On sait c'est moche.... Pour ce qu'Ys va faire évidemment.


Plus tôt dans la journée, n'ayant rien d'autre que de faner, le jeune Tonnerre décida de rendre une petite visite à son professeur préférée: Haley. Etant pas mal occupé avec le concert, ses entraînements, et toute l'attention qu'il devait inlassablement apporté à Mitsuki (arrêt de mort signé!), le jeune homme trouva un peu de temps à consacrer à ses amis. Et puisqu'il était plus prêt de l'aile donnant sur la salle de classe de cette dernière, Ys décida que c'était le bon jour pour la taquiner. Rien de bien méchant, rassurez vous. 


Et tandis qu'il pensait que c'était le bon jour, il était loin d'imaginer que ce jour était Le jour. Ouais faut pas croire, c'est pas parce qu'il fait l'idiot qu'il oublie. Et autant dire qu'il allait pouvoir le prouver. Il n'y avait personne encore qui traînait dans les couloirs. Malencontreusement, le rouquin tomba nez à nez avec une porte clos.... 

"Gné??"

Ahuris, il resta un instant planté avant de se pencher sur cette lettre accrochée à l'intention des élèves. Et en conclusion: Haley avait du s'absenter pour la journée. 

"Arf! Elle est chiante. Il a fallu qu'elle choisisse le seul jour où je pouvais lui rendre visite!"


Ouais parce qu'Haley n'est pas du jour à manquer ses cours. Il lui manquait plus qu'une paire de lunettes pour la rendre stricte. En plus obligé qu'elle était partis se dorer la pilule. Mais alors déçu que sa surprise puisse tombé à l'eau, le jeune homme s'apprêta à tourner des talons quand un sourire mesquin naquit au coin des lèvres. Vous savez ce que ça représente cette lueur dans l’œil là? Si vous savez surement: il y a comme une idée derrière la tête!


D'un geste vif, il arracha la lettre. Ni une ni deux, et ce grâce aux talents que lui avait appris Mitsu, il crocheta la porte. Tout est bon à prendre dans la vie! 
Il avait une idée de vengeance derrière la tête. Haley n'avait pas manqué de se moquer de lui devant toute une classe. L'heure de se venger avait sonner. Alors oui, ce jour serait le sien. Il allait pouvoir mettre à feux et à sang ses cours. Tout ce dont ses élèves avaient pu apprendre allait tomber à l'eau. Dommage de ne pas pouvoir la tête de sa professeur adorée quand cette dernière fera fasse à des élèves incultes. Ils diront tout le contraire de ce qu'elle leur aura appris. 
Raaahhh ça va c'est pas si méchant que ça dans le fond. C'est gentillet comme vengeance... non?! 


Bah en attendant, ça devait faire au moins une demi heure qu'Ys était assis sur cette chaise à patienter. Ils étaient déjà au courant ces élèves ou quoi?! Jouant avec les trombones, les enchaînant les uns dans les autres, Ys ne vit plus le temps passé.

Le son de mes pas se répercute légèrement quand je marche. Le couloir est plutôt désert malgré le fait qu’il soit tard le matin. J’imagine que c’est parce que la plupart des cours a déjà commencé. Cela me convient bien. C’est justement parce que je savais que le couloir serait désert à cette heure que je suis venu ici.

Etant donné que cela fait déjà deux ans que je suis à Terrae avec plus ou moins la présence d’un fantôme, j’ai eu pus qu’assez de temps pour découvrir que si je n’ai pas envie d’assister aux cours, je ne suis pas obligé et bien que j’aurais bien aimé reprendre mon éducation à fond, Liryo et sa santé sont plus importantes pour moi. Certes, j’ai commencé à assister à quelques cours pour comprendre ce lieu aussi bien que les ‘pouvoirs’ dont tout le monde ici semble persuadé de l'existance. Personnellement, j’ai encore et toujours du mal à y croire et le plus souvent je me retrouve à nier leur existence pour la simple et bonne raison que logiquement, je sais qu’ils ne peuvent pas exister. Mais en même temps, la croyance aveugle se développe aussi dans mon esprit. J’imagine que c’est parce que cette croyance me donne de l’espoir pour Liryo. L’espoir sans lequel j’avoue que je serais probablement englouti par le désespoir et la culpabilité. Comme ça, je peux au moins me dire qu’il y a encore une chance et qu’il ne soit pas trop tard.

Mais je ne suis pas venu ici à cause de mes espoirs pour aider Liryo. En effet, mon passage dans ce couloir a un seul et unique but : éviter les foules qu’il y a partout dans l’établissement à l’heure qu’il est parce que les gens vont à leur cours ou encore ailleurs. Je ne comprends pas comment les hommes peuvent supporter le bruit et toutes les autres choses qui viennent avec une grande quantité des gens présent en un lieu. Je ne l’ai jamais compris. Le silence et le calme sont pourtant beaucoup plus attirants et difficile à trouver avec un grand groupe des gens. J’ai déjà du mal à supporter d'être dans une salle avec juste un ‘petit’, selon la norme des autres, groupe d’élèves (mes ‘camardes de classe’) et le prof pendant  les cours. Comment peut-on volontairement subir la torture que doit être une grande foule ?

Ressentant la chaleur quand la lumière du soleil me parvient à travers une des fenêtres, je m’arrête et regarde dehors, mes avant-bras posé sur le rebord de la fenêtre. Il semble qu’il va encore faire beau aujourd’hui. Peut-être je vais aller faire un tour au lac ou dans la forêt plus tard…

Un grincement délicat parvient alors à mes oreilles et je tourne lentement pour regarder dans la direction d’où il proviens. Une autre personne aurait peut-être sursautée à cause de ce bruit assez soudain dans le silence relatif du couloir, mais il faut bien plus que ça pour me faire montrer mes sentiments dans mon comportement ou sur mon visage. A vrai dire, j’ai commencé à me demander ces dernier temps si j’en suis même capable.

Le coupable du bruit était une  porte entrouverte. Tiens, c’est étrange. Normalement quand je passe ici à cette heure, toutes les portes sont bien fermées, que ce soit parce qu’il y a cours ou justement parce qu’il y en a pas. Est-ce un prof avait oublié de la refermer ?

Le vent passe encore une fois par la fenêtre ouverte ou j’étais posé il y a quelques instants et le courant d’air fait bouger la porte, provoquant encore un fois le grincement qui gratte mes oreilles. Sans trop réfléchir, je me dirige vers la porte pour la fermer. Mais quand je pose la main sur la poignée je m’arrête, mon regard attiré par ce que je vois à l’intérieur. Il me semble que c’est des télescopes et si j’ouvrais la porte encore plus, il est fort probable que je verrais encore plus d’outils pour regarder les étoiles.

Si seulement il faisait nuit… j’aurais probablement essayé de profiter de cette chance pour regarder des étoiles. Mais en plein jour, ce n’est pas la peine. Ceci dit, rien ne m’empêche d’entrer quand même, juste pour voir les instruments et les cartes astrales que je trouverais certainement à l’intérieur.

Après un court débat avec moi-même, je décide d’entrer et ouvre lentement la porte, qui grince encore une fois. Quelqu’un devrait penser à mettre de l’huile sur les charnières.

Je fais à peine un pas dans la salle que je pensais être vide que j’aperçois quelqu’un dans le coin de mon œil. Je tourne la tête et mes yeux trouvent un jeune homme aux cheveux brun avec des reflets roux assis sur la chaise du prof. Il me semble un peu jeune pour être un professeur, peut-être de mon âge ou légèrement plus âgée, mais d’un autre côté, personne n’a jamais dit que tous les profs doivent être vieux.

« Mes excuses, j’ai pensé que la salle était vide. Je ne voulais pas vous déranger. »

Je lui dis en m’inclinant respectueusement pour m’excuser. En vrai, j’aurais dû m’attendre à ce qu’il y ait quelqu’un. La porte ne serait pas ouverte sinon, après tout.

Encore quelques heures comme ça, et Ys aurait pu créer une très longue guirlande faite de trombones. Vous pensez qu'Haley aurait aimé cette déco?! Oh ouiii il manquerait plu qu'une caméra espionne pour voir ça. Peut être que Bito en aurait une , lui et ses choses farfelues....

Enfin loin de ses rêveries, pour l'instant , le Tonnerre tuait le temps comme il le pouvait. Et surement parce qu'il était absorbé par son expérience qu'il ne se rendit pas compte de l'intrus qui entrait en scène. Entendant la porte grinçait sous son entrée, Ys releva alors le regard et vit un jeune homme. Sa tête ne lui disait rien, c'était bine la première fois qu'il le croisait. N'ayant le temps d'agir, ce dernier le fit pour lui. 

Vouvoyez.... combien de personne l'avait-il fait? Ah si, un: son majordome. Mais bon, ça compte pas vraiment. Ys du même se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rire. Et malgré lui, ses émotions pouvaient tout de même se lire sur son visage. Il tenta cependant de lui répondre:

"Pas ...pas grave!"

Ouais apparemment, il l'avait vraiment pris pour un professeur. Son intrusion semblait faire son effet. Malheureusement il n'y avait personne d'autre que lui. Alors le garçon en conclut rapidement que le reste de la classe avait eu connaissance de l'absence d'Haley. Arf... Adieu vengeance. Adieu blague salace!

Bah ceci dit, il y avait bien un gars qui le prenait pour un de ces "vieux". Parfait, ça fera l'affaire. Et puis il semblait ne pas être méchant. Attention, pas méchant parce qu'il est calme. Mais il faut toujours se méfier de ceux qui sont calmes. 

"Bah il semblerait que les autres ont décidé de sécher. Du coup tu seras le seul à avoir un bon point!"

Se laissant aller sur sa chaise, bras croisés derrière la tête, il reprit à l'aise:

"Si tu veux bien t'installer. On va pouvoir commencer le cours. J'espère que t'es un gars sportif."

Si si, il n'allait pas perdre une occasion de refaire la salle. Et ce formidable garçon allait être son alibi. Quel esprit étroitement démoniaque.

"Au fait, ton nom c'est.....??"

Je regarde le brun en face de moi avec un regard pénétrant mais neutre. Dire que sa réaction à mon entrée était étrange serait la même chose que dire que l’eau est mouillée. C’est juste moi ou il est sur le point d’éclater de rire là ? Et pourtant, je n’ai rien dit qui pourrait le faire rire. Il se moque de moi ou quoi ?

"Bah il semblerait que les autres ont décidé de sécher. Du coup tu seras le seul à avoir un bon point!"

Ses mots me tirent de mes pensées à nouveau, encore une fois par leur bizarrerie, surtout quand il continue. Commencer le cours ? Les autres sèchent ? Je pense bien que je viens d’être pris pour un élève censée participer au cours d’astronomie, qui a apparemment soit été annulé, soit filé à un prof de remplacement. Bon, ceci dit, il est fort probable que je sois censé participer à ce cours, en fait. Juste que je ne l’ai jamais fait. Bien sûr l’astronomie peut être et est très intéressante, mais j’ai autre chose sur quoi je dois me focaliser.

D’un autre côté, je doute que ce soit une bonne idée d’avouer devant un prof que j’ai en effet séché la majorité des cours depuis deux ans parce que j’ai préféré faire le reclus dans la forêt, le parc (à certaines heures) ou le lac. Pour le moment, je n’ai pas eu d’ennui, probablement parce que la plupart des profs ont oubliés que j’existe (ou ils n’ont jamais su de mon existence), et je ne voudrais pas que cela change. Donc, vu que je me suis fait repérer, il vaut mieux jouer le jeu pour le moment. Avec un peu de chance, ça me fera éviter des ennuis plutôt que de m’en causer d’avantage.

Je n’arrive pas à vraiment me sentir à l’aise, ceci dit. Et qui le pourrait vu le prof en face de moi ? Un professeur qui ne se comporte pas du tout comme un enseignant le devrait. J’avoue, mon opinion est peut-être un peu biaisé vu que les seuls enseignants que j’ai jamais eu avant étaient des personnes de très haut rang habitués à enseigner les enfants de nobles seulement alors que Terrae est un endroit un peu pour tout le monde.  (La meilleure preuve, c’est qu’ils m’ont même m’admis, moi, un enfant vivant apparament dans la rue ne possedant rien à part les vêtements qu'il porté et le petit chaton dans ses bras. Et là encore, on ne peut même pas dire que je ‘possède’ Liryo. C’est plutôt que je m’occupe de lui du mieux que je puisse, on est amis et c’est lui qui a décidé de rester à mes côtés alors qu’il aurait pu partir dès qu’il en avait la force.) Peut-être ce comportement est normal pour un professeur d’une école pour ‘les gens médiocres en-dessous de notre niveau’, comment le disait mon père – ou autrement dit, une école pour les enfants des familles de classe moyenne, tout simplement.

Mais même si son comportement n'est pas un peu trop relaxé pour un prof, ce sont surtout ces mots suivants qui me mettent mal à l’aise alors que je me dirige vers une des tables libres (ce n'est pas comme si il y en avait d'autre occupée que celle du professeur). Pourquoi espère-t-il que je sois sportif ? Pour un cours de sport, j’admets, c’est logique, mais pour de l’astronomie ?

J’ai un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Comme si j’allais le regretter en restant, bien que je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Certes, les mots du jeune homme (il n’est pas un peu trop jeune pour être prof, d’ailleurs… ?) sont assez bizarres vu la situation, mais ce n’est pas comme s’il allait me faire quelque chose, je crois. Alors autant prétendre que tout va bien, que je ne suis pas un de ces élèves qui sèchent les cours dès que possible et profiter d’une leçon d’astronomie.

« Yataro Kurei. »

Je réponds à sa question et m’assoie, le fixant de nouveau du regard. Comme avec toute autre personne, le fait qu’il me tutoie me met encore plus mal à l’aise qu’avant, bien que je ne le montre pas. Je ne le montre jamais, tout comme je ne montre rien d’autre. Le monde ne doit pas savoir ce que je ressens.

Le problème est que je ne sais pas comment lui faire comprendre que je n’apprécie pas le tutoiement, même s’il est prof. Même les enseignants que mes parents ont engagés pour moi quand j’étais enfant m’ont toujours vouvoyé. Comment lui faire comprendre que je veux que cela ne change pas sans autant l’insulter ?

Bon, commençons par le plus logique. Peut-être une possibilité de le corriger subtilement s’offrait-t-elle tout à l’heure.

« Et le vôtre ? »

Finalement, Ys s'y prêta plutôt bien à son rôle de professeur. C'était pas si compliqué, il s'en doutait bien ils en faisaient tout un cinéma. Toujours à se plaindre des mauvais élèves, des perturbateurs, alors qu'il n'y avait pas grand chose à perturbé... Ouais ok, mauvaise langue! Bah pendant ce temps, il profitait bien du fauteuil de sa chère Haley et de son pouvoir.

Le seul élève qui allait pouvoir être utile à la volonté du Tonnerre, se prénommait Kurei Yataro. Tiens, un japonais! Au moins, ils allaient pouvoir passé ce moment avec moins de complication. Enfin, du moins pour la langue, c'est bon. Mais ce garçon n'exprime vraiment aucune émotion. Ys n'arrivait décidément pas à lire quoiqu'il aurait pu ressentir. Au premier abord, il l'aurait pensé blasé. Mais plus le temps passe, plus il se rend compte qu'il ne s'agissait rien de tout ça.

*Si je le pique avec une fourchette, il va hurlé?*

Se demandait l'imposteur tout en se grattant le menton. Et voilà que le jeune homme lui retourne la question. Et en plus de ça, il appuie sur le vouvoiement. C'est vraiment la classe ça! ET Ys s'y fait rapidement. On s'habitue vite au luxe vous me direz. Et non, son ego l'empêche de penser à autre chose...

"Oc....Onizuka!"

Il y avait là comme une étincelle qui brilla quand il prononça son nom. Bon ok ce n'est pas son vrai nom. Mais ça l'élève model n'était pas obligé de le savoir. Et puis "Onizuka", être ce professeur là, c'était trop la classe! Les fidèles comprendront!
Se redressant rapidement sur sa chaise, Ys fouilla activement dans l'armoire trouvée dans le coin de la salle tout en continuant de s'adresser à son alibi.

"Bon, je vais pas être dégueulasse avec toi. Etant donné que tu es le seul ici, on va faire du coloriage!"

En générale, la classe hurle aux joies quand on ne fait pas cours. Mais je vous laisserais deviner que ce dernier n'affiche aucun sourire. En y repensant, Ys ne l'avait encore jamais vu. Venait-il de faire son entrée à Terrae récemment?!
Bruyamment, Ys déposa une pile de feuilles de couleurs variées, juste sous le nez de Kurei.

"Dis moi, t'as quel âge? 15? 16? Et t'es toujours aussi calme? Non parce que c'est flippant, juste toi et moi, je pourrais croire être avec psychopathe..."

Affichant un air grave, Ys laissa traîner sa voix tandis que son regard accusateur l’obligé presque à avouer l'impossible. Ouais enfin.... qui pouvait bien être le plus psychopathe dans cette pièce? 

Le comportement de ce professeur est tout simplement incroyable. Comment peut-il être un professeur ? Certes, les profs dans des écoles des classes moyennes ne sont peut-être pas aussi sévères que les miens ne l’ont été, mais quand même, il va trop loin, non ? Et puis coloriage ? Pour qui il me prend, pour un enfant de cinq ans ou moins ?

Décidemment, s’il a essayé de m’insulter, il l’a bien réussit et mon regard froidit un peu, bien que je ne sois pas sûr qu’il le remarque. C’est un changement tellement minimal que très peu des gens arrivent à le remarquer. Le changement de la tonalité de ma voix, par contre, est bien remarquable.

« Vingt. »

Je réponds à sa question brièvement avec un ton froid. Je n’ai pas la moindre intention de me faire insulter ou de respecter quelqu’un qui visiblement ne le mérite pas. Après tout, le respect doit être gagné, et non pas offert aveuglement sans raison.

« Maintenant si vous voulez bien arrêter de me traiter comme un petit gamin et m’apprendre quelque chose ? Sinon, j’ai mieux à faire. »

Je croise mes bras en disant cela et le regarde. J’imagine que juste l’information de mon âge est probablement un peu inattendue, mais ce n’est pas comme si je pouvais aller à l’école pendant mon adolescence, donc il faut bien que je rattrape le retard avant de continuer. Maintenant que j’y pense, mon âge est peut-être une des raisons pour lesquels les profs ne font pas tellement attention au fait si je participe à un cours ou si je le sèche. Mais même s’ils y prêtaient plus d’attention, ça n’aurait rien changé. Après tout, je ne mens pas. Bien que je veuille attraper mon retard dans mon éducation et continuer mes études ensuite, pour le moment, j’ai vraiment mieux à faire. Par exemple trouver un moyen pour soigner Liryo.

Si je n’avais pas pensé avant que ce prof est louche, alors j’aurais probablement commencé maintenant. Pourquoi cet air incrédule ? J’avoue que je ne sais rien sur les adolescents de classe moyenne et donc je ne peux pas juger leur comportement en tant que des élèves, mais même s’il dit vrai et que la plupart d’eux préfère sécher ou ne rien faire, il doit y avoir au moins quelque uns qui appréciaient les cours correctes, non ? Et puis, depuis quand est-ce qu’un prof ait le droit d’un deal avec un élève pour lui apprendre quoi que ce soit ? C’est son boulot, bordel.

Décidemment, ce mec est plus que louche. Enfin, son comportement. Certes, il semble plus sérieux maintenant, mais… il y a quelque chose qui cloche, là. Je ne sais pas expliquer, mais en tout cas, je décide de rester sur ma garde. Son comportement, même maintenant, me fait presque penser à quelqu’un qui n’est pas vraiment un prof, mais quelqu’un qui prétend en être un. Certes, c’est peu probable et je ne le crois pas vraiment. Après tout, juste un idiot aurait fait un truc pareil à mes yeux. Ceci dit, je ne peux m’empêcher d’un commentaire à ce sujet.

« Dites-moi, depuis quand est-ce qu’un élève doit faire quelque chose pour vous avant que vous ne fassiez votre travail ? Un professeur qui demande à son élève de l’aide en échange de l’enseignement qu’il devrait donner sans en être rappelé est assez étrange, vous ne trouvez pas ? »

Voyons comment il va réagir à cela. Je crois que c’est une des fois singulières que je suis ravi que mes pensées et mes émotions soient dissociés de mes expressions. Comme ça, le prof en face de moi ne va pas avoir la possibilité de deviner ce que je pense ou ressens en disant cela. Suis-je sérieux ou plaisante-je ? Qu’il aille deviner. A moins qu’il puisse lire dans mes pensées, mais quelque chose me dit que ceci n’est pas le cas.

« Et pour répondre à votre première question, je viens de la planète Terre, sur laquelle nous nous trouvons maintenant. Si vous ne la connaissez pas, alors je ne pense pas que vous puissiez m’apprendre grand-chose en astronomie. C’est qui est assez étrange aussi vu que vous êtes censé être un professeur. Ne seriez-vous pas un imposteur en train de jouer une comédie plus que raté ? »

Je décide d’ignorer sa deuxième question pour me focaliser sur sa réaction. Encore une fois, je doute vraiment qu’il ne soit pas prof, mais bon, lui, il n’en a aucune idée de ce que je pense vraiment. Et puis de toute façon, je ne pense pas qu’il y ait une insulte plus grave pour un professeur que de se faire prendre pour un imposteur. C’est pour cela que je l’ai dit, d’ailleurs. Après tout, peut-être que ses autres élèves s’en fichent complétement quand il essaye de se foutre de leur gueule. Mais moi, je n’ai pas la moindre intention de me laisser faire. Plus maintenant. Plus jamais.

Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. C’est pourtant simple, il suffit juste de collaboré et c’était finis. Mais non, son apprenti élève n’avait pas l’intention d’être un gentil garçon qui écoute ce qu’on lui dit de faire. En plus, on ne sait même pas s’il est triste, heureux, en colère. On ne lit rien sur son regard. C’est frustrant, c’est comme parlé à une poupée vide d’émotions. Une poupée qui a tout de même du répondant.
Et tandis qu’Ys s’était appliqué à faire les premières préparatifs, découpant soigneusement de jolies têtes de chat oranges pour en faire une longue guirlande, il du abandonner son travail pou relever les yeux sur Kurei.

« ………@_@ »

Livide, blanc, outré, Ys fixa ce dernier sans voix. Non mais c’est qu’il est flippant ce garçon. Il se laisse pas faire. Finalement la tâche qui lui semblait être la plus difficile à installer fut finalement une bien belle surprise. La difficulté de ce travail était de convaincre ce garçon pas plus jeune que lui à l’aider. Non mais sérieux aucun élève ne veut faire de cours . Et s’il se plaint autant auprès de lui pour des cours qu’il ne donne pas, il  dira quoi le jour où il devra faire face à Aaron ? Non parce qu’il lui c’est un imposteur, Aaron est une grosse comédie. Et dites pas le contraire, tout le monde l’admet. Mais avec lui, on est d’accord pour sécher, pour regarder la télé ou même pour faire des guirlandes en forme de chat. Non mais d’où il sort ce Kurei. Et ses paroles, c’était comme recevoir un millier de couteau dans le dos.

« Toi…..tu n’es pas aussi modèle que tu le parais… tu es un rebelle ! »

L’arroseur arrosé. Ys avait toujours été le rebelle de la classe semant le désordre, rendant les professeurs fous les uns après les autres, et voilà qu’aujourdh’ui, il s’efforçait à devenir professeur et être tourner en bourrique par un rebelle. Quelle ironie n’est ce pas ?! Se redressant soudainement, quelque chose brilla dans les yeux du Tonnerre.

*Il va me rendre dingue celui là !*

« Très bien, tu vas voir qui es l’imposteur ici ! Et tu seras gentil d’arrêter de faire cette tête. »


Mais quelle tête ?! Peut être qu’Ys aurait pouvoir y lire quelque chose justement. Sans perdre de temps, ayant perdu ses moyens, Ys saisisse une craie et commença à gratter le tableau et on n’entendit plus que le bruit de la craie contre le grand tableau noir. Croyez le ou non, aussi possible que ça puisse paraître, Ys retranscrit tout ce dont Haley lui avait appris à son dernier cours. Qui avait dit qu’il n’écoutait pas ou qu’il était idiot ? C’est juste un manque de courage. Cependant on pouvait y lire un cours, un véritable cours. Evidemment tout en écrivant, cela n’empêchait pas au Tonnerre de rouspéter dans sa barbe. Et telle une victoire qui sonne bine, Ys reposa brusquement la craie sur le bureau qui se fondit en deux.

« Et recopies bien parce qu’il y aura interrogations la semaine prochaine ! »


Alerte ! Alerte ! Le syndrome du professeur est en train de posséder Ys. Nous le perdons, il commence à prendre du plaisir à enseigner. C’est le début de l’apocalypse.

Les premiers secondes après que je parle sont parfaitement silencieuses. Monsieur Onizuka me regarde sans rien dire un moment, son visage perdant rapidement de couleur alors que ses yeux brillent avec une émotion que je voulais voir. La colère. Mes insultes l’ont touché, cela se voit. Parfait. Maintenant, il devrait finalement arrêter de faire des conneries.

« Toi…..tu n’es pas aussi modèle que tu le parais… tu es un rebelle ! »

Un rebelle ? Non, je ne dirais pas que je sois un rebelle. Quoique, peut-être que dans cette situation, pour une fois, la définition d’un rebelle définit mon propre comportement en fait. Après tout, un rebelle n’écoute jamais les profs, il fait et dit tout ce qu’il veut tout le temps et il manque de respect envers ses professeurs. A y réfléchir, c’est exactement ce que je viens de faire, moi aussi. La seule différence, c’est que normalement, let rebelles essaient d’interrompre un cours, alors que moi, j’ai essayé d’en avoir un. Et il me semble que j’ai réussi.

Vu la réplique énervé de monsieur Onizuka, le ‘soupçonner’ d’être un imposteur était exactement ce qu’il fallait faire. Voilà qu’il se comporte plus comme ce à quoi je suis habitué concernant un vrai professeur. A l’exception du tutoiement, mais bon, je ne vais pas demander d’autres miracles.

Je savais que frapper sa fierté était le chemin le plus rapide pour le faire arrêter ses conneries. Tous les gens sont comme ça, noble ou non. Attaque-toi à leur fierté et ils vont faire tout ce que tu veux pour prouver comme quoi t’as tort. Il en est probablement de même pour moi, mais je ne saurais pas dire. Personne n’a jamais tenté cela avec moi, après tout. Mais même si quelqu’un tenterais, je ne pense pas que je réagirais aussi bien que monsieur Onizuka l’a fait. Après tout, contrairement à lui, je garde mes émotions pour moi et ne les montre pas. De même pour mes pensées. J’aimerais donc penser que cette tactique ne marcherait pas sur moi, mais qui sait. Je verrais un jour, peut-être. Ou peut-être pas. Ce sera probablement mieux, d’ailleurs, si je ne le découvre pas, à vrai dire.

« Et recopies bien parce qu’il y aura interrogations la semaine prochaine ! »

« Oui monsieur Onizuka. »

Je réponds calmement, pas dérangé de tout par la colère évidente du professeur devant moi. Tant qu’il est sérieux et me donne des vrais cours, je ne vais pas me plaindre.

En recopiant, il y a certaines choses qui me semblent plus ou moins familières. Avec un peu de réflexion, je me rappelle que certains choses m’ont étés appris, mais avec moins d’approfondissement, quand j’étais très jeune. Les informations entrent vite dans mon cerceau assoiffé des connaissances et je ne tarde pas à comprendre. Surtout que les bases appris quand j’étais plus jeune revenaient de plus en plus vite. Heureusement pour moi, d’ailleurs, vu la vitesse à laquelle écrit monsieur Onizuka. Je pense qu’il essaye d’attraper le temps perdu… ?

Soudainement, il y a une idée qui me vient à l’esprit et je commence à écrire rapidement des petites notes à côté de ce que j’ai recopiais du tableau, mais je me retrouve bloqué assez vite dans ma réflexion. Sans trop réfléchir, habitué à des cours un à un comme maintenant, je m’adresse au professeur, mes yeux passant de ma feuille au tableau.

« Une question, monsieur Onizuka. Cette équation que vous avez écrit ici, ne peut-elle pas être encore utilisée pour… »

Je lui explique rapidement l’idée que j’ai eu, une tentative de pousser la réflexion de son cours juste un peu plus loin, par simple curiosité et implication dans ce qu’on m’apprend. Après tout, absorber l’information donnée n’est qu’une partie de l’apprentissage. L’utilisation de cette information dans ses propres idées ensuite, c’était le pas suivant.

Il écrit vite, il est déterminé. C’est surtout parce qu’il est énervé, qu’il se sent poussé des ailes. Il n’y prend pas du plaisir, il se sent obligé de faire quelque chose. Ce garçon avait eu le don de l’énerver, de le pousser à bout. Autrefois, il aurait eu juste besoin de se servir de ses poings pour y mettre un terme. Mais il avait appris qu’on pouvait agir de manière différente pour obtenir un même résultat. Alors on laissera les gants de boxe de côté. Cependant, s’il s’agit là d’une victoire amère, Ys sent qu’il y a une entourloupe.

Ce Kurei n’est pas si idiot que ça. Déjà qu’il réclame des cours, c’est qu’il doit en avoir dans le crâne. Ce pourquoi on ne peut rien lire dans son regard. Il est vide d’expression. Il ne vit pas. Il répond, calmement, positivement. Il ne rechigne pas, il semble apprécié ce tableau remplit. Il ne rejette pas l’idée d’une interrogation. C’en est déconcertant.

Du revers de sa manche, Ys essuie les perles sur le front, laissant quelques traces de craie. Un malin sourire se dessine en coin quand il observe son travail, une pointe de fierté.

*Héhé, là, il ne peut rien dire. Je suis un boss bordel. Je pourrais devenir professeur !*

Eurk ! La vilaine pensée. Il devra faire vite s’il ne veut pas que son inconscience l’oblige à déposer un CV sur le bureau de la directrice. Ouais enfin, sa joie sera aussitôt balayée par un perturbateur. Doucement, entendant cette question affreuse pour les oreilles, Ys détourne son regard sur lui, l’air horrifié.

*Il ne s’arrête jamais. IL prend du plaisir, je le vois. Il me teste, il veut me pousser à bout…*

Et voilà comment il se mit à comprendre ce que pouvaient ressentir ses anciens professeurs quand il prenait un malin plaisir à se jouer d’eux. Une belle leçon n’est ce pas ? Ceci dit, ça n’arrange pas son cas. Lui qui penser avoir remplir sa part du contrat, que ce Kurei allait enfin lui filer un coup de main, le voilà face à un mur. Il n’avait aucune idée de la réponse à donner. De toute manière, la question et la logique de ce garçon était tellement longue et impossible à retenir, qu’il se souvenait même plus du début alors qu’il venait de finir.

« …….. »

Très bien, il avait comprit, il venait de se faire manipuler. Alors non, il ne finirait pas comme ces anciens professeurs . C’est lui qui jouait à ce jeu, il avait fixer les règles. Il ne se laisserait pas faire ainsi. Il ne rentrerait pas dans son jeu . Alors calmement, il tira la chaise de son bureau et s’y installa. L’air tranquille, il reprit ses découpages et sans rien laisser croire, il s’exclama  naturellement :

« Bonne nouvelle, tu as finis ta journée plutôt. Et penses à t’inscrire à Havard. Un brillant avenir t’y attend. »

Je dois avouer que le regard presque horrifié que je me reçois quand je pose ma question me surprends. Pourquoi fait-il cette tête ? Normalement, les professeurs sont plutôt heureux quand on pose des questions qui prouvent que je suis le cours, et encore mieux que je réfléchis à ce qu’on essaye de m’apprendre, à l’appliquer. Alors pourquoi monsieur Onizuka réagit-il aussi différemment ?

Il a presque l’air de ne pas savoir quoi me répondre. Mais cela ne peut certainement pas être le cas. Il est professeur, après tout. Les questions d’un simple élève qui essaye de s’appliquer à son cours ne peuvent pas le mettre à bout si facilement, quand même, si ?

« Bonne nouvelle, tu as finis ta journée plutôt. Et penses à t’inscrire à Havard. Un brillant avenir t’y attend. »

Pardon ? Il a sérieusement ignoré ma question et dit que le cours était finit ? Pourquoi ? Je ne comprends plus rien à ce prof. Une seconde il me traite comme un gosse, puis il remarque que je ne me laisse pas faire et accepte de faire son travail juste pour arrêter vingt minutes après ? Non, mais, elle est où la logique, là ? Ou encore mieux, qui avait l’idée de faire de ce type un prof, alors qu’il est bien visible que ce n’est pas un boulot auquel il est adapté.

« Vous avez terminé déjà ? Vous venez à peine de commencer, pourtant. »

Je finis par remarquer calmement, mon comportement aussi calme qu’avant mais mon esprit confus. Certes, ce n’est pas comme si je ne connaissais pas la règle que c’est le prof et non pas la sonnette qui termine le cours (il y a une sonnette dans cet établissement, d’ailleurs ? Je n’ai jamais fait gaffe…), mais il m’est encore jamais arrivé de finir aussi rapidement. Sans compter le temps perdu par le prof devant moi quand il m‘a traité comme un gamin, évidemment.

J’ai une impression qu’il y a quelque chose qui m’échappe dans cette situation bizarre. Un détail qui rendrait tout cela, et surtout le comportement de monsieur Onizuka, bien plus facile à comprendre que ce n’est maintenant. Mais je n’ai aucune idée de ce qui cela pourrait être, ce détail qui m’échappe. S’il y en a effectivement un, il se peut que ce n’est que mon imagination aussi.

Encore une fois, je reçois une réponse inattendue. Un instant, je ne dis rien et regarde juste le prof en face de moi. Mais de quoi il parle ?

« Pas à la hauteur ? »

Je répète calmement, mais au fond, je suis stupéfait. Je croise mes bras sur mon torse alors que mes yeux se fixent à nouveau sur le tableau, et plus précisément sur ce qu’il y a écrit dessus. Son cours est structuré, aussi facile à comprendre que même moi qui n’ait pas pu avoir une éducation constante arrive à tout assimiler, il est logique… pourquoi Monsieur Onizuka pense-t-il qu’il n’est pas à la hauteur ? Pourquoi me dire qu’il serait mieux si je vais à mon prochain cours ?

…

D’ailleurs, il réagirait comment si je lui disais que je ne compte pas aller à aucun autre cours aujourd’hui ? Que même ce cours si était inattendu et pas du tout planifié ? Que je ne suis même pas un vrai élève ? Parce que c’est vrai, je viens et je pars des cours comme bien me semble la plupart de temps, ce n’est pas comme si je suivais tous les cours comme un élève modèle pour lequel je me fais apparemment prendre.

Quelque chose me dis qu’il serait mieux s’il ne le découvre pas.

« Pourquoi dites-vous cela ? Votre cours était pourtant très bien fait et très intéressant, même si un peu court. J’avoue, je ne m’y attendais pas trop au début, mais vous me semblez plus que capable quand vous êtes sérieux. »

Ce n’est qu’à peine que j’entends ce qu’il dit ensuite, des mots qui ne sont probablement même pas censées être entendu. Il pensait ‘que c’était mort’ ? Que quoi était mort ? Et quel rapport avec le regard de quelqu’un… Ah.

C’est de moi qu’il parle, de mon regard plat et neutre que je porte toujours. Cela me fait penser à ce qu’il avait hurlé avant. Que je serais gentil d’arrêter de faire ‘cette tête’. Mon regard a dû le gêner, donc. Je pense commencer comprendre pourquoi. Il voulait voir de l’émotion et il pensait que je n’en avais pas. Il me pensait émotionnellement mort… apathique. Il n’est pas le premier à le penser d’ailleurs, mais je suis assez certain qu’il est le premier à s’en soucier autant. Pourquoi être soulagé que ce ne soit pas le cas, que je ressens quelque chose ? Et puis, comment il l’a su ? A-t-il vu quelque chose dans mon regard ? Entendu dans ma voix ? Si c’est le cas, il est bien le premier depuis des années à réussir, même si ce n’était que pour une seconde.