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Don't stop if it's still raining [Rp solo]
##   Mer 9 Juil 2014 - 23:19
Gaetano Bianchi

Personnage ~
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Gaetano Bianchi
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La pluie s'écoule...

Je poussai un soupir et me retournai pour observer une dernière fois les grands bâtiments de Terrae. La lumière du soleil levant vint éclairer mon visage, le réchauffant quelque peu. Un sourire triste vint éclairer mon visage. J’appréhendai un peu de retourner dans le monde, de quitter mon « nid » mais il le fallait. J’avais besoin de prendre de la distance par rapport à Terrae, de régler de vielles affaires qui me rongeaient, de voir comment était réellement le monde au dehors. Je ne savais pas combien de temps devait durer mon voyage mais j’avais promis à Hideko de revenir, alors je finirais bien par revenir. Mais pas seulement pour Hideko, Aaron aussi quelque part. Même si je me sentais coupable d’avoir couché avec lui et déclenché toute cette histoire avec Haley, il n’en restait pas moins mon ami. Je me sentais aussi un peu triste de partir parce que je savais pertinemment que je ne serais plus le même en rentrant, je le pressentais.
Je me tournai une dernière fois, jetai un dernier regard à Terrae puis me détournai, et parti en marchant calmement. J’allais enfin pouvoir régler ce qui me tenait à cœur.

~*~

A travers le hublot de l’avion je voyais les nuages défiler, ainsi que les terres, les villes qui me paraissaient minuscules vues du ciel.  Tâches de couleurs se mélangeant au coton des nuages. Du coton. Si je devais décrire l’état de mes pensées c’est à peu près la consistance que je leur donnerais. J’avais l’étrange sensation de flotter au milieu d’une mer de nuages –même si techniquement s’était plus ou moins le cas puisque je me trouvais dans un avion- laissant dériver mes pensées dans un brouillard cotonneux. Un brouillard ou se mélangeaient des appels au secours, des bouts de phrases sans queue ni tête, des désirs de vengeance, des mots pensés mais jamais dit. Les conversations des personnes dans mon entourage ne me parvenaient plus.
Qu’espérais-je trouver en revenant à Naples ? Que pouvais-je donc venir y faire si ce n’était me recueillir sur sa tombe ? Je pouvais me rendre chez mes parents, leur parler, mais après ? Avais-je seulement le droit de les voir ? Non. Je ne pouvais pas me montrer ainsi, leur « rendre visite ». J’avais perdu le droit de les appeler mes  « parents » depuis bien longtemps.
Je serrais les dents à m’en faire craquer la mâchoire, sentant une bouffée de haine m’envahir. Contrôles-toi Gaetano ! Tu ne peux pas te permettre de déclencher un accident à bord d’un avion, pas maintenant ! J’inspirais un grand coup, et relâchais lentement mes muscles.
Une hôtesse s’approcha alors de moi, l’air inquiète.

- Tout va bien monsieur ? Vous avez besoin de quelque chose ?

Je me détachais du hublot et me composais un visage calme et souriant.

- Tout va très bien merci, je n’ai besoin de rien.

Après qu’elle se soit éloignée, je poussai un petit soupir et repris un visage impassible. Je n’avais pas besoin qu’une hôtesse stupide vienne s’immiscer dans ma tranquillité.
Un nouveau regard dans le hublot me renvoya un visage inconnu. Pour ce voyage j’avais jugé plus utile de modifier mes traits afin que personne ne puisse reconnaître mon visage comme je l’avais fait durant notre mission. Après avoir détruit un laboratoire scientifique je n’avais aucun doute quant au fait qu’ils me recherchent et je ne souhaitais pas attirer l’attention. Aussi j’arborais à présent des cheveux châtains courts, des yeux marrons et des vêtements classiques, soit jean et tee-shirt, une apparence somme toute passe partout. Il était tellement pratique de pouvoir se métamorphoser en tout et n’importe quoi… Nuls doutes que certaines personnes vendraient leur bras pour posséder de telles habilitées. Mon regard s’obscurcit. En vérité des gens tuaient, torturaient déjà pour tenter d’obtenir pareils capacités, capacités qu’ils ne pourraient jamais comprendre.
Je me détournai à nouveau de la vue qui s’offrait à moi, et me renfonçai un peu plus dans mon siège. Le trajet risquait d’être long.

~*~

Je contemplais le visage fermé, la pierre grise qui me faisait face. Une simple stèle de granit sur laquelle on pouvait lire « Adriano Bianchi 1996 – 2013 Fils bien aimé ». Un goût amer demeurait dans ma bouche. Pas de frère bien aimé, non. Ça, je n’y avais pas droit, ça je ne pouvais pas le dire et ça ne pouvait pas être inscrit sur sa tombe.
Je l’avais abandonné. Cette certitude pulsait douloureusement dans ma poitrine et se distillait tel un poison dans mes pensées. Je n’avais rien pu faire, j’avais été incapable de le sauver. Je m’y étais pris trop tard. C’était cette pensée, qui m’avait poussé à revenir à Naples. Cette pensée qui avait conduit mes pieds devant cette tombe. Cette même pensée qui m’interdisait de me rendre chez mes parents pour m’excuser comme j’aurais dû le faire. Et toujours cette pensée qui allait me pousser à commettre une folie.
J’avais repris ma véritable apparence, et un vent froid agitait à présent mes cheveux de jais, redevenus mi- longs. Mes larmes ne s’écoulaient plus depuis longtemps. En vérité j’avais cessé de pleurer depuis sa mort, peut-être parce que j’avais déjà pleuré plus que ce que mon corps ne pouvait produire. En tout cas, seule demeurait la tristesse immense, la douleur et la solitude.

- Je suis tellement désolé Adriano, fis-je d’une voix enrouée que je ne me connaissais pas.

Je poussai un soupir et relevai la tête. Au loin on entendait le bruissement des vagues venant s’écraser dans le port de Naples, accompagné du cri des mouettes. J’étais seul dans le cimetière mais cela n’avait rien d’étonnant. Il n’était que huit heure du matin, le soleil se levait à peine.
Aussi loin que je m’en souvienne, même durant la période la plus sombre de ma vie, j’avais toujours apprécié de me trouver au bord de la mer, sentir les embruns sur mon visage, voir les vagues s’écraser sur la plage et entendre le cri des mouettes si typique du chant de la mer. Peut-être était-ce une des raisons qui avait fait de moi un Eau morphe…
Mais aujourd’hui le rire des mouettes et des goélands me semblait moqueur, à l’aulne des « bêtises » que j’avais faites, même si bêtises n’était sûrement pas le mot qui convenait pour décrire toutes les horreurs que j’avais commises. Je devais en finir avec Naples, avec la mafia, avec ce passé qui continuait de me hanter et pour cela il me fallait éliminer la source même du mal : Primo, le parrain de la Camorra. Mais bien sûr pour cela j’allais devoir ruser, car on ne se rapproche pas si facilement d’un homme de cette envergure, peu importe à quel point j’avais été proche de lui auparavant. Si je voulais lui parler en face à face il fallait soit que je m’introduise chez lui, soit que l’on me trouve. Je savais la deuxième option très risquée car elle impliquait que des personnes indésirables se montrent et me mettent des bâtons dans les roues mais avais-je le choix ? Même pour moi, tenter de pénétrer dans la maison du parrain était pure folie, et bien que j’eus une petite chance de parvenir jusqu’à lui, je n’aurais pas la chance d’accomplir ma tâche avant d’être repéré et abattu sur le champ.
Je poussais un nouveau soupir, las. Je n’avais pas le choix finalement et tant pis pour la discrétion ! Dans les deux cas je me compromettrais, alors autant choisir la solution de facilité même si je l’appréhendais quelque peu.
Je jetai un rapide coup d’œil pour vérifier que personne ne m’observait puis me concentrai afin de condenser la vapeur d’eau présente dans l’air. Petit à petit une plante grimpante en glace commença à se former sur la tombe jusqu’à former un entrelacs de tiges et de roses. Satisfait de moi-même je me reculais pour observer mon œuvre, une pointe d’amertume dans le cœur. Peut-être était-ce imprudent  d’accomplir un tel geste dans ce lieu mais peut m’importait à présent. Il s’agissait là de la seule chose que je pouvais faire pour mon frère. Je me reculais de quelque pas et après un dernier regard, me détournais de la tombe pour sortir du cimetière. A présent, j’avais une tâche à accomplir, et plus rien ne saurait m’en détourner.


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Spoiler:


Dernière édition par Gaetano Bianchi le Lun 4 Aoû 2014 - 16:28, édité 1 fois
##   Mer 16 Juil 2014 - 14:45
Gaetano Bianchi

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Douce et amère...
Tuer n’est pas un acte anodin. Ça ne l’a jamais été. Assassiner des personnes m’a pris une part de moi-même, cela m’a détruit et continue de me ronger. J’ai cette terrible impression d’être piégé dans une toile où plus je me débats et plus l’étau se resserre. Je sais très bien qu’il n’y a qu’une seule solution, me débarrasser de la source du problème c’est-à-dire Primo. C’est lui qui m’a poussé à devenir un tueur à gage, qui m’a ordonné de la tuer, qui a révélé mon nom aux scientifiques et c’est lui qui a vendu mon frère.
Je sais aussi que le tuer ne m’apportera rien, la vengeance n’amène rien si ce n’est de l’amertume et une sensation d’inutilité, d’impuissance. Mais j’ai toujours cette horrible sensation de ne pouvoir avancer sans cela, car faute de ne pas l’assassiner, un doute persistera, vicieux comme un serpent vous murmurant à l’oreille. Une tache ineffaçable. Mes mains ont depuis longtemps été souillées par le sang, et je ne suis plus à ça près.
C’est ce genre de pensées qui m’habitent tandis que je suis accoudé à un bar, situé en plein centre de Naples. Cela fait maintenant une semaine que je suis arrivé, traînant dans les bars et les places me montrant le plus possible sous ma véritable apparence. J’attends qu’ils me remarquent, leurs informateurs étant partout, et qu’ils viennent me trouver. J’en ai assez de me cacher, de courir et de fuir. Cette fois je veux les regarder dans les yeux pour qu’ils voient toute la haine et la colère que je ressens.
La porte s’ouvre et je sens une présence glaciale dans mon dos. Je ne bouge pas, ne me retourne pas et patiente simplement jusqu’à ce que l’intéressé vienne à moi. La personne se rapproche et vient finalement s’accouder au bar, à ma droite. Je tourne la tête et le dévisage d’un air froid avant qu’un sourire moqueur ne se peigne sur mes lèvres. Il n’est pas très grand, a des cheveux blonds bouclés attachés en queue de cheval et ses yeux gris me scrutent d’un air malsain. Icare. Un tueur à gage itinérant si je puis dire, disons plutôt un mercenaire, que j’ai eu l’occasion de rencontrer avant Terrae. C’est assez ironique que ce soit lui qui vienne, bien que ça ne m’étonne pas. Je n’ai jamais pu l’encadrer sans parler du fait qu’il est un psychopathe. Non que je n’en suis pas un, je ne le nie pas, mais même à l’époque je le détestais.

- Vraiment ? je lui fais d’un ton ironique. Ils n’ont trouvé personne d’autre pour venir me chercher ? Je suis déçu !
- Ah bon ? Moi je suis tellement content de te voir ! (Il me fit un grand sourire, celui d’un enfant qui s’amuse à torturer ses poupées) Alors comment va ton petit frère ?

Je lui réponds par un grand sourire, et encaisse le coup. J’enrage intérieurement de rien pouvoir faire alors que je sens mon énergie bouillonner en moi. Icare est extrêmement dangereux peut-être plus que moi car lui tue pour le plaisir, pas moi. Malgré tout j’ai un très net avantage sur lui : mes pouvoirs. Autrefois nous étions peut-être de force égale mais maintenant je pourrais l’écraser comme un insecte et c’est cette pensée qui me fait sourire, qui me permet de ne pas le tuer sur le champ et ruiner ainsi mon plan. C’est la connaissance du fait que je suis plus fort que lui, et qu’il n’en a pas conscience.

- Je crains que ce plaisir ne soit pas partagé Icare, lui répondis-je simplement.
- Là c’est moi qui suis déçu ! Même pas un petit coup pour moi ? Pas un petit coup de crosse ? Tu régresse !

Je pousse un long soupir intérieur. Son regard de psychopathe associé à sa tête d’ange ne m’avaient pas manqué le moins du monde !

- Sache que je ne préfère pas me salir les mains en te touchant, répondis-je d’un ton glacial.
- Bon tu me suis princesse ou je dois te pointer mon flingue sur la tête ?

A nouveau ce sourire. Je suis à deux doigts de le tuer. Il sait très bien que je déteste ce « surnom » et Icare l’utilise sciemment pour me mettre hors de moi et faire en sorte que je le frappe. Quand j’affirme qu’il est masochiste ce n’est pas seulement métaphorique : il l’est vraiment. C’est aussi pour cela que je ne lui donnerais jamais satisfaction, je refuse d’entrer dans son jeu pervers !

- Non.
- Non ? Dis-moi que tu ne veux pas me suivre !

Je haussai un sourcil. C’est beau l’espoir !

- Je te suis parce que je l’ai décidé et non pas parce que tu m’auras menacé.
- Ho ? T’es devenue plus bavarde princesse ! ♥

Je secoue la tête d’un air dépité avant de me lever et poser un billet sur le comptoir. Je suis déjà lassé de ce jeu grotesque, ce qui me prouve à quel point Icare possède un grand pouvoir sur mes nerfs, chose extrêmement dangereuse. Pour moi certes, mais aussi pour toutes les personnes dans mon entourage physique direct.
J’ai bien conscience que ce psychopathe ne va plus me lâcher jusqu’à mon départ. Il va tenter de déceler la moindre petite faille qui apparaîtra pour faire imploser mon masque. Pour moi c’est un test qui m’apprendra à me contrôler, pour lui c’est un jeu dont il ne se détourne jamais. Il vit dans une éternelle partie d’échecs fous dont lui seul connaîtrait les règles.
Calmement nous sortons du bar et marchons durant cinq bonnes minutes dans des petites ruelles étroites. Je le sens qui se crispe dans mon dos, ses muscles semblent se raidir et sa respiration devient plus profonde. Un petit sourire en coin apparait sur mon visage. Ce qui va suivre est tellement prévisible que j'en ris. Je pourrais prévoir presque tous les mouvements et paroles que nous allons échanger. Ce qui m'arrive, les sensations que j'ai, toutes les choses que je perçois en ce moment me rappellent mon passé, ici, à Naples. Ce n'est pourtant pas de la nostalgie, loin de là. Je ne regrette pas le sang sur le pavé, le bruit métallique des douilles sur le sol, la sensation d'ivresse que me procuraient les meurtres. Je ne veux plus de tout ça. Je veux juste qu'ils paient pour que je puisse enfin avancer.
En l'espace d'une seconde, Icare franchit les quelques pas qui nous séparaient et tente de me frapper violemment à la nuque. Je m'écarte d'un pas sur le côté et saisi son poignet encore tendu. Je tire d'un coup sec entraînant l'homme en avant mais il se dégage et recule. Nous jaugeons durant quelques secondes, essayant de déterminer qui pourrait l'emporter. J'ai un atout, il ne le sait pas, c'est un bon point pour moi. Pourtant je ne me risquerais pas à user de mes pouvoirs devant lui. Il n'en vaut pas la peine. Enfin…
Je plisse les yeux, intrigué. Icare se tient immobile, toujours cet horripilant sourire accroché sur les lèvres, mais il ne fait plus mine d'attaquer. Qu'attend-il ?
Je sors finalement l'un de mes Beretta de son fourreau et le pointe dans sa direction. J'hésite. Dois-je vraiment appuyer sur cette détente ? L'homme en face de moi m'a déjà causé bien des problèmes et le tuer maintenant me retirerait une épine du pied, pourtant… Non. Je n'y arrive pas.

- Bah, alors Princesse, on hésite ? Décidément tu t'es ramolli ! Lance-t-il en se jetant sur moi.

De ma main libre je l'attrape à la gorge et le plaque alors contre le mur.

- C'est pas ton style… de t'emporter comme ça, crachote-t-il.

Je resserre ma prise autour de son coup, il toussote mais garde malgré tout son sourire.

- Tu devrais vraiment arrêter de me sous-estimer Icare.
- Toi aussi...

Je baisse les yeux en sentant une pointe toucher mon ventre. Il pointe un couteau papillon dans ma direction. Nous sommes dans une impasse. Si je le pouvais je l'achèverais sur le champ, sans me préoccuper des blessures qu'il pourrait m'infliger mais je ne m'en sens pas la force. Non pas que tuer cette ordure me dérange outre mesure, mais c'est plutôt que je préfère garder mes forces au lieu de palabrer avec cette individu.
Je me rapproche de son oreille, tout un maintenant ma prise sur sa gorge.

- Si tu tentes de me suivre, je te tue !

Puis je me recule et part. Une fois disparu de son champ de vision, je me transforme en aigle et prend mon envol au-dessus de la ville. Les bruits de la ville me parviennent diffus, brouillés par le vent et j'observe les lumières de la ville qui se reflètent dans l'eau. Cette fois-ci je vais le tuer pour de bon. Ensuite j'en aurais fini avec cette ville maudite.



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##   Sam 26 Juil 2014 - 12:45
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Dans la ville silencieuse...
Je respirai un grand coup, tentant de calmer les battements furibonds de mon cœur. Tout cela ne me ressemblait pas pourtant. Me laisser emporter par mes émotions durant une mission de la plus haute importance ? Non, vraiment, ce n'était pas normal venant de moi. Je me doutais bien que l'excitation avait son lot à jouer, l'adrénaline et cette pensée lancinante qui me murmurait qu'après, tout serait enfin fini.
Je passai légèrement la tête à l'angle du couloir pour jeter un œil. Il y avait deux hommes armés devant la porte du bureau. Enfin, je touchai au but.
J'avais passé les trois précédents jours à faire des repérages autour de la maison du parrain, à trouver comment m'y infiltrer et atteindre mon objectif en un temps record. J'avais monté une stratégie afin de pouvoir atteindre Primo, le tuer et ressortir sans être repéré.
Je sortis l'un de mes deux Beretta, puis d'un coup bondis dans le couloir et tirai sur le premier garde qui s'écroula comme une masse avant de pouvoir réagir. L'autre tenta de me frapper au visage mais je me baissai et lui envoyai mon coude en plein dans la mâchoire. Il tomba au sol sonné, un regard effrayé sur le visage. Je pointai mon arme en plein sur son front et appuyai sur la détente. Impitoyable.
Je détournai les yeux du corps sans vie. Dégouté de mes actes. Mais je n'avais pas le choix, je ne pouvais pas me permettre de m'arrêter maintenant. Parce que derrière cette porte. Oui derrière cette porte…
Sans plus de cérémonie je poussais l'un des battants et me glissai par l'entrebâillement avant de fermer derrière moi. La pièce n'avait pas changé depuis mon départ. Un bureau en bois trônant au milieu de la pièce, sur lequel étaient empilés des dossiers et autres papiers. Les murs latéraux étaient entièrement recouverts de livres de toutes sortes. Seul la lampe du bureau était allumée et diffusait une légère lumière.
Il se tenait là, debout devant la fenêtre me tournant le dos pour scruter la rue.
Je m'avançai calmement au centre de la pièce, débarrassé de toutes mes émotions hormis la haine et le dégout que m'inspirait cet homme. Enfin, j'allais pouvoir en finir avec mon passé. J'allais pouvoir passer à autre chose sans avoir le souci de constamment regarder par-dessus mon épaule.
Mais avant de le tuer je voulais comprendre. Comprendre pourquoi il m'avait "vendu" aux scientifiques, pourquoi il leur avait parlé de mon frère. Enfin, je me doutai des raisons, mais je voulais l'entendre de sa bouche avant de lui mettre une balle dans le crâne.
Il se tourna et je pu enfin voir son visage. Il approchait maintenant de la quarantaine, les yeux gris métalliques et ses cheveux blonds vénitiens un peu longs. Durant de longues secondes nous nous fixâmes sans ciller, attendant sans doute que l'un de nous ne fasse le premier geste. Puis finalement il me sourit.
Je tressailli. L'assurance dont il faisait preuve m'insupportait. Je voulais qu'il se torde de douleur, qu'il se vide de son sang sur son précieux tapis. Je voulais du sang. Son sang. Répandu sur les murs, sur le sol pour repeindre le monde en rouge.

- Tu es en retard ! Je pensais que tu te montrerais plus tôt…

Je lui fis un sourire à mon tour, masquant ainsi toute la haine qui montait en moi.

- Que veux-tu ! La ponctualité n'est plus ce qu'elle était…
- Tu marquais pourtant un point d'honneur à toujours être à l'heure autrefois.

Je serrai la mâchoire. Il ne fallait pas que je rentre dans son petit jeu sinon j'étais fini, et je n'aurais pas le temps d'accomplir le pourquoi de ma venue.

- Oui c'est vrai, finis-je par répondre. Autrefois. Mais c'est fini. Juste une dernière tâche à accomplir et le garçon que tu as recueilli disparaîtra.
- J'en doute. Car tu seras toujours ce jeune homme que j'ai façonné, que j'ai créé et tu pourras toujours courir, prétendre avoir changé, au fond tu sais très bien que tu ne cesseras jamais d'être un tueur.

J'eus un léger éclat de rire.

- Tueur un jour, tueur toujours, c'est ça ?

Durant un instant je revis les visages innombrables de mes victimes, leurs regards figés par la mort qui continuaient de me hanter. Son visage à elle. Son sourire, ses larmes, sa voix.
Foutaises !
Je pointai le canon de mon arme dans sa direction, le visage haineux, ma main tremblant presque tellement je bouillonnais de rage.

- Donne-moi une seule bonne raison de ne pas le faire.

Il sourit, l'air décontracté, les mains dans les poches, puis commença à avancer.

- Ne bouge pas !

Il s'arrêta.

- Je pourrais t'en donner plusieurs. En commençant par le fait que tu seras incapable d'appuyer sur cette gâchette.
- Me crois-tu donc si faible Primo ? répondis-je avec mépris. Tu me connais mieux que ça.
- En effet. Parce que je t'ai créé, je t'ai modelé, je t'ai aimé et t'ai tout donné. Et peu importe les circonstances, je sais que tu reviendras toujours vers moi.

J'éclatai de rire. Que s'imaginait-il ? Que j'allai l'épargner ? Que le fait de me rappeler la dévotion que j'avais à son encontre pouvait changer quoi que ce soit à sa situation précaire ? J'étais déçu par si peu de discernement. En réalité le fait qu'il évoque cette partie du temps passé en sa compagnie me dégoûtait. Car oui, lorsque Primo m'avait pris sous son aile, il m'avait appris le métier de tueur à gage, mais en plus d'effectuer des missions pour lui j'étais sa pute personnelle. A l'époque je m'en foutais pas mal, et même s'il me coûte de l'admettre, j'aimais ça. Parce que pour moi cela signifiait que j'étais dans ses bonnes grâces. Quel gamin naïf j'avais pu être. Pour lui je n'étais qu'un vulgaire pion entre ses mains, un gamin stupide qu'il pouvait modeler selon son bon vouloir. Un chien dévoué à son maître.

- Putain, mais ferme-la ! Je ne te dois plus rien !
- Tu ne peux pas lutter contre ta véritable nature Gaetano. Un chien revient toujours vers son maître.
- La ferme !

Ma voix se brisa et je sentis des larmes amères couler le long de mon visage. Des gouttes brûlantes de rage.

- Je t'ai tout donné, tout ! J'ai abandonné tout ce que j'avais pour toi, j'ai tué pour toi. Je t'ai aimé. Mais toi qu'est-ce que tu m'as donné en retour ? Hein ? Tu m'as pris les seules choses qui comptaient le plus pour moi ! Tu m'as pris la seule femme que j'ai jamais aimée !

Je tremblais. Je me sentais perdre tout self-control et j'avais conscience que mes pouvoirs commençaient à déborder. Déjà mes yeux oscillaient vers le bleu et la température de la pièce avait baissé de plusieurs degrés. Je n'y arrivais plus.
Sans que je ne bouge, Primo s'était rapproché jusqu'à ce que mon Beretta touche sa poitrine. L'entement il l'attrapa et me l'ôta des mains mais je ne cillai pas, fixant son visage serein, tandis que le miens était ravagé par les larmes. Je n'y arrivais plus.
Doucement Primo posa une main sur mon visage, douce et légère, mais ferme, m'obligeant ainsi à le regarder dans les yeux.

- C'est toi qui l'as tuée Gaetano. Toi qui as appuyé sur la détente.

Je tressailli. Non! Tais-toi !

- Et si tu n'étais pas parti, si tu ne m'avais pas trahi, ton frère serait toujours en vie. Et tu serais toujours à mes côtés, là où se trouve ta place et non dans je ne sais quel endroit au Japon.

Le japon… Terrae. Je suffoquai. Mon souffle devint saccadé alors que des visages me revenaient en mémoire. J'entendais Aaron me sermonner en me disant que je n'étais qu'un abruti, que tout ça ne me ressemblait pas.
Primo se rapprocha, posa ses lèvres sur les miennes et je fermais les yeux. Elles me parurent alors bien froides et distantes. Tellement loin de ce que je ressentais en embrassant Haley, ou même Aaron. Tellement loin de ce que j'étais réellement.
Finalement il se recula et je rouvris les yeux pour les planter dans les siens.
Puis d'un geste machinal je créai un long poignard de glace et lui enfonçais dans le ventre. Lentement je tournais la lame et la remontait jusqu'à son plexus, voyant ses yeux s'agrandir de surprise tandis qu'une écume rouge se formait sur ses lèvres et qu'un flot de sang s'échappait le long de l'ouverture béante pour venir éclabousser mes vêtements. D'un coup sec je retirai la lame que je lâchai et observai d'un air las Primo s'effondrer au sol. Je m'accroupi finalement pour me pencher à son oreille.

- Tu as raison Primo. C'est pour cette raison qu'il n'y aura pas d'aube pour toi.

Puis lentement, alors qu'il s'étouffait dans son propre sang, je me relevai, attrapai mon arme qui gisait à terre, ouvrai l'une des fenêtres et sans un regard en arrière me transformai en aigle pour prendre mon envol au-dessus de Naples.


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##   Lun 4 Aoû 2014 - 0:17
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Sur les toits obscurs...
Adossé à un mur dans une ruelle quelconque, le regard perdu dans le vide, je revoyais le visage de Primo, sa confiance apparente durant notre échange puis sa surprise en sentant la lame glacée le transpercer. J'entendais ses paroles en boucle dans ma tête et ne pouvais m'empêcher de ressentir un profond dégoût envers moi-même. Je n'avais pas tué quelqu'un de sang-froid depuis mon arrivée à Terrae et plus jamais je ne voulais ressentir cela. Plus jamais je ne tuerais quelqu'un de cette manière. Plus jamais. Je m'étais juré que cet assassinat serait le dernier et je comptai bien honorer cette promesse.

Ayant finalement retrouvé un semblant de calme j'attrapai mon téléphone et composai un numéro. J'attendis l'espace de quelques sonneries puis un léger sourire vint enfin éclairer mon visage en entendant une voix d'homme me répondre.

- Allo ?
- Hey Aaron ! Comment ça va au Japon ?

Je l'entendis soupirer à l'autre bout du fil.

- Salut Gaetano. Le temps est merveilleux, il flotte depuis des jours, mais sinon tout va bien. À croire que tu nous as maudits. (Il grommela) Tu veux quoi ?

Une grimace qui s'apparentait à un sourire sarcastique étira mes lèvres. J'avais comme la nette impression que la discussion qui allait suivre serait plutôt amusante. En réalité, je riais presque en mon fort intérieur en pensant qu'il m'aurait très probablement donné un coup s'il avait su ce que je venais de faire. Non, pire, il m'aurait très certainement envoyé à l'hôpital. Il était d'autant plus étrange de l'entendre plaisanter compte tenu du fait que j'étais couvert de sang et que je venais d'assassiner le parrain de la mafia de Naples.

- Moi ? Euh... j'ai disons... un petit service à te demander, lui répondis-je.

Je l'entendis ricaner à l'autre bout du fil, signe qu'il me sentait parfaitement venir avec mes gros sabots.

- Pour changer. J'ai la masse de boulot, là...

Ce fut à mon tour de ricaner. Bosser et Aaron étaient deux mots qui n'auraient pas dû se trouver dans la même phrase, pour la simple et bonne raison qu'ils étaient antinomiques.

- Toi ? Bosser ? Je comprends pourquoi il pleut alors... (Je soupirai) Plus sérieusement, j'ai vraiment besoin d'un service.
- Et j'ai quoi comme compensation si je te rends ce service ?
- Ma gratitude ? tentais-je sachant que cette réponse ne conviendrait pas.
- Biiiiiiip. Mauvaise réponse. Retentez votre chance.

Je grommelais, commençant à me lasser de ce petit jeu et à m'impatienter. J'avais probablement toute la Camorra à mes trousses actuellement et je n'avais pas vraiment envie de m'attarder.

- Et une baffe si tu ne réponds pas, ça marche aussi ?
- Tu m'as déjà pété le bras, alors une baffe de plus ou de moins...

Je poussai un gros soupir face à la mauvaise foi d'Aaron et décidai de lui parler franchement.

- Des enfoirés en moins sur terre ça te va ?
- Là ça m'intéresse. Quel genre d'enfoirés ? Besoin d'un coup de main pour exploser quelques circuits ?
- Ceux qui nous chassent... et non je n'ai pas besoin d'aide, répondis-je.

Il redevint alors sérieux à la mention des scientifiques et je su que nous allions enfin pouvoir parler affaires.

- De quoi t'as besoin alors ?

Un petit sourire étira de nouveau mes lèvres tandis que je me rappelai notre nuit de beuverie qui s'était achevée dans le lit d'Aaron. Ce après quoi j'avais fait la découverte de son bureau et notamment d'une immense carte répertoriant de nombreuses bases scientifiques à travers le monde.
Outre le fait que j'avais caché à mon meilleur ami mes intentions de meurtres, je ne lui avais pas dit que je comptais accomplir une mission pour Hideko, dont le but était de faire du repérage en Europe. Elle souhaitait connaitre l'emplacement des bases, vérifier si ces informations étaient justes et m'avait donc demandé d'enquêter.

- J'ai vu les cartes... Dans ton bureau je veux dire... Et j'ai besoin que tu me donne l'emplacement de toutes les bases en Europe.

Il soupira

- J'ai pas tout de répertorié. Tu les veux toutes ou tu veux que je me concentre sur un endroit en particulier ?
- C'est pas grave si tu les as pas toutes. Après si tu peux me donner celles de l'Europe de l'ouest ça m'arrange plus, c'est là que je suis.
- Attends je te cherche ça, reste en ligne.

A travers le petit appareil j'entendis le bruit des touches d'un clavier qu'on actionne suivi de celui d'un roulement de chaise de bureau. L'action se répéta plusieurs fois et je compris qu'Aaron se trouvait actuellement dans son bureau. Puis sa voix retentie de nouveau dans le combiné.

- Vienne, Munich, Amsterdam, Oxford et Cork. Tu as pris note de tout ça ?
- C'est bon...
- Ça marche. T'es sûr que t'as pas besoin d'aide ? J'ai pas dérouillé du scientifique depuis perpette, ça me démange.

J'eus un sourire en coin en comprenant le sous-entendu évident dans sa phrase. Je savais très bien qu'il mourrait d'envie de me garder à l'œil et je n'avais vraiment aucune envie de l'avoir sur mon dos. Aaron n'appréciait pas toujours mes méthodes, ce que je comprenais, et bien que je m'étais juré de ne plus tuer, cela ne voulait pas dire pour autant que je me montrerais gentil.

- Non vraiment... et puis tu sais bien que j'ai horreur des chiens de garde...
- Moi ? Je suis plutôt une adorable nounou. T'es certain que ça te plairait pas mon chou ? Puis, je pourrais te tenir un peu compagnie durant ces longues heures solitaires.

Nous eûmes tous deux un rire clair et je songeais que lui parler me faisait du bien.

- Une nounou atroce oui ! Et t'en fait pas va, je suis bien assez grand pour me débrouiller tout seul. Tu devrais pourtant savoir que je suis un solitaire dans l'âme ! Tu me connais non ?
- Ouais, ouais, c'est ça, va donc jouer au loup solitaire et te ramasser toute la gloire, pendant que j'éplucherai mes dossiers en déprimant sur l'ignorance du monde à mon égard !

Il avait dit cela d'un air faussement dramatique et je choisi donc de paraître faussement compatissant, appréciant notre petite joute verbale.

- Oh, mon pauvre ! Tu as vraiment trop de boulot ! Vraiment, tu devrais demander une augmentation, je suis sûr qu'elle accepterait !
- Je fais que ça, mais cette espèce de tortionnaire préfère que je me charge de mes cours, des factures, des dossiers, du système de sécurité et de chercher des infos sur tout et n'importe quoi. T'imagine que j'arrive encore à avoir une vie avec ça ?!

Je ricanai, songeant qu'Hideko l'aurait très certainement frappé si elle l'avait entendu se plaindre ainsi, même s'il ne faisait que plaisanter.

- Mais je suis au regret de t'annoncer que tu n'as pas de vie mon cher ! Tu es un associal invétéré !
- Eh, c'est pas parce que je suis pas sorti de chez moi depuis trois jours que j'ai pas de vie ! protesta-t-il
- C'est bien ce que je dis, t'es un vrai geek !
- Mais je bosse moi, je vais pas faire mumuse à Naples moi !
- Comment t'as su que...

Je poussais un soupir, maudissant le génie informatique. J'aurais dû faire plus attention et mieux protéger ma ligne. Cela dit, même s'il connaissait ma position actuelle, je doutai qu'il vienne me rejoindre.

- Je te déteste ! Et sache que ce que je fais n'as rien d'une plaisanterie !
- Où tu veux aller, Gaetano ?  me demanda-t-il subitement.

Je scrutai les alentours, vérifiant que personne n'approchait ou ne pouvait m'entendre. Même si je pouvais sembler décontracté, je n'étais pas sûre de ne pas avoir été suivi. A vrai dire cela faisait déjà plusieurs minutes que je ressentais une aura déplaisante et je soupçonnais Icare d'en être l'origine.

- Je ne suis pas sûr de devoir te le dire, finis-je par répondre.
- Hm, je comprends. Fais juste pas de connerie. Si t'as besoin d'aide je veux que tu m'appelles. Je saurais où t'es, donc en cas de problème... (Il soupira) Même si je suis étrangement persuadé que tu ne le feras jamais...
- Moi ? Faire une connerie ? C'est mal me connaître ! (Je redevins sérieux, décidant que l'heure n'était plus à la plaisanterie) Je verrais bien, je ne peux rien promettre.
- Fais gaffe, sérieusement. Je te fais confiance.

Je souris. Confiance. Ce mot suffisait pour décrire cette étrange relation que nous avions. Nous ne pouvions pas nous empêcher de nous asticoter, de nous battre mais nous étions l'un pour l'autre une sorte de garde-fou. Bien que nous ne sachions pas qui gardait l'autre tellement nous faisions de bêtises.

- Je sais.
- Dis pas "je sais" comme ça, Maman s'inquiète ! grommela-t-il.
- Je ne sais pas encore quand je vais rentrer par contre... Ca va peut-être me prendre un mois, peut-être plus...

J'entendis Aaron s'étouffer à moitié à l'autre bout du fil et haussai un sourcil.

- Mais je vais faire quoi sans toi, moi ?! Comme tu m'abandonnes !
- Bah... Ce que tu faisais avant de me connaitre je suppose, répondis-je en rigolant. Je ne me savais pas si indispensable !
- Tu es mon âme sœur, je ne peux vivre sans toiii ! (Il eut un léger ricanement)
- Mais oui, mais oui...
- Déconne pas Gae ! J'ai fait un test de compatibilité sur mon tel, on est faits l'un pour l'autre à 100% ! Ecoute madame Irma !!

Je lui raccrochai subitement au nez, décidant que la conversation prenait une tournure un peu trop étrange à mon goût. 100% de compatibilité, mais bien sûr ! De plus je trouvai très amusant de raccrocher ainsi, sachant pertinemment qu'il n'apprécierait pas, ce qui avait le don de me mettre de bonne humeur.
Quelques secondes plus tard je sentis mon portable vibrer entre mes mains et ouvrai le sms qu'il venait de m'envoyer.
"Tu m'as pas dit merci, connard !"
Amusé je lui répondis du tac au tac : "Mais moi aussi je t'aime, va. Nous aurons d'autres occasions de te voir t'évanouir sous moi."
"Grumbl" Fut la seule réponse qu'il trouva, et je songeai alors que sa répartie se dégradait.


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##   Sam 13 Sep 2014 - 17:44
Gaetano Bianchi

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Âme de ténèbres...
Le soleil avait fini par se lever sur Naples et je songeai qu'à présent ma vengeance n'avait plus qu'un goût amer dans ma bouche. Il s'agissait d'un nouveau jour. Loin de mon passé, loin de Primo. Loin du tueur que j'étais. Ou presque. Il me restait une dernière chose à faire avant de quitter ma ville natale. Une chose que j'appréhendais encore plus que l'assassinat de Primo. Je devais parler à mes parents.
Cela devais bien faire maintenant neuf ans que j'avais quitté mon foyer. Neuf ans que je n'avais pas revu mon père et ma mère, que je ne leur avais pas parlé. Et je prenais conscience qu'ils ne m'avaient jamais autant manqué. Je leur devais une explication. Et des excuses. Pour mon départ, ma disparition. Pour la mort d'Adriano. Je savais aussi qu'ils seraient probablement furieux contre moi mais je devais leur expliquer mes choix mais aussi mes erreurs. Je ne pouvais plus avancer tant que je n'aurais pas mis enfin les choses à plat.
Je levais la main, hésitant. Un simple battant de bois. Il suffisait juste de donner quelques petits coups contre cette porte. Un geste tellement répété, tellement simple. Tellement dur à accomplir. J'inspirai un grand coup et mes doigts rencontrèrent finalement le bois de la porte. J'attendis quelques secondes puis des bruits de pas retentirent à l'intérieur et enfin la porte s'ouvrit.
Ma gorge se serra lorsque ma mère apparu dans l'encadrement de la porte. Ses cheveux longs châtains attachés en queue de cheval, ses yeux verts si semblables aux miens. Elle n'avait pas changée depuis mon départ.

- Je peux vous aider ? demanda-t-elle un peu surprise.

Mon cœur se serra dans ma poitrine. Elle ne me reconnaissait pas. Avais-je tant changé en neuf ans ? Je pouvais supposer que oui… J'avais grandi, mûri. Mon visage d'adolescent était devenu celui d'un adulte. Mais surtout j'avais été marqué par mes actes : comme un tatouage fait au fer.
Mais ce qui me chagrinait surtout, c'était la peur que je pouvais lire dans ses prunelles. Je comprenais que ma carrure pouvait sembler un peu imposante et mon visage effrayant. Je regrettais qu'elle ne reconnaisse son fils ainé mais je la comprenais. Comment aurait-elle pu après neuf années d'absence ?

- Je… C'est moi. Gaetano.

Son visage perdit toute couleur et elle se mit à me fixer, me détaillant de bas en haut, les sourcils froncés. Sa réaction me laissait croire qu'elle était sceptique. Je ne savais pas non plus comment réagir de mon côté. Qu'avais-je imaginé ? Qu'elle me prendrait dans ses bras ? Mais comment est-on censé réagir lorsque votre fils que vous pensez mort et disparu depuis neuf ans réapparait soudainement sur le pas de votre porte ?
Je me retrouvais soudainement englouti dans une étreinte chaude, coupant court à ma réflexion. Je la sentais trembler contre moi, des larmes venant mouiller mon tee-shirt. Un petit sourire vint éclairer mon visage lorsque je remarquais que je mesurais désormais vingt centimètres de plus qu'elle.
Je resserrais mon étreinte autour de sa taille, ayant tellement peur que tout ceci ne soit qu'un rêve. Tellement peur que les larmes qui coulaient le long de mes joues ne soient qu'un songe.
Elle se recula finalement et me regarda un peu plus calme. Maintenant que sa surprise était passée je pouvais voir dans ses yeux une colère latente, ou peut-être était-ce de la froideur. Je n'aurais su le dire.

- Ou étais-tu ?

Avec mon pouce j'essuyais les larmes qui perlaient de mes yeux et me recomposai un visage un peu plus neutre.

- Je peux rentrer ? Je crois que j'ai pas mal de choses à vous dire et ça risque de prendre du temps.

Elle hocha la tête puis se poussa sur le côté et j'entrais. Elle referma la porte et je relevais la tête soudainement assailli par mes souvenirs. Tout me semblait étrangement similaire à mes souvenirs. Le porte manteau n'avait pas bougé, il y avait toujours ce vieux escalier en bois qui trônait en face de moi, et la porte à ma droite qui donnait sur la cuisine et le salon. Rien n'avait changé. En apparence.
Nous entrâmes dans la cuisine et elle me proposa un café que je refusais poliment. Mon père entra alors et nous nous fixâmes sans ciller, tous deux inexpressifs. Son visage restait froid mais je ne pus m'empêcher de remarquer qu'il semblait avoir vieilli. Ses cheveux noirs coupés en brosses étaient dorénavant grisonnants et des cernes soulignaient ses yeux marron. Les mêmes yeux qu'Adriano.

- Vas-t-en, dit-il enfin.

Je ne cillais pas. Je comprenais sa colère mais je ne pouvais pas obéir à cet ordre. Pas tout de suite.

- Pas avant de vous avoir dit ce que j'ai à dire. Pas avant que vous ne sachiez comment Adriano est mort.
- Je t'interdis de prononcer son nom.
- Peut-être… Mais tu m'écouteras quand même.

Il me transperça de son regard mais ne dit rien. Au fond et malgré sa colère il voulait savoir ce qui était arrivé à mon frère.
Je m'appuyai contre le plan de travail tandis qu'eux restaient debout, trop mal à l'aise pour s'assoir. Le silence s'installa, aucun de nous n'osant le briser. Comment étais-je supposé leur dire ce qu'il fallait ? Je ne pouvais pas leur dire que j'avais tué Adriano, que j'étais responsable. Je ne pouvais pas non plus leur dire que j'avais été tueur à gage, ni leur parler de Terrae ou de mes pouvoirs.

- Adriano est mort dans mes bras, lâchai-je brusquement.

Ma mère tressaillit et ferma les yeux, retenant à grand peine les larmes qui lui venaient. Mon père serra la mâchoire mais ne dit rien, peut-être trop choqué pour parler. En revanche je ne voyais aucune surprise dans leurs iris, juste une tristesse insondable.
Je leur expliquai alors qu'Adriano avait été enlevé et que j'avais retrouvé sa trace. Que le sauvetage avait dérapé et qu'Adriano s'était fait tirer dessus. Durant tout l'échange, ou plutôt monologue, mon père n'avait pas émis la moindre remarque et ma mère non plus, bien qu'elle semblait sur le point de pleurer.
Je ne savais pas vraiment quoi dire qui puisse les aider à encaisser cette nouvelle, mais rien ne pourrait véritablement leur apporter la paix à part le temps. Quant à moi je ne pouvais rien ajouter qui ne les briserait un peu plus.

- C'est toi, murmura ma mère. Qui a appelé la police pour les prévenir.

Je hochais la tête.

- Je ne pouvais pas le laisser comme ça. Il fallait que…

Je m'arrêtai, la gorge trop serrée pour parler. Il ne servait à rien de le dire. Je n'étais même pas sûr que le fait de connaître mes états d'âme puisse changer quoi que ce soit pour eux.

- Je sais que… Ça ne sert plus à rien de me justifier alors je ne le ferais pas. Mais je regrette. Je regrette d'être parti.
- Vas-t-en, répéta mon père.

Je plongeai mon regard dans le sien et n'y vit qu'une froideur contenue. Je décidais de passer outre sachant très bien qu'il cachait ses véritables sentiments pour me montrer à quel point il était en colère envers moi, en dépit de sa tristesse.
Je tournai mon regard vers ma mère. Des perles humides coulaient toujours le long de ses joues mais elle ne disait rien. Etait-elle partagée entre sa joie de me voir revenir, sa tristesse et sa peur de me voir disparaître de nouveau ? Ou bien était-elle simplement bouleversée par mes paroles ? Je n'aurais su le dire. En revanche je savais que je ne pouvais pas rester plus longtemps, sous peine de les mettre en danger.

- Très bien, répondis-je enfin. Si c'est vraiment ce que vous souhaitez, je ne reviendrais pas. Sachez juste que je n'ai jamais cessé de veiller sur lui depuis mon départ. Je ne voulais pas ça.

Je me détournai finalement et sortis, tentant de faire taire les sanglots de ma mère qui résonnaient dans mes oreilles. Eux aussi, je me faisais la promesse de les protéger. Maintenant j'en avais les moyens et je ne laisserai plus jamais une personne de ma famille mourir. Plus jamais.
Je n'avais pas retiré de satisfaction de cette visite. Je pouvais même affirmer que je ne m'étais pas senti aussi mal depuis le décès de mon frère justement. Mais je ne pouvais rien faire de plus. Juste continuer ma route et avancer. Enfin.


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##   Dim 19 Oct 2014 - 18:57
Gaetano Bianchi

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Regard perçant...
Le paysage de la campagne italienne défile devant mes yeux, devenu flou à cause de la vitesse du train. Mais ce ne sont pas les champs et autres montagnes européennes que je fixe car je suis perdu dans mes pensées.
J'aimerais pouvoir dire que tuer Primo m'a apporté une certaine paix mais ce n'est pas le cas. Je ne ressens que de l'amertume et une vague sensation d'inutilité. Je tente de me convaincre qu'ainsi Adriano est vengé mais je sais que ce n'est pas vrai, ce serait me mentir. Les vrais coupables ce sont les scientifiques. Ou plutôt moi. Au fond je suis le seul responsable. Tout a commencé le jour où je suis parti de chez moi. J'ai fait la paix avec mes parents, avec moi-même mais en ce qui concerne mon frère je ne pourrais jamais arrêter de ressentir des remords. Ils font désormais partie de moi et je dois vivre avec.
Les paroles de Primo également m'ont bien plus atteintes que je ne voudrais l'admettre. Il avait raison en affirmant que je lui appartiendrais toujours et que je serais à jamais un tueur à gage. Au fond de moi je m'en doutais mais l'entendre dire à voix haute fait mal. Il avait raison mais je ferais tout pour prouver le contraire. J'en ai assez d'emprunter les mauvais chemins. Je veux prendre enfin mes responsabilités de Masters et rendre la pareil à Hideko en m'assumant complètement. Je veux enfin pouvoir regarder Aaron en face.
Aaron… Etrange n'est-ce pas ? Je ne sais plus vraiment qu'elle est le sens de notre relation, mais ce qui est sûr c'est que c'est vraiment tordu. Je suppose que c'est ce qu'on appelle de l'amitié vache, même si je doute que tous les amis couchent ensemble… Enfin, techniquement nous ne l'avons pas vraiment fait mais cela pourrait s'y apparenter.
Je pousse un soupir. Je ne préfère pas y penser.
Je me renfonçai un peu dans mon siège et fermais les yeux.

~*~

Durant les trois semaines qui passèrent je fis des pauses à Vienne, Munich, Amsterdam puis Oxford. Pour chaque ville où j'arrivai je vérifiais les emplacements des laboratoires que m'avait fournis Aaron. Je passai en général trois jours sur chaque complexe, déterminant la taille de la structure, essayant de faire un plan même partiel et de savoir combien de personnes s'y trouvaient. Parfois je poussai même le vice jusqu'à m'introduire à l'intérieur en prenant l'apparence d'un des scientifiques ou du personnel de sécurité.
Lorsque j'arrivai en Angleterre, je fis un petit arrêt à Londres durant une semaine, non pas pour faire du repérage mais pour prendre du temps pour moi. Me poser un peu, visiter mais surtout penser à tout ce qui m'étais arrivé et aussi à celui que je voulais vraiment être.
Je pris ensuite le chemin d'Oxford où je savais trouver un nouveau complexe. Je passai encore une semaine là-bas, le temps de trouver l'infrastructure puis de faire mes repérages avant de partir pour l'Irlande où se trouvait la dernière base.

~*~

Je descends de l'avion et suis un peu ébloui par la lumière du jour. La cacophonie des autres passagers et des bruits de l'aéroport me donne la migraine.
Trop de bruit. Trop de monde.
Rapidement je me mets en marche, récupère mes maigres bagages et sors. Dans la foule j'aperçois une touffe de cheveux blonds ondulés et je me crispe. Icare.
Il semble observer les gens qui passent, scrutant les visages. Il me cherche. Durant ma traversée de l'Europe et mes différentes étapes j'ai senti sa présence et l'ai vu à plusieurs reprises. Je ne sais pas comment il fait pour me suivre mais je trouve cela particulièrement agaçant. Dans tous les cas, je dois faire attention et ne pas attirer l'attention sur moi. Même si j'ai changé d'apparence, je me méfis. Icare est un chasseur et il laisse rarement échapper sa proie.

Me mêlant à la masse de gens, je trouve la sortie et hèle un taxi où je m'engouffre aussitôt. Je pousse un soupir. Au moins cela me laisse un peu de répit. J'indique au chauffeur que je souhaite me rendre à Dublin et il démarre.
Une fois arrivé en ville je prends un jour de repos avant de partir pour Cork, située dans le sud de l'Irlande. Il me fallut une semaine entière pour trouver le complexe.
Une fois arrivé sur place je réussis à m'infiltrer à l'intérieur du laboratoire. J'avais besoin de voir les choses de l'intérieur. J'avais pris l'apparence d'un scientifique et en avait profité pour noter le plan de la base, les infrastructures dont ils disposaient et le nombre de personnes présentes.
Malheureusement, je me fis repérer. Je ne sais pas vraiment comment ils ont fait. Peut-être disposent-ils d'appareils spéciaux pour détecter les personnes douées de pouvoirs. Allez savoir. Dans ma fuite je manquais de me prendre une balle qui m'érafla le bras mais réussit à m'en sortir. Tout ça parce que j'avais oublié d'éteindre mon stupide portable… Ma négligence me stupéfie parfois…

~*~

Je pousse la porte du cybercafé d'un geste un peu brusque et me dirige vers l'accueil. Le garçon qui se trouve à l'entrée m'indique un post que je peux prendre puis, le remerciant d'un signe de tête je m'installe devant l'engin.
Je pourrais contacter Aaron. Il pourrait m'aider à me sortir de ce guêpier dans lequel je me suis fourré mais je ne suis pas sûr que ce soit la bonne solution. Non. De plus il me manque encore des informations sur les scientifiques et je me sentirais un peu stupide de rentrer à Terrae sans elles.
J'ai besoin d'un informateur. Un vrai. Le meilleur qui soit et je sais justement à qui demander.
Je dois avouer que cela me fait grincer des dents de de voir Lui demander de l'aide. Ce mec est un emmerdeur de première et si on ajoute à ça son humour plus que douteux et le fait que j'ai tenté de le tuer, j'ai peur qu'il refuse de m'aider.

Je fixe l'écran, un peu incertain.
J'ai entendu dire qu'il était mort. Mais quand la nouvelle est apparue dans les journaux je n'y ai pas cru une seule seconde. Ce mec est increvable. Je le soupçonne d'avoir orchestré sa disparition pour pouvoir continuer son travail en toute impunité. Après tout. On ne cherche pas quelqu'un que l'on sait déjà mort.

J'attrape la souris et après quelques clics, je lance Google chrome. J'inspire puis je tape quelques mots dans la barre de recherche. "Je désire parler à Houston Carter"
Pendant quelques secondes je retiens mon souffle, puis d'un coup l'écran se met à afficher une série de chiffre et de lettre sans queue ni tête puis il devient tout noir. Un sourire vient étirer mes lèvres. Il semblerait qu'il soit encore plus réactif qu'il ne l'était.

Deux jours plus tard, je reçois une enveloppe chez moi contenant un billet pour New York, ainsi qu'un lieu de rendez-vous accompagné d'un mot de passe. Je grince des dents en voyant ce dernier. En tout cas, mort ou pas, il a toujours un humour aussi détestable.



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##   Sam 25 Oct 2014 - 16:25
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A l'aube...
Je pousse un soupir de contentement lorsque mes pieds entrent enfin en contact avec le sol américain. J'observe avec une légère tension la foule qui se presse autour de moi. Je ressens encore une sorte d'aura meurtrière sans parvenir à déterminer d'où elle provient. Je crains d'avoir été suivi mais ne repérant rien d'anormal je me dirige vers le point de rendez-vous.
J'espère que Houston me reconnaîtra. Je n'ai pas changé entièrement d'apparence car cela aurait été impossible aux yeux de l'informateur. J'ai simplement opéré quelques changements : je suis désormais blond, mes yeux sont toujours verts et je parais seulement un peu plus chétif. Rien qui ne puisse s'expliquer de manière rationnelle, c’est-à-dire par une teinture et le fait que je fasse moins d'exercices.
Je jette un œil sur mon portable. Il est dix heures et quart, autrement dit, l'heure que nous avons fixée.

Je repère un kiosque à journaux et m'en approche. Je remarque un homme un plus svelte que moi, vêtu d'un tee-shirt large et arborant une casquette. Un sourire ironique étire mes lèvres mais je ne dis rien. Je me contente d'attraper le New York Times. Je grince des dents en anticipant les paroles que je m'apprête à prononcer mais tant pis. C'est pour la bonne cause.

- Je vous offre un café ? je demande d'un ton grinçant.

L'homme sourit et ferme son journal.

- Ouais sans problèmes !
- Crève ! je lui réponds avec un grand sourire. (C'est fou comme les vieilles habitudes reviennent au galop lorsque je côtoie des personnes de mon passé)
- Déjà fait. En plus techniquement ce serait à moi de dire ça, connard. Tu pouvais pas me dire que t’avais l’autre fou au cul ?!

Au moins, avec lui on ne va pas par quatre chemins. Question politesse, je repasserais…
Je tourne la tête et aperçois la touffe de cheveux blonds d'Icare. Un grognement m'échappe. Je viens enfin de découvrir d'où provenait l'aura meurtrière que je ressentais.

- Ce mec est une vraie tique, ça fait deux mois qu’il me colle au cul !

Je commence sérieusement à en avoir assez de ce psychopathe. Je ne sais pas comment il parvient à me retrouver à chaque fois alors que je change d'apparence et je dois avouer que je trouve cela plutôt inquiétant.
Houston hausse les épaules.

- Et moi trois ans qu’il cherche à me tuer. Dis-moi, c’est qui ton esthéticien ? Je trouve qu’il a un peu raté le nez.

A peine arrivé et j'ai déjà droit à ses blagues stupides. Calme. Je dois rester calme.
Je me contente donc de lui lancer un regard noir.

- Et toi tu ressembles toujours autant à un clodo !

Il hausse un sourcil.

- Au moins je ne ressemble pas à l’arbre dans Pocahontas, rétorque-t-il. (Il se retourne et commence à partir) Bon tu te bouges, monsieur-j’ai-besoin-de-l’aide-d’un-clodo ?

C'est à mon tour de pousser un soupir tout en lui emboîtant le pas.

- J’ai peut-être besoin d’aide mais ce n'est pas moi qui fuit ma propre famille, je fais acide.
- Au moins je ne l’ait pas encore éliminée, ma famille…

Je me stoppe, le visage fermé. Voilà pourquoi je déteste Houston. Non seulement il sait tout ce qui se passe dans le monde mais en plus il sait utiliser ses informations à bon escient. Pour appuyer là où ça fait mal. Je trouve qu'il a beaucoup de chance. S'il s'était trouvé en face de l'ancien moi, j'aurais déjà tenté de l'étrangler.

- Fait attention à ce que tu dis Houston. Tu n’as aucune idée de ma dangerosité et je te conseille vivement de la boucler si tu ne veux pas finir à l’hosto. Encore.

Il se retourne, se grattant l'oreille avec un air tout à fait je-m'en-foutiste inscrit sur son visage. Je serre les dents. Ok, dans le genre je-m' en-tamponne-le-coquillard, il bat des records. J'aurais pourtant dû le savoir…

- Ouais, ouais, ok. J’ai compris le deal. Tiens à propos de famille, t’aurais pas croisé Michigan pendant tes visites au Japon ?
- Va savoir… C’est grand le Japon… je réponds en haussant les épaules.
- Te fous pas de ma gueule tu veux ? fait Houston en souriant. Bon tant pis, je ne veux pas savoir. (Il sort son portable) Grouille, le taxi attend.

Je souris à mon tour. Un dossier que j'ai lu récemment vient danser devant mes yeux mais je le chasse. Dans tous les cas, il ne serait pas prudent de ma part d'aborder le sujet Terrae avec Houston. Il n'a pas besoin de savoir pourquoi je lui demande des informations.

- T’as raison je crois que tu ne veux pas savoir. (Je le suis et monte dans un taxi) Ceci dit, je lui passerais le bonjour si je le croise, je réponds sarcastique.

C'est vrai que pour le moment je n'ai pas eu le "plaisir" de croiser Michigan Carter. Je sais qu'il se trouve à Terrae, d'ailleurs j'ai lu son dossier, mais pour le moment, moins je vois de Carter et mieux je me porte.

- Tu ferais mieux de lui foutre ton poing dans la gueule, marmonne Houston. Ahem… Bon tu veux quoi princesse ?

Je hausse les sourcils à l'entente du surnom. C'est à croire qu'ils se sont passés le mot.

- Si toi aussi tu te mets à m’appeler comme Icare, je crois qu’on ne va jamais s’en sortir… Si Aaron s’y met aussi je lui fou un pain, fis-je pour moi-même.
- Te plains pas, tu ne donnes pas de nouvelles pendant cinq ans et tu réapparais comme une fleur, faut pas s’étonner qu’on te confonde avec la belle au bois dormant. En plus t’es blond maintenant… T’as trouvé un prince charmant ?

Je ne relève pas sa dernière question. Cinq ans… Effectivement, cela fait un bon bout de temps. D'ailleurs, quand je repense à tout ce qui s'est passé durant ces deux derniers mois, je songe que j'aurais peut-être mieux fait de resté hors de la circulation. J'ai peur d'avoir attiré un peu trop l'attention.

- J’ai besoin de nouveaux papiers d’identité et d’informations.
- Sans blague, répond-il avec un air exaspéré. C'est pas gratuit tu sais ?


Je lui fais un grand sourire. Je m'attendais à ce genre de remarque.

- Je suis sur la paille ! (Ce qui n'est pas tout à fait vrai, puisque Hideko nous paye mais bon…)
- T'inquiète, je peux te faire un report... Remboursable à vie, ça te va ? demande-t-il avec un grand sourire.
- Tu pourrais au moins me faire un prix d'ami, je lui rétorque d'un air blasé.
- Ami ? Depuis quand on est amis ?

Il a un petit rire sarcastique mais je ne dis rien. Bon, je reconnais que le mot ami est certainement inapproprié. J'ai parfois tendance à oublier que je lui aie logé une balle dans le ventre qui lui a value deux mois d'hôpital. A l'époque je supportais encore moins son humour. Sans parler de mon caractère… disons légèrement extrémiste.

- P'tain le délire quoi... Bon, vas-y, dis-moi ce que tu veux, je fixerais le prix après.
- Tu as peut-être entendu parler d'organisations étranges ou de laboratoires isolés ? Je veux que tu me trouve des informations sur cette organisation.

J'ai un petit sourire.

- Ah, et juste comme ça, je te conseil de creuser du côté de ton cher oncle...

Bien sûr je n'ai aucune preuve de ce que j'avance, mais il ne fait pas de doutes qu'Oregon Carter ait parti des mécènes de nos ennemis. Il est déjà impliqué avec la mafia, ça je le sais de source sûre.
Je devine que j'ai touché juste lorsque le visage de Houston se ferme.

- Ouais, il se pourrait que je sache deux trois trucs à ce propos. (Il saisit son portable et se met à pianoter sur les touches.) Tu veux quoi comme infos ? Des données sur le personnel ? Géolocalisation ? Payements ? Activités ? Archives ? Papier ou informatique ?
- Tout. Je veux tout ce que tu as sur eux. Même ce qui peut paraître insignifiant.

Nous possédons déjà quelques éléments de réponses mais ce n'est pas suffisant. C'est bien pour cette raison que je m'adresse à Houston. Car je me doute qu'il sait déjà un certain nombre de choses.
Il grimace.

- T'as intérêt à trouver du fric rapidement, je risque ma vie tous les jours pour ces infos, enfoiré ! (Il fait un signe au taxi) On va chez moi. Là-bas y'a tout ce que tu veux.

Il marque une pause et se rapproche de moi. S'il me touche je le frappe. Je supporte sa présence mais ça ne va pas plus loin. D'ailleurs il est rare que je laisse quelqu'un entrer dans mon périmètre de sécurité lorsque je suis en mission comme ça.

- Ah oui. Si tu laisses échapper ne serait-ce qu'une seule fuite, t'es mort. Et ce ne sera pas de ma main.

Je serais presque tenté de rire. Houston qui me menace ? Non mais le monde a cessé de tourner rond. Que croit-il ? Je connais le prix de l'information, je ne suis pas stupide.

- Tu l'auras ton fric ! Et sache que je ne cherche pas ces infos pour les balancer ensuite, je ne te paie pas pour rien. (Je marque une pause avant de reprendre) Et ne t'en fait pas pour moi. Je sais exactement à quoi je m'expose. J'en connais sûrement plus que toi sur eux.

Houston secoue la tête et hausse les épaules, me disant qu'il n'en doute pas. Puis il murmure pour lui-même qu'il connait leurs patrons avant de changer de sujet. Bah voyons.

- Tu veux du café ou du thé en arrivant ?
- Du café. Tu me connais non ? Leurs patrons ? je demande d'un air intéressé.

Il me donne une petite frappe amicale dans l'épaule mais je ne bronche pas. Cette situation est vraiment étrange. Avant je lui aurais probablement logé une balle dans la tête pour un tel geste. Mais aujourd'hui, je me sens… détendu ? En tout cas, la relation qui existe entre nous est bizarre. Sans parler du sourire sincère qui orne les lèvres de Houston. C'est quelque chose de rare.

- Laisses pas traîner tes oreilles partout ! Tu sauras ça en temps et en heures ! Et je connaissais le brun basané, pas la blonde.
- Laisser traîner mes oreilles c'est ma spécialité ! je réponds en souriant. Sache que  la blonde t'emmerde ! Et le brun doit rester caché...

La voiture finit par s'arrêter. J'observe un peu le paysage extérieur à travers la vitre. Nous nous trouvons dans une petite banlieue de New York, l'un des quartiers défavorisées apparemment.

- Ho, aurais tu appris la prudence ? Allez, terminus princesse !

Nous descendons du taxi après que Houston ait payé le chauffeur, puis nous nous engageons dans le premier immeuble en face de nous. L'endroit ne paye vraiment pas de mine mais peu importe. Je suppose qu'il s'agit là d'une planque temporaire à Houston. E ne serais pas vraiment surpris s'il me disait qu'il squatte en l'absence des véritables propriétaires.

- Ah oui au fait, j'ai pas de café. Si t'en veux tu peux aller en chercher dans le magasin d'en dessous. Il est fermé mais on peut entrer par effraction.
- Tant pis je ferais sans, je réponds avec un petit soupir.

J'aurais bien pris quelque chose qui puisse me remettre d'aplombs mais tant pis. Je suppose que cet idiot d'informateur n'est pas ce qu'on pourrait appeler un hôte parfait…
Il finit par s'arrêter devant le palier du premier étage et ouvre la porte avant de pénétrer à l'intérieur.

- Welcome to my house, Peach !

Je m'apprête à entrer mais marque un petit temps d'arrêt en voyant le bordel monstre qui règne dans l'appartement. Il y a des papiers qui jonchent le sol de partout, à tel point qu'il n'y a plus aucun espace de libre pour poser les pieds.
En comparaison, je dirais qu'Aaron est un petit joueur niveau bordel. Enfin les deux ne sont pas vraiment comparables…

- Putain, t'es encore pire qu'Aaron et c'est pas peu dire, je remarque en entrant.
- Aaron c'est le prince charmant ? Je le prends pour un compliment.

Je savais que j'aurais dû me taire… Je pousse un soupir en songeant à Aaron. Cela fait presque deux mois que je suis parti de Terrae et je ne pensais pas dire ça un jour mais il me… manque ? Je suppose qu'on peut dire ça. De toute manière, dès que j'ai terminé ma transaction avec Houston, je rentre à Terrae. Je compte d'ailleurs bien aller emmerder Aaron à mon retour. Histoire d'entendre un peu ses sarcasmes et surtout d'aller me prendre une cuite en sa compagnie.
J'observe Houston qui sautille entre les piles de papiers.

- Trouves-toi un endroit pour t’asseoir, je suis pas sûr de retrouver les chaises...
- C'est plus facile à dire qu'à faire dans tout ce bordel, je peste en tentant d'avancer dans la mer de papier.

Houston fini par trouver son ordinateur et s'avachi sur un matelas avec un grand sourire. Un matelas ? Je n'avais même pas remarqué qu'il y en avait un… Je ne comprends vraiment pas comment Houston fait pour s'y retrouver là-dedans.

- Alors, on commence par quoi ?

Je soulève une pile de papier et m'assoie sur la chaise qui se situe en dessous.

- Je sais pas... Je te fais confiance pour ce genre de choses, tu t'y connais mieux que moi, je fini par lui répondre.
- Tss, si il y avait qu'une manière de commencer y'aurait pas tout ce bordel, du con ! souffle-t-il. Et comme je suppose qu'on va pas partager les infos... (Il se passe une main dans les cheveux) Bon ok, on commence par la géolocalisation ! Voilà, là tu as les principaux pôles d'actions étranges que j'ai pu repérer.

Il se retourne et attrape une mappemonde qu'il me montre. Des croix ou des ronds situent les laboratoires et autres pôles de l'organisation. Je remarque que ceux désignés en Europe correspondent à ceux trouvés par Aaron.

- T'en a oublié un en Irlande, je grogne, ma petite mésaventure à Cork encore fraîche dans ma mémoire.
- Fuck l'Irlande, j'aime pas les moutons... Et je t'ai dit, il n'y a que ceux dont les finances m'ont attirés, les autres sont beaucoup plus petits... D'ailleurs je crois que je peux railler celui de Naples maintenant.

Sa réflexion me tire une grimace. Cela fait un moment depuis qu'Aaron et moi avons détruit le complexe de Naples. Le visage de mon frère se rappelle un instant à moi et mon cœur se serre. J'aurais préféré que tout cela n'arrive jamais.

- Tu peux effectivement le rayer.
- Pour faire simple ce sont des "pôles d'activités scientifiques" dont personne ne parle jamais ni ne sort jamais.

Je me lève et vais m'accouder à la fenêtre. Je n'aime vraiment pas parler de tout ça. D'ailleurs, même si je fais confiance à Houston, je dois avouer que je me sens quelque peu mal à l'aise de parler de tout ça avec lui.

- Centre de torture serait sans doute plus adapté que "pôle d'activité scientifique", je marmonne.
- Ils ne sont pas contrôlés et reçoivent des financements faramineux de nombreux mécènes... Plus particulièrement politiques, continu-t-il avec les lèvres pincées. Mais je n'en ai pas beaucoup. Je connais seulement ceux liés à mon oncle, et c'est déjà assez dur de les localiser... Par contre, je peux avoir une liste de leurs critères de sélections des nouveaux employés et leur matériel commandé récemment, ça t'intéresse ? Même si c'est pas très précis, c'est pas vraiment mon domaine…

Je me retourne vers lui. Comme je m'en doutais ils possèdent de nombreux donateurs. Quant aux critères de sélection, j'ai déjà une petite idée sur la question mais bon…

- Ça m'intéresse. Tout m'intéresse, notamment les petites manigances d'Oregon Carter concernant les scientifiques. En fait je ne suis même pas étonné que ce connard les finances…
- Et je suis désolé, mais ce que fait môsieur Carter, c'est trop subtil pour se pointer avec un flingue et lui exploser la gueule... Mais les gangs qu’il contrôle l'aident dans ce trafic sans même le savoir, ça rend la chose encore plus complexe...

Je hausse les épaules. Il se fourvoie. J'ai bien conscience que le tuer n'arrangerait rien. Quoique…

- Sache que j'en ai fini avec les meurtres... Je me suis lassé de repeindre les murs.
- Finis avec les meurtres ? Mais c'est qu'ils nous l'ont changés ma parole ! Fait-il avec ironie. Enfin, de toutes façons t'as jamais eu des bons goûts en déco... D'ailleurs ils sont pas mal à les financer. Ils font passer les fonds par des moyens illégaux avant de les blanchir dans ces "ateliers de torture" comme tu dis, et ça fait un paquet de fric qui échappe au gouvernement...

Son ton ironique m'agace. En fait je sais ce que je déteste chez Houston : c'est cette attitude désinvolte qu'il adopte quelques soit les circonstances.

- Bien sûr que le gouvernement ne s'en rend pas compte, ils sont tous plus aveugles que des taupes ! Mais je sais bien que je ne peux rien faire en étant diplomate et j'ai jamais dit que je l'étais ou que nous préférions cette voie...

Il se met alors à fouiller dans son bordel de papiers avant de me tendre une feuille.

- Tiens, une liste des principaux politiques impliqués. Mais je te dis, tu ne pourras pas faire grand-chose sans passer par la diplomatie... Peut-être que Michigan pourrait être utile, murmure-t-il. Puis il secoue la tête, apparemment peu convaincu de ses propres paroles.
- Je suis pas sûr que ton cousin puisse vraiment t'être utile, parce qu'à moins qu'il n'ait décidé de buter son père, ce que je ne lui conseil pas. Il est pieds et poings liés. D'autant que je ne suis pas sûr de le laisser faire une connerie pareille...

Je lui souris.

- Moi aussi je sais quelques petites choses...
- Mon cousin est peut-être le pire crétin que je connaisse, mais il a appris avec son père. Tu serais surpris de ses compétences politiques... Mais en effet, ça m'étonnerait qu'il puisse lui faire face sans le buter, ce qui d'ailleurs devrait pas tarder à arriver, que tu le veuille ou non... J'ai presque l'impression que les meurtres en famille sont génétiques chez nous...

Je retiens consciencieusement cette information dans un coin de mon cerveau. On ne sait jamais, peut-être que Michigan pourra s'avérer utile…

- Eh bien je pense que son père n'a pas eu qu'une influence bénéfique sur lui... Parce que vu son dossier et ses problèmes mentaux...

Houston remonte son tee-shirt jusqu'à son nez et grogne. Il a bien conscience des problèmes de son cousin apparemment, ce qui n'a rien d'étonnant.

- Ça devait forcément arriver pour lui. D'ailleurs je m'étonne encore de tenir debout...
- Je dis simplement que ton cousin n'est pas là où il est maintenant s’il n'y avait pas une bonne raison.

Tous ceux qui se trouvent à Terrae sont là à cause d'un vide. Il peut être créé de différentes manières et les raisons en sont… Plus ou moins graves si je peux dire. Dans le cas de Michigan, je suppose que sa maladie ne l'a pas aidée, sans parler de sa famille de tarés. Il m'arrive parfois de me demander si certains élèves ne sont pas irrécupérables.

- Enfin bref ! reprend Houston en secouant la tête. Tu sais quoi ? Non attends, je me demande si j'ai vraiment envie de savoir...
- Ce que je sais dépend de toi... Qu'est-ce que tu veux savoir exactement ?
- Rien, je ne veux rien savoir du tout. Si tu peux faire péter un entrepôt grand comme un terrain de rugby et complexe comme un  bâtiment de la CIA, c'est ton problème, pas le mien. Je veux pas savoir. Parce qu'après je ne pourrais plus jamais oublier, et tu le sais, murmure-t-il.

Sans me laisser le temps de répondre il attrape un dossier et me le tend. Je l'attrape en plissant les yeux.

- Tiens, là-dedans t'as toutes les dernière transactions effectuées par lesdits sites. Et j'espère que t'as de quoi transporter tout ça, je les ai faites exprès pour toi !

J'ai un sourire ironique. Il tente de détourner la conversation mais il s'y prend fort mal !

- Oh si tu veux savoir, je lui rétorque. T'en crève d'envie je peux le voir sur ton visage. C'est ton fléau Houston, c'est ce qui fait que t'arrives pas à décrocher alors même que tu t'es fait passer pour mort. Tu veux tout savoir, tout contrôler...

Je sonde qu'il serait en revanche peu avisé de ma part de lui dire ou de lui montrer ce dont je suis capable. Il n'est pas bête, il sait que quelque chose cloche. Cependant je ne lui fait pas confiance à ce point et l'une des règles essentielle nécessaire à la protection de Terrae est le secret. On ne révèle pas nos pouvoirs au premier venu.

- Et même si je pouvais faire ce que tu dis, ça me détruirait probablement. Même si je t'avoue que je perdrais un bras pour ça, je réponds avec un grand sourire.

Il hausse un sourcil puis secoue la tête, pas dupe le moins du monde.

- Bah voyons, prends-moi pour un con.
- J'oserais pas !

Je feuillette un instant le dossier qu'il m'a donné précédemment avant de relever la tête et de planter mes yeux dans les siens. Houston a beau faire le fier et toujours plaisanter, je me doute que c'est pour lui un moyen de défense et en voyant l'état de son appartement et les cernes qui ornent ses yeux, je peux dire que tout ça n'est pas saint pour lui.

- Tu devrais faire gaffe. Le milieu m'a détruit et c'est ce qui risque de t'arriver si tu ne sors pas. Enfin, je suppose que ça tu le sais déjà... Mais t'es pire qu'un junkie...
- Et oui, je suis accro, comme si j'y pouvais quelque chose, grogne-t-il. Merci de t'inquiéter mais pour l'instant ça va, je me tiens à l'écart de ma famille et je fuis les gangs tranquillement, rien de trop stressant...

Mais bien sûr ! Si tout allait bien, il ne se serait pas fait passé pour mort. Il serait tout de même stupide qu'il finisse vraiment six pieds sous terre à cause de son manque de précautions. Ou alors il finirait par se retrouver à Terrae. Car le propre des Masters est qu'ils ressentent le vide des personnes qui les entoure et même si Houston n'en est pas encore là, je peux deviner qu'il ne se porte pas comme un charme non plus. Et honnêtement, je n'ai pas besoin de sens hyper aiguisées pour le dire.
Il jette un œil à sa montre.

- T'as l'air crevé, reposes-toi, je te prépare de la paperasse sur cette fameuse organisation et après on se barre. Plus que 3 heures avant le débarquement des mabouls ! dit-il d'un air enjoué.

Je hoche la tête. C'est vrai que je suis crevé. Depuis mon départ de Naples, ce n'est pas comme si j'avais vraiment eu l'occasion de me reposer convenablement. Je suis tout le temps sur mes gardes et ne dort que d'un seul œil, sans parler de mes cauchemars et de ma mésaventure à Cork. Je n'ai pas dormit depuis trois jours.

- Je peux t'emprunter ton lit ? Ça doit être le décalage horaire, je marmonne.
- Ouais, si tu le trouves ! répond-il en fouillant dans ses papiers.

Je me lève donc de ma chaise, déplace quelques pilles de papiers et fini par m'allonger sur le matelas posé à même le sol.

- Trouvé…
- D'ailleurs ça m'étonne que tu arrives à te détendre avec moi dans la même pièce ! me lance-t-il d'un ton boudeur. Y'a une époque où tu m'aurais foutu ton Beretta entre les deux yeux avant de fermer un œil...

Est-ce moi où j'entends un soupir nostalgique ? Décidément, cette journée est vraiment trop étrange. Je ferme les yeux, tombant de fatigue.

- A une époque peut-être... Mais y a que les cons qui changent pas d'avis on te l'a jamais dit ? je rétorque en baillant. Mais si t'es trop nostalgique, t'en fait pas je les ai toujours mes Beretta
- En gros je suis con c'est ça ? rit-il. Connard va ! Garde les cachés tes chéris, je crois que je les connais déjà par cœur...

Je ne sais pas si Houston a continué de brasser après ça. Je suis tombé dans un sommeil lourd.


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Spoiler:
##   Sam 25 Oct 2014 - 16:39
Gaetano Bianchi

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Gaetano Bianchi
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Et au commencement.
C'est au son de la douce voix de Houston que je me réveille après quelques heures de repos. Enfin… réveiller est un bien grand mot. Je ne dors jamais que sur une seule oreille.
Autant dire que se retrouver avec la tête de cet informateur à quelques centimètres de la vôtre n'est pas ce qu'il y a de plus agréable au petit levé.

- Réveilles-toi Peach, sinon le prince charmant va te faire un bisou !♥
- Eloignes tout de suite ta salle tête ou je t'en colle une ! je grogne.
- Bah alors grognon dès le matin ?

Il se relève et me lance son portable que j'attrape au vol. Quelle délicatesse ! Et il me propose même pas de petit dèj' en plus ! Décidemment, il manque à tous ses devoirs d'hôte !

- Dépêches-toi on se barre.

Je me relève et lui lance un regard noir. Il m'agace… Vraiment ! On ne lui a donc jamais appris que ce n'est pas bon pour la santé de réveiller un tueur à gage sur entraîné ? Enfin de ce côté-là, je crois bien pourvoir dire que Houston se fou bien des conventions.

- Et y a quoi sur le portable ? je lui demande.
- Je sais pas… Des trucs ? répond-il en haussant un sourcil.

Il m'exaspère. C'est pas une réponse ça !
Mon regard se porte sur la pièce et c'est à mon tour de hausser un sourcil. Tout est vide. La mer de papier qui envahissait la pièce la veille a disparue. Probablement partie en fumée dans la cheminée où je vois une grande flambée.

- Bah dis-donc c'est rapide le ménage avec toi !
- Oui, parce que je suis Monsieur Propre ! fait-il avec un sourire.

Il se dirige vers la porte et l'ouvre puis avec un grand geste il m'invite à sortir. A croire qu'il se prend pour un groom.

- Votre carrosse vous attend.

Retenant un soupir je passe finalement la porte.

- Ah oui au fait si ça t'intéresse ce qu'il y a sur le portable… Je dirais à peu près toutes les feuilles qui sont à présent dans la cheminée.
- Dans ce cas je n'ai rien à dire, je réponds avec un micro sourire.
- Sur le carrosse ou sur le portable ? Parce que je ne te permettrai pas de critiquer mon boulot, demande-t-il en descendant les escaliers.

Il m'énerve ! Ai-je déjà dit que je suis de mauvais poil au réveil ? Il devrait le savoir pourtant ! Je crois que je me rappelle pourquoi il a fini à l'hôpital maintenant… Je lui fais un grand sourire.

- Ne pousses pas ta chance trop loin Houston !
- Le mot de passe c'est Gaepeach, tout est classé, rangé, parfait quoi ! Tu prends la voiture au bout de la rue, tu changes à la cinquième, tu demandes le billet au SDF devant l'aéroport et tu n'as jamais entendu parler de moi, bien sûr !

Gaepeach ?! Retenez-moi où je le tue ! Je déteste son humour à deux sous. Si seulement j'avais pu me passer de son aide… En plus je sens que je n'ai pas fini d'entendre parler de lui par rapport à son paiement… Je crains le pire. J'espère seulement qu'Aaron n'entendra jamais parler de ça, sinon je peux dire adieu à ma réputation.
Je reprends tout de même un visage un peu sérieux et hoche la tête, pour lui montrer que j'ai compris.

- Bien sûr !

Je lui donne un bon coup de poing dans l'épaule. Je lui fais confiance. En revanche, ça ne veut pas dire que je le considère comme un ami.

- Celle-là c'est pour t'être foutu de ma gueule ! Et toi non-plus tu ne m'a pas vu, tu n'as jamais entendu parler de moi et encore moins de ce que tu as vu.

Je commence  partir puis m'arrête et me retourne.

- Je te revaudrais ça Houston ! Et si jamais t'as besoin de moi, je fais hésitant. Je suppose que tu sauras me trouver…
- Un mort ne voit pas, ne parle pas et n'as pas de besoins, bouffon ! Et je te recontacterai pour le paiement.

J'ai un petit sourire puis j'ouvre la porte et sors, non sans l'avoir salué d'un geste de la main. J'ai comme le sentiment que j'entendrais parler de lui plus vite que je ne le pense. A mon plus grand regret.

Une fois dehors je suis les instructions de Houston à la lettre et arrive enfin à l'aéroport JFK sans encombre. J'embarque rapidement et une fois assis je pousse un petit soupir de soulagement. Dans quelques heures je serais rentré.


~*~


Je pose un pied dans l'enceinte de Terrae avec un petit soupir de soulagement. Enfin de retour. Je ne m'en étais pas rendu compte mais ma maison m'a manquée.
Maintenant que j'ai réglé toutes mes affaires de famille, je vais pouvoir me consacrer entièrement à mon rôle de Master. Je sais que je peux le faire.
Aaron va probablement me reprocher d'être parti aussi longtemps et je sais qu'il va m'en vouloir pour la mort de Primo mais tant pis ! Pour le moment la seule chose que je souhaite faire c'est aller me boire une bière et fumer une cigarette avec lui. Hideko peut bien attendre un peu pour son rapport.


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