Si ce trajet n'avait rien eut de particulièrement rocambolesque pour moi, la vendeuse dont j'avais occupé une grande partie du temps ne devait pas penser a même chose, je l'avais faites courir ici et là au grès de ma fantaisie, sortant telles chaussures, telles cravates pour que je parviennes à me constituer un ensemble adéquat pour la rencontre de demain... Puis un petit bonus pour mon plaisir personnel aussi. Le temps de la demoiselle avait été rentabilisé quand je finis par me décider sur le choix du costumes et des cravates, ainsi que les deux paires de chaussures que je m'étais choisi.

Je fus d'ailleurs surpris de voir la côte alors que sortais sur le pont pour fumer une cigarette en priant d'échapper deux minutes de plus au mal de mer. Finalement je ne fus pas atteint, ma chance insolente avait à nouveau fait son effet en ma faveur. Je me dirigeais donc tranquillement vers le parking pour rejoindre la voiture et mes comparses de voyage, les bras chargés par mes achats. j'arrivais et Kei était déjà présent, Camus arriva peu après suivi par Mademoiselle Honda qui s'enquit immédiatement de notre trajet.

" Pour ma part je n'ai pas vu le temps passer, j'étais trop absorbé par mes tâches et mes préparatifs. Et vous-même?"

Je profitais de l'attentes de la réponse pour placer mes affaires dans le coffres, prenant garde à ne pas froisser mon nouveau costumes, le coffre venait de se remplir de manière un peu inattendue et je me demandais si je n'avais pas abusé des bonnes choses.

Je me dirigeais vers la portière pour m'installer aux cotés de Kei qui avait pris place derrière sans un mot. J'étais presque triste d'avoir à laisser le volant à Camus mais il devait avoir envie de se dérouiller un peu lui aussi, c'est vrai que ça fait du bien. Confortablement installé sur la banquette, je fus quelque peu rattrapé par la fatigue et la narcolepsie que les voitures créaient chez moi quand je ne conduisais pas. Je baillais à m'en déboîter la mâchoire. Je me demandais si j'allais vraiment être en état de sortir ce soir. Je m'accoudais comme je pouvais et fermé les yeux un peu malgré moi.

La traversée en bateau fut un véritable calvaire. Je la passais assis dans un coin de la cabine, la joue collée au mur froid, mes pensées vagabondant à droite à gauche. J'écoutais Kei se foutre de la gueule d'abrutis de sa trempe à la télé. Pour ma part, tout semblait m'agresser : le contact du mur dans mon dos, la voix de l'albinos, les couleurs pourtant pastel de la cabine ou encore l'horrible odeur du sel de la mer. Me balançant au gré de la houle, j'attendais que la torture prenne fin.

Au bout de ce qui me sembla une éternité, j'aperçus la côte à travers le hublot. Le temps que je trouve la force de tenir sur mes jambes, Kei avait déjà filé. Je finis tout de même par me lever et me dirigeais vers la parking en titubant. J'y retrouvais un Jacques tout pimpant avec de nouveaux habits sous le bras et Kei avec son air prêt à péter une durite. Rien que de les voir tous les deux en forme, j'en fus légèrement agacé. Hideko arriva peu après moi, l'air tout aussi en forme que les deux autres. Kei se fourra à l'arrière de la voiture sans demander son reste après que je l'aie déverrouillée et Hideko nous interpela avec un sourire teinté d'amusement :

Alors ? Le voyage s'est bien passé ? Bienvenue en Corée, d'ailleurs !

Jacques répondit en rangeant ses affaires dans le coffre puis s'assit à côté de Kei. Ce dernier ne broncha pas. La pauvre directrice, qui n'avait pourtant rien fait, n'écopa que d'un regard froid de ma part. Je n'étais pas d'humeur à parler, j'éludais donc sa question d'un geste de main avant de m'asseoir derrière le volant. J'attendis qu'Hideko s'installe à mon côté puis mis le contact avec des gestes quelque peu brusques. Le ronronnement de la petite voiture calma mes nerfs à vif. Je priais maintenant pour que Kei ne cafte pas à quel point j'avais été réduit à l'état de loque humaine pendant le trajet en mer.

Je bateau arriva à quai et je manœuvrais prudemment pour débarquer. Tout se passa royalement bien et mes vieux réflexes de conduite revinrent petit à petit. Une fois sortis des bouchons montres causés par le débarquement de tous les véhicules, je soupirais et me détendis. J'octroyais un sourire teinté d'excuse à Hideko.

On est parti !

Je pris alors la route en suivant le GPS.

tranquillement bercé par le ronronnement du moteur, je me laissais tranquillement porté par la torpeur, qui fut interrompue une première fois par Camus et son enthousiasme débordant, sans doute dû à notre départ du bateau, une seconde fois par notre bonne directrice à qui j'articulais tout juste une réponse:

" Je crois qu'on va laisser le hasard décider pour nous si cela te convient Camus, on dira juste au taxi de nous emmener là où il faut être et on avisera sur le coup."

Puis la troisième fois, ce fut par Kei, qui faisait mumuse avec une boule de feu... Oui normal quoi, Terrae, les pouvoirs, tout ça.... Non mais quoi? Je me concentrais sur la flamme qu'il avait apparaître pour la résorber avant de le fusiller du regard et de lui murmurer, espérant ne pas attirer l'attention de Hideko:

" Tu veux d'offices qu'on se fasse griller pour nos pouvoirs et qu'on se retrouve avec toutes les emmerdes du monde au cul, ainsi qu'un éventuel banc de scientifiques? Perso, j'aime pas spécialement les seringues et les bistouris mais ça te regarde. Essaie de faire un peu plus attention, si Hideko te prend à faire ça comme ça, tu vas passer un sale quart d'heure inutilement et je pense que tu t'en passerai bien."

Remarque c'était un peu ce que je faisais à ce moment là et je devinais à l'avance qu'il m'en tiendrait rigueur. J'ai pourtant pas envie de passer pour un chiant mais faut quand même qu'on fasse un peu attention.

Je me calais de nouveau contre la portière, regardant le paysage.
Puis une idée me vint, quelque chose qui me donna une grande idée, après tout Miss Honda n'était notre aînée que de quelques années, elle aussi devrait profiter de la soirée.

" Sinon Mademoiselle Honda, pourquoi ne pas profiter de la soirée tous ensemble? Vous l'avez mentionné vous même, vous n'êtes pas sortie depuis longtemps alors ça serait le moment d'en profiter un peu, et puis ça aurait le mérite d'être bon pour la cohésion de l'équipe. Puis en y réfléchissant bien, je suis sûr que Kei ne nous posera aucun soucis de par son âge, on peut toujours trouver des arrangements avec les bons arguments."

Oui, mon idée me plaisait vraiment, une bonne soirée pour tout le monde.

Je pris la route indiquée par le GPS, attentif à l'environnement autours de la voiture. Le vent s'engouffrant par la fenêtre d'Hideko faisait voler mes cheveux. La directrice eut la bonté de cœur de ne pas me tenir rigueur du regard froid que je lui avais jeté avant de démarrer et j'eus même le droit à un sourire plein de gentillesse. Je me détendis instantanément et écoutais la conversation qui commença. Hideko demanda ce que nous allions faire pendant notre soirée de liberté. Jacques répondit pour nous deux :

Je crois qu'on va laisser le hasard décider pour nous si cela te convient Camus, on dira juste au taxi de nous emmener là où il faut être et on avisera sur le coup.

Je hochais la tête. Tant qu'il ne nous emmenait pas dans un endroit avec une foule monstre et trop de bruit, je le suivrais. Sinon, je trouverais bien quelque chose à faire de mon côté. Je me reconcentrais sur ma conduite et augmentais la vitesse. Prudent, je restais toujours un peu en dessous de la vitesse maximale permise. J'entendis Jacques gronder quelque chose à l'intention de Kei, sans comprendre ce qu'il disait.

Quelques instants passèrent pendant lesquels il n'y eut plus aucun bruit. La voiture d'Hideko était simple à conduire. Je cherchais un sujet de discussion potable. Jacques choisit pour moi :

Sinon Mademoiselle Honda, pourquoi ne pas profiter de la soirée tous ensemble? Vous l'avez mentionné vous même, vous n'êtes pas sortie depuis longtemps alors ça serait le moment d'en profiter un peu, et puis ça aurait le mérite d'être bon pour la cohésion de l'équipe. Puis en y réfléchissant bien, je suis sûr que Kei ne nous posera aucun soucis de par son âge, on peut toujours trouver des arrangements avec les bons arguments.

L'idée était plaisante, si on exceptait qu'il faudrait emmener l'albinos avec nous. Néanmoins, je passais ce détail sous silence et renchéris :

Bien sûr ! Et ça permettrait à l'équipe d'apprendre à se connaître un peu mieux avant que la mission ne commence réellement. C'est une bonne idée, Jacques. Qu'en dites-vous, Mademoiselle ?

J'imaginais notre bande se baladant dans les rues et ne pus réprimer un sourire. On ne passerait certainement pas inaperçus.