Partagez
La déchéance de la louve enragée
##   Dim 24 Aoû 2014 - 17:34
Anonymous
Invité

PS:

Le printemps revient enfin répandre sa douce chaleur sur Terrae.
Voilà presque un mois que je ne suis pas retournée m’entraîner à l'arène, et pourtant, ce lieu ne m'a pas autant manqué que je n'aurais pu le croire. La dernière fois que je me suis amusée remonte normalement à hier, même si c'était sur un fil de nylon tendu entre deux immeubles...
Mais qu'importe l'endroit, non ?
En tous cas, rien en vue, que ce soit sur les baraquements ou dans l'arène.
Après avoir déposé quelques affaires dans les gradins, je contourne la petite fontaine qui semble marquer l'entrée de la zone d’entraînement et tire lentement la Dame de fer de son fourreau. Je commence quelques enchaînements.  L'avantage de se battre en duel avec un adversaire imaginaire, c'est que, quel que soit le niveau de celui-ci, on est toujours plus fort que lui.
Enfin,  sans vouloir aucunement me vanter, il me semble qu'avec ma maîtrise actuelle, je pourrai donner du fil à retordre à n'importe lequel des bretteurs.
Mais qu'en est-il de mes pouvoirs ?
Piquée au vif par ma propre réflexion, je m'arrête dans mon élan et reste songeuse quelques instants, les yeux dans le vague.
L'arène n'est-elle pas faite pour ça, entre autres choses ?

Hmm, que faire ? Je suis seule alors pourquoi pas, après tout...
Cette fois ci, j'ai décidé de me concentrer sur ma foudre. La téléportation, j'ai déjà donné merci ! Je range ma lame et joint les mains, à présent assise en tailleur au centre de la structure. Rester tranquille et objective est une vraie torture, toutes mes noires idées se bousculent dans mon esprit,  me hantent, j'ai besoin de recentrer mon esprit plusieurs fois, de respirer doucement, et enfin, le calme revient. Il se vide peu à peu, j'essaie de ne pas l'effaroucher et de concentrer mes efforts vers mes paumes. Mes sens s'éveillent  un à un et un frisson électrique déferle le long de mon échine, puis il va se répandre jusque mes extrémités. Une fois mes tremblements dissipés et cette sensation grandissante de puissance incontrôlable évanouie, je décide de créer une sphère, qui se muera en faisceau, si je réussis...
J'ouvre lentement les yeux en soufflant et constate alors, à présent sans surprise, qu'elle est bien là, au creux de mes mains, et effectivement...assez réduite pour le moment . Mais aujourd'hui je travaille essentiellement le contrôle...Car exploser les compteurs électriques et électrocuter des gens, ça, c'est plus simple. Il suffit d'un tout petit peu de ma colère...Juste une parcelle...Mais là nous parlons de maîtrise...Le fléau de toute déséquilibrée mentale.
Bon, je sais à peu près gérer, maintenant, que puis-je faire ?
Me vient alors une idée, peut-être pas très lumineuse mais à tester.  Posant ma compagne sur mes genoux, je parcours la lame du bout des doigts, puis me lève et l'empoigne, avant de décharger tout ce que j'ai au travers de mes mains, mais en gérant la portée à l'arme seule.
Le résultat ne se fait pas attendre et de petits frisottis électriques fusent en tous sens. Je contemple la belle, satisfaite.

« Une lame de tonnerre, hum...pas mal ! »

Après avoir tranché quelques fois l'air avec, à tel point qu'il est maintenant chargé et étrangement vivifiant. Je remet le sabre à sa place dans mon dos et il redevient aussitôt inanimé.
Je commence à fatiguer, la nuit a été rude et mes instants de tranquillité d'esprit se font rares...ce qui ne m'aidera pas à mieux maîtriser mes pouvoirs mais aura au moins l'avantage de décupler ma férocité au corps à corps.
Une louve affamée en cage, voilà ce qui résume ma situation. Je tourne en rond et m'affaiblis un peu plus chaque jour mais la chose me rend plus hargneuse. Et là, la louve va profiter de son petit instant de répit sentimental et de parfaite neutralité.
Est donc entamée une sieste d'environ deux heures dans les gradins. Il est maintenant 15h et toujours personne...Décidément.
Ah ! Si ! Quelqu'un arrive ! C'est...le facteur ? Que fait-il ici ?
Il se dirige vers moi avec un colis en bois sous le bras et me le tend en saluant . Je hoche un peu la tête, prend ledit colis, signe le bon de commande et tourne aussitôt les talons. Désormais absorbée par la boîte, je fais sauter le couvercle en tapant une extrémité contre un banc, ce qui fait quelque peu sursauter le facteur. Puis, au regard que je lui lance, il a dû comprendre qu'il fallait se retirer. Et je découvre alors, émerveillée, deux belles bouteilles de saké et un évident double fond qui doit dissimuler la petite semi-automatique que j'avais si ardemment demandé à un ami armurier. Ne faisant absolument pas attention au reste, je la monte et la charge de quelques balles restées au fond de la caissette. L'alcool me répugne toujours un peu, je vais donc tester le recul de mon nouveau jouet maintenant que je me suis assurée de sa légerté. L'épaulant avec enthousiasme, je lance une bouteille et la dégomme au vol. Celle-ci explose bruyamment, laissant dans son sillage un volage torrent de dépendance odorante bien qu'incolore. Mon avis se fonde sur un soupir satisfait. Le rendu est bon, comme je l’espérais. La monter et la démonter puis recommencer...
Cela m'amuse quelques instants, même si la facilité du procédé me donne envie de compliquer un peu le mécanisme. Nous y songerons plus tard, pour le moment...trinquons ! A la fabuleuse réussite de ma vie ! Du saké et une mitraillette ! Parce que l’alcool et les armes vont toujours de pair avec la réussite d'une vie... Jetant avec force l'autre fiole de poison,  je n'hésite pas à doubler la rafale, qui touche toujours sa cible, peut-être un peu moins concluante qu'au premier essai, mais tout de même recevable.

Il me faudrait un but dans la vie...et ne me parlez pas d'enfiler des perles...
 

La déchéance de la louve enragée

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1Terrae, Une nouvelle ère commence... :: Aux alentours de Terrae.
 :: Arène.