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They won't let me out. [solo]
##   Lun 26 Oct 2015 - 1:08
Allen K.Wilder

Personnage ~
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Allen K.Wilder
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Date d'inscription : 24/01/2011
Emploi/loisirs : Je vous jure : j'adore répondre à des questions.
Humeur : Ca me donne l'impression d'être... Ben pas inutile quoi. J'ai l'impression qu'on s'intéresse à moi, et c'est gratifiant !

Depuis combien de temps suis-je enfermé ici ? Car oui, "enfermé" est le terme exact. Ils ne me laissent rien faire. Ils passent leur temps à me droguer de médicament afin de m'aider à contrôler mes pulsions. Vous savez quoi ? Ca me fait sourire. On gère les drogués grâce à la drogue. Quoi de mieux ?
J'ai totalement perdu la notion du temps. Certains disent que lorsqu'on perd la notion du temps, on perd également cette notion d'humanité que nous avons normalement tous en nous. Ce qui signifie, à ce jour, que je ne me considère même plus comme un être humain.
En soi, ce n'est pas si mal. Pour ainsi dire, c'est un mal pour un bien. Au moins, lorsqu'on a oublié qu'on était un homme avant, on oublie également tous les sentiments humains que l'on a pu associer à ce passé, comme la peur, la colère, la honte.
Oublier la honte est quelque chose de particulièrement agréable. C'est comme une renaissance. On n'est plus humain, mais au moins, on n'a plus honte. On recommence quelque chose de nouveau.
Mes yeux s'ouvrent lentement. Je cligne des paupières à plusieurs reprises, ébloui par la lumière au plafond. Je me redresse dans mon lit et constate que l'infirmière m'a déjà déposé mon repas dans ma chambre. Je prends mon petit déjeuner. Le silence me berce. Il est devenu mon plus fidèle ami. Toutes les personnes qui sont ici sont folles. Je déteste leur parler. Certains ont le visage tellement détruit par la drogue que j'ose à peine imaginer à quoi ressemblait leur vie avant qu'ils ne terminent ici ; où ils vivront très probablement leurs dernières heures.
En ce qui me concerne, je ne sais pas quand est-ce que je sortirai d'ici, ni même si je sortirai un jour. Ca a été compliqué au début. J'ai tenté de m'enfuir à de nombreuses reprises. Je voulais récupérer ma vie, mes pouvoirs, ma maison, mes amis. Ils m'ont rattrapé à chaque fois : j'imagine que ce n'était pas bien compliqué lorsqu'on voit la condition physique dans laquelle je me trouvais.
J'ai repris du poids. Les premiers jours, je refusais de manger. Ils ont dû me forcer. J'ai tellement détesté que je me suis forcé à manger pour leur faire plaisir, et surtout pour qu'ils cessent de me toucher. Finalement, j'y ai pris goût.
Si je fais parfois encore certaines crises, j'ai aussi l'impression de me sentir... Mieux. Mon discours a évolué lors des réunions collectives. Après avoir refusé de parler pendant de nombreux mois, j'ai fini par craquer. Ca a commencé à cause d'une fille qui n'arrêtait pas de me plaindre. Je me suis emportée. Petit à petit, mes longues plaintes et ma colère se sont transformés en discours beaucoup plus rationnels. J'ai aussi l'impression qu'ils me donnent moins de médicaments. Déjà, je n'en prends plus pour dormir. Le psychologue m'a expliqué que c'était une très bonne chose.
Oh, bien sûr, au début, je me suis monté quantité de films. "Arrêtez de vous foutre de moi, vous êtes en train de m'empoisonner !" "Je me plains tellement que vous avez décidé de ne plus laisser les pilules apparentes et de les intégrer directement à ma nourriture !" Sauf qu'après une trop longue grève de la faim, j'ai dû revenir sur mes paroles ; mon estomac criait famine et je savais qu'ils n'auraient aucun remord à me laisser pourrir dans ma chambre sans plus jamais s'intéresser à moi.
J'ai d'ailleurs eu pendant une longue période ce besoin d'intérêt. J'avais besoin qu'on me remarque. Qu'on sache que j'étais là. Oh, il faut dire aussi que je suis passé par nombre de phases. Mes crises étaient variées, si je puis l'exprimer ainsi. Ils ont changé plusieurs fois l'infirmière qui s'occupait de moi car elles finissaient toujours par craquer. C'est en tout cas ce que j'ai cru. Jusqu'à ce qu'un jour, on m'explique qu'il s'agissait ni plus ni moins du roulement habituel du centre. Les infirmières changeaient régulièrement de patient. J'ai compris plus tard qu'il y avait plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, elles ne doivent pas se rapprocher des patients. Ensuite, cela les empêche de s'enfermer dans la même psychose pendant des mois. Changer de patient leur permet de traiter des symptômes différents.
J'avale la dernière cuillère de mon yaourt et le dépose sur le plateau. Je lève les yeux vers la porte de ma chambre. J'aime la nouvelle infirmière qui s'occupe de moi. Elle est jeune et douce. Elle me rappelle beaucoup Aoi. Elle est nouvelle au sein de l'établissement, à ce que j'ai cru comprendre. Elle n'est pas trop bavarde, mais je préfère que ce soit ainsi. Même si je ne raconte plus trop n'importe quoi et que je réussis de plus en plus à tenir un discours construit, je n'ai pas envie de risquer de compromettre mon image. Cela fait si longtemps que je travaille dessus, maintenant, depuis que je suis arrivé. J'ai l'espoir qu'ils me laissent bientôt partir. Même si je sais que ça prendra bien plus de temps que ça...
Ce qui me pose le plus gros problème sont mes insomnies. Et les crises que je fais à la fin de chacun de mes rêves. Ce qui est doublement inquiétant lorsque j'entends les patients des autres chambres qui réagissent parfois de la même façon. Même si, je le reconnais, je semble bien moins violents que d'autres. Je me permets de croire, le plus souvent, qu'ils sont aussi brutaux car ils ne sont ici que depuis peu de temps. Les nouveaux arrivants sont toujours les pires. Notamment dans la salle commune, où nous avons le droit de nous rendre tous les matins entre 10h et 11h30 et les après-midis entre 13h et 18h.
Si j'avais au départ la sensation d'être en prison, ça s'est atténué petit à petit. J'ai d'ailleurs compris que mieux tu te tiens, plus tu as de libertés. Malheureusement, il m'a fallu beaucoup de temps pour que je le comprenne, et j'ai passé énormément de temps dans ma chambre à ruminer mes mauvaises pensées.
Je me lève finalement et m'avance vers la porte de ma chambre, mon plateau en main. Mon infirmière m'ouvre la porte après que j'ai frappé trois coups. Je lui tends le plateau, et elle le saisit avant de m'orienter vers la salle commune.
Les journées se répètent inlassablement. J'ai bien peur d'affirmer que c'est ça le pire. La répétition. Et l'absence de nouveauté. Si on retire les nouveaux arrivants et le roulement des infirmières, il n'y a rien qui change.
J'ai fait de gros progrès aux échecs. Malheureusement, je suis tombé sur quelqu'un de bien meilleur que moi. Depuis que je joue contre lui, j'ai arrêté de gagner, et le jeu ne m'amuse plus. Alors depuis quelques temps à présent, lorsque je me rends en salle commune, je m'assois dans un coin de la salle et j'attends que le temps passe. J'observe les gens, j'écoute les conversations, je repère les drogués qui sont, j'ose l'espérer, pire que je ne l'ai été lorsque je suis arrivé ici.
Souvent, mes pouvoirs me manquent. J'ai le réflexe de vouloir les utiliser mais rien ne se passe. Même si petit à petit, ce manque s'atténue, il est toujours là. Je continue à me rester incomplet, et ce vide me gêne. Mais après tout, comment leur en vouloir ? Il n'y aurait rien de plus simple qu'utiliser mon pouvoir de sonore pour partir d'ici. Une fois tout le monde envoûté, c'est open door. Quel serait l'intérêt de ma présence ici ?
Ah. Ce fameux intérêt. Mon psychologue a été terriblement fier de moi lorsque je lui ai expliqué que je comprenais la raison de ma présence ici. Il a pris d'une deuxième bouffée de fierté lorsque j'ai avoué que j'étais d'accord avec ceux qui m'avaient placé ici.

J'ai menti. Parce que même si je le comprends et que je le conçois... Je leur en veux de m'avoir placé dans cette prison. Et de m'avoir laissé végéter au milieu de tous ses fous. Sans jamais venir me rendre visite une seule fois.
Dîtes-le moi, maintenant. Est-ce qu'il y aura au moins une personne pour me retrouver lorsque je sortirai d'ici ? Non. Ne mentez pas. Il n'y aura personne. Parce que j'ai tout détruit avant de partir. Recoller les morceaux est impensable. Je n'aurais jamais dû finir ici. J'aurais dû crever. Parce qu'il n'y a plus rien qui m'attend dehors.


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