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«L’oiseau a son nid, l’araignée sa toile, et l’homme l’amitié.» | Privé : Runon M.
##   Mar 12 Aoû 2014 - 21:05
Anonymous
Invité

Cet Institut, bien que très moderne, semblait hors du temps, tel un monde emboîté dans un autre, mais qui seraient tout deux régient par des lois totalement opposées. Je ne pouvais m'empêcher de croire que la folie ambiante du Sanatorium pour cerveau, où j'avais été introduit de force, avait finit par polluer plus profondément encore mon esprit. J'avais ainsi contracté une sorte de démence me faisant croire et percevoir un monde qui n'existait alors pas.
Mais tout mes sens me prouvaient le contraire. Je sentais les odeurs de la cantine, je pouvais toucher et m'asseoir sur ce banc, je voyais les feuilles des arbres se balancer au gré du vent, j'avais pu goûter à des baisers et j'entendais les cris et exclamations des jeunes se promenant ici. Tout était ainsi fait pour que je crois plus fort que jamais à la vérité. J'étais à Terrae, un Institut pour les jeunes comme moi, fous, désespérés, vides... Pour nous aider et nous guider. Pourtant, cela sonnait encore comme "Un Institut pour les réunir et les gouverner tous". Je ne me faisais pas à l'idée que j'aurais un jour un pouvoir, comme cet enfant, bien plus jeune que moi qui s'amusait à créer des poissons grâce à l'eau de sa bouteille.

Cette débauche de choses insensées me donna plus que jamais envie de lire. J'avais longuement hésité entre les histoires de ce cher détective Holmes ou des poèmes de William Blake. Ce fut le second, m'étonnant encore et toujours par ses rimes délicates et les images si astucieusement énoncées dans ses strophes qui remporta le match.
J'avais ensuite cherché quoi porter en cette journée. La chaleur ne m'inquiétait guère et j'avais donc opté, comme toujours, pour des vêtements distingués et soignés.
Je portais ainsi une chemise, blanche, à col haut et aux manches longues dont l'extrémité se terminait par des motifs de dentelle, recouvrant mes poignets. Autour de mon cou j'avais soigneusement noué un ruban -sur le plus haut bouton de la chemise- et épinglé une rose entièrement noire à celui-ci. Cela surmonté d'une veste noire cintrée, rappelant facilement à qui connaît, l'époque victorienne, ou du moins, sa fin. J'avais laissé ses manches ouvertes et avais à nouveau noué des rubans, mais à mes avant-bras cette fois afin de contraster avec les manches de la chemise et souligner ma maigreur fantomatique qui, ce jour-là, me plaisait assez.
Le pantalon, toujours sombre, propre et à la coupe droite était parfaitement ajusté à ma taille et tombait gentiment jusqu'à mes bottines, elles aussi noires et lacées avec attention.
Ajouté à cela, je portais des gants noirs et un haut-de-forme de la même teinte, décoré de deux plumes, l'une noire, l'autre blanche et d'une rose bicolore.

C'est ainsi habillé que je m'étais déplacé de ma chambre de novice à la cours de l'établissement, le recueil en main et en faisant mine de ne voir personne. Je m'étais assis, les jambes croisées, je dos droit et lisais paisiblement, en faisant totalement abstraction du bruit des quelques sonneries et des élèves. J'avais décidé d'être tranquille ce jour-là et ignorais avec un dédain mesuré les petits curieux s'approchant trop près de mon cocon d'intimité. J'étais resté là, jusqu'à la nuit, lisant encore à la lueur de lampadaires allumés. Je ne voulais pas rentrer. L'air frais du soir m'enivrait et me faisait oublier mes pensées sombres.
Je relevais la tête et fixait la lune. Claire, belle, un croissant délicat et dont la lumière réfléchissait toutes les beautés de la nuit.
 

«L’oiseau a son nid, l’araignée sa toile, et l’homme l’amitié.» | Privé : Runon M.

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