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Parfois tout vacille. [Etoilisation]
##   Dim 13 Nov 2016 - 11:52
Oksa Skily

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Oksa Skily
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Résumé:

Thème:




A long time ago, we used to be friends,
But I haven't thought of you lately at all,
If ever again, a greeting I send to you,
Short and sweet to the soul is all I intend.

Je marche. Je marche sans fin. Je traverse le couloir qui mène aux escaliers, entre mes doigts les articles toujours serrés. Je ne réalise pas que j’avance. Je laisse mes pieds me guider. M’amener là où ils veulent. Des escaliers. Lever une jambe, la reposer. Lever la seconde, la reposer aussi. Alterner. Continuer. Il y en a beaucoup. Mais j’arrive en haut. Vite. Bien plus vite que je ne l’aurais jamais fait. Je fuis l’assassin. Celui pour qui mon cœur bat un peu plus fort.

Je retiens un cri plaintif, et les émotions contenues viennent se glisser dans les moindres parcelles de mon corps. Je sens ma nuque se tendre à m’en faire mal, l’intérieur de mes coudes me gêner alors que mes tendons se contractent, la paume de mes mains me faire souffrir tant mes doigts sont crispés.

Je rentre dans la salle d’astronomie laissée ouverte la nuit pour que les élèves puissent en profiter. Je la traverse et m’arrête net devant la vitre. Mes yeux sont secs, les larmes restent bloquées au fin fond de mon estomac. Je voudrais presque pouvoir aller les chercher, tant j’ai besoin qu’elles sortent.

Mes jambes me lâchent, et je me retrouve soudain à genoux au sol sans comprendre pourquoi. Du bout des doigts, je tends devant mon visage à la mâchoire serrée les articles. Je regarde longuement le visage d’Akira. Où est le doux Feu que j’ai vu ? Celui qui m’a embrassée ? Celui qui m’a serrée dans ses bras ? Celui jaloux ?

Tout revient. Mes souvenirs s’emballent alors que les connexions de mes neurones court-circuitent. Mon arrivée. Mes tentatives de me raccrocher aux gens, vainement. Ma rencontre avec le blond. Puis ma période ermite. Dont je suis depuis sortie. Mais c’était la solution. Je ne veux plus voir les gens. Je ne peux pas leur faire confiance. Ce n’est pas possible.

Mon esprit m’échappe, va trop vite pour moi. Il fait des ellipses, des sauts dans le temps. Je repars encore plus loin, comme s’il avait soudain le besoin de me refaire vivre ma vie. Je me revois à l’école. Je les entends.

« Oksa ? Non, elle parle pas. Je crois qu’elle est muette.
- Tu crois qu’on devrait aller la voir ?
- Pourquoi faire ? Si elle voulait, elle viendrait. »


Mes poings se serrent.

Come on now, sugar,
Bring it on, bring it on, yeah.
Just remember me when you're good to go.

Les gens ne veulent pas d’amis qui vont mal. Les gens veulent pouvoir se plaindre, se complaindre, et se replaindre. Ils veulent de l’attention, pas en donner. Les souvenirs s’enchainent sans que je ne puisse trouver de bouton « Stop ». Aidez-moi, j’ai besoin de tout arrêter. Au moins pause, par pitié. La mort de mon père. La mort de la seule personne de ma famille qui acceptait ma timidité extrême. Celui que j’ai vu étalé au sol après s’être pris une voiture. Mon père et mon repère qui s’effondrent, ne laissant plus que des ruines sur des ruines.

« C’est elle la gamine qui a perdu son père ?
- Oui, pauvre amour… Il parait que depuis, elle ne dit plus un mot. »


It's something I said, or someone I know.
Or you called me up, maybe I wasn't home.
Now everybody needs some time,
And everybody knows.


Arrêtez ! Arrêtez de ne découvrir l’existence des gens que pour pouvoir en parler ! J’étais déjà là, avant que mon père ne meurt. Vous êtes tous tellement faux, comment avoir confiance en l’humanité ? Comment ? Expliquez-moi, je vous en prie ! Je n’attends que ça, des explications. J’aimerais comprendre le genre humain, plus que tout au monde, croyez-moi. Qu’est-ce que j’y peux s’il me rejette ? Rien, je vous assure.

Je peux entendre mon cœur pulser dans ma cervelle fragile, faire gonfler à intervalles réguliers ma gorge alors que mon pouls s’emballe. Je revois défiler mon primaire, banale répétition des mêmes paroles, des mêmes gestes, des mêmes personnes chaque jour. Automatisme. Mécanisme. Et je ressens soudain, au plus profond de moi-même, cet espoir fou que j’avais eu. Je le revis parfaitement. Je me revois allongée dans mon lit, me répétant sans cesse ces mêmes phrases dans ma tête.

« Mais si, quand je serai au collège, ça ira mieux. J’aurai des amis. J’y arriverai. Ça ira mieux… Ça ira mieux… Ça ira mieux… »


Mensonge. Illusion. Gamine d’à peine dix ans qui déjà se répète « Ça ira mieux ». Et personne pour se demander ce qui lui arrive. On vit dans un monde triste, vous savez. Où chacun est tellement tourné sur lui-même qu’il en oublie les autres, les ignore, ou simplement ne les voit pas. Être discret dans ce monde, c’est manquer de se faire bouffer à chaque coin de rue. C’est ne pas exister, tout simplement.

Devant mes yeux éteints passent mes années de collège. Si le primaire m’avait enseignée l’indifférence, cette autre période m’aura fait comprendre ce qu’est la fausseté humaine et la méchanceté gratuite. Se moquer d’une adolescente fragile incapable d’avoir suffisamment confiance en elle pour construire des phrases correctes est si simple. C’en est ridicule. Utiliser cette personne dans son intérêt l’est encore plus.

« Oksa ? Tu veux pas dire au prof qu’on l’a fait ensemble le projet ? J’ai teeeellement pas eu le temps ! Ça me sauverait !
- Euh… Euh.. Ou… Oui je…. Je peux…
- Ooooh merci ! Tu es un amour ! »


J’étais si naïve que j’y croyais à ces relations. Je n’étais pas stupide, je comprenais que ce n’était pas de la réelle amitié, mais j’y voyais quelque chose de constructible, les fondements de quelque chose d’intéressant. Je n’ai compris qu’au milieu du collège à quel point les élèves pouvaient être vicieux. Plus que pas leur indifférence, c’est l’utilisation qu’ils faisaient de ma fragilité qui m’a tant blessée que je me suis cachée de tous, j’ai disparu. J’arrivais au collège et allais m’assoir derrière mon arbre en attendant le début des cours. Dans les classes, j’étais au fond dans un coin. Je ne supportais plus la présence humaine. Elle m’avait rejetée, c’était mon tour.

Et au fond de moi, toujours cette petite boule de lumière qui me faisait dire : « Que quatre ans Oksa. Que quatre ans, et tu es au lycée. Les choses changeront. Ça ira mieux… Ça ira mieux… Ça ira mieux… »

Mon ventre se tord et je ravale de la bile. Ces souvenirs me rendent malades. Je n’y avais pas pensé depuis si longtemps que j’avais oublié la sensation qu’ils m’amenaient. Cette envie de cracher sur celle que j’étais à l’époque, de la secouer pour qu’elle saisisse que les autres se moquent d’elle, qu’elle ouvre les yeux un peu ! Je déteste celle que j’étais, mais celle d’aujourd’hui est-elle réellement meilleure ?

Je réalise soudain que je suis à genoux, la tête posée au sol sur mes bras croisés, comme mise en boule par instinct de survie. Je me redresse et essuie machinalement mes yeux qui sont en réalité toujours sec. Mon regard glisse sur les articles posés au sol devant moi, et j’effleure de l’index le visage du Feu en gros plan, à côté du mot « Meurtre ». Je murmure d’une voix faible.

« Celle amoureuse d’un assassin vaut-elle vraiment mieux que celle qui se faisait marcher sur les pieds ? Qui suis-je, depuis que je suis arrivée à Terrae ? »

A long time ago we used to be friend…


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##   Dim 20 Nov 2016 - 19:04
Oksa Skily

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Thème 2:




Dans ma bulle il n’y a plus de parasites.

L’être humain. Parasite infâme. Pourriture donnant la nausée. Un hoquet soulève ma poitrine, mélange de sanglot et de gerbe retenue. Je me relève, lentement, abandonnant les papiers au sol, et me dirige d’une démarche chancelante vers le mur vitré. Je perds mes yeux dans le paysage, admirant le parc gigantesque, le lac, la forêt. J’observe Terrae de ma petite bulle flottante.

Je m'envole et je vois tout autrement au-dessus des médicaments qui veulent me clouer au sol.

La maladie. Je ne suis pas physiquement malade. Je le suis psychologiquement. Je ne peux faire confiance, je ne peux m’attacher sans que mon ventre ne se noue.

Des années. Des années que je suis ici. Des années que j’essaie. Des rencontres déjà oubliées car peu marquantes, et d’autres qui ne le sont que trop. Akira. Akira Buichi, qui a fait une entrée fracassante dans ma bulle, qui en a brisé le verre sans demander la permission. Et pourtant, j’ai tout recollé. J’ai ramassé les petits bouts, et j’ai reformé ma cage, ma protection. Et je me suis cachée dans ma chambre, pour que plus personne ne me sorte de ma bulle.

Dans ma bulle je suis en liberté.

Je veux y retourner. Je veux aller m’y cacher. Car lorsque j’en suis sortie, j’ai cru que ça irait mieux. J’ai cru que j’avais grandi. J’ai cru que je n’en avais plus besoin.

J’ai fait des rencontres, dans cet institut. Angie, Ys, Alice, Kurei, Selvi, Fury, Nathanaël. Chacun de ces prénoms, je les connais. En revanche, qui sont-ils réellement ?

Des amis ? Des ennemis ? Des connaissances ? Je les revois.

Je vois le regard doux de Angie, et je me revois lui faisant un câlin, rougissant à ses taquineries, lui disant qu’il est « mon ami ». Sauf que je ne sais rien de lui. Pratiquement rien de son passé, et à peine de son présent.

Ys. Ys et ses cheveux roux en bataille. Ys qui m’a amenée à la patinoire. Ys qui a patiemment attendu que je parvienne à tenir debout sur des patins. Ys, gentil garçon. Vraiment ? Qu’en sais-je ? Ici, on ne connait pas les gens. On les côtoie, on sourit poliment, mais on ne sait jamais.

Alice. Adolescente étrange perdue dans son esprit. Perdue ailleurs. Dans un monde impossible à atteindre. Je pourrais t’apprécier, Alice, mais où es-tu ? Es-tu parmi nous ? Ou t’envoles-tu vers d’autres destinations lorsque l’on te parle ?

Selvi. Une douceur inattendue, une mince lueur d’espoir dans mes sombres portraits de ce soir. Nous avons un projet ensemble, jeune Air. Mais tu vas me lâcher. Comme ils l’ont tous toujours fait. Faire équipe, tu sais, ce n’est pas dans mes habitudes. Trop de trahisons, trop d’abandons. Pourquoi les choses changeraient-elles ? Pourquoi ?

Fury. Mon sang se glace, se retourne, et ma main vient serrer le bras qu’il m’avait brisé. Douleur. Fragilité face à sa force d’homme brutal. Manipulation. Mon vomi remonte, et cette fois je ne peux le retenir. Il vient salir mes pieds comme pour purifier mon esprit.

Vite. Autre chose. Quelqu’un d’autre. Vite. Mes neurones s’activent, et le visage impassible de Kurei s’impose.

Un mystère. Une énigme. Une réussite m’apportant de la joie lors de notre rencontre, mais pas une réussite amicale. De tous, tu es le plus imprévisible. Celui sur le visage duquel on ne peut rien lire. Celui en qui je ne pourrai probablement jamais avoir confiance. Je voudrais qu’un jour ta tête se déforme en une expression exagérée, simplement pour voir si tu en es capable. Trop de sang-froid impressionne, et je suis facilement impressionnable.

Nathanaël. Enfin. La dernière rencontre marquante que j’ai pu faire. Un visage souriant et soucieux à la fois. Des dialogues maladroits, des désaccords, de la colère. Une phrase. Une pensée que j’ai pu avoir qui aujourd’hui se retourne contre moi. « J’ai l’habitude de parier sur les chevaux blessés. ».

Et aujourd’hui, je suis le cheval blessé.

Ça me brûle cette envie de m'amuser, de courir avec les autres.

Alors j’ai voulu essayé. Alors je suis sortie. Alors j’ai vu toutes ces personnes, et bien d’autres. J’ai assisté à un anniversaire. J’ai assisté au carnaval. J’ai…

Les larmes coulent, coulent, sans jamais s’arrêter. Elles inondent mon visage, et je me demande si elles ne vont pas inonder la pièce tant elles forment un courant violent sur mes joues. Je tremble, je tremble comme une feuille gémissante dans une tempête. Je m’effondre en même temps que ma confiance en l’humanité et ma confiance en moi. Je me hais. Je me hais pour cette maladie sociale. Je suis malade, et n’aie aucun moyen de guérir.

Un tourbillon dans mon esprit. Un patchwork d’images, de sentiments, de personnes. Des inconnus que je suis censée connaître. Des points d’interrogations sur des visages. Et un grand sur le mien. Qui êtes-vous ? Qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Les questions déferlent. Sur leur vie et sur la mienne. Nous ne savons rien les uns des autres, et pourtant nous nous croisons tous les jours.

Je voudrais m’envoler. Je voudrais déployer mes ailes et m’envoler. Loin des gens, loin des complications. Loin des nœuds dans mon ventre à l’idée de parler. Loin des sueurs glacées qui me trempent lorsque je dois aller voir quelqu’un. Loin de la tension qui fait de chacun de mes muscles une raideur douloureuse dans mon corps chaque fois que je dois aborder une personne. Je ne veux plus ressentir cela. Je ne veux plus. Je n’ai pas l’instinct. Je me trompe toujours, et finis par en souffrir. Plus jamais. Plus jamais je n’accorderai une quelconque confiance. Plus jamais je n’accepterai une main tendue.

Un jour je sortirai. J'aurai des rêves plein la tête, des rêves pétillants comme des bulles dans des canettes. Je me laisserai emporter par le vent. Je soignerai mon sang et puis je guérirai. De mes éclats de rire, je briserai ces murs, le silence, les murmures qui m'empêchent de fuir.

Cette sortie, cette fuite, je la fais aujourd’hui, maintenant. J’éclate d’un grand rire qui résonne dans la pièce, qui se mêle à mes sanglots sans fin. Je décide qu’il est temps d’abandonner, de laisser les sentiments m’emporter. Ma vue se brouille, et le néant se fait. Que se passe-t-il ? Je n’en ai aucune idée.


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Dernière édition par Oksa Skily le Dim 20 Nov 2016 - 22:04, édité 1 fois
##   Dim 20 Nov 2016 - 19:35
Oksa Skily

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Thème 3:




Petit îlot de solitude ivre au milieu des eaux salées. Des océans d'incertitude qu'elle est trop seule pour dissiper.

Je n’y vois rien, je n’y vois plus. Je ne peux plus penser, plus réfléchir. Mon corps me lâche, m’abandonne comme j’abandonne l’humanité. Je vole. Je vole. Mon esprit me quitte, disparaît dans les fins fonds de la nuit.

De l’air…

De l’air qui m’enveloppe. Sensation réconfortante d’un élément connu. Une petite tornade qui s’enroule autour de mon corps brisé, qui fait s’envoler les morceaux manquants pour combler les failles.

De l’air…

De l’air qui emplit la pièce, qui en obstrue les sons. Je n’entends rien. Tous mes sens fondent un à un. Sauf mon toucher. Lui se démultiplie, s’intensifie. La moindre parcelle de mon corps réagit à ce vent qui caresse ma peau, fait hérisser mes poils sur mes bras dont les muscles se détendent d’un coup, comme si toute tension devenait inutile.

De l’air…

De l’air dont je ne connais pas la source. Qui commence à être plus violent. Qui me fait fermer les paupières pour que mes cheveux ne fouettent plus mes yeux trempés. La caresse se transforme peu à peu en tempête, s’amplifie à chacun de mes sanglots. Et chacun de mes sanglots m’allège, comme si mon anxiété s’évanouissait dans la tornade.

Elle songe à ses envies d'envers, à ces endroits mille pieds sous terre où elle pourrait sourire sans soupirs et qu’on lui donne enfin de l’air.

Oui. Oui… Si seulement… Cet air pouvait m’emporter. Me faire m’envoler. M’emmener loin. Loin de tout cela. Loin de ma vie. Loin de leur vie. Loin de tout le monde. Mon rire revient. Ce rire qui vient du fond de mon cœur. Ce rire qui, j’en suis sûre, pourrait créer une vague d’air qui me ferait voyager. Partir dans les étoiles comme un boulet de canon. Venir percuter la Lune, et pourquoi pas, y mourir ?

Petit caillou dans les embruns d'une plage où s'est échoué le grand cargo noir du destin. Lune est à moitié, à moitié chavirée.

Mes yeux s’ouvrent enfin. Et je comprends. De mes mains, s’échappent des filets d’air qui tourbillonnent dans la pièce. Mes émotions. Mes souvenirs. Tout s’y mêle et crée un ouragan impossible à arrêter. Et je crie. Et plus je crie, plus la puissance augmente. Augmente, encore et toujours. Une pression insupportable. Mes poumons qui évacuent ma nervosité. Tout m’échappe. Larmes, rires, hurlements, et mon élément. Comme si cela allait m’apaiser, ou plutôt, comme si je n’avais plus le choix.

De l'air de l'eau du ciel sur sa peau.

Un grand fracas alors que la pression devient trop importante. Tout se brise autour de moi. Les vitres éclatent en même temps que moi, en mille morceaux minuscules de verre qui se laissent emporter par mon tourbillon.

De l'air des rires du bonheur qui transpire.

Ils se jettent sur mon visage, sur mes bras, sur ma poitrine, ces morceaux de ma bulle effondrée. Ils me blessent, me tailladent, me coupent, mais je m’en rends à peine compte. Mon esprit est avec eux dans la tornade, et je ne peux le récupérer.

De l'air des bras ouverts et qu'on ne referme pas.

Les miens s’ouvrent, comme pour accueillir la douleur dans les règles de l’art. Mon cri se retransforme en rire hystérique. Mon élément, une partie de moi, veut me blesser ? Mais qu’il y aille ! Qu’il y aille ! Qu’il m’achève s’il le veut ! Qu’il me détruise ! Je n’attends que ça. Je n’attends que d’en finir pour ne plus avoir à me battre. Je suis fatiguée… Si fatiguée…

De l'air des mots qui soufflent les sanglots.

Mes paumes sont transpercées, les morceaux de verre n’en ressortiront que difficilement, je le sais. Mes joues sont tailladées, et saignent. Ma lèvre inférieure me fait un mal de chien, je commence à la sentir alors que ma vision redevient peu à peu nette. Et soudain, un morceau vient toucher mon œil gauche, stoppant mon rire fou et le transformant en hurlement douloureux.

De l’air…

Tout s’arrête et je tombe à genoux. Autour de moi, des papiers se sont étalés au sol, des classeurs sont tombés, et plus rien ne protège du froid extérieur. Mon corps s’effondre et je reste allongée au sol, les yeux fixés sur le plafond. Du sang coule sur ma peau, mais je l’ignore. Je clos mes paupières sous la brise fraîche et calme de la nuit, et attends. J’attends que quelqu’un vienne. J’attends que quelqu’un me remarque. Mais après tout, si personne ne vient, qu’est-ce que cela changera ?


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##   Sam 3 Déc 2016 - 21:14
Aoi Amazaki

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En ce moment, tout part en vrille. Je n'arrive pas à réfléchir. Je n'arrive pas à faire autre chose que travailler. Mettre ma tête toute entière dans mes cours et dans mon travail, pour ne pas avoir à penser. Pour ne pas avoir à m'intéresser au reste, à l'ambiance nulle à la maison ou dans la salle des Masters. Je déteste les regards qu'ils me lancent, ces questions qu'ils se posent. Pourtant, je vais bien. Tout va bien.

Aujourd'hui, Norah est malade et je me suis occupée de l'infirmerie à sa place, dans l'après-midi. Yuuna était en mission avec Nikkou, d'après ce que j'avais compris ; du coup, difficile de trouver quelqu'un d'autre. Et comme je n'arrive pas à dire non… Ca m'évite d'avoir à croiser Huo, au moins.

Maintenant, il est un peu plus tard que je ne le pensais. Je suis affalée sur le bureau de l'infirmerie, m'octroyant une pause méritée après le passage d'un titan qui avait trouvé intéressant de se briser les doigts sur le mur de sa chambre. Les titans sont stupides, de toute manière. Ils ne contrôlent rien. Et se font du mal seuls.

Mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas.

Je relève la tête en sentant une déferlante de pouvoir, quelques étages au-dessus. Intriguée, et un peu inquiète, je l'admets, je monte les marches quatre à quatre pour arriver jusqu'à la salle d'astronomie, d'où j'ai senti venir la grande puissance.

La porte est encore ouverte. Des débris de verre jonchent le sol jusque dans le couloir ; doucement, j'entre et j'aperçois une jeune femme à genoux. La tempête semble s'être calmée il y a peu de temps, si j'en juge par le silence qui s'étire.

Le temps s'effile.

Je fais un pas dans la salle, puis deux ; puis, doucement, je me rapproche. Garde une certaine distance néanmoins.

—Bonsoir, lancé-je doucement pour l'avertir de ma présence.

C'est une petite guérisseuse. Ma semelle écrase et brise un morceau de verre qui traîne ; je sais que j'ai le visage plutôt fermé, mais c'est mon expression habituelle ces temps-ci.

—J'ai entendu le boucan, tu as mis une sacrée pagaille… tenté-je, avant d'apercevoir le sang sur ses bras. Ca va ? Tu es blessée ?

Je ne sais vraiment plus comment consoler quelqu'un qui pleure… Je n'ai même pas de mouchoirs sur moi.



Je vole en #F54759
##   Dim 4 Déc 2016 - 16:55
Oksa Skily

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Je suis glacée. Congelée jusqu’aux os. L’air froid a traversé mon pull. Puis ma peau. Puis ma chair. Et maintenant, je ne peux plus bouger mes doigts. Mais je m’en fiche. Je me fiche de tout. Je suis vidée. Vidée d’énergie. Vidée de souvenirs. Vidée de l’envie de vivre.

Un bruit. Ou plutôt, des mots qui flottent autour de moi. Bonsoir ? Si j’avais pu, j’aurais éclaté de rire. Mais apparemment, mes cordes vocales aussi sont trop glacées pour être stimulées. J’entrouvre les paupières. Merde alors, tout est flou. La fatigue ? Probablement. Le contrecoup, comme on dit.

Le son du verre brisé me tire une grimace. Oh, mes lèvres répondent donc encore, mais une douleur aigüe à celle du bas me tire un petit gémissement et du sang se remet à couler sur mon menton.

Je distingue un visage. Trop trouble pour que je l’identifie. A la voix, je dirais que c’est une femme. D’après les longs cheveux qui semblent tomber sur ses épaules, je ne pense pas me tromper.

Ma vue peu à peu devient plus claire. Enfin, presque. Je réalise soudain que mon œil gauche est toujours fermé - tandis que je pensais avoir ouvert les deux. Je tente de l’ouvrir, néanmoins une douleur atroce me déchire et j’abandonne.

J’ai mis une sacrée pagaille alors ? Probablement. Il me semble que j’ai tout fait voler en effet. Qu’est-ce que j’y peux ? Pourquoi ? Pourquoi elle me dit ça ? Il n’y a pas plus urgent ?

Je m’en fous, de toutes façons. Complètement.

Ah, quand même. Non, ça va pas. Mais on s’en fout que je sois blessée. Tu comprends pas ? ON S’EN FOUT ! Pourquoi ne répond-elle pas ?

Parce que tu parles dans ta tête, Oksa.

Oh. Je croyais pourtant avoir réussir à faire sortir des mots d’entre mes lèvres. Apparemment non. J’agite légèrement mes doigts transis par le froid pour tenter de me bouger. Au bout de quelques minutes de silence, je parviens à les mettre en mouvement, ainsi que mes bras et le reste de mon corps, ce qui me permet de me redresser avec lenteur.

Je me tourne vers l’inconnue, mon œil gauche toujours fermé. Je perçois le sang qui coagule sur ma lèvre, ainsi que sur mes bras et mes joues. Je ne dois pas être jolie à voir. Tant pis pour elle, elle n’avait qu’à pas être là.

J’étire étrangement mes lèvres en un sourire déformé, et je sens une nouvelle fois ma peau s’ouvrir. La plaie ne parviendra pas à cicatriser si je continue ainsi.

Ah. Je n’ai toujours pas répondu. Merde. Mon cerveau fatigue je crois. On s’en fout ? Toujours.

« Ah c’est bête hein, j’ai tout cassé… »

Mon ton est trop sérieux pour l’être réellement, et mon rictus provocateur ne ment pas : je m’en fous, d’avoir tout pété. J’ai toujours été sage. Non, pas sage. Une pauvre gamine pas foutu de l’ouvrir. Bah vous savez quoi ? J’en ai marre !

« Je suis teeeellement désolée. Tu veux peut-être que j’aille chercher un balai et que je passe un coup ? Et peut-être qu’après je réparerai les vitres ? Nan ? Je vais par-fai-te-ment bien de toutes façons. Pourquoi te soucier de moi ? »

Je pousse sur mes mains et parviens – trop lentement - à me mettre debout en tanguant dangereusement. Mes jambes tremblent. Je les ignore.

« Pourquoi, hein ? Fais pas comme si tu valais mieux que les autres. Fais pas comme si tu t’intéressais à mon cas. De toutes manières, des petites explosions comme ça, y en a tous les jours ici, nan ? C’est pas comme si c’était exceptionnel quoi ! »

Désolée, inconnue. Tu es arrivée au mauvais moment, et ma rage te tombe dessus sans que tu n’aies rien demandé. Mais – oh surprise – tu sais quoi ? J’m’en fous. J’m’en fous de tout.

« Du coup t’inquiète, tu peux repartir, j’me contenterai de me mettre en PLS et de plus bouger. En plus regarde, on peut voir les étoiles. C’est pas fantastique… »

Un vertige de trop. Je manque de tomber, et ma phrase se finit dans un souffle.

« …ça ? »

J’ai trop forcé. Mes genoux lâchent et s’écrasent contre le sol.

« Et merde… »

Le choc m’a coupé la respiration sur le coup. Je garde les yeux rivés sur les morceaux de verre qui s’étalent devant moi. Je pourrais presque croire que j’ai oublié la présence de l’inconnue. Pourtant non. Juste, je ne veux pas la regarder. Je suis faible, toujours trop faible.


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##   Dim 4 Déc 2016 - 17:44
Aoi Amazaki

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Elle me rappelle un peu moi. Elle me rappelle lorsque je me mets en colère, trop blessée, trop anéantie pour savoir ou pouvoir faire autre chose. Elle me rappelle la rage qu'on ressent lorsqu'on sait que personne ne peut rien faire pour nous. Quand on ne veut laisser personne faire quoi que ce soit pour nous.

Alors c'est à ça qu'on ressemble, hein ? C'est à ça qu'on ressemble quand on est en colère, cynique ? C'est à ça qu'on ressemble quand tout s'arrête, et qu'on n'arrive plus à faire repartir l'horloge de notre vie ?

Qu'est-ce qu'on a l'air pitoyables....

Le sang qui coule le long de ses bras et de sa joue m'inquiète. Je pourrais partir, c'est vrai, mais je ne tourne pas le dos de cette manière. Je ne suis pas forte, mais je ne suis pas une lâche non plus.

—Ne dis pas de bêtises, soupiré-je.

Je la rattrape lorsqu'elle s'effondre mais ses genoux sont déjà par terre. Je m'accroupis devant elle et rapproche ma main de ses bras ; les plaies se referment, j'essaie de la soigner, à défaut de savoir quoi dire pour l'apaiser.

—J'aimerais éviter que tu ne termines en PLS ici, un cadavre, c'est très agaçant à déplacer.

Cette fois, je relève les yeux vers elle. Puis approche ma main de son visage.

—Laisse-moi regarder ton oeil, j'ai besoin de voir son état. Ca va sûrement piquer un peu.

Haussement de sourcils.

—Et avant que tu ne m'envoies balader encore une fois, j'aimerais te dire que le fait qu'il saigne n'est pas une bonne chose du tout. Tu ne me reverras sans doute plus jamais après ça, alors laisse-moi essayer de sauver le coup, soufflé-je en retenant mon exaspération.

Je ne sais tellement pas quoi lui dire. Peut-être que je devrais me taire, au final ? Mais j'ai l'impression que ce n'est pas la solution non plus.

—Tout le monde compte, ici. Que ce ne soit exceptionnel ne veut pas dire qu'il faut que tu restes blessée dans ton coin, pas vrai ?

Le Master est tellement plus doué que dans mes affaires personnelles, c'est clair.



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##   Dim 4 Déc 2016 - 22:34
Oksa Skily

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Comment ça des bêtises ? Je suis sérieuse. Très sérieuse. Lâchez-moi, tous. Foutez-moi la paix. J’en vaux pas la peine. Et vous la valez pas non plus. Alors on arrête de faire semblant. On sort de la cour de récré, et on se dit les choses en face. On se comporte de manière mature, et on assume nos conneries.

Je sens les plaies s’apaiser, et la douleur se calmer. Mon seul œil lance des éclairs. Pourquoi tu me soignes ? LAISSE MOI CREVER JE TE DIS. Les mots résonnent dans mon esprit, mais je ne parviens pas à les laisser sortir.

Non. Regarde pas mon œil. T’approches pas autant de moi. Tu me donnes la nausée, à être trop près. Je supporte pas ça. Va-t’en.

Elle anticipe et sait que je vais la remballer. Qu’est-ce que ça peut me faire de finir aveugle d’un œil ? De toutes manières, on va crever à un moment ou à un autre. La finalité ne changera pas, peu importe ce qu’il y a avant. Une fois morte, je m’en foutrai bien, d’avoir été borgne ou non.

Et merde. J’arrive même plus à protester. J’en peux plus. J’suis fatiguée. J’veux dormir. J’veux qu’on m’oublie. J’veux disparaître.

Tout le monde compte ici ? J’ai assez d’énergie pour un mince sourire ironique. C’est ça, fais genre. J’me ferai plus avoir, grande master. J’y ai cru, ça a pas marché. Tente pas ton p’tit numéro du « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. ». J’suis plus naïve. Plus comme avant en tout cas.

Par contre, j’voudrais qu’elle me lâche. Et j’suis à peu près sûre qu’elle le fera pas tant qu’elle aura pas géré mon œil. Lentement, ma paupière se soulève, et la douleur s’intensifie. Je pousse un gémissement et serre les dents. Bouge. Bouge putain, qu’on en finisse. J’ai mal. Trop mal. Mais je pleurerai pas. Je pleurerai plus. J’arrête.

Et après, quoi ? J’ai explosé, j’ai tout fait voler en morceaux. La pièce comme mon cerveau. Je déteste tout le monde, y compris moi. Un reste d’énergie coincé dans un vieux recoin de mon corps vient me redonner la parole, et ma voix à demi-brisée, simple murmure rauque, s’élève.

« Je sais que tu fais ça pour toi, pas pour moi. C’est humain d’être égoïste. »


Va pas croire que j’te fais confiance juste parce que tu m’aides. Parce que tu m’aides pas. Tu soulages ta conscience de j’sais pas trop quoi. C’est c’que fait tout le monde. Aider pour ne pas avoir de remords par rapport à autre chose. Mais j’suis pas là pour ça. J’voudrais juste que tu me laisses, inconnue. Que tu t’en ailles, et tant pis si je finis borgne…

Je me répète, nan ? J’ai mal à la tête. Je veux dormir… Dormir ici - glacée par l’air presque hivernal qui pénètre la pièce - seule pour toujours.


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##   Dim 4 Déc 2016 - 23:24
Aoi Amazaki

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Elle m'énerve. J'ai envie de la prendre par les épaules et de la secouer, parce que... parce que quoi ? Parce qu'il ne faut pas abandonner comme ça ? Ne pas se renfermer comme ça ? Au final, je suis juste la même. Sauf que je n'ai plus le loisir d'être initiée, ou tout juste étoilée, pour me laisser aller. Il faut être fort, à un moment donné, pas vrai ? Trouver des trucs pour tenir debout, il faut... Il faut, je ne sais pas. Il ne faut juste pas abandonner. Sinon, à ce moment-là, tout est perdu.

Pourtant je ne la lâche pas, et je ne dis rien de plus. Je me contente la soigner en serrant les dents. Comme si ce n'était pas difficile pour moi de la voir comme ça. De savoir que je n'arriverais pas à faire quoi que ce soit.

Un soupir m'échappe alors que je soigne son oeil doucement. Mais la cornée est abîmée, je ne sais pas si j'arriverai à lui redonner sa forme originelle... les yeux sont tellement fragiles. Il faudrait que je sois plus calmes, que nous soyions dans un environnement plus… propice. Elle ne voudra jamais. Mais si jamais, elle saura sûrement où me trouver.

—C'est vrai que je retire beaucoup de satisfaction à me faire insulter en effectuant mon travail, lâché-je calmement.

Puis, doucement, je la prends par les épaules et sous les aisselles pour l'aider à se remettre debout. Le geste est plus inquisiteur qu'autre chose, mais mes pouvoirs l'aident à se remettre sur ses pattes et à la soutenir. Au moins n'a-t-elle pas besoin de trop forcer. Elle n'aura qu'à me détester, je m'en contre-fiche.

—Je vais te ramener à ta chambre... C'est quoi ton nom ? Sauf si tu as envie que je te cloître à l'infirmerie. Ou l'hôpital. C'est comme tu le souhaites, continué-je sur le même ton. Moi, ça m'est égal.



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##   Dim 4 Déc 2016 - 23:44
Oksa Skily

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Elle reste. Encore et toujours. La douleur se calme un peu. Puis disparait.

C’est un soulagement surprenant. Mais je n’y vois toujours rien. Enfin si. Sauf que c’est flou. Je ferme mon œil droit comme pour vérifier, et en effet tout est trouble. Ma paupière se soulève à nouveau. Mes deux yeux sont enfin ouverts.

Je ne souffre plus physiquement. Je ne souffre que psychologiquement. Et c’est pire je crois. Maintenant, mon cerveau ne se concentre que là-dessus. Je ne peux plus excuser ma rage par la douleur. Ce n’est pas cette dernière qui a fait naitre cette haine qui m’habite, c’est mon esprit, mon corps tout entier qui s’est rebellé face au monde.

Je n’écoute pas vraiment la master. Les mots glissent sur mes oreilles qui bourdonnent. Je suis loin. Bien trop loin.

C’est ce contact volé qui me ramène sur Terre. Un mélange de surprise et de dégoût vient habiter mes prunelles violettes et se pose sur la femme. Pourquoi me toucher ? C’est répugnant. Oui, répugnant.

Ma chambre… C’est vrai, j’ai une chambre ici. Oui… M’y cacher. Ne plus en sortir. Ma chambre contre mon prénom. Ça vaut le coup ? Je ne veux pas d’une pièce saine aux murs blancs et bien propres. Je ne veux pas d’un endroit aseptisé pour « mon plus grand bien ». Alors je chasse la haine de mes iris et me laisse porter. Je tiens mieux debout que lorsque j’avais tenté de me lever auparavant – la master use probablement de ses pouvoirs.

« Oksa Skily. Ma chambre. »

Je ne peux plus faire de phrases construites. Rien que ces mots m’ont écorché la langue, ont trop tiré sur mes cordes vocales épuisées. En même temps, même si je voulais, en aurais-je l’envie ?

Peut-être quand je serai loin de cette pièce. Loin des articles de journaux que je vois du coin de l’œil. Loin de mon passé qui m’a rattrapé et a tout fait voler. Loin de la preuve de ma faiblesse.

Et merde. Emmène-moi loin. Et vite. Je veux fuir. Je veux me cacher de tout le monde. On s’en va ?



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##   Dim 18 Déc 2016 - 21:51
Aoi Amazaki

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L'initiée ne dit rien... Elle reste silencieuse, enfermée dans son mutisme. Elle a mal, elle souffre, dans son coeur et dans son corps. Mais il faut qu'elle tienne encore un peu debout, juste un peu plus. C'est difficile pour tout le monde à un moment ou à un autre, ici. C'est encore plus difficile de le faire comprendre. Qu'il faut du temps, parfois, pour panser les blessures ou pour accepter. On n'accepte pas toujours ; parce qu'on pense que c'est la fin du monde. Parce qu'on pense qu'on est au bout de ce qu'on peut supporter. Qu'on ne veut pas penser à après. C'est ça la vraie souffrance : ne plus avoir envie de rien. Savoir ce que ça fait, et savoir que les autres sont comme ça aussi. Savoir qu'ils souffrent autant que vous, et que vous ne pouvez rien faire de plus.

Parfois, je suis en colère quand je les vois prostrés sur eux-mêmes. Quand je les vois agressifs, virulents, je sais qu'il y a encore un peu un espoir. Si on est agressif, c'est qu'on est encore touchés. Si on arrive encore à être touchés, c'est que, quelque part, on vit encore.

Il y a de l'espoir.

Sans rien dire, je rassemble les éclats de verre éparpillés en un tas d'une pensée, avant de le jeter dans une poubelle proche, tout en supportant la dénommée Oksa. Je l'aide à passer la porte, à descendre les marches lentement. Je prends mon temps et je lui laisse le sien ; mon pouvoir de guérisseuse continue à faire son oeuvre pendant que nous marchons.

Le trajet est long, et je ne veux pas lui demander ce qu'il s'est passé. Ca ne me regarde pas. Pourtant, j'ai quand même envie, besoin, peut-être, de lui dire quelque chose.

—Attention, je fais lorsqu'elle manque de glisser d'une marche.

Elle est toujours retenue par mes pouvoirs, et je la soutiens, même si mon contact doit lui être plus détestable encore. Je ne lui ferai pas l'affront de la porte uniquement avec mes pouvoirs.

—Je ne sais pas vraiment quoi dire, je lâche finalement dans le silence. Tu n'en as peut-être pas envie, je sais. Mais tu n'es pas toute seule.

J'ai dit ça simplement, un peu dépitée. C'est tellement facile de se sentir seul lorsqu'on est pourtant entouré.

Nous arrivons presque au dortoir des airs.

—Ton œil a été sévèrement touché, je rajoute finalement. Passe à l'infirmerie rapidement. Ou à l'hôpital. J'y suis, si jamais tu en as besoin. Il suffit de demander Aoi à l'accueil, d'accord ?

Vraiment, je ne sais pas quoi dire. Elle va me jeter. Et peut-être que je comprendrai l'effet que je fais aux gens qui essaient de m'aider.



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##   Lun 19 Déc 2016 - 10:56
Oksa Skily

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Les éclats de verre brisé sont rassemblés en un tas sans même que la femme n’y touche. Je l’observe en silence, continuant de garder mon regard posé dessus alors même que nous marchons. La master m’aide à avancer. Sans elle, je me serais pris l’encadrement de porte à force de garder la tête tournée. Pourtant, en voyant ces débris assemblés, entassés, si facilement… Je n’ai pu que faire la comparaison avec les morceaux de vie qui m’échappent à chaque pas que nous faisons. Si seulement il était aussi simple de les rassembler…

Quand nous arrivons au niveau de l’escalier, j’accepte enfin de reposer mes yeux à la vision trouble devant moi. Malgré l’aide que la femme m’apporte, je sens que je m’épuise et mon pied glisse au bout de seulement deux ou trois marches. Elle me dit de faire attention. Je ne peux m’empêcher de lui lancer un regard agacé. Je fais attention. Ce n’est pas ma faute si mon corps me lâche. Fous-moi la paix.

Je baisse la tête et mes cheveux viennent cacher mon visage à la mâchoire contractée. Tout m’énerve. Tout. Le fait qu’on ne puisse pas rassembler ma joie, mon envie de vivre et mon espoir brisés en un tas pour me les rendre. Le fait que je sois obligée de subir l’aide d’une inconnue qui a probablement pitié de moi. Le fait que je ne veuille plus approcher qui que ce soit, ni me laisser approcher, mais que je sache que j’y serai probablement obligée. Alors je ne dis rien. Je serre les dents et je me concentre pour essayer d’y voir clair. Le silence nous enveloppe, s’insinue en nous… et est soudain brisée par la voix de la master qui me ferait sursauter si je n’étais pas si apathique. Pourtant, je consens enfin à lui répondre de ma voix trop rauque par rapport à d’habitude, trop fatiguée aussi.

- Je… suis seule… dans tous les cas…


Je ne parviens pas à continuer ma phrase. Je voudrais lui dire qu’on s’en fout que je le veuille ou non puisque de toutes manières, je n’ai personne. Elle ment. Il y aura des figurants, des acteurs qui voudront me faire croire qu’ils peuvent être un support. Et pourtant, j’avancerai toujours au-dessus du vide sur une corde que je tente depuis toujours d’accrocher de chaque côté du gouffre de ma vie. Mais je suis trop maladroite, et la ficelle que j’ai choisie n’est pas adaptée au poids de mes sentiments. Et ce soir, la douleur et la colère sont telles que je me sens dangereusement prête à sombrer dans le vide duquel je croyais être sortie en arrivant à Terrae. Néanmoins, je ne m’y suis qu’enfoncée plus que je ne l’étais le premier jour à l’institut. Et personne pour me lancer une échelle, pour me tendre une main juste généreuse, pas pourrie par l’égoïsme humain.

Je suis tellement concentrée sur mes pensées que je ne m’aperçois que nous sommes arrivées que lorsque la femme me parle. Aoi… Elle va partir ? Je ne comprends pas ce qu’elle me raconte. Je n’ai pas tout écouté. J’ai saisi son prénom et le fait que j’allais être seule. Seule au milieu d’une chambre qui ne me paraît plus être la mienne.

Elle m’y a emmenée. Elle m’a assise sur mon matelas. Mon regard a lentement balayé ces murs où une photo d’Angie et moi est accrochée, ainsi que quelques dessins de Selvi pour notre conte, les heures auxquelles je pourrai aller m’entraîner à l’arc avec Kurei, le plan envoyé par Ys pour me rendre à la patinoire abandonnée, un portait du master Aaron et Blobby que j’avais gagné à la tombola, et sur une des étagères la figurine de Dracaufeu offerte par Nathanaël. Je me tourne doucement, avec une lenteur douloureuse, vers Aoi.

- D’accord… je souffle du bout des lèvres.

Une réponse tardive à sa question précédente. Mais je suis revenue sur Terre, alors je parviens enfin à parler un peu. Néanmoins, mon intérêt pour elle n’est que de courte durée, et, m’appuyant sur mon bureau, je tente de me lever. Il faut que je le fasse. Mon nouveau but me donne la force nécessaire. Je finis par être debout et, ignorant la master, je m’approche du mur décoré en tanguant légèrement. Du bout des doigts, j’effleure le visage d’Angie, un large sourire étirant mes lèvres. Et soudain, j’arrache la photo. Je la déchire, et laisse tomber les morceaux au sol. Je le fais avec tous les souvenirs, sans violence aucune, dans un calme parfait. Je m’en débarrasse. Je ne veux plus voir toutes ces fausses preuves d’intérêt ou d’amitié. La figurine y passe aussi, ainsi que le lot de la tombola. Enfin, il ne reste plus qu’une chose qui me lie à une autre personne. Le cristal d’Akira.

Lentement, je retire de mon cou le collier dont il est le pendentif. Je tiens la cordelette du bout des doigts et me tourne vers Aoi. Je lui tends le bijou, mon sourire fatigué étirant toujours mes lèvres.

- Je ne sais pas… comment le détruire… Je vous le donne… Faites-en ce que… vous voulez… J’aimerais qu’il… qu’il disparaisse… mais maintenant… ce sera votre choix… parce qu’il est… à vous… C’est beauc… beaucoup plus simple ainsi…

Je chancelle une nouvelle fois. C’est bon. C’est bon j’ai fait ce que j’avais à faire. Maintenant je peux m’assoir. Mon matelas est rapidement rejoint et je reste assise, soudainement abattue, mes yeux rivés sur le sol. Je ferme l’œil droit et un rire amer m’échappe.

- Je n’y verrai plus… plus jamais clair… n’est-ce pas ?


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##   Lun 19 Déc 2016 - 14:23
Aoi Amazaki

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Mon coeur se serre de la voir si renfermée, si silencieuse. C'est douloureux pour elle de marcher, et bien plus encore de vivre, je songe en observant son visage crispé par la douleur et la détresse. Je l'installe dans sa chambre et m'assure qu'elle ira… bien, avant de ressortir. J'aperçois le visage flippant d'Aaron du coin de l'oeil, avec son affreux poisson, et d'autres photos de personnes qui je ne connais pas.

Puis Oksa se lève pour tout déchirer, tout laisser tomber au sol. Ma poitrine est compressée dans un étau. Je n'ai pas le droit de réagir, je n'ai pas le droit de l'en empêcher. Pourtant, ça me fait de la peine... Pourquoi on ne peut pas éloigner la tristesse des gens comme ça, hein ? Même les sensitifs ne s'y risquent pas.

Mon regard se pose sur le visage du Master, avant que le tableau ne finisse lui aussi en miettes.

Je l'observe enlever de son cou un collier, sur lequel est accroché un cristal de feu. Mon regard se fait plus tendre. Je crois que j'ai compris. Pas tout, bien sûr... Mais la déception, la colère, ça nous amène parfois à ce genre d'extrémités. On se détruit, et on veut simplement détruire tout ce qui nous lie aux autres. Allen...

J'hésite, mais j'attrape finalement le cristal et le serre au creux de ma paume. L'énergie pulse doucement… Il sera triste d'être séparée ainsi de sa propriétaire…

—Très bien, je le garderai, je réponds simplement, d'une voix que je veux douce.

L'adolescente s'installe et je ramène mon autre main sur la mienne, comme pour enfermer l'objet.

—Je ne sais pas encore... Je pense que oui. Mais nous pouvons essayer de faire quelque chose, alors pense à passer me voir. C'est important.

Puis je soupire et regarde autour de moi.

—Repose-toi, tu as besoin de calme pour le moment. Tu as envie que je te débarrasse de tout ça aussi ? je rajoute en désignant les souvenirs mis en pièces sur le sol.



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##   Lun 19 Déc 2016 - 14:45
Oksa Skily

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La master m’a laissée faire. Intérieurement, je l’en remercie. Si elle avait tenté de me bloquer, de m’empêcher de tout détruire… je serais probablement devenue dingue. J’aurais une nouvelle fois explosé, et je n’en ai réellement plus la force…

Le regard d’Aoi s’attendrit alors que le mien se durcit en réaction. Mais elle attrape le cristal. Ne rechigne pas à le garder. Tant mieux. Prend-le et emmène-le loin de moi… Je ne veux plus jamais le voir. Plus jamais me souvenir qu’un jour j’ai cru pouvoir être proche de quelqu’un au point d’avoir autour du cou une preuve de son existence, de son affection pour moi. Mensonges. Toujours des mensonges.

Elle me répond que oui, ma vision sera probablement toujours trouble. Je hausse les épaules lorsqu’elle ajoute qu’il me faudra quand même passer la voir. Peut-être que c’est guérissable. Sauf que je m’en fous, je vous dis, de plus rien y voir d’un œil. Fondamentalement, ça ne changera pas grand-chose à ma vie.

Je m’allonge sur le dos, les jambes pliées, un bras sur mon ventre, l’autre posé sur mon front, le regard rivé sur le plafond. Aoi me dit de me reposer et me demande si je souhaite être débarrassée de ce qu’il reste de mes souvenirs. Pour toutes réponses, j’acquiesce du visage. Je n’ai plus la force de faire quoi que ce soit. Ni d’ouvrir mes lèvres collées l’une à l’autre, ni de tourner la tête pour la regarder.

D’y voir flou me fatigue alors j’abaisse mes paupières. J’attends d’entendre la porte se refermer derrière la master et je me laisse tomber sur le côté, mais mes draps ont encore l’odeur du Feu qui s’y était allongé lorsque j’étais sous la douche. Lentement, je me redresse et rouvre mes yeux au regard noir, amer. Je me laisse glisser au sol, voudrais partir encore plus loin afin de ne plus avoir aucune trace du passage d’Akira. Mais tant pis, je ne peux plus bouger. Je ramène mes genoux contre ma poitrine, mon buste s’abaisse et je ne forme plus qu’une boule inanimée au dos appuyé contre le lit.

Je suis seule. Seule face à la nuit. Seule face aux souvenirs qui continuent de tourbillonner dans ma tête. Seule face aux choix que je vais désormais devoir faire. Comment vais-je réagir face à mes « amis » qui n’en sont en réalité pas ? Vais-je avoir le courage de leur dire « Je ne veux plus que tu m’approches. » ? Il le faudra. Car je refuse d’être encore à leurs côtés ou de les laisser être aux miens en sachant que les relations humaines ne sont qu’hypocrisie.

Ma tête se fait lourde, ainsi que mes paupières. Je m’assoupis sans que mes pensées ne s’arrêtent. Mon corps, lui, cesse de me porter et je tombe sur le côté quasiment sans m’en apercevoir. Je m’endors enfin, retrouve les mêmes personnes, sans fin, dans mes rêves – cauchemars ? – sans rien pouvoir faire pour ne plus les voir.

Le bouton « pause » de la vie est décidément difficile à trouver.


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