Le rôle du gentil master à son élève ne me va pas du tout. Pourquoi je suis si doux avec cette Olivia ? Apaisante ? Oui, certainement. Je dois dire que j’aimerais bien un peu de vacance, être aux calme. Je suis son entraîneur certes et pour ce qui est de battre quelqu’un rapidement je sais faire. La glace est notre meilleur alliée pour nous les eaux ! Être morphe me servira aussi, pour par exemple rentrer dans une base scientifique secrète sans se faire repérer.
Ensuite, il y a la greffe. Ah, ma greffe ! Encore plus pratique que la glace pour dégager l’ennemi de mon passage ou pour permettre de faire des choses qui m’arrangent sans que quiconque ne le sache. S’il y a bien une chose que je dois être fier se sont mes techniques de combats « made in scientifiques » pour mieux retourner mon existence contre eux.
Je marche depuis peu et je ne trouve pas de coin tranquille où on ne viendra pas m’emmerder.
La forêt ? Non, trop de verdures et d’insectes et j’ai horreur de ces choses. Franchement, une araignée par exemple : elle tisse des toiles partout, elle mord et lâche son venin, elles sont vraiment moche et en plus on peut les écraser sous nos pompes facilement. L’arène ? On va encore m’emmerder à vouloir s’entraîner avec moi et puis, ai-je l’air d’avoir une tête de petit nouveau ? Non. Enfaîte, Mieux vaut éviter tous les endroits où l’on peut croiser régulièrement des gens. Il me fait un endroit même, que les gens évitent. Un cimetière ! Se serait parfait ça, comme endroit tranquille. Les gens en plus là-bas n’y vont pas pour faire la fête au contraire ! Je me demande par où est le cimetière. Faudrait déjà qu’il y en a un. Peut-être au panneau d’affichage, sait-on jamais.
Oh oui, je serais tranquille pendant qu’Olivia sera en cours. Se sera parfait, je me reposerais contre une tombe, c’est idéal. Hum… Rien sur une quelconque indication. J’aime quand les couloirs sont vides. Ah, voilà ! Cimetière avec pompes funèbre juste à côté. Oh, mais ce n’est pas à côté. Bof… Ce n’est pas grave après tout, c’est mieux même. Qui ira aussi loin à part le gérant de la boutique et ses clients ? Personne. La personne sera sûrement triste donc elle ne m’ennuiera pas. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Je crois avoir entendu ça en Allemagne mais pas sûr. Bien, pour ma tranquillité tant souhaité, je vais y aller.

                                      *     * *

Me voilà enfin au cimetière. J’ai volé des petits gâteaux dans une boulangerie, évidement, personne ne saura rien, pas même la caméra à l’entrée. Ils ont l’air très bon en plus, j’ai : un opéra, tartelette aux framboises et une autre aux fraises, un éclair au café et un autre au chocolat et une part d’un gâteau appelé « le chinois ». Ce nom m’a fait rire et mise à part l’éclair au chocolat je n’ai jamais mangé de tout ça. Je les ai choisies par simple envie en réalité.
J’ai pris aussi sur le chemin un paquet de chips en tuile avec un type avec une moustache comme logo, parfum épicé je verrais bien. Avec tout ça j’ai pris une bouteille d’eau au cas où.
Je n’ai plus qu’à me poser là, près de Monsieur Devore qui repose en paix. Par quoi vais-je commencer ? Par ce que je connais ? J’ai pris tellement de choix. Aller, l’éclair au chocolat. Que c’est bon cette chose ! J’adore la pâtisserie, je n’y connais rien mais le peut que j’ai goûté c’était toujours un régal. Hum… Je maintenant je vais m’attaquer aux framboises qui ont l’air délicieuses. Oh oui elles le sont ! Bon, je vais garder le reste pour plus tard. Voilà, à côté de moi c’est très bien, à présent je vais faire la sieste. Une bonne sieste pour tout digérer. Il n’est que deux heures de l’après-midi après tout.
Shiroi ne tarde pas à s’endormir sous le soleil doux, les nuages léger, ses cheveux dans le vent, calme, sans bruit…

Personne...Aujourd'hui personne n'est venu...
Mon seul employé est malade et son apprenti est en visite chez ses grands-parents. Tss !
Il est absent à cause d'une rhino-pharyngite...Ne pas venir pour si peu, se moque-t-il du monde ?
Je devrais les payer un peu moins ou les préposer à la paperasse, comme des heures de colle...huhu...

Mais j'ai tout de même trois cercueils à préparer et deux macchabées à habiller, puis viendra la gestion des commandes d'outils de jardinage pour les parterres de fleurs de la zone C du cimetière.  Et tout cela seul...
Croient-ils que j'ai du temps pour ces bêtises ?

Je m'attelle en grommelant à la décoration des lits funèbres. Une heure plus tard, les cercueils sont parés et l'une des deux jeunes filles a déjà revêtit sa robe de satin blanc immaculée. Cela n'a pris que quelques minutes, le corps humain n'a plus vraiment de secrets pour moi à présent...Dans d'autres circonstances cela aurait pu être plaisant...
Mais la mort de jouvencelles à peine majeures dans un accident de voiture, où l'un des si nombreux cas recensés en ces lieux , ne m'amuse et ne me procure aucun bonheur.
Seul les honorer m'importe dans ce travail, les rendre convenablement à la mort.

J'ai toujours eu un lien assez spécial avec l'au-delà...La faucheuse est auprès de chacun de nous, certes, mais tous n'ont pas ce rapport avec elle, sans développer un esprit macabre pour autant.  

En réfléchissant, je me suis dirigé vers le cimetière. J'en profite pour faire une pause et respirer autre chose que la sciure de bois. Le temps est légèrement frais et sec...Idéal.
Errant entre les tombes en rêvant de sucreries, de parures et de jolie brune aux yeux verts et aux formes furtives comme une nuit sans lune.

Me penchant pour redresser un pot de fleurs renversées,
j'aperçois ,en relevant la tête,une petite touffe de tifs sombres qui dépassent d'une des stèles. Quelqu'un est entré et reste affalé là, je crois qu'il...ce n'est pas une femme ça..il dort ?!
Les gens ne comprennent donc pas ce que veut dire lieu de recueil, de mémoire !!

Remonté contre celui qui injurie mon travail, je ne me sens pas d'humeur d'y aller par quatre chemins avec ce genre de gamin irrespectueux. J'approche derrière celui-ci et saisit vivement  la tignasse puis relève la tête du jeune homme, qui s'éveille en douceur. Je lui susurre à l'oreille dans un grand sourire, le plaquant doucement à la tombe de l'autre main.

« Et bien mon chéri, je t'en prie, fais donc un somme sur la tombe de Mme Corneille...
Tu préfère peut-être que je t'ouvre le cercueil pour que tu puisse faire une sieste dans ses bras ?
Mais je risquerai d'être jaloux, tu comprend, c'est tout de même moi qui m'occupe de cet endroit et de
sa population... »

Je le relève d'un bras et le hisse à ma hauteur, un sourire cruel atteignant presque mes tempes.
Son air blasé me donne envie de  lui roussir le poil...Mais ce ne serait pas très professionnel...

«Mais...je manque à mes devoirs, mon nom est Aïsurendo Shitsu chi et je suis le gardien de ces lieux.
Ne t'approche plus des tombes, compris ? 
Et...ceci sera ma compensation.... »

Dis-je en engloutissant l'opéra, les yeux pétillant.
Je finis par le reposer à terre et tourne les talons sur une de ces courbettes exhaustives dont j'ai le secret.

- Ah mais ? Qu'est-ce-...

On me tire par les cheveux, me soulevant au passage. Hum... Qui veut me réveiller...? Quel est ce murmure glaçant que j'entend ? Je suis plaqué contre la tombe, des mains étranges viennent s'agripper à moi. Je me sens comme prisonnier de quelqu'un. C'est vraiment le cas. Hein, " mon chéri " ? Mais qui est ce malade qui s'adresse ainsi à moi ? Oh je vois, c'est juste le gardien du cimetière... Non pas que... Je sens cette aura, ce pouvoir en lui. Je reconnais-là un Master. Vu le comportement, sûrement pas un gentil eau ou air. Ah mais il... Je me tiens d'un bras en me soulevant. Il est bien grand celui-là, immense même. Un grand type en noir, aux cheveux long et gris, pourtant pas un gris de vieux, non... Un gris étrange tout comme son sourire sadique qui s'affiche largement sur sa face blanchâtre de futur macchabée. Il se nomme Aïsurendo Shisu Chi et il n'est pas du tout enchanté que je sois entrain de traîner ici. Il me repose, engloutissant l'une de mes pâtisseries volés. Il fait une légère courbette puis tourne les talons.

- Aïsurendo c'est ça ? Dis-je en soupirant. Je voulais juste un coin tranquille. Il y a personne ici, c'est tranquille, les morts ne parlent pas.

Ce n'est pas tellement une excuse, ni vraiment une explication mais plutôt une forme d'avant-garde avant ce qui pourrait être un échange utile.

- Ne m'appel plus " mon chéri ", c'est inapproprié pour une personne même pour moi. En manque d'amour peut-être ? Cela ne me concerne pas par contre en manque de personnel sache que moi, je ne suis jamais malade et même à demi-mort je peux travailler.

J'ai fouillé dans ses souvenirs oui, Juste regardé comme si j'étais une sorte de télépathe. Je n'ai pas besoin de "l'endormir", juste de faire "comme si j'ai deviné...". Je cherche un petit boulot, peut-être arriverais-je à trouver des cristaux et m'en approprier. Oui, un plan comme ça c'est parfait. Je ne sourit pas, loin de là l'idée de paraître comme quelqu'un ayant des sentiments. Même négatif.

- Je ne resterais pas longtemps par contre, quand le moment sera venu une marre de sang sous mes pas se fera de plus en plus imposante. Ils ne méritent par contre aucune tombe ni même d'être enterré, tu n'auras pas de surcharge de travail.

Je prend ma boîte de gâteau puis m'approche de lui. Doucement, je lui tend la boîte d'une main. Ce Master est bien mystérieux, d'autant plus qu'il est vraiment immense. Pourquoi suis-je si petit ?  

- Aussi, j'ai une élève que j'entraîne alors si tu accepte ne renvoi pas tes autres employés. Je m'en fiche pas mal du salaire, je vais arrêter de voler la nourriture comme celle que tu as engloutis.

Oui, encore mon air blasé, mais cette fois-ci une petite touche d'humour. C'est très rare que j'en fasse de l'humour mais son humeur me rend un peu sarcastique.

- Je suis Shiroi Jigoku, juste un nom que l'on m'a donné, ça veut bien dire " Enfer blanc " je suis sûrement moins âgé que toi mais étant moi aussi Master, personne a de chance contre moi. Ton endroit reculé te servant de voile pour te cacher n'est pas bien sécurité si je suis parvenu sans encombre ici.

Je le fixe droit dans les yeux. Son métier peut mettre utile, on verra bien en attendant, cet endroit me servira aussi bien de refuge qu'à lui. Je me demande qu'elle greffe il a... Il faudrait que je l'endorme et pour le moment je ne suis pas encore engagé.

- Quel est votre réponse? Dis-je en secouant très légèrement la boîte en guise d'"offrande".

Le jeunot reste impassible bien que certainement un peu surpris par mon approche. Mais quel est ce...ce pouvoir...un master ?
Cet énergumène est bel est bien un master ! Et bien, belle attitude pour quelqu'un censé montrer l'exemple. Alors que je vais disparaître, il m'interpelle dans un soupir, ce qui m’irrite légèrement sans que rien ne paraisse bien entendu.

« Aïsurendo c'est ça ? » Lance-t-il, comme si répéter ce que je viens de dire allait m'intriguer...
Je daigne à peine tourner la tête et il poursuit.
« Je voulais juste un coin tranquille. Il y a personne ici, c'est tranquille, les morts ne parlent pas. » 

Puis, voyant mon air blasé et conscient que ces mots son très insuffisants, il enchaîne.

« Ne m'appelle plus " mon chéri ", c'est inapproprié pour une personne même pour moi. En manque d'amour peut-être ? Cela ne me concerne pas par contre en manque de personnel sache que moi, je ne suis jamais malade et même à demi-mort je peux travailler. »

En manque d'amour...Hu Hu...monsieur connaît donc l'humour noir.
Le fait qu'il réponde à ma petite pique sur ce ton m'indique au moins qu'il a suivi ce que j'ai dit malgré son visage si inexpressif.
Mais le fait qu'il propose si spontanément de travailler pour moi en supposant ''innocemment'' que je suis en manque de personnel me ravit beaucoup moins... Je pourrais miser sur une déduction hasardeuse due au fait que je suis seul mais je connais les gens de Terrae, et ce genre de don de déduction a déjà été recensé. Cela ne me plaît pas vraiment, qui sait de quoi il pourrait être capable...
En revanche, il propose de travailler pour moi, je pourrais donc me servir de lui comme bon me semble.
Mais il me faut d'abord en apprendre un peu plus sur son compte. Je ne ferais pas un pas en avant sans avoir ne serait-ce qu'une idée de ses desseins. Mais il enchaîne avant que je ne puisse rectifier le tir pour son surnom ou sa quête de travail.

« Je ne resterais pas longtemps par contre, quand le moment sera venu une marre de sang sous mes pas se fera de plus en plus imposante. Ils ne méritent par contre aucune tombe ni même d'être enterré, tu n'auras pas de surcharge de travail. »

De quoi parle t-il ? Il déraille...Et puis même si ce n'était pas le cas, on ne va pas parler d'un projet de génocide au premier venu !
Je lui réponds machinalement en regardant mes chaussures, les yeux voilés.

« D'accord... »

Il ne trahit toujours aucune expression, il se méfie de moi plus qu'il ne pourra l'admettre...Et il essaie certainement de m’impressionner en parlant de massacre si naturellement...Enfin, je serai bien capable d'aborder le récit de la mort d'un de mes clients  en dévorant des bonbons et buvant un thé à la menthe...D'ailleurs, j'ai faim ! Mais le jeune homme aux yeux de nuit sans lune me tire de ma réflexion sur mon goûter. Il me tend sa boîte de gâteaux que je ne peux m'empêcher de scruter du coin de l’œil.

« Aussi, j'ai une élève que j'entraîne alors si tu accepte ne renvoi pas tes autres employés. Je m'en fiche pas mal du salaire, je vais arrêter de voler la nourriture comme celle que tu as engloutis. »

Il aborde ce ton sarcastique qui me fait sourire, je lui réponds de ma voix doucereuse en prenant délicatement un autre gâteau.

« Oh, en plus c'est volé...De mieux en mieux...Bah...Tant que ça se mange... »

Dis-je avant de l'engloutir avidement et de reprendre.

« Par contre, pour ce qui est de l'apprentie, j'espère qu'elle saura être indulgente si je te prends, ce qui m'étonnerai, car tu ne pourras pas t'échapper n'importe quand. J'espère que tu comprends qu'il faut être assidu dans ce métier.
Déjà que la main d’œuvre manque, comme tu l'as...si bien...remarqué...Nous ne pouvons nous permettre de permettre de prendre du retard. »

Je ne sais pas s'il m'a écouté, il semble déjà réfléchir à autre chose, il sourit puis me lance soudainement, tranchant cette fois.

« Je suis Shiroi Jigoku, juste un nom que l'on m'a donné, ça veut bien dire " Enfer blanc " je suis sûrement moins âgé que toi mais étant moi aussi Master, personne a de chance contre moi. Ton endroit reculé te servant de voile pour te cacher n'est pas bien sécurisé si je suis parvenu sans encombre ici. » 

Malgré mon sérieux, cette réplique sonne comme une tirade théâtrale et m'arrache un petit rire qui se mue en un écho grave et paisible. Je lui réponds sans aigreur dans la voix, presque flatteur, mais ces mots sont pour moi et moi seuls désabusés, vides et accusateurs.

« Hm...Oui...Je me doute bien que ta puissance est sans égale... Jeune enfer blanc... »

Je continue gentiment, sur un ton explicatif. Pauvre homme étouffé par son ego....

« Mais tu sais, si je suis ici, c'est vraiment parce que ce travail me correspond. Je me plaît en ces lieux, honorer les morts est important pour moi ! Je ne sais vraiment pas pourquoi tu parle de me cacher ou de me protéger... »

Eurk, ça devient presque niais cette façon de me défendre...Pourtant, c'est tellement crédible ! Et je ne pourrais que m'en féliciter.
Hu Hu Hu...Et dire que c'est en partie pour protéger mon entourage de tous ces lourds pouvoirs que je reste ici, il serait surpris...

Je me remets à penser très fort à des gâteaux et sucreries en tous genres. S'il est télépathe,voyant ou quelque chose comme ça, mieux vaut me préserver de la meilleure façon. Le petit master me fixe depuis un moment, il prépare quelque chose, cela émane de lui comme un vautour tourne autour d'un cadavre encore frais. Puis il me demande, tout à coup très engageant.

« Quel est votre réponse? »

Il se sert déloyalement de ses biscuits pour m’appâter. Je n'aime pas du tout ce genre d'approche sournoise, des gâteaux quoi...
Mais la première façon de lui rendre la vie dure se présente alors à moi telle  une lueur dans la pénombre . Il est si serviable avec ses petites viennoiseries.........HUHUHU !  Je lui souris grandement, charmé par mon idée, et saisis directement la boîte que je dépose sous mon chapeau furtivement avant de décréter.

« Tu vas avoir droit à une période d 'essai rémunérée de moitié, mais ne t'attends pas à une quelconque forme de ''sensiblerie'' de ma part, tu ne verras pas ton apprentie outre mesure, et tu commenceras par les travaux moins officiels...
Nous en rediscuterons si tu veux bien.
Pour l'heure un thé à  la menthe m'attends, et cela ne se fait pas, de faire attendre le thé. »

Je lui fait un grand sourire et réfléchit tout bas entre deux images de sucettes qui hantent mon esprit.
Si ce jeune homme désire tant se réfugier ici et comploter, il devra supporter tous les petits caprices de son nouveau tortionnaire.
Il se l'est trouvé tout seul, comme un grand, celui qu'il veut servir....
Et vu que je le veille à présent je ferais en sorte d'être assez fin pour l'entuber au moindre faux pas de sa part.
Mais restons positifs, il est encore sage tout de même !

Je pense que plus je dis de choses, plus il conclu que je ne suis pas un Master qui doit être sage, bienveillant, à l'écoute des "murmures" de ces pauvres malheureux en dehors de Terrae... Non, je ne suis rien de tout ça. Si je suis devenu Master, c'est parce que mes raisons sont bien sombres. J'ai cru trouver la paix mais ma nature me retombe toujours dessus... J'ai beau essayer de faire des efforts je reste inchangé. " Le monstre de Terrae ", tel est mon surnom. Finirais-je comme l'autre dégénéré dans sa maison hanté ?
Tien, il souhaite m'enlever à Olivia ? Comme c'est "amusant", comme si j'avais choisi d'être professeur, moi ! En tout qu'à on dirait vraiment un passionné dans son métier. C'est juste enterrer des cadavres il n'y a rien de réjouissant... Non, rien du tout.
Sauf que lui, il l'es habillent, les prépares pour les autres, pour qu'il fassent leur deuil... Sa tâche est bien plus complexe que juste enterrer de la chaire en putréfaction dans un coin abandonné où personne ne les trouvera. Je n'ai jamais retenu les endroits où ils les cachait. En même temps il ne nous disait pas où nous étions, on avait aucun repaire. Rien du tout. Il n'y a qu'un endroit où je suis sûr de le retrouver. Pour l'ange morte...
Bref, vaut mieux pas décrocher de la conversation avec celui-là il serait capable de m'entuber rien que pour le plaisir.

- Tu vas avoir droit à une période d 'essai rémunérée de moitié, mais ne t'attends pas à une quelconque forme de ''sensiblerie'' de ma part, tu ne verras pas ton apprentie outre mesure, et tu commenceras par les travaux moins officiels...
Nous en rediscuterons si tu veux bien.
Pour l'heure un thé à  la menthe m'attends, et cela ne se fait pas, de faire attendre le thé.

- Je tien à préciser que tu ne pourras te mettre en travers mon chemin lors des entraînements avec mon élève. C'est un ordre directe d'Hideko de la former donc si tu m'en empêches tu l'auras sur le dos.

Voilà, comme ça il me laissera tranquille avec Olivia. Cela fait bien une semaine que je l'entraîne. Ce boulot calera mes troues, car elle ne veut pas manquer les cours alors ça m'occupera. D'autant plus que je compte bien utiliser ce coin tranquille pour de petites expériences sur ma personne. Il faut que je fasse attention à Aïsurendo par contre, je dois me faire discret. J'espère trouver un eau voyant d'ici la semaine prochaine. Il faut le faire vite et le faire bien. Si je parviens à être un eau au complet alors peut-être ensuite essayer les autres. Je ne suis pas sûr que cela marche et pas non plus certain que je n'aurais pas de séquelles. Après tout, cette Aëlita, l'avatar, garde surement des séquelles insoupçonnées.

- Peut m'importe ce que tu me donneras, arrange-toi comme tu veux pour ce qui est du détail. J'aimerais seulement une visite des lieux.

Une période d'essai hein ? Bien, comme il voudra. Je le suis, restant à distance derrière-lui. Ce type me fait penser à l'allégorie de la mort en Allemagne. Grand, trop grand même ! Vêtu de noir, une mine de sadique... Même ses cheveux gris me fait penser à ça. Je suis devenu l'employé d'un sadique qui n'hésitera pas à me faire faire des tâches ingrates.
J'en ai l'habitude, j'ai nettoyé bien pire que ça comme un corps qui a explosé dans une salle. Il y en avait partout, sur les murs, le plafond, des restes pendouillaient dans tout les sens, les bout d'os ajoutaient une touche macabre accompagné de l'odeur de la chair. On ne reconnaissait aucun organe tellement que tout était morcelés, en miettes... Un mois après, malgré les tonnes de produits nettoyants avec des parfums synthétiques fortes, l'odeur restait comme imprégné du sol au plafond.