Je venais juste d'arriver, de passer ma première nuit dans un dortoir rempli de mecs qui ronflent et le seule personne à m'avoir adressé la parole est un espèce de punk mal léché qui m'a de plus, pris pour une fille. Oui, je suis fin, oui, j'ai les cheveux longs mais NON je ne suis en aucun cas un FILLE !
Du coup pour calmer mon coup de gueule, j'étais parti à la patinoire avec mon frère jumeau. Amadeus, tout excité, est parti sur la glace sans m'attendre. Génial. Alors que je prenais mes patins après avoir longuement expliqué que oui, j'étais nouveau, et non j'étais plus mannequin, une voix me gueula dessus :

Hey toi là ! T'as rien à foutre ? Super ! Viens m'aider à enlever ces trucs de merde !

Je me retournais et m'approchais, posant mes yeux sur l'inconnu. J'usais peu de cette particularité de mon physique, car je détestait répandre cette aura glaciale et impitoyable sur les gens, mais là, j'étais de mauvaise humeur, et on m'agressait pour un rien. Je le toisais donc, l'air impassible. Il semblait assez âgé (environ 18 ans) et portait une paire de lunettes fines qui lui allaient plutôt bien. Après ce petit inventaire, je m'assis sur le banc d'en face je lâchais durement : 

Débrouille toi. Je n'aime pas les gens qui crient sur des inconnus.

Effectivement, je parlais très peu. Parce que je n'avais pas envie. Il n'était plus un bébé et je ne supportais pas qu'on me parle de cette façon. J'étais rarement aussi désagréable mais il fallait que quelqu'un le refroidisse un peu. Et comme j'avais cette aptitude, autant l'utiliser.

Je crois que j'avais légèrement refroidit l'atmosphère.Nooooon j'avais été très chaleureux en le transperçant des milles éclats de glace qu'avaient lancé mes yeux !!  Je le vis passer par plusieurs émotions, plusieurs états d'âme pour finir par être assez refroidit. Enfin je crois. Lorsque je le sentais plus enclin à parler calmement, je détournais les yeux et tentais de reprendre une expression à peu près aimable. Je m'en voulais, merde... Pourquoi j'avais fait ça moi ? Je suis con ! J'arrive dans un endroit parfaitement inconnu et je me prend la tête avec les deux premières personnes que je rencontre ! Pourtant, alors que je pensais que l'autre allait encore me gueuler dessus, il explosa de rire. Je dois avouer qu'au départ ça m'a fait assez peur. Je le dévisageais comme si il était fou. Il dit alors l'air amusé :

Ho ho ! Serais-je en face d'un iceberg suceptible ? Super interressant ! Si je te la refait en... plus délicat, je dirais, tu m'aide ?

Susceptible ? Moi ? Pas le moins du monde mais j'aime juste pas me faire interpeller comme ça. C'est normal non ? Et puis, me la refaire en plus délicat ? Ouais bonne idée. Je lui souris pour montrer que j'étais pas méchant, ni un "iceberg". Je détestais mon apparence. Même si ça m'avait permis d'avoir une réputation en temps que mannequin. J'acquiesçais pour montrer que j'étais d'accord et me présentais, avec un sourire gentil :

Ça marche. Je suis Camus, nouveau. Désolé, parle pas de tonnes.

Il semble reparti dans ses pensée, en me regardant bizarrement. Agacé, je lui lance un regard l'air de dire "bon alors ? Tu vas y arriver où je peux aller rejoindre mon frère ?". Il semble alors se décider et avec une grimace dans le genre "moi pas content" il me lâche :

Michigan Carter, pour te faire chier. Est-ce que tu pourrais, S'IL TE PLAIT, m'aider à enlever ces PUTAIN DE TRUCS. Et oui, ça m'arrache la langue de dire "s'il te plait". Ça va comme ça ? Ou il faut encore plus d’hypocrisie dans la voix ?

Je le fixe durement, l'air glacial dans le genre "je suis PAS hypocrite, compris ?". Puis sans rien dire étudie les nœuds de ses patins. Ils sont complètement emmêlés et même avec mes ongles je pourrais rien faire. Je me lève donc et me dirige vers le comptoir en disant d'un ton maussade :

Impossible à enlever. Vais chercher des ciseaux pour couper les lacets. Tu bouges pas.

J'y vais donc et m'approche du comptoir pour demander ces fichus ciseaux et prend place dans le petite queue. C'est ce moment que choisit mon frère jumeau, Amadeus, pour sortir de la glace et venir s'asseoir en face de Michigan l'air enjoué et commence à lui taper la discute alors que je suis caché par un gros baraqué qui attends son tour derrière moi. J'entends juste la voix de mon sosie, enjouée et sympathique, mais limite tape-nerfs pour moi :

Salut ! Comment ça va ? T'as un problème ? Tu veux que je t'aide ? Oh, tu sais peut-être pas patiner, et t'as peur de tomber encore une fois... Je peux t'aider si tu veux ! Je t'ai vu tomber, t'as dû te faire sacrément mal, non ?

Je surveillais mon frère et l'autre du coin de l'œil. Je le sentais mal, rien qu'à voir la tête d'ahuri qu'a un instant tiré le mec. Puis il se ressaisit après la joyeuse tirade de mon frère. Il lui sourit aimablement. Pas bon ça. Je priais pour qu'il ne se passe rien et pour que l'andouille devant moi se décide enfin. Amadeus ne sembla se rendre compte de rien et lui rendit son sourire lorsque Michigan lui répondit :

Bah là j'ai quelques problèmes avec les lacets, mais dès que c'est fini, je veux bien que tu m'apprenne, si ça te dérange pas...

L'andouille avait enfin finit. Je pris les ciseaux que me tendais le gars en face de moi et repartit. Je m'approchais silencieusement derrière mon frère et lui mit une taloche alors qu'il commençait :

Youpi ! Génial ! Alors vivement que- Mais aïeuh, Camuuuus !Protesta-t-il.

Tu parles trop, Ama', Je répondis, agacé.

Je lui fis néanmoins un sourire chaleureux pour montrer que je n'étais pas en colère. Je m'agenouillais ensuite devant Michigant et, en coupant le nœud, je chuchotais assez fort pour que seul lui m'entende :

Tu fais quoi que ce soit à mon frère et tu finiras pendu par les tripes aux Grilles de cet institut. Ais-je été assez clair ? Je résiste assez bien, mais mon frère, tu lui fous la paix.

Je me relevais ensuite, ayant laissé assez de lacet pour que le nœud puisse être fait. Je fis un sourire aimable à Michigan, mais bourré de sous entendus et lâchais :

Voilà. Fais ce que tu veux maintenant.

Je m'assis en face de lui, à côté de mon frère avec mes patins et commençais à les enfiler.

Lorsque je lâchais ma menace, un sourire bizarre apparut sur son visage et je fronçais légèrement les sourcils. J'aimais pas du tout ce sourire,mais vraiment pas du tout. Lorsque je m'étais redressé, il m'avait sourit et j'avais compris qu'il préparait un mauvais coup. Il me décocha un sourire gentil, mais ses yeux ne souriaient pas, eux. Ils étaient aiguisés et se plantaient dans les miens comme des lames de poignards. Je lui rendis son regard version pics de glace, un courant d'air givrant passa entre nous. Lui dit :

C'était bien mon intention...

Il refis son nœud et je zippais mes patins. Amadeus se précipitait déjà vers la glace et entra en piste souplement. Michigan arrivait derrière et posa un pieds peu assuré sur la glace. Je rentrais en piste aussi aisément que mon frère et fit un demi-tour pour observer le gars. Voyant qu'il se débrouillait pas trop mal, je fis signe à Amadeus d'aller se défouler et je ris en le voyant tracer sur la glace. Michigan se plaça à ma hauteur et il dit assez bas pour que je sois le seul à l'entendre :

Si tu as peur pour ton frère, pourquoi tu ne prendrais pas sa place ? Je n'ai pas de préférences sur le professeur... Ni sur la victime

Je grimaçais. Dans quoi je m'étais fourré encore ? Je fixais mon regard sur lui le transperçant à nouveau, sachant que ça pouvait être assez effrayant. Je répliquais d'une voix glaciale :


Je serais ton prof, et si tu veux t'acharner, fais-le sur moi, mais ne touche pas à Amadeus où tu le regretteras.

Tant qu'Amadeus était en sécurité, je me fichais de ma propre survie. Je me mis devant lui à reculons et le pris par les bras, commençant à donner mes conseils :

Je fais ça pour mon frère, vu ? Alors. place tes pieds parallèles et pousse dessus pour avancer.

Ce gars commençait légèrement à m'agacer. Tout ces regards vers mon frère ne disaient rien qui vaillent. Je perdais rarement mon sang-froid mais là... Bon je me contrôlais pour l'instant. Il fit "semblant" de tomber en s'accrochant à une fille qu'il entraîna avec lui et son patin passa à un millimètre de mon bras. Je tiquais. Ok, bien reçu. Il me lança :

Oups ! C'est pas passé loin ! Tu m'aide à me relever ?

Je lui grognais de se débrouiller tout seul. Il fit un petit bond de côté et se leva pendant que j'aidais la pauvre fille à se lever. Elle me remercia et s'en alla. Michigan, l'air de s'amuser comme un fou. Il fit une courbette à la "et-vas-y-que-je-me-fout-de-toi" et lâcha, faussement enjoué :

Tu es un super professeur, en fait !

Te fous pas de moi, petit con ! je restais pourtant de marbre et le suivit lorsqu'il partit à reculons. Je le fixais durement lorsqu'il monta tranquillement en poirier. De sa position, il me lança un défi :

On fait la course ?

Je ne me reculais même pas lorsqu'il se réceptionna, manquant mon œil de peu. Mais lorsque je le vis foncer vers Amadeus, je craquais. Taillé pour la vitesse je le rattrapais facilement et le dépassait de plusieurs mètres. Je me postais sur son chemin, entre lui et mon frère. Tournant sur moi-même, je pris un peu de vitesse et lorsqu'il fut sur moi, le décochais un coup de genou dans ses côtés, l'envoyant dans le décors. J'étais hors de moi. Je lançais un regard franchement effrayant à Michigan et dit d'une voix neutre et posée :


Lève-toi. Je t'attendrais dehors. Je t'avais prévenu, tu vas souffrir.

Je pris mon frère par les bras et l'emmenais vers les bancs. Je défis rapidement ses patins et les miens remis mes chaussures et sortit de la patinoire avec Amadeus. Une fois dehors, j'envoyais ce dernier prendre une douche. Je me postais à présent face à la porte de la patinoire, assez furieux pour attaquer Michigan. J'étais normalement doux, mais lorsqu'il était question de mon frère j'étais très différent.

Ça faisait une demi-heure que je poireautais. UNE DEMI-HEURE, OUI !! Ma rage ne s'était pas calmée avec le temps, elle avait même fichtrement augmentée. Je fulminais et ne parvenais pas à me calmer.
Alors lorsque l'autre espèce d'idiot sortit enfin de la patinoire en disant quelque chose que je ne prenais même pas la peine d'écouter, je fonçais sur lui à une vitesse fulgurante. J'étais taillé pour le vitesse et mes muscles secs et souples étaient plus rapides et plus puissants que la moyenne. Je lui mis un coup de poing dans le nez, suivit d'un coup de talon dans les côtes - pile au même endroit que le précédent ! - qui l'envoya au tapis. Je me retrouvais à genoux au dessus de lui. Je sifflais à son oreille :

Je t'avais prévenu. Tu ne touche pas à Amadeus. Mais il a fallut que tu t'amuses avec mes nerfs. Tu vas maintenant en payer le prix.

Je me relevais et lui donnais un coup de pied dans les côte avec deux syllabes froids :

Debout.

Il m'avait cherché. Il m'avait trouvé. Et ça allait saigner.

[hrp : désolée c'est court mais je sais pas quoi écrire d'autre et je ne veux pas jouer ton perso ><]

HRP : Fait lui faire ce que tu veux, après je me débrouille pour l'expliquer ^^

Coup de poing dans le nez. Classique. Aïe, je me met à pisser le sang, c'est pas cool. Il a pas l'air content. Je crois que c'est l'attente. Ou alors son frère ? Bon on s'en fout, non ? Coup de talon dans les côtes. Aïe aïe aïe. Ce mec a aucune fierté en fait. Il frappe à un endroit où j'ai DEJA MAL COMME UN CHIEN ! Je me plie en deux. Et je compte. Trois. Trois côtes cassées ou félées. Vu la douleur, je dirai cassées. Je suis bon pour un séjour à l'hosto...

Je t'avais prévenu. Tu ne touche pas à Amadeus. Mais il a fallut que tu t'amuses avec mes nerfs. Tu vas maintenant en payer le prix.

Je m'amuse avec qui je veut ! Sinon ça a plus d'intérêt ! N'empêche qu'il a de la chance, Amadeus. Attendez. Amadeus ? VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE !?! Entre Sixtine et Amadeus, je crois qu'il a gagné le titre du plus vieux nom du monde !
Pourquoi il a de la chance ? Ha oui, c'est parce que moi en cinq ans de tabassage quotidien, personne n'a jamais pris ma défense comme ça. Bon ouais, on finit par vraiment s'y habituer, à la fin.
Il me redonne un coup de pied dans les côtes. Je n'émet aucun son. Pas un gémissement, rien. Mais quel connard, quand même ! C'est bon, on a compris que tu es pas capable de me frapper autre part que là où j'ai dejà mal ! Aïe. Quatre, en fait.

Debout.

Pas de problèmes, ça je peux le faire. Je me relève. Doucement, mais sûrement, en soufflant bien, comme l'expérience me l'a appris. Je souris de nouveau. Je suis con, hein ? Mais là, j'ai trop trop envie de le faire chier. NON, BON SANG ! Ca vaudrait mieux pour moi que je me mette en colère, bordel !

_ Dis moi, ton frère, tu es sûr qu'il est à l'abrit ? Non parce que con comme il est, il risque encore de tomber sur des mauvaises personnes, et tu ne seras pas là...

Plus je parle, plus je souris. Plus je sens mon sang bouillir et s'activer. Oui, ça y est, ça commence ! Je vais me mettre doucement en colère, et tout va très bien se passer, tu vas voir...

_ Tu ne pourras pas le protéger éternellement. Un jour il se trouvera une nana, et tu seras mis au placard à balais, sans un merci, sans rien, même pas un merci...

Je parle pour rien dire, mais je sais que c'est vrai. Ils ont tous comme ça...

_ Un jour tu verras, tu sera obliger de prendre sur toi et te dire que finalement, ça servait à quoi ?

Je parlais plus pour moi. Je lui faisais le sermon que j'aurais voulu qu'on me fasse il y a cinq ans, que j'aurais voulu écouter et suivre, et je n'en serais pas là.
Ma colère, ma haine, tout a exploser d'un coup. Je lui ai décoché un crochet au meton en même temps qu'un coup de poing à l'estomac.

_ Tu verras, quand il te laisseras tomber. Réveille toi, les gens sont loin d'être comme tu le pense...