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[Fini] Venez patiner, c'est l'été ! [privé]
##   Sam 17 Aoû 2013 - 17:51
Selvi Sayanel

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Selvi Sayanel
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J'aime les vacances. On se lève quand on veut, on fait ce qu'on veut ou presque, on n'a pas de devoirs. Aujourd'hui, j'ai décidé de ne pas me lever tôt, de rester à somnoler dans mon lit. Oui... enfin, on ne se défait pas de ses bonnes habitudes ainsi. Du coup, c'est 9h30 et je suis déjà debout. Le pire dans tout ça, c'est que je ne sais pas quoi faire. Je n'ai rien envie de faire. Je suis en train de vivre un de mes jours d'ennui. Il y en a toujours quelques-uns pendant les longues périodes de vacances et je m'y suis faite.

Je me lève du banc sur lequel je m'étais assise et je m'étire en baillant. Pfiuuu, c'est dur la vie. J'erre dans Terrae. Non, vraiment... rien envie de faire. Soudain, j'ai une idée de génie ! Une idée magistrale ! Je vais aller patiner. Oui, ça fait longtemps que je ne suis pas remontée sur des patins. Bon, ce n'est pas vraiment la saison dirons-nous, mais tant pis. Je suis sûre que je vais trouver ce que je cherche ici.

Après quelques dizaines de minutes de recherche, je repère mon bonheur. J'entre dans le bâtiment et m'approche de la caisse. Je loue des patins à ma taille, oui c'est mieux, et je me dirige vers les vestiaires. Hum... short et t-shirt, ce n'est pas la tenue idéale pour ce genre d'activité. Tant pis, je tâcherai de ne pas tomber. En même temps, je n'avais rien prévu de faire en sortant tout à l'heure, donc je ne vais pas m'en vouloir.

Lorsque j'arrive enfin sur la glace, je constate qu'il n'y a personne. Je souris. Une ou deux personnes ne m'auraient pas dérangée, mais je comprends qu'il faut, sans doute, être assez fou pour penser à venir dans une patinoire en plein été.

Je m'élance, d'abord prudente, car j'ai toujours besoin d'un temps d'adaptation, mais je me sens rapidement à l'aise. Je fais quelques tours, puis j'essaie la « marche arrière », comme j'aime l'appeler. Tout se passe bien jusqu'à mon premier virage. Hop, je m’emmêle les pinceaux et je me retrouve les fesses par terre. Brrr, c'est froid. Je me relève rapidement pour ne pas devenir un glaçon et me remets à patiner normalement pour me réchauffer.

Soudain, j'ai une idée un peu folle. Ça fait à présent plus de trois mois que je m'entraîne avec Aoi à intervalles réguliers et je dois avouer que je suis fière de mes progrès. Quand je pense qu'avant de la rencontrer je n'arrivais à rien du tout ! Tout en patinant, je me concentre et visualise l'air qui m'entoure. J'adore ressentir l'air, le toucher, l'entendre, le voir. Je trouve ce contact magique et particulier. Je me sens en sécurité avec lui.

Après avoir bien focalisé mon attention sur mon élément, je crée un léger courant qui me pousse dans le dos. Je me sens tout de suite accélérer. La vitesse, c'est grisant ! J'arrête pourtant rapidement mon exercice, car ça me demande énormément d'énergie et de concentration. Je me laisse glisser jusqu'à l'arrêt.

C'est à ce moment-là que je remarque l'ombre qui m'observe.


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Dernière édition par Selvi Sayanel le Jeu 15 Jan 2015 - 22:21, édité 1 fois
##   Mar 20 Aoû 2013 - 23:32
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« Non Destan, c’est trop dangereux !
- Mais maman ! toute la classe y va !
- Tu sais pourtant que tu es spécial !
- Mais je NE SUIS PLUS MALADE ! Jusqu’à quand vas-tu m’empêcher de vivre ?
- J’ai dit non ! »

Je me réveille en sursaut, trempé de sueur. Je cligne des paupières essayant vainement de me rappeler l’endroit où je me trouve. Je me redresse, retire machinalement les cathéters qui me nourrissent. Je n’y peux rien, je n’ai plus faim, enfin, plus autant qu’avant. Alors il faut me nourrir ainsi. Bien sûr, je présume de suite que je ne suis pas à l’hôpital, il y a trop de bordel ici.

Mes pensées se remettent dans l’ordre, je suis chez Aaron, cela fait un mois que j’habite ici. Je m’étire peu convaincu. Mon rêve est encore trop présent dans mon esprit, trop perceptible. Je me souviens de cette engueulade, c’était il y a à peu près un an. Ma mère avait peur que je tombe, que je me fasse bobo à la tête… Ou je ne sais quoi, j’étais majeur mais pour les cas comme moi on demande encore l’autorisation des parents. Ce n’est pas drôle, mais on s’en fout.

Là de suite je n’ai qu’une envie. Monter sur des patins à glace.

Un regard sur le réveil m’informe que je passe de plus en plus de temps à dormir. C’est normal, même si ça m’inquiète. J’ai peur de bientôt ne plus réussir du tout à me réveiller. Je sais que ça arrivera, mais en attendant on me donne trois tonnes de médicaments qui m’apaisent et me font dormir pour que les dix heures que je passe actuellement éveillé je puisse être plus ou moins maitre de moi et que je ne souffre pas trop.

Les doses d’anxiolytiques, de somnifères, d’antidouleurs, augmentent progressivement. Je le sais. Je soupire et m’étire. Je ne dors plus. Je me lève hésitant. Je me faufile dans la chambre d’Aaron qui ronfle encore, après tout il n’est qu’onze heures et demie… Je lui pique un jean des sous-vêtements et un tee-shirt blanc à manches longues. Bien sûr tour est trop grand pour moi, mais qu’importe, pourquoi acheter des vêtements qui deviendraient vite inutiles. Je lui ai demandé si je pouvais prendre les siens, il n’a pas dit oui, il n’a pas dit non. Je veille à ne jamais les abimer et à les rendre propre. De plus, je prends tout le temps ce qui se trouve en bas des piles, les moins portés.

Direction la salle de bain. En une vingtaine de minutes me voilà propre. J’hésite longuement dans la cuisine, il est presque midi, il faut que je mange. Je regarde avec dégout toute la nourriture consistante du frigo. Rien ne me tente. On va dire qu’en même temps, Aaron n’a jamais des supers plats dedans. Je soupire. Je sors une boite d’œufs et des lardons, je fais revenir les lardons avec des oignons pendant que je bas les œufs. Je fais ensuite glisser le contenue de la poêle dans le récipient et je le bas. Je remets le tout à cuire, je fais d’abord une toute petite omelette, pour moi, puis une grande pour Aaron. Je la lui pose dans une assiette, dessine un petit cœur dessus pour le faire enrager, et après l’avoir recouverte de cellophane la laisse en évidence sur la table. Je fais la vaisselle et part.

Direction la patinoire. J’y suis plus vite que je ne l’aurais cru. Les patins enfilés, j’ai déjà du mal à rejoindre la glace sans m’exploser par terre. Je n’ai pourtant aucune peur de tomber… sur la glace une jeune fille s’amuse, se joue de lois de la gravité, enfin des lois de la gravité telles qu’elles s’appliquent pour moi. Je suis fasciné pendant plusieurs minutes par son manège. Puis elle fixe ses yeux sur moi. J’ai l’impression d’être un voyeur. Je détourne le regard, me reconcentrant sur la glace à quelques millimètres des lames de mes patins. Je fais un pas. Un seul, la rambarde me rattrape avant que je me retrouve par terre. Je m’y tiens de toutes mes maigres forces… et commence à avancer ayant dans l’idée de faire le tour de patinoire avant de partir.
##   Lun 26 Aoû 2013 - 13:44
Selvi Sayanel

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J'observe le nouveau venu. Il est assez loin, mais je pense que c'est un homme. Il fait un pas et manque de tomber. Je retiens un cri. Pourtant, il continue à avancer, hésitant. Est-ce que c'est la première fois qu'il patine ? Je me souviens de ma première fois. C'était... assez décourageant en fait. J'étais seule et il m'avait fallu un temps fou avant de pouvoir faire deux pas sans tomber. Je ris à présent en repensant à ma rage et ma frustration. Cependant, je n'avais pas abandonné.

Je rejoins rapidement le jeune homme. Plus je m'approche, plus je suis étonnée. Il porte des vêtements trop grands pour lui, un jeans et un pull à longues manches. Ah, c'est une tenue plus adaptée que la mienne, je dois l'avouer. Et... il y a quelque chose chez lui qui me gêne, quelque chose d'étrange que je n'arrive pas à cerner. Tant pis, ce n'est pas important.

Arrivant assez vite, je freine à bonne distance pour ne pas l'effrayer, puis m'approche doucement de lui.

- Salut. J'espère que tu ne t'es pas fait mal, je t'ai vu glisser...

Mouai, ce n'est peut-être pas la meilleure chose à dire la première fois qu'on rencontre quelqu'un... bon tant pis, c'est dit.

- Erhm, au fait, je m'appelle Selvi.

Je lui tends la main et lui souris.

J'ai moins peur à présent. Ça commence à faire un bout de temps que je suis à Terrae et même si je ne suis pas totalement guérie de mon passé, j'apprends gentiment à l'accepter et je me porte mieux. Disons que je me socialise et jusqu'à maintenant, ça a toujours réussi.

Attendant sa réaction, je l'observe. Il est plutôt grand et malgré ses vêtements trop grands, je peux voir qu'il est plutôt maigre. Ses cheveux sont roux et ses joues sont constellé de taches de rousseurs. C'est mignon. Il a le teint très pale, ce qui fait ressortir ses yeux verts. Ses beaux yeux verts... hum, je dois avouer que je m'y suis perdue un instant. J'espère que ça ne s'est pas trop remarqué, ça pourrait être gênant.


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##   Mar 27 Aoû 2013 - 0:11
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Je suis mal habile. Aussi loin que remonte mes souvenirs je n’ai jamais eu un très bon sens de l’équilibre. Ca ne s’est pas arrangé ces derniers temps. Pourtant je décide de persévérer. Je m’accroche désespérément à la rambarde. Je remercie la paire de gants prêtée à l’entrée. Sans elle j’aurais dû rentrer sans avoir enfilé mes patins. Personne ne m’avait jamais dit qu’il fallait des gants pour rentrer sur une patinoire. Certes ils puent tout autant que les chaussures que j’ai loué. Mais j’les supporte assez bien.

Je me déplace lentement, grandement courbé sur la rambarde. Toute dignité est oubliée. Je force autant que possible pour ne pas me ramasser, mais c’est dur. Une voix m’interpelle, me faisant sursauter. Je manque de glisser, mais je me retiens in extrémis.

« Salut. J'espère que tu ne t'es pas fait mal, je t'ai vu glisser...
- Et vous vous êtes dit qu’il serait intéressant de m’aider à rencontrer mon promis le sol ? Ne vous en faites pas, je vais bien. »


Sauf que je n’irais jamais bien, j’ai une tumeur dans la caboche qui veut me faire sauter le caisson. Je souris amusé en me tournant vers la jeune fille qui m’a interpelé. Elle n’est pas bien grande, petite brunette, elle est plutôt jolie, mais vêtue trop court à son gout. Certes il fait chaud, mais il a une belle vue sur son décolleté…  Hum. Euh. Zut je rougis et détourne les yeux pour fixer les siens. Elle se présente, je m’incline dans ma révérence coutumière qui manque de m’envoyer à terre.

«  Enchanté dame Selvi, Destan pour vous servir. »


Je me relève et constate que son regard est fixé sur mes yeux. Son regard perplexe. Elle sent que quelque chose ne va pas avec moi. Elle ne sait pas quoi. Ca l’intrigue, pourtant elle se noie dans mes yeux. Je ne relève pas. Je lui souris.

« M’aideriez-vous à me relever si je venais à glisser ? »
##   Sam 31 Aoû 2013 - 17:22
Selvi Sayanel

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«  Enchanté dame Selvi, Destan pour vous servir. »

Dame Selvi ? Wouaou, je me croirais dans un des romans que je lis. Il se courbe d'une légère révérence et je sens qu'il perd l'équilibre, mais il se stabilise avant que j'aie le temps de réagir.

« M’aideriez-vous à me relever si je venais à glisser ? »

Il me sourit et je ne peux m'empêcher de le lui retourner.

- Bien sûr ! Mais l'idéal serait de ne pas tomber.

Je lui fait un clin d'oeil et marque une courte pause.

- Et il faut me tutoyer, je préfère.

Je ris et réfléchit un instant. J'aimerais l'aider, faire quelque chose pour qu'il soit plus à l'aise sur la glace. Je repense à mes débuts et à ma manière de patiner aujourd'hui. Ce n'est pas facile, mais j'oublie peut-être le principal.

- Est-ce... est-ce que tu aimerais... que je t'aide ? Enfin que j'essaie?

Je l'observe attentivement. Je n'aimerais pas le vexer.


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##   Dim 1 Sep 2013 - 21:21
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Oui, je n’ai plus aucune honte à demander de l’aide. Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi certains hommes n’osent pas le faire. Je sais que seul je ne réussirais plus grand-chose, et c’est une bonne chose de rencontrer des gens serviables. Je ne me sens pas ridicule de demander de l’aide, je ne suis pas présomptueux de mes forces, et même si elle répondait que non elle me laisserait me débattre comme un con sur la glace je ne m’en offusquerais pas. Elle en a le droit.

C’est assez paradoxal quelque part, quand je demande de l’aide, je demande une faveur, et je reçois toute aide comme telle. C’est contradictoire avec le fait que moi je ne refuse mon aide à personne. C’est bête. Enfin, elle accepte, et je souris de plus belle quand elle dit que l’idéal serait de ne pas tomber.

« Mais n’est-ce pas en se relevant qu’on en apprend le plus ? »

Et de toute manière avec mon sens de l’équilibre je n’ai plus peur de tomber depuis longtemps. J’y suis tellement habituée. Je souris encore amusé, elle demande que je la tutoie, je le ferais donc.

« Si tu le désires, je m’exécuterais ! »


Comme tout homme devrait le faire quand une jeune fille le demande. Elle me propose soudain plus d’aide que je ne lui ai demandé. Je la regarde avec gratitude. Je lui fais un sourire confiant.

« Si cela ne te dérange pas de m’apporter ton aide, je l’accepterais avec plaisir. »

##   Mer 4 Sep 2013 - 15:39
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« Si cela ne te dérange pas de m’apporter ton aide, je l’accepterais avec plaisir. »

Je ne peux retenir un soupire de soulagement. J'ai cru un instant... non, j'ai pensé que, peut-être, Destan se vexerait, mais tout ça, c'est dans ma tête. Je me trouve bête. Il me regarde avec un grand sourire.

Je chasse ces pensées de mon esprit et me concentre sur ma « mission ». Par quoi commencer, comment lui apprendre quelque chose ?

- Bon, alors c'est parti !

Je souris et me déplace gentiment pour m'éloigner de la barrière, pas beaucoup, juste un peu, puis je me remets face à lui.

- Je pense que le plus important pour l'équilibre, c'est la position du corps. Il faut que les genoux soient fléchis, mais que le buste reste droit... et les jambes doivent être légèrement écartées.

J'essaie de lui montrer en même temps que je parle, mais je ne sais pas si c'est concluant. À présent, je le fais instinctivement. Je sens que si je ne me tiens pas comme il faut, je perds l'équilibre.

- Si je ne suis pas claire dans mes explications ou si tu as un soucis, n'hésite pas à m'en faire part. Le but c'est quand même qu'on s'amuse. Je n'aimerais pas que tu quittes la patinoire frustré et fâché.

Je lui lance un sourire timide. C'est vrai, je n'ai encore jamais donné de « cours », donc je ne sais pas trop quel genre de prof je suis...


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##   Dim 8 Sep 2013 - 18:28
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Je souris. Elle est gentille. Comme beaucoup de monde ici en fait. Quelque part j’apprécie plus leur gentillesse car ils ne savent pas que je vais mourir. Leur gentillesse est réellement de la gentillesse, et pas de la pitié. C’est agréable.

Elle me donne de nombreuses indications, et je m’exécute, enfin autant que je puisse le faire. Je ne suis pas très bien polarisé on dira. J’ai du mal à me mouvoir avec précision. Enfin, ça va visiblement mieux, ou pas encore moins bien, vu que j’arrive à m’exécuter. Je plis les genoux un peu. J’écarte légèrement les jambes, mais je n’arrive pas à redresser mon dos sans avoir la sensation de me casser la gueule.

Elle semble s’en rendre compte car elle me dit que je peux poser des questions, elle ne souhaite pas que je lui en veuille quand je partirais de la patinoire. Ce qui n’arrivera pas. Je ne remercie jamais la gentillesse par la frustration, j’acquièce cependant :

« Comment je peux redresser mon dos sans… tomber peu élégamment sur la glace ? »


J’ai failli dire, « sans ramasser mes dents. » Mais ça ne serait pas vraiment poli. Très peu classe aussi. Si je ne peux pas vraiment prétendre être classe dans mon apparence, j’essaye de l’être dans mes paroles et mes actes.

Je vais essayer d'engager la conversation, ce qui détendra peut-être un peu l’atmosphère. Je veux dire détendre l'atmosphère sans me ramasser.


« Tu as commencer à patiner il y a longtemps ? »
##   Sam 14 Sep 2013 - 15:15
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J'observe Destan en train de reproduire la position que je lui ai décrite, mais je sens son hésitation, pourtant il se débrouille bien.

« Comment je peux redresser mon dos sans… tomber peu élégamment sur la glace ? »

Je ris. C'est vrai que ce n'est pas évident.

« Tu as commencer à patiner il y a longtemps ? »

Je réfléchis un instant.

- Eh bien... j'ai eu mes premiers cours à l'école primaire. On allait quelquefois patiner pendant l'hiver. Hum... je dirais que ça fait un peu moins d'une dizaine d'années. Ça peut paraître énorme, mais comme j'y vais peu souvent...

Je marque une pause. C'est vrai que ça fait longtemps, finalement, que j'ai posé la première fois mes pieds, enfin mes patins, sur la glace. Comme le temps passe vite !

- Bon, et pour en revenir à ta position, elle n'est pas si mal que ça tu sais ! Quand je disais que le buste devait rester droit, c'est surtout qu'il ne faut pas courber le dos, mais il faut être légèrement penché en avant, sinon effectivement, on n'est pas très stable.

J'ai l'impression de raconter un énorme charabia. J'essaie donc de lui remontrer la position. J'espère que ce sera plus clair.

- Dès que tu te sens à l'aise, essaie de faire quelques pas.

Je viens me placer prêt de lui et lui tends mon bras.

- Si tu veux, tu peux te tenir à moi. Ça peut aider pour l'équilibre.


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##   Dim 15 Déc 2013 - 20:46
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Bizarrement j’aime quand les gens me parlent de leur enfance. Je n’ai jamais connu de telle douceur. L’insouciance, ça part très vite dans un service de pédiatrie. Pourtant c’est car je n’ai pas connu plus tôt la joie des patinoires qu’aujourd’hui j’ai pu rencontrer cette charmante jeune-fille. Je crois que j’aime ma vie finalement.

Insouciamment je l’écoute, je me sens plus à l’aise qu’au début. Enfin, je veux dire plus à l’aise en saa présence car, je suis toujours aussi empoté sur ces patins. Mon sourire s’allonge, je crois que m’amuse. Je sens la peur qui me noue le ventre à l’idée de tomber, je sens de l’appréhension, et en même temps je me sens tellement excité !

Faire du patin est bien plus drôle que ce que je pensais. Surtout qu’elle m’a tendu son bras pour m’aider à me stabiliser, et… J’y suis arrivé. Non, je ne suis pas gêné de toucher, ce qui me gêne c’est qu’en m’appuyant sur elle je ne peux pas lui masquer mon poids… Ou devrais-je dire, mon absence de poids. Tant pis je suis stable et nous commençons à glisser. L’adrénaline inonde mon corps.

Ma vue se trouble. Je ne comprends pas. L’instant d’avant tout allait bien… Et une vague glacée m’envahit. Je chute, j’ai le réflexe de lâcher le bras de la jolie demoiselle. Le sol est glacé, l’humidité transperce mes vêtements. J’aimerais dire quelque chose, j’en suis incapable. Un barrage se dresse entre ma pensée et ma parole. Un barrage infranchissable.

Sinon, je le lui dirais moi que ce n’est rien. Que je ne pense pas mourir… Je commence juste un peu, j’en ai encore pour quelques mois… quelques semaines. J’ai mal. Je suis immobile sur le sol et mes muscles sont comme tétanisés. Alors à défaut de paroles que je ne saurais prononcer, je souris… Enfin j’essaie.

[HRP : Tu as le droit de me flageller parce que je t'abandonne traîtreusement pendant longtemps, je reviens te donner l'eau à la bouche et je reviendrais pas avant un moment ! >< ]
##   Ven 3 Jan 2014 - 21:56
Selvi Sayanel

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Je suis heureuse. Destan a l'air de se détendre un peu. Je suis cependant troublée lorsqu'il prend appui sur mon bras. J'ai l'impression de ne pas avoir à supporter son poids, comme s'il n'osait pas se tenir vraiment à moi. Peut-être que le contact le gène, mais alors pourquoi accepter mon aide ? J'arrête mes pensées lorsque nous commençons à avancer. Je fais tout mon possible pour le stabiliser et pour qu'il soit à l'aise sur ses patins.

Soudain, je sens la faible pression sur mon bras disparaître totalement et je n'ai pas le réflexe de retenir Destan qui tombe lourdement sur le sol. Je lâche un petit cri de surprise et m'agenouille tout de suite à côté de lui. Sans prêter attention à la glace qui mord mes genoux nus, je l'observe sans savoir quoi faire. Il ne bouge plus ! Je redresse la tête en quête de secours, mais bien évidemment la patinoire est vide. Je sens la panique qui monte.

Je reporte mon attention sur Destan et semble voir un sourire apparaître sur son visage. J'ouvre la bouche devant ce spectacle étonnant... effrayant. Il faut que je le sorte de là, il faut l'emmener à l'hôpital, je ne sais pas moi !! Il faut que je prenne une décision et vite. Je refuse de le laisser seul, mais je dois me rapprocher la caisse. J'y trouverai du secours.

- T'en fais pas, je ne vais pas te laisser tomber ! Tiens le coup !

J'enserre sa poitrine de mes bras et le soulève. Ses patins traînent sur la glace, mais même s'il est plutôt léger, je ne pense pas avoir la force de le porter. Je patine le plus rapidement possible jusqu'au bord de la glace. Une fois dans le couloir, je crie pour attire l'attention ; j'espère que ça suffira. Ensuite, je m'agenouille et pose mon camarade immobile contre moi.

- Destan, qu'est-ce qui t'arrive ? Réponds-moi s'il te plaît. Ça va aller, je reste avec toi. On va trouver du secours, je te le promets!

Je parle peut-être dans le vide, mais ça me rassure. Je ne sais pas quoi faire d'autre. J'ai bien envie d'utiliser mes pouvoirs de guérisseur, mais mon niveau actuel semble totalement inutile. Je prends cependant le parti de guérir les bleus qu'il s'est sûrement fait en tombant. Ça le réchauffera un peu... j'espère...


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##   Sam 11 Jan 2014 - 20:51
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Tout va bien. Je ne vais pas mourir. Pas de suite du moins, pour le moment ce n’est que le système nerveux somatique qui déconne… Tout va bien. On m’a expliqué que progressivement je perdrais tout… Mais que ça commencerait lentement. D’abord je resterais conscient, sauf que je serais incapable du moindre mouvement volontaire… Ensuite… Bah ensuite on verra.

Allongé sur le sol je suis prisonnier de mon corps comme je l’ai toujours été… Alors ça va. Un peu plus un peu moins… Et je garde un peu de dignité pour l’instant… L’eau qui trempe mes habits vient de la glace du sol… Pourtant je ne me fais aucune illusion la vessie et le sphincter anal sont des muscles à contraction majoritairement volontaire… Ma dignité s’envolera au même endroit que mes mouvements…

Je n’ai pas peur car je sais ce qu’il m’arrive. Ce n’est pas le cas de tout le monde… Ce n’est pas le cas de Selvi. J’aurais dû la prévenir… Mais je n’aime pas me présenter ainsi aux gens. Bonjour, je vais mourir bientôt alors s’il arrive quoi que ce soit c’est normal. Ce n’est pas top comme approche, et… Je ne veux pas voir de la pitié dans le regard des gens. Enfin, pas plus que ce que j’y vois déjà…

Je dois admettre que la panique ce n’est guère mieux.

Je m’en veux. C’est cruel mais je n’y peux rien. Je ne lutte pas, j’accepte.

Je la vois partir au patin de course. Elle appelle quelqu’un revient. Me demande de lui expliquer… Je n’en suis pas capable. Pour le moment le mur est toujours là, immense. Infranchissable. Ce n’est pas que je n’ai rien à lui dire, juste que j’en suis incapable, tout comme je serais incapable de me lever. Quelqu’un arrive. Un pas lourd. La personne je ne la voix pas… Mais elle ne s’attendait visiblement pas à un tel spectacle.

Enfin, ça doit être quelqu’un de formé aux premiers soins il vérifie que je respire, me mets en position… Comment on appelle cette position ? Sur le côté ? Enfin. Je l’entends dégainer un portable… Enfin, plus précisément parler dans un portable… SAMU ? Urgence… Aucune idée.

On a dû lui demander mon identité. Sur ma carte d’identité j’ai l’air encore plus décharné qu’en vrai… J’ai dû la refaire quand je faisais encore des chimios… Enfin ! S’il pouvait tomber sur la petite carte de malade que j’ai… Ça serait cool. Groupe sanguin c’est pour les midinettes. Moi j’ai un mode d’emploi recto verso. Bon ok, j’ai juste écrit un mot disant en gros de ne pas s’inquiéter jusqu’à ce que les secours arrivent. Il trouve le mot… Le lis à voix haute.

« Désolé, si vous lisez ça c’est que je dois être incapable de parler. Ne vous en inquiétez pas, je suis malade, et ça n’est pas si terrible que ça. Normalement je n’ai mal nulle part à moins d’avoir fait une mauvaise chute. Enfin bref, je pense que vous voulez savoir ce que j’ai, et je vous dois bien cette explication vu que j’ai dû vous faire une frayeur… Excusez-moi encore une fois. J’ai un cancer du cerveau et phase terminale, alors n’ayez aucune crainte, c’est des gros mots pour pas grand-chose… Je suis conscient mais incapable de bouger. Enfin, merci de vous occuper de moi…»

J’entends maintenant les sirènes… Je ne serais plus un fardeau pour ceux qui n’ont rien demandé. Ce que je n’avais pas prévu c’était la question de l’urgentiste :

« Est-ce que quelqu’un veut l’accompagner ? »


[HRP : Ce n’est pas une obligation de répondre oui… Destan ne t’en voudra pas ! ]
##   Ven 4 Juil 2014 - 14:52
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Heureusement, quelqu'un arrive très vite. Je m'écarte pour lui laisser le champ, il semble savoir ce qu'il fait. Je reste à genou juste à côté, assise sur mes talons, pour le cas où on aurait besoin de moi. Je suis prête à agir, du moins si c'est dans mes capacités. L'homme appelle les secours, puis fouille les poches de Destan pour trouver... un mot qu'il lit à voix haute.

Ma gorge se serre lorsque j'entends les mots « cancer du cerveau en phase terminale ». Ainsi mon camarade est malade, très malade. C'est pour ça qu'il semblait léger comme une plume... c'est sûrement qu'il l'est ! Et ces vêtements amples pour cacher cela, je commence à comprendre plusieurs choses. Ça me fait tellement mal au cœur. Il est si jeune. Ça ne devrait pas être permis des choses pareilles ! Mais j'ai un espoir. On est à Terrae, il y a des guérisseurs qui utilisent la magie. Ils pourront sûrement faire quelque chose. C'est évident !

À Présent, j'entends les sirènes. Ouf, les secours arrivent. Les urgentistes s'approchent et s'occupent de lui.

« Est-ce que quelqu’un veut l’accompagner ? »

Je me relève et m'approche.

- Oui, moi je viens avec. J'étais avec lui quand il a fait... cette crise?

J'espère que j'utilise les mots justes. Je ne voudrais pas être insultante ou méchante sans m'en rendre compte. Je ne voudrais pas blesser Destan, déjà qu'il souffre tant...

L'urgentiste hoche la tête et nous nous dirigeons vers l'hôpital. C'est la première fois que j'accompagne quelqu'un dans une telle situation et j'espère que ça sera la dernière. Lorsque nous arrivons sur place, les médecins emmène mon camarade et je ne peux pas les suivre. J'attends donc dans le couloir en espérant que quelqu'un viendra me dire quand tout cela sera fini. Les minutes passent, puis une heure. C'est si long de guérir quelqu'un ? Les rares fois où je peux utiliser mon pouvoir, d'accord c'est juste pour guérir quelques bleus ou des égratignures, mais n'empêche que ça prend moins d'une minute !

Je commence à faire les cent pas lorsqu'un médecin s'approche de moi.

« Vous étiez avec le jeune homme de la patinoire, c'est juste ? Vous êtes de la famille ? »

- Non, je l'ai rencontré aujourd'hui et on a patiné un peu ensemble. J'étais avec lui quand... c'est arrivé. Il va mieux ? C'est bon, il est guérit maintenant?

Le médecin me regarde avec surprise.

« Hmm, non. C'est une maladie qu'on ne peut pas guérir malheureusement. »

Je ne comprends pas.

- Mais ! Vous avez bien des airs guérisseurs ici, non ?

« Même la magie ne peut pas tout guérir... Vous pouvez aller le voir si vous le souhaitez, mais ne faites pas trop de bruit, il a besoin de se reposer. »

Il me pose une main sur l'épaule et part. Je reste un instant sans bouger, abasourdi parce que je viens d'apprendre. À quoi ça sert d'avoir des pouvoirs s'ils sont inutiles quand on en a besoin !! Je sens une colère sourde monter en moi. C'est n'importe quoi ! C'est pas juste ! Je retourne m'asseoir un instant pour me calmer. C'est la première fois que je suis déçue par Terrae, ça fait bizarre. Je soupire.

Après quelques minutes, je me relève et me dirige vers la chambre que m'a indiqué le médecin. Qu'est-ce que je vais lui dire ? Après tout, je ne le connais pas du tout en fait. On a à peine passé une heure ensemble et encore, je compte large. Pourquoi je me fais tant de soucis pour lui en fait ? Râaa, quand je suis arrivée, je ne faisais confiance à personne et maintenant j'arrive à m'attacher à quelqu'un en une demi-heure... Je crois... je crois que je me sens un peu responsable, étant donné que j'étais là. Je sais ce qu'il a et... holalala, serait-ce de la pitié ? Je suis sûre qu'il n'en veut pas. Je ne sais plus quoi faire.

J'arrive devant sa porte et frappe doucement quelques coups, puis entre. Il est là, allongé sur son lit. Je m'approche  et remarque qu'il dort. Je reste un moment à côté de lui, sans bruit. Je suppose qu'il ressent ma présence et que c'est déjà ça. Je ne peux pas faire grand-chose de plus. Après quelques minutes, une infirmière entre dans la chambre et me demande de partir parce qu'elle doit lui faire des soins. Je comprends et hoche la tête

- Vous pourrez lui dire que je suis passée et que je lui souhaite d'aller mieux ? Merci.

Sur ce, je quitte l'hôpital, encore sonnée par ce que je viens de vivre.


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