-C'est bien mon nom. Et... à qui ai-je l'honneur ?

A qui ? N’était-ce pas évidant ? Je ne me doutais pas qu’une personne ayant le même nom que moi ne sache pas mon identité, je crois que c’est la première fois que je suis si surprise.

Finissant par en rire, je croisais les bras en fixant la jeune fille avant de lui dire :

- Shizuru, Shizuru Fujino, Yomi-San.

Lui adressant un sourire, je me saisis d’un de ses bagages en commençant à marcher vers l’intérieur de l’institut.

- Comment s’est passé ton voyage avec Tomoe ?

Je me demandais quel comportement elle avait bien pu avoir en se trouvant devant une Fujino autre que moi. Je savais qu’elle respectait ma famille, mais de là à baiser les pieds de tous, je ne crois pas. Sait-on jamais n’est ce pas ?

- Je te montre les dortoirs ?

-Enchantée Shizuru-San, je ne m'attendais pas à voir une Fujino dans un tel endroit.

Ne pas me trouver dans un tel endroit, il était vrai qu’il était rare de trouver une Fujino surtout l’héritière loin de sa demeure. Cependant, je restais humaine, j’avais moi aussi, mes peines et mes douleurs, ceux-ci m’ont amené directement ici … à Terrae.

-Tomoe-San est une personne amicale, pourquoi cette question ?

Pourquoi cette question, par pure curiosité, pourquoi donc ? Posant elle même une question n’ayant pas vraiment de sens, je me tus en la laissant me poser une autre question.

-C'est un joli endroit, faut dire... Hm, Shizuru-San ? Je dois en déduire que vous êtes une de mes cousines, n'est-ce pas ?

Lui souriant, je devais admettre que Terrae était un endroit surprenant. En dehors de sa beauté, l’infrastructure avait du caractère, une vieille bâtisse remplie par la technologie, un monde parfait pour moi n’est ce pas ?

- Cet endroit est magnifique, je l’admets.

Passant la porte des dortoirs, je jetais un petit coup d’œil en arrière pour voir si Yomi me suivait toujours, me décidant de répondre à sa première question concernant ma chère Tomoe, je lui dis :

- Je ne m’attendais pas à ce que tu la trouves amicale, elle est d’habitude froide avec les étrangers. Disons que tu es une exception en vue de ton nom, Yomi-San.

Lui accordant un sourire, je me dirigeais vers la cage d’escalier afin de prendre ceux-ci. Marchant marche après marche, je bifurquais directement à gauche dès le premier étage.

- Cousine, effectivement, Akashi-Sama était le frère de mon défunt Père.

Continuant à avancer, j’ouvris une porte au fond du couloir et entra dedans. Laissant la porte ouverte afin que ma compagne du jour me suive, je lui présentais la salle.

- Ceci sera ton dortoir jusqu’à ce que tu passes initié, tu dormiras avec d’autres filles novices. Ne t’inquiète pas, elles sont toutes assez gentilles, au pire, tu leurs donnes une leçon made in Fujino, Yomi-San.

Lui adressant un sourire suivit d’un petit rire, je me disais que cela devrait être un supplice pour elle de dormir dans ce genre d’endroit. Personnellement, je n’y suis même pas resté une nuit, non loin de moi cette idée, je me suis vite barrée et tapé du pieds afin qu’on m’attitre une chambre personnelle.

- Le dortoirs des étoiles est au troisième, ma chambre porte le numéro 369, si tu désires me voir, tu me trouveras là bas.

Déposant les affaires de Yomi sur un lit vide, je regardais les affaires éparpillées sur le lit d’à côté. Tomoyo Marguerite … la sœur … de Tomoe ?

- Ara, voilà quelque chose d’étrange, la sœur de Tomoe sera ta voisine de lit.

Une sœur … Oui, si je me referais aux derniers dires flou de ma chère Master il y a de ça, une journée plus ou moins.

- Veux-tu un quelconque renseignement Yomi-San ?

Donc comme ça, je me retrouverai dans une chambre novice. Ce terme ne me disait rien du tout, pour être sincère, mais je n'allais pas lui en demander d'avantage d'information sur cela. Après tout autant découvrir les choses que ce les faire apporter sur un plateau non ? C'est plus divertissant. À entendre ses dires, elle portait une grande importance à son nom, rien d'étonnant vu le titre qu'elle se devait de soutenir. Fujino... Tout dans ce nom était à mépriser. Et pourtant, je le portais. Sans m'en venter par contre.

-Le dortoirs des étoiles est au troisième, ma chambre porte le numéro 369, si tu désires me voir, tu me trouveras là bas.

Déposant mes affaires au sol, tout en détaillant la chambre d'un coup rapide, je constatai rapidement que je la partagerai avec une autre personne. Cette perspective me déplaisait pour être claire. Soupirant légèrement, je me dis qu'il faudra que je sois discrète dans ce lieu mystérieux. Peut être ne pas se fondre dans le décor, mais surtout pas se faire remarquer de trop. Me tournant vers mon interlocutrice, j'affichais une mine perplexe, avant de répondre par un sourire à la proposition de Shizuru-San. Non mais elle m'invitait même à lui rendre visite ? Ca pourrait presque me faciliter ma tâche... Mais d'un autre coté ça sentait le roussi. Pourquoi ? Difficile à dire, pressentiment.

-Ara, voilà quelque chose d’étrange, la sœur de Tomoe sera ta voisine de lit.

- Veux-tu un quelconque renseignement Yomi-San ?

Ah ? Je pouvais lui demander ce que je voulais ? Ce serait presque trop généreux voyons. Et trop simple surtout. Lui souriant tout en la toisant de mon regard mauve, je me décidais de croiser son regard sang pour la première fois de la journée. Je devais avouer que je trouvais étrange qu'une personne comme elle vient en aide à d'autres gens. J'espérai juste que ce n'était pas à cause du nom.

-Hm... Pour dire vrai, il y a beaucoup de choses qui m'échappent en ce qui concerne ce lieu. Et aussi, après ce que j'ai déjà pu entendre, j'aimerai savoir qu'est-ce que l'héritière fait dans ce lieu... Si ce n'est pas trop indiscret...

Ne relâchant pas son regard, je me demandais si elle allait me répondre ou m'envoyer balader. Après tout, elle n'avait aucune obligeance de me répondre à quoi que ce soit. Et... Autant repérer l'anguille sous roche, comme dit le proverbe.

-D'ailleurs, Shizuru-San, comment cela se fait que tu es venue me chercher tout en connaissant mon nom ?

Parce que ce n'est pas que je n'usais que rarement du nom de Fujino, tout en le substituant par celui de ma famille adoptive, mais c'est tout comme. Fujino n'était qu'un nom qui me servait pour mes contacts les plus sophistiqués, et pas pour la vie en générale. Tout en affichant un sourire malicieux, j'ajoutais presque dans un murmure mystérieux.

-J'aurai aussi beaucoup d'autres questions à te poser, le temps venu.

- Hm... Pour dire vrai, il y a beaucoup de choses qui m'échappent en ce qui concerne ce lieu. Et aussi, après ce que j'ai déjà pu entendre, j'aimerai savoir qu'est-ce que l'héritière fait dans ce lieu... Si ce n'est pas trop indiscret...

Ce que je faisais dans ce lieu, changer d’horizon ? Non, cela ne serait pas quelques choses de bons à dire à un membre de ma famille, qu’importe si celui-ci partage ou non le même sang que celui qui coule dans mes veines. Ne me laissant pas le temps de lui répondre, elle enchainait les dires un après l’autre. L’écoutant d’une oreille attentive, je la laissais parler tout en prenant en compte tous ses mots.

- D'ailleurs, Shizuru-San, comment cela se fait que tu es venue me chercher tout en connaissant mon nom ?

Pouvais-je lui dire qu’il s’agissait d’Oba-Sama qui m’avait prévenue ? était-elle seulement au courant qu’elle avait une grand-mère qui était la mère de son défunt Père ?

-J'aurai aussi beaucoup d'autres questions à te poser, le temps venu.

Lui accordant un sourire, je l’invitai d’un signe de la main de me suivre en dehors de la chambre. Prenant le couloir, je répondis à ses questions tout en marchant.

- Je suis ici tout simplement parce que moi aussi j’ai ressentis un vide, je n’étais pas complète. Etre héritière n’est pas quelque chose de merveilleux sais-tu ? Les responsabilités, le poids d’une famille composés d’une centaine de personnes résident sur tes épaules aussi. Mais cela n’est pas la vrai raison, ce serait plutôt celle que je donnerai aux inconnus, Yomi-San.

M’arrêtant de marcher, je me retournais vers elle en m’approchant dangereusement de celle-ci. Posant mes lèvres près de son oreille, je lui murmurai :

- L’abandon, c’est ça, qui à formé ce vide en moi, Yomi.

Lui adressant un sourire comme si rien ne s’était passé et qu’aucunes paroles n’avaient franchies mes lèvres, je continuais de marcher tout en prenant la cage d’escalier, avançant jusqu’au troisième étage, je finis par prendre un nouveau couloir, marcher un petit peu et me retrouver devant la porte portant le numéro 369.

- C’est notre grand-mère qui m’a prévenue de ton arrivée, mais je dois t’admettre que ce n’était pas fait exprès que ce soit Tomoe qui vienne te chercher, quoi que … la connaissant ainsi, cela serait fort possible qu’elle ait déjà fait la demande pour t’amener à Terrae.

Ouvrant la porte de ma chambre, je l’invitais à rentrer. Suivant celle-ci, je fermais la porte derrière moi avant de me diriger vers mon petit coin cuisine.

- Explique moi ce qui s’est passé, comment ce vide a-t-il pu prendre place en toi, et surtout explique moi comment se fait-il que l’on ne m’ai jamais présenter à toi en bonne et du forme ?

Préparant la bouilloire, je lui demandais encore une petite question :

- Thé ou Café ?

-L’abandon, c’est ça, qui a formé ce vide en moi, Yomi.

- C’est notre grand-mère qui m’a prévenue de ton arrivée, mais je dois t’admettre que ce n’était pas fait exprès que ce soit Tomoe qui vienne te chercher, quoi que … la connaissant ainsi, cela serait fort possible qu’elle ait déjà fait la demande pour t’amener à Terrae.

Fronçant les sourcils après ses dires, je ne dis rien tout en la suivant dans ce qui devait être sa chambre, après les informations dont elle me fit part. Rentrant dans celle-ci, je détaillai le lieu rapidement, tout en gardant un oeil sur la jeune femme. L'abandon ? Je me demandais ce qu'elle voulait dire par là. La bien-aimée Fujino-dono qui pouvait avoir tout ce qu'elle voulait, se sentait-elle abandonnée ? À croire que ce genre de personne n'est jamais rassasiée. Mais je n'allais pas lui poser d'avantages de questions sur ceci, tout simplement car son comportement me fit comprendre qu'il vaudrait mieux que j'évite à me mêler de trop de sa vie.

De plus je n'ai rien compris à l'histoire avec la Master. Elle avait l'air de bien la connaître, et surtout, c'était étrange que Tomoe-San vint faire cette demande, ca avait l'air trop planifié à mon gout, tout ça. Affichant une mine perplexe, je ne quittais pas le dos de Shizuru-San de mes yeux.

-Explique moi ce qui s’est passé, comment ce vide a-t-il pu prendre place en toi, et surtout explique moi comment se fait-il que l’on ne m’ait jamais présenté à toi en bonne et due forme ?

Ah tiens ? Elle voulait savoir des choses sur moi aussi ? Je me demandais pourquoi d'ailleurs ? La curiosité est un vilain défaut. Tout de même je n'avais pas du tout envie de lui raconter ma vie. Surtout à elle, dont la famille était le déclencheur principal de mon malheur.

- Thé ou Café ?

Époussetant ma jupe, je souris tout en lui répondant calmement.

-Du thé, merci.

Prenant une inspiration, je réfléchis un moment pour formuler le mieux possible ce que j'avais envie de dire. Après tout, je n'allais pas lui sortir que je détestais sa famille et qu'elle m'a complètement reniée aussi. Enfin, c'était la version des faits que je connaissais, et qui m'allait parfaitement.

-Si nous nous sommes jamais rencontrées, c'est sûrement car je n'ai jamais mis les pieds dans la demeure des Fujino. Pour des raisons personnelles.

Voyant qu'elle revenait avec deux tasses fumantes, je m'installais sur une chaise présente dans la pièce et pris le récipient de sa main. Regardant le liquide je souris tout en prenant une gorgée. Du thé parfaitement bien préparé, j'en attendais pas moins de sa part.

-Du thé vert fait à base des camélias. Très bon choix, faut dire.

Reprenant tout mon attention sur Shizuru-San, je lui fis un clin d'oeil avant de me décider de lui répondre à ses questions... à ma manière.

-Pour ce qui est de ma présence ici... Disons que c'est à peu près la même raison que pour toi, en quelque sorte. C'est assez compliqué et je préfère ne pas m'avancer sur le sujet avant d'en établir la cause exacte. Voudras-tu m'excuser de cette réponse des plus floues, j'espère.

Tout en lui lançant un sourire mi-désolé mi-provocateur, je poursuivis sur ma lancée, tout en essayant de lui extraire ne serait ce qu'une petite information sur ce qu'elle pouvait savoir.

-Je me dois d'avouer que je trouve étrange que la famille Fujino soit au courant de mes déplacements. Surtout si je n'avais aucun contact direct avec depuis des années. Quoi que... De votre part, ce n'est pas étonnant. Faut avoir les autres à l'oeil, pour son propre intérêt.

Ça devenait intéressant. J'avais la fameuse Fujino Shizuru devant moi et je me gênais guère de lui exposer le coté « sombre » de sa famille. Et tout ça avec un air détendu comme si je parlais à une personne que je connaissais depuis des années. Mais tout en gardant une certaine méfiance par rapport à elle.

-Si nous nous sommes jamais rencontrées, c'est sûrement car je n'ai jamais mis les pieds dans la demeure des Fujino. Pour des raisons personnelles.

Ne serait ce pas plutôt parce qu’elle ne faisait pas officiellement partie de la famille ? Qu’à cause d’elle, la femme de son Père s’est tuée à son tour ? Etait-elle seulement au courant du mal qu’avait apporter sa naissance ? Je n’avais pas à en juger, et je garderai ce genre de commentaires pour moi-même évidemment.

-Du thé vert fait à base des camélias. Très bon choix, faut dire.

Elle n’avait pas été élevée comme les Fujino, mais elle avait cependant reçu une bonne éducation à ce que je pouvais en déduire de son savoir et de sa manière d’être. Lui souriant, je la remerciais de son compliment d’un signe de la tête.

-Pour ce qui est de ma présence ici... Disons que c'est à peu près la même raison que pour toi, en quelque sorte. C'est assez compliqué et je préfère ne pas m'avancer sur le sujet avant d'en établir la cause exacte. Voudras-tu m'excuser de cette réponse des plus floues, j'espère.

Elle ne se confierait pas ainsi à moi, je m’en doutais, je devais devenir proche d’elle si je désirais en savoir plus sur son compte ainsi que sur son passé.

-Je me dois d'avouer que je trouve étrange que la famille Fujino soit au courant de mes déplacements. Surtout si je n'avais aucun contact direct avec depuis des années. Quoi que... De votre part, ce n'est pas étonnant. Faut avoir les autres à l'œil, pour son propre intérêt.

Haussant les épaules en étirant mes lèvres, je laissais un petit rire cristallin traverser mes lèvres. Rien, rien n’était inconnu pour les Fujino, invisibles, se déplaçant dans l’ombre, traquant toujours les gens, les regardant, les observant, les détaillant, cela était une pratique, une pratique utile pour garder les vilains canards à l’œil. Ne sait-on jamais ce qu’il se passerait, si nous n’avions pas un œil dessus, n’est ce pas ?

- Ne prend pas ma famille pour n’importe quoi de néfastes, Yomi-San. Nous ne faisons que « protéger » nos membres en gardant les yeux rivés dessus.

Lui accordant un sourire, je portais ma tasse à mes lèvres. Réchauffant mon liquide devenu un peu froid en posant mes mains sur celle-ci, je me concentrais pour faire chauffer mon thé jusqu’à ce que celui-ci se mette à fumer. Souriant doucement en me disant que cela était tellement bien d’être feu, je reportais mon attention sur Yomi pour lui demander :

- Sais-tu que les résidents de cet institut possèdent des pouvoirs spéciaux ?

-Ne prend pas ma famille pour n’importe quoi de néfastes, Yomi-San. Nous ne faisons que « protéger » nos membres en gardant les yeux rivés dessus.

Étirant mes lèvres dans un sourire forcé, je me disais bien que cette famille avait quelque chose de vicieux en elle. Et là, j'avais une preuve sur pattes, si je puisse me permettre. M'auraient-ils surveillé depuis longtemps ? Je ne suis pas si sure que ça. Elle avait l'air de ne pas savoir grand chose sur moi non plus, sauf ce qui était en rapport avec mon père. Parfait. À croire que la vigilance des Fujino n'est pas parfaite non plus.

- Sais-tu que les résidents de cet institut possèdent des pouvoirs spéciaux ?

Oui, j'ai vu ce qu'elle a fait avec sa tasse dont le liquide s'est mis à fumer délicatement.

-J'en ai entendu parler, vaguement.

Me relevant doucement après avoir lancé un regard interrogateur à Shizuru, je me dirigeai dans le coin-cuisine pour déposer ma tasse, avant de revenir à ma place initiale.

-Ceci n'est pas une sorte de favoritisme ? Se pavaner avec un pouvoir contre des simples mortels ? Évidemment, ca dépend comment les gens « spéciaux » les utilisent aussi.

Oui, ca dépendait. Il y avait sûrement des gens qui l'utiliseraient pour aider les autres, question d'être solidaire. Et d'autres qui les revendiqueraient pour leur propres intérêts. Quelle genre de personne es-tu de ceux là Shizuru ?

-Quel est ton pouvoir? Même si je me doute de quoi s'agit-il.

-Ceci n'est pas une sorte de favoritisme ? Se pavaner avec un pouvoir contre des simples mortels ? Évidemment, ca dépend comment les gens « spéciaux » les utilisent aussi.

Je n’aurai pas utilisé le mot favoritisme, mais plus folie. Accorder des pouvoirs à n’importe qui avait toujours été stupide selon moi, cependant, je refuserai catégoriquement que mes pouvoirs me soient retirés. Hors de questions, je gardais ce qui était mieux, dans la limite du possible évidemment.

-Quel est ton pouvoir? Même si je me doute de quoi s'agit-il.

Levant les épaules en lui souriant, je savais pertinemment qu’elle avait remarqué mon petit tour avec ma tasse de thé. Déposant justement celle-ci sur la table, je mis mes coudes dessus tout en posant mon visage sur mes mains.

- Ara, que crois-tu que je puisse être, Y-O-M-I-S-A-N ?

Vibration dans la voix, des yeux dévorant au plus profond de l’être de celle que je regarde tous secrets désirant être caché, les faisant exploser pour finalement laisser une lumière aveuglante dans celle-ci. Des yeux d’un mauve sombre, les mêmes que Tomoe quand elle n’utilise pas son pouvoir, des fins traits me rappelant un peu le visage de Père, mais aussi ce petit air qui disait bien, je n’ai jamais suivi le troupeau des Fujino. Elle était intéressante, très même.

- Je me demande ce que tu seras, plus tard …

-Ara, que crois-tu que je puisse être, Y-O-M-I-S-A-N ?

Elle aimait jouer les mystérieuse, dirait-on. Mais d'après les informations données par Tomoe-San qu'on ne peut avoir comme pouvoir que les quatre éléments de la nature, et le fait que son thé a chauffé... Je dirais que son pouvoir était de nature feu.

- Je me demande ce que tu seras, plus tard …

Ce que je serais ? Je ne me suis pas encore posé la question. En tout cas, ca ne m'intéressait pas tant que ça pour le moment. D'ailleurs qu'est-ce qui m'intéressait pour le moment ? Venger ma famille, peut être ? Contre les Fujino ou les meurtriers des Yamagoshi ? Difficile à dire, à croire que je n'avais plus de but dans la vie. Quoi que...

-Par pure déduction, je dirai que ton élément est le feu, me tromperai-je ?

Je ne pense pas, j'aime pas les choix aux hasards sans moindre analyse. J'étais du genre à préférer me taire que donner une fausse affirmation. C'est sûrement pour cela que je la défiais de mon regard, sure de ce que j'avançais.

-Comme tu connais bien mieux que moi cet endroit... Quel élément m'assignerais-tu ?

Enfin, je pense qu'elle ne peut le savoir. N'empêche, il y avait une drôle de force qui émanait de cette fille... Je ne savais pas d'où cela venait. De son aura peut être ? Ou de son pouvoir ? Je pense que c'était un peu des deux. Intriguant, de se frotter à quelqu'un de pareil. Un peu d'adrénaline ?

-Ou plutôt, en fonction de quoi reçoit-on les différentes sortes de pouvoir ?

-Par pure déduction, je dirai que ton élément est le feu, me tromperai-je ?

Lui souriant, je fis un signe positif de la tête. Evidemment qu’elle allait le découvrir, elle n’était pas bête et très observatrice … à croire qu’elle n’était pas si différente de moi que j’aurai pu croire au début de notre rencontre, un esprit, un petit air draguer et dangereux, un charme monstre, que demander de plus ?

-Comme tu connais bien mieux que moi cet endroit... Quel élément m'assignerais-tu ?

Il fallait être bête pour ne pas le savoir dès le premier coup d’œil, peut être qu’un novice ou plutôt un étranger à Terrae ne saurait pas, mais moi, j’étais différente. Je savais déjà qui et quoi elle sera. Non, je ne suis pas voyante, je ne métrise pas l’eau voyons. Caressant la boucle d’oreille que j’avais en pensant à Aki-Kun, je me demandais si celui-ci allait bien. Cela faisait un petit moment que je ne l’avais pas vu dans l’institut, j’avais eu vent que celui-ci était passé étoile il y a peu aussi. Si jeune et déjà si fort si je puisse dire.

-Ou plutôt, en fonction de quoi reçoit-on les différentes sortes de pouvoir ?

Laissant mes pensées de côtés, je reportais mon attention sur Yomi-San et répondis à ses questions.

- Sur ton caractère et tes caractéristiques.

Lui faisant un clin d’œil, je fis apparaître une petite flamme dans mes mains. Créant moi-même celle-ci en une fraction de secondes, je finis par la faire disparaître après une minute.

- Je suis une feu, un feu lunaire plus précisément, marionnettiste en somme. Si je ne me trompe guère, je suis persuadée que tu partageras la même affinité que moi.

Cependant, je n’avais aucune idée sur le fait qu’elle soit solaire ou lunaire, j’avais émis l’hypothèse que les solaires dépendaient de leurs gentillesses, comme un ange venant tout droit du ciel, brillant à la lumière ardente du soleil. Tandis que les lunaires, plus sombre en s’adossant au rythme ombrageux de la nuit tiraient leurs pouvoirs de l’ombre, tel des démons.

- Tu as le temps avant de recevoir tes pouvoirs, tu es novice, une fois tes pouvoirs obtenus, tu deviendras initiée. Je me ferai un plaisir de découvrir tes pouvoirs en même temps que toi à vrai dire, tu m’intéresses de plus en plus, Yomi-San.

-Sur ton caractère et tes caractéristiques. 

-Je suis une feu, un feu lunaire plus précisément, marionnettiste en somme. Si je ne me trompe guère, je suis persuadée que tu partageras la même affinité que moi.

Perplexe, je ne la quittais pas des yeux, essayant de mettre au clair ses dires dans ma tête. Donc, de plus qu'on avait le « choix » entre les quatre éléments, il y avait encore un autre aspect qui donnait un pouvoir supplémentaire donc. Vraiment intriguant. Il y a aussi autre chose qui me rendais assez contrariée. C'était le fait qu'elle sache déterminer, selon elle bien sûr, mon pouvoir, sans me connaitre. Serait-ce car je portais le même nom, ou ca allait plus loin ? Je me le demande.

- Tu as le temps avant de recevoir tes pouvoirs, tu es novice, une fois tes pouvoirs obtenus, tu deviendras initiée. Je me ferai un plaisir de découvrir tes pouvoirs en même temps que toi à vrai dire, tu m’intéresses de plus en plus, Yomi-San.

Affichant un visage surpris pour la première fois de la journée, avant de remplacer mon expression par un sourire charmeur, je trouvais qu'elle avait du culot pour me dire en face ainsi que je l'intriguais. En plus ces yeux rouges pleins de malice qui me narguaient ainsi, essayant d'analyser tout mon être, étaient assez significatif. Comment ne pas se méfier d'un tel être ? Me redressant, je me relevais pour me placer à sa hauteur. Me penchant tout en déposant ma main sur son épaule, je lui soufflais à l'oreille d'une voix amusée :

-Ah oui ? Ta curiosité m'intrigue. Je pourrais presque me méfier de toi, Shizuru-San. À vrai dire, ce qui m'intéresse en toi, c'est ton nom.

Me redressant, j'affichais un sourire comme si de rien était tout en regardant la jeune fille. M'exclamant avec un enthousiasme feint :

-Donc, tu estimes que je serais aussi du Feu ? Une théorie intéressante. Et tu es ?

Novice ? Je ne pense pas. Initiée peut être ? Ou Master ?

-Ah oui ? Ta curiosité m'intrigue. Je pourrais presque me méfier de toi, Shizuru-San. À vrai dire, ce qui m'intéresse en toi, c'est ton nom.

Elle … Non, c’était impossible. Ce sentiment, cette douleur, mais surtout cette haine. Qui … Pourquoi ? Comment ?! Elle … Elle me faisait penser à elle, pas à moi, non, ce n’était pas ce que je pensais, peut être que si ? Non … Je ne peux me l’accorder, je ne peux accepter. Fermant les yeux sans laisser aucuns sentiments transparaitre, je n’écoutais plus qu’à moitié ses dires.

-Donc, tu estimes que je serais aussi du Feu ? Une théorie intéressante. Et tu es ?

Je ne la regardais plus, je fixais un point invisible tout en repensant au sentiment que j’avais ressentit quand elle m’avait parlé et approché de la sorte. Elle me faisait replonger dans ces souvenirs, ceux que j’avais entretenu avec cette personne, la seule à vrai dire.

- Etoile. Je passerai Master une fois que ma maitrise sera complète.

Continuant à fixer mon point invisible, je me décidais à commenter ce qu’elle avait fait précédemment.

- Ne …

Non, je ne pouvais pas faire cela, elle n’était pas fautive après tout. Ce n’était pas elle qui s’était enfuie, ce n’était pas elle qui m’avait laissé une fois de plus. Soupirant doucement, je repris mon sourire naturel avant de déclarer d’une voix enjouée :

- C’est assez étrange, je ne m’attendais pas à gravir les échelons si vite, et pour ce qui est de tes dires précédents, ne t’attarde pas trop sur mon nom. Je ne suis rien d’autre qu’une étoile feu marionnettiste dans cette école.

Etre au même niveau que les autres, oui, j’avais appris cela depuis que mon cœur à ressenti pour la deuxième fois un vide immense. N’était-ce pas étrange ? Que moi, Shizuru Fujino s’ouvre aux autres de la sorte ? Pourtant … J’en étais venu à apprécié les gens, non pas à les aimer, mais à leurs accorder de passer du temps avec moi et inversement. Je me plaisais ici … Ici, cet endroit où j’avais tout commencé et tout perdu une fois de plus, mais je ne me laissais pas tomber, non, je continuais à avancer, fièrement. Sans mon Nom.