Parmi les étoiles et les nuages...

Regard planté sur un ciel particulièrement bien étoilé, au-dessus de quelques nuages dans un avion qui venait de quitter l’écosse, enfin à quelques heures près, Joanie restait bien silencieuse à côté de cet inconnu en noir. Ses parents avaient eu beau la rassurer et lui aussi, en lui disant qu’elle ne devait pas s’inquiéter. Rien à faire. Un énorme stress l’avait envahi depuis qu’elle était entrée dans l’avion. De plus, elle ne pouvait pas serrer son télescope contre elle, celui-ci étant dans la soute à bagages. Elle jeta un regard vers le sol moquetté en espérant qu’il ne serait pas trop abîmé par les autres bagages qu’elle avaient vu sur les chariots, qu’il n’était pas en train d’être étouffé, aussi. C’est un objet, d’accord, mais pas pour elle. En premier, c’est l’âme de sa soeur jumelle, en deuxième, c’est un moyen de communication avec elle et en troisième et dernier, oui, elle peut avouer que c’est un objet. Grand soupir en relevant ses yeux gris vers l’extérieur. Ce qu’elle avait hâte de sortir de là et d’aller le retrouver !

Apparemment, l’inconnu en noir senti son désarroi, car il lui annonça que dans à peu près deux heures, ils arriveraient sur l’île. Joanie tourna son visage impassible vers lui, esquissant à peine un sourire pour le remercier, un peu quand même, de l’information. Puis, retourna sa tête vers le hublot, le ciel et ses étoiles, vers son autre qu’elle sembla voir sourire et lui envoyer un message avec cette petite étoile filante que Joanie suivit des yeux jusqu’à sa disparition. Et c’est là, qu’elle vit au loin, très loin même, quelques lumières. Et que c’était lumineux là en bas ! Elle tourna son regard vers l’inconnu en noir qui restait droit sur son siège à fixé l’invisible devant lui. Il était sûr de ne pas s’être trompé sur l’horaire, lui ? Elle fit une petite moue dubitative en replongeant son regard vers l’extérieur, comme si elle était attirée comme un aimant, vers ce côté.

Elle n’avait pas réussit à fermer les yeux, à s’endormir, pendant tout le long du trajet. Trop inquiète sur ce qui l’attendait sur cette île. Et si elle ne s’y sentait pas à l’aise ? Et si elle ne se faisait pas d’amis(es) ? Et si elle n’arrivait pas à se débrouiller toute seule ? Et si.... Joanie soupira en remettant, avec ses mains un peu tremblantes, une de ses longues mèches noires cendrées derrière son oreille droite, resserrant aussi machinalement le ruban agrippé dans ses cheveux. Toutes ces questions et bien d’autres ne quittaient pas son esprit depuis son départ d’Écosse. Et que faisaient aussi ses parents à cette heure ? D’ailleurs qu’elle heure était-il ? Joanie n’avait pas de montre sur elle n’en trouvant pas une grande utilité, en réalité. Elle regarda alors le ciel pailleté de fines étoiles qui s’éteignaient maintenant petit à petit, car là-bas à l’horizon, l’aube se levait.

Sur la terre ferme...

Après une attente qui lui sembla une éternité, Joanie récupéra ses bagages, un grand sac de vêtements et son étui où se trouvait son précieux télescope. L’inconnu en noir allait devoir attendre un peu avant de l’emmener vers ce taxi qui soi disant les attendaient pour aller ... là-bas. Joanie serra fortement l’objet logé dans l’étui lui murmurant des mots rassurants. Puis, tout en continuant ainsi, à serrer son télescope dans son bras droit, elle pris son grand sac de sa main gauche, qu’elle traîna derrière elle. Il est muni de roulettes et c’est bien pratique ce truc. Bon, ça donne une allure bizarre tout ce mélange, mais elle s’en fiche un peu comme de sa première dent ! C’est donc un peu empêtrée aussi, qu’elle monte dans le taxi après que le chauffeur est mis son grand sac dans le coffre et que l’inconnu en noir soit monté de l’autre côté. Joanie ne regarde pas le paysage, la grande ville Japonaise et toutes ses lumières et toute cette vie trépignante. Non, elle serre son télescope contre elle, les yeux fermés, en lui parlant tout bas.

Voilà, elle est arrivée. Joanie descend du taxi, l’inconnu en noir dépose son grand sac à ses pieds et s’en va en lui donnant des consignes qu’elle n’écoute qu’à moitié, voire pas du tout. Une fois toute seule, elle lève ses yeux vers cet immense portail en croisant au loin derrière celui-ci un tout aussi immense bâtiment. Son regard s’assombrit. C’est trop grand. En plus elle s’imagine tout ce monde qui se trouve à l’intérieur. Joanie sert alors son télescope, enfin l’étui qui le protège, un peu plus fort contre elle et reste figée, regard au loin, vide. Il lui faut entrer, elle le sait mais ses pieds ne font aucun mouvement dans ce sens. Puis, elle souffle fortement et prend son courage à deux mains parce qu’elle ne va pas rester une éternité non plus à jouer la statue devant le portail ! Elle ne voit aucune sonnette. Ce qui ne l’aide pas à avancer. Ses deux mains sont prises, l’une par le télescope et l’autre par son bagage. Elle regarde le portail. Il a l’air assez lourd en plus d’être bien imposant. Tant pis. Elle fait un demi tour et avec son dos, elle pousse celui-ci. Il grince un peu, elle a un peu mal dans le dos mais ça fonctionne. Pour le refermer elle fait le même geste et enfin après un autre long moment d’hésitation et n'ayant plus trop le choix aussi, elle avance. Lentement.

Sur le chemin d’une nouvelle vie...

Lentement oui, très lentement même, Joanie avance vers cet immense bâtiment qui ne lui inspire pas trop confiance mais en même temps elle y sent quelque chose d’étrange et un frisson parcoure son échine. Elle fait une petite pause, jette un regard derrière elle très rapidement. Regard sans vie vers le grand portail avec ses grands arbres qui remuent légèrement au gré de ce vent assez tiède. Joanie commence à sentir cette chaleur qu’elle ne connaît pas en Ecosse, ni en France. C’est assez pesant même. Puis, elle reprend sa route en changeant de bras son télescope et son grand sac à roulettes. 9a fait circuler le sang en même temps. Voilà c’est calé et avant de reprendre la poignée de son sac, elle remet une de ses mèches volantes derrière une oreille, elle sent aussi son ruban glisser un peu, mais tant pis, elle le remettra un peu plus tard, ce n’est qu’un détail en même temps. Le plus important c’est de réussir à avancer sans s’emmêler les pieds.

Il est vraiment immense ce bâtiment, mais un fugace sourire parcourt son visage en regardant autour d’elle. Un grand parc. Il y a un grand parc sur lequel elle pourra paresser et aussi, la nuit peut-être y poser son cher télescope ! Il lui faudra trouver un point assez dégagé, haut aussi. Alors, Joanie sert de nouveau son télescope contre elle et lui parle tout bas, comme si elle voulait le rassurer, se rassurer et pousse un grand soupir. Oups, un caillou. Joanie baisse son regard vers le sol. Elle ne marche pas droit, elle voit un bout de pelouse sous sa semelle droite. C’est vrai que de regarder ailleurs que devant soi, ça n’aide pas vraiment. Elle grommelle un peu intérieurement et reprend la petite allée, recalant son télescope qui glisse et tire également d’un coup sec son grand sac et c’est reparti. La nuit blanche qu’elle vient de passer dans l’avion commence à lui peser sur les épaules.

Et une silhouette approche...

Joanie se braque un peu. C’est qui cette personne qui vient vers elle ? Il ne ressemble pas à l’inconnu en noir, non, il a l’air un peu plus.... différent. Enfin, différent, ça, c'est à voir. En tout cas, celui qui s’avance à l’air plus accueillant que le type en noir qui est venu la chercher, vu le sourire qu’il affiche sur son visage. Mais depuis la visite surprise chez elle, son côté méfiant s’est renforcé un peu, alors Joanie voudrait lui sourire et elle y arrive un petit peu. Quelque chose étire très légèrement ses lèvres sur son visage impassible.

- Bonjour... Merci...

Elle lève son regard vers lui. Un garçon aux yeux rouges et cheveux blancs ? Déjà qu’elle n’était pas très à l’aise avec l’inconnu en noir de tout à l’heure et d’avant... bah là... elle l’est encore moins. Où est-elle arrivée ? On lui a dit, mais elle s’en souvient pas. Sûr qu’il va se demander pourquoi elle le dévisage ainsi, en plus, mais tant pis. En faite, non, pas tant pis. Joanie baisse alors très rapidement son regard vers son grand sac, parce qu’il vient de lui en parler. Et heureusement d’ailleurs. Il veut lui prendre, c’est ça ? Un grand doute la prend. Elle lève de nouveau son visage impassible vers lui. La phrase qu’il vient de dire n’est pas encore arrivée à son cerveau à cet instant. Elle met donc un certain laps de temps à répondre, son regard un peu vide posé sur le garçon, pour enfin parler d’un ton bien neutre, mécanique même, mais qui se veut aimable.

- Non ce n’est pas très lourd, mais... c’est gentil merci. Je m’appelle Joanie.

Elle lui tend alors la poignée de son sac. En même temps, ça l’arrange bien, elle va pouvoir mieux tenir son télescope qui lui, commence à lui peser sur son bras droit. Mais, celui-là, pas question de le lâcher, même si elle a mal. Non pas pour l’instant, en tout cas. Joanie l’encercle alors de ses deux bras, c’est pas pratique, elle le tourne dans tous les sens pour que ce soit confortable et au bout d’au moins six tours, elle y arrive. Faudra qu’elle pense à réparer la sangle tout de même. Elle paraîtrait ainsi moins... bête. Elle porte encore une fois son regard sur la grande bâtisse où elle va passer quelques temps et retient un grand soupir qui se finit en faire la fin par un petit souffle passant à travers ses lèvres. Elle entame alors une nouvelle avancée, petite avancée.

- C’est par là ? Tu sais où je dois aller ?

C’est dit tout bas, comme un murmure qu’elle ferait avec son télescope. Un petit tic. Elle est un peu perdue. Elle ne sait pas par où diriger ses pas et ça l’ennui beaucoup et ça la fait parler à voix très basse et ça la rend un peu stressée et... elle pousse un profond soupir. Elle sait, elle sent un peu qu’elle n’a rien à craindre ici, qu’elle doit être zen, mais elle fait un blocage pour l’instant. Puis se détendre pour une fille stressée de la vie, c’est pas évident.

Un accueil encourageant pour avancer...

Joanie continue d’avancer lentement aux côtés de ce garçon à l’apparence qu’elle trouve bizarre mais en même temps au fond d’elle quelque chose lui dit qu’elle connaît. Elle lui jette un rapide coup d’oeil après ses deux dernières questions. Oui, cette ce physique, cette apparence, elle a déjà rencontré ou peut-être pas à vrai dire. Elle réfléchit et ça lui revient. C’est ça, c’est déjà vu mais pas en vrai, seulement à travers une émission télévisée qu’elle n’avait suivi qu’à moitié en réalité. Elle soupire et tente un sourire quant elle l’entend rire. Il a remarqué son attitude à son égard. Joanie rentre un peu sa tête dans ses épaules, embêtée. Pourtant c’est une pro des regards et attitudes impassibles. Elle se dit alors qu’elle devra retravailler ce côté, un jour. Elle lève sa tête vers la grande bâtisse. C’est vraiment immense et elle se sent toute petite. Et bien paumée aussi. Mais heureusement un aimable garçon est venue l’accueillir. Joanie tourne doucement son visage vers lui. Il lui parle et il pose sa main sur son épaule. En fait, il répond à ses questions.

- D’accord.

Courte réponse. Elle va se rattraper, plus tard. Elle ne cause pas énormément Joanie, on peut le dire. Elle tente un nouveau sourire vers ce grand garçon aux cheveux blancs et bien sympathique. C’est qu’elle s’est construit un monde à elle, une grosse bulle où il n’y a qu’elle et sa jumelle disparue. Le pauvre il est venu à la rencontre d’une fille qui n’aime pas trop causer. Mais elle se le promet, elle va travailler ce côté communication. Elle redresse son télescope qui lui glisse des bras, le serre un peu plus contre elle, l’incline un peu pour le caler. Sergueï parle de dortoirs. C’est une bonne idée ça. Elle commence vraiment à être fatiguée. Effets secondaires d’une nuit blanche dans les airs, à très haute altitude. Une barre dans la nuque, des paupières lourdes, des bras fatigués, des jambes robotisées... Morphée l’appelle. Mais elle tient bon, il le faut de toute façon parce que ce ne serait pas bien vu de tomber devant un inconnu. Joanie redresse la tête et mets toute la force qui lui reste dans ses jambes et ses bras. Faudrait pas faire tomber Josie... euh le télescope.

Informations nécessaires pour une tête en l'air...

Joanie lève son gris regard un peu mort, sur Sergueï. Des questions, elle en a plein la tête, ça se mélange même et elle a du mal à y faire le tri. Elle se concentre alors pour ne pas sortir des phrases qui ressembleraient à de la bouillie. Elle réfléchit aussi sur la première chose qu’elle pourrait demander, surtout. Donc, il y a un grand silence à cet instant entre les deux adolescents. D’ailleurs on entend seulement que leurs pas qui crissent sur le chemin et aussi au loin le chant de quelques oiseaux. Les oiseaux, leurs chants, ça attire l’attention de Joanie qui aimeraient bien les voir et qui lui rappelle quelques souvenirs. La France, l’Écosse... Josie... Un très fin sourire étire ses lèvres. Là, il semblerait que l’on a perdu la jolie brunette. Elle est encore ailleurs, ou c’est plutôt son esprit qui est parti, oui ! Mais Joanie secoue la tête. C’est bon cette fois il va la prendre pour une demeurée. Surtout avec le rictus un peu naïf qui s’affiche sur ses lèvres et qu’elle veut faire ressembler à un joli sourire quant elle tourne son visage vers Sergueï pour lui répondre. Ratage complet, mais sa voix au ton aimablement doux est encore là, heureusement pour elle.

- Le fonctionnement ?.... Oui, je veux bien. Le... l’inconnu en noir m’a dit quelque chose pendant le voyage, mais j’ai pas tout saisi.

Le type en noir, oui, le lui avait pourtant bien expliqué, le pauvre il avait parlé dans le vide, parce que Joanie, elle, elle n’avait pas écouté de ses deux oreilles. Non non non. Alors maintenant Joanie se sentait embêtée, même un peu honteuse d'avouer qu'elle n'avait pas écouter le type dans l'avion. Puis, Sergueï n’était certainement pas venir l’accueillir pour lui raconter la vie et le fonctionnement de Terrae. Le pauvre en plus elle n’est pas une pro des longs discours. Ni des petits. Et sa dernière question à elle lui fit revenir des souvenirs de quelques paroles du type du voyage. Non, ce n’est pas le mot pensionnat qu’elle a entendu, une fois, enfin l’autre jour. Fichue mémoire. Qu’est-ce qu’il a bien pu lui dire ? Joanie se sent vraiment épuisée, alors pour montrer bonne mine même si on ne voit pas trop quelque chose sur son visage impassible, elle coince tant bien que mal son télescope dans un de ses bras et passe rapidement l’autre main sur son visage faisant style y a des cheveux qui gênent sa vue et voilà, ça va un peu mieux.

- En tout cas, ça a l’air... très grand. Des dortoirs, tu dis ? Ce ne sont pas des chambres individuelles ? Ou à deux ou trois maximum ?

Joanie n’est pas inquiète, non, ou si peu. Mais elle a pris l’habitude de dormir dans le noir complet et seule, sans aucuns bruits, depuis le jour morbide de son anniversaire. Puis, elle n’est pas fana de la foule dans une unique pièce, ou ailleurs non plus. Et aussi, elle sort la nuit munie de son télescope, donc, ça va peut-être déranger. Et ça, elle n’aime pas. Déranger. Mais bon, si elle n’a pas le choix, dormir avec pleins de gens inconnus autour d’elle, elle fera avec c’est sûr. Ce qui ne l’empêchera pas d’aller dehors mais elle tentera de faire le moins de bruit possible. Elle soupire car y a pleins d’idées, d’images, qui s’entrecroisent dans ses neurones. Joanie sent que tout son petit train train qu’elle a mis en place depuis l’accident, ne va pas être évident à faire disparaître.

Plus les minutes avançaient, plus Joanie se sentait oppressée. Et le grand bâtiment qu’elle approchait ne l’aidait pas à se sentir un peu mieux. Malgré la présence de Sergueï. Il était bien patient avec elle. Joanie en connaissait plus d’un(e) qui aurait mit les voiles depuis un bon moment. Elle sent bien qu’il tente de la mettre à l’aise, avec ses aimables sourires et son ton jovial. Puis il lui porte son sac de voyage ! Le pauvre, il n’est pas si léger qu’il en paraît en plus ! Son inquiétude sur les dortoirs se confirme. Sergueï rajoute quelque chose aussi. Il parle de pouvoirs. Joanie tourne la tête vers lui, affichant sur son visage impassible, jusqu’ici, un air un peu éberlué, très surprise. De quoi lui parle-t-il ?

- Q... Quoi ? Des pouvoirs ? Étoile ?

Dans quel institut est-elle arrivée ? Complètement paumée là. Elle ne se souvient pas que l’inconnu en noir lui ai parlé de cette chose. A moins qu’elle n’a pas entendu. Après mûre réflexion, ça doit être ça. Elle n’a pas voulu entendre ce que lui avait dit cette personne. Elle s’en veut un peu de n’avoir écouté l’inconnu, pendant le voyage. Oui elle se souvient que malgré le fait qu’elle l’avait trouvé silencieux, par moments, il lui avait parlé. Le son de sa voix résonnant de nouveau dans son cerveau de piaf. Mais Joanie avait beau chercher au tréfonds de celui-ci, elle n’arrivait pas à se rappeler ce qu’il lui avait dit. Et pourtant, ça n’était pas bien loin. Qu’elle tête en l’air elle fait ! Elle devait paraître bien bête devant cet aimable grand garçon qui l’accompagnait vers l’entrée. Elle leva son visage vers lui, ton hésitant, car elle n'a pas tout capté. La pauvre.

- Je n’ai pas tout compris de ce que tu viens de me dire. Mais c’pas grave... Je verrai bien... après.

Elle verra plus tard, quant elle sera en meilleure forme, on va dire. Puis, pas compliqué, pas compliqué... Pour les neurones de Joanie, ça l’était, en tout cas. A moins que ce ne soit le fait qu’elle soit assez épuisée par le voyage nuit blanche en avion. Oui, voilà, ça doit être ça et elle le mit sur le dos de son périple jusqu’ici. Elle étira ses lèvres dans un mince sourire las. Y a pas que ses neurones qui étaient fatiguées, tout son corps était lourd. Elle commençait même à ne plus pouvoir porter son télescope. Mais pas question de le laisser en plan. Non, elle tiendra jusqu’à ces fameux dortoirs. Et là-bas, elle pourra trouver un lit et s’éclater dessus et partir dans les bras de Morphée.

- Non non, ça va aller merci. C’est déjà bien gentil de ta part d’avoir pris mon encombrant sac.

Pour ne pas dire pesant. Voyant que Sergueï accélérait le pas, elle prit sur elle sa nuit blanche et força sa marche, également. Elle ne pensait plus qu’à une chose maintenant en serrant une énième fois son télescope contre elle. Joanie le portera jusqu’au bout. Elle met toutes les forces qui restent dans ses bras dans le port de son précieux objet, un sourire las étirant ses lèvres. Il ne faut pas qu’elle flanche, pas si près. Alors, elle se redresse un peu et porte son regard droit devant elle, vers cette entrée qui arrive à grande vitesse ou à moins que ce soit une hallucination dû à son épuisement. Elle s’en fiche. Mais quelques pas plus loin lui indiquent le contraire. En faite, ce n’est pas une hallucination, non, elle est bien proche de l’entrée puisqu’elle la franchit et se retrouve dans le bâtiment. Elle regarde de nouveau Sergueï, encore paumée. Logique, elle connaît pas. Alors, maintenant, c'par où le dodo ?

[HJ : Nannannan, a pas de soucis. J'ai fait avancé un tit peu :)]