Mon Dieu, je ne me suis pas sentie aussi stupide depuis une éternité. 

De toute façon tout ça c'est de sa faute! Pourquoi est-ce qu'il ne trouve rien de mieux que cette soirée DEBILE pour m'inviter à le revoir, HEIN? Bon, j'avoue qu'en réalité c'est le prétexte idéal pour qu'on recolle un peu les morceaux sans que notre orgueil n'en soit trop touché - je n'aurais moi même pas trouvé mieux. Tout ça à cause d'une dispute débile mais entièrement justifié, je précise, par le fait que ce crétin n'ai jamais eu la bonne idée de me parler de son passé. He, tout n'est pas entièrement de ma faute, OK? 

Bref. C'est donc pour mon adorable grand frère et son mot débile (il s'est vraiment pas foulé! Il a même pas écrit son nom en entier. Pendant un instant je me suis demandé qui pouvait être - M.) que je me suis rendue dans un magasin de tenues de soirée. Bah oui, quitte à venir autant venir en étant la plus belle! Et puis, grâce à l'argent que Michi me prêtait je pouvais m'acheter toutes les robes du magasins si je le voulais. Mais bon, je suis raisonnable! Je me suis contenté de prendre la plus chère. Avec les chaussures assorties. 

Bon, jusque là, ça va. Les problèmes arrivent quelques instants avant l'heure à laquelle j'étais sensée partir. Après m'être consciencieusement doucher, coiffer, maquiller ect., j'ai commencé à enfiler ma robe. Robe qui m'allait très bien quand je l'avais essayé avec l'aide d'une vendeuse il y a quelques jours. Sauf que là, j'avais aucune vendeuse pour m'aider à l'enfiler. ET J'ARRIVAIS PAS A L'ATTACHER TOUTE SEULE. Je me suis débattue avec la robe pendant une demi-heure, en vain. C'est dans ces moments là que je me dis que si j' avais été contorsionniste,  je serais pas en train de galérer. Je vous jure, pendant un instant j'ai vraiment songer à venir en jean/ t-shirt. Mais je me suis dit que peut-être que Michi le prendrait comme une insulte... 

Je commence à me rapprocher de la salle (voyante à 3 km à la ronde au moins, grâce à ses décorations ultra-chargés et très kitch) et il commence à y avoir un peu de monde. J'ai pris des tas de détours pour passer par des chemins pas trop fréquentés, alors je commence à avoir un peu mal au pied. Tandis que je tiens le haut de ma robe à deux mains pour ne pas qu'elle tombe, je me concentre pour disparaître -HORS DE QUESTION que l'on me voit comme ça, je me sens déjà suffisamment stupide. Je met quelques secondes à repérer Michigan (toutes les filles entourent ce crétin. Aaaaaaah, si seulement elles savaient qu'il est gay!). Je m'approche de lui et, au moment où je sens que je vais réapparaître j'arrive à ces côtés. 

- Michigan, ma robe, VITE. 

Et il a pas intérêt à se foutre de moi!

HRP : Non mais je suis vraiment une idiote, c'est moi qui lance le rp et c'est moi qui met le plus de temps à répondre... Désolée >.<

Attendre, c'est bien. Mais c'est vachement chiant. Et dire qu'on voit passer toutes ces belles personnes dans leurs jolies robes soyeuses, pourquoi ne pas les embêter un peu ? Imaginez qu'ils aient payé leur robe une vraie fortune et que malencontreusement un verre tombe dessus ? Ou que sais-je encore, la personne tombe, ou le costume se déchire, ou un mauvais pli montre des choses peu catholiques... Les possibilités sont infinies ! Et devinez ce que MOI je fais en ce moment ? Au lieu de profiter de tout ça ?
J’attends. J'ATTENDS, PUTAIN ! Je sais pas si vous vous en rendez compte, mais ça ne m'est pratiquement jamais arrivé. Et je suis obligé de refuser de bonne grâce toutes ces demandes de dernière minute là, en leur disant que j'attends « la plus belle de toutes » (c'te blague, j'aime pas les meufs...)... Ho ça me saoule ! Mais elle veut pas se dépêcher un peu, MERDE ! C'est quand même pas si dur d'enfiler une robe et de courir vers son frère adoré qui vous fait l'amabilité de vous accompagner alors qu'il est on ne peux plus demandé !
Tiens, je me demande comment elle va rentrer en scène... Je vois bien une phrase super classe, un costume hors de prix qui lui sierra à merveille (OUI, ma sœur est une bombe, comme moi au féminin, mais je suis mieux qu'elle quand même !) et une petite pose et un déhanché avant de venir saisir mon bras... Ouais, qu'elle leur en mette pleins la vue à toutes ces pouffiasses qui me tournent autour, tiens ! Enfin bon, la scénographie, les nuances et ma sœur, c'est pire que du plutonium avec une allumette, vaut mieux que j'espère pas trop... Mais quand même, si elle pouvait faire ça ce serait cool !
Je sens qu'on m'attrape le bras.

- Michigan, ma robe, VITE. 

Dans la vie, il y a certaines désillusions qui font mal, vous savez ? Ben celle là aussi. NON MAIS MERDE ! J'ai l'air de quoi, une pimbêche à moitié nue accroché au bras qui m'ordonne de l'aider ?!? Les autres filles, qui ne l'ont pas vu arriver (moi non plus d'ailleurs, ET JE DETESTE quand elle fait ça, à croire qu'elle se croit plus forte que moi... Pff, petite sotte !) se mettent à la regarder avec de gros yeux et certains garçons sifflent même dans leur coin. Je grogne. Ha non mais je vous jure ! Toujours tout faire soi-même !
J'enlève ma veste (costard premier prix, attention !) et la lui met sur les épaules. Haaaa, un vrai gentleman, je vous dis ! Je la pousse derrière moi doucement et m'incline devant nos spectateurs indiscrets.

_ Nous nous retirons pour petit problème technique !

Des rires accompagnent ma remarque et je sers les dents en me relevant.

_ Le premier qui nous suit je lui arrache la gueule, c'est clair ?

Les filles, étonnées par ce revirement soudain, poussent des petits cris abrutissants tandis que je tire ma chère sœur à l'abri des regards.
Nous y voilà. Je la regarde avec fureur, mais aucun mot ne franchi mes lèvres. Je n'y arrive pas. C'est con, mais après ce qui s'est passé, je ne me sens pas de parler le premier, même pour une remarque désobligeante. Je commence à examiner la robe, retenant un « Tu trouves que j'ai l'air d'un fucking tailleur, putain ? Qu'est ce que tu veux que j'en fasse moi, de ta robe à la con ?!? ». Je trouve finalement sous ses indications une fermeture et je commence à comprendre le principe. Cherchez pas, y'a que ma sœur pour trouver des trucs aussi durs à mettre.
Je réajuste sa robe, je réarrange les plis d'un doigté de fée, comme j'ai toujours vu les couturières de ma mère le faire pour moi. Je remarque d'ailleurs le petit "cadeau" qu'elle a pensé à apporter pour le dessert. Je souris en voyant qu'on a pensé à la même chose, même si la mienne est plus petite car moins facile à dissimuler avec le costard.  Je prend du recul pour me faire une idée.

_ Pas mal.

Non, c'est plus que pas mal, c'est super. La robe lui va à merveille. Il manque juste... Je souffle en me rapprochant. Je sors un peigne de ma veste (ouais je sais c'est kitsch mais c'est un détail qui peut sauver la vie, LA PREUVE !) et commence à arranger sa coiffure. Et qu'elle viennent pas se plaindre que je lui tire les cheveux ! Je lui noue en chignon large, dont quelques mèches retombent sur sa nuque en boucles élégantes. Je la remaquille également (grâce à des trucs trouvés parmi mes admiratrices...) et me recule à nouveau avec un sourire.

_ Là, c'est bien.

Je n'ai pas envie d'en dire plus. Je sais qu'elle ne se privera peut-être pas de râler mais moi non. Je veux que ce bal soit mémorable. Car il n'est pas le premier pour moi, mais le premier pour nous deux. Le premier où nous sommes ensemble. Le premier Noël.
Je lui tend la main. Dans la queue, les autres nous regardent avec admiration pour notre droiture. Nous rentrons.
C'est cliché ? Kitsch ?
Attendez, ce sera très très différent à l'intérieur...

C'est fout ce que je me sens nu devant mon frère... NON, JE DIS PAS CA PARCE QUE MA ROBE FOUT A MOITIE LE CAMP! Vous n'avez aucun sens métaphorique? Sérieusement, je crois - non, en fait je suis sûre - que c'est la personne qui me connaît le mieux maintenant. Il m'a vu dans tout mes états. C'est pour ça que je crois que je ne supporterais pas que n'importe qui d'autre ose faire ce qu'il fait maintenant. C'est à dire m'aider. Même si c'est juste pour remettre ma robe.

- Pas mal.


PAS MAL? Je me retiens de pas lui renvoyer une réplique acerbe. Je sais bien tout autant que lui que je suis absolument démente dans cette robe. Je me tais et tire une moue boudeuse pendant qu'il me recoiffe (Très bon idée, ce peigne. Même si je me retiens de pas lui arracher des mains pour lui enfoncer dans la gorge tellement je souffre à chaque fois qu'il le passe dans mes cheveux...). Il passe au maquillage (mon Dieu, on dirait qu'il a fait ça toute ça vie... Comment se fait-il que je sois jalouse des talents de maquilleur de mon grand FRERE? ). Je ne l'admettrais jamais devant Michi, mais j'adore quand il s'occupe de moi, comme ça. Je contiens un sourire. Aaaaaah, je suis bien avec lui. Je ne regrette pas ma décision. Je suis heureuse d'être avec lui, ici. 

- Là, c'est bien.


- C'est pas bien, c'est parfait idiot.

Je suis hypnotisé par notre reflet dans la vitre. On dirait la réincarnation d'Adam et Eve en version plus habillé... Non, c'est pas du narcissisme! Il suffit de voir les yeux écarquillés et pleins d'admiration ou de jalousie des autres sur notre passage! Je souris à quelques mecs alors que nous nous dirigeons vers l'entrée. Leurs cavalière les fusillent du regard, c'est super marrant! Je sens que ce soir, je vais bien m'amuser. Je sers un peu plus la main de Michi et lui sourit. 

- J'espère que t'es prêt mon grand, je me sens d'humeur à conquérir le monde ce soir! 


Dans la salle, des décorations de partout, aux douces couleurs de noël. AUCUNE originalité. De la musique plan-plan passe et la plupart des gens danse ou sont assis à discuter. Rien que de voir ça, ça m'ennuie... J'aperçois la buvette, vers laquelle je tire Michi. En chemin, nous croisons un couple qui se dévore des yeux. Pff, pathétique! La fille à un verre dans la main et une robe beige. Je fais semblant de trébucher et la bouscule, la faisant se renverser son verre (ah ah, du jus de raisin?)  en plein dans son décolleté. Je balbutie un "oh, désolée! vraiment!". Je me retiens d'exploser de rire en voyant sa mine déconfite quand elle voit que sa belle robe est désormais toute tâchée. BIEN FAIT, sale garce! T'avais pas qu'à avoir l'air aussi heureuse. 

Nous reprenons notre chemin vers la buvette et là... QUE VOIS-JE? AUCUN ALCOOL? C'est une blague? Ce qu'ils ont de mieux à proposé c'est un cocktail sans alcool disposé dans un grand récipient en verre. Bon, au pire j'ai une flasque de Wisky accroché à ma jarretière mais bon... Je lance un regard de tristesse infinie à mon grand frère.

- Mon Dieu Michigan, tu vois ce que je vois? Ces pauvres petits n'ont rien à boire, il faut remédier à cela! 

Hehehehe. Je jubile intérieurement. C'est fout ce que je nous aime! Je tâche la jolie robe d'une de ces dames? Mon frère en déchire une. J'ai pris une flasque de Wisky avec moi ce soir? Lui une bouteille de Vodka. AH, parfois j'ai l'impression que lui et moi, on est lié... OUI BON, en même temps c'est mon frère, me direz-vous. Mais c'est pas une raison! Il y a plein de frères et soeurs qui ne se ressemblent pas du tout, vous savez, comme par exemple une de mes amies qui... Hm, bref, je m'égare. Je voulais dire quoi à la base? Aaaah, je sais plus. Vous voyez ce que ça m'apporte de parler avec vous?! 

- Je m'occupe des serveuses pendant que tu verses tout dans les bassines de jus d'orange. N'en laisse pas une seule goutte.

Même pas le temps de répondre, mon frère me glisse dans la main sa bouteille et s'éloigne. J'aurais aimé le voir jouer la comédie (c'est un spectacle dont je ne me lasse pas. On dirait qu'il a hérité des même dont d'acteur que moi! Euh...Oui, bon, c'est sensé être le contraire mais on s'en fout, OK?), mais je ne me retourne pas et me dirige vers le buffet. Alors que cinq-six  personnes s'y entassaient, tout le monde disparaît soudain après avoir entendus les hurlements hystériques de filles demandant de l'aide. Bien joué, grand frère. 

Je prend mon temps et ouvre calmement le bouchon de a première bouteille (bah oui, la précipitation attirerait l'attention des autres. Et puis je veux que mon frère souffre un peu...) La première bouteille se vide, et après planqué la carcasse vide de celle-ci sous la table, j'ouvre la deuxième. Je jette un coup d'oeil derrière moi, et voyant qu'on s'occupe très bien de mon frère, je prend mon temps. Après avoir finis de renverser la deuxième bouteille "jusqu'à la dernière goutte", comme le voulais Michi, je ne peux m'empêcher de me servir un verre pour goûter. Mais je m'aperçois que les filles commencent à un peu trop à s'agiter autour de corps de mon frère et j'abandonne ce projet pour lui venir en aide. HE, je suis ingrate mais quand même! Je sais intervenir quand il le faut. 

Je m'approche en courant et prend un air paniqué. 

 - Oh mon Dieu Antoine (toujours utiliser de faux prénoms, pour d'éventuels représailles...) , tu as encore oublié de prendre tes médicaments! Laisser moi passer!


Bien évidemment, on me laisse passer. Je m'approche de Michi, et approche une pastille à la menthe de sa bouche. 

- Aller vous-en, vous voyez bien qu'il a besoin d'air! 


La foule commence à se disperser tandis que je prend Michi par le bras et l'aide à se relever. Nous nous éloignons en clopinant jusqu'à l'extérieur de la salle. Une fois à l'abris des regards, je souris de satisfaction.

- Héhé, mission accomplie! J'ai hâte de voir la moitié des invités en train de vomir au quatre coins de la salle et foutre un beau bordel alors que personne ne sait pourquoi! On va passer une soirée d'enfer, Michi! 

C'est tellement bon de détruire la soirée de tout ces inconnus! Toutes ces conneries m'avaient manqués. 

- Alors, on fait quoi maintenant? 

HRP : WoW J'aime ta nouvelle signa ! *O*

- Oh mon Dieu Antoine, tu as encore oublié de prendre tes médicaments! Laisser moi passer!


Ok, je suis d'accord pour les faux prénoms, mais ANTOINE ?!? Merde quoi, elle aurait pas pu trouver mieux ? Et puis pourquoi elle débarque si tard aussi ! J'attendais moi ! Non mais hé ! Médicaments ? Ok, pas mal comme excuse, elle se débrouille. MAIS JE RÊVE OU ELLE ME FAIT PASSER POUR UN MALADE ?! Elle va me la payer, je suis en pleine forme, ok ? Je suis génial, parfait, pas besoin d'aide ! Ha mais si quand même là c'était cool, la fille a failli m'embrasser pour rien. Si c'était arrivé, j'étais bon pour trois semaines de décontamination et une semaine de repos supplémentaire. OUI, les filles me répugnent à ce point, mais enfin ça c'est pas nouveau.
Elle me fout une pastille à la menthe dans la bouche. Berk, à la limite si elle était rose... Mais NON ! Allez courage, dans deux minutes tu vas pouvoir recracher ce truc affreux...

- Aller vous-en, vous voyez bien qu'il a besoin d'air! 


Ouais c'est ça dégagez bande de larves ! J'ai besoin de mon air, LE MEILLEURS, pas de os respirations vicières ! Ma sœur m'aide à me lever et nous partons d'un m=pas mal assuré mais entièrement maîtrisé vers l'extérieur de la salle. En jetant un regard autour de moi, je vois une autre table. Un autre buffet. Et les adultes en sortent avec coupe, mais de façon maîtrisée, ils font une sorte de queue et une personne surveille les mineurs. Hoho je vois, il y avait de l'alcool. POURQUOI QUE POUR LES MAJEURS, HEIN ?! Attend, mais ça veut dire que... Je souris avant de recracher l'immonde bonbon. C'était la table des gosses ! Putain on est géniaux, on a foutus de l'alcool fort dans le jus d'orange des mineurs ! MOUHAHAHAHA, c'est les masters qui vont être dégoûtés en comprenant qu'ils ont eu du champagne alors que les jeunes se tapent le mélange le plus mortel du siècle ! Ha, je nous aime, vous le savez ça ?

- Héhé, mission accomplie! J'ai hâte de voir la moitié des invités en train de vomir au quatre coins de la salle et foutre un beau bordel alors que personne ne sait pourquoi! On va passer une soirée d'enfer, Michi! 

_ Et tu sais quoi, c'est les mineurs qui vont gerber en plus, ça risque d'être épique !

Moi ? Excité ? Vous rigolez ?! Complètement euphorique, ouais ! Ho mon Dieu mais vous vous rendez pas compte de... De ça, merde ! C'est juste un des événements les plus attendus de l'année, et moi et ma sœur allons le faire foirer en beauté ! Avec un peu de chance, personne se rendra compte de rien en plus ! Non mais cette... Cette joie qui transcende mon corps dans un moment pareil, c'est épique. Cette action marquera le début de notre équipe de choque de chieurs, je le sens. Si je pense aux conséquences ? Non, je suis bien trop énergique pour ça ! Ça vaut le coup, croyez moi, ça le vaut, et même mille fois !

- Alors, on fait quoi maintenant? 


Elle me posait la question mais elle le savait. Parce qu'on était connecté, elle savait que j'avais prévu une suite, et pas de moindres. Je vous l'ai dit, ça va être épique ! Je laisse échapper un rire sadique. Je sors de ma poche des pétards Beaucoup de pétard, avec des mèches. N'oublions pas qu'utiliser notre pouvoir ici est impossible et trop voyant. Mais... Je sors un briquet. Quoi de plus normal pour quelqu'un qui fume, pas vrai ? Pas de quoi attirer le regard des gardiens ! Je lui tend une partie de mon lot.
Je fais un signe de tête vers le grand sapin à l'autre bout du hangar. Allons, c'est Noël, forcément qu'il y a un sapin ! Et j'avoue que celui là est plutôt impressionnant d'ailleurs... Halala, que j'ai hâte !

_ Un pétard sur chaque boule que tu peux atteindre sans tendre les bras trop haut, c'est voyant. Quand on les aura tous installés, je ferais un petit tour de magie pour détourner à nouveau leur attention, et tu fout le feu à toutes les mèches.

Je lui jette le briquet.

_ Ensuite, on appelle les pompiers, ajoutais-je avec un grand sourire.

Je commence à me diriger vers la salle, ayant un peu de mal à masquer mon sourire, pou une fois. Je me retourne Une dernière fois.

_ Te fais pas prendre, surtout.

Et je disparais dans la foule.

 - Un pétard sur chaque boule que tu peux atteindre sans tendre les bras trop haut, c'est voyant. Quand on les aura tous installés, je ferais un petit tour de magie pour détourner à nouveau leur attention, et tu fout le feu à toutes les mèches.


Quelle soirée, mais quelle soirée! J'ai hâte de voir ce magnifique sapin se transformer en torche géante sous les yeux ébahit des gardiens! Quand je pense que j'ai hésité entre rester ici à Terrae avec mon frère et me ranger pour retourner chez papa-maman la queue entre les jambes! HONTE A MOI. Plutôt crever que de retourner là-bas. Ici au moins, il y a quelqu'un d'aussi fou que moi. Avec qui je m'apprête à gâcher la soirée d'une bonne centaine de gens! 

Michi me lance son briquet. 

_ Ensuite, on appelle les pompiers.

Des pompiers? Mon esprit mal tourné imagine une dizaine de pompiers torse nus arrivant avec une grande lance  pleine de Tequila et qui asperge les invités tandis qu'ils commencent à se déshabiller. Niark niark niark, je sais déjà quel numéro je vais composer, quand le sapin prendra feu! Et je suppose que vu le grand sourire que je peux voir sur le visage de mon frère, il pense à la même chose que moi... 

_ Te fais pas prendre, surtout.


-  Ce conseil vaut aussi pour toi!

Même pas sur qu'il m'ait entendu. Il se retourne pour disparaître dans la foule. Je commence à m'approcher du sapin essayant de reprendre une expression plus neutre - je suis tellement excitée! Je commence ma besogne le plus discrètement possible, mais arrivé au 5eme pétard, deux filles s'approchent dangereusement de moi et je planque mon matériel dans mon dos. Je prie intérieurement pour qu'elles s'éloignent mais on dirait bien que c'est vers moi qu'elles se dirigent. En effet, c'est bien ça. 

Elles commencent à engager la conversation en me demandant si mon ami - Antoine, c'est bien ça? - va mieux. Afin de couper cours à leurs envies (de toute façon mon frère est GAY, ok?) je décide de leurs raconter que oui, mon petit ami Antoine va mieux (Ca marche encore mieux que de raconter qu'il est gay.) Je croyais qu'elles allaient se contenter de repartir dépités mais au lieu de ça elles continuent tranquillement à me taper la causette en me disant que j'ai bien de la chance, que , au passage, ma robe est magnifique et qu'elles aimerait bien savoir comment j'ai fait pour obtenir un si joli maquillage. A bout de nerfs, je finis par sourire et leurs conseiller de goûter le cocktail pour mineur de ce soir. Il est vraiment délicieux pour un truc sans alcool! Toutes heureuses qu'elles sont d'avoir reçut des conseils d'une fille aussi cool que moi, elles finissent donc par partirent en direction du buffet goûter le fameux cocktail (hahaha!) tandis que je retourne à mon travail. BANDES DE GARCES, VOUS M'AVEZ FAIT PERDRE MON TEMPS. J'espère qu'elles vont boire assez pour se mettre à vomir tripes et boyaux. 

Je finis donc d'installer tout les pétards restant et me positionne prêt de la mèche, briquet en main, en attendant le signal de mon frère. Pff, il aurait au moins pût me filer une cigarette ou un joint avec son briquet, histoire de paraître un peu plus crédible! Bon, attendons.

De là où j'étais je ne voyais que la silhouette de Michigan sur la scène, au loin. Sa voix était peu audible, alors OUI, je me demandais un peu ce qu'il était en train de baragouiner. Je suis triste de ne pas pouvoir avoir vu ce qu'il faisait, mais je suis persuadée que ça devait être magistral. Presque tout le monde s'était réfugié à l'intérieur; ne restait dehors que moi, quelques couples, et un surveillant (mais celui-ci se trouvait de l'autre côté du sapin, donc pas d'inquiétudes). Je l'observais quand soudain j'entend Michi et le public entonner un compte à rebours. "A la une, à la deux..." Le silence se fait dans la salle et retentit un grand bruit d'éclat de verre. 

Ni une, ni deux, j'approche la flamme de mon briquet de la mèche et m'éloigne en marchant rapidement (oui parce que courir ça me rend particulièrement suspecte, et puis je suis en talons aussi, ne l'oublions pas). Quelques secondes à peine s'écoulent avant que de terribles détonations ne se fasse entendre. Je me retourne avec la même mine étonnée/choquée/apeurée que les autres et voit le sapin commencer à prendre feu au niveau des branches les plus basses. Personne ne me lance de regards appuyés, j'en déduis que personne ne m'a vu. C'est passé comme une lettre à la poste! Le feu à l'air de se propager assez rapidement. Héhé, comme dit l'expression, "ça sent le sapin!". 

Du monde commence à sortir et j'entend plusieurs cris de filles apeurées autour de moi. Mon Dieu, que c'est bon de voir tout ce bordel! J'ai dû mal à me retenir d'exploser de rire. J'entend quelqu'un hurler "Il faut appeler les pompiers!". Je réagit à la seconde et hurle en réponse "C'est bon, je m'en charge!". Je saisis mon téléphone et compose le numéro d'une boîte de strip-tease de Tokyo (me demandez pas pourquoi je connais ce genre de numéro, ok?). Je m'éloigne un peu de la foule, et prend une voix aguicheuse:

- Vite, il y a le feu! Dépêchez-vous, on a besoin d'hommes forts pour éteindre tout ça... 

Je donne l'adresse au type puis raccroche. Hahaha, ça va être du beau spectacle! Tiens, au fait, il est passé où Michi? Il s'est pas fait chopé quand même? Je l'attend, en observant tout ces petits crétins paniqués hurler dans tout les sens. Un jeune type ayant l'air un peu éméché (notre cocktail d'enfer?) saisi un extincteur mais au lieu de viser le sapin, il arrose toute la foule. Cette fois-ci c'est plus fort que moi, un fou rire me prend. Vivement que Michi arrive, histoire qu'on puisse contempler la bassesse humaine ensemble!