« Ahahah, tu sais qu’avec toi on réduirait de moitié la population humaine ? »

Ce qui serait une bonne chose en fin de compte pour les autres… On se passerait tous des cons, la vie serait tellement plus simple sans eux. Pourtant ils ne peuvent se placer en juge et bourreau, alors qu’importe ce qu’ils pensent, on est toujours le con de quelqu’un d’autre, mérite-t-on tous la mort pour autant ? Il ne pense pas. Cela ne l’amuse pourtant de taquiner sa jeune amie.
Tout comme il doit avouer que cela l’amuse de voir son visage peu rassuré, il sait qu’elle ne court pas de risque autre qu’un petit bleu, dans le pire des cas… Et il faut avouer qu’il aurait bien envie d’en rajouter un coup, mais il n’a pas assez de pouvoir pour faire le malin. Il essaie déjà d’aller jusqu’au bout de ce qu’il a commencé. Pourtant sa mine anxieuse le déconcentre et il se retient difficilement de rire. Elle va lui en vouloir c’est certain, n’en pouvant plus et manquant désormais de concentration l’atterrissage qu’il avait prévu se trouve précipité. Au grand dam de la jeune fille.
Pourtant au lieu de l’engueuler elle semble réfléchir… Sans parler de la barre que vient de se taper la narratrice de cette histoire, il faut avouer que l’idée de la jeune fille si saugrenue qu’elle fut, avait le mérite d’être géniale.

« O MAIS OUI, UN JOUR JE TE METTRAIS LA RACLEE DE TA LIFE EN TAPIS VOLANT ! »

Voilà comment les courses de tapis-volant firent leur apparition à Terrae, pour le meilleur et surtout pour le pire. Sérieusement ils s’entraineraient pendant encore longtemps avant de réaliser cette promesse, mais ils inspireraient sans nul doute nombre de nouveaux arrivants et d’ici quelques années ce sport serait aussi connu que le quiditch dans certains milieux.

« Et si j’te fais manger de l’air tu crois qu’on sera quittes ? » dit-il en rigolant.

Après tout c’est elle qui a commencé à tester des trucs chelou sur lui. Cette phrase n’est absolument pas à sortir de son contexte.

" Ah ouais? Tu crois que tu me mettrais une raclée? Non mais oh! Tapis VOLANT. Et qui c'est l'air des deux qui est supposée savoir voler un jour? C'est MOI! Toi avec ta terre hein fais pas trop le malin! "

Je lui tire la langue et rigole aussi, pour m'arrêter net à sa réponse. Lentement, très sérieusement, je lui réponds.

" De l'air on en a déjà en nous. Ça ne fera pas le même effet que du sable je pense. "

Je reste silencieuse quelques secondes, ayant l'air en pleine réflexion hyper complexe et recherchée. D'un ton mystérieux je reprends la parole.

" Quoi que... Peut être que je risque de gonfler, gonfler, gonfler.... et soit m'envoler... SOIT EXPLOSER! "

J'écarquille les yeux, l'air abasourdi, et dis sur un ton de reproche.

" Et après c'est moi qui veut tuer tout le monde? Toi tu veux des morceaux de moi partout partout! C'est dégoûtant! "

Je prends faussement une tête toute triste et croise les bras sous ma poitrine.

" Je pensais que tu m'aimais bien.... Mais en fait... Tu veux juste ma mort... "

Néanmoins mon regard malheureux de chien battu ne reste pas longtemps. Il est rapidement remplacé par un plus rebelle impossible à cacher, ainsi qu'un sourire en coin taquin.

" Je te le ferai payer, crois moi! "

« Essaie de t’asseoir sur de l’air on en reparle ! »

Il n’était pas loin de la réalité, faire tenir un tapis dans les airs avec l’air justement, s’avérerait encore plus difficile que de maintenir une plaque de terre en l’air car le fluide ne prenait jamais forme solide. Voler sans tapis serait encore plus aisé, mais ce serait foutrement moins drôle n’est-ce pas ? Du moins pour les deux idiots qui s’envoyaient des piques en riant.

« Mais justement je t’aime bien, pleins de petits morceaux d’Oksa c’est plus facilement utilisable pour faire des sushis. Je suis certain que je t’aimerais encore plus bien assaisonnée très chère ! »

Une prière silencieuse traverse l’esprit de la narratrice qui espère sincèrement qu’un Akira sauvage ne passait pas par là pour la survie de son personnage. Il aime bien embêter la jeune fille, et avoir le dernier mot est quelque chose d’assez… Grisant d’ailleurs. Ce n’est pas dans ses habitudes de chercher absolument à avoir raison, il se connait nombre de défauts, mais pas celui-ci. Cependant aujourd’hui c’est un jeu, une joute verbale entre deux amis qui se chamaillent dans la bonne humeur.

« Et combien tu vaux du coup ? Je ne sais pas si j’ai les moyens pour une viande de cette qualité ! »

Il pince doucement un bout du bras de la jeune fille comme s’il jaugeait de la qualité de la marchandise, hilare. Elle n’est pas si fine qu’il y parait Oksa ! Elle cache bien son jeu, elle semble petite et menue mais en réalité c’est une vraie femme bien en chair. Plus aussi potelée qu’une enfant, moins fine qu’une ado. Elle a trouvé le temps de mettre un peu de forme à tout ça. Pour le coup, il se demande quel âge elle peut bien avoir. Il n’en sait rien, et peu lui importe au final.

« Peut-être un pot au feu plutôt que des sushis, tu en penses quoi ? »

Il la cherche c’est certain, peut-être qu’il est encore cet ado qui cherche les limites des gens ? Non, aujourd’hui il n’y a aucune envie de repousser son amie dans ses derniers retranchements, seule celle de rire avec elle. Il apprécie énormément de pouvoir parler ainsi sans retenue avec quelqu’un. Si elle prenait réellement la mouche à la moindre pique, alors il saurait qu’elle ne le comprend pas. Lui et son humour bizarre.

Je sens Angie me pincer légèrement le bras. Il me... tâte? Il teste la qualité ou quoi?

« Peut-être un pot au feu plutôt que des sushis, tu en penses quoi ? »

...

Plusieurs idées de vengeance me viennent en tête. Les joues légèrement rosies (bah oui il m'a quand même dit qu'il m'aimait bien et moi quand on me dit ce genre de chose je deviens une fraise tagada, même si à côté de ça on insinue que je suis grosse), mais le regard faussement noir, je me tourne vers lui.

" Je vaux trop cher pour toi, cherche pas "

Et pouf je lui envoie une boule d'air, minuscule, peut être d'un centimètre de haut, dans les cheveux. Rien de bien grave, juste de quoi le décoiffer un petit coup, plus original que la pichenette mais moins dangereux que la tronçonneuse.

" Ça t'apprendra à vouloir me cuire au milieu des poireaux et des carottes! "

Mon air sérieux et mes lèvres boudeuses restent encore un moment, mais sont vite brisés par une irrépressible envie de rire. Après tout, on ressemble à deux gamins qui cherchent la bagarre mais qui sont trop peureux pour oser y aller. Un grand sourire taquin aux lèvres, je ne peux tout même pas m'empêcher de continuer à le chercher un peu.

" Et puis, avant de me faire exploser, pense un peu à ton apparence voyons! Regarde comme tu es coiffé! Tu crois vraiment que c'est comme ça que tu vas attirer les filles? ou les garçons hein, tout dépend de toi... "

C'est vrai que je l'ai quand même pas mal décoiffé notre Angie. Des épis de partout, ses cheveux partent dans tous les sens, tout en bataille. Enfin, je n'ai rien fait de bien méchant. Et puis je n'ai pas fait d'insinuation sur son poids, moi!

Se rendait-elle compte de la perche quelle tendait ? Heureusement que l’esprit de l’homme n’était pas aussi mal placé que d’autres. Il ne lui parla ni prostitution, ni de vente d’organe au marché noir. Ces deux thèmes eurent pourtant été adéquats pour reprendre l’avantage sur cette sale gosse. Il se contenta de répliquer avec un sourire narquois :

« J’attendrais que tu vieillisses un peu, que la viande perde de sa valeur avec tes premières rides ! »

C’était petit, comme lui en somme. Elle lui envoie une bourrasque dans les cheveux… Ce qui malheureusement n’a pas l’effet escompté, il hausse les épaules en arquant un sourcil, elle pense réellement qu’il se peigne en temps normal ? C’est le surestimer, il se passe les mains dans les cheveux le matin après se les être lavés, et c’est à peu près tout. Il n’est pas bien coquet, et ses cheveux sont le dernier de ses soucis.
D’ailleurs ils commencent à être un peu longs, il faudrait qu’il arrête de remettre au lendemain son tête à tête avec un coiffeur… Mais pour l’instant, il a juste la flemme. D’ailleurs ce n’est pas le propos.

« Hm, merci pour la coupe. »

Elle doit voir dans les traits de l’ancien enseignant quelque chose car elle se reprend rapidement. Attirer les filles, il ne pense jamais l’avoir fait… Les hommes c’est autre chose, il maitrise déjà mieux le sujet. Il détourne le regard, touché coulé pour la jeune femme. Ce n’est pas non plus comme s’il chercher à trouver quelqu’un. A vrai dire il n’y a même pas songé, il pense qu’il en a déjà assez soupé de ces choses-là. Puis il sait. Il sait que cela ne se cherche pas mais s’impose, qu’on ne sort pas avec quelqu’un pour ne plus se sentir seul, mais parce qu’on se sent plus entier comme ça.

« Oh mais ne t’inquiètes pas pour moi, je suis super demandé, regarde pas une après-midi de libre sans qu’une jolie fille m’appelle à son secours ! » Il la regarde avec assez d’insistance pour la faire rougir… avant de compléter avec un mesquin sourire « Malheureusement je ne plais qu’aux collégiennes. »

Manière distinguée de souligner l’âge apparent de la jeune femme. Quinze ans c’est cela ? Du moins, c’est ce que sa taille semblerait indiquer, elle fait jeune c’est un fait. Dans la tête de l’homme elle est encore mineure. Ce qui ne l’empêche pas de l’apprécier.

Alors qu'Angie détourne le regard, je sens un vent de culpabilité arriver. Aurais-je touché juste? Mais cet air s'enfuit vite, et je rosis franchement lorsqu'il me répond. Pour finalement le fusiller du regard. Arg. Un jour je ferai mon âge! J'ai 22 ans quand même, je ne suis plus vraiment une gamine... Je décide de vaguement tenter de répliquer.

" Pourtant ce ne sont pas les papis qui plaisent aux collégiennes généralement... "

Les bras croisés sous ma poitrine, je tire une assez sale tête. Surtout que les seules autres répliques qui me viennent font... comment dire... ado prépubère. Tant pis, je les marmonne sans savoir s'il m'entend ou non.

" De toutes manières tu ne me plais pas alors arrête d'insinuer ça en même temps que tu insinues que je fais gamine... et puis t'es même pas beau... et puis t'es qu'un vieux... et puis la prochaine fois je te décoiffe pas je te rends chauve ok? "

Ok c'est ridicule. Et mon sens de l'auto dérision fait que j'ai du mal à contenir un rire moqueur contre moi même. Je relève mes yeux qui étaient jusque là rivés sur le sol et les pose sur Angie.

" Bon j'accepte de ne pas te rendre chauve... sinon tu seras VRAIMENT même pas beau "

Je lui souris plus calmement mais garde mon regard taquin.

" Mais... Sérieusement... T'as quel âge? Parce qu'à voir tes rides... tu fais 60 ans mon vieux! "

D'accord, c'est de la mauvaise foi. Autant je dois reconnaitre que je fais bien plus jeune que mon âge, autant Angie ne fait pas plus de 28 ans. Je ne connais pas son âge précis, mais il n'est pas bien vieux. Hum... Une dernière chose reste cependant à clarifier. Son "J’attendrais que tu vieillisses un peu, que la viande perde de sa valeur avec tes premières rides !". Prenant un air faussement fier et une voix soudainement hautaine, je complète.

" Ah.. Et au fait... Sache que ma peau de bébé me donnant l'air d'avoir 15 ans me permettra de garder un teint frais non ridé bien plus longtemps que tu ne le crois. Tandis que tu trouveras la nécessité d'investir dans un dentier, j'aurai l'air d'avoir 60 ans alors que j'en aurai 80! Na! "

Oui le " Na " était de trop et n'était plus du tout classe. Mais on s'en fout.

« Ah tu sais les goûts et les couleurs… » il n’était pas sans savoir que la beauté et l’attirance sexuelle en découlant avait beaucoup évolué dans le temps. C’était l’un des principes fondamentaux de l’art qu’il avait enseigné. Les codes du beau, ou même de l’acceptable changeait au fil du temps. Si représenter un couple de plus d’une cinquantaine d’année de différences quelques siècles plus tôt ne l’était, il est vrai, plus tellement. « Ce n’est tout de même pas ma faute si elles sont toutes folles de moi, je n’ai même pas d’argent pour les appâter. »

Sérieusement, Oksa avait touché le fond et commencé à creuser. Si, si. Elle prenait exactement le ton et l’expression adéquate pour faire plus jeune qu’elle ne l’était. Menacer de le rendre chauve tout de même, c’était… Le summum ? C’est de moins ce que pensait l’homme quand elle vint en rajouter une couche se contredisant elle-même, s’il était chauve il serait « vraiment pas beau » donc pour l’instant il ne l’était pas vraiment. Donc il était beau, ce raisonnement bien que biaisé par un soupçon de mauvaise foi fit naitre sur les lèvres de l’homme un sourire narquois.
Sa main se tend et va ébouriffer les cheveux de la jeune fille, pas besoin d’avoir des pouvoirs pour faire des dégâts :

« C’est bien ma PE-TI-TE. » il épelle distinctement ce mot amusé des réactions qui passent sur le visage de la jeune femme.

Il retire assez rapidement sa main, trop prudent pour la laisser à portée de la gamine. Et si elle la mordait pour se venger du fouillis qu’il venait de mettre dans sa coiffure ? On lui avait pourtant répété que les cheveux d’une femme étaient sacrés, mais comme beaucoup de choses cela lui était rentré par une oreille et ressorti par l’autre. Il avait généralement du mal avec ce genre de croyances populaires, les formules toutes faites et ces conneries il leur crachait souvent dessus. Pourquoi les cheveux d’une femme plutôt que ceux d’un homme ? Cela ne dépendait-il pas plutôt de la femme ou de l’homme plutôt que de son sexe ?
Il s’étira sentant poindre la fatigue, il préférait la dissiper avant que cette mégère ne s’installe définitivement. Elle serait alors bien trop coriace et il ne pourrait la dégager.

« C’est sûr qu’avec ta peau de bébé on ne te prendra jamais au sérieux… OH MAIS ! On doit genre te demander cent-sept fois ton âge dès que tu rentres dans un bar ? Tu le vis bien ? » question idiote.

Angie, plus grand que moi, a juste à tendre le bras pour ébouriffer mes cheveux. Je soupire et lui lance un regard las, abandonnant toutes idées de me défendre. De toutes manières, j'ai laissé tomber la lutte pour coiffer mes cheveux il y a bien longtemps et les laisse faire leur vie. Je ne les recoiffe donc pas. En revanche, son attitude me tire un sourire. Il enlève rapidement sa main, comme s'il avait peur que je la lui mange.

" T'inquiète papi, la petite elle ne mord pas! "

Je le vois s'étirer et la fatigue tire légèrement ses traits.

" Ah mince... C'est l'heure de la sieste pour toi? "

Mais mon sourire se calme vite à sa dernière question. Il se moque ou il est sérieux? Dans le doute, je réponds.

" ... J'ai honte là. Vraiment. "

Je n'ai jamais mis les pieds dans un bar. Avec qui y serais-je allée? Je n'ai jamais bu d'alcool non plus d'ailleurs, boire seule me semblant absolument pathétique.

" Hum... Je ne suis jamais rentrée dans un bar à vrai dire... "

Là pour le coup je me sens réellement gênée. J'ai l'air d'une fille qu'on vient de sortir d'un trou perdu au milieu de nulle part et qui découvre enfin la vie! Un sourire hésitant apparait sur mon visage.

" Enfin bon... je pense qu'en effet qu'il vaut mieux que j'ai ma carte d'identité sur moi pour commander quoi que ce soit... "

Je me demande avec qui je pourrais y aller. Ce n'est pas comme si j'avais 50 amis! même si les choses s'améliorent petit à petit, ce n'est pas demain la veille que je vais me faire une sortie avec 10 personnes dans un bar... Machinalement, je joue avec le cristal qui pend à mon cou. Il brille légèrement. Une scène assez surprenante s'impose alors à mon esprit: Angie, Akira et moi en train de boire un coup. Un léger rire m'échappe, dont la raison doit d'ailleurs échapper à l'homme en face de moi. Enfin bon, j'ai de l'imagination c'est déjà ça!

Il se mord la lèvre pour ne pas rire. Il sent qu’elle est sérieuse à la petite voix qu’elle prend, au ton de confidence qu’elle emploie. Ainsi elle n’est jamais rentrée dans un bar ? Aussi loin qu’il s’en souvienne, un bar était un lieu de vie comme un autre pour lui. Même s’il faut l’avouer, aux horaires où il avait commencé à fréquenter ces derniers ils portaient encore le nom de cafés. Sa mère l’y amené en réalité assez souvent quand il était jeune pour y boire une limonade ou manger une glace. Elle-même y avait passé une part de son adolescence à ce qu’elle lui avait raconté. Comme beaucoup d’enfants il ne connaissait la vie de ses parents que par ce qu’ils avaient bien voulu lui en narrer.
Plus tard, adolescent il y avait fini nombre de ses journées avec ses amis à se payer des parties de billard ou de babyfoot. A zoner aussi, nombre de ses fréquentations d’alors fumaient ou picolaient, une fois de chaque lui avait suffis à comprendre que ce n’était pas fait pour lui.
Pourtant jamais il n’avait délaissé les bars, y venant avec des amis et parfois seul aussi, c’était des lieux de vie. Il y rencontrait des étrangers qu’il n’aurait jamais fréquenté ailleurs, riaient avec eux le temps d’une soirée. Il aimait les bars, leur ambiance, leurs mœurs :

« Ça te dirait d’y aller ? Genre, là maintenant tout de suite ? » trois secondes de réflexion « Enfin après une douche… »

Histoire de se laver de la transpiration et de la poussière qui les couvraient, enfin surtout elle. Lui il n’avait que fait un peu mumuse à côté de la donzelle. Il n’avait pas d’objectifs précis avec son pouvoir actuellement, il essayait de faire pousser des plantes… Mais sans graine, c’était un peu débile. Alors il avait pensé à s’entrainer avec des lentilles, comme un collégien, mais la logique l’avait poussé vers les graines de bambou. Il en faisait germer depuis quelques temps et maintenant il arrivait même à avoir une pousse de quelques centimètres en forçant et au bout d’une semaine d’effort, il espérait en avoir un assez grand nombre pour se faire une salade… Les petites joies d’un cœur simple.

Au vu de leur précédente conversation, il espère qu’elle ne va pas croire qu’il lui propose un rencard. C’est bien loin de ses intentions. En général, il rencontre ses conquêtes dans des bars plutôt que de les y amener. Les bars, c’est avec des amis.

Maintenant? Hum.. Pourquoi pas? Cependant la suite de sa phrase a du sens. J'ai encore des traces de sang sur les joues, de la poussières plein les cheveux, mes mains sont pleines de sable, et il faut vraiment que je change de tenue...

" Oui, c'est pas bête... Je me laverais et je me changerais bien avant d'aller où que ce soit... "

J'observe Angie qui, à côté de moi, a l'air bien clean.

" ... Ouais, je vais vite y aller même... "

Je sais bien qu'il ne m'invite pas parce que je lui plais. C'est simplement une sortie en amis. Cela me fait d'ailleurs plaisir. Entre la patinoire et le bar, j'en fais des premières fois en ce moment! (ma narratrice doit d'ailleurs tristement penser qu'il ne m'en manque plus qu'une...). Enfin bon, j'ai tout de même envie de le taquiner une dernière fois.

" Mais ça serait avec plaisir que j'irais mettre pour la première fois mon nez dans un bar! Cependant, ne va pas croire que tu pourras me "pécho" comme disent les jeunes, tu es trop vieux pour moi!"

Je lui fais un grand sourire moqueur pour qu'il comprenne bien que je blague et ne m'imagine pas des choses.

" Du coup, je passe prendre une douche et on y va! Je t'envoie un message pour te dire quand je suis prête? "

Souriante et contente de sortir un peu, je me dirige vers l'internat et ma chambre, impatiente d'enfin découvrir quelque chose de nouveau!