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L'expérience fait la sagesse... il paraît. [M'sieur Ronron ♥]
##   Mar 27 Oct 2015 - 5:29
Nicolas L.L. Williams

Personnage ~
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Nicolas L.L. Williams
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Humeur : Oui.

Des maths... Matière internationale et internationalement haï par pléthores d'étudiants dépassés par des suites sans fin de chiffres et de lettres. C'est toute la tristesse du monde de dix à dix-huit ans et plus, sauf pour les bosseurs faut croire, ceux qui aiment tellement cette matière qu'ils grillent leurs après-midis en formules et calculs plutôt qu'en joints. Nicolas était au milieu : il fumait, mais du tabac et les mathématiques ne lui faisait pas un grand effet sinon n'être qu'une matière de plus. Avachi sur sa table, puisqu'il ne savait pas se tenir convenablement sans se sentir mal à l'aise, les cicatrices de son dos lui tiraillant les nerfs à mesure du temps qui passe, il était concentré sur cet exercice depuis un moment déjà. Mais rien n'était devenu simple... Même une soustraction.

Raaah ça m'soûûûle... Il est quelle heure ? 'tain vivement que j'sorte d'ici. Ca pue la mort dans cette classe. Mais il va trop vite ! Je comprends rieeeeeeeeeeeen !!!

Chut. C'était devenu son petit mot magique... Maintenant, au lieu de passer pour un taré à essayer de se boucher les oreilles en vain quand les sentiments des autres envahissait son "espace vital intérieur", il disait chut et c'était comme des barrières, des murs de briques et de béton qui se formaient autour de lui... Pas longtemps. Parce que s'il lui venait l'idée de repousser les autres, de renier ses pouvoirs, ils envahissaient son crâne de plus belle.

C'était tellement dur. Trop dur pour lui d'accepter d'être Sensitif. C'était comme si le monde s'était moqué de lui, et de ce qu'il pouvait ressentir. Et Huo avait fait ce qu'il avait pu -il avait au moins réussi à faire rentrer dans sa tête de piaf qu'il ne pouvait pas faire autrement-, il le reconnaissait... Mais il n'y pouvait rien de plus. Peut-être parce qu'il était Marionnettiste ? Peut-être parce qu'ils n'avaient pas eu la même façon de subir les autres ?... Peut-être...

Merde, il a effacé la formule ! Raah j'ai faim ! Est-ce que je vais pou...

Chuuuuuuuuuuuuuuuteuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh ! Mais au lieu du calme habituel suivant sa plainte silencieuse, la sonnerie signalant la fin du cours créa un ras-de-marée de soulagement, qui finit de lui donner la migraine, et qui se précipita vers la sortie de la salle, pressée de rentrer. Son front cogna sur la table. Bordel de mes coudes. Même ça j'veux pas l'entendre. Il se redressa et rangea ses affaires, résigné, mais prit son temps, contrairement au reste de ses petits camarades.

Car il avait un plan en tête... Aria lui avait dit de parler aux Masters s'il avait un problème. Bah voilà, il en avait un... Mais il voulait en parler avec quelqu'un qui comprendrait et, assez ironiquement, il voyait pas mieux qu'un autre Sensitif pour se faire, et répondre à ses questions. :

-M'sieur Williams ? Je suis Nicolas Lefebvre... Excusez-moi de vous retenir mais...

Comment devait-il emmener ce sujet ? Il n'y avait pas pensé jusque là à vrai dire, certain que s'il y avait réfléchi, il n'aurait plus trouvé le courage de le faire. Mais maintenant qu'il y était, comment faire comprendre qu'il détestait ce pouvoir... qu'il se détestait ? La seule chose qui put traverser ses lèvres fut une question. :

-Pourquoi je suis Sensitif ?

Essayer de comprendre avant de renier tout en bloc. Peut-être que ça l'avancera à quelque chose... Et peut-être qu'en se mettant en confiance, il arriverait jusqu'au bout de ses questions. Pourtant à peine eut-il prononcé sa question que le dégoût lui remplit la bouche. Il déglutit et serra les dents.


#666699
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##   Mar 27 Oct 2015 - 19:50
Aaron Williams

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Aaron Williams
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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?

Il faut que je me reconvertisse.

C’est pas que je me considère être spécialement naze comme prof, mais voilà, c’est juste qu’en fait, ça fait quand même cinq ou six ans que je fais ce boulot, et je suis pas sûr d’avoir les nerfs taillés pour faire ça cinq ou six ans de plus, les mecs. Du coup, j’ai voulu demander à Mitsu si elle pouvait pas me construire un robot qui fait cours et corrige les copies à ma place, mais elle a pas voulu… Je crois qu’elle a pas trop aimé que je sous-entende (en fait je l’ai pas sous-entendu mais voilà…) qu’il se passait certainement un truc entre Ys et elle. Oui, j’avoue, je suis débile. J’aurais dû lui demander de me construire le robot avant. Mais j’ai pas calculé. Parfois, je me dis que je devrais réfléchir plus, mais bon…

Du coup, ben, c’est en constatant que j’étais à environ cinquante piges de la retraite que je me suis dit que ce serait bien de faire autre chose de ma vie. Genre je sais pas, planter des carottes ? C’est cool, ça, devenir cultivateur de carottes. C’est mieux qu’être prof de maths et emmerder mes élèves.

« M’sieur, attendez, vous allez trop vite ! » OUAIS BEN ACHETEZ-VOUS UN CERVEAU, OU CHAIS PAS, MOI ! Nan mais sérieux, d’où je vais trop vite ? Je veux bien croire que ma vitesse d’élocution soit un poil rapide, mais quand même ! C’est pas compliqué de suivre ! Un soupir de bonheur m’échappe alors que la sonnerie retentit dans le bâtiment. Hallelujah, c’est fini ! Je crois que j’attendais la fin de l’heure à peu près aussi intensément que la plupart des élèves. C’est donc avec bonne humeur que j’attrape mon sac pour balancer mon manuel dedans – ouais je parle comme un collégien, c’est pas grave – et, en relevant les yeux pour sortir, je tombe nez à nez avec un gosse qui me fixe, debout devant mon bureau. Je mets trois secondes à capter que c’est bien à moi qu’il vient parler, et me retiens de regarder l’heure pour lui faire comprendre que j’ai pas que ça à foutre.

— Un problème ? je l’interroge après qu’il se soit présenté.

Honnêtement, je m’attendais à ce qu’il me demande des précisions sur le cours, mais la question qu’il me pose me laisse sur le cul. Je cligne des yeux, hausse un sourcil.

— Euh. Parce que t’as pas de bol ? j’articule, avant de sourire en coin. Enfin de ce que j’en dis…

Doucement, je m’étire et retiens un bâillement. Le gosse est effectivement sensitif… enfin bon, il veut que je lui réponde quoi, au juste ? C’est pas spécialement une chance mais bon… On choisit pas, après. Moi aussi j’aurais voulu être téléporteur, hein !

— Je t’avoue que je sais pas trop quoi te dire, là. T’es nouvellement initié ? T’as des problèmes, ou un truc comme ça ?

Je fais le tour du bureau et m’assois dessus. Tant qu’à faire, autant être confortable. Il a l’air complètement désespéré, ce gosse, alors j’ai l’impression que ça va prendre légèrement plus de temps que prévu. Tant pis, j’irai voir les p’tits et Tomoe un peu plus tard, ça me prive pas de grand-chose.

— Nicolas, c’est ça ?



Aaron vit en #E5882A.
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##   Mar 27 Oct 2015 - 22:37
Nicolas L.L. Williams

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Nicolas L.L. Williams
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La réponse lui tira un grincement de dents. Non sans blague. Merci j'avais pas deviné que j'étais poissard. Mais c'est gentil de m'le rappeler hein. Au cas où j'aurais pu oublier. Il plissa les paupières... Pis tu peux parler le vieux... Non. Bon. Restons calme. Le prof a rien fait encore... Restons calme. On pourrait peut-être faire des présentations plus chouettes, entre représentant du même pouvoir... C'est sûr que deux téléporteurs devaient se fendre la poire à côté. A croire qu'être sensitif, ça te dézingue n'importe qui.

-Initié la semaine dernière.

Une semaine à supporter des voix qu'il ne voulait pas entendre, Nicolas fut presque fier. Presque hein... et uniquement parce qu'il avait haï son pouvoir dès les premières secondes. Le prof de maths posa nonchalamment ses fesses sur son bureau. Allons bon, ça s'trouve je l'ennuie avec mes histoires. Mais pas question de faire marche arrière. Nicolas posa son sac de cours à ses pieds. :

-Oui. répondit-il simplement, ayant pas la foi de répéter son prénom, sachant que M'sieur Williams retenait à peine ses élèves. J'aimerais comprendre pourquoi j'ai reçu ce pouvoir alors que je déteste les gens.

Comment faire comprendre à quelqu'un qu'il était loin d'être prêt pour tout ça ? Que si après les restrictions qu'on lui avait implanté après son initiation ne suffisait pas afin qu'il supporte ça au quotidien ?... Il avait l'impression que de nouveau, chaque jour, les petits caïds de la cour venait le tabasser pour la forme... Mais cette fois avec leurs sentiments. Comment faire comprendre que ça lui faisait peur et que ça lui faisait mal ? Que ça lui paraissait tellement injuste... :

-M'sieur. Avant de venir à Terrae, j'étais battu chaque jour... J'ai connu la famine. J'ai du me débrouiller tout seul car ma mère était incapable de prendre soin d'elle-même. Et aussi bizarre que ça puisse paraître, c'est pas ça qui m'a fait ressentir le Vide.

Il enleva son pull. Au dessous, sa chemise blanche, mal repassée parce qu'il n'avait aucune idée de comment marchait un fer à repasser... et aussi parce que c'était l'unique chemise qu'il portait de sa vie. Il soupira. :

-Pour survivre psychologiquement, j'ai du restreindre mes sentiments. J'ai du taire ce qui me plaisait, ce que je détestais, ce qui était d'autant de faiblesses dont pouvaient se servir les gars du village à mon encontre.

Il déboutonna un premier bouton et fit signe à son prof de se taire... AH NON HEIN ! C'pas le moment de m'arrêter merde ! Pour une fois que je fais un truc pareil, faut me laisser faire jusqu'au bout ! Ses mains tremblaient tandis qu'il tournait le dos à son professeur... Il avait choisi une façon un peu extrême de présenter son problème mais il n'avait pas le choix, vu qu'il galérait à en parler.

La chemise glissa d'abord de ses épaules. Ce qu'on voyait en premier était l'énorme déchirure à son épaule gauche, causée après avoir été traîné par une mobylette dans une ruelle. Moquerie car lui n'avait pas les moyens de passer le brevet de sécurité routière. Ça et là, de petites coupures, des éclats de verres d'une bouteilles d'alcool qu'on avait éclaté dans son dos. La plus longue de ces coupures, longeant presque sa colonne, avait été causé par un coup de couteau... On ne tourne pas le dos à une menace... C'est comme ça qu'il l'apprit. Il y en avait d'autres, plus bas... Et dernière étrangeté, une grosse marque de brûlure ronde sur son côté droit... Nicolas avait été marqué par un fer chauffé à blanc, comme une vulgaire bête de ferme, parce que ces camarades de classe étaient "curieux de voir ce que ça faisait sur quelqu'un".

Il resta comme ça un instant, puis définitivement mal à l'aise il remit sa chemise et se retourna en laissant voir le torse tout aussi marqué que son dos. Il avait frôlé la mort, tout autant qu'une lame avait frôlé son cœur... par trois fois. Il y avait des coups plus profonds sur ses abdos de jeune homme, des multitudes de traces de points de suture faits-maisons, des griffes de chiens dressés pour attaquer... S'en rendant compte, il fut pris d'un frisson et se reboutonna nerveusement. :

-Tout ce que vous avez vu, ce sont des humains qui l'ont fait, en me traitant de monstre. Imaginez que c'est pas la souffrance physique qui me faisait le plus mal dans l'histoire, c'est le fait de retenir qui j'étais au fond de moi et de, malgré tout ce que je pouvais faire pour être tranquille, en prendre plein la gueule tous les jours.

Vêtement enfin en place, il poussa un soupir. :

-Je dis pas que les gens ne méritent pas d'être écouté à cause de ce qu'il m'ont fait... Je dis que je suis de loin, le moins qualifié pour ça. Alors si vraiment je dois me taper un pouvoir pareil jusqu'à la mort, je veux savoir si ça vaut le coup, si l'humanité vaut le coup...

Sinon... Eh bien... Je ferai en sorte de mourir jeune. Peut-être demain.


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##   Mer 28 Oct 2015 - 0:00
Aaron Williams

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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?

L’humour est visiblement pas de très bon ton, actuellement. La voix de l’adolescent est plus grave, et je ressens à la fois son indignation et sa colère. Il n’en fait rien, pourtant. Et je me retiens d’incliner la tête sur le côté. Il emmagasine beaucoup, sans vraiment en montrer. C’est étrange. Et pourtant familier, aussi, quelque part. Alors je m’installe, et je le regarde. « Pourquoi j’ai reçu ce pouvoir ? » C’est la question qu’on se pose quand il nous pourrit la vie. C’est la question qu’on se pose, nous, sensitifs, parce qu’on a pas d’autres questions à se poser. C’est difficile de devoir subir les assauts répétés des sentiments des autres. Tout comme il est difficile pour un télépathe de subir ceux des pensées parasites de ses semblables. C’est comme ça. On absorbe tout, on est des putain d’éponges, et on a jamais demandé à le devenir. J’aimerais bien pouvoir dire que c’est parce qu’au fond, on a le pouvoir de l’être ; on en a la capacité. On le peut. Mais on est encore que des humains, et parfois des humains un peu trop fragiles.

Ici, nous sommes tous fragiles. Et il me le prouve, en parlant d’une voix tantôt dénuée de tout, et d’une voix emplie d’émotions contradictoires. Mais il se contrôle, et c’est déjà une chose énorme. Il parle, et je l’écoute. Je croise les mains, parce que c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas serrer les poings. Pas d’expression sur le visage, seulement quelque chose de neutre, mais pas indifférent. Pas vraiment intéressé non plus. Attentif, dirons-nous. Je reste bloqué dans cette position un moment, suivant des yeux ses lèvres qui continuent à bouger, ses mouvements, ceux qui dénudent son corps pour me montrer des dizaines de cicatrices qui ne devraient pas se trouver sur le corps d’un gosse. Parce que pour moi, c’est un gosse que j’ai en face de moi. Il est pas bien grand, il est pas bien épais, et il se tient de telle manière qu’il pourrait se protéger du monde entier. Quelques mots font écho plusieurs fois dans mon esprit, et le sourire las qui aurait pu venir ne vient pas.

C’est triste. On peut rien faire, parce que c’est déjà arrivé, mais c’est triste. Quelque part, je comprends. Mon corps tout entier comprends.

Mes yeux se ferment à la vue de son dos. C’est trop, d’un seul coup. Lorsqu’il se retourne, je le fixe à nouveau. Je n’ai pas parlé. Je n’ai pas bougé. Mais mon cœur se serre. Je n’en laisse rien paraître. T’es adulte, Aaron, non ? Il te demande de l’aide, pas de lui tapoter la tête en lui disant que ça va passer.

Un soupir finit par m’échapper, lorsqu’il s’arrête de causer. Mes yeux fixent le sol deux secondes, avant de se relever.

— Par où commencer… commencé-je, lentement. Pour être honnête, j'ai longtemps pensé qu'elle valait rien. L'humanité, je veux dire. Je pense que c’est le cas pour tout le monde, au moment où on arrive ici. On est des loques, et nos pouvoirs nous ramassent. Parfois ils nous aident pas, mais c’est parce qu’on arrive pas à la comprendre.

C’est stupide, dit comme ça. Peut-être qu’il ne comprendra pas où je veux en venir, mais c’est pas le plus important. Je suis en colère, moi aussi. Et j’essaie de me maîtriser. C'est dur, mais j'essaie. Mon esprit tout entier essaie de digérer l'information. C'est difficile.

— Je suis désolé pour ce qu’il t’est arrivé, j’ajoute, très sincère et ébranlé. La vie est une chienne. Les humains pensent qu’à leur propre intérêt, dans la plupart des cas. Pour autant, puisque tu me poses la question… oui, j’pense que ça vaut le coup. Je penserai toujours que ça vaut le coup, toujours.

Un sourire neutre. Mes mains se desserrent un peu. J’avais même pas remarqué que je m'étais crispé…

— C’est difficile de faire la part des choses. Surtout quand on a vécu… ce genre de choses. On a tous été le monstre de quelqu'un. C'est débile. C'est triste. Mais c'est aussi comme ça.

J’essaie de ne pas tressaillir. De ne pas me concentrer plus que nécessaire sur ce qu’il a vécu. Plus j’y pense, plus je suis en colère. Plus je serai en colère, plus je sais qu’il me sera difficile de parler. Alors parle, Aaron. Parle. Là, il en a besoin.

— Pour autant, les gens souffrent aussi. Certains ne méritent pas notre attention, et il suffit de ne pas la leur accorder si on ne le veut pas. Les autres… je ne dis pas qu’il faut qu’on soit là pour eux, mais j’ai envie d’être là pour eux. Tu n’as pas de directive à avoir de tes pouvoirs, et tu peux en faire ce que tu veux. Au début, c’est même difficile. Parce que c’est eux qui te contrôlent plus que c’est toi qui les contrôle. Mais au bout d’un moment…

Un soupir m’échappe. Je me passe une main sur la nuque, embarrassé.

— Pardon. J’perds un peu mes mots. C’est juste qu’on finit toujours par se retrouver, au bout d’un moment. T’as plus besoin de te retenir, de te cacher. Même à toi-même. C’est un début… Se retrouver soi pour retrouver le monde ? C'est un peu brouillon, mais tu vois p'tetre le principe.

Honnêtement, je pensais pas avoir ce genre de conversation, là, tout de suite. Faut être bien accroché, là…

— Après... tu vois, moi non plus j'ai jamais pensé que je pouvais être ce genre de personne-là, je ris nerveusement. Les pouvoirs voient en nous des choses qu'on ne remarque pas forcément. C'est un bien et un mal. Comme pour tout le reste, je crois.



Aaron vit en #E5882A.
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##   Mer 28 Oct 2015 - 0:58
Nicolas L.L. Williams

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Nicolas s'appuie sur la table derrière lui... Il pose son regard d'argent sur l'homme qui lui fait face et il écoute, il analyse, il emmagasine, il dévore et digère les informations. Le visage impassible, il a la sensation d'être loin... Si loin. C'était la première fois qu'il montrait autant de sa chair à quelqu'un... Même quand il devait se changer pour le cours de sport, il attendait que tout le monde ait fini avant, quitte à être en retard. Et là, il se sentait étrangement nu. C'est sans doute pour ça qu'il le fixe et qu'il l'écoute avec autant d'attention. Il croise ses bras, comme si cette sensation pouvait s'éloigner par ce simple geste.

Il avait l'impression d'avoir quitté son corps et d'observer la scène juste là. Le prof hésite, à la fois tendu, triste, embarrassé... Nicolas ressentit un peu de peine de lui avoir fait subir son passé. Une phrase se répète en écho au fond de lui ; "on a tous été le monstre de quelqu'un"... Ô combien c'était vrai. Mais avec ce qu'il dit, il peut enfin voir ses pouvoirs d'une autre manière, d'une façon qu'il n'avait encore envisagé jusqu'alors : comme un don, un cadeau, une bénédiction. Peut-être pas pour sauver ce qu'il restait des morceaux de lui, peut-être pas pour ces gens qui "méritaient" d'être aidés. Peut-être simplement pour rendre le monde un peu plus simple, un peu plus vrai, un peu plus beau. Se retrouver soi, retrouver le monde...

Nicolas attendit qu'il finisse et expira longtemps, fermant doucement ses yeux, retrouvant petit à petit sa place en lui, faisant le tri. Il releva la tête et retrouva le regard du prof qui commençait sérieusement à s'emmêler les pinceaux d'une manière presque touchante. :

-Ne vous excusez pas pour ce que j'ai subi. C'est comme ça et puis c'est tout...

Il remit son pull. Et puis, se décida à partager ce qu'il avait sur le cœur. :

-Je pense mieux saisir... Mais en même temps... vous dites que certains ne méritent pas notre attention. Au fond de moi, je le pense aussi. Pourtant...

Il regarda son poing serré couvert de cicatrices, des creux profonds dans la peau, d'avoir frappé sans relâche, d'avoir défendu son intégrité aux prix de celle des autres. Qui méritait exactement ?... Ceux qui se défendaient ? Ceux qui attaquaient ? Dans tous les coins du globe, et ça Nicolas en était certain pour en avoir fait l'expérience, les deux camps n'en faisait qu'un. :

-La souffrance reste la souffrance non ?... Les sentiments font mal, qu'importe la personne, qu'importe les origines, qu'importe ses actions... Ces douleurs-là, je les connais. Et je devrais faire profiter mes pouvoirs de sensitif qu'à ceux qui le mérite ?... Mais je suis qui pour juger exactement ? puis il ajouta en ayant un mouvement d'épaule, toujours en fixant son poing. Merde, cette discussion va vraiment loin.

Puis se rendant compte qu'il avait juré devant un prof, il se redressa d'un coup. :

-Euh... Pardon m'sieur. 'fin... Mouais...

Il gratta la cicatrice de son arcade et fit comme s'il essayait de se recoiffer, pour reprendre contenance. C'est pas ça qui va me sauver... Il toussota, comme si quelque chose le dérangeait dans sa gorge puis continua. :

-Ce que je voulais dire... Hm... C'est merci. Avec ce que vous avez dit, je vais essayer de... relativiser, ouais et... avancer. Ne jamais baisser les bras hein.

Il remit son sac sur son épaule et puis se souvint qu'il avait, du coup, d'autres questions en tête, pour l'aider à mieux vivre ses pouvoirs. :

-Au fait ! Ah, désolé encore, euh... Vous auriez pas des livres qui traite des Sensitifs ? Parce que, l'air de rien, c'est difficile à vivre au quotidien tout ce bazar... L'aspirine va me plomber mes bourses étudiantes sinon.

Un trait d'humour... pour essayer d'égayer cette discussion qui avait commencé par un strip-tease improvisé et des conseils sur comment supporter l'humanité. Moi je dis.... que c'est presque normal pour une séance de maths.


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##   Mer 28 Oct 2015 - 13:53
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Ça y est, c’est parti, je commence à m’embrouiller. J’ai un sourire piteux, et je peux difficilement faire plus proche de mon état mental actuel. Piteux. Ça fait tellement longtemps que j’ai pas été confronté au monde extérieur, sans partir dans la considération des scientifiques, que j’avais oublié à quel point il était pourri jusqu’à la moelle. Pourtant, j’lui ai dit que je croirai toujours que ça en vaut la peine… D’essayer d’écouter l’humanité, d’être là pour elle. Mais ça, c’est parce que j’ai le syndrome du super-héros. Toujours vouloir faire au mieux. Ça ne veut pas dire que j’y arrive. Ça me rend malade, parfois… Dans un sens, c’est peut-être mieux de s’en foutre. C’est toujours mieux de s’en foutre, c’est ce que j’ai toujours dit – faites c’que j’dis, pas c’que je fais ; de toute manière je fais rarement autre chose que de la merde. Je repense à mon entraînement catastrophe avec Gaetano, je repense à cette semaine passée chez les scientifiques, l’été dernier. Puis je remonte plus loin ; mes années à Terrae s’envolent, et je me retrouve à Boston, entre ma mère les autres. J’efface. Je souris. Je n’y pense pas. Mon sourire est toujours aussi piteux.

Un jour, je serai capable de ne pas être triste en entendant ce genre d’histoire. Doucement, j’acquiesce. C’est comme ça. Je ne m’excusais pas pour faire passer la pilule, ni dans un souci de compatir complètement stupide. C’est juste. Pourquoi on a des pouvoirs fantastiques si on ne peut pas faire changer le monde avec ? C’est l’impuissance qui revient au galop, encore une fois ; c’est toujours elle qui revient, qui se pointe, balaie tout, comme on balaie de la poussière sur son seuil, comme on balaie des mauvais souvenirs. C’est l’impuissance qui nous brise et nous montre nos limites, nous fait comprendre qu’on est rien d’autres que des humains, et pas ces dieux que beaucoup voient en notre statut. Master, ça veut dire quoi ? Ça veut dire transcender ses problèmes, se transcender nous-même, pour devenir un « nous, mais mieux ». Il est où, le mieux, quand on est pas capable de guider les autres ? Le monde ne s’arrête pas à Terrae.

Je me retiens de me passer une main sur le visage. Il faut que je parte.

Ne pense pas à ça.

Nicolas remet son pull – étrangement, le ciel a bien voulu que je retienne son prénom aujourd’hui, peut-être parce qu’il m’a gratifié d’un petit plus pour m’en souvenir ; le prénom, et le choc des cicatrices. Les deux s’enregistrent au même instant dans ma tête, mais j’essaie de ne pas associer les deux. C’est difficile. C’est un humain. Un sensitif. Un gosse. Il n’est pas résumable à ce qu’on lui a fait. Il n’est pas résumable à ce qu’il a vécu. Tout comme je ne suis pas résumable à ce que j’ai moi-même vécu. Je crois. Je suppose…

Le garçon serre le poing, reprend la parole. Je souris. Plus doucement. Il m’a posé cette question, mais au fond, il connaissait déjà la réponse.

— Ça va, t’excuses pas. Et tutoie-moi, en dehors des cours, j’ai pas encore vingt-sept ans, je rigole un peu. Laisse moi juste rajouter une chose : non, cette discussion ne va pas trop loin. C’est parce que tu sais que tu ne peux pas en être juge que tu as ces pouvoirs, et que tu es qualifié pour les avoir. Si t’as compris ça, c’est déjà bien. Et ça t’aidera beaucoup.

Pour autant, je parle d’expérience ; on parle d’aider les autres, mais on aide que ceux qu’on veut bien aider – là encore, sans partir dans la considération d’une attaque à la bombe dans l’établissement, bien entendu… (C’est fou comme c’était joyeux l’année dernière.) Tout simplement parce qu’on a pas le choix. Alors on porte notre attention, subjectivement, sur ceux qu’on pense le mériter. Parce qu’on ne peut pas faire autrement.

— Tu sais, pour autant, nous aussi nous sommes des humains. Les gens ont tendance à l’oublier ici, et à tous nous voir uniquement comme détenteurs de tel ou tel pouvoir. C’est un peu débile, mais c’est comme ça partout. Ici, tu seras considéré comme un fouineur, et quand tu voudras calmer quelqu’un qui fait une crise de panique à côté de toi, on t’enverra chier de manière assez abrupte. Ça veut pas dire que ça vaut pas le coup. Ça veut pas dire qu’il faut laisser tomber. Le mieux, c’est toujours de pas se faire capter…

Un sourire embarrassé.

— C’est pas un job très gratifiant, j’en conviens bien.

Le gosse reprend son sac, toussote un peu. Lui aussi est embarrassé. Dur de dire merci, peut-être ? Punaise, les sensitifs sont tous des inadaptés sociaux, c’est dingue… Suffit de nous voir nous deux, Ipiu, tous les élèves que j’ai déjà pu voir… On est des boulets qui découvrent les sentiments. Et ça, ça fait jamais beaucoup de bien.

Ne pense pas à Ipiu.

— Pas de livre, nan, désolé. Mais si t’as besoin d’aide, j’suis là. Je traîne souvent en salle des Masters, et si j’y suis pas un d’entre eux peuvent faire passer le message.

Je me redresse, fais craquer mon dos en réfléchissant.

— Le truc que je peux te conseiller, c’est d’essayer de te mettre à la méditation. Faut essayer de te contrôler toi-même pour réussir à contrôler tes pouvoirs. Et c’est pas parce que tu écrases ce que tu ressens que tu y arrives. C’est juste qu’il faut essayer de… je sais pas trop comment t’expliquer ça, ça se ressent. C’est une sorte de barrière à mettre autour de ton esprit. Regarde. Essaie de lire ce que je ressens.

Il me suffit d’y penser pour ne rien laisser entrer, ne rien laisser sortir. Ou plutôt, laisser sortir uniquement ce que je souhaite sortir. D’abord rien, en espérant que ça calme un peu sa tension déjà bien élevée. Puis, pour le coup, je ne laisse qu’un vague sentiment d’apaisement s’échapper, et le toucher.

— Il faut aussi apprendre à dissocier les bons des mauvais sentiments. Les bons te permettront d’avancer, et les mauvais te feront reculer. C’est un peu comme être hyper émotif sans vraiment l’être… je lance finalement, avec un sourire amusé. T’es une éponge, mais ça veut pas dire que tu dois laisser tes pouvoirs diriger ta vie. Y a une espèce de travail à faire à ce niveau-là ; comprendre, tisser un lien. La magie est vivante, elle est toi autant qu’elle est extérieure à toi. Faut juste arriver à l’intérioriser, et plus voir la chose comme deux entités séparées. C’est difficile au début, mais on y arrive.

Je fais le tour du bureau, me laisse tomber sur la chaise. Bon, on dirait vraiment que j’ai cinquante ans. Je veux bien le laisser me vouvoyer s’il m’appelle Grand Maître. (Joke.)

— Dis-toi que quand j’étais initié, j’étais un vrai boulet. Maintenant, ça va mieux, je les contrôle ! Mais je suis toujours un boulet, je rajoute en riant.



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##   Mer 28 Oct 2015 - 16:35
Nicolas L.L. Williams

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Tutoyer un prof. C'est nouveau, ça vient de sortir... et il allait sans doute galérer à le faire. Mais bon, il y a un début à tout. Il pouvait bien faire un effort pour quelqu'un qui essayait de l'aider un peu... Grand pouvoir, grande possibilité, grande responsabilité... et justement parce qu'on s'en pense indigne, on le mérite quelque part. C'était une façon de voir les choses. Il hocha simplement la tête pour lui signaler à la fois qu'il l'écoutait et qu'il l'approuvait un peu aussi, et il haussa les épaules à la suite de sa déclaration ; être mal considéré, vu comme un tentateur tentant d'attenter à l'intérieur des gens, un agitateur des sentiments, le perturbateur de la matrice -vive les allitérations-. La résignation l'envahit. Bah, j'ai déjà l'habitude de ça, ça changera pas grand chose. Il ne put s'empêcher d'ajouter pour la forme. :

-Bof... Vous... Euh, tu sais. M'faire rembarrer, c'est presque un hobby.

Une passion viscérale qui se lit dans les coutures de sa peau. C'est limite s'il en était pas devenu un roman. Sa manière à lui d'être humain...

Quand aux conseils qu'il lui donna, il se raidit. La méditation. La méditation ?! Oui, oui la méditation. Ses sourcils s'envolèrent sur son front, le ballet de l'étonnement. C'est une blague ?!! Non malheureusement. D'un côté il pouvait voir l'utilité d'une pratique pareille, se recentrer sur soi, façon paisible et zen attitude. Pas pour lui donc. Néanmoins, peut-être pratiquait-il déjà une forme de méditation, avec Huo, et en allant faire son jogging quotidien ?... C'était pas folichon et beaucoup moins reposant mais c'était une manière de faire... Et Nicolas se savait parfaitement incapable de tenir en place, façon fleur du lotus ou baobab au soleil levant. Il devait bouger, occuper son corps pour être bien dans sa tête. L'air de rien, ça lui fit lâcher une petite grimace tout de même.

Et une autre quand il lui dit de lire en lui... Je veux bien essayer, mais j'ai pas trop de contrôle là-dessus... Ça vient à moi d'habitude, c'est tout. Mais parmi ses qualités, on pouvait dire que Nicolas n'était pas contrariant... Il s'assit pour de bon sur la table, remonta ses manches et, dans un mouvement humain mais complètement décalé par rapport à la situation, se pencha en avant, paupières plissés, regard fixe sur le prof, comme si ça pouvait l'aider dans cet exercice. Le ridicule ne tue pas. Il a d'abord un frisson à sa première tentative, puis au deuxième, de nouveau cette sensation d'être hors de lui, projeté en avant et... BOUM. Mur. Comme ça, direct, pas de préliminaire, dans les dents. Pour avoir déjà goûté à un véritable mur de béton, Nicolas ne pouvait néanmoins pas comparer les deux sinon pour une chose ; dans un cas comme dans l'autre, ça amplifiait sa migraine avec une efficacité mordante.

Il porta la main à sa tête, par réflexe car ça ne le soulageait en rien et grattouilla son arcade blessée... Pour une première expérience de lui-même, il était plutôt choqué de pouvoir faire ça. :

-J'ai rien senti... Enfin, si mais... Non en fait... C'est bizarre.

Effectivement, comme il l'avait dit en fait. Ça ne se dit pas, ça ne ressent. Il se promit de tester l'expérience tout seul. Mais il n'a pas le temps de s'en remettre, une vague l'atteint... Apaisement. D'un coup, il se sent tout coton. Lui qui avait trop souvent les sens aux aguets, l'ouïe fine pour capter les sons derrière lui, les yeux fouillant les lieux à la recherche d'une embuscade, il avait retrouvé d'un coup un champ visuel normal... Il s'en senti aveugle, presque comme diminué et pourtant, il n'arrivait pas à ressentir une quelconque peur. Il était... bien. Aussi étrange que cette phrase puisse paraître en lui.

Et la vague se dissipa lentement, lui faisant comprendre qu'il s'était ramolli. Danger ! De manière instinctive, il dressa des remparts comme ceux qu'il avait aperçu chez son prof un peu plus tôt, non sans battre des mains de manière frénétique et plutôt ridicule devant lui, comme si ses yeux arrivaient à percevoir tangiblement les restes de cette sensation de paix qu'il l'avait habité... Une fois de nouveau empreint avec lui-même et ses angoisses, il regarda derrière lui, puis les quatre coins de la pièce. Il inspira brièvement puis un tic nerveux le parcourut, comme un animal sur la défensive. C'est bon... Il jeta un œil à M'sieur Williams qui avait du le prendre pour un taré et ne réussit qu'à lui offrir un sourire contrit, la chair de poule parcourant ses avant-bras à découvert. :

-Ahah... Hééééé, désolé. réussit-il à articuler. C'est pas une habitude chez moi la paix intérieure.

Il expira d'un coup ; il avait retenu sa respiration comme un gros débile, voulant faire le moins de bruits possible pour ne pas se faire repérer -de personne, il le sait maintenant, mais il était difficile à convaincre hein. D'ailleurs, il avait du mal à croire aussi, qu'un Master ait pu être un "boulet", selon les propres dire du prof. Il pensait bien qu'il avait du en voir des choses, et en traverser des épreuves... C'était le lot de l'humanité. Mais quand on a un adulte devant soi, même si ses explications étaient décousues et son soutien... particulier, il restait tout de même quelqu'un qui avait réussi à vivre avec ses capacités. :

-On se refait pas. dit-il en souriant. J'suis pas certain de mieux m'en sortir que v... toi !

Raaah zut !

[HRP : P-P-P-P-PAVÉ !]


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##   Jeu 29 Oct 2015 - 22:55
Aaron Williams

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Marrant. Il a l’air perturbé que je lui demande de me tutoyer. Bon, après tout, il fait comme il veut. Mais moi, j’aime pas ça. Puis, on se serait rencontré en dehors des cours, il m’aurait tutoyé aussi. Comme à peu près la majorité des gens ici. C’qui est bien, c’est qu’ils font bonne figure tout de même en m’appelant « M’sieur » en cours… Comme ça, tout est à sa place ! Moi, je trouve pas ça bizarre, mais bon, c’est peut-être parce que je suis prof ici depuis que j’ai… Je sais plus. 21 ans je crois ? 22 ans ? Ouais. Bon. Aucune qualifications, mais mes cours sont cool quand même, je vous permets pas.

Alors je hausse les épaules. Il me déprime, ce gosse, en fait. Il a l’air tellement blasé de la vie, alors qu’il a quinze ans. Dans un sens, ça se comprend, vu la vie qu’il a menée, et parallèlement… Parallèlement, c’est triste. Disons que ça remet pas mal en cause ce qu’on peut avoir comme vision du monde. J’essaie de me dire que c’est pas grand-chose, mais je me contente de me heurter moi-même à ma propre résignation. « C’est comme ça, on peut pas faire autrement. » Combien de fois je me suis déjà posé cette question ? Combien de fois je me suis déjà demandé ce que je pouvais faire pour que ça s’améliore, que ça s’arrange ? Au bout d’un moment, on arrête de compter, mais c’est aussi parce qu’on l’accepte, peut-être. M’ouais. Je sais pas ce que je préfère, à choisir.

Puis j’me dis que je vais essayer de me rendre utile, tant qu’à faire. Lui montrer un peu ce qu’on est capable de faire, à quoi on peut aspirer un jour. Parce que j’pense que c’est important de lui montrer que tout le monde en est capable, que c’est pas juste « nous » parce qu’on est Masters, ou je sais pas trop quoi ; j’veux dire, ça fait 8 ans que j’ai ces pouvoirs. C’est normal qu’au bout d’un moment je considère qu’ils fassent partie de moi, je suppose. Reste à montrer qu’on peut vivre avec à tous les autres. Les petits nouveaux comme le reste.

Je barricade mon esprit soigneusement, sans aucune difficulté, et vu sa tête, il a l’air de s’être heurté à un mur de béton. Je souris piteusement, un peu coupable d’avoir alimenté sa migraine. J’m’apprête à m’excuser mais je me dis qu’un peu d’apaisement, ça valait mieux. Et là, sa réaction… me fait cligner des yeux plusieurs fois. D’accord. D’accord… Donc pas l’apaisement. Je fronce plisse légèrement le nez, intrigué. Ça risque d’être problématique, ça.

— Hmm. C’est pas grave, t’en fais pas. De toute manière t’as pas à t’en faire, c’est pas bien compliqué de faire mieux que moi. J’t’assure.

Un soupir m’échappe, et je glisse ma main sur ma nuque.

— Tu sais… Tu es pas obligé d’être tant sur la défensive. Ici, personne te fera de mal.

Enfin. Personne ne t’attaquera dans le dos, tout du moins, je songe avec un soupir.

— T’es pas obligé de faire de la méditation, mais je pense que ça t’aiderait. Ça va pas te réussir d’être aux aguets non-stop, ça te fera jamais de bien. À part te stresser, je rajoute avec une moue. Même si j’comprends pourquoi.

Être méfiant ne veut pas dire se méfier de tout… Non ? Enfin bon, de ce que j’en dis… Doucement, je souris en coin, fais un léger signe de la main.

— Enfin, chaque chose en son temps ! je conclus. Faut se donner un peu les moyens d’avancer, et surtout pas être pressé. Même si j’avoue que je revivrais pour rien au monde mes années en tant qu’initié, c’était assez abominable quand on y repense... Avoue que ça te rassure, je reprends avec un demi-sourire amusé.

Ah nan mais là, plutôt crever hein.



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##   Ven 30 Oct 2015 - 20:12
Nicolas L.L. Williams

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Nico sait bien que ça partait d'un bon sentiment, Nico sait bien que c'était pour l'apaiser. Un sentiment positif merde ! Quelque chose de cool et qui t'évite de péter des rotules à tout bout de champs... Faut avouer que c'est plaisant tout de même. Mais voilà, généralement, après un sentiment positif, un relâchement quelconque, il avait tendance à bouffer des pâquerettes. Et je relativise par l'humour... dans ma tête... C'est fou ce que le conditionnement peut faire hein ? Alors dire qu'il était pas "obligé" d'être sur la défensive, c'était mignon. C'était même carrément bisounours pour Nico, surtout que le prof ponctue ça d'un soupir.

Cette phrase, ça le fait doucement sourire... Pas d'un rire jaune ou moqueur, vraiment. Ça le touche. Ça le change d'un "pourquoi tu réagis comme ça, taré ?" ou d'un regard choqué. Il baisse alors la tête, tâtant sa cicatrice à l'arcade. :

-Peut-être qu'on me fera pas de mal... Mais même si je le sais, c'est un automatisme. Et j'arrive pas à me retenir si je commence. Comme un T.O.C. un peu...

Il en avait lu assez à ce sujet pour savoir que c'en était pas bien sûr, mais que de loin, ça y ressemblait vachement. Il hausse les épaules avant d'ajouter. :

-Mais je fais des progrès, déjà rien que par les contacts. Avant on pouvait pas du tout me toucher... Ici, j'essaye de faire avec. Quand c'est bref, ça peut encore aller, quand c'est prolongé je reste quand même angoissé, peu importe la personne devant moi. Tu vois ! Un p'tit pas à la fois !

Comment il en était venu à le tutoyer aussi facilement ?... Peut-être parce qu'il avait vérifié la pièce, peut-être parce qu'il se concentrait sur la personne face à lui et pas son statut... sans doute parce qu'on l'écoutait. C'est pas la première fois ici, mais bordel c'est compliqué de l'assimiler ça aussi !

La méditation le gênait vraiment... Parce qu'il avait déjà du mal à se concentrer pour lire un livre, alors pour rester calme, ça promettait d'être folklore !... Il mordit sa lèvre en réfléchissant un instant puis se dit qu'il valait mieux être honnête. :

-Je sais pas toi, mais perso, rester calme me demande beaucoup plus d'efforts que d'aller faire un marathon... J'ai beaucoup de mal à me concentrer sur une tâche, généralement, j'ai tendance à gigoter ou avoir des gestes parasites et nerveux. Là encore, j'n'y peux rien. Soupir. Sauf quand je discute avec quelqu'un en fait... Mais bon c'pareil. Te parler et te montrer tout ça, alors que je te connais pas, que tu pourrais éventuellement te servir de mes faiblesses -je le pense pas vraiment hein... instinct de survie tout ça-, ça m'a demandé... Un sacré boulot intérieur... Et un débat mental interminable. Et là encore j'm'en sens pas bien, de savoir que quelqu'un d'autre que moi a vu l'étendu des dégâts...

Arrête de parler. Nicolas s'agace. Il se fatigue toujours à penser au pire et pourtant, il était bien incapable de faire autrement... Chaque fois qu'il essayait, il faisait plusieurs nuits d'insomnies d'affilées et finissait par s'endormir d'un coup, d'où l'expression tomber de fatigue. J'espère que le prof ne le prend pas comme un privilège parce que ce n'est qu'une angoisse de plus pour moi. Il gratta sa tête. :

-C'bien compliqué quoi... M'enfin oui, chaque chose en son temps... Et non ça ne me rassure pas ! répondit-il dans un rire, à l'abomination du professeur à l'idée de redevenir initié.


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##   Sam 31 Oct 2015 - 15:18
Aaron Williams

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Nicolas commence à se justifier un peu et ça me tire un demi sourire amusé. C’est vrai, j’ai jamais dit que c’était entièrement de sa faute, j’me doute qu’il ne puisse pas faire autrement. C’est des automatismes qu’on gagne et qu’on garde, dont on se débarrasse jamais vraiment ; ils nous forgent, forment ce qu’on est et ce serait malsain que de vouloir changer quelqu’un. Pourtant, avec de l’entraînement, on finit par réussir à les assouplir, tout doucement. Ils restent, mais ne réapparaissent plus que ponctuellement, lorsqu’on en a réellement besoin et que la situation s’y prête. Alors j’acquiesce. C’est un peu comme un TOC, au final, oui. Même si ce n’est qu’un comportement défaillant.

Alors je souris. Il dit qu’il s’améliore, et je le crois ; s’il n’avait pas fait ce travail, il ne m’aurait probablement jamais montré ses cicatrices.

— C’est comme ça qu’il faut avancer, un pas après l’autre, je lui assure en hochant la tête, ravi qu’il arrête enfin d’utiliser les formules de politesse.

Finalement, un rire m’échappe. J’ai vraiment envie de lui dire que c’est normal, que tous les tonnerres ont du mal à rester en place – et ce serait vrai ! Mais en soi, c’est un peu réduire les autres à leur affinité, et ce ne serait pas vrai. Avec le temps, tout le monde est capable de tout faire. Mitsuki, elle, n’a par exemple jamais eu besoin de méditer. Même si j’ai tout de même dû retenir ses pouvoirs, après son étoilisation… Bon sang, j’espère qu’on aura plus de problème pareil dans les années à venir. J’me fais trop vieux pour ces conneries. Rappelez-moi aussi que j’veux plus jamais me battre pour une masterisation. … Vous imaginez si je me faisais démonter la gueule ? Ce serait grave triste… Ouais mais nan, ce serait la honte ! Puis j’aime pas frapper les gens, moi ! Je suis pas un bourrin ! (Bref, j’en étais où ? Ah, oui.)

La suite m’attendrit presque un peu. Elle me touche à la fois, pas parce que c’est à moi qu’il s’ouvre, mais parce qu’il a simplement été capable de le faire. Et il dit qu’il a besoin d’aide ? Franchement… Un peu de temps, quelques conseils éventuellement… Je me sens presque mal à l’idée de continuer la discussion comme ça. Parce qu’en même temps, je ne veux pas ignorer ce qu’il dit, mais parallèlement, qu’y a-t-il de plus à ajouter ?

— Alors essaies de trouver un moyen d’utiliser ton hyperactivité à ton avantage ? je lance avec un sourire amusé. Chacun fonctionne différemment, du coup y a forcément différentes techniques qui marchent. Mais parler aux autres et accepter de s’ouvrir, accepter le contact… Je te remercierai pas de l’avoir fait de l’avoir fait avec moi, parce qu’au final, c’est à toi que ça profitera le plus. Mais on va dire que j’en pense pas moins. Je sais que c’est difficile.

Un léger temps passe. Bon, finalement, je l’ai dit, en espérant que ça sonne comme un encouragement plutôt qu’un réel remerciement. Moi, ça ne m’apporte rien. Ça me broie le cœur qu’il m’ait choisi moi. Y a Jerem qui est sensitif, aussi, ça aurait pu être lui… ça aurait été mieux, sûrement. Parce que je suis un peu trop centré sur moi, que je suis plus sujet en thérapie que thérapeute. Mais c’qu’il recherche c’est pas ça. C’est quelqu’un pour le guider, juste l’aider, peut-être. Et ça, même si je l’aimerais, je sais pas si j’en suis capable. J’essaie de ne pas penser que ce gosse me fait penser à moi au même âge, j’essaie d’ignorer les échos que ses mots provoquent en moi. Quels conseils je me serais donné, quels conseils je peux lui donner ? J’ai l’impression que continuer à parler de ce qu’il m’a montré, ça le mettra plus mal à l’aise encore. C’était pour appuyer ses propos. Moi non plus, je n’aime pas parler de ce genre de choses, encore maintenant, plusieurs années après. Que ce soit le code barre, qui n’est jamais parti, ou les restes de cette brûlure que je me suis faite. Dire qu’une fois Master, toutes nos cicatrices s’effacent… C’est un peu faux. Il y a des marques qui restent. Invisibles, mais toujours aussi présentes. Elles brûlent votre peau un jour, mais c’est votre âme qui se retrouve marquée comme du bétail. Je continue à hésiter. Finalement, je soupire et lui tourne le dos, déboutonne les premiers boutons de ma chemise pour la faire glisser mon épaule gauche. Le tatouage apparaît, en partie effacé par la peau qu’on devine avoir fondu à cet endroit. La marque n’est plus que légère, j’le sais, c’est plus aussi dégueu qu’avant. Mais c’est toujours là, depuis huit ans.

— C’est pas grand-chose. Mais je comprends c’que tu ressens. Alors pas besoin de te justifier, je t’assure.

Pendant que je parle, je tourne la tête et l’observe par-dessus mon épaule, avant de remettre mon vêtement correctement et refermer les boutons avec un sourire neutre. Donnant-donnant, je crois ? Une manière de lui faire comprendre qu’il n’a pas besoin de s’inquiéter, qu’on est un peu « dans le même camp » ? Même si très franchement, ça rime à rien. Mais plus il parlait, et plus j’avais l’impression qu’il se sentait mal. Plus il parlait, et plus j’avais l’impression qu’il allait péter les plombs, à force de trop en dire, encore et encore. J’sais pas si ça va désamorcer l’ambiance pesante qui s’est installée. Moi aussi, je me sens mal à cette idée. Mais c’est peut-être que son propre malaise qui me parasite peu à peu.

— Elles seront toujours là dans dix ans, mais t’as le choix entre les accepter ou nier leur existence. On vit pas mieux dans un cas que dans l’autre, mais au moins, dans le premier, on est capable de laisser les choses de côté. Au moins en apparence. Faut se concentrer sur le positif, je crois...

Oui, j'dis ça, moi. Mon hésitation doit se remarquer. C’est fou, pourquoi est-ce que c’est toujours avec les plus jeunes que j’me sens aussi démuni ? Reprends-toi.

— Enfin bon… Comme dit, l’important dans la méditation, c’est de te retrouver toi-même ; alors si t’es capable de faire un travail intérieur en gigotant dans tous les sens, ça revient au même au final. Quand tu cours – si tu cours, hein – tu peux toujours essayer de te concentrer sur tes pouvoirs en même temps. Ou quand tu parles au gens, comme ce qu’on fait maintenant. Pour certaines personnes c’est plus compliquées, mais si t’as du mal à faire une seule chose à la foi, c’est sûrement parfait pour toi, je ris. Quand je parle de pouvoir, je parle surtout de ta perception. L’important c’est de visualiser la chose, un peu comme un filet que tu étends autour de toi ; dis-toi que pour le moment, le filet est très large et que les mailles sont très épaisses. Il laisse passer le moindre truc qui arrive à sa portée, et c’est sur toi que tout se redirige.

En lui expliquant, j’effectue quelques gestes avec les mains. Puis lui renvoie un sourire maladroit. C’est qui le gosse, des deux ?



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##   Lun 2 Nov 2015 - 0:52
Nicolas L.L. Williams

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Il se passe quelque chose de très intense. Nicolas le sent dans l'air, comme un orage d'été, tout est plus lourd ; les respirations, les gestes, les regards. Le prof a même pas besoin d'esquisser un geste après ce court instant de silence... Un animal sauvage au fond de ses tripes est en train de hurler : empêche-le, retiens-le, ferme les yeux, FUIS. Mais il en est tout bonnement incapable. ...Il se passe quelque chose de trop intense... Comme si l'oxygène devenait compacte dans ses poumons, comme si le temps était ralenti, réflexes devenus accessoires, le sang coule comme du béton. Immobile et pourtant vibrant. Comment ? Pourquoi ? Qui ? Où ? Quand ? La bête en lui est en train de le dévorer de l'intérieur... Il se passe quelque chose de si intense... si intense... ça lui brûle les neurones, ça rend ses iris habituellement argentées brillantes comme mille soleils, ça lui agite les cheveux dans tous les sens, ça réveille en lui des sens qui n'existent pas, c'est en train de lui envahir le corps, l'esprit et l'âme... Il a envie de pleurer, de crier, de rire, de s'effondrer, comme cet animal qui lui ronge les os, qui lui serre le cœur, qui lui vole sa vie pendant qu'il parcoure de son regard les plaies de l'homme qui lui fait face.

***

Nicolas a eu dix ans. C'était peut-être dans une autre vie. C'était peut-être un autre monde, une ligne du temps qui avait bien voulu lui donner la force de changer... Ils étaient trois. Deux le maintenaient par les bras... Il pendouillait d'eux comme s'ils traînaient le poids du monde... Il leur avait servi de sac de frappe pendant une seconde, une minute, une heure peut-être ? Plus sûr de rien quand on tombe dans les pommes deux, trois fois... Il crache du sang et regarde le troisième lui faire face... Il s'accroupit devant ses yeux, tisonnier blanc de feu à la main, fumant comme la braise, aussi bouillant que leur curiosité malsaine.

-Ne bouge pas Colette... Ce serait dommage de te tuer aujourd'hui, c'est pas le but.

Les deux autres rient, Nicolas tousse. Le chef fait le tour lentement, regardant sa victime en se léchant les lèvres... Il passe sa main dans son dos, caresse sa peau éclatée ça et là par les coups, où trônait déjà quelques cicatrices à l'époque, plus ou moins fraîche... Nicolas tremble, Nicolas ferme les yeux, Nicolas a peur.

La brûlure est terrible, morsure du diable. Nicolas hurle mais ne se débat pas, il sert les poings, convainc son corps de rester immobile avec toute la force de sa volonté. Il mords sa langue tellement fort qu'elle éclate dans sa bouche, un peu plus de sang s'échappe de ses lèvres. Il pleure dans la douleur, son cerveau s'éteint. Il reste allongé là, dehors, dans cette ferme abandonnée, jusqu'à la nuit tombée... L'odeur de la chair brûlée partout autour de lui.

***

Cette odeur le frappe encore des années après... et à la vision de la couture d'Aaron, elle semble d'autant plus forte. Quand il se rhabille, ses yeux retrouvent leur teinte naturelle, se vident de la vision du passé. Il ressent tout à la fois. La haine, la peur, la tristesse, le désespoir. Tout s'annule à la fois, le laissant pantois, regard fixe et aussi immobile qu'un loup devant une menace potentielle. Il l'écoute mais il est incapable de faire quoi que ce soit d'autre ; bouger est un supplice, respirer est une torture, voir l'a complètement déchiré de l'intérieur.

On a beau savoir qu'on a pas été le seul à subir des horreurs dans la vie... Le constater est toujours effrayant. Il était en colère contre la vie, désespéré par l'humanité, au bord des larmes pour une épaule mutilée. On a beau accepter de le voir sur soi, on ne le souhaite jamais sur le corps d'un autre. Mais il reconnaît le courage, il reconnaît l'accord tacite échangé entre eux. Ce genre de choses, ils ne le feront jamais subir ni l'un ni l'autre. Il arrive enfin à inspirer, la bête en lui s'est tut. Sa voix est grave, rocailleuse, comme s'il n'avait pas parlé depuis des siècles. J'ai envie de fumer. :

-J'essaye de trouver quelque chose à dire après ça mais là, tu viens d'me tuer.

On pouvait pas faire plus sincère... Nicolas était vraiment en quête d'une phrase sage à dire, de mots savants pas pour expliquer la peine, ni la justifier ou l'apaiser... Il n'y a vraiment rien à se dire, rien à faire quand les choses ont été déjà marquées, vues, dénudées. J'ai TRÈS envie de fumer. Son regard voyage un temps autour d'Aaron, comme s'il cherchait encore un peu avant de laisser tomber, de revenir vers lui et de lui sourire. :

-J'adore courir.

...Quelque chose a changé. Ni en bien, ni en mal. Quelque chose vient d'apaiser Nicolas à jamais. On l'a amputé de sa haine. Pas d'explications, pas de déni. Juste comme ça, d'un coup de machette, proprement, sans brutalité inutile. Pour quelques boutons de chemise. Il s'est passé quelque chose d'intense... Il l'avait prédit, mais pas à ce point. Il se passe les mains sur le visage comme pour effacé les dernières traces de son choc et de son souvenir. Puis un pincement au cœur, plus violent que les autres, rappelle qu'il est sensible malgré tout. :

-Est-ce qu'on peut prendre l'air ? J'avoue que c'était plutôt puissant là et qu'une cigarette serait pas de refus !


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##   Mar 3 Nov 2015 - 16:26
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Un instant, je me demande si j'ai fait le bon choix. La lui montrer comme ça, maintenant, puis continuer à parler, reprendre, comme si de rien n’était, comme si cette marque n’était rien. Mais elle n’est pas rien ; la preuve est que, cet été, j’ai commencé à songer à la faire effacer. La brûlure ne partira sans doute jamais, ce n’est pas grave, et ce n’est pas d’elle que je parle ; mais l’encre, elle, j’aimerais ne plus la voir. Elle me rappelle à quel point j’ai pu être faible, à quel point les hommes peuvent être cruels. Pourtant, c’est aussi une partie de moi. Être marqué comme un animal. Ça me remet un peu à ma place, je crois… ça me rappelle que j’ai décidé de ne jamais être comme eux. Ça m’apaise, parfois. Je ne sais toujours pas. Sans doute en parlerai-je à Gaetano, un jour. On en discutera, au calme. Mitsuki… c’est hors de question. Elle aussi la possède. Je ne veux pas en parler. Pas avec elle…

Mes yeux rencontrent ceux de Nicolas, qui semblent s’illuminer de… je sais pas de quoi, au juste. Je ressens son malaise, sa tristesse, une telle décharge qui remonte le long de tout mon corps. Il me rend à la fois perplexe et me rassure, presque. Perplexe parce que je ne comprends pas, et me rassure parce que je comprends, un peu tard peut-être, que je n’ai pas totalement fait un mauvais choix. Stop. On arrête ici. Il est absent pendant que je parle. Mais je ne me tais pas, pourtant, je dis tout ce que j’ai à dire. Parce que moi, c’est ce moyen que j’ai trouvé pour m’apaiser. Parler. Ne plus jamais vivre dans le silence. Pas ces silences pleins de sens, mais ces silences lourds, sans paroles, sans significations. Combler le silence pour survivre. Combler le vide pour vivre. Pour avancer.

Je m’arrête. Il reprend la parole, d’une voix plus rauque. L’émotion. Je regrette, et ne regrette pas à la fois. On a tous été le monstre de quelqu’un. Ici, nous sommes les monstres de l’humanité. L’humanité est haineuse, parce qu’elle a peur. C’est à nous de lui montrer qu’elle n’a pas à avoir peur, qu'elle n'a pas à haïr. Pas parce qu'on a pas le choix, mais sûrement parce qu'on ne le supporte plus.

Ma main va se poser sur ma nuque, je m’appuie contre le tableau sans penser que la craie risque de la tâcher. Cette fois, j’hésite à parler. Me contente de hocher la tête, simplement. Un sourire s’étire sur mes lèvres. Un peu en coin, comme toujours. La mimique est presque ancrée dans mon ADN, à ce niveau-là…

— Ouais, pas de souci. Je m’en grillerais bien une aussi.

Bien essayé d’arrêter, mais c’est comme tout le reste : ça n’a jamais duré bien longtemps. J’me penche et attrape mon sac, le met sur mon épaule et commence à me diriger vers la sortie. Je laisse Nicolas sortir, verrouille la salle après avoir cherché mes clés pendant quelques secondes. Puis je me tourne vers lui, sourit doucement.

— Alors t’aimes courir ? Le coin est sympa, surtout en automne. Par contre, en hiver, il fera p’tetre trop froid pour traîner dehors.

On commence à marcher vers la sortie et, en descendant les escaliers, je lui demande :

— À part tes pouvoirs… ça va, tu t’en sors ? Tu t’intègres bien ? Admets que c’est cool d’être enfin débarrassé des dortoirs, je ris.

Ah, les dortoirs… Cette invention du diable…

J’enfile ma veste tout en marchant, enroule mon écharpe autour de mon cou et pousse la porte qui mène à l’extérieur en prenant une grande inspiration, les yeux fermés durant quelques secondes.

— Ah, ça fait du bien…

Puis, je sors mon paquet de mort en tube, et m’en allume une d’une étincelle, qui grésille au bout de mon doigt. Enfin, je tends le paquet au gosse :

— Tu veux ?

C’est mal d’inciter les mineurs à fumer ? (J’y peux rien, c’est lui qui a parlé de clope tout à l’heure ; j’vais pas lui faire la morale à ce sujet-là en plus.)

Un silence s'étire, et je m'appuie contre la rambarde des escaliers. La cour s'étire sous nous yeux, paisible. Mes yeux se ferment une nouvelle fois, je profite. Chasse les mauvais mots qui tournoient dans mon cœur.

— Qu’est-ce que t’aimes faire d’autre à part la course, l’athlète ? je souris en coin.

L’air, faute de pouvoir assainir mes poumons, éclaircit au moins un peu mon esprit.



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##   Mar 3 Nov 2015 - 21:48
Nicolas L.L. Williams

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Il ne se sentait pas plus léger... Non, ressentir ça après un truc pareil, ça devait être impossible. Peut-être pas mieux dans sa peau non plus, car ce serait vraiment terrible de sa part... De savoir que quelqu'un d'autre a souffert et l'on devrait être... jouasse ?... C'était loin de lui ressembler. Alors quoi ? De tous les sentiments qui existent, le seul auquel Nicolas pouvait penser, il n'avait pas de mot ? Les Sensitifs et les linguistes auraient raté leur boulot à ce point ?... Fallait le croire... Mais voilà, ça dépassait le stade de l'apaisement, de la quiétude et du simple fait d'être soi... Un peu des trois, aucun de ça. Le melting-pot sentimentale ?... Le tourbillon de l'intérieur. Un ovni pour lui. Le silence pour traduire leurs sentiments. Putain c'est beau. Nicolas se sent vieux... Il a ce petit sourire qui ne le quitte plus ; le sourire d'un ancêtre qui contemple les années de sa vie passée. Quinze ans, un siècle, un millénaire... La turpitude et la beauté du temps qui passe et de ce qui compose nos vies.

Il pousse un soupir, sans se départir de son sourire, quand il apprend que le prof fume aussi. Sans trop de raisons, Nicolas était rassuré d'apprendre qu'il n'était pas le seul à apprécier l'odeur de la mort, au corps à corps avec la fumée. Pourquoi j'ai commencé déjà ?... Curiosité d'abord, ensuite il aimait le goût... La chaleur qui emplissait sa bouche et la fumée qui lui chatouillait les bronches, pour lui c'était agréable. Mais de peur de finir comme tous ces camés qu'il croisait dans les bois de son ancien patelin, il s'était cantonné au tabac simple. Il devait être le seul gosse de son âge, là-bas, à ne pas avoir touché à la drogue... Bref, il se lève de la table qu'il n'avait pas quitté jusque là... Il a l'impression d'avoir les jambes en coton, mais son équilibre fait le reste. Il cherche une seconde de stabilité avant de remettre son blouson de cuir et de poser son sac sur son épaule. Il suit le prof jusqu'à la sortie de la salle.

M'sieur Williams est prêt à faire la conversation, ce qui rassure Nicolas. Il avait réussi à parler après avoir montré ses cicatrices, mais il pensait que ça tenait du miracle. En fait, il avait tout déversé pour éviter de s'arrêter en plein milieu... Mais il se souvient encore de cette sensation étrange après coup, comme s'il était hors de lui, littéralement. Le prof avait l'air de s'en sortir mieux que lui... Enfin, entre avoir l'air et l'être... C'est même pas le même verbe. Il lui rend alors son sourire. Il n'a pas besoin de pouvoirs pour se montrer compatissant, remonter le moral des gens. C'est un instinct. :

-Je vais souvent dans la forêt pour m'y dégourdir... Les couleurs de l'automne l'embellit. Mais c'est vrai, j'ai l'impression qu'il fait plus froid ici qu'en France... L'humidité peut-être.

Il regardait rarement la météo... Pour savoir comment il devait s'habiller le matin, il préférait ouvrir la fenêtre. La discussion reprend dans les escaliers. :

-L'électricité euh... Ben, j'avais déjà du mal avec les trucs comme le téléphone ou l'ordinateur vu que j'm'en suis jamais servi quasiment. il grattouilla son arcade, cherchant ses mots. Sinon, j'ai tendance à griller les ampoules quand je m'énerve... mais vu que c'est rare, c'est rien.

Il garda sa réponse sur son intégration en suspens. En fait, durant les cours, il n'avait encore parlé à personne... Il se savait d'allure plutôt peu amical alors il ne s'en formalisait pas trop... En fait, le peu de rencontre qu'il avait fait jusque là, c'était à l'extérieur avec des personnes plus âgées que lui... Peut-être que les jeunes ne m'aiment pas. Priver un adolescent de sa vie sociale et tout semble dépeuplé... Nicolas ben... Il haussa légèrement les épaules. :

-Et oui ! J'ai rencontré pleins de gens depuis mon arrivée ! dit-il tout sourire.

Ce n'était pas un mensonge, puisque à ses yeux, il avait véritablement rencontré un ami à qui il tenait déjà beaucoup ainsi que d'autres personnes, à qui, si un jour elles venaient lui demander de l'aide, il pourrait tout donner pour les voir sourire de nouveau. Enfin... les dortoirs. :

-Bah ce qui avait de chiant avec le dortoir, c'est qu'il fallait ranger le bordel des autres pour pouvoir se faxer jusqu'à son pieu... Mais hé, j'vais pas me plaindre hein : ça faisait longtemps que j'avais pas eu de vrai lit !

On en parle où pas, de ce tapis qui lui servait de matelas ? Du placard qui avait été modifié en chambre pour lui ?... Vaut mieux pas non. Ce n'était pas le moment. Et pis elle était très bien ma chambre d'abord... Bon, pas autant que celle que j'ai aujourd'hui ça ! Y'a pas photo ! Nicolas resserre son foulard... Le vent frais s'engouffre à l'intérieur du bâtiment avant que les deux Sensitifs n'en sortent.

L'instant d'après, Nicolas fouille déjà frénétiquement ses poches à la recherche de son tabac. Mais l'instant d'après, il voit Aaron allumer sa clope... avec son doigt. Attends ! Attends !... J'ai eu la berlue ?! Il secoue la tête, cligne des yeux et fixe sa main. Vraiment ! Pas de briquet, pas d'allumette. Juste... son doigt. Et son pouvoir. De l'électricité. Qui allume une cigarette. MIND BLOWN. :

-MAIS ! Vous êtes trop forts !

Quelques étincelles qui foutent le feu... C'est comme s'il avait eu deux pouvoirs en un en fait. Et ça suffisait à son émerveillement. Il jeta un coup d’œil autour d'eux quand il se rendit compte qu'il avait parlé un peu plus fort que d'habitude, puis il se concentra sur son paquet jaune de tabac à rouler... :

-Merci mais... Je préfère les miennes. dit-il en s'emparant d'une clope qu'il avait déjà roulé ce matin avant de partir.

Le rouge aux joues, il préféra utiliser son briquet plutôt que de griller tout le quartier. Et pis j'ai trop envie de fumer pour attendre de savoir m'en servir. Il inspira profondément, à s'encrasser le fin fond de ses poumons puis, la fumée s'échappa doucement entre ses lèvres, pendant qu'il expliquait à Aaron. :

-J'aime lire aussi... Mais pas trop longtemps, me concentrer c'est compliqué. En fait... Non, c'est pas tant lire que j'aime... c'est apprendre des trucs, sur n'importe quel sujet. On peut se débrouiller avec un rien quand on sait beaucoup de choses, mais ma tête doit être devenue un vrai bordel.

Et un bordel monstre : derrière son par cœur de tableau périodique, ses formules mathématiques et ses définitions de littératures, des recettes faciles à faire avec rien, ou tout ce qu'on peut piquer dans un jardin sans se faire chopper ; au fond, la liste de toutes les particularités des animaux, des souvenirs vagues pour certains, d'autres plus frais, comme mettre bas une vache ou tondre la meilleure partie de la toison d'une brebis, vacciner des chevaux et dresser un chien ; savoir avec quelle plante des bois on peut couper de la beuh pour gagner plus sans se faire griller par les camés, comment cueillir des champis, comment rouler un joint ; les composants chimiques du corps, comment réguler son rythme cardiaque tout seul, tenir longtemps en apnée, gérer son corps et ses réactions ; coudre, tricoter, repasser, laver, couper, réutiliser ses vêtements jusqu'à usure complète, toujours trouver de bonnes occasions : réparer une cafetière, réparer une voiture, réparer un vélo, réparer tout ce qu'on brise, même ses os ; des livres par milliers, des musiques de tout les genres, des films qu'il a vu en squattant la fenêtre d'un voisin, savoir écrire, savoir lire une partition, savoir...

Et son coffre mentale n'avait pas de fond. Si sa mémoire était défaillante, les souvenirs étaient restés, et si on osait le remettre en situation, il s'en tirerait comme un chef. :

-Et toi ? Prof de maths ? Pourquoi donc cette voie ? demanda-t-il, curieux et intéressé.


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##   Ven 6 Nov 2015 - 17:00
Aaron Williams

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Bien. Faute de ne pas trop savoir sur quoi embrayer, je reprends la discussion sur des sujets un peu bateau, avec l’espoir que ça déridera un peu le gosse. Pas qu’il semble faire la gueule, mais c’est surtout qu’avec ce qu’il s’est passé en salle de cours, l’ambiance est un peu lourde. Un peu d’air, une clope au coin des lèvres et la cour qui s’étend sous notre nez ; quelques mots échangés, une discussion calme, sans prise de tête. Du moins, c’est ce que j’espère. Nicolas, à côté de moi, sourit un peu, répond calmement à mes questions. Je note dans un coin de ma tête qu’il est français, et repense un instant à Boston. Mon regard part dans le vide, un court moment, mais je me raccroche rapidement à la réalité lorsqu’il reprend au sujet de ses pouvoirs. Un sourire en coin s’étire sur mes lèvres. L’électricité, certes, c’est un bon sujet de conversation, mais ce n’est pas vraiment ce que je lui demandais. Il ne veut sûrement pas parler du reste, et quelque part, je me pose des questions à ce sujet. Inquiétude ? Sûrement, oui. J’ai pas vraiment honte de le dire, je crois que c’est normal, surtout après ça. C’est un peu bête, mais voilà ; c’est pas comme si je pouvais m’en empêcher maintenant.

Ce qu’il me dit sur les ordinateurs me fait tilter en revanche, plus que les ampoules qu’il me dit exploser de temps en temps. J’ai envie de dire que ça, tout le monde le fait ; c’est quasi universel, de se retrouver avec la moitié de son électroménager qui saute. Nan, c’qu’il me dit, c’est surtout qu’il sait pas trop se débrouiller avec. J’me dis que s’il a besoin d’aide avec les ordis un de ces quatre, je pourrais lui en apporter un peu, et je me retiens de le lui proposer. C’est pas à moi de le faire, je crois.

— Les chambres sont sympa j’avoue, on a de la place. Et se débarrasser de ses colocs c'est juste fantastique ! Par contre, tu verras, pour tes pouvoirs, ce sera de pire en pire, je finis par rigoler. Pour l’anecdote, quand je suis passé Master, je comprenais pas pourquoi j’entendais des voix. Je croyais que je devenais complètement dingue. Puis, quand dans un excès de colère j’ai balancé mon téléphone à travers la pièce et que quelqu’un s’est mis à m’insulter, j’ai compris que c’est lui qui me parlait.

Je soupire et rigole en même temps, l’air dépité.

— En fait, j’contrôle pas bien les champs magnétiques. Du coup, dès qu’il y a des ondes ou de l’information électrique qui passe, mon cerveau l’interprète comme un message… Bon, y a aussi le moment embarrassant où le premier objet à côté duquel tu passes prends vie et se met à bouger tout seul, mais là je crois que c’est juste une partie de ma tête qui essaie de me tuer.

Dites-moi que j’ai pas dit ça. Ça n’a rien de rassurant. C’est rassurant. Si ? Non ? Bien sûr que non !!

— Nan mais. Bref, faut pas avoir peur, c’est juste moi qui suis bizarre. Mitsuki a jamais eu de problème de c’type, quand j’y pense… Enfin bon, au moins je suis jamais tout seul chez moi, c’est déjà ça.

Putain mais qu’est-ce qu’il s’est passé dans mon cerveau pour qu’il se passe un truc pareil ? Je déteste à ce point le silence pour m’empêcher d’être tranquille de cette manière ?

Une clope que j’allume, et je manque de sursauter quand il s’exclame à côté de moi. Je le fixe l’air ébahi avant de partir dans un rire.

— Euh, ouais mais nan, c’est rien, c’est juste une mini étincelle, hein. Tu peux le faire aussi. Y a plein de trucs qu’on peut faire avec ces machins-là, faut juste être un peu ingénieux.

Techniquement, on pourrait aussi ioniser une personne qu’on touche. C’est-à-dire modifier les charges électriques des atomes. … … Disons que j’ai déjà testé avec du savon, et vu le résultat, je n’ose même pas imaginer ce que ça risque de faire à un humain. Et à mon cerveau. L’énergie nécessaire pour le faire est incommensurable. Sans dec. Faudrait que je bouffe dix hamburgers pour me remettre de l’ionisation d’un écureuil nain. … Mais je ferai jamais de mal à ces bestioles, elles sont beaucoup trop mignonnes. … Ouais, bon, on ionise pas les gens, quoi ; c’est comme les eaux : on leur a déjà dit de pas enlever l’eau présente dans le corps des gens, c’est méchant et c’est glauque. … Bon… J’admets que je comprends pourquoi les scientifiques s’inquiétaient mais… je persiste à croire qu’eux ils voulaient savoir comment ça marche pour créer des soldats-magiciens et ça, nop, noooop ! Jamais ! No way !

Enfin bon, tout ça pour dire que Nico préfère ses clopes et s’en allume une tranquillement à côté de moi. J’acquiesce lorsqu’il parle, avec un sourire.

— Bah, c’est cool. Ça nous est toujours utile, même quand on y pense pas. C’est aussi ça qui nous rend ingénieux, je pense.

Je souffle un nuage de fumée et la regarde disparaître dans l’air.

— Sinon, pourquoi j’suis devenu prof de maths… j’avoue qu’y a pas beaucoup d’explication. Quand on devient Master, on nous demande de choisir un job. Quelque chose pour aider la communauté, si tu veux. Terrae c’est pas une véritable école, mais comme j’ai toujours été pas trop con en maths, j’me suis dit que ça pourrait le faire, et… Voilà.

J’ai un sourire amer.

— J’aurais bien aimé faire un doctorat en recherches, mais j’ai pas pu. On a eu pas mal d’ennuis, et en plus on était pas nombreux comme Masters au début. On était trois ou quatre à l’époque, alors ça rendait la gestion difficile. J’ai préféré rester et aider comme j’pouvais.

On vivait encore dans le bâtiment avec les autres élèves, à l’époque. Puis bon, donner des cours à des gosses qui avaient parfois deux ans de moins que moi, j’vous jure que ça m’a fait bizarre. Mais comme dit, avec les cours, la gestion de la comptabilité – oui. OUI. J’ai fait de la comptabilité pendant un moment, Hideko me balançait ça avec sa bouille innocente, type « Tiens, ça t’occupera aujourd’hui, comme tu glandouilles encore ! »… – et la création du système de sécurité de Terrae, c’était la merde, j’aurais pas pu aller à la fac. D’autant que je bitais pas un mot de japonais. Et que, euh, je ne comprends toujours pas un mot de leurs stupides idéogrammes, même si j’arrive à discuter assez normalement avec les natifs maintenant. N’empêche, heureusement que j’étais pas tout seul pour le faire, je crois que je me serais tiré une balle. (Mais voilà, George était là. George, c’est mon ordi. Il est tout doux, comme le yéti, et c’est l’ordi le plus intelligent du monde. Par contre je crois qu’il a un problème mental, c’est pas possible autrement. Ipiu le soudoie avec des photos de moi et il aime pas Gae, c’est méga chelou…)

— Enfin voilà. Rien de bien intéressant en somme, je ris doucement.



HRP : ..... Le changement d'ambiance est radical et ridicule, mais j'espère que ça te va quand même... xD



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##   Lun 9 Nov 2015 - 2:00
Nicolas L.L. Williams

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L'air de rien, il en apprenait sur ses pouvoirs le p'tit Nico. Il ne s'agissait pas que d'électricité... Aaron lui parla carrément de champ magnétique. Et d'un coup, il se retrouva à fond dedans. :

-Champs électro-magnétiques tu veux dire ?... Champs magnétiques tout court et ta tête aurait explosé... On est entouré de champs magnétiques : la Terre elle-même en possède un. Je sais plus où j'ai lu ça, mais il me semble que c'est ça qui nous protège des vents solaires... Mais ouais les ondes réseaux... Ça doit être lié au côté Sensitif en plus. Ce devait être terrible avec les bornes wi-fi, les ondes de téléphone, tout ça...

Son cerveau commençait à bouillonner et les questions lui vinrent naturellement. :

-Mais du coup, pour en revenir aux champs magnétiques, est-ce qu'un Terre pourrait le maîtriser, vu que ça y est rattaché ?... A moins que, on parle d'aimants, mais les Métaux n'existent pas ?... Dommage, ça aurait été drôle... Mais si c'était possible, en combinant les pouvoir d'un Terre "magnétique" et d'un Tonerre "électro-magnétique" on pourrait... perturber des courants et des flux d'informations, intercepter des codes envoyés par mail ou par téléphone !... Je pars en live, là.

Cette constatation le choque... surtout qu'il est pas certain que ce soit possible, même si la caste "Métal" avait existé. Ne pas penser à Rammstein. Ne pas penser à Rammstein. Mais c'était normal... Il apprenait des choses, et il adorait ça. Pour le prof Sensitif, il devait même le voir avant de le ressentir. Et même si Nicolas se rendait compte d'à quel point il tenait désormais un discours passionné, après deux secondes de réflexion à peine, il reprit. :

-Mais qu'est-ce que je raconte ?! Même pas besoin d'un champ magnétique pour ça ! Il suffirait juste que quelqu'un maîtrise les ondes électro-magnétiques ! Ou bien... Si je réfléchis bien le spectre électro-magnétique va aussi au-delà de la lumière visible... Un Tonnerre pourrait maîtriser les basses fréquences et les rayons x ?... Nan, juste la moitié. En fait j'ai rien dit. Il faut bien le champ magnétique aussi, sinon ça ne rime à rien.

S'il suffisait d'être ingénieux pour allumer une cigarette avec de l'électricité, pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ?... Simplement parce que son côté Sensitif lui avait bourré le crâne d'autres problèmes : les problèmes des autres surtout. Nicolas regarda sa main et claqua des doigts... Voyant que ça ne marchait pas, il fixa son index et tenta de se concentrer dessus... Il n'y avait rien. Rien sur ses mains en tout cas, car sa masse capillaire s'agita un instant sous l'effet de l'électricité statique qui apparaissait à chaque contrariété, chaque énervement soudain, chaque moment de stress intense... Il claqua sa langue. Mouais, j'suis peut-être trop maladroit pour utiliser mes doigts plus que ma tête de toute façon. Il abandonna... pour cette fois seulement.

Il écouta l'histoire d'Aaron avec attention. La voie de l'enseignement plus par dépit que par réelle envie apparemment... Pourtant, il se donnait du mal le sieur Willy, quand sa classe entière soupirait à la moindre difficulté, on voyait ses sourcils se froncer... Il y avait intérêt à bien se tenir si on voulait acquérir la douce et belle moyenne. Et sans geindre ! Personne n'était content de se lever le lundi matin pour aller en cours... le prof le premier. C'est du moins ce qu'en ressentait Nico quand il entrait dans sa salle, les épaules basses et le pied traînant. C'est d'ailleurs pour ça qu'il avait choisi le jeudi pour lui parler : dernier cours de la journée, on est plus enclin à discuter. Il ne s'attendait pas à ce que ce soit à ce point-là mais... hé. La vie a de bonnes surprises en réserve parfois !

Il tire une latte quand il apprend qu'il voulait se lancer dans la recherche... Lesquelles ? Développement ? Biologie ? Médicale ?... C'est qu'il y en a un paquet. Mais Nicolas garda cette question pour plus tard car il en avait une plus intéressante sur les lèvres. :

-Qu'est-ce qui t'empêches de reprendre tes études là ?... Le boulot de prof ? Parce que je comprends qu'à un certain niveau, on nous demande d'être utile pour la communauté mais on ne retiens pas les gens de faire ce qu'ils veulent de leurs vies hm ?

Question à double sens qu'il traîne depuis sa rencontre avec Aria. Car Terrae, avec sa forêt, ses bâtiments, tout son complexe imposant et ses magasins... ressemblait vachement à une prison dorée... Il n'ira jamais demander de front... Mais qu'on me prenne pas pour une bille.


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