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Sommeil lourd.
##   Mer 4 Déc 2013 - 16:58
Mitsuki Hojitake

Personnage ~
► Âge : 30 ans (Apparence : 26 ans - Master)
► Doubles-comptes ? : Allen & Hideko
► Rencontres ♫♪ :
Mitsuki Hojitake
Master Tonnerre Lunaire
Messages : 4401
Date d'inscription : 23/01/2011
Emploi/loisirs : Surveillance & robotique
Humeur : EXCELLENTE !

Je levai les yeux vers le plafond blanc de la pièce dans laquelle je me trouvais. Je détestais cette odeur. Je détestais aussi l'ambiance qui régnait ici. Je détestais entendre ces personnes qui crachaient leurs poumons dans le couloir, qui hurlaient pendant leur sommeil, qui... Souffraient, en fait. J'ai toujours détesté assister à la souffrance. Et pourtant, comme un rituel, me voici de nouveau ici. A l'hôpital. Comme quoi, on n'en part jamais vraiment. On y naît, puis au fil de notre croissance, on y revient sans cesse. Fracture, jambe cassée, entorse, mauvais mouvement... Puis bagarre. J'en étais rapidement venue à la dernière étape, au fil de ma vie. Et je savais aussi qu'un jour je finirais ma vie là. C'est un cercle vicieux.
Un long soupir m'échappa, et je continuai de fixer le plafond, imperturbable.
C'était Allen qui m'avait amené ici. Cet idiot. J'étais bien, dans ma chambre moi. Rester là et laisser mon sang se vider sur le sol. Je trouvais que c'était cool. Mais évidemment, il a fallu qu'Allen arrive. Rappelez-moi pourquoi j'ai un meilleur ami...
Il l'avait senti, bêtement à cause de ce fichu cristal que je lui avais offert. Parce qu'à cause de ces fichus petits objets brillants qui possèdent un part des pouvoirs du donneur, le receveur sait quand la personne à qui appartient le cristal est en danger. Et apparemment, son cristal n'avait jamais autant briller. Enfin, non... Je crois que ç'avait été pire quand Aoi s'était faite agressée.
Un soupir m'échappa, et je regardai du coin de l'oeil Allen qui était sur cette chaise, à côté de mon lit. La fameuse chaise du veilleur. Tsst.

-Tu ne veux toujours pas me parler ?

Je restai muette. Non, non, et re-non. Je n'avais pas envie de venir ici ! Je n'avais pas envie qu'on me soigne, je n'avais envie de rien de tout cela ! Parce que je ne le méritais pas. Je méritais d'avoir des cicatrices, d'avoir mal pendant encore plusieurs jours. Je méritais de souffrir ! Car je n'avais pas réussi à... le maîtriser. C'était lui qui était parti. Il s'était enfoui et avait repris sa place au fin fond de mon esprit. Mais je ne l'avais pas chassé. J'étais faible.
Je me tournai finalement dos à Allen, laissant échapper un léger grognement accompagné d'une grimace tandis que mon corps me faisait bien comprendre que bouger trop vite n'était pas conseillé.

-Bon... Très bien, j'ai compris. Je te laisse un instant seule avec tes pensées, j'imagine que ça te fera du bien. Je vais aller me prendre un café en attendant. Je reviens après.

Je n'esquissai pas un geste, et ne pris même pas la peine de répondre. J'étais fâchée.
Tandis que la porte se refermait derrière lui, je fermai les yeux. C'est alors que ces images revinrent me hanter et je me redressai en sursaut. Non, non, NON ! C'était horrible... Je ne voulais plus voir ça. Cette dernière scène, alors que mon visage se recouvrait de sang, et que le bras de Michigan... Mon coeur se serra.
Est-ce qu'ils avaient réussi à le soigner ? C'était con, hein ? Il m'avait blessé, et j'étais censée le détester. Il n'était pas bien dans sa tête, et en plus de ça, il avait fait ressortir ce que j'avais cherché à enfouir au plus profond de mon être. Et pourtant, indéfiniment, fidèle à mon abruti de caractère, je m'inquiétais. J'en avais marre.
Tournant encore dans mon lit, je serrai les dents alors que ma peau me tirait à l'épaule. La plaie avait eu du mal à cicatriser, et la peau de mes mains étaient encore toute dure à cause des brûlures. Comme une plaque.
Finalement, je sortis de mon lit. M'arrachant tous ces fichus fils qui m'alimentaient en glucides et autres trucs qui ne m'intéressaient pas, je posai un pied à terre, l'autre, et me mis debout. Tout d'abord, un vertige me prit et je m'appuyai contre le mur juste à côté du lit. Bon. Respire Mitsu. L'injection de Morphine est terminée depuis quelques heures déjà... Tu dois annuler l'effet dans ton organisme. Tu n'es plus dans le gaz. Allez ! Et puis, tu le sais en plus... Les doses étaient très faibles, c'était simplement pour soulager les douleurs suite à la guérison.
Je pris une longue inspiration. Ca y est, j'étais prête. Alignant un pied, puis l'autre, encore un peu maladroitement, je me mis à marcher vers la porte, avant de repérer mes vêtements sur une commode, dans un coin de la salle -vêtements que m'avaient probablement amené Allen, étant donné que j'étais encore en maillot de bain lorsqu'il m'avait retrouvée. Je m'y dirigeai, et enfilai le jean et le pull qui se trouvait là, laissant derrière moi ma blouse blanche. Je pris ensuite la direction de la porte. Je l'ouvris, et débouchai sur le couloir. Jusque là, tout va bien. Maintenant, il fallait que je trouve le moyen... Et bien le moyen d'aller le voir.
Je me dirigeai vers l'accueil tant bien que mal, déambulant dans l'hôpital, un peu perdue, jusqu'à ce que j'arrive à destination.

-Excusez-moi... Est-ce que vous pourriez me dire où est-ce que je pourrais trouver la chambre de Michigan...

-... Carter ?

Ouf, merci, je ne connaissais pas son nom.
L'infirmière leva les yeux des fiches qu'elle était en train de lire, et me regarda de haut en bas, avant de sourire largement. Hypocrite ?

-Je suis désolée, vu son état, les visites ne sont autorisées que par la famille. Et cela m'étonnerait que vous...

-Je suis sa soeur !

Bien sûr Mitsuki. Tu as les traits d'une japonaise, il est occidental, et donc, tu es sa soeur. Les soins des hôpitaux ne t'arrangent pas.

-Vous êtes sa soeur-...?

-Demie-soeur, pour être exacte ! Nous avons... Le même père. Mais j'ai énormément privilégié les traits de ma mère, qui, elle, est japonaise.

Quel tissu de mensonge superflu et... Et bien, totalement impossible à croire. J'étais stupide, encore. Comment pouvait-elle croire ça, hein ? Ne sont-ils pas sensés tout savoir de nous, avoir lu tous nos dossiers ?

-Bon... Très bien alors, dans ce cas...

Et évidemment, il fallait que j'ai de la chance. Et que je tombe sur une infirmière totalement idiote, niaise, et qui ne faisait pas correctement son travail. Moi qui comptait encore sur cette interdiction pour me dissuader d'y aller. Quoi que... Me connaissant, j'aurais fini par faire le tour de toutes les chambres.

-Seattle, c'est ça ? Puis-je avoir une pièce d'identité ?

Hurm. Bien sûr oui. Parce qu'il a vraiment une soeur, en plus...?

-Je suis désolée... Quand j'ai appris ce qu'il s'était passé, j'ai accouru ici sans penser à ça... Oh, je vous en prie, laissez-moi le voir !

Pitoyable. Je suis pitoyable. En tout cas, moi qui avait toujours été nulle au théâtre... Je me rattrapais. Il faut croire qu'avec un reste de morphine dans le sang, j'étais capable de tout.
L'infirmière leva les yeux au ciel avant de regarder à droite, à gauche, face à elle.

-Bon... Très bien. Il est chambre 206.

Je hochai la tête, lui soufflai un léger "merci" tandis que je m'éloignai déjà dans les couloirs. 206, 206...
Est-ce que quelqu'un peut me rappeler ce que je cherche à faire, déjà ? Non ? Merci bien.
Une vive douleur me prit à l'épaule et je m'arrêtai un instant dans ma marche, m'adossant au mur. Je comprends mieux à quoi ils servaient, ces fils...
Je pestai, relevant le regard de deux infirmières qui passaient dans le couloir à ce moment là, et repris ma route. Tant pis pour les excuses. Ce serait une autre fois.
Finalement, après avoir déambuler un bon moment dans les couloirs, je m'arrêtai face à la porte 206. Je restai face à elle un bon moment, sans oser bouger, sans oser faire quoi que ce soit. Au bout d'un moment, je me décidai à frapper trois coups. Pas de réponse. Pfiou. Un soupir de soulagement m'échappa.
Je pris alors l'initiative d'entrer. Prions pour qu'il dorme et qu'il n'ait pas répondu à cause de ça. Je posai ma main sur la poignée que je tournai lentement. La porte s'ouvrit sans un bruit. Je mis un pied dans la pièce, et je m'arrêtai, passant ma tête dans l'entrebâillement de la porte. Je voulus faire demi-tour à l'instant même où je vis son corps inerte allongé sur ce lit blanc, blanc, blanc, et rouge... Rouge là où il avait recommencé à saigner alors qu'on essayait de le soigner. Je fermai les yeux et pris une grosse bouffée d'air. Allez Mitsuki. Affronte la réalité. Ose regarder le massacre que tu as engendré. Ne fuis plus. C'est fini ça.
Je rouvris les yeux, et entrai dans la chambre. Il n'y avait personne sur la chaise à côté de lui. Il était vraiment seul...
Je m'y assis, l'espace de quelques instants. Je n'aurais pas besoin de plus pour ce que j'avais à faire. A savoir constater l'ampleur des dégâts.
Le tableau continuait à déverser ses bips réguliers. C'était déjà rassurant. Pourtant, quand mes yeux tombèrent sur son bras, un horrible sentiment me souleva le coeur, et je détournai le regard, comme incapable de regarder ça. Je me pinçai la lèvre inférieure, avant de me forcer à voir. Je tournai lentement la tête. Et j'affrontai la réalité.
Elle me fit plus de mal que prévu. Et il avait l'air d'avoir énormément souffert aussi. La preuve étant qu'il n'était toujours pas réveillé...
Quelques minutes passèrent sans que rien ne se passa. Je le regardais. Son visage, qui pouvait prendre des airs tellement détestables, était paisible. Je ne pensais pas qu'il pouvait avoir l'air plus calme. C'était comme si là, alors qu'il avait frôlé la mort, il se sentait mieux que jamais. C'est qu'il pouvait presque en être beau, comme ça. Il me faisait penser à Matthew. Dans ce lit, la peau claire, les cheveux blonds. Matthew avait quasiment la même coup d'ailleurs. Et c'était moi qui l'avait emmené à l'hôpital aussi, quand il avait fait sa tentative de suicide... Avant de disparaître de ma vie.
Est-ce que Michigan allait lui aussi disparaître de ma vie ? Cette idée souleva un sentiment étrange en moi. Mais je ne parvins pas à l'identifier.
Je me levai alors de ma chaise. Le temps était écoulé. Et je ne voulais surtout pas risquer d'être là quand il se réveillerait.
Je quittai la pièce en silence. C'est drôle. Je me sentais mieux, d'un coup.
Je repris la chemin de ma chambre, et rejoignis Allen qui avait commencé à s'inquiéter. Je ne lui fournis aucune explication quant à l'endroit où j'étais allée. Je ne lui expliquai pas non plus la raison pour laquelle j'avais fini dans cet état. Je ne voulais pas qu'il sache... Qu'il apprenne, pour ce... Monstre.
Nous quittâmes l'hôpital. Et ma vie reprit son cours.


Sommeil lourd.  8e1h
 

Sommeil lourd.

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