Nouvelle journée, banale et longue à mourir. Heureusement, ici, les cours s'arrêtent tôt ! Je pense que je n'aurais plus supporté les cours en Hollande : trop de devoirs, travailler toute la journée très peu pour moi ! J'ai beau être une élève modèle (j'ai encore eu une très bonne note au dernier contrôle) je n'aime pas ça plus que ça, travailler. Bon aujourd'hui, mes camarades de classe m'ont quand même encerclée et ont manqué de m'étouffer de question sur mes cheveux désormais courts.

Perdue dans mes pensées, j'avance dans les couloirs, à la recherche de quelque chose à faire. J'avais cette manie-là depuis l'autre fois avec Hisméria, de me balader lorsque je suis désœuvrée comme maintenant. Et je m'ennuie, mais à un point, je souhaiterais presque qu'il arrive quelqu'un qui me provoquerait. Je n'ai rien contre une petit bagarre de temps à autre, si c'est pour passer le temps.

Et bon sang, qu'est-ce que je m'ennuie ! J'ai eu le temps de terminer mes devoirs de la semaine puis de passer rendre des livres à la bibliothèque, de me balader dehors, et de ranger ma chambre. La seule chose que je n'ai pas pu faire, c'est aller rendre visite à Hismé, qui a encore disparu je ne sais où. Il t'a abandonnée... Susurre cette bonne vieille voix dans ma tête. Pas du tout ! Il a juste encore disparu dans la nature. Je passe une main dans mes cheveux courts et, persuadée d'être seule, m'adosse au mur.

Mais bon sang, je m'ennuie toujours autant... Je râle.

Le séjour d'aujourd'hui, à la cafétéria, fut mouvementé. La belle Joyce était vraiment une pile pleine de ressources ! C'est le cas de le dire ! De plus, elle lui avait piqué son éclair au chocolat ... comme provocation y'avait pas mieux ! Bref, c'était mouvementé, et c'était avec un sourire satisfait des provocations qu'il a pu faire envers cette demoiselle qu'il était partit traîner dans les couloirs par la suite.

Il y avait quelques passants, par-çi, par là, mais aucun n'était intéressants, ils étaient tous occupés. Soit par les cours, auxquels Archibald n'a encore jamais répondu présent depuis qu'il est ici d'ailleurs, soit par d'autres choses tout aussi inutiles à ses yeux. Aucun ne prenait le temps de s'arrêter, et de remarquer la magnificence de la vie, à quel point il peut y avoir de très belles choses, juste s'arrêter un moment, et observer, un mur, un déssin, un arbre. Ou une femme.
Il passait donc entre les gens, se faisant ainsi un chemin, ne sachant pas vraiment où aller, tout en regardant les élèves, les observant, cherchant quelqu'un qui s'ennuyait assez pour répondre à ses provocations, quelqu'un avec qui il pourrait tenir une conversation intéressante. Parce que les gens trop normaux étaient beaucoup trop ennuyant. Pas de surprises, ils étaient tous prévisibles.

Les yeux bleus glacés du jeune garçon croisa donc le regard d'une jeune fille, adossée au mur, qui avait l'air de bien s'emmerder. Elle avait les cheveux court, ce n'était pas courant ici, mais ca lui allait plutôt bien.
Le jeune homme, toujours d'un visage neutre comme à son habitude, se déplaça donc assez rapidement, et se retrouva face à la jeune fille, à quelques centimètres de tout son corps. Il l'observait droit dans les yeux, sa réaction n'importait pas, ce qu'il voulait, c'était passer le temps. Qu'elle le repousse, ou qu'elle l'attire, ce n'était pas vraiment le but. la seule chose qu'il voulait, c'était de s'amuser, passer le temps, avec cette jeune fille, qui avait l'air tellement ennuyée. C'est donc par ces mots qu'il entama la conversation.

"-Le mur est-il assez confortable, ma chère ? "

Les yeux dans le vague, adossée à mon mur, je réfléchissais toujours à ce que je pourrais bien faire quand un visage (accroché à un corps, bien heureusement) apparut juste devant moi, à quelques centimètres.
Réflexe inutile, je tentais de reculer ma tête, ce que n'aboutit à rien puisqu'elle était déjà contre le mur. Je remarquais ses yeux bleus glace qui étaient fixés droit dans les miens. Enfin de quoi m'amuser un peu !

Le lui retournais son regard, mes prunelles mauves le fixant sereinement. Il engagea la conversation :

Le mur est-il assez confortable, ma chère ?

Un sourire en coin fleurit sur mes lèvres. D'après lui, un mur, c'est confortable ? Je pense que si il disait oui, ça me paraitrait louche. Mais quelque chose chez ce garçon me disait qu'il était possible d'entretenir une conversation amusante avec lui.

Il me semble qu'on puisse faire plus confortable. Mais avant de poser ce genre de question, on ne donne pas son nom, habituellement ? Demandais-je l'air amusé.

Oh, voilà qui promet d'être intéressant ! Je vais chercher du pop-corn dans le fond de ta tête. C'est ça, va-t-en, tais-toi et laisse-moi m'amuser. Je pose un pieds sur le mur et attends sa réaction en le fixant dans les yeux.

Il étaient toujours à quelques centimètres, alors qu'ils étaient tous les deux des inconnus. Archibald avait légèrement remarqué ce sourire en coin qui s'était dessiné sur le visage de la jeune fille, cela signait alors le début d'une conversation des plus intéressantes. Mais pas autant que le jeu qu'il avait avec Nariwen, qui d'ailleurs ... n'en parlons pas.
La jeune fille ne savait pas dans quel terrain elle se jetait. C'est comme si elle se jetait dans la gueule du loup d'entrée ! Pour notre jeune garçon, la conversation était déjà pliée, il allait, dès le début, dominer la jeune fille, même si elle exprimait ses airs intéressants, Archie était conscient de son visage neutre, et c'est ce visage qui allait forcement lui donner raison.

Elle le provoquait maintenant à son tour. Avant de poser cette question donner son nom ? C'était normal, effectivement. Mais qui a dit qu'Archibald était quelqu'un de normal ? Qui de normal, répond à ce genre de chose par une autre provocation ?
Archibald eut tout de même un doute sur la manière dont laquelle il allait la provoquait. Devait-il en finir tout de suite, et l'embrasser sans même lui donner son nom, ce serai tellement drôle. Elle ferait surement une de ces têtes !
Mais bon, en finir aussi vite ne serait pas amusant, notre homme n'avait rien à faire, et manifestement elle n'avait rien à faire non plus. Alors, c'était décidé, il allait la laisser prendre plus de risques, et l'achever en beauté par la suite. Tout était déjà planifié dans sa tête, il n'avait plus qu'à appliquer le plan tout en s'adaptant aux provocations de la jeune fille devant lui.
Le maître de la provocation, c'était lui. Et il allait de retour le prouver, pas un léger geste, et deux mots.

"-Habituellement, oui."

Il était resté froid, autant dans sa manière de parler, que par son visage qui restait encore et toujours neutre. Cependant, la chaleur de son corps ne tardait pas à réchauffer ses paroles, car, en effet, le jeune homme avait posé ses mains contre le mur, proche des épaules de la jeune fille aux cheveux cours, afin de rappocher son visage par rapport au sien, étant donc plus proche, à environs un seul centimètre de son visage. Ainsi, il accentuait encore plus sa provocation, de manière élégante, mais aussi artistique !

Habituellement, oui.

Je haussais un sourcil surpris. Tiens, en voilà un qui a l'air d'aimer enfoncer les gens et envoyer des piques. Parfait, parfait. J'adore jouer à ça. Voyons qui gagnera. Il pose une main près de mon épaule et s'approche plus près. Ah ? C'est comme ça ? Il a toujours un visage froid, impassible. Une vraie Poker Face. Mon sourire s'accentue légèrement et je baisse légèrement la tête, l'observant sous mes longs cils.

Tant qu'on y est à jouer, jouons jusqu'au bout. Quelle évolution ! Cela fait des années que je suis à Terrae et j'ai progressivement prit confiance en moi, au point de devenir provocatrice et presque bagarreuse. Surprenant. Passer d'une fille fine et timide à ce que j'étais maintenant, si on me l'avait dit, j'aurais ri au nez de cette personne. Ou je me serais enfuie en courant.

Je me décolle légèrement du mur, m'approchant un peu du garçon aux yeux de glace et susurre :

Alors..?

Avant qu'il ait le temps de répondre, je m'écarte de lui, passant souplement sous son bras et me reculant hors de portée. Je pose une main sur ma hanche et souris :

Je pourrais avoir le nom du garçon aux yeux de glace qui me provoque de manière si ouverte ? Je demande.

Tout en prononçant mes mots, je le détaille du regard des pieds à la tête. Il est plutôt charismatique, charmant même. Il a les cheveux blanc, les yeux bleus. J'ai croisé pas mal de garçon aux cheveux blancs maintenant que j'y pense. Bref.
Sa chemise blanche laisse deviner une constitution physiquement en forme. Je ne peux pas espérer le semer à la course, même avec mes réflexes. Qui plus est il est grand, je n'ai aucune chance de pouvoir résister niveau force. Il va falloir la jouer rusée. Et connaître les limites.

Elle s'était approchée encore un peu plus, alors que les deux personnes étaient déjà très proche, cela voulait donc dire qu'il ne restait que moins d'un centimètre avec que leur lèvres ne se touchent. Elle répondait à sa provocation avec la sienne, c'était bien joué, Archibald, au plus profond de lui, était bien surpris, il faut l'avouer, cependant, son visage restait neutre, il n'affichait pas cette surprises, ou tout cet plaisir qu'il avait à s'amuser avec la jeune fille, qui au passage s'était déjà enfuie, tout en insistant sur son prénom.

La jeune fille avait mordu à l’hameçon. Elle avait du cran, mais pas encore assez visiblement, elle avait bien démarré, mais le fait qu'elle s'en aille, c'était une marque de faiblesse, et elle n'avait pas l'air de s'en rendre compte. Par ses gestes, elle avait démontré elle même qu'elle avait des limites, elle s'était faite prendre sans même le savoir.
Intérieurement, Archibald jubilait, et savourait sa victoire. Elle pensait peut-être qu'elle allait le tenir, qu'elle allait le faire envier, alors qu'en réalité Archibald tien encore bien les ficelles, et n'est pas encore prêt à abandonner.
Il était donc temps de démontrer la domination de notre bel homme aux yeux bleu. La place étant dorénavant libre, il se positionna contre le mur, posant son pied contre ce même mur, prenant alors la même position que la jeune fille auparavant, et cette fois, il affichait un air audacieux et prétentieux, fier d'imiter la démarche qu'avait la jeune fille avant lui.
Mais, il n'arrêta pas son imitation là, non, ce ne serait pas amusant, ce petit pics là ne vaudrait rien si il n'y avait pas de suite. Il allait attaquer fort, cette fois, en utilisant les propres mots de la jeune fille, montrant alors qu'il n'allait décidément pas donner son prénom, et qu'il n'en avait pas encore fini avec elle, loin de là. Voici ces mots.

"-Il me semble qu'on puisse faire plus confortable."

Au lieu de me donner son nom, comme j'aurais aimé qu'il fasse, il s'adossa au mur, à l'endroit même où j'avais été un instant plus tôt. Même position, le dos plaqué des épaules aux hanches contre le mur, la tête appuyée légèrement baissée. Le pieds appuyé au mur de la même façon, l'air effronté sur le visage, tout y était. Il m'imitait. L'agacement monta en moi mais je ne laissais rien passer et continuais de sourire, même lorsqu'il déclara, reprenant mes mots :

Il me semble qu'on puisse faire plus confortable.

Je crus voir une ouverture. Je me rapprochais doucement du garçon, un sourire plein de gentillesse aux lèvres. Je répliquais :

Parfaite, ton imitation. C'est dommage, il te manque la perruque de cheveux noirs, les lentilles violettes, l'uniforme féminin et une voix plus féminine, si tu veux avoir dix sur dix. Je ne te donne que 6, et encore je suis gentille.

Mon sourire se fit moqueur. Les talons de mes chaussures claquaient sur le sol en dallage.

Alors, monsieur, un oreiller et peut-être un matelas vous conviendraient-t-ils ?

Le vouvoiement mettait l'accent sur ma raillerie. Je m'arrête à une distance respectable de l'homme et le regarde d'un air interrogateur.

Peut-être faudrait-il que je commence par me présenter. Aurais-je alors une chance d'entendre votre nom ? A moins que vous n'ayez honte de ces quelques syllabes qui définissent celui que vous êtes..?

Tenter quelque chose de ce genre était une première pour moi. J'espérais que cette joute resterait verbale.

Elle critiquait son imitation, qui était pourtant parfaite. De plus, elle n'aurait surement pas fait mieux ! Ces arguments, pour Archibald n'étaient pas valables, pourquoi s'embêter à prendre une perruque et tout un accoutrement, pour qu'au final sans tout ces accessoires l'imitation reste potable, et l'effet voulu, c'est à dire la provocation, soit au rendez-vous ? Pour Archibald, il n'était pas nécessaire de prendre autant de précautions, alors la remarque de la jeune fille rentrait d'une oreille, et sortait de l'autre.

De plus, elle répondait à sa provocation. Un oreiller ? Un matellat ? Pffh, du tout. Pas besoin de ça, et cette question lui permettait de répliquer avec d'autant plus de provocation.
Ce qu'il avait en tête ? Pousser l'imitation encore plus loin, sans même avoir besoin d’accessoires. Archibald tendit le bras légèrement, et lui fit signe de venir avec sa main, d'un air très provocateur. Il la regardait avec une grande assurance, cependant, il affichait maintenant un air ennuyé, comme elle l'affichait avec que les deux personnes ne se rencontrent.

"-Il manque juste une femme, vous me convenez."

Il avait bien entendu la proposition qu'elle lui avait faite, c'est alors que là, il pouvait continuer son imitation indépendamment de la réaction de la jeune fille, qu'elle vienne ou ne vienne pas, c'était la même chose, il l'imitait, et ca se voyait.
Le seul fait qu'elle vienne, par contre, rajouterais un petit bonus, c'est vrai, mais elle prendrait des risques.
C'est donc par la suite qu'il répondait à la question de la jeune fille, cependant, ayant plus d'un tour dans son sac, il préparait encore quelque chose. Notre jeune homme était donc bien à l'aise dans cette discussion.

"-Mais avant de poser ce genre de question, on ne donne pas son nom, habituellement ?"

Le garçon en face de moi ne réagit pas à ma première raillerie. Tant pis... Par contre la seconde provoqua une réaction qui me surprit quelque peu.

Il manque juste une femme, vous me convenez.

Mon sourire s'altéra et se fit plus froid un instant mais je repris vite contenance et m'approchais à son signe de main. Il est vrai que c'était un jeu risqué, je mis donc les choses au clair à l'instant où je m'approchais :

Et si cette femme qui vous convient était déjà prise par un autre, que feriez-vous..?

Il valait mieux pour lui qu'il sache. S'il allait trop loin il risquait un bon coup de jus plus un ou deux coups bien placés qui lui passeraient sûrement l'envie de recommencer. Enfin je l'espère pour ses futures victimes. La provocation était une manière de passer le temps comme une autre et les couloirs se vidaient peu à peu alors que l'heure de fin des cours s'éloignait. Le passage où nous étions, ce garçon aux yeux de glace et moi, s'était vidé et plus personne ne semblait vouloir y passer. Tant mieux. Le jeune homme continua la conversation :

Mais avant de poser ce genre de question, on ne donne pas son nom, habituellement ?

Je souris.

Si je vous donne mon nom, quelle sera la récompense ? Que m'apporterait le fait de vous donner mon nom alors que je m'escrime pour connaître le votre ?

Je lui fis comprendre, à quelques pas de lui, que c'était donnant donnant. Il ne saurait pas mon nom tant que je ne saurais pas le sien.

Approchée, et prévenue, elle avait l'air de faire ce qu'il voulait. De plus, le couloir se vidait, alors ... Les regards indiscrets n'étaient plus présent.
Alors, une femme prise, disait-elle. Et elle lui demandais ce qu'il ferrait. Ca n'était peut-être pas de la provocation cette fois, peut-être simplement de l'information, mais Archibald n'était pas du genre à baisser les bras. Si elle pensait que les femmes prisent sont la faiblesse de notre jeune homme, alors elle se trompait fortement.

Elle insista encore sur son nom, elle voulait un échange, c'était bien clair. Il lui disait son nom, et elle lui disait le sien. Normalement, c'est comme ça que ça devrait se passer, mais Archie en avait décidé autrement dès le début de la conversation, même bien avant, dès qu'il l'avait vu.
Elle s'était, certes, avancée, mais pas assez. Il continuait alors ses signes de la main, lui disant de se rapprocher, tout en la fixant encore droit dans les yeux. Ne bougeant pas de sa position.
Elle pourrait le prendre comme une réponse à sa première question, si elle comprenait ce qu'il avait derrière la tête, cependant ce n'est surement pas le cas. Archibald avait en quelque sorte répondu, sans mots, en gestes, cela voulait tout simplement dire que le jeune homme, lui, ne s'arrêtait pas à de si petit détails. Ce qu'il allait faire ? Qu'elle s'approche, elle le remarquera très certainement.

Il est vrai qu'elle se donnait du mal pour savoir son prénom, mais à quoi bon. Il n'était pas encore décidé à le lui donner, car en effet, il voulait recevoir, avant de donner son prénom. Il la tenait avec cet argument, si elle voulait son prénom, alors il faudra qu'elle prenne des risques, puisque, lui, son nom ne l'importait pas.
Alors, il continuait ses gestes, sans un mots, l'encourageant à venir aussi proche que tout à l'heure, aussi proche que quand elle s'est approchée, juste avant de fuir, et de démontrer ainsi que sous ces airs forts et fiers cette jeune fille est finalement bridée par ses limites qu'elle se fixe elle même.

Le garçon ne répondit rien, ce qui me laissa deux options. Soit je tournais le dos et je m'en allais, soit je m'approchais et je prenais des risques pour un simple nom. Fuir avait été dans mes habitude fut-il un temps, et j'avais encore du mal et faire face, mais cette fois, ce garçon ne m'aurait pas. Son geste de main relevait plus du défi que de la demande. Il continuait de me fixer dans les yeux. Mes iris changèrent légèrement de couleur, passant du mauve au parme, signe de mon agacement et de ma détermination.

Je repris mon approche. Je relevais le défi. Minaudant légèrement, un léger sourire aux lèvres, le fixant dans les yeux à travers mes cils épais. Je finis par être à quelques centimètre à peine de lui, mes mains dans le dos et l'air mi-innocent mi-provocateur. Je lui fis un joli sourire et demandais à nouveau :

Allez, dis-moi ton nom. S'il te plais.

Le fait de provoquer un type passant lui-même maître dans l'art de la provocation était de la folie. J'avais l'impression d'avancer à tâtons dans une grotte noire. Je prenais des risques, mais je savais que je pourrais me défendre en cas de pépin alors ça en valait la peine. Si j'arrivais à savoir son nom, ce serait déjà ça. Et j'espérais bien le lui soutirer d'un manière ou d'un autre.

La voilà revenue à quelques centimètre de son visage. Le couloir vide, leur voix retentissaient. On pouvait entendre la réplique de la jeune fille résonner quelques petites fois dans le couloir.
C'était amusant, car, pour un simple petit prénom, la jeune fille avait déjà fait tout ça. Jusqu'où allait-elle aller ? C'était interessant, et Archibald n'avait pas fini d'être provocateur avec elle. Il était prêt à se prendre un coup de jus, enfin, prêt à tout en fait ... pour connaître la limite de cette jeune fille, jusqu'où elle irait. C'est comme ça que notre cher homme vit ici, à Terrae, dans la provocation.

Ses mains étaient dans son dos, c'est dommage, dans une telle position. Le jeune homme pris donc ses deux bras, pour les remettre pile juste à côté de ses propres épaules, comme lui tout à l'heure. Leur visage était donc encore plus proche. Il pouvait maintenant continuer son imitation, aller plus loin, et la provoquer, sans encore donner le coup de grâce.
Il s'approcha donc encore plus, de sorte à ce que leur lèvres se frôlent presque, comme elle l'avait fait avant lui. Puis n'hésita pas à la provoquer encore plus, et peut-être à la faire envier, en faisant semblant de mordiller sa lèvre inférieur, alors qu'en réalité, il commençait à légèrement chuchoter.

"-Tu me demandes mon nom, alors que tu es a la limite de m'embrasser ? Tu as besoin de mon nom pour le faire ? "

Là, il tapait encore une fois assez fort. Il l'avait fait venir jusqu'ici, prendre des risques, pour son nom, pour au final la provoquer encore plus, et peut-être faire naître en elle un désir envers lui. C'était osé, il faut l'admettre, très osé. mais aussi très intelligent, et c'est ces deux choses là qui font, et feront toujours, de lui le maître de la provocation, et de la séduction.

Le garçon était proche, trop même à mon goût mais il fallait que je tienne. Fuir était synonyme d'un victoire pour lui et ça me semblait intolérable. J'étais têtue comme une mule et ça allait me perdre un jour, mais ce jour ne serait pas aujourd'hui. Et ce, malgré le couloirs vide, malgré la proximité avec ce jeune homme que je ne connaissais pas.

Il prit mes bras, pas durement, pas trop serrés, et les plaça à côté de ses épaules, nettement plus hautes que les miennes. Ça me sembla bizarre, mais lui ne broncha pas. Nos visage étaient proches, plus qu'avant. Et lui se rapprocha encore de moi, jusqu'à ce que nos lèvres se frôlent presque. Il fit mine de se mordiller la lèvres, et par réflexe, je mordit la mienne. Un vrai miroir. Pourtant sa voix me parvint dans un murmure.

Tu me demandes mon nom, alors que tu es a la limite de m'embrasser ? Tu as besoin de mon nom pour le faire ?

Il attaquait fort. Il était fort. Mais s'il pensait faire naître même un semblant d'attirance pour lui en moi, il se trompait. J'avais bien assez à faire avec mon véritable compagnon. Amusée, je souris. Il était certes intéressant, car un maître dans l'art de provoquer, et de séduire, semblait-il, mais l’intérêt que je lui portais était tout simplement l'intérêt d'une personne qui s'ennuie et qui a envie de jouer. Je posais mon front contre le sien.

C'est ce que tu voudrais que je fasse ? T'embrasser ?

Un nouveau sourire.

Eh bien c'est raté, je n'en ai aucune envie. Et ça n'a pour moi aucun intérêt. Que j'aie ton nom ou pas, je fais juste ça pour passer le temps.

Voilà donc ce qu'elle pensait. Elle pensait que c'est ce qu'Archibald voulait, et surtout, elle avait l'air de penser qu'Archibald lui donnait plus d'importance que elle ne lui en donnait.
Erreur grossière. Archibald se mit a sourire, puis décolla son front du sien afin d'incliner légèrement la tete sur le côté, et approcher sa bouche, légèrement ouverte, de celle de la jeune fille. Un petit geste en avant des deux personnes, que ce soit l'un, ou l'autre, et les lèvres se touchaient. Mais ce n'était pas terminé.

En effet, il allait prouver que lui aussi, n'apportait pas grande importance, qu'elle se trompait sur toutes la ligne, juste avec quelques mots, alors qu'elle, elle balançait à chaque fois des phrases, tout le temps. Alors que de simples mots contraient chacune de ses phrases, et étaient trois fois plus provocantes.
seulement, les mots n'avaient pas l'air de suffir pour qu'elle ne lâche l'affaire, alors, il fallait encore pimenter le tout. C'était le moment d'oser, de prétendre. La peur ne se lisait ni dans l'âme de notre jeune homme, ni sur son visage. Un léger sourire s'affichait même. Il s'amusait, en disant ces mots.

"-Alors, passons le temps"

Voilà qui faisait tomber à l'eau la réplique de la jeune fille. Il n'avait pas dit qu'il voulait l'embrasser, ou pas, et en jouait. Et en plus, il utilisait les propres mots de la jeune fille, encore une fois, pour rétorquer. C'était malin, mais ce n'était pas encore suffisant. C'est pour cette raison qu'archibald, dans un mouvement assez lent, entoura la jeune femme de ses bras, la serrant légèrement contre lui, tout en passant ses mains sous ses vêtements. Il était allé assez loin pour le moment, alors, il restait immobile, en attendant la réaction de la jeune femme. La limite de la belle serait-elle toute proche ?

Le garçon semblait penser en continu et il arrivait à détourner toutes mes phrases. C'était bien agaçant, mais plus que ça, je tentais de percer sa façon d'être. Il était comme un guide vers la voie de la provocation délibérée. Enfin, un guide, tout est relatif. Cette fois, je réussis à lui arracher un sourire, sans savoir comment j'avais fait.

Il détacha son front du mien et inclina la tête. Un lueur d'incompréhension passa dans mes yeux et s'éteint bien vite lorsqu'il s'approcha à nouveau de moi. Nos lèvres se frôlaient maintenant. Un seul faux mouvement et elles se toucheraient. Je plissais légèrement les yeux et me figeais. J'avais travaillé à ça pendant longtemps et j'étais maintenant capable de rester figée sans commettre un seul faux mouvement pendant des heures. Comment aurais-je pu deviner que ce bête entraînement me servirait à ça.

Mes répliques entraînent toujours une répartie cinglante de la part de l'homme aux yeux de glace. C'est donc comme ça qu'il retourne mes propres mots :

Alors, passons le temps

Comment faire pour réussir à l'acculer ? ça devenait désespérant à ce niveau-là. Si la voix dans ma tête pouvait... Nan. Ok, j'abandonne l'idée. On peut toujours rêver à un miracle. Je suis sortie de mes pensées pas un mouvement. Les bras du jeune homme se referment lentement sur moi et m'attirent à lui. Je cache tant bien ma surprise et ma colère derrière mon sourire.

Mais qu'est-ce qu'il fait celui-là ?! Il veut se prendre une décharge ? Mais il est fou ma parole ! D'abord, il vient me draguer, ensuite, il m'accuse d'être à la limite de l'embrasser et il me prend dans ses bras ! Et maintenant, il passe ses mains sous mes vêtements ! Mais je vais le rôtir sur place !

Non, non, non, Kana on se calme. Calme. Voilà. Maintenant ta réaction. Trois choix. Soit je fuis. Inimaginable, je ne laisserais pas gagner un type comme lui. Soit je l'électrocute, mais j'ai encore envie de m'amuser un peu. Et de l'étudier. Soit je souris et je minaude. On va faire ça.

Je laisse un sourire fleurir sur mes lèvres et m'appuie légèrement contre lui, sans pour autant insister. On est toujours proches mais je ne ferais rien du tout, pas la première du moins. A lui de vois s'il veut encore s'amuser, ou si il préfère en rester là. Tenir tête, c'est mon métier depuis que je suis à Terrae et ça ne risque pas de s'arrêter avec un homme sorti de nulle part.