Allongée la tête dans les étoiles à moitié étendue sur ce dédale de brume noire oui le bonheur me fait si peur comme une vapeur elle prend de l'ampleur. C'est à moitié vidée que je la vois encore danser devant moi emmêlée dans ses propres anneaux d'orchidée, cette petite idylle qui me guette tant j'ai tellement envie de m'y imprégner, m'y enfermer tant qu'elle sera encore là toute prête. Cette petite étincelle qui voudrait tant me rejoindre elle me poursuit continuellement comme si elle me murmurait 'tu n'as rien à craindre'. Elle est pimpante elle pétille de vie elle veut la partager avec moi, son amie, sa fidèle aimée elle est si douce, elle me suit sans le moindre bruit. Belle comme tu es belle petite idylle sur ta petite île. Belle la vie est belle mais qu'on ne doit pas surtout froisser... [song end]

Je fais une pirouette, puis un tour sur moi-même amusée par mes propres pensées imprégnées de folie, j'ai envie d'aimer, envie de rire à la première parole du premier inconnu que je croiserais... Même si je parais encore plus étrange que je ne le suis déjà. Je suis heureuse tout simplement, cette petite luciole idyllique s'est emparée de mon coeur... Et je continue à me trémousser dans les couloirs sautillant comme un cabri dans les longs corridors de l'école transportée par cette mélodie merveilleuse. Elle me distribue de l'énergie dans les oreilles comme si je n'en avais pas assez comme ça ♥. Je m'amuse tellement que j'en ignore royalement les regards interrogateurs de mes camarades, certains me fixent amusés, mais au final je m'en fiche pas mal, il peuvent penser ce qu'ils veulent. J'ai une cascade de couleurs en guise de chevelure j'aimerais tant envoûter un beau mâle avec elle. Elle fait partie de moi sans elle je ne peux pas être celle que je suis aujourd'hui tout comme ces éclairs qui me parcourent je les sens circuler dans mes veines, ils se débattent pour sortir...

Continuant de tourbillonner comme une petite toupie tel un éclair multicolore, je m'évanouissais dans mes songes repensant à ces histoires d'initié de master et d'étoiles. J'ai beau être censée une humaine normale je la sens bien cette énergie qui fait tout pour sortir de mon corps, je le sens bien qu'elle voudrait bien que je la manipule, mais pour le moment je dois me montrer patiente. Mon regard fila vers la fine pluie qui tombait dehors, quel temps désolant, cela ne donne vraiment pas envie de mettre un pied dehors... Je m'arrêtais de danser puis retirais mes écouteurs argentés Hatsune Miku, croisant les bras me mettant face à la fenêtre. Mes iris prune parcoururent la cour noyée par les larmes du ciel tandis que les rares élèves qui se promenaient dehors avaient un parapluie certains plus fous profitaient de la pluie pour s'amuser avec leurs pouvoirs, sûrement des affinité eau... Comme cela doit pouvoir être cool de pouvoir utiliser nos pouvoirs à notre guise, une once de tristesse me traversa telle un doux vent mélancolique, impatient qui n'attendait que de pouvoir s'exprimer. Parfois il m'arrivait de m'adresser à cette énergie en moi comme si c'était une partie de moi, une personne :

- Courage ma belle... me murmurais-je en resserrant mon pendentif en cristal en forme d'éclair offert par ma tante avant mon arrivée à l'école.

Je soupirais puis m'accoudais à la fenêtre continuant d'observer les autres élèves un peu déçue. Et moi qui pensais que tout arriverait tout cuit, comme une pizza qu'on a commandée...

Comme le temps passe ! Hero a été admis en cours par certains professeurs, bien sympathiques. J'ai repris le train-train des cours, la routines des devoirs. Je me suis même fait quelques amis lointains, avec qui je m'assois en cours. Qui me filent les devoirs quand je rame ou que je suis malade. Ou que je sèche. Héhé, oops. Bref, les devoirs sur table de plus en plus durs se succèdent et je finis par m'extirper de cet "enfer". Hero me suit, la langue pendante, créant comme toujours des réactions partagées parmi les élèves. Certains me regardent comme si j'étais un clodo. Normal, j'ai une housse de guitare défoncée dans le dos, des dreads jusqu'au milieu du dos et comme seuls vêtements, un sarouel sable et une T-shirt noir sans manches. Et j'ai un toutou aux basques. Enfin, toutou... Hero est un loup, mais tout le monde le prend pour un chien et je pense que c'est mieux pour lui. Le mythe du dévoreur d'humains et d'animaux est dans toutes les civilisations.

Je sors une clope et je l'allume. Comme toujours je pense à Joyce. Elle aurait hurlé de me voir fumer comme ça. Je laisse échapper un sourire. Deux camarades font un bout de chemin avec moi. Dehors ? Il pleut. Je n'ai jamais rien eu contre la pluie, mais maintenant que j'ai mes pouvoirs, je l'aime d'autant plus. Ca doit être ça d'être un Eau. Enfin, voilà. Ma vie est passionnante, je sais, je sais. Mes camarades me disent au revoir, ils vont jouer au basket pour le moment de le pause. Moi, je suis tout seul. J'envisage d'aller voir Joyce alors que je les salue en riant. Je ne regarde pas devant moi, comme à mon habitude et je trébuche et... M'étale sur Hero qui me lâche un glapissement de... de loup quoi. Je lève les yeux. Génial, je suis aux pieds de quelqu'un et ma guitare lui est tombé sur les pieds...

Vlouf, j'ai entendu un vlouf. Je ne sais pas d'où ce bruit venait mais il m'a interrompue pendant que je cogitais, comme si quelqu'un m'avait tirée de force dans le monde réel. C'est pourtant si agréable de rêvasser comme cela pendant de longues heures et puis pour une fois que je reste tranquille au même endroit plus de 10 minutes il faut qu'on vienne m'embêter. D'ailleurs je n'ai toujours pas repéré mon perturbateur, j'ai regardé par la fenêtre il n'est pas dans la cour et puis de toutes façons le son était trop proche pour que ça vienne d'aussi loin. Ce Vlouf commence à me perturber un peu quand même, ne pas en trouver sa source m'agace, qui es-tu monsieur Vlouf ? Bon c'est une caméra cachée c'est ça ? Je lève le nez vers le plafond pour vérifier l'éventuelle présence d'une caméra mais il n'y a rien. Rien du tout !Que nenni !Rha ça m'énerve !S'il vous plaît arrêtez, si c'est une blague elle est de mauvais goût... N'empêche la blague Vlouf on me l'avait encore jamais faite. Je souris amusée de ma propre bêtise puis baissais le regard et remarquais enfin la présence d'un jeune homme accompagné d'un loup absolument magnifique. Moi j'étais dans mon uniforme habituel dans les tons de bleu ciel avec ma jupe plissée, ma chevelure multicolore détachée, j’effleurais mon pendentif en crystal jaune en forme d'éclair, je serais courageuse tata !Je me mis à rire un peu puis me penchais et tendis une main vers le pauvre jeune homme qui devait commencer à désespérer... Je l'aidais à se relever souriante :

- Rien de cassé ? Désolée je croyais que le Vlouf que tu as fait en tombant venait d'un autre endroit."

Je le détaillais du regard tout en parlant, de longues dreadlocks détachées couleur acajou, je redressais mes lunettes d'aviateur rétro sur le haut de mon crâne m'en servant comme d'un serre-tête puis plongeais mon regard dans ses yeux bleus azur. Quel regard envoûtant....  Il était habillé d'un tee-shirt noir j'admirais son compagnon à poil admirative :

- En tout cas ton loup est vraiment splendide... J'avais envie de sécher quelques cours mais je crois que je viens de me faire prendre, c'est en voulant me tirer par les pieds que tu t'es retrouvé en bas des miens ?"

Lui demandais-je en croisant les bras un sourire malicieux aux lèvres, puis je me mis à rire de ma propre blague comme une imbécile, sympa comme première approche.... Ah là là Alo' tu les fais toutes. Allez pour une fois aie l'air d'une vraie fille du moins essaye. Je ramassais la guitare qui était tombée sur mes pieds puis lui la tendais, je n'y avais même pas fait attention tiens...

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La jeune femme qui se tenait devant moi chercha l'origine du bruit de ma chute. Je levais le nez et... Oh merde (pardon Mama, j'avais promis d'être poli...) c'est qu'elle est en jupe et que... enfin voilà, elle est en jupe. Rouge pivoine, je baissais le nez dans la fourrure de Hero que je serrais dans mes bras comme un gros polochon. Le pauvre, je lui chois dessus et en plus je le prends pour un polochon. Je me demande pourquoi je n'ai pas encore prit un coup de dent... Les derniers en date ont laissé une belle cicatrice sur mon avant-bras droit et sur ma clavicule gauche... Je me passerais bien d'autres blessures mais là, je ne lève plus les yeux ! Tant pis pour Hero ! J'entendis un joli rire et une main se présenta devant mon nez. Je l'attrapais mais me relevais sans m'appuyer dessus, car même si je faisais la même taille qu'elle je devais bien avoir quelques kilos en plus... Sa voix retentit, claire dans le brouhaha des rires et autres jacasseries des élèves :

Rien de cassé ? Désolée je croyais que le Vlouf que tu as fait en tombant venait d'un autre endroit.

Atta, le... quoi ? Le "vlouf" ? C'est le bruit que j'ai fait en tombant ? Eh bah... C'est d'un élégant. Ah j'oubliais, je ne suis PAS élégant... Je sentais son regard se balader sur moi, puis elle releva les étranges lunettes d'aviateur qu'elle portait et plongea des yeux couleur... rouge, ou violette, entre les deux, dans les miens. Je me sens moins seul à avoir une étrange couleur d'yeux. Enfin, le plus étrange, mais pas moins beau, c'était ses cheveux. Arc-en-ciel, de toutes les couleurs. C'était magique. Je me ressaisis avant de passer pour un merlan frit. Elle reprit la parole :

En tout cas ton loup est vraiment splendide... J'avais envie de sécher quelques cours mais je crois que je viens de me faire prendre, c'est en voulant me tirer par les pieds que tu t'es retrouvé en bas des miens ?

Le compliment sur mon loup me fit sourire pour la première fois depuis que j'avais rencontré cette fille. J'adorais Hero et je brossais tous les jours sa fourrure rêche. Elle semblait soyeuse à présent, et j'en étais fier ! Un gris pareil, c'est pas tous les jour qu'on en voit un ! Elle rit à sa blague et j'y souris aussi, tant son rire était communicatif. J'entrais donc dans son jeu :

Eh bien ma foi, je voulais simplement sécher aussi mais je me suis aussi fait remarquer... Je n'ai aucune envie de retourner en cours, et, si tu veux mon avis, ça n'en vaut pas la peine.

Je comptais aller m'entrainer un peu avec mes nouveaux pouvoirs, à vrai dire, surtout la voyance, mais après une rencontre pareille...

Ses yeux. Ils brillaient comme deux saphirs d'une telle intensité, c'était si beau... Comme si on les avait polis avec une lime pour les rendre scintillants, en ajoutant une larme d'eau pour les adoucir. J'avais l'impression d'avoir connu ce regard toute ma vie, ce mélange de contemplation et d'admiration... C'était à la fois flatteur et troublant, je ne savais plus quoi faire, est-ce que j'étais entrain de me faire des idées ou était-ce la réalité ? Était-ce bien ce frêle corps qui m'appartenait qu'il était entrain d'observer ou avait-il vu une jolie fille derrière moi ? Est-ce ça l'effet que fait un beau garçon sur une pauvre fille comme moi ? Je ne savais pas exactement quoi penser de lui, pour le moment je me contemplais d'admirer l'eau de ses yeux. Ce bleu ds mers de chine si intense et mystérieux, je ne savais pas ce qu'il pensait des miens mais moi j'aimais beaucoup les siens. J'aime beaucoup observer le regard d'une personne, c'est un peu une fenêtre sur l'âme... N'empêche, je ne peux pas m'empêcher de trouver que les yeux bleus chez une personne métisse c'est non seulement rare mais de plus c'est fascinant !Et non je ne dirais pas que ce mec me fait craquer. Même si c'est un tout petit peu vrai. Un tout petit tout petit tout petit peu. Un brin, une larme même !Et non c'est pas vrai j'ai pas rougit même si je viens de détourner la tête. Arrêtez d'essayer de me griller je ne céderais pas !Ne pas regarder ses yeux, ne pas fixer ses iris, regarder autre chose, tiens son nez, il a un net mignon enfin masculin quoi !Faut vraiment que j'arrête de tout détailler chez ce mec... Autrement je sens que je vais perdre la tête. Non pas pour lui, je vous ai vus venir, comment ça j'ai les yeux de merlan frit ? N'importe quoi d'abord !Zut il m'a demandé un truc là... Ah oui !C'est vrai que je voulais sécher les cours, je lui en ai parlé... Oh il a l'air content de mon compliment sur son loup, moi aussi j'aimerais bien avoir une bestiole à me trimbaler partout avec moi genre un écureuil roux que je nommerais Spip comme dans Spirou !Ouaaais bravo Aloïs super référence !Et il se mettra à parler dès que tu auras le dos tourné... Non mais sérieusement, ça coûte une blinde et puis faut les apprivoiser et j'ai la flemme de le faire, alors en attendant je vais me contenter de squatter cette belle boule de poils !Je m'accroupissais devant le canidé souriante lui montrant que mes intentions étaient bonnes, les animaux sentent en général quand une personne est bonne ou mauvaise, c'est l'instinct ça, ils sont bien plus rusés qu'on le croit. Je vais attendre qu'il m'ait un peu plus sentie pour me permettre d'approcher ma main de son museau, après-tout il me connaît pas il a le droit d'être méfiant !Voyant qu'il n'était pas encore prêt je me redressais puis entraînais le dreadlockeux avec moi dans les couloirs :

- Alors ne perdons pas un instant !"

La fille reste scotchée. J'ai l'impression qu'elle me dévisage. Euh, oui, elle me dévisage. Quoi ? J'ai quelque chose dans les cheveux ? Ou entre les dents ? Oh my, elle a remarqué ma gêne, elle doit savoir... Oh my, oh my ! Je suis dans la merde !! Et puis non, mais c'est pas ma faute ! Je suis tombé comme un con, et c'est de sa faute à mettre une jupe alors que je tombe à ses pieds... Et voilà je m'embrouille. Quoi que ses cheveux soient plus intéressants que sa petite culotte... Hum. J'aime vraiment ses cheveux. On dirait un vrai arc-en-ciel ! Ce que ça doit être dur de s'en occuper....

Je me relève en regardant ma nouvelle rencontre s'accroupir face à Hero qui, toujours ronchon à cause de notre chute, souffle dans la main de la jeune fille avant de lui tourner proprement et simplement le dos. Je fronce les sourcils :

Allez Hero ! Sois gentil, elle essaye juste de te dire bonjour.

Rien à faire, ce loup est plus têtu qu'un troupeau de mulets... Et de mules réunis ! Ah ce sale caractère... J'espérais qu'il disparaitrait... Mais non. L'air un peu déçu, elle se lève et me tire avec elle dans les couloirs alors que la sonnerie retentit. Youhou, premier cours que je sèche et je suis avec quelqu'un !!

Alors ne perdons pas un instant !

J'acquiesce avec un sourire timide. Le vacarme des élèves chahutant en entrant en cours me fracasse les oreilles et je dois crier pour me faire entendre :

Au fait ! Je m'appelle Liam Sparrow, enchanté !!

Nous continuâmes à débouler dans les couloirs comme des malades, agitant nos gambettes tentant à tout prix d'échapper à la vigilance des éventuels surveillants qui surgiraient dans les couloirs déserts. Tandis que les derniers élèves rentraient dans les salles de cours, les retardataires se ruaient vers les portes coulissantes qui se refermaient, parfois on pouvait voir des yeux adultes et fatigués dans l'entrebâillement de la porte, leur cartable de cuir brun à la main ils se dirigeaient avec lassitude vers leur trône d'autorité. Tandis que leurs sujets dissipés s'installaient avec hâte devant leur minuscule bout de bois appelés bureaux certains tiraient leurs chaises de fer provocant un crissement mécanique insupportable, le tout mêle au brouhaha habituel des plus bavards. Puis des éclats de voix retentirent, une voix forte réclamait le silence, les cours venaient de commencer il y'a à peine quelques minutes... Un long silence s'ensuivit puis des bruits de pas résonnèrent, on entendait plus que le son sec de la craie qui crissait sur le tableau noir, puis s'en suivait un long discours monotone... Nous continuâmes notre course puis soudain un pion apparut dans le couloir, il était de dos par rapport à nous, j'en profitais pour entraîner ma nouvelle connaissance dans un placard à balais. Je mis ma main sur sa bouche lui intimant le plus grand silence possible, le moindre bruit pourrait nous coûter cher !Des bruits de bas résonnèrent dans le couloir, ils se rapprochèrent de nous hésitants puis après un courte pause reprirent de plus belle tandis que je soupirais de soulagement... Dès qu'il fut assez loin j'entraînais Liam hors de notre cachette puis nous sortîmes le plus discrètement possible du bâtiment empruntant les escaliers de pierre blanche... Nous dévalâmes les marches à toute allure puis arrivâmes à la porte vitrée, c'est vrai qui pleuvait des cordes aujourd'hui... Pendant que j'y pense je ne me suis toujours pas présentée moi ! Je me tournais vers mon interlocuteur un peu embêtée :

- Excuse-moi j'ai oublié de me présenter, je m'appelle Aloïs McLeen."

Ça, c'est ce qu'on appelle détaler. Cette fille court vite. Je fais une enjambée quand elle en fait deux et pourtant elle court aussi vite que moi. Pour éviter qu'elle m'arrache le bras, je me mis à sa hauteur. Elle semblait savoir ce qu'elle faisait, où elle allait alors qu'autours de nous les élèves se pressaient pour entrer en cours. Bientôt les voix fatiguées mais autoritaires des profs se firent entendre, puis un vacarme de chaise lorsque les élèves s'assirent pour assister au cours. Quelques retardataires se bousculaient pour entrer en cours en s'excusant plus ou moins poliment. Hero courait près de nous, la langue pendante et l'air de bien s'amuser. Soudain, devant nous, un homme apparut de dos. Sûrement un surveillant. La jeune fille aux cheveux arc-en-ciel me tira brutalement dans un placard à balais dans lequel je m'accroupis à moitié. Hero nous suivait. Une main fine se posa sur ma bouche et je piquais un fard dans le noir. Lorsque la porte se ferma, je la vit claquer sur le bout de la queue de Hero. Vif comme l'éclair, je lui fermait la gueule et son glapissement se transforma en "woufff" étouffé. Il me lança un regard à mi chemin entre la douleur et la supplication.

Le surveillant passé, la jeune femme rouvrit la porte et Hero bondit hors du placard comme un diable hors de sa boite. Pauvre pépère. Je pris un temps pour lui gratter la tête puis nous nous remîmes à courir. Après avoir dévalé les marches blanches, nous débouchâmes sur le hall d'entrée. Hero poussa une sorte de soupir l'air de dire "Ben c'est pas trop tôt". Je souris et lui caressais le dos. Je sais vieux père, je sais. La jeune fille qui avait partagé cette course effrénée se tourna vers moi :

Excuse-moi j'ai oublié de me présenter, je m'appelle Aloïs McLeen.

Je lui souris.

C'est pas grave ! Enchanté.

C'est peu mais suffisant. Je tapotais l'arrière du dos de Hero et lui s'avança l'air grognon avant de s'asseoir et de poser une patte sur la jambe d'Aloïs pour la saluer. Dehors la pluie tombait à verse. Je soupirais :

J'aimerais arrêter cette pluie, mais j'ai beau être un Eau, c'est mort... Qu'est-ce qu'on peut faire..