Il danse mais Nicolas est ailleurs... Ça ne lui suffit plus. Danser, boire deux ou trois bières, ce n'est plus assez pour oublier qu'au fond de lui ça ne va pas, ça ne va pas du tout. Pourtant il sourit, il s'éclate, il chante, mais c'est comme si un autre lui était en train de pleurer quelque part. Il est fatigué... Fatigué d'être lui. Ou quelque chose qui lui ressemble... Même ça, il ne le sait pas vraiment. Qui êtes-vous ? Je ne sais pas. Notre amour est éternel et pas artificiel. Est-ce que je suis fou ? Personnalité double ? Devant ma porte ? Des loups affamés ? A quoi je pense ? A quoi nous pensons ? Y'a comme un plomb qui saute dans le cerveau, des images qui passent et qu'il ne reconnaît pas. Mais le comédien continue de danser et de chanter pour la galerie, bien que la meute soit à sa porte, grattant, grondant, geignant, hurlant,... Un autre masque pour tenter d'avancer Nicolas ?

La musique s'arrête, Boubou souffle. Oui ça fait du bien. Il le note, il grave ces mots sur son nouveau masque, il va danser à en perdre haleine chaque semaine, chaque jour qu'il lui reste. Le visage de Boubou est doux quand il lui dit que, lui aussi, il ne faut pas qu'il s'en veuille. Il lui demande des précisions sur ce qu'il ne fallait pas qu'il voit en l'appelant... attends... QUOI ? Big... Big Bad Nicky ?... Il s'arrête net, statufié encore une fois. Il ne cessera de t'étonner ce dégingandé. Nicolas pouffe d'abord avant d'éclater de rire. Il s'accroupit même, tellement le rire est violent, le pliant en deux. Big Bad Nicky, ça reste lui aussi ? Eh bien ! Eh bien... ... :

-Ouais... c'est moi. Big Bad Nicky. Putain, je me souviendrai de ce surnom !

Il le préfère au Loup Noir, bizarrement. Nicolas se relève et sans toucher Boubou, puisqu'il l'a dit lui-même, il n'était pas si tactile, il l'invite à reprendre la route. :

-Aller, faut qu'on se rentre quand même. Danser, ça fatigue.

Je viens du fin fond des bois pour me repaître des proies que je peux trouver. Mon pelage est doux mais je ne suis pas de cet animal qu'on caresse, je suis sauvage.
Je suis la tendresse et la joie, j'aime et je protège avec mon désespoir et ma peine. Jamais on ne vous fera du mal tant que j'existe, debout ou blessé.
Je suis la passion, la musique aux mille couleurs. J'ai des pas de danses pleins la tête pour faire apparaître un sourire sur vos visages.
Je suis le fils et le frère aimant, je suis celui qui a besoin de reconnaissance. Je suis perdu sans repère même si j'ai grandi sans.
Je ne suis rien. Dessous tout ça.

A graver.