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Arrive le temps des explications... [Rp Solo]
##   Dim 22 Fév 2015 - 19:29
Aaron Eran

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Aaron Eran
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Les jours étaient passés, lentement, depuis qu’il avait quitté l’hôpital. Il avait la trouille. La trouille de se retrouver devant son grand frère et qu’il l’envoi balader, trop occupé par son travail. Tous les modèles qu’avaient eu l’adolescent, pendant son enfance, étaient des gens bouffés par leurs travails. Toujours obligés de courir aux quatre coins du monde pour satisfaire des gens toujours plus exigeant. C’était sur cette triste observation qu’il s’était endormi et aussi sur cette même observation qu’il s’était réveillé, deux heures plus tard, l’envie soudaine de tout foutre en l’air. Parce que la seule chose qui, à l’époque, lui permettait d’attirer l’attention de ces gens c’était de se mettre dans leurs pieds. Alors c'était ce qui allait faire. Sans penser aux conséquences que cela pourrait engendrer. Il prit son sac, jeta le nécessaire dedans. Puis il choppa une écharpe et alors qu’il s’apprêtait à sortir, il vit la broche de son frère. Un léger pincement au cœur et il hésita. Voudrait-il l’avoir ? Ou au contraire, voudrait-il ne jamais la revoir… ? La gorge serrée, il finit par la prendre en même temps que la sienne, et fila à l’anglaise. Utilisant son pouvoir pour se téléporter jusqu’à l’aéroport.


Il dormit pendant tout le vol. La téléportation l'avait vidé... Il avait les membres affreusement engourdit lorsqu’il descendit de l’avion. Mais au moins, il était reposé. Dehors, le soleil commençait à se lever. Son portable indiquait sept heures ainsi que le réseau habituel. Enfin de retour chez soi ! Comme il n’avait que son sac avec lui, il n’eut pas à s’embêter à attendre d’autres bagages et pu partir rapidement. Il prit le taxi et lui donna l’adresse, bien qu’il l’ait ajusté à une ou deux maisons près afin de ne pas se faire cramer en arrivant. Ils arrivèrent rapidement à Manhattan… Après avoir remercié et payé le chauffeur, Aaron sorti. Va savoir pourquoi, il avait les jambes tremblantes. Et s’ils le chassaient ? Et s’ils lui apprenaient quelque chose de plus horrible ? Tss… Ne pas réfléchir, juste avancer. Il avait une petite trotte à faire étant donné que toutes les maisons avaient d’immenses jardins et qu’il y en avait trois avant la sienne, alors, pour se détendre, il enfonça ses écouteurs dans ses oreilles et s’avança. Pendant plusieurs minutes, il n’y avait plus que lui et la musique.
Comme d’habitude le quartier était tranquille.
Comme d’habitude, y avait pas un chat.
Comme d’habitude, quoi…
À croire que rien n’avait changé en un an. Bordel… Qu’est-ce que c’était passé vite. Sa demi-sœur devait avoir sept ans, ou quelque chose dans le genre… Est-ce que son frère avait fait le même chemin lorsqu’il était revenu ? Est-ce qu’il avait arrêté le taxi, avant la maison, histoire de pouvoir réfléchir un peu… ? Pourquoi pensait-il à tout ça maintenant ? Ce n’était plus le moment. Pour chasser toutes ces questions, il augmenta le volume et accéléra l’allure. Ce suspense inutile le tuait. Il voulait courir pour y mettre un terme, mais en même temps… Il voulait faire demi-tour et rentrer. Rentrer… Rentrer où ? À Terrae ? Malin comme il était, il n’avait pris qu’un billet simple en se disant que cela irait. Mais que serait-il si cela n’allait pas ?
- Bordel… grommela-t-il en se donnant une petite gifle. Stop, deux minutes, de réfléchir.

Oui, l’adolescent se parlait à lui-même mais après tout, qui y aurait-il pour l’entendre ? Personne. Et il faut dire que ça fonctionna plutôt bien puisqu’il arrêta de réfléchir. Se laissant emporter par la musique en dodelinant doucement de la tête. Il y arriva. Un mur d’un mètre cinquante séparait la propriété de la route. Jusqu’à arriver devant le portail, il garda la tête baissée. Autant par peur de croiser le regard du père Rockwell que celle de rencontrer quelqu’un. Il était tellement absorbé par le sol qu’il ne fit pas gaffe à la voiture postée à quelques mètres de là. Ni aux deux hommes dedans. Arrivé au portail, il retira ses écouteurs, entrouvrit les barreaux et se glissa rapidement dans la propriété. Il n’avait pas envie de sonner. Il n’avait jamais eu envie, ça lui faisait trop bizarre de parler à l’interphone. Alors qu’il remontait l’allée, il fut surprit par quelque chose : le silence.

D’ordinaire, il y avait toujours une sorte de bourdonnement. Même silencieux. On sentait cette sourde agitation, mais là… Plus rien. Il n’entendait même pas le chien. Il vit un papier jaune scotché par un épais scotch rouge sur la porte et frémit. Il n’a guère envie de savoir ce qu’il veut dire et décide de changer ses plans. Au lieu de passer par la grande porte, il passera par son balcon. Après tout, ce n’est pas bien haut. Puis, ce ne serait pas la première fois qu’il escaladera la façade pour y remonter. Agrippant les pierres, il s’y hisse prudemment. Il aurait très bien pu utiliser son pouvoir, mais ça aurait été du gâchis. Ses épaules, ses côtes et ses muscles se plaignent mais il finit par atteindre rapidement le balcon. Légèrement essoufflé. Sous le tapis, la clé du balcon. Ce n’est pas la première fois qu’il faisait ça et il espérait que ça ne soit pas la dernière. Se redressant, il ouvrit la porte et entra dans sa chambre.

Elle n’avait guère changé. Tout était dans le même état qu’avant. Peut-être avaient-ils cru qu’il reviendrait ? Peut-être l’avaient-ils espéré… ? En rejoignant la porte, il se prit les pieds dans quelque chose et s’étala au sol. Heurtant quelque chose avec son tibia. Il jura en massant l’endroit. Ça faisait trop mal. Ouais, elle était dans le même état qu’avant, un bordel monumental. Plus monumental que celui de sa chambre à Terrae. Se redressant en boitillant, il finit par sortir. Il n’avait rien à prendre ici, et la nostalgie, très peu pour lui. Il savait où il aurait ses réponses. À tous les coups.

Le martèlement de ses bottes sur le carrelage couvrait n’importe quel bruit alors qu’il filait a travers les couloirs. Direction le bureau du père Rockwell. Il y arriva alors que son sang se glaçait. Les murs étaient noirs de suie et la porte calcinée. La fenêtre plus loin a explosé, ne laissant que des morceaux de verre noire. Il s’y prend à deux fois pour faire sauter la porte et se retrouver dans la pièce. Tout est noir dedans. Le bois, les papiers, il n’en reste que des cendres. L’adolescent se mord le pouce, dos à la porte, en essayant de deviner où ils ont bien pu passer. La panique le submerge alors qu’il ne trouve pas de réponse. Alors, il rebrousse le chemin en se souvenant du papier jaune sur la porte. Lui, il aurait les réponses.

Aaron s’arrêta brusquement. D'autres martèlements s'ajoutent à celui de ses bottes. Des martèlements lourds et précipités. Comme lors de la mission. Il se tourne à droite, puis à gauche. Où aller ? Il finit par faire demi-tour et alors qu’il atteint le bureau il entend :
- Là !

Il ferme la porte et hésite entre la gaine d’aération et la fenêtre. S’il est trop grand, il ne passera pas. S’il saute, il a de grande chance de s’ouvrir quelque chose et de se faire mal en atterrissant. Tant pis. Il opte pour la fenêtre, mais à peine un pas fait dans sa direction, que la porte s’ouvre à toute volée et que la même voix lui ordonne.
- Les mains sur la tête ! Grouille-toi !

Ce n’est qu’en apercevant le faisceau de la lampe qu’il se rappela qu’il aurait pu se téléporter. La sensation du canon lui donnait des frissons glacés et tout son corps se tendit. Son cœur s’affolait alors que le stress grimpait en flèche. D’autres voix s’élevèrent et il finit par obéir, à contrecœur.
- Bouge pas, lui ordonna le même homme en s’approchant

Chose stupide puisque le garçon était tendu à souhait… Pourtant lorsqu’il sentit que l’homme abaissait son arme, il ne put s’empêcher de se tourner en lançant son bras pour le frapper. Instinct de survie y oblige… Entrainement aussi, l’homme lui saisit le poignet et avant qu’il ait pu se rendre compte de la chose, l’adolescent se retrouva au sol. Le bras tordu dans le dos avec un genou appuyé contre ses côtes cassée, et la tête maintenue au sol. Bordel qu’est-ce que ça faisait mal ! Il essaya d’articuler quelque chose, de se débattre, mais en vain. L’homme devait au moins faire trois fois son poids et deux fois sa taille, alors, absolument aucune chance. Il lui attrape l’autre bras et le menotta, dans son dos. Puis il leva son genou, permettant à l’adolescent de tousser à souhait. Sauf qu’en inspirant, il inspire la cendre sur le parquet et c’était parti pour une nouvelle quinte de toux. L’homme le souleva comme s’il était une brindille en grondant des choses à ses coéquipiers. Plié en deux, il entrouvrit les yeux et distingua trois paires de bottes devant lui. Plus celle à côté. Ça en faisait quatre.
- C’est qu’un gosse, soupira l’un des hommes presque déçu.
- S’il est entré ici, ça ne veut dire que deux choses, gronda l’homme en resserrant son emprise sur l’épaule d’Aaron alors qu’il se pliait de nouveau pour tousser. Soit il cherche quelque chose, soit il a un lien avec la famille. Dans les deux cas, on l’embarque.

Sans lui laisser le temps de répliquer, l’homme le força à avancer en le tirant par l’épaule. Bordel, c’est quoi cette poigne ?! Il avait l’impression d’avoir l’épaule coincée dans un étau alors que ses poumons étaient en feu. Il avait du mal à respirer ce qui produisait un inquiétant sifflement.
- Son sac, remarqua un deuxième soldat en relevant légèrement l’arme, comme s’il craignait une bombe.
- C’pas pro tout ça, siffla le troisième alors que le premier plaquait Aaron contre le mur.

La violence du choc lui coupa le souffle et si l’homme ne l’avait pas retenu, il aurait sûrement fini au sol. L’homme détacha les menottes et attrapa brusquement le sac. Mais, même avec les poumons en feu, le bras douloureux, les côtes suppliantes, l’adolescent ne semblait pas avoir compris la leçon et répéta son action. Elle fonctionna à moitié cette fois, puisque l’homme lui attrapa le poignet à quelques centimètres de sa propre joue. L’adolescent ne se démonta pas et lança immédiatement un coup de boule. Qui réussit beaucoup mieux puisqu’il l’atteint dans le nez. L’homme recula, la main sur le nez en jurant alors que le garçon se laissait glisser au sol, les mains sur son front, avec un gémissement de douleur. Ça faisait beaucoup, beaucoup trop mal. Il entendit le cliquetis des armes en même temps que la voix de l’homme. Il releva la tête avec insolence tandis que ses yeux bleus lançaient des éclairs. Il contenait à grand peine son pouvoir et avait une sale envie de lui mettre un ou deux coups de jus.
- Sale merdeux… Bordel, Akyro ?!
- Il est où ?! S’exclama l’adolescent en se relevant.

Survoltée comme une petite furie, les cheveux dressés sur la tête, des dizaines d’émotions se bousculaient dans les yeux d’Aaron. Les soldats restèrent interdits pendant plusieurs secondes. La grosse main gantée du soldat serra les poignets du garçon, puis les fit lâcher son col.
- Alors de une, tu te calmes. Et de deux, tu vas nous suivre calmement sans faire d’histoire…
- Sinon quoi ?

L’adolescent releva le menton alors qu’un tic agacé agitait le sourcil de l’homme. La main de l’homme serra encore plus les poignets de l’adolescent. Aaron put lire sur son plastron : Commandant Jonathan Smith.
- Il n’y a pas de "sinon quoi", tu fais ce qu’on te dit, simplement !
- Et si je n’en ai pas envie ?

L’insolence fut récompensée d’un bon coup de poing dans le nez, il était complètement sonné. Le commandant le souleva et le coinça sous son bras après l’avoir de nouveau menotté. D’un pas énergétique, ils regagnèrent la grande porte. En passant par le hall, Aaron eut l’impression de distinguer une silhouette dessinée à la craie sur le sol, mais il faisait beaucoup trop sombre pour en être sûr.
- On va se faire engueuler par la direction pour avoir rompu le scellé pour un gosse, grommela le premier soldat. Ça sent la paperasse.


##   Lun 23 Fév 2015 - 14:22
Aaron Eran

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Bureau improvisé de la DEA dans le centre de police de New-York.
La demi-heure qu’il passa dans la salle d’interrogation lui parut durer une journée entière… Affalé sur la table, le regard posé sur la porte. Son nez l’élançait, ses poumons le brûlaient et son bras souffrait le martyr en même temps que ses côtes. Ne plus jamais s’en prendre à un soldat. Ça fait beaucoup trop mal. Les quatre hommes n’avaient rien dit d’autres mais il l’avait senti, ils étaient contrariés. Contrariés et embêtés. Ils lui avaient confisqués son sac et lui avait fait vider ses poches. En plus de devoir supporter sa propre impatience, s’ajoutait à cela l’irritation que causait la confiscation des deux broches. Et bien sûr, personne pour lui expliquer ce qui se passe et ce qui s’était passé.
- Bonjour Aaron, fit une femme en entrant dans la pièce.

L’adolescent ne bougea pas. La laissant tendre la main vainement avant de se rendre compte que cet adolescent ne serait pas du tout coopérant. La main de la femme se glissa dans nuque avec un air gênée. Elle tira la chaise et s’assit en face de lui.
- Comment tu vas ? Tenta-t-elle encore. Je suis désolé pour le comportement du commandant Smith, il a toujours été du genre brutal. Pas trop celui qu’il faut envoyer quand il faut défendre la veuve et l’orphelin.

Un léger sourire indiqua à Aaron qu’elle essayait de plaisanter, de détendre l’atmosphère, mais il se contenta d’un léger soupire en détournant la tête. Va savoir pourquoi, l’idée de coopérer ne lui venait pas du tout à l’esprit.
- Je suis l’inspectrice Amei, j’ai beaucoup travaillé avec ton frère.

Cette fois-ci l’adolescent tilta et se tourna de nouveau vers elle. En voyant son air de reproche, il soupira et se redressa. Tout son corps était douloureux. Plus jamais, il ne se battrait avec un soldat, ça fait beaucoup trop mal. Il grimaça alors qu’il croisait les bras.
- Où se trouve-t-il ?
- Tu ne veux pas savoir ce qui s’est passé ? remarqua-t-elle avec surprise.

Aaron ferma les yeux et se massa doucement les tempes. Ne pas s’énerver. Ne pas s’énerver. Oh et puis merde !
- Écoutez, grommela-t-il en levant les yeux. Je n’en ai rien à foutre de ce qui s’est passé, tout ce que je veux savoir, c’est où se trouve mon frère et le rejoindre.
- Dis-moi d’abord ce que tu faisais à la maison des Rockwell.

Son ton était léger, calme. Comme si elle voulait apaiser un enfant.
- Pour faire quoi ?
- Réponds simplement, s’il te plait, ajouta-elle en se pinçant les lèvres.
- J’voulais demander au Pater où se trouvait Aky.

Nouveau pincement de lèvre.
- Qui appelles-tu le Pater ?
- Bah… L’père Rockwell, qui voulez-vous d’autre ?

Son haussement d’épaule ne semble pas convaincre l’inspectrice. Il faut dire qu’entre la vision du monde d’un adolescent de dix-sept et celle d’une femme d’un peu plus de vingt ans, chargée d’arrêter des narcotrafiquants, il y avait un immense fossé.
- Où étais-tu avant ? Dit-elle après avoir écrit quelque chose sur sa feuille.
- Chez des amis.
- Où ?
-…
- Qu’est-ce que tu y faisais en période scolaire ?

Et merde.
- Quelle importance ça a ? Grommela-t-il en s’enfonçant dans sa chaise.
- Tout a de l’importance là-dedans. Alors ?

L’adolescent détestait se retrouver face à face avec des gens aussi froid que cela. Il avait l’impression de jouer une partie de poker contre des mannequins. Et ce n’était absolument pas à son avantage. Pourtant, elle sembla comprendre qu’il n’allait pas répondre et décida de passer à une autre question.
- Comment as-tu eu l’argent qui a été trouvé dans ton sac ?
- Pour Noël.
- J’ai dit comment, pas quand.
-…
- Autant ?
-…

Elle n’y croyait pas. Elle ne le montrait pas pourtant Aaron le savait. Elle le prenait pour un voleur ou quelque chose dans le genre. Elle enchaîna.
- Pourquoi es-tu passé par ton balcon et non par la porte principale ?
- Parce que.

S’il avait été sonore, il l’aurait surement entendu grincer des dents et le rire étouffé de l’autre côté de la vitre. Mais il était téléporteur et son pouvoir se révélait bien inutile vue qu’il ne savait pas où se trouvait son frère et que se téléporter, devant ces gens, auraient été la chose la plus stupide qu’il aurait faite. Encore plus stupide que celle de vouloir frapper un soldat.
- S’il te plaît, Aaron.

Son ton était insistant comme pour bien lui faire comprendre que ce n’était plus l’heure de jouer. Le garçon se contenta de lever les yeux vers le plafond.
- Je sais pas, j’ai flippé en pensant que le papier était pour moi et vue que j’avais une clé en haut.
- Pourquoi as-tu eu peur ?

Aaron lâcha un soupir bruyant en se prenant la tête. Ça ne mènerait à rien. Rien de rien.
- Ecoutez, j’en ai rien à faire de tout ça… Je veux juste revoir mon frère. Mes parents, j’sais même pas à quoi ils ressemblent et encore moins comment ils s’appellent alors j’aimerai bien qu’on me foute la paix là-dessus. S’il vous plait, je veux juste le revoir.

Il la vit fermer les yeux et inspirer profondément.
- Je suis désolé de te l’annoncer de cette façon mais George Rockwell et sa femme Odile, sont morts il y a deux jours et ton frère se trouve à l’hôpital dans un état grave.
- Hum… Quoi ?

Va savoir comment ces mots étaient sortis. Sa gorge était si sèche et si serrée qu’il avait l’impression de ne même plus pouvoir respirer. Va savoir comment il avait fait pour garder son calme, pour garder le contrôle sur son pouvoir. De nouveau son p’tit monde s’effondrait. Mais pas complètement. Ses pupilles s’étaient dilatées et il avait l’impression de trembler comme un chiot mouillé.
- Écoutes Aaron, fit l’inspectrice en se levant comme pour tenter de le réconforter. Il y…
- QUOI ?!

L’hystérie prenait pied sur la surprise. Il s’était brusquement relevé en faisant tomber sa chaise. S’était reculé de quelque pas alors que ses doigts se crispaient dans le vide. Sous le déchaînement de l’électricité, ses cheveux s’étaient dressés sur sa tête et la lumière clignotait avec affolement. L’inspectrice se recula. Elle ne comprenait pas. Elle ne pouvait pas comprendre il faisait ça, ni comment ses yeux devenaient jaunes. Non.
Non…

Non !

L’adolescent ferma brusquement ses poings en même temps que ses yeux.
Se calmer.

Se calmer.

Il ne pouvait pas péter un câble ici. Pas maintenant. Respirer. Même s’il a l’impression que c’est la fin du monde. Même s’il a l’impression que c’est peine perdue. Il arrive à ramener ses mains au niveau de son visage, et il l’enfouit dedans. Marmonne. Se calmer. Ne pas laisser la panique déborder. Ses mains remontent le long de son visage et passent dans ses cheveux. Il tremble. Comme s’il était gelé.
- Je veux le voir, croassa-t-il en s’avançant. Je veux voir mon frère.

La peur se lisait aisément sur le visage de l’inspectrice mais avant qu’elle ait pu dire quelque chose la porte s’ouvrit. Laissant place à un homme baraqué. Grand. La trentaine aussi. Il avait une bosse sur le nez comme si quelqu’un l’avait récemment frappé. Et puis son visage lui dit quelque chose. Mais il n’a pas le temps d’y penser plus longtemps, que l’homme lui jette son sac.
- Ramènes toi, lui ordonna-t-il en tournant les talons.
- Mais, Smith, je n'ai pas fini ! protesta l’inspectrice.
- Pas de soucis, c’est le chef qui m’a dit de l’amener.

Aaron ne se le fit pas redire deux fois. Smith. Smith… Le même Smith qui l’avait amené ici ? Il avait des cheveux courts et brun. L’adolescent dû presser le pas pour le rattraper. Il lui fit prendre l’escalier avant de descendre sur le parking.
- Ne refais jamais ça, marmonna Smith en lui posant un casque sur la tête. Eux, ils ne sont pas au courant, tu attirerais de gros ennuis à ceux qui t’héberges et à toi-même.

L’adolescent s’arrêta dans son geste et regarda l’homme. Comment connaissait-il Terrae ?
- Tu as vraiment une mémorisation de merde, ajouta-t-il en bouclant son propre casque. J’étais là lors de votre mission de diplomatie. Allez, grimpe.

Aaron baissa la tête et s’exécuta. Bien qu’il fût encore sous le choc, il commençait à rassembler les pièces du puzzle. Le père et la mère Rockwell, morts. La craie dans le hall serait le contour du corps de la mère et l’incendie du bureau serait volontaire ? Mais alors pour Akyro… ? Il n’avait pas vu d’autre trace alors… ? Ses doigts se crispent contre les épaules de Smith alors que son corps en entier se tend. S’il avait été brûlé ? Que… Un sanglot s’échappe et il se recroqueville. Le casque se cogne contre le dos de l’homme alors que son corps est parcouru de frissons. Dans un état grave… Dans un état grave. Ça voulait tout dire et rien à la fois ! Un nouveau sanglot éclate et il serre les épaules de Smith, un peu plus fort alors que la moto file à travers les rues. Il ne sait pas si c’est parce que l’hôpital était près ou si c’était parce qu’ils en étaient déjà proche, mais Smith arrêta doucement la moto. La gorge nouée, la tête basse et le corps tendu, Aaron est incapable d’articuler la moindre chose. Les yeux fermés pour empêcher les larmes, qui ont cessés depuis bien longtemps, de couler. Smith l’oblige à descendre et le prend par les épaules alors qu’il lui enlève son casque.
- Arrêtes un peu, articula l’homme à travers ses dents serrés. Tout le monde est triste, on a tous peur pour ton frère. C’est un excellent inspecteur ainsi qu’un excellent camarade, alors soit plutôt fier de lui…

Pour toute réponse, Aaron fit brusquement volte-face en lui laissant le casque entre les mains. Il essuya rageusement les larmes à ses yeux alors qu’il avançait à grand pas jusqu’au triste bâtiment qu’était l’hôpital. Un excellent inspecteur. Un excelle camarade. Et en frère alors ?! Il était quoi au niveau frère ?
Pitoyable ?
Mauvais ?
Bon ?
Excellent ?
Il aurait voulu une réponse mais… non, ce n’était pas une réponse qu’il voulait. C’était son frère. Son frère en bonne santé et c’est tout. Mais non… Ses poings étaient tellement serrés que ses phalanges étaient devenues blanches et que ses bras avaient arrêté de trembler. Alors qu’il entrait dans le bâtiment le commandant le rattrapa. Mais il ne lui fit aucune remarque.


##   Mar 24 Fév 2015 - 11:21
Aaron Eran

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Chambre 267 de l’hôpital.
Aaron garda la tête baissée, et le moral à zéros jusqu’à arriver à la chambre de son frère. Il savait pertinemment que Smith avait compris d’où venait sa mauvaise humeur. Toujours entendre des louanges sur la qualité de travail de son frère alors qu’il ne le voyait jamais. Mais le commandant ne comprenait pas pourquoi il réagissait aussi violemment. Après tout, tout le monde perdait quelqu’un un jour. Ce n’était pas la peine de se mettre dans un état aussi violent. L’adolescence surement… Alors qu’ils arrivaient devant la porte, un médecin sortit de la pièce. La chance d’en chopper un.
- Comment va-t-il ?

Aaron releva la tête et vit le médecin. Banal. La chambre était juste là. Il fit un pas pour entrer mais Smith le rattrapa par l’encolure de sa veste alors que le médecin répondait.
- Il vient de se réveiller mais il est épuisé. C’est déjà un miracle qu’il se soit réveillé, alors laissez le reprendre des forces. Ne le fatiguait surtout pas.
- Qu’est-ce qu’il a ? S’enquit Aaron.

Les mots étaient sortis tous seuls. Ce qui lui valut des regards étonnés de la part des deux hommes. Le médecin lui explique calmement en montrant les endroits touchés.
- Une balle au niveau de la clavicule gauche. L’os est brisé et des fragments sont allés se loger dans le poumon gauche. Une autre balle dans l’avant-bras droit, l’os, les nerfs et les ligaments sont brisés. Il y a de grande chance pour qu’il ne puisse plus l’utiliser. Plus une balle dans la cuisse gauche. Elle s’est logée dans le fémur et l’os est fêlé. Son état est grave car en tombant, il s’est cogné la tête contre le bord d’un meuble et a eu un traumatisme crânien.

Devant l’air choqué du garçon, le médecin ajouta avant de tourner les talons.
- Mais s’il s’est réveillé, c’est que les chances sont de son côté.

Des sueurs froides et un frisson glacé parcoururent l’adolescent. Ce n’était quand même pas le père Rockwell qui avait fait ça !? Akyro était le fils préféré. Celui qu’on adorait… Alors pourquoi ? La gorge serrée, le p’tit réalisa de nouveau quelque chose. Si on lui avait menti dès le départ, alors pourquoi pas sur ce point-là ? Et si, au fond, ils avaient toujours détesté Akyro ? Après tout, il les avait laissés avec Aaron dans les bras alors qu’ils comptaient sur lui.
- Restes-là, lui ordonna Smith, je vais lui parler deux minutes.

Et avant qu’il ait pu protester la porte se ferma sous son nez. Super… Il inspira doucement en se prenant les coudes pour calmer ses tremblements. C’était affreux… Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait découvert pour avoir mérité cela ? Le père Rockwell, des documents brûlés, Akyro… Les parents. Bordel. Ça n’avait aucun sens.
Il appuya doucement son front contre la porte. Le contraste chaud, froid, lui fit du bien. Calma légèrement ses idées. Mais rien à faire, il paniquait. Puis la porte s’ouvrit de nouveau. Manquant de le faire tomber.
- Entre, fit-il doucement, mais ne l’énerve pas, il est fatigué.

L’adolescent passa en lâchant un soupir agacé et ferma la porte au nez du commandant.
La chambre était plongée dans une douce chaleur. Bercé par une légère obscurité, il n’était pas dur de voir où on mettait les pieds. Au début, la chambre lui avait semblé étrangement silencieuse puis un bip régulier s’était élevé. Encore et encore. Comme pour lui prouver qu’il était bel et bien vivant. Pourtant, l’adolescent n’arrivait pas à faire un pas de plus. Caché par le mur, il ne pouvait pas avancer. Ses jambes étaient paralysées et pourtant, il tremblait comme un chien. Le cœur s’affolant. Les poings serrés. Et s’il ne voulait pas le voir ? Et s’il lui disait que c’était sa faute ? Et…
- Je suis désolé.

Aaron eut l’impression de suffoqué et fit un pas en arrière. La voix était cassée, brisée, et si faible. La voix de son frère. Il ferma les yeux en essayant d’inspirer, mais rien à faire. C’est comme s’il avait oublié comme faire. Fuir… ? Non, pas maintenant qu’il venait de le retrouver ! Pourtant…
- Aaron, je suis vraiment désolé…

C’en était trop pour l’adolescent, il s’avança presque en courant et alla se réfugier vers son frère. La tête enfoncée dans le matelas, il pouvait presque deviner les contours de son corps. Et puis ce fut les grandes eaux. Ses épaules se soulevèrent dans un rythme désordonné tandis que de long et douloureux sanglots s’élevaient. Il avait peur de le toucher, de lui faire mal. Il ne sait pas combien de temps il resta à pleurer à son chevet mais il s’arrêta lorsque sa main se glissa dans ses cheveux. Relevant la tête, ses yeux bleus croisèrent ceux de son frère.
- Ne… ne fais plus jamais ça, réussit-il à articuler malgré sa voix tremblante. Plus jamais.

Akyro l’attira doucement contre lui et il se retrouva à pleurer contre son flanc. Les mains crispées sur les draps de lit.
- ça va aller, lui chuchotait-il. Ça va aller maintenant.

Et il y crû. Vraiment.


##   Mer 25 Fév 2015 - 10:31
Aaron Eran

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- ça va aller Aaron, je te le promets.
- Restes… Restes avec moi, arrêtes de leur courir après.
- Aaron…

Le nez contre le flanc de son frère, les yeux enfin sec, Aaron se contenta de serrer les draps pour calmer sa peur.
- Je veux pas, je veux pas, gémit-il en baissant les yeux. Je veux plus être seul, Kyro...

Inspirer doucement.
Se calmer.
Les doigts dans ses cheveux le rassurent. Lui prouve qu’il est bel est bien vivant et qu’il ne va pas claquer ici. Il ferme les yeux et penche doucement sa tête. Calque le rythme du cœur de son frère avec le bip régulier de la machine.
- Qu’est-ce qui est arrivé à ton nez ?
- J’ai foutu un coup de boule à Smith.

Son frère eut un rire bref qui lui fit rouvrir les yeux. Il avait un léger sourire sur son visage alors qu’un bandage enserrait sa tête. Il était bien plus pâle que d’habitude et il n’aurait eut le courage de compter le nombre de cathéters qui étaient plantés dans son bras. Il avait deux tubes dans le nez, qui lui permettait surement de respirer.
- C’est comment là-bas ? Souffla-t-il en arrêtant de bouger la main.
- C’est génial mais… T’es pas là.
- Aaron, le monde ne se résume pas à toi et moi.

Le p’tit détourna les yeux. Pourquoi ? Pourquoi ce n’était pas possible ? En sentant sa tristesse son frère lui ébouriffa doucement les cheveux.
- C’est le même qui t’as accompagné ?

Aaron ne répondit pas. Qu’est-ce qu’il dirait s’il savait qu’il était parti tout seul ? Qu’il avait « déserté » ? Inspirer, simplement et répondre.
- Non.

Le bip accéléra soudainement alors que l’adolescent se redressait. Il devinait la question se former sur les lèvres de son frère alors qu’aucun son n’avait réussi à sortir.
- Hey calme-toi ! Fit l’adolescent en paniquant. Tu vois bien que je suis encore en un seul morceau ! Y a pas de quoi s’énerver !
- Aaron, siffla-t-il, apparemment énervé en tentant de se redresser.
- Non, non, non, restes couché !

L’ordre fut ponctué d’un éclair incontrôlé qui fila droit vers les stores. Les mains crispés et les yeux fermés l’adolescent se retrouvait de nouveau paralysé. Il ne voulait pas qu’un médecin vienne. Il ne voulait pas être jeté. Pas maintenant. Il ouvrit prudemment les yeux et vit que son frère regardait l’impact qu’avait laissé l’éclair.
- Je crois que je vais t’écouter pour une fois…, fit-il en se laissant tomber.

Aaron recula. La phrase avait beau avoir été prononcée sur un ton amusé, il sentait presque la peur derrière. Monstre. Ce n’était pas normal de pouvoir créer de l’électricité alors pourquoi… pourquoi l’avait-il assimilé comme normal ? La gorge serrée, il fit de nouveau un pas en arrière.
- Non, fit doucement Akyro en essayant de se tourner vers son frère. Non, non, vient par-là Aaron, aller, revient… Aaron, continua-t-il en voyant qu’il faisait tout le contraire. Tu n’es pas un monstre, tu n’es pas une abomination, aller reviens ici. Viens…

C’est comme s’il avait lu dans ses pensées. Mais son frère ne lisait pas dans les pensées. Son frère était son frère. Ils se comprenaient même sans prononcer un mot. Qu’importe depuis combien de temps ils ne s’étaient pas vu. L’adolescent fini par obéir. Revenant en trottinant. Akyro s’était de nouveau allongé et il pouvait deviner à quel point il était fatigué. Sa respiration était sifflante et l’affolait, mais au moins, le bip avait reprit un rythme régulier. Le garçon s’assit sur la chaise puis sorti la broche de son frère et la le lui montra.
- Je t’ai ramené ça.
- Oh…

Il vit les yeux de son frère briller. D’émotion, de douleur, de plein de chose à la fois. Il la glissa entre les doigts de son frère. Le bip s’accéléra brutalement et en relevant la tête, il voyait les larmes glisser le long de ses joues.
- Kyro ?

Sa voix est de nouveau cassée. Il a bien fait de la ramené ? Non ? Si ? Il posa le menton près de la main de son frère sans la lâcher. Il resta un long moment sans parler, les yeux clos, le bip allait beaucoup trop vite au goût de l’adolescent. Puis doucement, il se calma. Il revit les yeux bleus de son frère alors qu’il lui remettait de force la broche dans la main.
- Fais-moi plaisir, garde la moi.
- Mais...

Aaron ne comprend pas. Pourquoi ? Pourquoi voulait-il qu’il la garde ? Pourquoi ne voulait-il pas la garder avec lui ? Un léger sourire apaisa vaguement ses craintes alors qu’il souleva avec difficulté sa main pour la poser sur la tête de son petit frère.
- M’en veut pas mais… J’ai besoin de me reposer.

Le ton était las, vraiment fatigué, alors le petit se contenta d’hocher la tête et de ne plus bouger. Il avait enfin retrouvé son grand frère. Le cœur gros, il le veilla. Un bon moment. Avant de tomber lui aussi sous le coup de la fatigue.


##   Ven 27 Fév 2015 - 16:41
Aaron Eran

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- Oui… Oui… J’aimerai bien mais faut que je surveille son petit frère… T’inquiète pas, c’est fréquent. Non… Non… C’est le disjoncteur qui ne fonctionne pas bien. Ce n’est pas la première fois qu’il fait ça. T’as pas à t’inquiéter je te dis. Ouais… Je dois te laisser, il se réveille.

À vrai dire, Aaron était réveillé depuis une minute. Mais il était juste beaucoup trop endolori pour bouger. Il avait mit un moment avant de reconnaître la voix de Smith. Un moment avant de la discerner parmi l’horrible brouhaha qui planait dans l’endroit. L’adolescent lâcha un bâillement en s’étirant.
- Même une pierre ne dormirait pas autant. Ça va ?
- On est où ?

Il crut voir le commandant lever les yeux vers le plafond, mais il n’était pas sûr. Il se redressa en grimaçant. Son corps entier était endolori. Il se frotta les yeux alors que le commandant répondait.
- Dans le hall de l’hôpital.
- Pourquoi ?

Cette fois-ci un soupir marqua très clairement l’agacement du commandant face à cet adolescent insolent.
- Ton frère est en salle d’opération.

- Hein ?! Mais pourquoi ?

Aaron s’était de nouveau redressé comme une furie et l’avait de nouveau saisi comme dans la maison. Un regard noir lui fit lâcher prise et il se recroquevilla légèrement sur lui en reculant.
- Bien. Fit-il froidement en rangeant son téléphone. Les médecins lui retirent les derniers morceaux d’os dans le poumon.
- Pourquoi ils ne l’ont pas fait avant ?!
- Qu’est-ce que j’en sais. J’ai une tête de toubib ?

Aaron ne répond pas. Se contente de se rasseoir avec d’une moue boudeuse tout en balançant les pieds devant lui.
- Et pourquoi tu ne m’as pas réveillé ?
- Parce qu’il ne voulait pas.
- Pourquoi tu réponds toujours comme ça ?
- Et toi, tu poses toujours autant de question ?

Piqué au vif, l’adolescent se refrogna et regarda de nouveau ses pieds. Le ton était blessant et cassant. Suffisamment pour le faire taire. Il resta un moment comme ça. Sans penser à rien. Le regard posé sur ses pieds qui faisaient des allés et retours. Au bout d’un long moment, le commandant se posta en face de lui et lui demanda
- Tu n’as pas envie de savoir ce qui est arrivé ?

Pas de réponse. L’adolescent ne savait pas vraiment s’il le voulait ou pas. Il avait retrouvé son frère, c’est bon. Mais il avait aussi perdu ses tuteurs, et là, c’était moins bon. Il agita plus vite les jambes alors que son mutisme s’intensifiait.
- Tu as dix-sept ans, tu ne peux pas te comporter comme un gosse de cinq ans, le rabroua Smith. Alors ?
- Allez-y.

Le regard rivé sur ses pieds, il l’écouta lui résumer les événements. Une semaine plus tôt, Akyro avait deviné que les Rockwell étaient toujours en contact avec ses parents et que, d’une manière ou d’une autre, ils continuaient à faire du trafic ensemble. L’un fournissant les armes à l’autre en échange de grosse somme d’argent. Les armes étaient envoyées à Cuba, soi-disant pour l’armée, avant d’être convoyées au Mexique par de petit bateau de pêcheur. Pour ensuite se perdre dans un trafic inconnu. Akyro s’était souvenu que le père Rockwell écrivait souvent des lettres avec sa machine à écrire et non par internet comme le faisait nombre d’investisseur de leurs jours. Pourquoi ? C’était simple, une fois envoyée la lettre disparaissait et il n’y avait plus aucune trace. Il s’était rendu à la maison pour interroger le père Rockwell et ça s’était mal terminé.
- C’est tout, fit le garçon en relevant la tête. Comment ça se fait que vous n’en savez pas plus ?
- Ton imbécile de frère y est allé seul, et comme il a une amnésie partielle il ne se souvient plus de ce qui s’est passé.
- Même pas que… ?
- Si, si… fit tristement le soldat. Va savoir comment, mais ça il s’en rappelle.

Une moue déçue se glissa sur le visage du garçon. Ça ne l’avançait pas à grand-chose… À part savoir que son frère était près de son but, mais voilà… C’était le but de son frère, pas le sien. Smith fit quelques pas avant de revenir vers lui.
- Au fait, le boss a appelé ceux qui t’héberges pour leur prévenir que t’étais ici. C’pas qu’on t’aime pas, mais vue comme ça a dégénéré la dernière fois, autant que tu y retournes le plus vite possible.
- M’ouais…

Il ne savait pas trop comment prendre cette nouvelle. Ça signifiait être éloigné de son frère alors qu’il venait juste de le retrouver. Et ça signifiait aussi rendre des comptes pour être parti comme ça. Tss… Fais chier.
- Mr. Smith ?

Aaron leva la tête même si on ne l’avait pas appelé. Un homme en blouse blanche se tenait face au commandant. Grand, la quarantaine peut-être, des tempes grisonnantes. Un médecin. Il était aussi accompagné d’une femme. Son regard croisa celui de l’homme et il eut l’impression que les lèvres de celui-ci se pincèrent.
- Je peux vous parler, en privé ?

L’adolescent leva les yeux vers le plafond en voyant le regard insistant se poser sur lui.
- Je peux aller voir mon frère ? Fit-il en se levant.

Le médecin le regarda de travers avant d’hocher la tête. Une étrange émotion brillait dans les yeux de la femme. Mais le petit ne s’y attarda pas plus longtemps et fonça dans l’ascenseur.


##   Sam 28 Fév 2015 - 19:27
Aaron Eran

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- Comment ça va ? Lui demanda Akyro. Tu dors beaucoup…
- J’ai deux côtes cassées…

Aaron l’avait marmonné en enfonça sa tête entre ses bras. Pourquoi disait-il la vérité comme ça à son frère ? En relevant les yeux, il vit son air étonné.
- J’ai... uhm… sauté de l’arène…, marmonna-t-il en détournant les yeux.

Le silence ponctua sa déclaration alors que l’air se chargeait. Ça sentait mauvais. Akyro lui tira brusquement les cheveux.
- Répète un peu.

L’adolescent répéta avec toute la mauvaise foi du monde alors que son frère tirait de plus en plus fort sur ses cheveux. Il lui faisait mal en le forçant à se pencher de cette façon. Mais au fond, il avait toute les raisons du monde de traiter son petit frère de cette façon. Puis ce n’était pas la première fois qu’Aaron recevait un traitement du même genre. Il essaya de s’enfuir mais, maître dans l’art, son frère le coinça encore plus.
- Je peux savoir ce qui t’es passé par la tête, lui hurla-t-il en tirant sur son oreille.
- La même chose que toi pour y être allé tout seul !

Surprit par le brusque excès de colère de son frère, il le lâcha. Aaron se recula en faisant tomber la chaise. Amenant sa main à son oreille douloureuse. L’interrogation pouvait se lire sur le visage du plus grand des frères.
- Tu voulais en finir, osa Aaron en relevant le menton. En finir avec toute cette histoire, non ? Ils étaient tellement a porté de main que tu ne pouvais pas attendre !
- Ce n’est pas ça.
- ALORS C’EST QUOI ?!

L’adolescent avait brusquement crié alors que son frère avait repris un étrange calme. Il était tellement énervé contre lui qu’il n’en avait plus rien à faire de la mise en garde. Ne pas l’énerver, ne pas l’énerver et puis quoi ?
- Hein ?! Je peux savoir ce que c’était ?! Tu comptais me le dire quand que t’étais à l’hosto ? Tu comptais encore attendre que quelqu’un le fasse à ta place ?! Ou bien tu comptais envoyer un avis de décès !
- Qu’est-ce… fit Smith en entrant
- Dégage !
- Aaron !

L’adolescent battit en retraite jusqu’au mur, se mord la lèvre, défie du regard son frère, puis le voyant détourner la tête lâche un son énervé.
- T’as pas de leçon à me donner, continua-t-il d’une voix tremblante de colère.

Il inspira profondément avant de lâcher les mots qui lui brûlaient la gorge :
- T’es exactement comme eux, en fait.
- Tais-toi.

Akyro n’avait pas crié. Il n’avait pas non plus élevé la voix. Pourtant l’adolescent eut un frisson glacé. Il avait prononcé l’ordre sur un ton tellement froid que le plus jeune des frères se demandait si c'était bien son frère. Surprit, il obéit et attendit. Attendit que la toux douloureuse passe. Attendit que son frère daigne s’expliquer. Se défendre. Mais lorsqu’il vit son regard, fatigué, douloureux, épuisé, vide… il regretta ses paroles.
- Tu m’expliques comment j’aurais pu te prévenir ? Hein, je me serai réveillé du coma et paf je t’aurai appelé ? Ça ne marche pas comme ça, Aaron.
- Mais…
- Tais-toi. Ton raisonnement est illogique, tu te comportes comme un véritable gosse et tu voudrais que je laisse passer ça ? Je te l’ai déjà dit : le monde ne tourne pas qu’autour de nous deux.
- Ma…
- Alors arrêtes tout de suite avec cette tête, et tu reviens poser tes fesses ici

L’adolescent obéit. À contrecœur et honteux. Relevant la chaise sans lever la tête, il gardait le regard fixé sur ses chaussures.
- Viens là, souffla son frère en agitant les doigts pour l’inciter à s’allonger. S’il te plait…

Il obéit de nouveau, cachant ses yeux contre le flanc de son aîné. Sa main se posa sur sa chevelure ébène et ils restèrent un long moment dans cette position. Avec pour seul fond sonore, le bip assez irrégulier de la machine. Une nouvelle toux se déclencha mais l’adolescent était trop honteux pour relever la tête.
- Je suis désolé, entendit-il son frère dire. Je suis vraiment désolé. De tout ça : de t’avoir abandonné une fois, puis une seconde. J’avais jamais pensé que tu avais autant besoin de moi… Excuses moi… J’ai merdé comme pas possible.

De violents sanglots éreintaient l’adolescent alors qu’une nouvelle quinte de toux se faisait entendre. Il se sentait plus honteux de l’avoir engueulé qu’en colère qu’il l’ait abandonné. La main de son frère se crispa pendant quelques secondes contre ses cheveux alors qu’un sifflement inquiétant s’élevait. L’adolescent releva la tête en clignant des yeux pour chasser ses larmes alors que ses mains se crispaient contre celle de son frère.
- Ça va, réussit-il à articuler entre deux toux.
- Je… je ferai mieux de partir, chuchota le garçon en se rendant compte que c’était de sa faute s’il était dans cet état.
- NON !

Son frère avait crié. Il en resta interdit alors qu’il se rasseyait sans le regarder. Pourquoi cette réaction ? L’inquiétude dessina une ligne sur son front alors qu’il s’allongeait prudemment contre son aîné.
- Restes… murmura faiblement son frère. Parles moi un peu de là-bas…
- C’est… Je sais pas…
- Ce que tu as fait pendant cette année…

Aaron glissa ses doigts contre ceux de son frère. Ils étaient glacials, pourtant, il ne les retira pas. Baissant les yeux, il marmonna :
- J’ai… recommencé à me couper…

Une petite tape sur la tête l’encouragea à continuer :
-… Je me suis pris une gifle, ou deux… Me suis fait sermonner par des filles…
- Et tu t’en plains… J’vais finir par croire que tu préfères les hommes.
- Et presque couché avec un Allemand…

Même la tête enfouisse contre le flanc de son frère, il était sûr que ce dernier était bouche bée. Du moins, c’est ce que la crispation de ses doigts lui indiquait. Puis il y eut un faible éclat de rire.
- Tu m’étonneras toujours !

Vexé, l’adolescent marmonna des prétextes mais abandonna rapidement, il n’avait vraiment rien à ajouter, et rien pour se défendre. C’était sa faute si ça avait fini au lit et il avait un peu du mal à l’admettre. Après tout, sa mauvaise foi légendaire en était pour beaucoup. Aaron continua à parler un petit moment, d’une voix toute basse, pour n’être entendue que par eux deux. Il avait retrouvé son frère, il se sentait apaisé, tout allait se passer pour le mieux maintenant.




Dernière édition par Aaron Eran le Lun 9 Mar 2015 - 11:19, édité 1 fois
##   Dim 1 Mar 2015 - 17:43
Aaron Eran

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- Aaron viens, fit doucement une voix en le tirant en arrière.

L’adolescent obéît. Encore grandement endormi. Il reconnut sans mal la poigne de Smith alors qu’il le levait. Un son insupportable se faisait entendre. Sa voix était étrangement basse…
- Viens, doucement…

… Comme s’il ne voulait pas déranger quelqu’un. Le son continuait, impassible.
- Qu’est-ce qui se passe, demanda le garçon de sa voix ensommeillé. Y a un problème ?

La pièce était plongée dans la lumière crue des néons. Elle lui parut beaucoup moins accueillante, bercée par cette lumière trop vive. Smith le tirait doucement hors de la chambre en évitant son regard. Seul l’insupportable son brisait le silence. Aaron s’arrêta et mit les mains sur ses oreilles.
- Qu’est-ce qui se passe, insista-t-il le cœur battant.

L’adolescent se tourna. Il ne voulait pas quitter son frère alors… Smith, le rattrapa brutalement, l’empêchant de voir ce qu’il y avait en arrière.
- Je t’ai dit de venir, gronda-t-il.

Mais Aaron avait bien vu. Il avait bien vu le trait rouge de la machine. Un trait qui ne bougeait plus. Ça venait de là, l’insupportable bruit. Il demeura un instant interdit. Le regard fixe sur le bras de Smith. Il essayait de le faire sortir de la pièce mais le garçon ne bougeait pas. L’impression que chacun de ses membres pesaient des tonnes.
- Non, souffla-t-il.

Il se dégagea en donnant un grand coup d’épaule et fit le chemin en sens inverse.
- Non, reprit-il plus fort.

Son frère était d’une pâleur extrême, ses yeux clos et un semblant de sourire semblait flotter sur son visage. Il était complètement immobile et le médecin à côté de lui regarda tristement le garçon.
- A... kyro…
- Aaron, fit doucement Smith, viens.
- Non !

Sa voix partie dans les aigues. Se brisa net. Il sentit quelque chose se fissurer au fond de lui alors qu’il perdait de nouveau le contrôle sur son pouvoir. Ses cheveux se dressant sur sa tête. Des minis-éclairs parcourant ses vêtements. Ses yeux bleus se remplissant de jaune. Un jaune doré. Il essaya d’avancer. De retourner près de son frère, mais Smith le ceintura et le sorti de la pièce. Calma la crise des pouvoirs. Le jaune disparu avant d’avoir complètement pris possession des yeux pour rendre la place au bleu. Il parcouru le couloir avec cet adolescent qui se débattait sous l’épaule. Crier encore et encore « non ». Il ouvrit la porte qui menait à l’escalier, descendit une volée de marche avant de flanquer Aaron à terre.
- Arrêtes ! Lui criait-il dessus. Arrêtes un peu tout ça ! Tu veux vraiment qu’ils comprennent ce que tu as ?! Tu crois vraiment que c’est ce qu’Akyro aurait voulu ?!

L’adolescent ne répondit pas. Il était encore sous le choc. Ce n’était pas possible. Ça ne l’était pas. Ça ne pouvait pas l’être ! Non… Il n’y avait pas de raison pour que ce soit possible. Ils l’avaient soigné ! Ils avaient soignés son frère alors… Alors pourquoi ? Pourquoi son cœur ne battait plus ? Ses yeux étaient grands ouverts, sa mâchoire serrée, ses poings fermés et pourtant il tremblait. Il tremblait parce que cette fois, il l’avait vu. Parce que cette fois, ça ne semblait pas être un mensonge. Parce que…
- Viens, répéta doucement Smith en le relevant par le poignet. Viens…

Aaron se laissa faire. Le suivant d’un air absent. Ce n’était pas possible… Il descendait les escaliers en trombe, parcourut le hall en quelques foulées et l’air froid de la nuit se jeta sur eux. Smith le traîna à travers le parking jusqu’aux motos.
- Mets le casque, lui ordonna-t-il en lui tendant l’objet.

Aucune réaction.
- Aaron…

Le p’tit ne réagit pas. Provoquant l’exaspération de l’homme.
- Aaron, mets le casque, s’il te plaît.

Rien à faire, il ne bouge pas. Le regard perdu au sol.
- Aaron, s’il te plaît.

Smith finit par plier les genoux pour être à la hauteur du garçon. Les mains sur les épaules du garçon, il le secoua doucement.
- Hé ho, Aaron, réponds.

Aaron lèva les yeux du sol. Et les pose sur le visage de Smith. Des traits tirés, des cernes et les yeux rouges. Comme pour rappeler une affreuse vérité. La bouche entrouverte, il ne sait plus s’il voulait respirer ou dire un truc. Dans sa tête c’est vide. Vide comme l’espace.
- Aaron ?

Puis d’un coup elle se remplit. De nouveau. De son, d’image, de souvenir. Douloureux, heureux. Son corps se crispe, puis se met à trembler. Violemment. Ses jambes deviennent cotonneuses et si Smith ne l’avait pas tenu, il aurait déjà été à terre. Ses mains se levèrent et il attrapa les bords de la veste de l’homme. Il s’y raccrocha comme un gosse. Se recroquevillant brusquement. Les lèvres tremblantes et les yeux piquants, prêt à pleurer.
- Hey, hey… T’es pas en train de me faire une crise ? Ch’ui pas psychologue et la morve de merdeux sur mes vêtements très peu pour moi alors…

Aaron essaya d’inspirer profondément mais de violent hoquet le prenait à chaque fois et il finissait par tousser. Au final, Smith lui mit le casque et l’obligea à s’asseoir juste devant. Et alors qu’il démarrait la moto, il se mit à penser que c'était sa faute. Sa faute s'il était mort... Parce qu'il l'avait énervé... Parce qu'il était venu... Parce qu'il était né...


##   Dim 1 Mar 2015 - 18:03
Aaron Eran

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À partir du moment où Smith le ramena chez lui, jusqu’à, celui où il se retrouva au cimetière, Aaron eut l’impression suivre un film. Un film monotone en noir et blanc. Absolument pas intéressant. Où le héros était déprimé à souhait et voulait seulement mourir. Mais il ne faisait rien pour. Le corps de ce héros était endolori par la douleur. Par la faim, la soif. La tristesse...

Il était deux heures du matin lorsqu’ils étaient arrivés à l’appartement. Et un peu plus d’une heure de l’après-midi lorsqu’ils le quittèrent pour aller à l’incinération. Y avait pleins de monde. Des collègues, qu’avait dits Smith. Qui d’autre ça aurait pu être ? Il avait revu l’inspectrice. Lorsqu’elle lui avait adressé un petit mot, comme tous les autres, il n’avait pas répondu. Puis, il y avait aussi eu cette femme. La même qui était à l’hôpital avec le médecin. Elle n’avait pas essayé d’adresser la parole à Aaron, lui non plus et comme Smith ne l’avait pas présentée, il n’en avait rien à faire. Même si tout le monde allait lui parler… Gardant le regard à terre. Essayant de faire abstraction à tout. Au bout d’un moment, le héros en eut marre et avait enfoncé ses écouteurs dans ses oreilles. Du rock, allant jusqu’au métal en passant par le hard-rock avait criés dans ses oreilles tous le long de l’ennuyante cérémonie. Et à la fin, un homme avait donné une boite au héros. Urne en bois, rectangulaire, elle aurait surement parue jolie si on ne lui avait pas dit qu’elle renfermait les cendres de son frère. Les cendres… C’était tout ce qu’il restait de lui ? Des cendres ? Le héros avait eu envie de rire hystériquement mais rien n’était sorti. On lui avait aussi dit autre chose, mais il n'avait pas fait gaffe, tout ce qu'il voulait, c'était partir... Alors, il était sorti de l’imposant bâtiment funeste tandis que le commandant parlait avec les autres. Le héros se fichait de ce qui était dit. Il se fichait de paraitre pour un gamin insolent et mal élevé. Tout ce qui avait de l’importance avait subitement disparu. Alors, le héros attendait sous le faible crachin de pluie que l’autre revienne. Seul avec l’urne. Seul avec ses pensées.

Puis le commandant était arrivé. Il semblait en colère, agacé et triste à la fois. Il reprocha quelque chose au héros, mais celui-ci ne l’écouta pas. Ne lui prêta pas attention. A quoi bon… Puis comme à l’hôpital, il le prit par l’épaule et l’entraina jusqu’à la moto. Contraint de mettre la boite dans son sac, le héros obéit avec des gestes mécaniques. Lents, las. A quoi bon. Le cimetière n’était pas loin. Cinq ou six minutes de route avaient suffis. Smith s’était arrêté devant l’immense portail. De nombreuses voitures prouvaient qu’un enterrement avait lieu. Il devait être quinze heures. Quinze heures et un ciel gris d’où émanait un faible crachin. Pénétrait à travers son blouson et lui glaçait les os.
- Vas y, lui avait-il dit. Ce sont les Rockwell.

Un pincement au cœur avait émergé du vide et ramené un peu l’adolescent à la réalité. Les Rockwell… Alors, sans un mot, il avait remonté l’allée. Il n’était pas difficile de trouver le lieu, il suffisait de chercher un amas de gens. Il reconnut quelques têtes. Tous des clients. Un ou deux amis dans le lot seulement. Les autres, de parfaits inconnus. Il dépassa un couple à la traine, et remonta le cortège. Comme une anecdote d’un livre religieux : les gens s’écartèrent de son passage. Ceux qui le connaissaient pour l’avoir vu courir dans la maison, ou piquer une crise dans le bureau, le gratifièrent d’une petite tape dans le dos. Qui voulait surement dire « T’en fais pas, tout va s’arranger. ». Si seulement ils savaient... Il leurs faisait face. Gardait la tête haute et ne baissant pas les yeux. Va savoir où il trouvait ce courage. Où il trouvait cette force. Où il trouvait le moyen de repousser tous les autres sentiments. Ses poings et sa mâchoire sont serrés. Comme pour prouver qu’il est capable de supporter tout ça. S’arrêtant quand il n’y a plus personne. À quelques pas des deux cercueils fermés.
Il aurait pu pleurer.
Il aurait dû pleurer.
Mais rien n’apparut. Le prêtre parlait. Il disait des choses que l’adolescent n’écoutait pas. Y a autre chose qui captive son attention alors qu’il ne décroche pas du regard les deux boites en bois. Une petite voix toute aiguë. Qui sanglote. Qui pleure. Qui implore.
- Dites, pourquoi ils font ça ? Pourquoi est-ce qu’ils jettent de la terre sur papa et maman ? Papa il pourra plus travailler s’ils le mettent sous terre ! Il me disait qu’il avait toujours plein de travail.

Marya. Il jette un léger coup d’œil sur le côté et le regretta. Plus de robe rose, plus de soulier rose, plus d’élastique rose dans sa chevelure orange. Juste du noir. Elle ne comprend pas. Elle ne peut pas comprendre. Même si elle a sept ans, elle ne peut pas comprendre. Son regard vert croise le sien et aussitôt elle tend la main vers lui. Cherchant à prendre sa main. Cherchant à s’y raccrocher.
- N’Aaron dit quelque chose ! Les laisse pas faire ! Les laisse pas mettre papa et maman sous terre !

L’adolescent reporte son regard sur les cercueils qui disparaissent peu à peu sous la terre alors que sa demi-sœur continue d’implorer. Elle finit par se dégager de l’étreinte de l’assistante pour venir choper son poing. Ses petits doigts essayent d’y trouver une accroche alors qu’elle tire dessus pour capter son attention.
- Aaron, gémit-elle en essayant de l’entrainer devant. Naaron, les laisse pas faire ! S’il te plais ! C’est papa et maman là-dedans, s’il te plais !

Elle s’avance encore et encore. Essayant d’amener l’adolescent avec elle vers les tombes. Il a compris ce qu’elle voulait faire et la tire soudainement en arrière. Elle manque de perdre l’équilibre et se rattrape de justesse à sa main.
- N’Aaron…
- Reste là.

Il ne se rend pas à compte à quel point son ton est froid. Il ne se rend pas compte à quel point il la laisse dans sa détresse alors que tout ce qu’elle veut c’est un peu de soutien. Il ne se rend pas compte, qu'elle veut simplement se réfugier contre lui. Non… Il ne se rend plus compte de rien du tout. Il n’y a plus que cette légère pluie et ces deux cercueils disparaissant sous la terre. Ils l’avaient tué. Ils avaient tué son frère. Alors pourquoi… Pourquoi se sentait-il aussi mal ? Quelqu’un inclina son parapluie et ils furent protéger de la pluie. La petite fille essayant de broyer sa main alors que son regard ne quittait plus ses chaussures noires. Ça se finit comme ça s’était commencé : dans le silence. Marya retourna avec l’assistante sociale alors que lui, il resta devant ces deux tombes. Elle lui a bien dit quelque chose, mais il n’a rien écouté. Complètement muré dans un mutisme inconnu.
Enfermé dans son monde.
Totalement vide...
Et il y reste un long moment.
Debout, comme un con, à regarder les tombes. C’était injuste, ils auraient dû être enterrés ensemble. Ça les aurait fait plaisir. Quel plaisir ?
- Aaron ?

Il ne connait pas cette voix.
- On est… désolé.

Il la connait. Un long frisson agite son corps alors qu’il semble reprendre vie. On dirait celle d’Akyro. Mais en plus grave. Akyro est mort donc la seule personne qui restait…
- Désolé de quoi ? Crache-t-il sans bouger. Désolé de m’avoir privé de mon frère ? Désolé d’avoir tué vos amis ? Désolé de tout ?

La voix ne répond pas. Et s’en est de trop pour l’adolescent. Il se tourne vivement et hurle presque alors qu’il sentait de nouveau quelque chose de briser.
- DESOLE DE QUOI ?!

Face à lui, un homme d’un peu plus de cinquante ans. Plus grand que lui, la carrure, les cheveux et les yeux identiques. Seuls ses traient tirés prouvent son âge. Une étrange aura de calme émanait de lui, ce qui ne faisait qu’énerver encore plus l’adolescent. Ses yeux étaient devenus complètement jaune alors que des éclairs couraient sur son corps et partaient dans tous les sens.
- Hein ! Désolé de quoi ?! De m’avoir abandonné ? D’avoir tué Akyro ? De préserver votre sale bisness, hein ?!

Sa voix était déformée à cause de l’électricité. Elle avait quelque chose de plus métallique. Mais il était toujours possible d’identifier la haine qui la faisait vibrer. Plusieurs éclairs manquèrent de peu son père alors qu’il s’avançait.
- Désolé de l’avoir tué alors qu’il était sur le point de vous trouver ?! Bordel ! Il vous a couru après pendant dix-sept ans et dès qu’il vous a…

La phrase se finit dans un hurlement. Le garçon s’étant plié en deux et hurlait aussi fort que ses poumons le permettaient, les mains enserrant son ventre, alors que les éclairs partaient dans tous les sens. S’affolaient. Se heurtaient aux tombes. Aux arbres. Il disparut soudainement et, l’espace d’une demi-seconde, tout devient silencieux, jusqu’à ce qu’il réapparaisse. Deux tombes plus loin. Et ceci recommença trois fois. Jusqu’à ce qu’il ait vidé toute son énergie. Alors que, par miracle, il avait évité de toucher son père. Alors qu’à ce moment, la seule chose qu’il voulait : c’était le toucher. Le faire disparaître. Le tuer. Ne plus le voir. Mais la phrase de Smith lui revenait en tête « ce n’est pas ce qu’Akyro aurait voulu. ».
Retour au point de départ.
Devant la tombe des Rockwell.
Choqué, l’homme recula de quelque pas. Aaron était tombé à genoux avant de se laisser glisser en avant. Le front au sol, il haletait de douleur et de fatigue. Dans son oreille un horrible grésillement se faisait entendre. La puce… Il avait dû la griller.
- Qu’est-ce que… murmura l’homme, choqué.
-  Fichez le camp d’ici ou je vous coffre, vociféra Smith en arrivant à grand pas. Je ne plaisante pas.

Aaron ferma les yeux, se coupa du reste du monde. Il avait bien trop mal. Il était bien trop fatigué. Il aurait pu s’écouler une journée comme une seconde, il ne s’en serait pas rendu compte.
- ça va aller, fit le commandant en posant s’accroupissant à côté de lui et en posant une main sur son épaule. Ça va aller. Il ne devrait pas tarder à arriver.

Pas besoin d’être un génie pour deviner qu’il parlait du master.


##   Lun 2 Mar 2015 - 13:46
Mitsuki Hojitake

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La tête me tournait à force d'essayer en vain. Le regard de la directrice, douloureux, me fixait, tandis que Ryu la soutenait pour l'empêcher de tomber. Chaque étoilisation se passait comme ça pour elle ? Cela devait être beaucoup trop douloureux. Comment faisait-elle ?

-Mitsuki. Fais un effort, je t'en prie. Il faut que tu y arrives.

-C'est beaucoup plus facile qu'à faire !

Je sentis ma voix, mauvaise et agressive, s'échapper de mes lèvres, attaquant froidement Ryu qui n'y était malheureusement pour rien. Dans un premier temps, Hideko nous avait réunis. Elle nous avait informé qu'un élève, Aaron Eran, avait quitté l'Institut depuis plusieurs jours. Jusque là, rien de très grave. Il n'était pas en danger, avait-elle expliqué. Elle nous dévoila une lettre prioritaire qu'elle avait reçu, et ajouta que ces personnes connaissaient Terrae, et particulièrement Aaron, et qu'ils le protégeraient. Elle avait simplement demandé à Tomoe de tenter de le suivre, et de garder un oeil sur lui grâce à son don de Voyant, au cas où quelque chose se produirait. Elle le fit. Elle le fit, mais soudain, alors que nous quittions la salle, Hideko avait manqué de s'évanouir, rattrapée de justesse par Ryu. Tomoe rouvrit les yeux après sa vision, le visage alerte. La douleur étirait ses traits. Même si elle ne ressentait pas la détresse de son étoilisation, elle avait toujours été très sensible à la douleur des autres. Une qualité que peu de personnes possèdent.
Le regard de Ryu s'était posé sur moi, et j'avais instantanément compris. Sauf que je ne l'avais rencontré qu'une fois. Et que je ne m'étais pas amusée à enregistrer son aura et sa signature énergétique dans mon registre. Désolée.
La colère l'emportait sur la réussite. Plus j'avais du mal à la localiser, plus je me ratai, et plus l'agacement me tiraillait, jusqu'à me rendre folle. Il n'y a rien de pire que tenter quelque chose, s'acharner, sans jamais y arriver.
Et puis, finalement, une voix s'éleva dans la salle.

-Si seulement Nikkou n'était pas en mission... Nous n'en parlerions déjà plus.

Mon regard vira au doré, juste avant que je ne ferme les yeux. Je disparus. C'avait été la goutte de trop.

J'atterris au beau milieu d'un cimetière. Le monde autour de moi semblait calme, et silencieux. Pourtant, une voix, au loin, attira mon attention. Ainsi que la libération d'une quantité incroyable d'énergie. Je fermai les yeux, et me concentrai sur la source de toute cette puissance, que je repérai rapidement. Mes jambes s'élancèrent, et je me mis à courir, jusqu'à arriver sur les lieux où tout s'était passé. Un arbre, planté au milieu des tombes, brûlait encore. Les tombes étaient abîmés. Surtout une en particulier... Mais je n'eus pas le temps de lire le nom de la personne dont il s'agissait.
Une petite fille avait les yeux écarquillés, affolée, accrochée à une jeune femme qui la tirait contre elle. Les personnes présentes semblaient horrifiées. Comme si le garçon qui était là, un peu plus loin à peine, assis sur le sol, bouleversé, n'était qu'un monstre. Des regards qui ravivèrent la rancoeur que j'avais longtemps éprouvé contre ce genre de personnes, qui ne peuvent s'empêcher de juger bien trop vite à mon goût.
Un homme, grand et fort, croisa mon regard. En m'apercevant, ce fut comme s'il avait compris. Il était accroupi face à Aaron.
Plus loin, j'aperçus un homme d'une cinquantaine d'années. Un homme qui ressemblait trait pour trait à Aaron, la vieillesse en plus.
Mon coeur se serra lorsque je devinais de qui il s'agissait, et que je me rappelais la conversation que j'avais pu avoir avec Aaron.
Je détachai mon regard de cet homme et m'approchai d'une traite d'Aaron. L'homme musclé se redressa et me laissa la place, aussi m'accroupis-je face à l'adolescent.

-Ca va aller Aaron... Ca va aller.


Il n'y avait plus une once d'énergie en lui. J'ignorais réellement ce qu'il s'était passé, même si le paysage alentour était un indice en soi. L'homme musclé tentait de calmer les personnes qui nous entouraient, mais face aux exclamations et aux paroles qui commençaient à fuser, je ne pus m'empêcher de réagir à mon tour.
Je me redressai d'un coup, et foudroyai du regard toutes les personnes qui continuaient de fixer Aaron comme s'il était un monstre.

-Bordel, mais vous n'avez rien de plus intéressant à faire ?! Il a déjà tout perdu, vous croyez qu'il a besoin de ça en plus ?!

Mon coeur s'agitait. Il allait falloir que je me calme si je ne voulais pas tous les cramer. Surtout le père d'Aaron.
Je me baissai à nouveau vers Aaron. Il semblait comme ailleurs, perdu, déboussolé. Instinctivement, je pris sa main dans la sienne.

-Viens, relève-toi. Partons d'ici. On va rentrer, d'accord ? On va rentrer.


Je sentis alors quelque chose d'étrange, et réalisai que sa puce, dans son oreille, avait grillé. Dans un geste doux, je la lui retirai. Heureusement que je m'étais améliorée en anglais...


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##   Lun 2 Mar 2015 - 19:20
Aaron Eran

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Fermer les yeux. Ne plus voir ce monde affreux. Ces tombes ternes. Se boucher les oreilles. Ne plus entendre les pleurs. Les cris. Les encouragements. Et se couper toutes sensations. Ne plus sentir l'herbe mouillée. Le fin crachin de pluie. Le chaud. Le froid. La peine. La douleur... Mais ce n'était pas de l'avis de quelqu'un. Se crispant, l'adolescent n'émettait plus aucun bruit et faisait tout pour rester roulé en boule. Se faire le plus petit pour ne plus jamais blesser quelqu'un. Mais ce quelqu'un était plus fort et réussit à l'asseoir. A lui dégager les mains des oreilles...
- Hey, hey, hey, qu'est-ce que t'es en train de faire ? Restes ici, mini-portion, hein. Allez, ouvre les yeux, regardes moi. Regardes moi.

La poigne qui enserre ses mains lui fait mal, mais il l'ignore. Il la cherche même en serrant plus fort les paupières. Ne pas les rouvrir, ne pas revoir ce monde, ne pas revoir la réalité. La poigne se déplaça jusqu'à ses épaules et le secouèrent doucement.
- Claques pas, elle arrive...

Il en avait plus à rien à faire. Qu'est-ce que ça changeait maintenant ? Pourquoi lui, l'enfant non voulu, avait le droit de revoir les parents alors que son frère, celui qui avait passé toute sa vie à les chercher, n'en avait pas eut le temps ? C'était injuste. Horrible. Intolérablement. En plus d'avoir fait fuir les parents, de par sa naissance, il avait aussi causé la mort de son frère en l'engueulant. C'était horrible... Pourquoi avait-il le droit de vivre alors qu'il l'avait le moins mérité ? Il n'avait même plus envie de souffrir... Sa tête tomba en avant, s'arrêtant contre ses genoux alors que ses mains revenaient boucher ses oreilles. S'enfermer dans sa petite bulle et voilà. Il n'y aurait plus jamais de problème.
Il eut l'impression qu'on lui parla, mais n'y fit pas plus attention que ça, surtout que ça n'avait pas l'air d'être de l'anglais.
En proie à une crise de souvenir ses mains attrapèrent des mèches et les tirèrent alors que tout son corps se recroquevillait, se crispait... Il ignora le brusque vacarme qui s'éleva, il n'en avait que faire. Il étouffait dans ses souvenirs, s'y noyait doucement, y brûlait à petit feu. Il voulait s'enfuir, ne plus avoir affaire à eux, mais cela signifiait affronter la réalité. Non... Il ne voulait pas choisir. Soudain, une surface douce et chaude se glissa contre sa main et le tira de sa torpeur. Ses yeux s’ouvrirent brusquement alors qu'il inspirait douloureusement. Ses doigts se refermèrent sur ce qui semblait être la main d'une autre personne alors qu'il s'y raccrochait. Comme à une bouée, pour échapper au flot de souvenir... Mais il se retrouva confronté à la réalité : la mort de son frère, des Rockwell, des regards... Alors ses yeux bleus paniquent, cherchent un échappatoire, une issue, une porte de secoure, et finissent par en trouver un. Mitsuki.
- Mitsu, gémit-il faiblement.

On aurait dit la plainte d'un enfant. Sa seconde main lâche ses cheveux pour aller rejoindre la première et il tenta de s'y cacher. Comme un enfant derrière les jupes de sa mère. Parce qu'il la croit capable de le défendre de tout et n'importe quoi...
- Naaron, fit Marya en se hissant sur la pointe des pieds pour regarder par-dessus l'épaule de la Master. 'sont cool tes supers-pouvoirs, ces gens sont méchants, faut pas pleurer...

Disait la petite avec les yeux aux bords des larmes. Mais Aaron ne le voyait pas, il était crispé contre la main de Mitsuki. Elle continua mais pour l'adulte.
- Vous allez être gentil avec lui ? Il est méchant quand il est triste...
- Oust, marmonna l'adolescent en se décrispant.
- Vous voyez ! Naaron câlin.
- Non.
- Naaron câlin !

L'adolescent se recula, lâcha prise et détourna la tête. Il ne voulait pas donner de câlin, il ne voulait pas non plus en recevoir et sa petite peste de demi-soeur n'allait pas le lâcher avant.
- Tu vas aller avec la vieille ?demanda-t-elle en lui faisant un câlin de force. Alors j'ai droit à un câlin, même deux !
- Lâches moi...

Il n'osait pas lever les mains. Faire le geste qui l'aurait repoussée. Pourquoi ? Parce qu'il ne voulait plus faire de mal à personne, il ne voulait plus les blesser par ses paroles, involontairement...
- S'il te plais...

... il ne voulait pas non plus fondre en larme contre elle...
- Aaron...

... ni lui faire du mal.
- Câlin.

Il finit par céder. Se glissant contre lui, la petite fille lui accorda un sourire où ruisselait quelques larmes.
- Je dessinerai plein de chose pour que tu retrouves le sourire, parce que... parce que...

Il la serra contre lui, se contenta de tourner la tête sans répondre. Il savait de quoi elle voulait parler, mais il ne ressentait plus rien. Il était... vide.
- Oust maintenant.
- Tu es mouillé.

L'adolescent ne répondit rien, se contentant de la laisser faire. Le regard baissé au sol pour ne pas voir ceux des autres, ni même celui de Mitsu, ça devait être étrange. La petite princesse tout en noir lui colla un immense bisou sur la joue avant de s'enfuir en lui disant :
- Je mettrai plein de rose !

Aucun sourire ne s'esquissa sur son visage, il n'eut même pas l'envie de rire. Se contentant de baisser la tête alors qu'elle s'éloignait. Maintenant, il allait vraiment être seul... Elle était partie à contrecoeur, lui laissant une horrible impression d'abandon. Ce n'était pas ça, n'est-ce pas... ? Il n'était pas en train de l'abandonner, c'est faux. Bien sûr que c'était faux, il n'allait quand même pas faire ça, hein ? Sa gorge se serra un peu plus. Bien sûr que c'était faux, il n'était pas en train de le faire, elle avait quelqu'un pour s'occuper d'elle, et puis, c'est pas comme si un jour ils avaient étés proches. Mais vraiment proche, comme il l'avait été avec Ak...
- On... chuchota-t-il en serrant son sac contre lui. On... pourrait aller à l'Ancienne Terrae ?

Serrant un peu plus fort son sac, comme si elle aurait essayé de lui piquer, il ajouta sans lever les yeux :
- Il y a été...


##   Mar 3 Mar 2015 - 16:38
Mitsuki Hojitake

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Aaron se raccrocha à ma main, comme si j'étais sa seule échappatoire possible. Un étrange sentiment me traversa. En fait, c'était idiot... Mais j'avais souvent été dans la détresse. Je m'étais battue, j'avais changé, grandi. Mais au final, je n'étais toujours restée focalisée que sur moi... Je n'avais jamais été vers les autres, semble-t-il. Puisque cette poigne, je ne la connaissais pas. Je n'avais jamais répondu à la détresse d'autrui... Et cela me déstabilisait aujourd'hui.

La petite fille que j'avais remarqué tout à l'heure s'approcha. J'avais cru qu'elle avait peur, mais elle avait surtout été impressionnée. Un peu trop même. Mais après tout, les pouvoirs de Terrae n'étaient plus vraiment un mystère. J'imagine que ce n'était plus dangereux de se téléporter en pleine rue... J'exagère.

Elle débordait d'énergie, mais cette énergie semblait... Forcée. Comme pour nier, surmonter le malheur. Passer au dessus. Elle semblait proche d'Aaron. Après plusieurs tentatives, elle obtint enfin son câlin. Tout deux pleuraient, et moi, je ne me sentais pas à ma place.
Par instinct, je détournai le regard. Ce moment n'appartenait qu'à eux. Je n'avais pas à briser leur intimité par mes regards indiscrets.

Après plusieurs promesses, l'enfant s'éloigna d'Aaron, les yeux encore humides. Je jetai un léger coup d'oeil à l'homme qui s'était occupé d'Aaron avant que je n'arrive. Et puis, je tournai les yeux vers l'endroit où se trouvait le père d'Aaron. Etait-il encore là ? Ou en avait-il profité pour fuir ?

Je n'eus pas le temps d'avoir la réponse, car Aaron m'interpella et je tournai la tête vers lui. Si moi je comprenais tout ce qu'il disait, ça n'allait plus être son cas lorsque moi je parlerais. J'aurais du être beaucoup plus attentive lorsqu'Allen m'aidait à apprendre mon anglais.

Je décidai finalement de hocher la tête, m'autorisant un léger sourire triste et désolé. Je n'avais pas tout bien suivi, en réalité. Qui était ce "il" qui avait été à l'Ancienne Terrae ? Je n'avais pas la réponse, mais je savais que le moment était malvenu pour le lui demander. Si l'information devait venir jusqu'à moi, elle le ferait au moment venu.
Je jetai un dernier regard vers la petite fille, ainsi qu'à l'homme musclé. D'un signe de tête, je le remerciai, avant de faire signe à Aaron de s'éloigner. Nous n'avions plus rien à faire ici. Et avant de se téléporter, il fallait au moins que nous nous mettions à l'abri des quelques regards qu'il restait. Je ne voulais pas créer un problème d'envergure internationale.

Doucement, je posai une main sur l'épaule d'Aaron, et lui offris un sourire doux avant de fermer les yeux. Je me concentrai sur l'Ancienne Terrae. Que je ne connaissais pas. Mais la téléportation ne vous a-t-elle jamais surprise ?

J'ai pensé à Maman, et à Papa. A cet endroit merveilleux. J'ai chassé de mon esprit ce laboratoire dans lequel j'avais été cherché Aaron, laboratoire que ces pourritures de scientifiques avaient bâti sur cette île fantastique où s'était épanouie cette Ancienne Terrae. Je me fiais à mon imagination, à tout ce que j'avais pu lire dans les livres, à ce qu'on m'avait raconté, aux descriptions de Gaetano.

Nous atterrîmes dos au laboratoire, qui était resté vide et détruit. Devant nous s'étendait cet univers magique que j'avais tant rêvé de découvrir un jour. De grandes tours épousaient les nuages qui défilaient dans le ciel. Cinq tours étaient dressées, chacune rappelant la couleur d'un élément auquel je n'étais pas étrangère. Tout semblait intact, comme si la vie n'avait jamais cessé de prospérer. La nature avait commencé à prendre le dessus sur les bâtiments. Du lierre avait enveloppé le bâtiment principal. Quelques plantes étaient déjà en fleurs, et le soleil au loin se couchait lentement, laissant flotter sur la mer qui nous bordait l'île une lumière orangée. Les arbres commençaient déjà à récupérer leurs feuilles. Une aura puissante me submergea, et je sentis que ce paysage merveilleux était bel et bien cette Ancienne Terrae.

-Here we are...
soufflai-je.


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##   Mar 3 Mar 2015 - 19:32
Aaron Eran

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Aaron voulait pleurer. Comme un gosse. Mais il n'y arrivait pas. Il n'y avait simplement plus rien, c'est comme s'il avait perdu ses sentiments quelques parts. Qu'ils s'étaient égarés. Ou qu'on lui avait volé. Pour le laisser comme ça, il n'arrivait même plus à penser, à suivre une ligne précise pour aboutir à quelques choses. Les mots s'accrochaient pour former un début de phrase avant de s'effondrer brutalement, en ne laissant absolument aucun souvenir. Son regard s'était fait un peu plus vide et, comme si le désespoir du monde, de son monde, lui pesait sur les épaules, il ne releva pas la tête lorsqu'il sentit une pression sur son épaule. A quoi bon ? A quoi cela servirait ? A voir un regard plein de pitié ? De tristesse ? Ses yeux lui piquaient comme s'il allait pleurer, mais rien ne voulait venir... Il sentit comme un léger coup de vent, puis tout changea. Ce n'était plus la même herbe glacée, ni même les mêmes bruits. Ici, c'était nettement plus silencieux. Plus apaisant... Alors il leva la tête en même temps que la voix de Mitsuki se faisait entendre. Nous y sommes...
Nous y... sommes ?
Où ?
L'adolescent ne comprenait pas. Toutes cette végétations, cet abandon, ces tours de couleurs, c'était ÇA, l'Ancienne Terrae ? C'était ÇA l'endroit où son frère avait vécu pendant tant de temps ? Avec le peu de logique restant, dans la grande tour bleue ? Pourquoi... tout cela lui paraissait terne ? Il ne comprenait pas, pourquoi cela ne collait-il pas avec l'image qu'il s'en faisait ? Pourquoi ça avait l'air tellement... différent ? Pourquoi avait-il voulu venir ici ? Il n'y avait rien à faire, personnellement, sauf... le sac. Les jambes en coton, il se releva. Ses entrailles étaient nouées et il avait l'impression qu'il allait vomir à n'importe quel moment. Pendant quelques secondes, le paysage tangua brusquement et les tours semblèrent se confondre. Mais tout redevient rapidement normal, lui laissant seulement une sale impression de tournis. Il... voulait rentrer. Rentrer se cacher dans sa chambre, et tout oublier mais... il ne pouvait pas. Pas avec l'urne dans son sac. Pas avec ce qu'il y avait dedans. Il inspira difficilement alors qu'il tentait de repousser la crise.
- Je... Je vais juste déposer l'urne, réussit-il à articuler en pointant la tour bleu.

Son frère y avait grandi, c'était donc normal qu'il y repose, non ? Du moins, dans la pensé de l'adolescent, ça l'était. Sans atteindre la réponse, il s'avança. Gardant toujours la tour en vue, il progressa à travers la végétation, se fermant à tout ce qui se passait autour de lui, allant même jusqu'à ignorer ses propres pensées. S'il le faisait en automate, s'il ne pensait à rien, ça irait beaucoup mieux, il ne paniquerait pas, il ne paniquerait plus. Il ne se perdrait pas dans la forêt qui l'entourait. Il ne serait pas tenté par les autres tours. Il ne serait plus en proie à ses terreurs. Quand il y arriva, le soleil avait disparu et ses dernières rayons éclairaient pauvrement son chemin. La tour donnait sur une sorte de falaise, sur la mer. Ça devait être une vue parfaite d'en haut, non ?
Il fit glisser la sangle sur son épaule pour mettre son sac en face de lui, en sortie l'urne, la posa, l'ouvrit et détourna la tête avant de se redresser. Il ne restait que ça. Que des cendres. Pourquoi ? Pourquoi avait-il été brûlé et non enterré ? C'était affreux... L'adolescent tenta de reculer, de se soustraire aux cendres mais... C'était son frère ! C'était tout ce qu'il en restait ! Et... Et...

Complètement démoli, il s'effondra en pleurant.
Et il ne voulait pas le quitter. De chair ou de cendre, c'était son frère ! Il ne voulait pas se retrouver sans son frère. Se retrouver tout seul...

Parce qu'il serait perdu pour de bon.
Parce qu'il serait seul.
Parce que...

Tout tremblant, il se recroquevilla contre l'herbe fraîche. Il avait tellement mal... Il voulait son frère et rien d'autre. Pourquoi ça s'était passé comme ça ? Pourquoi lui avait-on laissé le voir, si c'était pour le lui arracher quelques instants, plus tard ? Pourquoi avait-il si stupidement espéré ? L'adolescent pleurait comme un gosse. Parce qu'il n'avait pas de mot pour décrire sa douleur, qu'il n'avait plus aucune once de pouvoir pour se vider, parce qu'il ne savait pas comment faire disparaître cette douleur. Comment combattre ce poids sur son coeur. Comment le faire disparaître. Comment réussir à respirer de nouveau. Tout ça, il ne le savait pas.... Et maintenant, il se retrouvait à devoir le gérer alors qu'il l'avait toujours évité. Et autant dire qu'il n'y arrivait pas du tout. Il se laissait submerger, s'y noyer, s'y perdre. Après tout... qu'avait-il a gagnait s'il se battait ? Il en avait assez... Il s'était battu pour retrouver son frère et tout ce qu'il avait obtenu, c'était sa perte. Alors non. Il ne voulait plus se battre, pas si c'était pour que les choses recommencent de cette façon. Non, non non.

Il n'osait plus toucher à l'urne. Comme si, le moindre contact l'aurait brûlé. Comme si, les cendres se seraient changées en son frère et l'auraient enfermé avec dans l'urne. Il avait peur d'être en proie à des hallucinations, peur de se perdre dans son imagination, peur de tout. La peur au ventre, la peur lui serrant le ventre, le coeur, le faisant pleurer comme un gosse, le paralysant... Il tourna le dos à la boite. Ne plus la voir...
- Je veux rentrer, gémit-il en se recroquevillant, je veux rentrer...


##   Mer 4 Mar 2015 - 20:03
Mitsuki Hojitake

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Aaron m'indiqua qu'il allait déposer l'urne, sous-entendant qu'une fois cela fait, nous pourrions partir. J'étais déçue, mais je comprenais, aussi hochai-je la tête en signe d'acquiescement. Je n'avais aucune idée de... qui se trouvait dans l'urne, si je pouvais le formuler ainsi. Toujours en était-il que ça avait dû être une perte atroce pour Aaron. Pendant un instant, je me remémorai cette conversation que nous avions eu. Je revenais d'un cimetière, et Aaron tenait une urne. La journée était loin d'avoir été agréable pour lui. J'avais vu son père. Ce n'était donc pas lui qui était mort. D'autant que s'il était mort, je ne suis même pas sûre que ça aurait affecté Aaron. En revanche, un étrange pressentiment me prit lorsque j'observai plus attentivement son visage. Il m'avait parlé de son frère... Son frère. Est-ce que ce qu'il se trouvait dans l'urne était tout ce qu'il restait de lui...? Une boule se forma dans mon estomac.
C'est alors en silence que je le suivis, observant la grandeur de celle qui fut l'ancêtre de notre Terrae actuelle. Tandis que je marchais à travers la verdure et les murs de pierre, je remarquai quelques inscriptions et autres graffitis sur les murs de ce qui avait du être la cour. Un petit sourire perça sur mes lèvres, malgré le calme qui régnait. Est-ce que Maman ou Papa avaient écrit certaines de ces choses ? Ils avaient vécu ici... J'avais encore du mal à la réaliser. J'aurais tant aimé connaître cette fameuse Terrae lorsqu'elle rayonnait encore.
Marchant toujours sans un mot, nous arrivâmes à côté de la tour bleue, la tour des Eaux, et Aaron se dirigea vers la falaise. Je restai légèrement à distance, le laissant seul.
Je pensais alors à Kakeru, mon cousin. C'est ici qu'il aurait vécu, n'est-ce pas ? Plusieurs souvenirs me revinrent à l'esprit, et je songeai, bercée dans cet univers, à tout ce qu'on m'avait raconté sur cet endroit. Je repensais à l'histoire de ces lieux, aux originels, à ce mythe sur cette femme qui avait été gelée et ressuscitée. Une étrange sensation s'empara de moi alors que je récitai intérieurement leur nom. Aria, Zane... Philos. Philos, le directeur de cet endroit. Ce nom ne m'était pas inconnu, mais j'étais bien incapable de me souvenir d'où est-ce qu'il me venait.
Je revins à la réalité lorsqu'Aaron se tourna face à moi, dos à l'urne, des larmes ruisselant sur son visage. Sa tristesse me noua douloureusement la gorge, et je m'approchai de lui.
Ma bouche s'ouvrit, mais je la refermai. J'avais déjà un mal fou à trouver les mots en japonais, alors en anglais, ce n'était même pas envisageable. Finalement, je posai une main sur son épaule, geste que j'espérais réconfortant. J'essuyai maladroitement les larmes qui coulaient sur ses joues, avant de m'approcher de l'urne. Je m'accroupis, et la pris dans mes mains.
Doucement, je me tournai vers Aaron et lui fis signe de me rejoindre. J'ouvris délicatement la boîte, comme si le moindre geste brusque allait la briser -ce qui était stupide, étant donné la rigidité du métal qui enveloppait les cendres. J'attendis qu'un courant d'air se lève, et alors je levai les bras, et laissai les cendres s'envoler vers l'horizon, rejoignant l'océan. Le spectacle dura plusieurs minutes, durant lesquelles ni Aaron ni moi ne dirent un mot. Finalement, je me redressai et offris une main à l'adolescent pour l'aider à en faire de même. J'ouvris la bouche, la refermai, cherchant mes mots.

-It's ok Aaron. We're coming back.

Sans que je ne sache pourquoi, probablement par instinct, je passai une main dans ses cheveux.

-It will be fine.


Je lui souris, et laissai glisser ma main jusqu'à son épaule.

-Let's go home.


Mon anglais était maladroit. Je n'avais pas la certitude d'exprimer tout ce que je désirais dire. Mais le coeur y était.
Je fermai alors les yeux. La téléportation du retour fut bien plus facile. Mais tout de même, à l'instant-même où nous quittâmes cet endroit, je réalisai enfin pourquoi je connaissais ce nom, "Philos", ancien directeur de cet endroit et l'un des trois originels.
Ce n'était personne d'autre que mon oncle. Le frère de Maman. Le père de Kakeru.
Alors que nous disparaissions, un léger grésillement résonna dans l'air, et nous arrivâmes enfin à Terrae.

HRP : Je te laisse décider de l'endroit où Mitsuki les a téléporté ! La seule chose est que ça ne peut pas être dans la chambre d'Aaron, ou devant sa porte, car elle ne connait pas l'endroit >< (et non, Mitsu n'est pas psychopathe, elle ne va pas vérifier où habitent toutes les personnes qu'elle rencontre !)


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##   Jeu 5 Mar 2015 - 19:02
Aaron Eran

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Aaron Eran
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- Je veux rentrer...

Ses lèvres formaient cette phrase sans qu'aucun son n'en sorte. Il la répétait comme si ça allait vraiment l'aider, comme si le fait de la répétait allait vraiment le faire rentrer chez lui. Il ne cherchait même plus cet endroit, ce "chez lui" puisqu'il n'en avait plus. Il avait tellement mal... Les mains crispées contre son t-shirt, à l'endroit où devrait se trouver son coeur, il gémissait silencieusement. Il avait tellement crié, pleuré, que plus un son ne sortait maintenant. Tremblant comme un chiot, il serait volontairement resté au sol. Allongé là, dans l'herbe fraîche, tout près de son frère... Mais il ne pouvait pas. Malgré ses yeux emplis de larme, il vit Mitsuki s'approcher de lui. Pensant stupidement qu'il pourrait se réfugier contre elle, il s'assit. Mais il eut seulement droit à une petite tape sur l'épaule. Les larmes coulèrent de plus belle alors, elle les essuya maladroitement, mais il y en avait tellement que ce fut sans grand effet. L'impression de suffoquer revient alors qu'elle s'éloignait.
- Pars pas...

Encore une fois, absolument aucun son ne sortit alors qu'il tendait les mains pour essayer de la rattraper. Elle avait beau être une inconnue, elle était son pilier pour le moment. La seule adulte... Il se retourna, sans se lever, avec toujours l'idée absurde de s'accrocher à elle mais quand il la vit avec l'urne dans les mains, il se crispa. Ramena sa main à lui, si... si... si elle pouvait la tenir, ça signifiait que tout était réel ? Que c'était les restes de son frère, que les Rockwell étaient morts, qu'il se retrouvait vraiment tout... seul ?
- Non, non, non...

Pas un seul son... Ses lèvres s'agitaient alors que les cendres se dispersaient. Il les regardait s'envoler, les yeux écarquillés de terreur et d'incompréhension. Les larmes cessèrent de couler, en même temps que l'air d'arriver à ses poumons. Baissant la tête et tentant d'inspirer maladroitement, il haletait silencieusement en fixant le bout de ses chaussures. Ignorant les paroles de Mitsuki. Et sa main. Enfin... jusqu'à ce qu'elle la passe dans ses cheveux. L'adolescent releva la tête, un peu incrédule. "ça ira" Ses lèvres se mirent à trembler, comme s'il était de nouveau sur le point de pleurer. "ça ira" Oh comme il aurait aimé que ça aille bien. It will be fine...

"- T'inquiètes pas, Aaron, tout ira bien. Je reviendrai, comme à chaque fois... Alors arrête de pleurer." L'adolescent ramena ses genoux contre lui et recula. Il était trop obnubilé par le souvenir de son frère pour avoir fait attention à la téléportation. Il le lui disait à chaque fois qu'il repartait en mission. Il se recula jusqu'à sentir une surface dure contre son dos, puis il entoura ses genoux de ses bras et posa la tête contre. Il lui semblait avoir vu une immense porte. La même que celle du bureau de la directrice. Il s'était réfugié sous quelque chose, le bureau peut-être, ou une chaise. Il était aussi complètement trempé et tremblait autant de froid que de peur mais, tout cela, lui importait peu. La réalité le heurtait avec une telle brusquerie qu'il avait du mal à l'encaisser, essayant de la fuir en s'enfermant des ses pensées, mais c'était peine perdue.

Il lui sembla entendre des gens se parler, s'interpeller. A moins que ce n'était que ses pensées... que des hallucinations causées par la douleur, la fatigue et le manque de sommeil. Ils semblaient s'engueuler, se crier dessus. Ou alors ils se vantaient... Il ne savait pas. Puis, il n'y comprenait rien de rien... Du moins, jusqu'à ce qu'il croie discerner son prénom, alors, il releva doucement les yeux...


Hrp > Dans le bureau d'Hideko ça te va ? J'ai pensé à là-bas comme ça Mitsuki pourrait leur montrer qu'elle a été capable d'aller le chercher. Tu peux même répondre avec Hideko, si tu veux :3 Si y ça te dérange je peux toujours changer.


##   Ven 6 Mar 2015 - 10:31
Mitsuki Hojitake

Personnage ~
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Mitsuki Hojitake
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Humeur : EXCELLENTE !

HRP : Pas de souci, c'est très bien :3 Par contre, je vais jouer directement Hideko dans mon post avec Mitsu, parce que j'ai pas le courage de faire deux posts en changeant de compte >< Mais au final, ça revient au même donc c'est bon :3

Nous arrivâmes finalement dans le bureau de la directrice. Aaron semblait terriblement mal, et le voir ainsi me serrait le coeur. Qu'est-ce que je pouvais faire ? J'avais cette sensation d'avoir manqué quelque chose. Pendant quelques secondes, ces quelques secondes à peine où le bureau était resté vide -tout le monde se trouvant en salle des Masters- j'avais eu cet affeux sentiment d'être responsable de l'état actuel d'Aaron. J'aurais pu faire quelque chose pour arranger ça. J'aurais du. Mais quoi ? Cette question resta sans réponse, et la porte s'ouvrit à la volée.

-Il est là !


Je me reculai légèrement, restant dans le mutisme tandis qu'Hideko, Ryu et Tomoe arrivaient, accompagnés d'un autre Master que je ne connaissais pas. Hideko tenta de s'approcher de l'adolescent, calme, douce, comme à son habitude, et Ryu se tourna vers moi pour me questionner, mais je ne compris pas ce qu'il me racontait. Instinctivement, mon regard s'était tourné vers Tomoe, qui me sourit doucement. J'avais besoin de calme, là, maintenant, comme cet enfant -si je pouvais le qualifier ainsi. Mais tous étaient si bruyants. Si...
Finalement, ma voix s'éleva dans le capharnaüm.

-Stop. Ca suffit, chut. Je vous en supplie, faites moins de bruit.

Je jetai un regard autour de moi, et utilisant rapidement mon pouvoir de Tonnerre, je repérai l'endroit où Hideko rangeait les puces. Je m'approchai du tiroir, l'ouvris, et en saisis une avant de rejoindre Hideko, et d'un geste du regard, lui demander de s'écarter pour m'accroupir face à Aaron. Planqué sous le bureau, il semblait en pleine crise d'angoisse. Derrière moi, j'entendis la voix douce de Tomoe s'élever pour proposer à Ryu et Hideko d'envoyer quelqu'un chercher Norah, l'infirmière en chef de Terrae.
Dans un geste lent, j'approchai ma main du visage d'Aaron, et tentai de lui faire relever la tête pour qu'il me regarde. Je ne m'étais jamais retrouvé dans ce genre de situation, et vous savez quoi ? Les masters ont beau avoir techniquement plus d'assurance, ont beau être plus "doux", plus réconfortants par nature. Si ça avait marché pour moi jusque là, si j'avais eu cette impression d'être Master lorsque j'étais partie rechercher Aaron... Là, je tremblais. Et j'étais loin d'être sûre de moi.
Doucement, je tentai de replacer la puce dans l'oreille d'Aaron. Je lui souris tristement.

-Excuse-moi Aaron d'être arrivée si tard. De ne pas avoir suffisamment parler. Excuse-moi aussi pour mon comportement lorsque nous nous sommes rencontrés ; même si ce n'est vraiment pas le moment. Excuse-moi pour mon anglais bancal aussi... Excuse-moi pour tout.

Je ramena ma main vers moi, posai les deux à plat sur mes genoux.

-L'infirmière va arriver, d'accord ? Je sais que tu vas bien mais... Je crois que c'est dans les règles. Ils veulent s'en assurer.

Vous allez me moquer, et je le sais parfaitement. Mais la seule chose que j'avais envie de faire en fait, c'était de le prendre dans mes bras. Parce que je ne trouvais pas les mots, que j'étais désespérément nulle pour ça. Le social et moi, ça avait toujours fait deux, et ça le ferait toujours, Master ou pas. Je n'étais pas douée pour réconforter les gens, et mon entourage le savait. Jamais, jamais personne ne venait me voir lorsque ça n'allait pas. Une seule personne l'avait fait. Matthew. Et maintenant, il n'était plus là.
Mon coeur se serra un peu plus, et je tendis une main devant moi, quasiment sûre qu'il ne la saisirait pas.

-Allez viens. Redresse-toi Aaron. On va affronter ça tous les deux, d'accord ?

Derrière moi, débordant de douceur, avec cette tendresse propre à une mère, cette voix cristalline, Hideko éleva la voix :

-Viens Aaron. Désormais, tout va bien se passer. Malheureusement, nous ne pourrons pas effacer le passé... Mais nous continuerons à t'ouvrir nos bras. A t'aider de toutes les manières qu'il soit. Nous serons là pour toi, à n'importe quel moment, à n'importe quelle heure. Nous serons toujours là pour toi.


J'aurais aimé avoir cette voix. Avoir plus confiance en moi aussi. Car même si j'avais finalement réussi à le ramener... J'étais bien loin d'être fière de moi. Aurais-je dû l'être ? Fière de moi ?


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