Il y avait longtemps que je n'avais plus été dans cet endroit magique, il y a 1 an je pense. Pourtant, il restait magnifique, comme si le temps n'avait aucune emprise sur ce lieu. J'admirai la vue, je regardai le sourire que les gens avaient sur le visage. Qu'ils soient jeunes ou vieux, tout le monde aimait cet endroit. C'était parfait pour Noël. Et tout le monde sait que j'adore Noël, ces lumières, cette ambiance, les cadeaux, le sapin tout ça pour un jour mais pour moi ce jour était le plus merveilleux de l'année.

J'avais amené mes partenaires sans qui je n'aurai pas pu m'amuser sur ce paysage glacé. Oui, j'étais à la patinoire. Le seul endroit où je n'attendais pas qu'on s'écarte quand je passais, ici j'étais juste Tomoyo Asama, pas Marguerite, juste la petite Tomoyo dont l'enfance avait été enlevée qui retrouvait son innocence. J'enfilais donc mes patins et m'élançait sur cette surface gelée. Cette sensation de liberté me prit de suite, mes cheveux volaient au vent et mes habitudes reprenaient le dessus.

J'observais à nouveau les gens, il y avait tellement de visage insouciant. Inconscient du danger qu'on pouvait représenter, que je pouvais représenter. Si on me poussait à bout, je pourrais tous les tuer. En fait, non. Enfin si, mais pas aujourd'hui, pas maintenant. J'aimais trop Noël et venir à cette patinoire pour pouvoir jouir de ma passion était devenu mon rituel alors pourquoi risquerai-je de tout foutre en l'air ? Oui, je pouvais être gentille et calme parfois, enfin très rarement.

Je fis mes habituelles figures en récoltant des « Ohh » et des « Wouaaaah » de gens qui s'étaient arrêtés pour m'observer, j'y étais habitué alors je n'y faisais plus attention. Je m'étais mise à penser à ma vie depuis que j'étais arrivée à Terrae. Elle avait radicalement changé, j'étais toujours crainte et admirer par les hommes mais j'avais eu ces pouvoirs qui avaient fait de moi une personne redoutable et j'avais fait de belles rencontres. Mon meilleur ami Alex, je suis heureuse de l'avoir trouvé, nous sommes radicalement opposés mais on se fait du bien je pense. Il me calme et je l’endurci un peu, bon je le rends peut-être un peu manipulateur mais ça n'a pas l'air de le déranger.

J'avais croisé ma sœur aussi, qui m'avait lâchement abandonnée. Puis il y avait Marina, je lui avait porté un amour si fort que la perdre avait été horrible et j'avais encore plus de mal à faire confiance. Et il y avait Bito. Entre nous ça n'a jamais été tendre, je n'ai jamais compris pourquoi. Enfin, quelque part, je me doute de la raison mais pour ça il fallait que je me l'avoue et au fond, je ne savais pas si j'étais prête pour ça.

Dès que je l'ai rencontré, j'ai ressenti quelque chose de fort pour lui, bon d'accord il est bizarre et peu sortir des choses réellement stupide, mais il m'a amusé et je ne voulais pas de ces sentiments alors je me suis mise à le haïr, c'était plus simple. A chaque fois qu'il me provoquait, je le haïssais encore plus car je le voulais encore plus, alors je m'étais battue avec lui et je l'avais blessé, je me suis toujours dit que c'est plus facile d'oublier quelqu'un si cette personne vous détestais alors j'ai fait en sorte qu'il me déteste. Pourtant, quand il m'avait embrassé j'étais heureuse, peut-être ne me manquait-il que ça pour être complète ici ? Puis, j'avais appris qu'il avait une copine et je l'avais rencontré quand je suis passée étoile, d'ailleurs si je la recroise elle va souffrir elle. Il l'aimait ça se voyait, il l'avait défendue et moi et bien ça m'avait mise hors de moi. J'ai toujours été jolie et généralement ça m'aidait à obtenir n'importe quel mec, mais cet espèce de nigaud, il résistait enfin il essayait et je n'aimais pas ça. Qu'allais-je faire ?

- Dites moi pourquoi je me suis entiché d'un mec pareil ?

- Tu as des sentiments, toi!?  Et tu crois qu'il te suffit de me déballer ce beau discours pour que j’oublie tout et que je te tombe dans les bras, hein? T'as passé l'âge de croire aux comptes de fées il me semble, non? 
J'avoue ne pas avoir été très sympa avec toi, mais il y a d'autres façon d'exprimer sa colère qu'en faisant tout cramer!

Restez calme, je me répétais cette phrase sans arrêt. Il avait le droit d'être en colère même si je ne supportais pas qu'on me parle comme ça IL l'avait trop fait. IL n'avait fait que me rabaisser et je lui avais dit oui à tout. C'est , en gros, depuis ce jour que j'ai arrêté de me laisser faire. Mais je savais que Bito était tout sauf ce type donc j'encaissais sans rien dire, je m'étais rabaissée volontairement pour lui. Sans rendait-il compte ? Peut-être ou peut-être pas, seul le temps me le dirait.

- Franchement, je me vois mal me balader avec une fille avec qui j'ai 99% de chance de me faire défoncer la gueule à chaque fois que je la croise!

Ok ça s'est fait... En attendant, il préférait quoi ? Une fille qui lui disait Amen à tout ce qu'il disait ? Si c'était le cas, il ne devait même pas me parler car je ne serai plus jamais cette fille. J'étais sûre de moi, d'accord, j'aimais être respecté et faire en sorte de me faire respectée, bon d'accord peut-être avec des méthodes extrêmes mais j'étais comme ça. En attendant, celui que j'avais tenté de tué, pouvait, en ce moment, me balancer tout ce qu'il ressentait sans obtenir de réaction négative de ma part, ça voulait déjà dire beaucoup sur l'affection que j'avais pour lui et j’espérais qu'il soit assez intelligent pour s'en rendre compte. Beaucoup de personnes seraient morte pour moins que ça.

Le voyant lever son index, je m'étais préparée mentalement à esquiver son attaque, ce n'est pas parce que j'avais des sentiments pour lui que je me serai laissé faire, ça il pouvait toujours danser sur ses mains pour que ça arrive sauf qu'il m'avait dit cette phrase :

- Un "Rendez-vous". Je te donne un rendez-vous pour que tu puisse me prouver que tu as changé.  Et puis une chance sur cent, c'est pas mal après tout...

Cela m'avait fait m'arrêter un instant, le beau brun avait dit quoi ? Il m'accordait un rendez-vous, croyez moi ou non, si je vous dis que quand ces mots sont sortie de sa bouche j'étais prête à sauter de joie. Il m'accordait une chance, j'aurai compris qu'il ne le fasse pas. Voilà ce qui nous différenciait, Bito était quelqu'un de bon.

M'avançant de lui assez vite, je m'étais arrêtée à quelques centimètres de lui pour le regarder dans les yeux afin d'y déceler un éventuel mensonge, mais je n'en vis pas. Je m'avançais donc du bord de la patinoire et j'enfilais mes chaussures, avant de retourner sur la glace et de le prendre la main, je lui avait fait un léger sourire. Regardant mon feu près des sorties, je le fis s’évaporer en centaines de petites particules de feu qui s'évanouirent en fumée au fil des secondes.

J'avançai jusqu'à ma moto, ma main toujours ancrée dans celle de cet homme qui m'accordait une chance, et mon sourire était plus vrai que jamais, j'espérai juste qu'il ne le voyait pas après tout je reste une fille et quand on a des sentiments tout devient vite gênant. Lâchant sa main pour enfourcher ma moto, je pris mon casque et hésita quelques instant. Oh et puis merde, je n'avais qu'une vie, sans plus attendre je lui tendis mon casque.

- Je suis désolé. Je sais, je me répète mais tu as l'art pour me donner des réactions ... intenses. Je te suis reconnaissante de me laisser une infime chance et, avec ta permission, vais la prendre de suite. Passe la soirée avec moi et tu décideras. Si tu acceptes, monte je t’emmène découvrir qui je suis.

Démarrant le moteur et souriant doucement au doux ronronnement qu'il provoquait, je fixais Bito avec une regard enfantin.

- Mais à ce moment là, je dois juste me changer.

Il était vrai que je n'allais pas l’emmener dans cet endroit sans être présentable. Il voulait me connaître, alors j'étais prête à lui montrer, à lui seulement à lui.

- Je sais que tu dois hésiter et je ne t'en veux pas, tu as toutes les raisons de me haïr, mais s'il te plaît faisons ça aujourd'hui, si après cette soirée, tu veux que je disparaisse je le ferai et je te laisserai même te venger si tu le souhaites.