouffrait dans mes poumons, j'avais l'impression de revivre. Je n'avais jamais senti ça avant...
Relevant la tête vers l'entrée de l'arène, j'aperçus Isis. Mon sourire s'étira doucement, et je m'avançai vers elle. Au fur et à mesure que je m'approchai, pourtant, je la sentis... Différente.
Une aura étrange l'englobait. Elle semblait ailleurs, perdue, comme... Vide. Un frisson de désarroi me prit et je levai les yeux sur son regard absent. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas vu... Et elle me paraissait tellement... Changée.
J'ouvris la bouche pour mieux la refermer. J'allais la saluer, mais je me repris. Je me sentais de trop. Et pourtant, malgré tout, mon inconscience, une fois de plus, se débarrassa de tous mes bons sentiments.

-Isis...? Quelque chose ne va pas ?

HRP : J'ai comme l'impression qu'on est des reines du non-rp ! Enfin bon, du coup ! :P Pour l'atelier déjà, c'est comme tu le sens :) Dans tous les cas moi j'ai fini avec Mitsu, alors après, si jamais tu veux clore totalement, vas-y :3 Et arrête, tous tes persos sont géniaux, Mitsu n'est rien à côté, elle est beaucoup moins travaillée je trouve ><

Elle me reconnut assez rapidement, et mon sourire revint, plus doux et plus heureux, bien que je la sentis encore distante. Elle commença la conversation en ne répondant pas à ma question, préférant évoquer notre petite merveille que nous avions construit toutes les deux. En guise de réponse, je hochai la tête, quoique moins vivement que je l'aurais fait en temps normal. J'étais gênée par cette tension qui semblait malgré tout régner, bien qu'Isis me sourisse. Son sourire semblait sincère, ce n'était pas le problème. Je ne lui reprochais pas de me mentir en faisant semblant de m'apprécier. Non, le souci, c'était ce... sentiment qu'elle me cachait quelque chose. Ou qu'elle se renfermait sur elle-même. Je ne sais pas... Quelque chose entre les deux. Je n'étais pas très douée pour deviner les sentiments des gens. Allen avait toujours su le faire bien mieux que moi.
Par la suite, Isis commença plusieurs phrases, sans jamais les terminer. Comme incapable de le faire, ne trouvant pas les mots pour les finir. Tandis qu'elle s'essuyait le visage après une longue inspiration, je la fixai, cherchant son regard des yeux, sans le trouver. Elle semblait avoir tant... Changé.
Elle tremblait. Pourtant, elle avança tout de même vers moi, d'un pas. Hésitant, certes, mais elle le fit tout de même.
Je baissai les yeux alors qu'elle reprenait la parole. Je sentis ma respiration s'alourdir, comme si inhaler de l'air était devenu plus compliqué. Non... Je sortais de l'hôpital, alors pourquoi ? Pourquoi fallait-il que ça recommence ?
Je relevai finalement le regard, croisai le sien. Un frisson me parcourut l'échine. Je n'avais pas besoin de plus pour comprendre. Isis en avait... Besoin. Ca se lisait sur chacun des traits de son visage, à travers tout son être, à travers même l'énergie qu'elle dégageait, qui semblait morte, tandis que la mienne rayonnait depuis que j'avais combattu pour passer Master. Elle avait besoin de ce combat. Ne serait-ce que pour avancer.
Je n'avais aucune idée de ce qu'elle cherchait, attendait, ou même du but qu'elle visait. Je n'en savais rien. La seule chose que j'étais à même de comprendre, c'était... Que sans ce combat, elle ne pourrait pas être elle-même.
Malheureusement, il avait fallu que ça tombe sur moi. Ca aurait pu être n'importe qui d'autre ! Il y avait quelques élèves dans l'arène, et toujours un tas de personne prêt à se battre dans la salle d'entraînement. Mais le destin avait voulu que ce soit moi. Que je sorte de l'hôpital aujourd'hui, que je me rende à l'arène, aujourd'hui-même où Isis avait décidé de se libérer de ce poids qui semblait peser sur ses épaules depuis bien trop longtemps maintenant.
Alors qu'elle s'était rapprochée, je fis quelques pas en arrière, sans dire un seul mot. Après tout, j'étais en parfaite santé, après les soins qui m'avait prodigués ces maîtres guérisseurs, ainsi qu'Aoi. Je n'avais donc rien à craindre... Pas vrai ?
Quoi que... Si, un peu. En réalité, je ne connaissais même pas l'affinité d'Isis. J'étais désavantagée. Mais dans un sens, elle aussi. J'étais Etoile, bientôt Master... Et à moins que je ne me trompe, elle n'avait probablement pas encore dépassé le stade d'initié. Ainsi, cette partie était un peu plus égale, si je débutais le jeu sans connaître son affinité.
Sortant mes mains de mes poches, tirant sur mon écharpe pour la rendre plus ample et moins collées à mon cou, je relevai le menton, et plantai mon regard dans celui d'Isis, mêlant dans ce regard bien trop de sentiments à la fois. J'étais triste d'en être déjà là, et paradoxalement heureuse de la revoir. J'avais peur de la blesser, et en parallèle, j'avais peur de ne pas parvenir à l'aider.
C'était un sentiment étrange qui flottait en moi. Je me sentais mal, et en même temps, je jouissais à l'avance de sentir cette puissance couler dans mes veines au moment où débuterait le combat.
Mes yeux se fermèrent un instant, tandis que j'inspirai lentement. Mes paupières se rouvrirent et mes pupilles se fixèrent sur Isis. Je lui adressai un sourire doux, chargé d'une force étrangère.

-Allons-y. Plus vite ce sera commencé et... plus vite ce sera fini.

Je n'avais pas envie de la raisonner. Je n'avais pas non plus envie de parler pour ne rien dire. C'était totalement inutile. Je ne dirais jamais que je connaissais suffisamment Isis pour comprendre ce qu'elle ressentait. Mais s'il y a une chose dont j'étais certaine, c'est que sur certains points, nous étions très proches. Notre façon de pensée était reliée. Et je sais que j'aurais beau dire n'importe quoi, j'aurais beau la supplier, ou lui offrir tous les plus beaux mots du monde, rien ne changerait cette situation.
C'était aussi bête que ça. Isis avait besoin d'un combat pour avancer.

HRP : Haha si tu en fais trop à propos de quoi ? Ton post ou tes réactions excessives ? :P En tout cas, ton post est génial *-*

La voix d'Isis s'éleva dans l'arène. Puis, un silence de marbre s'abattit sur nous. Et il y eut comme une pause. Alors que je m'attendais à une nouvelle offensive, il n'y eut rien. Une seconde, deux, trois, trente. J'attendis, la fixant, dans l'incompréhension, quand je la vis finalement réagir. 42 secondes.
Elle s'élança vers moi, comme si toutes les blessures que je lui avais infligé auparavant s'était déjà guérie. Je la fixai avec hébétude, que signifiait ce changement soudain d'expression sur son visage...?
Elle porta sa main dans sa poche, et en sortit quelque chose que je ne parvins pas à identifier. Je restai en position de défense autant que je le pouvais, tandis qu'elle plantait son bâton dans le sol. Elle s'élança dessus, avec une aisance que j'avais rarement vu ici, à Terrae. Elle était tellement souple et agile que j'aurais pu m'arrêter de combattre et la contempler, si je ne m'étais pas pris des tas d'objets -ce qu'elle avait dans la main- sur la figure. Par instinct, je tournai la tête pour me protéger les yeux et tentai de taper dedans avec ma main pour les laisser retomber sur le sol afin qu'ils ne me gênent plus. Seulement, cette pluie de caillou et de je ne sais quoi d'autre était visiblement plus douloureuse que je ne l'aurais cru, et je sentis mes bras s'engourdirent. Est-ce qu'elle était... D'affinité Terre ? Je n'avais encore jamais combattu contre quelqu'un de cette affinité... J'étais totalement désarçonnée.
Quand je pus enfin redresser ma tête, j'aperçus Isis qui retombait au sol, et l'espace de quelques secondes, je sentis une énergie nouvelle en elle. Beaucoup plus forte.
Elle atterrit au sol dans une extrême douceur, alors qu'en parallèle le choc fit vibrer la terre. Alors elle était Titan... n'est-ce pas ? Je fis confiance à mes appuis et ne vacillai qu'un peu. Elle commença ensuite à courir dans ma direction, et je décalai mon pied à l'arrière, renforçant ma garde. Je plissai légèrement mes genoux, m'apprêtant à recevoir un coup de plein fouet, que j'aurais du mal à encaisser si elle chargeait son pouvoir de Master dans ses pieds ou même dans ses mains. Finalement, son attention sembla attirée par autre chose. Je suivis son regard pour tenter de voir de quoi il s'agissait, et quand je reportai mes yeux sur elle, un gros nuage de poussière me tomba dessus. Je fermai mes paupières avec brièveté, perturbée et déconcentrée. A quoi est-ce que tout cela rimait ?!
Cette poussière est abjecte et étouffante, mais elle ne semble vouloir retomber au sol qu'avec une lenteur lancinante. Je tentai d'ouvrir un oeil, ne trouvant pas Isis en face de moi. Toussotant, j'agitai mes bras devant moi pour dépolluer l'air, cherchant en même temps à recadrer son énergie pour la situer. Au même moment, je créai quelques sphères autour de moi, pour pouvoir m'en servir au moment opportun. Ma vue redevint enfin nette, et j'aperçus Isis, un peu tard. Par instinct, j'envoie mes quatre sphères dans sa direction.

HRP : T'inquiète pas, tu gères très bien les pouvoirs, et si vraiment y avait un souci, je te le dirais :p En attendant, j'aime toujours autant te lire, et oui, Isis est schizo, comme tous tes persos, mais c'est cool ça <3 Ah, et si moi je fais un truc de travers, ou si le topic ne se déroule pas comme prévu, tu me le dis aussi, hein !

Mon coeur se serra au moment où je vis Isis s'écrouler sur le sol après avoir reçu deux de mes sphères. Je ne pensais pas que je la toucherais. Je pensais qu'elle trouverait un moyen de se défendre, qu'elle riposterait, je ne sais pas. J'y ai vraiment cru. Mais elle était animée par quelque chose qui me dépassait tant que ça semblait parfois stopper ses instincts... Tout en la poussant à aller jusqu'au bout. C'était très étrange.
Je fus tellement rassurée de voir mes deux dernières sphères passer au dessus de sa tête sans la toucher que je ne pus retenir un soupir de soulagement. Je quittai ma position de garde, posant un regard partagé entre la peur et l'inquiétude à l'égard d'Isis. Elle était là, au sol, ayant de nouveau soulevé un nuage de poussière après être tombée.
Une boule se forma dans mon estomac. Je n'arrivais pas à croire que j'avais fait ça. L'esprit égaré, je sentis soudainement quelque chose saisir ma cheville. Je retins un cri. Elle serrait si fort ! Ma cheville allait exploser ! Je n'avais vraiment jamais été préparée à affronter un titan...
Au bout de quelques secondes à peine, je sentis que le sang n'arrivait même plus jusqu'à mes orteils. La circulation coupée, son emprise s'accentuait encore et encore sur mon tendon au dessus du talon, et malgré moi, je dus m'accroupir. Comme si ça allait m'aider à me débarrasser de cette douleur.
En un sens, ce n'était que justice, n'est-ce pas ? Après tout ce qu'elle s'était déjà pris comme blessure, je n'avais, moi, que quelques futurs bleus sur mon avant bras à cause des cailloux qu'elle m'avait jeté. Alors, de fait, ma cheville endossait toute la douleur en un coup de ce que j'avais déjà infligé à Isis. Je me mordis la lèvre inférieure sous la douleur. Manie de mon adolescence. Je n'aimais pas exprimer ma douleur. C'était comme annoncer ouvertement ses faiblesses. Alors à la place, certaines -mauvaises- habitudes s'étaient installées : me mordre la lèvre pour m'empêcher de hurler, serrer les poings, poser mes mains et appuyer là où j'avais déjà mal. Là, à l'évidence, je m'étais contentée de me pincer les lèvres et d'appuyer sur la main d'Isis, comme si j'étais persuadée que ça allait la faire lâcher prise.
Je sentis des larmes de douleur, brûlantes, me monter aux yeux et je fermai finalement les paupières. Téléporte-toi Mitsu... C'est la seule échappatoire. Ne crois pas une seule seconde que se débarrasser de l'emprise d'un Titan soit possible.
Je me concentrai alors. Inspirant le plus doucement possible, refluant la douleur qui me tiraillait à présent presque toute la jambe, j'expirai bruyamment. C'était très dur de se téléporter lorsque quelqu'un vous tenait aussi durement. Parce qu'il fallait être sûr de se téléporter seul.
Finalement, je rouvris les yeux. Un bref coup d'oeil à ses brûlures me fendit le coeur, mais je parvins malgré tout à me téléporter, à quelques mètres d'elle, atterrissant directement assise sur le sable. Mes mains se jetèrent sur ma cheville que je tentai de masser sous mes propres grognements de douleur. Au bout des quelques instants de répit que je m'étais accordé, je relevai la tête et posai mon regard sur Isis, qui était à plusieurs mètres de moi, brûlée à l'épaule et à la jambe -sur l'avant-bras aussi, je crois. Malgré la douleur qui me faisait monter les larmes aux yeux, j'avais été blessée bien moins qu'elle... J'étais vraiment stupide.
Après un effort probablement surhumain, je parvins à me relever. Claudiquant, je fis un pas, deux vers Isis, en laissant malgré tout une bonne distance entre nous deux. Ma voix, empreinte d'un ton étrange, s'échappa de mes lèvres.

-Allez, lève-toi Isis. Bas-toi. Tu n'as encore rien fait... Je veux en voir plus que ça.

HRP : Mais non, tu écris super bien, je peux pas me plaindre des divagations d'Isis ! Ah, par contre, ton post à l'hôpital est juste affreux et je t'en veux quand même un peu -beaucoup- de lui infliger ça ! Peut-être aussi parce que du coup ça m'a donné mal au dos ! C'est pas sympa de faire ça :'(

Elle se releva. Non sans mal. Mais elle parvint à le faire. Elle avança de quelques pas dans ma direction, les mouvements lents et le corps leste. Ses gestes étaient mous et pas très assurés, et pourtant, sa voix dure, froide, me pénétra de plein fouet, résonnant dans mes tympans avec dureté. Un frisson me parcourut l'échine. Je sentis mon coeur devenir lourd. Est-ce que tout le monde à Terrae avait ses démons qui le hantaient comme ça, à ce point ? Ca me faisait du mal à l'admettre... Mais je commençai à croire que c'était effectivement le cas. Nous étions tous ici parce que nous avions ressenti un vide. Or, tout vide amène un cas spécial, un mode de vie particulier, une façon de voir le monde différente de celle des autres. Terrae était habitée par la singularité. Alors... Etait-ce véritablement un lieu de paix ? Ou un asile de fou ? J'avais été folle, habitée par "ce monstre". Mais n'était-ce pas de la schizophrénie ? Qu'en était-il de Michigan ? Matthew avait tenté de se suicider avant de se téléporter dans ma chambre, en sang. Si je regardais finalement autour de moi, mon hésitation était compréhensible. Terrae n'était pas si utopique... Elle cachait simplement ses démons derrière son monde parfait.
Je fis un pas en arrière pour me reculer légèrement d'Isis. Ayant encore mal, je me tordis la cheville, n'ayant pas senti que le sol était aussi proche. J'avais encore des fourmis dans le pied, et ça ne semblait pas vouloir partir, me privant de mon appui.
Isis éleva la voix. Après un rire nerveux, elle me demanda avec hargne si je voulais voir le monstre qui était en elle.
Je fermai les yeux, songeant quelques instants à ma propre histoire... Et à Aaron. Continuant à me concentrer sur son énergie pour ne pas perdre mes repères malgré mes yeux fermés, je rouvris finalement les paupières, et hochai la tête de manière à peine perceptible. "Oui..." affichèrent mes lèvres, sans laisser échapper le monde qui y correspondait.
Je croisai à cet instant-là son regard, qui me fendit le coeur. Je l'observai avec douleur. Ce regard-là... Je l'avais déjà croisé dans une glace. J'avais eu le même, autrefois... Et maintenant, grâce à Aaron...
Mais pouvais-je... Pouvais-je être ça, pour elle ? Pouvais-je être celle qui l'aiderait, comme Aaron m'avait aidé ? Je n'en avais pas la moindre idée.
Elle commença à décaler son pied, adoptant sa position de garde. J'avais, moi, trop mal à la cheville encore pour oser m'appuyer dessus, aussi restai-je immobile face à elle, donc la puissance commençait à se décupler.
Le sol se mit à trembler, et je perdis rapidement l'équilibre, ne pouvant me tenir que sur un pied. Je tentai de me replacer correctement, remarquant que plusieurs cailloux roulaient dans sa direction. Je me mordis la lèvre inférieure. Est-ce qu'elle allait... S'en faire une armure, ou quelque chose ?
Elle tapa du pied et je sentis l'onde se propager. En temps habituel, j'aurais pu l'éviter avec facilité sans dépenser une once d'énergie, mais j'avais trop mal à la cheville pour pouvoir faire quoi que ce soit. Aussi, ma téléportation agit d'elle-même pour m'éviter de supporter cette secousse.
Isis se trouvait face à moi. Prête. Du sang brillant et séchant à plusieurs endroits sur son corps, son regard partagé entre la tristesse et la colère, une colère qu'elle aurait déjà du évacuer depuis bien longtemps.
Je me pinçai la lèvre inférieure.

_ Viens. Je t'attends.

Je bougeai un orteil. Deux. Mon pied semblait s'être débarrassé des fourmillements. Aussi, malgré la douleur, même si je claudiquais, je m'élançai dans sa direction. Un pas, deux pas, mon mouvement s'accéléra, et je poussai sur mon pied valide pour bondir, me téléportant dans les airs, réapparaissant tout juste face à elle les poings chargés d'électricité. Je lançai mon poing droit dans sa direction.
Cette attaque était probablement une mauvaise idée. Car au moment où j'allais atterrir, ma cheville allait avoir du mal à endosser toute la douleur. Mais c'était déjà trop tard... C'était fait.