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- Est-ce donc cela, le pouvoir d'une étoile ? Kagutsushi -
##   Ven 3 Juin 2011 - 18:02
Anonymous
Invité

"Ce n’était malheureusement pas un rêve, c’était donc la réalité ? Mais je ne pouvais y croire, je ne pouvais me dire que ce que je voyais était réel, ces images devant mes yeux … ces images de ces personnes dont je ne connaissais rien … Mais que se passait-il donc ?

Tout a débuté au levé du soleil, je m’étais réveillée en sursaut après une nuit assez mouvementée. Emprise de crises d’angoisses sans raisons valables, mon corps avait subit une fatigue déplorable … Mais ce qui me choquait le plus, était mes rêves répétitifs, ces choses qui n’avaient pas de sens, qui se répétaient en boucle, en boucle.

C’était sombre, froid, et en même temps, chaud … Je ne sais pas ce que c’était, mais ca grognait, comme un dragon peut être. Non, je ne crois pas en ce genre de créatures sorties tout droit d’un comte de fée, non … Cette chose qui résonnait en moi, n’était autre que mon pouvoir. Ne me demandez pas comment, comment une chose invisible puisse prendre forme ainsi, ce n’était pas … acceptable, n’est ce pas ? Pourtant, je devais … comprendre ? Qu’y avait-il à comprendre ? Je ne sais plus, je suis perdue, je ne comprend plus rien … plus rien … Natsuki … à l’aide … aide moi … ne me … laisse pas seule.

Un abandon … C’était le cauchemar que je faisais toute les nuits, ce rêve qui me laissait avec un gout amer dans la gorge à chacun de mes réveils, ce gout qui me donnait envie de cracher mes tripes, mais surtout, qui me faisait monter une tristesse incontrôlable du plus profond de mon cœur.

Je ne pouvais pas reste ici, non, je devais sortir de cette chambre qui me semblait si étrangère. Une chambre étrangère ? Elle ne l’était pas, je savais que c’était la mienne, mais ce n’était pas celle que je voulais. Je voulais sortir … mais pour aller où ? J’avais mal … mal à la poitrine. Pourquoi ? Pourquoi mon cœur me fait si mal ?

Je courais à en perdre halène dans l’institut, je n’avais pas d’endroit où aller, je ne faisais que courir. Je ne m’étais pas changée, je n’avais pas enfilé mes chaussures … je n’avais laissé que mon kimono mauve, oui, celui que Natsuki m’avait offert. Elle disant que cette couleur m’allait bien … Je ne le portais jamais devant les autres, je ne le portais que pour dormir quand Natsuki n’était pas là … Il y avait son odeur imprégnée dessus … Natsuki … Où es-tu ?

Je n’avais croisé personne dans ma course folle, je n’avais pas pris la peine de regarder non plus si quelqu’un me regardait. Mon esprit était tourmenté, j’avais la poitrine qui s’enflammait et cette … nausée qui me prit à la gorge.

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé par la suite, j’ai vu … des flammes, beaucoup de flammes, j’ai senti mon corps faire naitre quelque chose dont je n’avais pas connaissance. Un monstre ? Non, ce n’était pas ça … Un mythe sortant de mon corps … l’illusion d’un corps gigantesque naissant dans mes flammes. Je vous l’ai déjà dit, ce n’était pas un dragon, une créature encore plus fabuleuse … Un bruit, oui, j’ai entendu un bruit, un murmure me disant « je te protégerai … Tu ne seras … plus jamais seule ». Je me souviens avoir souris aussi, oui, ce sourire que je n’offrais qu’à elle … Mais ce n’était pas elle qui m’avait murmuré ça, ce n’était pas … Natsuki. "


- Shizuru-Sama ? Shizuru-Sama ? Shizu…

Qui était-ce ? À qui appartenait donc cette voix ? Clignant des yeux, je regardais autour de moi. Je me trouvais dans ma chambre, oui … Ne l’avais-je donc pas quitté précédemment ? Me regardant, je vis que j’avais l’uniforme de Terrae, mes deux étoiles trônant fièrement sur la veste beige que je portais. Avais-je donc rêvé ? Que ? Non, cela était bien trop réel n’est ce pas ?

Me relevant en laissant tomber le cellulaire que je tenais en main, je restais tétanisée en relatant les souvenirs de ce moment devant mes yeux. Mais que ? Devenais-je folle à mon tour ? Allais-je finir comme Mère dans un hôpital psychiatrique ? Détachée du monde ? Aban… Abandonnée de tous ?!

Non, je ne pouvais pas devenir folle, j’avais à faire ici … mais …

Me retournant brusquement vers la fenêtre je me lançais à corps perdu par celle-ci, ma chute ne fut pas difficile, même du troisième étage, je pouvais facilement me prendre pour un félin. Atterrissant donc sur mes jambes, je me mis à courir une fois de plus vers un endroit inconnu. Cette fois-ci, je croisai des gens sur mon passage, ces gens même qui me regardaient d’un air ahuri. Était-il donc si étrange de me voir courir ?

Arrivée à un endroit calme, je fus surprise de voir que le soleil s’était déjà couché … Le temps passait vite ? Où cela venait de moi ? Je ne sais pas … Me laissant tomber à genoux sur le sol en reprenant mon souffle, je me demandais ce qu’il se passait aujourd’hui. Je ne comprenais rien, j’étais complètement déboussolée.

Avais-je donc rêvé toute la matinée ? Il est impossible que quelque chose de si « imaginaire » puisse se produire. Cela n’a aucun sens n’est ce pas ?

Levant les yeux vers le ciel, je vis la lune trôner fièrement dans celui-ci, accompagné de ses sujets brillant du mieux qu’ils le pouvaient pour impressionner la sphère blanche. Laissant un doux sourire se dessiner sur mes lèvres, je soupirais en me relevant.

Chose que je n’arrivai pas à faire, une fois une de mes jambes tendues, une pression inimaginable me rabaissait sur le sol. Écarquillant les yeux, je me demandais ce qu’était cette chose qui me semblait … trop familière à mon gout. Regardant ce qu’il y avait autour de moi, je fus surprise de ne rien voir non plus, mais que se passait-il donc aujourd’hui ?!

Essayant de me relever en vain, je sentis une chaleur grogner en moi … ce bruit, je l’avais … déjà entendu, ce bruit, dans le rêve. Ouvrant la bouche tout en suffoquant, la pression lâchait mon corps et celui-ci s’effondrait lourdement sur le sol. Passant mes mains autour de mon cou, je sentais quelque chose m’étouffer tandis que ma poitrine recommençait à me faire mal, regardant vers le ciel, ma vision se troublait de plus en plus. La sphère blanche vira au rouge, ainsi que tout ce qui m’entourait à vrai dire. Tout était … rouge, rouge sang. Taché de toute part, mais pas seulement.

Sentant ma poitrine se lever, j’arquais le dos tandis qu’une bouffée de chaleur me prit de court, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Tout s’enflamma. Mon corps, le sol sur lequel je reposais, les arbres, les plantes autour de moi, tout … prirt feu. Restant sur le sol sans lever le petit doigt, je voyais ce spectacle affreux se dessiner devant mes yeux, je pouvais entendre des cris résonner dans ma tête, des cris de terreurs … D’où venaient-ils donc ? Il n’y avait personne ici ! J’étais seule, seule devant l’incontrôlable.

Il fallut au moins une dizaine de minutes pour que j’arrive à me redresser, que j’arrive à rester sur le sol, toujours en feu à regarder le paysage changer. Des hallucinations ? Non, c’était bien réel, je perdais une fois de plus le contrôle, mais cette fois-ci, dans des proportions différentes, plus grandes, plus dangereuses … Mais ca ne pouvait être la fin, non, ca ne pouvait finir maintenant ! J’avais enfin … Trouvé ce que je cherchais depuis longtemps …

Me redressant tant bien que mal, je restais au centre du cercle de feu tout en fermant les yeux. Je sentais quelque chose d’étrange en moi, une chose dont je n’avais pas vraiment pris conscience, que j’avais peut être déjà oublié au par avant … Cette chose qui résonnait en moi comme un cri brutal, mais pas seulement brutal … doux aussi. Ne demandant que … sentiment amoureux.

Rouvrant les yeux, je levais ma main vers le ciel. Je ne sais pas comment expliquer cela … C’est comme si mon hallebarde venait de se planter à deux centimètres de mon pied, de manière à ce qu’en me penchant, je puisse la saisir comme il se doit. Mais ce n’est pas tout, non, je devais … réussir à reprendre « possession » de moi-même, chose facile à dire, non à faire.

Essayant d’éteindre l’incendie que j’avais provoqué, j’y arrivais après un bon moment mais ce qu’il persistait restait les flammes, la tornade de feu qui s’était formée tel un cercle autour de moi. Je ne pouvais plus voir l’extérieur, seulement ces flammes allant vers le ciel. Je ne savais que faire, j’avais beau les trancher de ma lame, celles-ci ne disparaissaient pas … Que … Que pouvais-je donc faire ?

Une fois de plus, ne me demandez pas ce qu’il s’est passé, une petite résonance émanant de mon corps, un son de clochette ainsi qu’un ressenti. Une image de moi-même, avec des yeux de feu … la couleur sang de mes pupilles était plus brillante, plus … rouge-orangé si je puisse dire cela ainsi. Mais surtout, ce bruit de clochette que j’entendais résonner dans mes oreilles. Tournant afin de situer la provenance du bruit en vain, je fini par m’arrêter en voyant apparaître quelque chose dans les flammes. Une silhouette ? Non, ce n’était pas ça … Que … ?

Ce n’était qu’une légende que m’avait narré une de mes gouvernantes, la légende que j’avais apprécié le plus depuis ma plus tendre enfance. Ce n’était pas une histoire pour enfant, ce n’était pas une histoire pour adulte non plus, c’était une histoire pour ceux, qui se laissent aller à la croyance. Je ne m’étais jamais dite croyante ou autre, je ne faisais que trouver la « vérité » moi-même dans les histoires qu’on me racontait.

Serait-il possible que je puisse donner forme à un monstre ancestral grâce à mes flammes et à mes dons de marionnettiste ? Non, cela serait trop beau pour être vrai n’est ce pas ? Pourtant, ce que je voyais … était-ce réel ou une illusion ?

Approchant ma main de la forme enflammée d’une créature légendaire, je transperçais les flammes de ma paume. Cela ne me brulait pas … Non, c’était … différent de tout ce que j’avais imaginé …

- Kagutsuchi …

N’avez-vous donc jamais entendu la légende de cette créature mythique ? Kagutsuchi est le dieu du feu dans le shintoïsme, il a été raconté que celui-ci naquit de deux parents désirant l’avoir, cependant, par son pouvoir, il brûla sa mère quand elle le mit au monde. Horriblement brulée, son père se vengeait de son enfant maudit en le découpant en huit morceaux. Morceaux qui devinrent à leurs tours des Dieux … L’histoire sur la naissance des Dieux japonais a toujours été un de mes penchants … En dehors des jolies demoiselles.

Caressant le feu de ma main, je m’arrêtais en m’effondrant sur le sol. Perdant connaissance, je n’eus le temps de distinguer la forme se dirigeant vers moi à toute vitesse. Seul le feu s’éteignant ainsi que ce chuchotement et le résonant de la clochette.
##   Dim 5 Juin 2011 - 18:43
Hideko Honda

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Hideko Honda
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    Un souffle. Quelqu'un qui halète, à bout de force. Voilà ce que j'apercevais dans cette vision, qui à la base était un rêve. Ca arrivait pour la deuxième fois... Et étonnamment, c'était deux fois plus fort. La raison...? Cette fille, qui était déjà venue me voir... Et qui ne parvenait pas correctement à canaliser son énergie. Alors qu'elle n'était qu'initiée, elle avait déjà pu briser son sceau. Malgré tout, cette fois, ça me semblait étrange... Différent de la dernière fois... Pire.

    Un Feu ne peut normalement pas brûler par le feu qu'il crée lui-même. Elle, elle pourrait s'auto-consumé... Est-ce une erreur dûe à l'initiation ? Je n'ose y songer... D'autant plus que ce n'est encore jamais arrivé. Mais alors pourquoi ? Pourquoi ?!

    Une trop forte quantité d'énergie. Une quantité d'énergie trop imposante qui, une fois qu'elle ne la contrôle plus, lui échappe. Je fronçai les sourcils lorsque je sentis sa chaleur me mordre la peau, à travers ce "rêve". C'était étrange, ressentir ça, voir ça, à chaque fois que l'un de mes élève débloquait son potentiel d'étoile...

    Je pestai intérieurement, et augmentait la chaleur de mon corps pour lutter contre la sienne, sauvage et incontrôlable. Je me mordis la lèvre lorsque je vis son feu prendre la forme d'une créature. Imaginaire, réelle ? Je n'avais pas la tête à penser à ça, et me pencher sur la question n'était absolument pas possible pour l'instant. J'avais autre chose à faire !

    Malheureusement, j'étais extérieure à la scène. Je ne pouvais rien faire, je ne pouvais pas agir, et tout se passait sans que je ne puisse y changer quoi que ce soit. Le corps de Shizuru bouillonnait, emporté dans une transe que je n'aurais pu contrôler que sous l'emprise de ma greffe. Son corps chauffait à s'en faire exploser les vaisseaux sanguins, et cette créature, sortie de son esprit et matérialisée grâce au feu... Lui bouffait toute son énergie.

    Au moment où la plaine où Shizuru semblait se trouver prit entièrement feu, ne laissant plus rien apparaître de plus qu'un filet de fumée dans le ciel brumeux, je sentis mes yeux virer au rouge, sentant mon pouvoir m'échapper. Je le retenais avec difficulté.

    Oui, j'étais Master. Oui, j'aurais dû savoir le maîtriser à la perfection... Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais tout bonnement pas. Parce que moi, je n'avais jamais eu de sceau pour permettre à mon corps de s'habituer peu à peu à la magie. Jamais. Cette eclipse avait décidé de tout me refiler d'un coup. J'avais emmagasiner trop d'énergie d'un coup. Mon corps n'a jamais pu s'y habituer correctement, et même si je l'y ai entraîné, le contrôle est parfois difficile à tenir.

    Mais je n'eus pas à me retenir trop longtemps. Quelque chose, ou quelqu'un que je fus incapable d'identifier perça à travers les flammes, et disparut de ma vie. Quelques secondes plus tard, l'illusion toute entière pris fin, et ma vision laissa place à un véritable rêve.

    Lorsque je me réveillai le lendemain matin, je sentis de la sueur perler de mon front. Ma respiration haletante me fit comprendre que la chaleur de mon corps était beaucoup trop élevée... Et je me souvenais l'avoir augmentée dans mon rêve, afin de me protéger des flammes de Shizuru. Vous vous étiez toujours demandé si un rêve pouvait vous tuer ? Je vais vous répondre sur le champ : lorsque vous possédez des pouvoirs, oui. Oui, car vous pouvez vous auto-noyer, vous carboniser, vous emporter dans une tempête, voire même vous enterrer après vous avez électrocuté ! Alors gardez bien cela à l'esprit. Il faut toujours être sûr de contrôler ses pouvoirs...

    Une fois assise dans mon lit, je constatai que j'avais les mains moites, et que les draps de mon lit étaient humidifiés par la sueur. Je soupirai, et me levai, les retirai pour les mettre dans la machine à laver avant d'aller prendre une douche. Une fois propre et habillée, je ne perdis pas de temps à me maquiller ou quoi que ce soit, et je partis directement à l'institut m'occuper des dossiers, et notamment traiter celui de Shizuru. Il fallait la passer Etoile. C'était maintenant indéniable...

    Une fois sur place, je mis une bonne dizaine de minutes avant de retrouver le bon dossier. Shizuru, Shizuru... Pourquoi est-ce que cette énergie était-elle si difficilement catalyser en elle ? Pourquoi tendait-elle toujours à s'échapper ?

    Je fus ramenée à la réalité par Ryu qui toquait à ma porte. Sursautant, je manquai de faire tomber le dossier. Je lui dis d'entrer, élevant à peine la voix pour qu'il m'entende, sachant pertinemment qu'un Air avait une ouïe beaucoup plus marquée que les autres affinités. Il entra, et ouvrit la bouche pour me dire quelque chose. Sauf qu'il se stoppa, et aucun son ne sortit. Il avait dû voir mon regard tourmenté.

    Inquiet, il s'approcha et se pencha au dessus de mon bureau, se postant face à moi qui y était assise. Je le regardai un instant, avant de me remettre à mes recherches, en vain.

    Il soupira, et referma le dossier de Shizuru devant moi, me forçant à le regarde.

    -Hideko, au lieu de chercher la réponse là-dedans, va la chercher avec elle. J'ai très vaguement ressenti ce que tu as pu ressentir ce soir, à par le biais du cristal que tu m'avais donné... et je sais que ça n'a pas dû être facile, notamment pour toi. Mais plutôt que de chercher "l'erreur" dans ce document écrit, tourne-toi face à la réalité et va la voir.

    Je le défigurai, presque comme une gamine qui se serait faite sermonnée sans comprendre la moitié des mots de son paternel. Je le fixai dans les yeux, sans trouver la moindre réponse, muette. Lorsque je retrouvai la parole, la seule phrase que je prononçai fut "Va-t-en". Ce qu'il fit. Après m'avoir regardé un long moment, perplexe, il s'éloigna, et sortit de mon bureau.

    Oui, j'étais tourmentée. Oui, je l'étais, parce que j'avais peur qu'à cause de moi, cette fille vive les mêmes tourments ! Qu'à cause de l'initiation que j'aurais ratée, elle aie autant de mal avec ses pouvoirs que j'en ai eu avec les miens.

    Bien sûr, les conditions étaient différentes, car elle possédait malgré tout un sceau, bien qu'il soit porteur de failles. Mais pourtant, pourtant...

    Je me mordis brusquement la lèvre à sang, sentant son énergie s'emparer de ce liquide coulant dans mes veines. Mon estomac se noua et j'eus cette sensation de partager mon âme entre son corps et le mien. Un parallèle effrayant, dû au fait... Que j'étais malgré tout la seule à pouvoir sentir les élèves prêt à être initier... Prêts à devenir Etoile.

    Et le pire... C'était que l'Etoilisation passait par un stade violent : un deuxième Appel. Le premier Appel, celui que tous les Masters percevaient, était dur, certes, mais beaucoup moins... Car l'individu ne possédait pas de pouvoir. L'étoilisation, c'était mille fois pire. Leur magie explosait, il perdait tout contrôle. Et ça, j'étais la seule à le ressentir. La seule...

    Je finis par me lever, titubante, de ma chaise, un mal de crâne m'assaillant violemment. Je parvins tant bien que mal à sortir de la pièce, à descendre les escaliers et à me retrouver dans la cour. Mais elle n'était pas là. Je le savais, premièrement parce que je ne l'y voyais pas, mais surtout... Parce que je ne l'y sentais pas. Je fermai alors les yeux, un court instant, afin d'entrevoir sa position... et je me mis en marche. Je commençai en marchant, puis, quand cette douleur dans ma tête devint familière, j'accélérai l'allure, commençant au trot pour finir au galop. Jolie métaphore, bien sûr.

    Je m'arrêtai cependant lorsqu'un coup dans ma tête m'ordonna de m'agenouiller au sol, sous la violence. Elle atteignait son apogée... Mais je n'étais plus très loin. Les flammes se dressaient déjà devant moi. Un joli rideau, ardent, flirtant sensuellement avec l'air et la brume.

    J'étais incapable de me relever. J'en étais incapable, parce qu'en moi, au fond de moi, dans le creux de mon coeur meurtri par mon passé... Je ne la voyais pas elle, mais moi. Je me revoyais, détruisant ce village, ce village entier, après être parvenue à m'échapper de ce laboratoire. Incontrôlable. Pire encore. Sauvage. Je les avais tous tué, sans la moindre exception. Des cris, de terreur et de colère, de peur. De peur... Je revois ces enfants, tremblant comme des feuilles, incapable de faire le moindre geste. Et surtout, je me revois, moi, attrapant ce morceau de miroir sur le sol, apercevant mon visage glacé, sombrant dans la folie. Ce sang sur mes mains, ce feu partout autour de moi, partout en moi, jusque dans mon coeur. Mes pupilles instables, dilatées, et mon souffle... Si... calme, alors que je me transformais en le pire assassin du monde.

    Heureusement, la cause de l'incendie n'a jamais été trouvée. Qui s'attendrait à ce que ce soit magique ? J'avais été révélée au monde comme comportant des pouvoirs, mais... le Feu ? Rien n'avait jamais été dit.

    Malgré tout, je gardai cette image de moi, cette image tourmentée, mes yeux rouge sang pénétrant l'obscurité, regardant avec indifférence l'horreur se déroulant en face de moi.

    Je serrai les poings, me retenant de perdre tout contrôle de moi-même. Shizuru devait arrêter. Et s'il le fallait, alors j'utiliserais la force. Elle, on pouvait l'aider. On lui appliquait des sceaux, elle était protégée... Son pouvoir était contenu ! Moi, il ne l'avait jamais été. Et il ne le serait jamais... Ce qui, à nouveau, différait des autres Masters. C'était moche à dire, et c'était égoïste, très égoïste. Mais les Feu étaient tous ainsi, non ? Haha... Petite ironie.

    Cela dit, j'étais unique. Dans mon évolution, avec mes pouvoirs... Personne n'était comme moi. Sauf, peut-être, cet homme, qui avait été le directeur de l'ancienne Terrae.

    Je fermai les yeux, tapai du poing sur le sol, et me retins de crier sous la rage qui grandissant en moi. Mon rythme cardiaque s'était accéléré, et je me relevai, le corps enflammé. J'aperçus au loin Shizuru se battre contre ses propres flammes, usant son hallebarde.

    Je m'approchai d'elle, d'un pas lourd et mesuré, brûlant la terre sous mes pieds. Je la sentis se calmer, vidée entièrement de toute son énergie. Et puis... Je ne sentis plus rien, à part cette dernière entité qu'elle avait, semblait-il, créé.

    Arrivant à ses côtés à cet instant-là, je la vis s'évanouir, avant qu'elle n'aie eu, elle, le temps de m'apercevoir. Je m'accroupis à côté d'elle, et sentant mes yeux flamboyer, étant au plus haut degré de toute ma concentration, pouvant soulever des montagnes sans même être titan... Je me lançai dans sa propre étoilisation, sans l'aide d'aucun autre Master, me sentant apte de tout, sans la moindre assistance. Bien sûr, le cristal que Ryu portait dû flamboyer à cet instant, et c'est sans doute pourquoi il arriva si vite par le ciel, usant de son affinité Air. Il atterrit derrière moi, et me sautant dessus, envoyant dans ma direction des bourrasques énormes de vent, qui, sans pouvoir me faire bouger d'un millimètre, ne firent que me supprimer mes flammes.

    Je repris vaguement conscience là, lorsque je vis le corps brûler de toute par de Shizuru. Pas uniquement à cause d'elle et de ses pouvoirs, bien que ce soit en partie vrai. Mais au niveau de son abdomen, à son ventre... C'était moi qui l'avait brûlée, lui rétablissant son sceau.

    Malheureusement, je ne pouvais rien faire d'autre. Il fallait que j'attende de passer l'initiation, avec les autres Masters, car Ryu avait bloqué mon énergie. Une greffe déplaisante...

    Mes yeux redevinrent peu à peu bleus, et je pus à nouveau respirer normalement. Je pris cependant Shizuru dans mes bras, refusant l'aide de Ryu qui avait tendu ses bras dans ma direction, lui jetant un regard noir.

    J'éteignais en une seconde les dernières flammes qui restaient, et je me dis alors qu'il faudrait que je demande à Sasuke demain de s'occuper de refaire pousser l'herbe.

    Je pris la direction de l'institut, de l'infirmerie, mais avant même que je ne fasse trois pas, je sentis mon corps s'élever. Je tournai la tête vers Ryu, et l'observai lui aussi prendre de l'altitude dans les airs. Il nous emmena par la voie du ciel jusqu'à Terrae, et une fois que mes pieds touchèrent le sol, je me rendis à l'infirmerie. Je déposai Shizuru sur un lit, laissai les infirmières venir lui guérir ses brûlures, et je partis, sans faire le moindre bruit, telle une ombre.

    Une fois que je fus de retour chez moi, je me laissai tomber dans mon lit, et je fermai les yeux quelques secondes, me perdant dans mon sombre passé. Mes oreilles bourdonnèrent à nouveau, et je m'endormis sur un dernier cri laissé par mon imagination, ce cri de terreur et de douleur, ce cri... de mort.


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