Puis-je mourir en paix ? Ce n’avait pas l’air d’être le cas. J’avais passé la nuit et presque toute la journée dans l’appartement de Miya, pourquoi ? Parce que celle-ci disait qu’il m’était impossible de rester seule à cause de mon handicap. Un handicap pas vraiment sévère après tout, ce n’était pas parce que je ne savais pas marcher, que je ne servais à rien n’est ce pas ?

C’est pour cela que je me décidais à quitter son appartement, elle avait, elle aussi disparu quelque part, peut-être avait-elle des dossiers à rédiger ? Je n’en avais que faire après tout. Sortant donc de son entre, je me dirigeais vers l’ascenseur. Oui, quand on est sur roulette, il est difficile de prendre les marches. Une plaie n’est ce pas ? Pourtant je m’étais habituée à pousser mes roues, j’étais à l’aise avec à vrai dire, mais d’ici une semaine ou deux, je pourrai sans doute renouveau marcher … du moins, je l’espérais.

Une fois en bas de l’immeuble, je me demandais comment rejoindre l’institut, je ne savais pas conduire dans mon état et je n’allais pas faire le chemin à pieds non plus … à roues du moins. Voyant un taxi arrivé doucement dans la rue, je fis de grand signe de main pour que celui-ci s’arrête non loin de mon emplacement. Voyant une imbécile handicapée l’appeler, il se décidait finalement à s’arrêter en affichant un gros sourire de pervers. Avais-je oublié de vous le dire ? J’ai une humeur de merde aujourd’hui et une mauvaise humeur qu’il serait préférable à éviter.

Il ne fallut pas longtemps pour que j’arrive à l’institut, traversant celui-ci pour rejoindre ma chambre, je découvrais sur ma porte un joli petit mot signé Hideko. Ara ? Une convocation ? Elle ne savait pas choisir un autre jour ? Oui, j’en voulais au monde entier aujourd’hui, pourquoi ? Parce que de un, j’avais passé une nuit horrible, une matinée pareil où ce qui me servait d’amie se comportait comme une mère poule, j’avais reçu un appel de l’hôpital psychiatrique où séjournait ma mère pour que l’on me dise : « La santé de votre mère s’améliore, Fujino-San, elle a décidé d’arrêter d’attaquer les infirmiers. », joie. Et par dessus tout ? Je venais de comprendre que j’avais une bonne dizaine de minutes de retard ! Je détestais être en retard, plus que quoi que ce soit !

Me dirigeant à tout vitesse, du moins aussi vite que je pouvais avec mes roues, vers le bureau d’Hideko, il me fallut encore une bonne quinzaine de minutes pour y arriver. Génial, il était 16h. Toquant à la porte, j’entendis un « entrer » assez sec. Ouvrant la grande et majestueuse plaque de bois qui servait comme porte au bureau de notre chère directrice, je lui fis un signe de la tête avant de la saluer par mots.

-Ara, Hideko-San aurait-elle quelque chose à me dire ? Veuillez m’excuser de mon retard par la même occasion, j’ai eu à faire à des bouffons toute la journée.

Ce n’était peut être pas la meilleure chose à dire n’est ce pas ? Mais cela m’avait échappé, je vous avais prévenu ! J’ai une humeur de merde.

-Dis donc, toutes les deux, j'ai comme l'impression que vous n'êtes vraiment pas chanceuse, et que vous êtes entourés de guignols en tout genre... L'une retardée par des bouffons et l'autre par des groupies dépourvus d'intelligence.

Je ne m’en étonnais même pas, essayait-elle peut être d’être marrante ? Sur ce coup là, c’était raté. Continuant à la fixer sans changer mon expression faciale, je me demandais bien ce qu’elle allait nous dire, allait-elle parler de notre combat dans l’arène ? Sans doute, vu qu’Akari-Chan était présente aussi.

-Vous vous êtes bien trouvées, dis donc !

C’est le moins qu’on puisse dire, je considérais enfin quelqu’un comme mon égal, Akari-Chan l’était.

-Bon ! Pour votre petit incident à l'arène, comme j'ai été obligée d'offrir une petite prime à quelques Masters afin qu'ils réarrangent l'arène, et comme vous n'avez pas été capable de dire stop et de tracer vos limites... Je vous offre le droit -même si c'est plus une obligation qu'autre chose- de nettoyer tout l'institut dans les moindres recoins pendant une semaine, sans oublier la vaisselle que vous serez tenues de faire chaque jour au self ; Shizuru le midi et Akari le soir.

Elle plaisantais encore n’est ce pas ? Jamais je ferai le nettoyage, jamais je ne ferai un travail salissant. Que se passerait-il si je me cassais un ongle ? Soupirant à cela, je croisais les bras en faisant une petite grimace. Je n’y échapperai pas n’est ce pas ? Et je suppose qu’on ne me laissera pas manipuler une personne pour le faire … hein ? Regardant Akari en faisant une petite grimace disant bien « Ca va m’énerver », je continuais à écouter les dires de notre chère Hideko sans l’interrompre.

-Sinon, j'aimerais avant tout vous demander ce qui vous a poussé à aller si loin dans votre combat ? Et surtout... Qu'est-ce que vous en tirer ? Sentiments, impressions...? En réalité, je ne veux pas vous punir, je veux juste... Comprendre. Parce que même si ce que vous avez fait est dangereux, j'admets que je ne devrais pas avoir mon mot à dire, l'arène est là pour ça, et si je refuse aux élèves de se battre, je ne devrais pas les y inciter en créant un endroit spécialement dédié pour. Malgré tout, j'aimerais que vous preniez conscience de vos limites. Vous tuez dans un combat de la sorte, c'est vite arrivé, même si vos pouvoirs ne sont pas encore au maximum de leur puissance. Si je dis ça, c'est plus pour vous que pour moi. Alors au cas où, la prochaine fois, sachez quand vous arrêtez, et ne vous mettez pas dans le pire des états ! Un jour, ce sera irrécupérable, la magie ne pourra pas vous rendre votre corps blessé.

Ara ? J’aurai cru le contraire à vrai dire, je m’étais dis que cela l’avait plus déranger matériellement qu’autre chose, mais je devais sans doute me tromper une fois de plus, n’est ce pas ?

Prenant la parole en gardant mon humeur de fougère, je lui dis d’un ton relativement calme :

- Je ne regrette en rien ce combat, grâce à cela, j’ai compris que je n’étais pas aussi puissante que je l’aurai cru. Mais en même temps, je ne regrette pas, grâce à celui-ci, j’ai rencontré une personne intéressante, une amie.

Adressant un sourire à l’encontre d’Akari, je continuais tout en commentant ses dires sur les « corvées ».

- Pour ce qui est du nettoyage, je suis désolée de vous le dire ainsi … mais c’est non.

Avais-je été peut être un peu trop sèche sur ce coup là ? Qu’importe après tout, je venais d’arriver, et j’étais déjà lasse de cette conversation.

-Les filles, j'aimerais que vous sachiez que maintenant que vous êtes à Terrae, vous êtes tous égaux. Alors il n'y a pas de traitements de faveur, pas de manières. Donc même si cette histoire de punition n'était pas sérieuse, j'aimerais que vous ne réagissiez pas comme ça...

Tous égaux ? Oui, cela n’était pas faux, mais je n’étais à mon plus beau jour pour accepter cette remarque. La regardant d’un air disant « Va y, parle, mais je ne t’écoute déjà plus », je regardais par la fenêtre en me demandant ce que j’allais faire par la suite.

-Allez, je vous libère. Sachez que dans tous les cas, je le répète encore une fois, mais en cas de souci, je suis là.

Retombant sur terre en me disant « libération », je regardais Akari ainsi qu’Hideko à tour de rôle. Finissant par soupirer de lassitude, je voulu me relever pour partir, du moins si j’en avais l’opportunité, mais à la place, j’adressais un sourire à mon amie en lui demandant d’un ton doux :

- Tu me reconduis dans ma chambre Akari-Chan ?

Finissant par porter enfin mon attention sue Hideko-San, je lui dis d’un ton devenu mielleux :

- Vous êtes une bonne personne, chiante à vos temps perdus, mais je suppose que cela est votre rôle, n’est-ce pas ?

Lui accordant un sourire, je me demandais si le mot « Chiante » avait vraiment traverser mes lèvres où pas. Il fallait que je me calme, sinon ? Sinon je sauterai à la gueule de tout ce qui me déplait et le brulerais sans hésitation … Mauvaise humeur avez-vous dit ? Ne l’avais-je pas dit ?

- Mais bon, je vous apprécie Hideko-San, vous et votre chiantisme qui s’avère mignon dans un sens.

Je n’essayais pas de rattraper ma gourde où autre, je dirais plus que je voulais être « sincère » avec notre chère et vénérée directrice.