-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal


Partagez
Solitude à deux | Tahia ❤
##   Mar 21 Juin 2016 - 18:38
Afya Soubagamousso

Personnage ~
► Âge : 24 ans
► Doubles-comptes ? : oui
► Rencontres ♫♪ :
Afya Soubagamousso
Etoile Eau Solaire
Messages : 850
Date d'inscription : 29/05/2014
Age : 25
Humeur : Rêveuse

Le soleil sur sa peau semble pareil à l’ombre. Nul contraste, nulle nuance sur cette toile sombre qui absorbe la lumière sans jamais ne la rendre. Pourtant le soleil la réchauffe et ses rayons la transcendent. Elle se sent bien allongée ainsi sur le sable chaud. Elle s’est éloignée, une fois de plus, du gros du troupeau en quête de quiétude. Il est bien vrai que cela n’est pas évident quand un Clark Kent et un monsieur le magnifique semblent mettre un point d’honneur à animer la bande de naufragés. Ils y mettent VRAIMENT du cœur, elle a l’impression de toujours les entendre où qu'elle soit. Si elle était moins diplomate elle les aurait assommés. Ce n'est pas faute d'avoir essayé !
La politesse et la discrétion qui la qualifiaient l’en avait pourtant retenu. Elle avait préféré s’éloigner de quelques kilomètres sur la plage avant de se coucher et de se laisser bercer par le bruit des vagues. Elle était fatiguée, elle n’avait pas encore réellement pris le temps de se poser depuis qu’ils avaient « quitté » le navire. C’était un terme aseptisé pour dire qu’ils avaient coulé et que s’il n’y avait aucune perte, ce n’était décidément pas de leur fait.

Elle plonge son regard dans le ciel limpide. Il est d’une clarté si éblouissante qu’elle doit plisser les yeux. Il n’y a plus aucune trace de l’orage qui les a surpris l’avant-veille. Le temps sur la côte lui semble très changeant, le soleil a tôt fait de lever des nuages quand il se mêle à l’eau. Il doit être midi, l’heure la plus chaude de la journée, quand les autres ont cherché refuge dans l’ombre bienfaitrice, elle s’est endormie au soleil.

Le soleil est en train de décliner, elle est en sueur et s’est tournée et retournée dans le sable agitée par des rêves qu’elle aura oublié au réveil. Le soleil est pourtant encore bien visible quand la jeune femme ouvre ses yeux, elle se sent reposée. Elle s’étire et sent le sable crisser sur sa peau. Elle relève la tête étonnée et retrouve la serviette sur laquelle elle s’était étendue quelques dizaines de centimètres plus loin. Elle a ainsi roulé pendant son sommeil, se couvrant d’un étrange glaçage blanc. Elle s’époussette, encore un peu dans le vague.
Elle s’étire à nouveau bruyamment faisant claquer ses articulations avant de pousser un tout aussi bruyant bâillement. Sérieusement étonnée de voir le soleil déjà se pâmer de teintes orangées elle décide de retourner auprès des autres. Ainsi, la journée s’était passée sans elle, tant mieux, elle ne se demanda pas quelles catastrophes avaient bien pu se produire pendant son repos.
C’est encore couverte de grains de sables qu’elle se releva. Elle n’arrivait pas à les faire partir. C’était juste désagréable, il allait falloir qu’elle se lave, mais l’océan qui s’obscurcissait ne lui semblait guère accueillant. Elle soupira, se dirigeant vers le « camp » nom présomptueux pour le bordel dans lequel s’étaient rassemblés les naufragés. Elle resserra son pagne derrière son dos chassant ses lourdes tresses. C’est alors que ses yeux croisèrent la jeune fille. Sans trop savoir pourquoi elle s’adressa à l’inconnue :

« Salut ! »


La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons.
Ellana, l'Envol,Pierre Bottero
##   Ven 24 Juin 2016 - 21:23
Tahia Makoto

Personnage ~
► Âge : 21 ans
► Doubles-comptes ? :
► Rencontres ♫♪ :
Tahia Makoto
Etoile Air Solaire
Messages : 536
Date d'inscription : 16/02/2014
Age : 29
Emploi/loisirs : Etudiante
Humeur : Un peu mieux, je suppose

Comment étaient-ils arrivés dans une telle situation? Ah oui, une tempête en pleine mer et un bateau ayant coulé... Sur un millier de chance que ce genre de chose arrive, il a fallu que ça tombe sur eux. Tahia avait conscience qu'elle pouvait s'attendre à tout depuis qu'elle avait rejoint Terrae mais sérieusement, se retrouver au milieu de nul part? C'était bien la dernière chose à laquelle elle aurait songé sur le coup. Et dire que l'objectif, à l'origine, était de se reposer et prendre enfin un peu de bon temps, autant dire que les circonstances n'ont pas vraiment plaidé en cette faveur. La jeune fille ne saurait donc dire, sur le coup, ce qui la démoralisait le plus: se retrouver sur une île déserte, au milieu de nul part, avec l'acceptation que ses vacances ne seraient pas celles auxquelles elle s'était attendue ou le fait de se retrouver en compagnie de cinglés. Bon, peut être exagérait-elle un minimum à ce sujet mais la brune avait compris depuis longtemps maintenant qu'elle ne se trouvait pas avec des personnes que l'on qualifierait de 'normales', du moins pas le 'normal' qui devrait s'appliquer aux gens n'ayant pas le moindre pouvoir et qui ne semble pas être trop tarés. Sauf qu'à l'institut, la définition de normal est tout à fait applicable, là où n'importe qui d'autre, très souvent les novices quand ils ne sont pas du tout familiarisés à ça, dira sans la moindre hésitation qu'il ou elle a atterri dans un asile de fous.

Mais là n'était pas la question, retournons plutôt sur cette île perdue au milieu de nul part, où le bateau avait heureusement échoué non loin. Autant dire que la jeune Guérisseuse hésitait encore entre ne rien faire, continuer à faire ses propres occupations et ne plus s'occuper de quoi que ce soit d'autre...ou alors, faire en sorte que cette île devienne le futur lieu de Battle Royale. Elle avait vraiment du mal avec ça, le fait de se retrouver avec les mêmes personnes et ce pendant plusieurs jours, ce qui incluait donc entendre les disputes, écouter ceux qui veulent faire les donneurs d'ordres ou dernière catégorie, et pas des moindres, ceux qui pensent que créer une certaine animation est la meilleure des solutions existantes. Autant dire que Tahia vérifia plus d'une fois dans les deux-trois petits sacs, qu'elle avait réussi à sauver du naufrage et qui contenaient médicaments, bandages et désinfectants, s'il n'y avait pas des somnifères ou autres susceptibles de pouvoir faire taire, ne serait-ce qu'une heure ou deux les trop bavards. Et malheureusement, son vœu ne pouvait être exaucé et elle allait devoir user d'une toute autre stratégie pour ne plus entendre le 'show' que les concernés créés à longueur de temps. Heureusement que ses livres avaient pu être sauvés, elle serait devenue dans le cas contraire, bien que cela ne soit qu'une faible distraction et qu'elle devait s'installer loin du campement si elle voulait espérer pouvoir se concentrer un minimum sur sa lecture... Enfin bon, il fallait faire avec et pour le moment, il n'y avait encore eu aucun incident qui ne provoque une possible colère de la brune.

La journée s'était écoulée sans que rien ne se passe. Aucun changement n'attestant qu'ils allaient bientôt partir de l'île, rien dans le camp ne sortait de l'ordinaire et personne ne s'était encore blessé ou quoi que ce soit d'autre. Tahia n'avait pas bougé du lieu de regroupement, elle ne pouvait donc faire cette conclusion que pour ceux qui s'y trouvaient actuellement, ignorant s'il en était de même pour le reste du groupe qui se trouvait dans les recoins de l'île. Se redressant de la place où elle se trouvait et s'étirant un peu, la jeune fille réajusta le paréo qu'elle portait avant d'observer un instant l'horizon. Le soir commençait peu à peu à tomber alors que le soleil continuait sa lente descente et l'adolescente décida de se dégourdir un peu les jambes et de sortir un petit moment du camp, ce qui la ferait sûrement revenir avant qu'il ne fasse totalement nuit. C'était une idée et au moins, trouver un endroit où elle pourrait se poser au calme serait une occasion inespérée. Du moins, c'était ce qu'elle avait prévu car sitôt qu'elle commençait à quitter le campement et à faire quelques pas le long de la plage, elle fit la rencontre d'une des filles du groupe, qui la salua avec force. Si sur le coup, la Guérisseuse ne la reconnut pas de suite, elle se souvint alors de l'étudiante qui, comme elle, avait souhaité que cela soit le type en costume qui soit balancé par dessus bord à la place du tigre. D'ailleurs, rien que de penser au mec costumé l'agaçait déjà: pourvu qu'il soit mort durant le naufrage...

Elle devait, tout de même, s'ôter d'un doute.

" Bonsoir. Tu serais pas la fille qui a voulu aussi jeter par dessus le bord le type déguisé en 'justicier' à la place du tigre? "


Solitude à deux | Tahia  ❤ Tahia_10

Spoiler:

Spoiler:


Gris (OST) Part 1 & 2 - Main Theme
Savin' me (Nickelback) - Sad Theme
Mononoke Hime Theme (Ocarina)- Wind Theme
##   Lun 27 Juin 2016 - 20:50
Afya Soubagamousso

Personnage ~
► Âge : 24 ans
► Doubles-comptes ? : oui
► Rencontres ♫♪ :
Afya Soubagamousso
Etoile Eau Solaire
Messages : 850
Date d'inscription : 29/05/2014
Age : 25
Humeur : Rêveuse

Les pieds avancent sur un sable qui déjà se tiédit de l’absence du soleil. Ce dernier après un dernier tour de piste s’est enfin décidé à aller rejoindre l’horizon ne laissant derrière lui qu’une trainée pourpre. Elle aime bien marcher ainsi, seule ses idées semblent devenir insignifiantes. Plus rien ne compte que le contact sans cesse refroidissant de ses pieds sur le sol. Elle aime la chaleur qui fait pulser les cœurs, elle aime le soleil qui fait bouillir ses veines mais dans la nuit tombante elle pense à mère Obscurité et qui de ses bras aimants bercent les rêves de milliers d’enfants.
La nuit passée, elle n’a pas eu le temps de contempler les étoiles, ou peut-être les a-t-elle contemplées sans les voir ? Peu attentive à ces paysages quand son cœur tremblait encore de toutes ses mésaventures de la journée. Aujourd’hui elle se questionne, quelles réponses trouvera-t-elle dans la nuit ? Elle sent que le sommeil ne lui en apportera plus que les songes qu’elle a déjà oublié. Elle est déjà assez reposée pour ne pas replonger à nouveau dans les bras de la Mère.
Sous chacun de ses pas le sable se délite un peu, dans un crissement étrange. Ce n’est pas leur bruit qui raisonne mais cet autre étrange de l’élément que l’on dérange. Il aurait peut-être préféré rester immobile mais le pied léger de la jeune femme suffit à le faire s’effondrer dans un vacarme ouaté. De ça elle n’a pas conscience alors que sa voix brise le silence.

Elle-même ne saurait expliquer pourquoi elle s’adresse à la jeune femme qui visiblement est elle aussi en quête de silence. Quelle autre explication conviendrait à sa présence sur cette plage que l’obscurité allait bientôt gagner ? Les bruits de la nuit la rendrait bientôt hostile pour qui ne savait les reconnaitre. Le vent dans les branche l’éclat d’une vague deviendrait pour l’imaginaire des hommes apeurés de monstres redoutables. Ce qui ne s’expliquait pas faisait peur, ce que l’on ne pouvait affronter terrifiait.

La réponse la laisse perplexe car elle ne se souvient pas avoir rencontré de justicier, un instant pensive alors que ses pas la rapprochent de celle dont les cheveux châtains se teintent aux couleurs du soleil couchant. Ses yeux eux aussi teintés d’oranges lui semblent bigarrés, mais ce sentiment ne serait vérifié que lorsque elle serait assez proche. Elle finit par comprendre à quoi elle fait référence.

« C’était bien moi. »

La pensée même de ce connard a le mérite d’énerver la jeune femme… Si un jour elle retrouve ce crétin, elle lui parlera du pays… Elle est loin de se douter que Moustachio/Clark Kent et l’imbécile à la cape de super-héros sont en réalité la même personne. Elle n’est pas bien maligne quand elle y met du sien. Peut-être qu’un jour les pièces du puzzle se réarrangeraient de sorte à ce qu’elle en voit le dessin final.

« Mais sinon je m’appelle Afya, c’est tout de même plus facile que ‘la fille qui a voulu aussi jeter par dessus le bord le type déguisé en 'justicier' à la place du tigre’’ »
dit-elle avec humour.

« Enchantée mademoiselle … ? »


La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons.
Ellana, l'Envol,Pierre Bottero
##   Ven 5 Aoû 2016 - 18:30
Tahia Makoto

Personnage ~
► Âge : 21 ans
► Doubles-comptes ? :
► Rencontres ♫♪ :
Tahia Makoto
Etoile Air Solaire
Messages : 536
Date d'inscription : 16/02/2014
Age : 29
Emploi/loisirs : Etudiante
Humeur : Un peu mieux, je suppose

Elle avait donc eu raison concernant l'identité de la jeune femme, bien qu'elle ne connaisse pas son prénom et qu'il y avait très certainement une autre façon de poser la question. Mais c'était la première chose qui était venue à l'esprit de Tahia, compte tenu du fait qu'elle n'avait pas été la seule à avoir éprouvé l'envie de balancer le soi disant justicier à la flotte, ce qui aurait pu arriver sans l'intervention d'autres personnes, ou plutôt d'une personne. Car oui, un des gars avait refusé qu'on laisse le type costumé servir de repas aux poissons sous prétexte qu'il n'avait fait que se donner en spectacle et qu'il ne fallait pas laisser un tigre se balader dans la nature. Bon, l'homme en question, que l'adolescente avait recroisé dans le camp, n'avait pas eu totalement tort concernant le tigre mais il ne pouvait pas dire que l'autre bête de foire ne méritait pas d'aller faire un tour dans la mer. Enfin bref, c'était très certainement son agacement d'être interrompue dans son repos alors que a croisière commençait à peine et si la présence du grand félin ne lui avait pas posé de problème, le fait de voir débarquer un inconnu déguisé n'avait peut être pas été la meilleure des options. Sauf que maintenant qu'ils avaient fait naufrage, la brune se fit la réflexion que si elle remettait la main sur ce clown, elle se chargerait personnellement de lui faire la peau et de le balancer une bonne fois pour toute dans l'eau. Si elle savait...

La voix de l'autre demoiselle eut tôt fait de lui faire oublier temporairement ses plans de massacre d'un certain guignol costumé et Tahia se fit de nouveau attentive. La jeune femme se présenta sous le nom d'Afya avant de rajouter que ça serait beaucoup plus simple à retenir que la façon dont la Guérisseuse l'avait précédemment nommée, ce à quoi la brune répondit par un petit sourire gênée. C'est vrai que c'était beaucoup plus simple, en effet, mais étant donné qu'elle ignorait totalement son nom, contrairement à d'autres des naufragés qu'elle avait déjà rencontrés à l'institut, elle n'avait rien trouvé de mieux pour s'assurer qu'elle ne se trompait pas de personne. Au moins, c'était confirmé et pour couronner le tout, l'adolescente pouvait placer un nom sur la femme de couleur, ce qui n'était pas plus mal, de son point de vue.

" Tahia. Je m'appelle Tahia. Et enchantée de faire ta connaissance Afya. Et désolée pour la longue expression mais je ne voyais que cela pour m'assurer que c'était bien toi qui avait eu la même opinion que moi quant à lancer le type costumé aux requins. "

Il valait mieux commencer de cette façon là, même si n'importe qui trouverait bizarre d'entendre deux jeunes femmes parler de manière plus ou moins normale de la presque tentative de mort sur une autre personne. Mais étant donné qu'elles avaient été d'accord sur le fait que la vie d'un tigre était beaucoup plus importante que celle d'un type déguisé en justicier masqué, il ne devrait normalement rien avoir de choquant dans les paroles de la brune. Cependant, le soleil se couchait à l'horizon, demi-cercle orangé et pourpre s'enfonçant peu à peu dans la mer à mesure que les minutes s'écoulaient et qui ne laissait à présent qu'un ciel de feu que la nuit ne tarderait pas à faire disparaître. Et après avoir passé toute la journée au camp, la Guérisseuse avait grand besoin de se dégourdir les jambes et de trouver un peu de solitude loin du point de rassemblement de tous les naufragés. Se tournant vers la jeune femme, elle lui déclara alors:

" Si tu veux retourner au camp, tu peux y aller, je ne vais pas te retarder plus que cela. J'ai besoin d'aller marcher un peu et une promenade du soir n'a jamais fait de mal, surtout avec un ciel dégagé comme maintenant. Sauf si tu veux venir avec moi? "

Ce n'était qu'une proposition et qu'importe la réponse, Tahia ne serait pas dérangée si Afya refusait de la suivre. La solitude ne l'avait jamais vraiment dérangée mais c'est vrai que parfois, un peu de compagnie ne pouvait jamais faire de mal, même avec une totale inconnue.


Solitude à deux | Tahia  ❤ Tahia_10

Spoiler:

Spoiler:


Gris (OST) Part 1 & 2 - Main Theme
Savin' me (Nickelback) - Sad Theme
Mononoke Hime Theme (Ocarina)- Wind Theme
##   Sam 6 Aoû 2016 - 14:34
Afya Soubagamousso

Personnage ~
► Âge : 24 ans
► Doubles-comptes ? : oui
► Rencontres ♫♪ :
Afya Soubagamousso
Etoile Eau Solaire
Messages : 850
Date d'inscription : 29/05/2014
Age : 25
Humeur : Rêveuse

Il est vrai qu’elles avaient partagé des envies meurtrières. Sans doute pas pour les mêmes raisons, mais rien n’était sûr. Dans le monde d’obscurantisme où avait grandi Afya, nombre étaient les récits narrant le plaisir que prenaient les esprits à revêtir des formes animales. Malheur à celui qui venait troubler leur quiétude, malheur à celui qui les dérangeait… Les esprits d’ordinaire si calmes pouvaient en un instant devenir vengeurs. Malheureusement pour le chasseur, il n’y avait nulle distinction entre l’esprit et les animaux, aussi il était courageux de prendre le risque de les offenser par mégarde. Pour se prémunir de leur colère, ils chantaient sur les cadavres des animaux avant de les déplacer. Bien sûr ces traditions se perdaient, l’acculturation était grande auprès des siens… elle faisait peut-être partie de la dernière génération à se souvenir de ces traditions, ou du moins à en connaitre leur origine.
Seuls les mauvais esprits prenaient forme humaine pour tourmenter les hommes… Alors dans le doute elle avait préféré se débarrasser de l’homme que de contrarier l’animal. C’étaient des choix qu’elle faisait instinctivement, ils étaient partie inhérente d’elle. Mythe et croyances avaient formé ses goûts et sa personnalité.

La fille au teint pâle avait-elle besoin de solitude ? Afya ne voyait nul péril quand elle-même partait en solitaire. Ses mésaventures la faisaient se sentir plus en sécurité quand elle était éloignée des hommes… Mais en était-il de même pour l’occidentale ? Saurait-elle réagir contre les périls de la nuit ? Il y avait beaucoup d’incertitudes dans le corps de l’africaine, mais ce ne fut pas cela qui la poussa à accepter la proposition de la jeune femme.

« Je t'accompagne. »

C’était cette impression de tranquillité qui émanait d’elle. Par bien des aspects c’était relaxant, sans doute encore plus depuis qu’elle avait rencontré les deux énergumènes qui animaient le campement. Elle avait l’air bien plus calme qu’eux. Ils n’étaient pas de la même affinité auraient conclu à raison les puristes… Mais une affinité était-elle une case où on emprisonnait les gens ? Les eaux pouvaient-ils se montrer téméraires et les tonnerres réfléchis ? Qui leur imposait de n’être que ce qu’on prétendait qu’ils étaient. Personne.
Elle finit par ressentir le besoin de meubler la conversation. Elle avait il est vrai, peur du silence qui pouvait s’instaurer entre les inconnus autant qu’elle avait de mal à les aborder. Sa timidité était un frein à son besoin de paroles.
En réalité son besoin de parole n’était qu’un reflet de son manque d’assurance. Quand elle était seule avec quelqu’un elle avait l’impression de l’ennuyer. Si elle réussissait à entretenir la conversation alors elle avait l’impression de le distraire. C’était souvent à double tranchant, car une conversation incertaine pouvait bien plus déranger un inconnu que le silence. Elle chercha longuement un sujet de conversation à lancer.
Elles ne se connaissaient pas, étrangères l’une à l’autre. Elle pouvait parler de la pluie et du beau temps ? De Terrae ? De la croisière ? Tous ces sujets insatisfaisaient la noire qui les trouvait assez superficiels et redondants. Pendant un moment seul le bruit des clapotis des vague raisonna autour d’elles. C’était étrange, et puis enfin comme l’enfant monde elle réussit à briser le silence :

« Dis Tahia, tu regrettes d’être venue ici ? Je sais qu’il s’est passé beaucoup de choses, qu’à de nombreuses reprises cela aurait pu mal tourner… Mais quand je vois ce paysage, quand je sens ce vent chaud et remplis d’embruns sur ma peau, je suis heureuse. »


La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons.
Ellana, l'Envol,Pierre Bottero
##   Mer 10 Aoû 2016 - 1:39
Tahia Makoto

Personnage ~
► Âge : 21 ans
► Doubles-comptes ? :
► Rencontres ♫♪ :
Tahia Makoto
Etoile Air Solaire
Messages : 536
Date d'inscription : 16/02/2014
Age : 29
Emploi/loisirs : Etudiante
Humeur : Un peu mieux, je suppose

Comme elle l'avait pensé plus tôt, qu'importe la réponse que lui aurait donné Afya, elle aurait fait avec et serait dans tous les cas partie se promener à l'extérieur du camp pour profiter de la nuit paisible. C'est pourquoi lorsque la jeune femme avait déclaré qu'elle l'accompagnerait, Tahia s'était contentée de sourire légèrement, pas plus dérangée que cela par le fait qu'elle ne serait pas seule et qu'il y aurait quelqu'un d'autre avec elle. Après tout, elle avait depuis longtemps appris à vivre avec la solitude, du moins pas celle à laquelle tous pensait, cette solitude de ne jamais être entourée par qui que ce soit, de ne rien partager avec qui que ce soit. Bref, tout ce qui se rapportait à la solitude physique, cette solitude que l'adolescente n'avait jamais vraiment connu et qu'elle espérait ne jamais connaître. Au contraire, elle faisait plutôt référence à une solitude plus profonde, celle dans laquelle elle avait toujours vécu et que seule la présence des autres lui faisait temporairement oublier, bien que cela soit parfois insuffisant. La solitude psychologique, celle de penser qu'il n'y avait rien sinon peu de choses en commun avec les autres, que personne ne pourrait comprendre totalement la brune et lui prouver qu'elle n'était pas seule, aussi bien physiquement que mentalement. C'était très étrange comme impression mais voilà des années maintenant que la Guérisseuse avait découvert cette nouvelle facette de la solitude, une facette si peu présente ou si peu expliquée qu'on en viendrait presque à penser qu'elle n'existait pas. Quelle naïveté...

Si le silence qui se suivit de la réplique d'Afya pouvait paraître long et insoutenable, il n'en était rien pour Tahia et pour cause. Le paysage qui s'offrait à elle suffisait amplement à lui faire oublier l'absence de bruit, il y avait bien sur les éclats de voix provenant du camp mais ces sons étaient alors étouffés par le doux son des vagues qui s'échouaient sur le sable de la plage alors que le faible vent de la soirée venait chantonner à travers les arbres de l'îlot. Tous ces sons que la nature créait étaient d'un apaisement sans nom et rappelaient à la brune que le silence n'existait pas vraiment, que parfois même l'absence de paroles pouvait être bien meilleure que des mots. Pour un peu, l'adolescente aurait oublié la présence de l'autre fille si cette dernière n'avait pris la parole et se mette à l'interroger. Contrairement à d'habitude, les questions semblaient étonnamment intéressantes, au point que la Guérisseuse détacha son regard de l'horizon pour poser ses yeux sur sa voisine, l'écoutant avec attention. Avait-elle des regrets d'être venue ici? Tout le monde avait des regrets, aussi infimes soient-ils, alors il était normal pour la brune de regretter un peu. Elle ne regrettait pas cette croisière, après tout, c'était elle qui avait décidé d'y aller, on ne lui avait pas forcé la main ou quoi que ce soit. Son seul regret concernant la croisière était de ne pas avoir pu se débarrasser du type en costume et ainsi de ne pas avoir pu s'assurer qu'elle ne recroiserait plus son chemin. De même qu'elle regrettait peut être un peu d'être venue si elle avait su que cela se terminerait par ce naufrage...

Mais lorsqu'elle voyait un paysage comme celui qu'elle avait sous les yeux, les regrets s'envolaient les uns après les autres et à ce moment là, Tahia se disait qu'elle avait eu beaucoup de chance et que ça serait magnifique si cela pouvait durer. Fixant encore un instant la femme de couleur, l'adolescente regarda de nouveau la mer qui s'affaissait doucement à leurs pieds avant de s'asseoir sur le sol et qu'un petit rire lui échappe.

" C'est en cela que j'aime parfois la solitude. Elle me permet de voir le monde autour de moi, de découvrir que le silence n'existe pas, qu'autour de nous chante la nature et que cette dernière vit aussi bien que nous, humains. C'est fou: la solitude me montre à quel point je ne suis en réalité jamais seule, pas vraiment en tout cas. "

De nouveau, ses yeux brillants passèrent du paysage à sa camarade avant qu'elle ne reprenne la parole.

" Mais je reconnais que ce genre de spectacle est beaucoup plus beau à regarder à deux et que cela ne peut qu'être mieux si ces deux personnes se sentent apaisées et heureuses en le voyant. Les regrets font partie de nous et le seront toujours mais très souvent, il suffit de peu de choses pour que ces derniers s'évaporent l'espace d'un instant. "

Retournant à sa contemplation des vagues, un nouveau silence s'était installé entre les deux femmes, silence qui ne dura pas étant donné que la brune parla une nouvelle fois.

" Et toi, Afya? As-tu des regrets? Penses-tu à certaines choses quand tu vois de tels paysages devant toi? " 


Solitude à deux | Tahia  ❤ Tahia_10

Spoiler:

Spoiler:


Gris (OST) Part 1 & 2 - Main Theme
Savin' me (Nickelback) - Sad Theme
Mononoke Hime Theme (Ocarina)- Wind Theme
##   Jeu 11 Aoû 2016 - 0:05
Afya Soubagamousso

Personnage ~
► Âge : 24 ans
► Doubles-comptes ? : oui
► Rencontres ♫♪ :
Afya Soubagamousso
Etoile Eau Solaire
Messages : 850
Date d'inscription : 29/05/2014
Age : 25
Humeur : Rêveuse

Non, je ne suis jamais seul, avec ma solitude… Quand elle est au creux de mon lit, elle prend toute la place et nous passons de longues nuits tous les deux face à face…

Le musicien avait raison, et sans connaitre ses paroles l’enfant avait grandi dans un monde ou la solitude était personnifiée au même égard que l’enfant monde. Elle n’avait jamais eu cette sensation d’être seule… Mais depuis qu’elle était à Terrae elle se sentait isolée. Elle s’était éloignée des autres autant que d’elle-même, ne se reconnaissant plus vraiment en la femme qu’elle était en train de devenir. Elle ne contait plus, sa voix s’était tarie, ses songes aussi. Peu à peu elle avait perdu cette confiance qui l’avait toujours poussée vers les autres, celle qui lui permettait de prendre la parole en public, de faire d’un feu de camps une estrade et d’une soirée une merveille.

« La solitude est une amie attentive. »

Ainsi la noire confirme-t-elle ses dires. Elle ne trouve rien de surprenant en ces derniers, le père silence a cédé sa place à l’enfant monde… Quand le silence reparait, la colère gronde, le père reprend le fils, l’univers change ses règles et l’homme, brindille dans l’ouragan commence à craindre. Le silence avait quelque chose de bien plus terrifiant que ces bruits inconnus qui les entouraient. Celui doux et régulier des vagues était semblable à une profonde respiration, les aiguës des animaux nocturnes de l’île, hiboux ou chouettes, musaraignes, renards, quels qu’ils fussent n’étaient pas effrayants aux oreilles de la femme. Ils chantaient la vie, le vent dans les branches des arbres n’éveillait aucune crainte en son cœur bercé de génies et d’esprits, les hommes ne pouvaient échapper aux tours que ces êtres leurs jouaient. Les craindre c’était s’empêcher de vivre, les dénouer c’était gagner le droit de continuer sa vie d’insouciance.

Les regrets n’étaient pas compagnons de sa vie, ni de ses jours ni de ses nuits. La femme avait toujours vécu en accord avec elle-même. Elle ne regrettait qu’une seule chose… Ce n’était pas même ses actions, elle avait fini par comprendre que partir lui était nécessaire. Son cerveau l’avait admis quand son cœur ne le pouvait. Elle serait morte à ce jour si elle n’avait pas pris cette décision, ou sur son linceul. Elle ne pouvait regretter d’être en vie, aussi égoïste qu’elle ait dû être pour que cela soit encore une réalité.

« Je regrette que ma sœur ne soit pas là pour voir ce paysage, que sa voix chaude et veloutée ne s’élève pas en une douce mélodie qui aurait accompagné à merveille les respirations de la mer… »

Les chansons, les rythmes doux et endiablés qui sortaient de la gorge de celle qu’Afya avait toujours aimé plus qu’elle. Tout en elle lui manquait. Cette sœur si chaleureuse, ces sourires échangés, cette sensation de joie intense quand elles se retrouvaient. Tout cela avait disparu sur un chemin de brousse quelques années plus tôt, si aujourd’hui elle rentrait chez elle… Ce sourire serait désolé, la tristesse de l’avenir teinterait le présent. La fuite salutaire leur aurait épargné la distance tissée par la pitié. L’amour se serait teinté de larmes.

Une histoire d’amour ne se finit jamais bien, car l’amour dure toujours, et si elle se termine un jour, ce ne sera jamais bien. Alors vous vous aimeriez toujours à distance, laissant vos sentiments croitre séparément.

Une vague plus audacieuse que les autres vient lui lécher les pieds. Elle sursaute et sourit. Une idée vient de germer dans son esprit si simple face à l’agréable caresse.

« Cela te dirait une baignade ? L’eau est encore étrangement tiède. »


La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons.
Ellana, l'Envol,Pierre Bottero
##   
Contenu sponsorisé

 

Solitude à deux | Tahia ❤

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1Terrae, Une nouvelle ère commence... :: Le Monde.
 :: L'Océanie. :: Vacances : la croisière qui finit mal