Salut toi, alors aujourd’hui regardons ton emploi du temps. Tu travailles toute la soirée à transporter des gens d’un point A à un point B, mais après… cela ne remplit pas ta journée, nulle visite à Oksa n’est prévue, nul rendez-vous quelconque il faut l’avouer. T’es plutôt décidé à ne rien faire, mais tu ne te laissera pas faire. Elle te ronge et te corrompt cette sournoise dépression, alors tu t’armes comme tu le peux, ne te laissant aucun répit pour aller mal. Cette journée jadis calme se retrouve agrémenté d’un programme élaboré.
D’abord tu devras aller chasser ton petit déjeuner, tu gagneras des points de compétences aujourd’hui si tu ne manges aucun aliment orange. Pourquoi ? Aucune idée, tu te lances de petits défis pour pimenter ta journée. Devant ton assiette d’œuf à la poêle tu réfléchis, le jaune ne tire-t-il pas sur l’orange aujourd’hui ? Dans le doute tu oublies le jaune et ne mange que le blanc, de même pas de jus ce matin mais un café noir. Tu n’aimes pas le café, du moins tant qu’il n’est pas sucré à l’excès, mais au moins tu ne doutes pas de sa couleur.
Ensuite tu devras faire ta lessive, tu te mets au défi de plier tout ton linge en cinq minutes, mais tu n’as pas assez d’entrainement. Promis un jour tu arriveras, quand tu arrêteras d’espacer autant tes lessives et acceptera de ne pas rentabiliser chaque centimètre cube du tambour de la pauvre machine à laver. Je t’assure qu’elle t’en sera des plus reconnaissantes… Ou alors apprend à plier plus vite. C’est toi qui choisis !
Dernière étape avant de te préparer à partir travailler, arriveras-tu aujourd’hui à faire germer une graine ? Tu te rends pour faire bonne mesure dans la salle d’entrainement car tu as compris que si la plupart du temps rien ne se passait, il était bien dommage de risquer qu’il se passe quelque chose de pire. Logique Shadock il parait.

T’as une poignée de grains de maïs dans ta poche, comme depuis plusieurs semaines tu te mets au défi de les faire germer. Ces graines ce sont comme tes idées, elles ne germent pas. Elles sont fatiguées et qu’importe ta concentration elle refuse de s’ouvrir et de croitre.
Arrivé dans la grande pièce tu te choisis un coin qui te semble moins sale que les autres et tu t’assis sur tes genoux et tu étales tes graines devant toi, te concentrant sur l’image de la plante qu’elles sont censées devenir… Tu y arriverais mieux en les arrosant et en les mettant au soleil… Tout se passait pour le mieux avant que quelqu’un oubliant de regarder où le portait ses pieds ne se retrouve avec un toi dans les jambes. Une chute, que tu amortis. Tu n’as pas compris ce qu’il se passait, juste réfléchis au fait que la prochaine fois tu te collerais sans doute contre un mur pour éviter ce genre de situations. T’es un peu endoloris mais t’as connu pire, face contre le sol t’as un poids sur le dos…

« Euh ? Vous pourriez bouger un peu s’il vous plait ? »

En fait tu pourrais sans doute te relever, mais si c’est pour envoyer valser la personne qui ramassée sur toi tu juges ça peu civique…

Elle est fatiguée, épuisée... Heureuse, certes, enfin non... Rassurée peut être ? Et un peu perdue surtout. Terre. Elle est Terre. Elle le sait maintenant. Elle sait un peu plus qui elle est. Le seul souci qu'il y a, si c'en est vraiment un, c'est que son aura s'est mise à briller très fort durant son initiation. Alice est télépathe. Et bien que son initiation était un moment qu'elle attendait avec impatience, ce qui ne lui ressemble pas d'habitude... Alice est heureuse mais déçue. Elle a terriblement peur de son pouvoir. Heureusement ses pouvoirs sont moindres pour le moment. Mais depuis le matin dernier, Alice a croisé quelques personnes, et régulièrement, lorsqu'elle parle avec les gens, elle ressent comme une migraine. Sûrement son pouvoir qui débute. Son corps n'est pas habitué, et bien que son pouvoir soit bridé, cela la fait souffrir. Ce n'est que le début, mais tout de même...
Alice ouvre les yeux ce matin, épuisée. C'est à peine si elle a faim, alors que c'est un véritable ventre sur pattes le matin. Se lever, manger un peu, se débarbouiller, tenter de se réveiller. En s'asseyant sur le rebord de sa nouvelle chambre, Alice observe la vue extérieure. Maintenant, elle a sa chambre, à elle, chez les Terres. Elle n'a rencontré que Nathanaël pour le moment, qu'elle avait plutôt apprécié. Peut être le croisera-t-elle bientôt ? Ne connaissant que lui, elle décide de sortir pour chercher quelqu'un. En sortant de sa chambre, elle se ravise soudain. Vu l'heure, elle pourrait le déranger. Alors elle décide d'aller s’entraîner, de voir ce qu'elle est capable de faire avec son élément, pour tenter de ne pas souffrir de sa télépathie.

Elle se masse les tempes en marchant, secoue la tête, tente de se réveiller un peu, d'écarter son mal de tête plus psychologique maintenant. Elle se dirige vers la salle d'entrainement qu'elle avait aperçue. Après s'être perdue quelques fois, elle finit par retrouver le bon chemin. Elle ouvre la porte doucement, et fermant un peu les yeux. Sa tête la lance, et la fatigue est assez présente, mais elle commence à se réveiller... quoi ? Qu'est-ce qui se passe,  y'avait quelque chose là ? Qui a laissé... Alice trébuche et tombe sur ce qui est en fait une personne. Elle se rattrape à moitié à lui, à moitié sur le sol. En même temps que le jeune homme finit sa phrase, Alice s'écarte vivement. Elle place ses mains vers lui, inquiète.

« Pardon, je t'avais pas vu... Est-ce que tu vas bien ? Rooh j'suis désolée... »

Alice a un ton inquiet, mais n'est pas du tout paniquée. Elle veut s'assurer que le jeune homme va bien, qu'elle ne lui a pas fait trop mal. Bien qu'elle soit légère, elle est tout de même tombée sur lui. Ses yeux bleus cherche à tout prix son regard pour savoir comment il va réagir. Elle ne remarque pas les petites graines posées sur le sol, elle posera d'autres questions plus tard : il faut qu'il aille bien d'abord, le reste n'est pas important.

T’as des grains de blé sur le visage tu sais ? T’as l’air encore moins malin qu’à l’accoutumé alors que la personne se dégage de ton dos, avec la vivacité dont elle a fait preuve tu pourrais t’en douter, mais tu n’as pas la réputation d’être une flèche faut l’avouer, c’est pour ça que tu demandes :

« Vous n’avez rien ? »

Rien d’autre qu’un peu de honte et de mauvaise humeur d’avoir été mis en défaut sans doute. Les gens n’apprécient pas de se tromper ou de mal faire et en l’occurrence tu n’aurais pas dû te trouver en plein milieu du passage. Donc tu imagines sans mal que tu vas te prendre une gentille avoinée que tu n’écouteras pas. T’as jamais écouté quand on te gueulait dessus, faut croire que tu considérais que tu avais mieux à faire, et tu avais souvent eu raison.
T’es un peu étonné, c’est une fille… Un ‘’ah ?’’ se dessine sur ta face d’ahuri piquée de blé. Tu n’avais sans doute pas eu le temps de sentir sa poitrine dans ton dos, parce que tu ne t’étais douté de rien avant de l’avoir sous tes yeux. Elle est pas bien grande, tipée asiatique. Tu la détailles pas trop, tu voudrais pas passer pour un impoli, ou pire un pervers qui profiterait de la situation.

« Moi ça va, vous n’êtes pas bien lourde. »

Imaginez maintenant la scène en remplaçant la frêle Alice par un rugbyman. La scène aurait été moins cocasse pour Angie et sans doute bien plus douloureuse. Comme elle n’a pas encore commencé à t’insulter, tu te dis que ce serait bien dommage qu’elle commence et qu’elle ne le fera pas. Alors tu tantes ta chance au jeu du plus con, ce jeu où tu te moques un peu des gens pour les faire sourire :

« Et biens dites-moi mademoiselle, sauter sur les gens comme ça ! Je suis heureux d’être à votre goût mais il y a des manières de le faire savoir plus… Affectueuses ? »

T’as un sourire qui te fait deux fois et demi le tour de la tête. Ton sourire de gamin qui est en train de faire une connerie et le sait pertinemment mais ne s’en passerait pour rien au monde. Ce sourire d’idiot qui avait tant manqué à ton visage. Faut croire que tu aimes le mouvement, car il te donne l’impulsion pour être toi-même. Pour être ce type souriant et drôle, celui qui a l’air d’un gamin et la conscience d’un adulte… Ou l’inverse.

Alice l'inspecte en même temps qu'il le fait pour elle. Elle ne semble nullement dérangée, il n'a pas de mauvaises intentions, seulement il est surprit, et cherche à savoir qui elle, tout ce qu'il y a de plus normal. Alice aurait réagi de la même manière. Elle semble être détendue tout  d'un coup, soulagée qu'il n'ait rien. Elle hoche la tête pour confirmer que tout va bien. Ses yeux continuent de la détailler alors qu'elle semble toute apaisée. Rien dans son comportement ne semble indiquer qu'elle va s'énerver. Elle n'a pas fait attention, et Alice est embêté de l'avoir dérangé. Elle ne voulait pas lui faire de mal.
En l'entendant, Alice ouvre grands ses yeux, surprise par sa remarque, puis son visage devient joyeux, et elle éclate de rire en renversant légèrement la tête en arrière. Son rire est franc et doux, et elle plisse les yeux. Elle pose un regard amusé sur lui, sans aucune trace de rancune, tout chez Alice est sincère.

« Je ne suis pas certaine que commencer en roulant une pelle à la personne sans le vouloir soit une façon plus appréciable si c'était le cas. »

Il a tenté de la jouer rigolo, il a bien choisis sa partenaire. Alice, malgré son peu de fréquentation, a apprit a avoir du répondant... La seule chose qui peut lui faire du tort, c'est sa voix toute douce, trop douce pour ce genre de blague... A moins que cela la rende réellement mignonne. Elle s'assoit sur le sol, et repousse ses cheveux de son visage pour regarder mieux celui du jeune homme en face d'elle.

« Encore désolée, je ne regardais pas où je marchais... Je me sens un peu bizarre en ce moment, je n'ai pas été attentive. Pardonne-moi. »
Et c'est avec un sourire un peu gêné mais amusé qu'elle ajoute « Je m'appelle Alice, et je suis tout de même enchantée de te connaître, jeune homme des prés. »

Elle tend la main vers lui, et retire les grains de maïs de sa joue. Son geste peut paraître très peu naturel : encore une fois, Alice ne ressemble pas aux autres, personne ne ferait ça à quelqu'un qu'il ne connait pas. Cependant, pour Alice, ce geste est parfaitement normal et désintéressé. Elle continue de sourire, malgré les élancements de sa tête qui viennent gentiment lui rappeler qu'elle doit s'habituer à son «nouveau » corps. A croire qu'elle ne s’entraînera pas seulement à maîtriser la terre aujourd'hui...

T’aimes bien son rire il est doux et ouvert. C’est un rire qui t’invite à te joindre à elle, un rire qui n’est pas égoïste. C’est chouette, alors tu sais pas trop pourquoi mais tu te joins à la fête et toi aussi tu rigoles. T’as cet air de gamin, ces fossettes pleins le joues qui te rajeunissent toujours trop… Mais c’est la malice dans tes yeux qui te fait paraitre le plus jeune. Dénuée de méchanceté, seule la joie et l’humour s’y révèlent. T’aimes les gens avec qui tu peux blaguer sans qu’ils y voient de mauvaises intentions. Ceux qui partagent avec toi cette immaturité plaisante.

« C’est une façon moins renversante je te l’accorde, mais peut-être plus déplaisante tu as raison. »

T’as glissé naturellement vers le tutoiement qu’elle emploie. Tu t’adaptes toujours aux gens, t’as pas vraiment de préférence quant aux formes narratives que tu devrais employer. T’es un peu un caméléon de la locution. Tu ne choisis pas tu t’adaptes, c’est tout le temps comme ça et peut-être la raison de ta lassitude. Tu te refuses le droit de défier pleinement le regard des autres et de transpercer les étiquettes qu’ils te collent sur le visage, préférant rester dans des petites cases où tu es trop à l’étroit.

Elle s’excuse te prouvant une fois de plus que ce n’est pas une fille ordinaire, pas de celles qui vous accuse toujours de tous les mots plutôt que de juger leurs propres erreurs. Tu décides que tu l’aimes bien pour cela, et tu admets ta part de responsabilité :

« J’étais aussi en plein milieu, torts partagés ça te va ? On fait un constat à l’amiable ? »

Vous sentez le chauffeur de taxi et les vannes de chauffeur de taxi qui vont avec ? Non, parce que t’es un poil nul là mon vieux…

« Sinon moi c’est Angie. Enchanté malgré les circonstances. »

T’as pas tiqué à homme des près avant que sa main ne vienne retirer les grains de blés qui s’étaient accrochés à ta joue. Il est de bon ton pour toi dans ce genre de situation de rougir bêtement. T’as que de la gueule Charlie-Ange, dès que ça passe à l’action tu rougis comme une pucelle et tu perds tout tes moyens…
Tu te demandes si tu as le droit de lui demander ce qu’il se passe pour qu’en ce moment elle ne soit pas au mieux niveau santé. Au pire tu prendras le gauche, la tangeante et elle ne répondra pas. Ce qui en soit ne changera rien à l’état d’inconnus auquel vous étiez prédestinés quelques instants plus tôt… tu balbuties pas encore remis de tes émotions :

« Qu’est-ce qu’il se passe en ce moment pour que tu sois patraque ? »

Bon à Terrae tout le monde était toujours un peu à côté de ses grôles, mais si faut c’était un truc raisonnable dans lequel tu pouvais l’aider. Genre sur comment éviter les aliments oranges à la cantine, ça tu savais le faire. A la réflexion t’était peut-être le seul à te préoccuper de ce genre de choses…

Alice apprécie la simplicité du garçon. Il est tranquille, et ne s'offusque pas. Son sourire est immense, enfantin. Un enfant qui ouvre ses cadeaux, ou celui qui a une idée pour cacher sa cabane dans son arbre préféré. C'est à ça qu'il ressemble. Elle hoche la tête, son visage illuminé par un sourire tout aussi sincère que celui de gamin d'Angie. Oui, chacun a un peu tort, et ce n'est pas bien grave, puisque tout le monde va bien. Aah... peut être quelqu'un qui verra les choses comme elle !
Mais... Il devient tout rouge... Cependant, il n'a pas rejeté son geste. Une fois encore, Alice rit, toujours sans moquerie, simplement parce que c'est une chose amusante, et qu'elle est heureuse que tout aille bien. Evidemment, fallait bien qu'il ait une réaction qui montre qu'il est un peu comme tout le monde, mais pas trop quand même. Cela fait plutôt très plaisir à Alice, et cela se voit sur elle toute entière. A sa remarque, son regard a l'air d'un coup fatigué, puis son expression joyeuse reprend vite le dessus.

« En fait, j'ai été initiée il y a quelques jours tout juste... Et je crois que mon corps a un peu de mal avec mes nouveaux pouvoirs. Ca va passer sans doute, mais pour l'instant c'est un peu douloureux. Mais je crois que ça commence à se calmer un peu. »

Elle sourit, chaleureuse. Et puis elle se rappelle ce qu'elle venait faire : s'entrainer. Elle a dû le déranger en plein entrainement ! Un voile d'embarras l'envahi... Alice ne veut pas l'embêter, vraiment pas... Et puis elle regarde les grains de maïs, et se fait une réflexion... Que faisait-il avec ça ? Est-ce qu'il essayait... De les faire pousser ?

« Tu es un Terre ? »

S'il l'est, peut être qu'il acceptera de l'aider ? Peut être que c'est un solaire, comme elle, peut être qu'elle pourra enfin demander de l'aide à quelqu'un... Cette pensée éveille Alice, ses yeux sont agrandis, elle fixe Angie avec tout pleins d'espoir... Un peu comme une enfant elle aussi. Pour le coup, Alice n'est pas plus adulte que lui, bien qu'elle soit extrêmement mature, et qu'elle réfléchisse beaucoup, Alice porte encore un cœur d'enfant. Elle n'a jamais vraiment grandi, pas comme les autres en tout cas.

Tu ne sais pas où te mettre mon grand, t’as du rouge qui te mange le visage de la pommette au haut de l’oreille. T’es un grand timide dans le fond, T’as toujours pu dire les pires bêtises tu gardes quand même les autres à l’écart… Parce que tu n’as jamais appris à réagir à ces contacts. Ce n’est même pas que chez toi on les évitait, mais sans trop savoir pourquoi toi t’avais commencé à le faire… Peut-être juste que t’avais toujours limité les mouvements, ne gardant que les utiles, ne maitrisant pas les autres, ni les premiers. Alors tu étais toujours dans tous tes états car ils ne faisaient pas partie de ton quotidien. T’es un type chelou Angie.

Alors c’est ainsi, elle est tout juste initiée ? Tu peux comprendre que cela change sa perspective du monde… Il y a de quoi être mal à l’aise. Toi tu t’étais adapté à cette nouvelle réalité sans trop de heurts. C’était comme ça, pas autrement. T’avais pas eu de sensation de malaise ou de mal à t’accoutumer. La pensée te traverse, es-tu bizarre ? Cela est-il dû à ton système nerveux défaillant ? Et si c’était un nouveau symptôme ? Tu te rassérène en te disant que peu importe, tu ne vas pas te plaindre d’avoir échappé à un effet secondaire à l’acquisition de tes pouvoirs.
Il n’empêche que tu ne peux t’empêcher d’être étonné. Tu n’avais sans doute pas assez prêté attention à tes pairs pour te rendre compte de cet état de fait. Tu vivais toujours dans ton monde à côté des préoccupations commune. Ton petit monde qui avait toujours été rose semblait s’être obscurci cette année… les portes s’étaient closes et tu t’étais retrouvé seul prisonnier, attendant que quelqu’un vienne t’ouvrir, le plus souvent Oksa, pour recommencer à aller bien. Fallait croire que la petite Alice avait en un tour de mains trouvé la clef qui te faisait te sentir toi.

« Ouaip, je suis Terre et toi ? »

Tu présumes de rien parce que tu sais que tu es nul pour juger les gens. En même temps tu n’aimes pas ça, juger les gens je veux dire. Parce qu’au fond, tu n’aimes pas qu’ils se permettent de le faire. C’est pour ça que tu ne comprends rien au regard plein d’espoir de la jeune Alice. Celui qui t’aurait répondu plus rapidement que ses jolies lèvres. Elle a un teint de poupée elle le sait ? Toi tu le découvres en l’observant à la dérobée. T’es pas assez courageux pour la mater franchement faut dire.

Alice ne sait pas si son état est normal, si tout le monde réagit comme cela à l'initiation, si c'est seulement son corps qui réagit vraiment mal, ou si elle est vraiment bizarre et que son mal de crâne est totalement anormal. Elle écoute la réponse d'Angie, toujours rouge, et a un immense sourire, comme soulagée.

« Moi aussi je suis Terre. Terre solaire pour être exacte. »

Alice passe sa main dans ses cheveux, pour tenter de retirer ses cheveux de devant son visage. Elle regarde les grains de maïs, et se dit qu'il devait donc bien avoir envie de les faire pousser. Est-ce qu'elle aussi alors, elle peut les faire pousser ? Alice n'a pas encore réussi à envisager tout ce qu'elle peut faire maintenant. Cela la fait rêver, toutes ces capacités dans des tout petits corps.
Elle lève les yeux vers lui, et demande doucement :

« Tu venais t'entraîner ? Je suis désolée de t'avoir dérangé... Dis, est-ce que... »

Toujours cette crainte de déranger. Alice a horreur d'avoir la sensation de forcer la main à quelqu'un, elle ne sait pas du tout comment Angie peut réagir. Elle hésite un peu, sans pour autant le quitter des yeux, son regard bleu planté dans le sien. Et encore un fois d'ailleurs, elle ne se rend pas compte qu'elle peut déranger de par l'intensité de ses yeux glacés.

« Puisqu'on est là tous les deux, et que je voulais aussi tenter d'apprendre de mon pouvoir, tu crois qu'on pourrait s’entraîner ensemble ? »

Elle lâche un petit sourire timide, tout mimi, un peu gamin, un peu comme Angie en fait.
La jeune fille est heureuse d'avoir rencontré un Terre en plein entrainement... C'est seulement le deuxième qu'elle croise, et elle ne sait plus si Nathanaël était solaire ou lunaire. Bref, elle espère qu'Angie acceptera de l'aider.

Terre solaire ? on dirait bien un nom de maquillage, ceux des fonds de teint qu’on disait naturels, pour éclairer le teint et l’humeur diraient les vendeuses… Mais toi t’as jamais rien compris à ça. Alors quand on t’avait annoncé ton affinité tu avais eu cet étrange sourire que tu avais quand tu t’empêchais de rire. Une de tes nouvelles étiquettes serait dans ta tête du moins « produit de beauté. » tu partagerais pas cette info, parce que tu ne fournissais pas les munitions aux adversaires. Du moins pas intentionnellement, tu étais généreux, mais pas à ce point !

« On est de la même affinité ! »

Mais tu ne te sens absolument pas apte à partager tin expérience… Tu ne considères tout bonnement pas en avoir du tout après tu peux partager les astuces et les exercices que t’as fourni la master que tu es allé consulter… Tu ne te sens pas l’âme d’un enseignant, plus l’âme d’un enseignant mais tu te vois mal lui dire : non vas y démerdes-toi. C’est il ne semble pas dans tes compétences de te comporter comme un tel connard… pas intentionnellement du moins.
Alors nous y voilà, sauras-tu te montrer à la hauteur ? Peut-être, peut-être pas. Tu te lances tout de même :

« Pas de soucis, mais je ne sais pas si je suis capable de t’aider en quoi que ce soit, je suis initié depuis seulement quelques mois… »

Depuis décembre en fait, ça commençait à faire… presque une demie année et tu ne maitrisais encore pas grand-chose. Enfin, toujours plus qu’au début hein ? T’avais ce tour qui avait fait kiffer Mitsu, celui qui te permettait de rassembler la poussière sans aspirateur. Une nouvelle vocation était née grâce à toi chez les terres, AGENT DE SURFACE. Après, tu réussissais à faire bouger de la poussière pour lui donner des formes « jolies » ou à pétrir un morceau d’argile de quelques millimètres sans les mains… Rien de bien folichon, t’arrivais pas à créer des images mais à modifier la couleur que percevaient les gens de la réalité (et encore… ça t’en étais pas certain). Quant aux plantes, tu n’arrivais juste pas les faire pousser. C’était genre impossible. Alors s’entrainer avec toi, c’était pas forcément la chose la plus intéressante pour la jeune Alice…
Mais t’essaierais d’être à la hauteur, comme toujours monsieur Petit.

« J’crois que la chose la plus importante à savoir au début, c’est que tes pouvoirs ne peuvent pas te faire de mal en eux même. Bon après quand on joue à faire voler des cailloux, parfois ils tombent aux mauvais endroit… Là j’avoue c’est jamais agréable. »

Alors comme ça, Angie est lui aussi un télépathe. Alice trouve cela joli qu'on les appelle les Terres solaires. Le terme à quelque chose de chaud, de doux. De rayonnant. Cela lui plaît, et lui a plu lorsqu'on lui a annoncé ce qu'elle était devenue.
Angie lui confie qu'il était initié depuis quelques mois seulement, ce qui ne paraît pas déranger Alice le moins du monde. Ce n'était pas grave, et puis comme ça, peut être qu'il la comprenait un peu. Si elle avait bien compris, la master qui s'était occupée d'elle lui avait bien expliqué que ses pouvoirs étaient bridés, et qu'elle n'avait pas beaucoup de capacités pour le moment, ce qui lui paraissait logique... Déjà que son corps avait un peu de mal, elle n'imagine même pas si tous ses pouvoirs s'étaient révélés d'un coup. Ainsi, le fait qu'Angie ne puisse pas lui apprendre grand chose l'importait peu.

« Ca n'a aucune importance, on peut tenter des choses ensemble, c'est déjà pas mal. Ca me rassurerait de commencer à m'entrainer en n'étant pas seule. »

Elle rit en l'entendant. Faire voler des cailloux ne lui semblait pas forcément être la meilleure idée qui soit pour commencer à apprendre mais pourquoi pas après tout. Pour la première fois, Alice se posa réellement la question : qu'est-ce que j'ai envie de faire ? En fait, faire pousser une plante, dans l'absolu, un arbre, c'est ce qui lui semblait le plus attirant. Alice adore les arbres, alors bien sûr, elle a envie de commencer par ça, tout ayant un sérieux doute sur ses chances de réussir. Quoi d'autre ?
Alice ne savait pas trop, et distraitement, assise en tailleur sur le sol, elle trace des lignes du bout des doigts. Et pour la télépathie ? Hmm... Ce n'est pas un pouvoir qui plait plus que ça à Alice. Elle le trouve un peu... Intrusif, et Alice déteste ça. Elle est peut être curieuse, mais pas irrespectueuse et elle ne veut en aucun cas faire du mal. Alors pour le moment, elle se contentera de travailler la terre, et elle décide de voir comment ses pouvoirs évoluent seuls pour le reste. Elle sourit doucement à Angie, et demande avec un ton tout doux, tout calme :

« Tu as déjà réussi à faire quelques petites choses toi ? »

Tu hoches la tête, tu comprends. Travailler seul ça te faisait peur à toi aussi au début. C’était pour cela que tu avais demandé de l’aide à Maria. La prof de physique avait été très cool avec toi, en fait elle l’était avec tous ceux qui voulaient apprendre. Elle n’avait pas de temps à t’accorder mais t’avais envoyé par mail une liste de conseils assez conséquente. De quoi occuper tes soirées en traduction, ton anglais avait toujours été des plus chancelants, t’avais finalement trouvé une technique pour t’en sortir en utilisant un logiciel de lecture. Tu rentrais un texte dedans, la vois robotique te le lisait et vlam il était traduit par la puce ! Comme quoi, quand tu réfléchissais tu pouvais être ingénieux.
Du coup, tu ne te considères pas comme un professeur mais plus comme un camarade. La nuance est infime dans ton esprit, c’est peut-être pour cela que tu ne faisais pas un bon prof ? peut-être pour ça que t’as abandonné et que l’idée même d’enseigner te met autant mal à l’aise.
T’es un peu comme tout l’monde tu n’aimes pas être mis en face de ce que tu ne sais pas faire, de ce que tu considères comme une erreur… Et te laisser enseigner devait être une erreur. Alors ouai t’avais peur de recommencer encore. Peur d’échouer encore et de devoir faire face à ta médiocrité. Tu t’es donc rassuré en vous mettant sur un pied d’égalité niveau savoir… Comme quoi il te faut peu quand tu mets du tien pour te convaincre que des vessies sont des lanternes. Tu crois ce que tu as envie de croire, choisissant la facilité.

« Yep j’arrive à faire quelques broutilles ! »

T’as presque l’air fier quand tu dis ça mon grand. C’est un peu mal placé mais ça te fait du bien de regarder pour une fois ce que tu sais faire et non pas ce qui t’échappe. C’est plus positif comme vision du monde, ça te ressemble plus. Allez du nerf, tu peux être toi-même ! Continues !

Une petite boule de terre s’élève du sol, mélange de poussières laissées par les chaussures des élèves et professeurs qui venaient s’entrainer. Pas sur une grande distance cependant un cercle d’un mètre cinquante de diamètre environ. Tu te lèves et marche pour récolter plus de poussière et en obtenir une bille malléable au bon vouloir de tes idées.
Tu commences à la faire changer de forme, de ronde elle passe à dubique. Elle mesure à peine la taille d’une bille mais tu peux déjà jouer avec elle :

« Deux points positifs à ça, déjà je ne m’ennuie jamais…. Mais surtout : je n’ai plus à me servir d’un aspirateur !!! Je t’assure ça change trop la vie ! »

Le visage d'Alice reste fendu par son sourire lumineux. Alors oui, il pourra peut être l'aider ! Elle le regarde faire et semble émerveillée. On vient de lui montrer un magnifique tour de magie, de vraie magie, et elle parait enchantée. Alors elle aussi, elle pourrait faire ça ? Elle rit en l'entendant, joyeuse, légère. Et impressionnée. C'est fou, complètement fou. Elle avait eu un petit aperçu en compagnie d'Oksa de ce que pouvait être la magie, mais elle ne s'attendait à voir quelque chose d'aussi matériel, palpable.

« Woaw ! C'est génial ! Tu crois que je pourrai faire ça aussi ? Comment tu t'y prends ? »

Elle se rend compte alors que c'est peut être trop demandé et perd un peu de son sourire, un peu timide. Elle ne sait pas s'il y a un tabou, des règles ou quelque chose autour des astuces à avoir, comme il peut parfois  y avoir pour certaines choses de la vie pour les gens. Bien qu'elle ne comprenne pas toujours le sens de ces tabous, elle s'efforce de les respecter pour ne pas choquer ou gêner les autres. Alice fait attention, toujours attention, un peu trop peut être, et elle ne sait pas trop si elle peut lui demander ça.

« Enfin... Seulement si tu veux bien me donner quelques conseils... Comme des conseils d'amis par exemple ! »

Et son petit sourire revient, ses yeux posent une question pendant qu'elle la formule avec ses mots. Inconsciemment, comme chaque fois qu'elle est gênée - mais peut-on vraiment dire qu'Alice est gênée ?- , elle attrape ce qui lui passe sous la main et le fait tourner entre ses doigts. Le petit grain de maïs tombe entre ses phalanges, rebondi dans sa paume, tandis qu'elle regarde toujours Angie, attendant sagement sa réaction, et ayant également un peu peur de l'avoir froissé, ou que sais-elle d'autre.

« Bien sûr que tu pourras ! »

C’est une certitude, tu ne doutes pas un instant qu’elle puisse réaliser un tour si simple dans les semaines, mois à venir. La terre que tu manipulais retombe en un tas de poussière délité dans ta main. Tu n’as aucun mal à manipuler la terre, pourquoi faut-il que les plantes échappent totalement à ton contrôle ? C’est tellement frustrant, tu souhaites qu’elle y arrive avec moins de mal que toi. Tu souhaites souvent que les choses aillent mieux pour les autres que toi car tu espères que personne ne passe jamais par les mêmes épreuves que toi. Tu souhaites toujours aux autres d’être plus heureux que tu ne puisses l’être. Tu es trop altruiste…
Et tu sais que tu es comme anesthésié des sentiments. Tu ressens tout, mais souvent moins fort que les autres, c’est pour cela. Enfin, ça c’est ce que tu crois. T’as l’impression que les gens autour de toi sont soi plus heureux, soit bien plus triste que toi… Tu es quelqu’un de modéré qui n’a plus ni grands plaisirs ni grands malheurs. Cela devrait suffire à ton bonheur, et pourtant lui est insuffisant. Tu es un être complexe.
Tu réfléchis à une astuce à un petit quelque chose à lui expliquer pour que ça passe mieux. Pour qu’elle réussisse à faire son premier tour de magie. Comment cela s’est-il passé pour toi ? Tu n’en es plus certain, on t’avait dit que tu étais d’affinité terre… Et tu l’avais cru car lors de ton initiation tu avais réussi à former un cœur dans de la pierre. Ça avait été beau pour toi, mais par la suite tu n’avais plus jamais réussi à sculpter un matériau si dur. Alors il t’avait fallu trouver quelque chose de plus souple et malléable.

« Fermes les yeux et tends ta main devant toi. »

Tu attends qu’elle s’exécute et tu fais glisser dans sa paume la poussière que tu as assemblé quelques instants plus tôt. Tu l’as chauffée au creux de ta main pour qu’elle soit plus sensible à sa présence.

« Tu sens la terre dans ta main ? »

C’est le début, tu l’avais presque oublié il fait sentir les choses et ne pas leur demander directement de se plier à tes désirs. Non, tu ne peux les forcer, tu dois apprendre à les connaitre avant tout. Tu l’avais juste oublié… Mais tu ne sais comment l’enseigner, tu ne sais quels mots mettre sur cette découverte.

« Elle est multiple mais si tu arrives à la penser unique, alors tu arriveras à la rassembler. »

Alice rit, heureuse, quand il lui dit cela. Alors elle pourra elle aussi ! Elle pourra l'aider, et ensemble, ils deviendront les meilleurs agents d'entretiens du monde entier !  Alice offre sa joie, elle la ressent intensément et la redonne aux autres. Par son regard souriant posé sur Angie, elle lui donne son énergie de joie et de tendresse. Elle regarde Angie un instant puis suit sa consigne et ferme ses yeux. Lentement, elle place sa main en creux devant elle. Elle a calmé toute son énergie d'un coup, elle respire lentement, tranquille. Entre ses doigts est resté coincé le petit grain de maïs.

La terre tiède glisse dans sa main. Alice a toujours aimé le contact avec la terre, que ce soit être assise au sol comme la sentir au creux de sa main, le dos appuyé contre un arbre. Oui. Elle sent la terre dans sa main, elle la sent, fragmentée, fine, presque poussière, peser doucement dans le creux formé par ses doigts. Elle ne répond pas à Angie, elle sait qu'il aura comprit à sa concentration paisible, elle ne montre aucun signe de stresse. De toute façon, elle est très détendue, elle donne sa confiance à Angie pour l'aider, et obéit. Faire confiance pour Alice, c'est facile.

Dans la voix du Terre, elle sent la redécouverte de la maitrise qu'il a déjà de la terre. Elle tente de la sentir, entière. Elle se concentre sur chaque grain, elle laisse venir à elle la présence silencieuse et ronde de la terre. Elle penche doucement la tête sur le coté. Un long moment, et il ne se passe rien. Elle est simplement là, pour tout ressentir dans sa main. Elle se concentre intensément, et ses moments de rêveries et de méditations lui sont très utile. Et puis, au bout d'un moment, elle se décide.

Et si on s'amusait, toi et moi ?

Un léger sourire point tandis que la terre bouge mollement dans sa main et forme une petite boule, une petite patate sans forme, mais elle est là, formée dans sa main. Alice ne rouvre pas les yeux, elle a l'air paisible, un peu amusée. Elle sent qu'elle a réussi. Sans que cela se voit, c'est une victoire pour elle, d'arriver à comprendre comment elle est. Elle laisse échapper un léger rire, et penche la tête de l'autre coté. Le petit tas de terre réagit lentement, bougon, et se redresse pour dresser un rouleau dans la petite main d'Alice, comme une carotte. Contrairement à ses pouvoirs de télépathe qui lui donne des migraines sans même pouvoir les utiliser, le rapport à la terre lui semble plus simple.

Tu la regarde silencieux, tu sais combien le silence est l’allier des efforts. Toi tu n’aimes pas le silence, mais tu n’aimes pas le bruit, l’un te stressant l’autre t’oppressant. Tu aimes quand tout est calme et que chaque mot se distingue du précédent, tu aimes quand le monde est vivant et que le silence recule, tu n’es pas manichéen, tu n’es pas unique, tu es un homme fait de contradictions… C’est ce qui fait ton charme et ta profondeur, tu peux aimer deux choses opposées, sans que cela ne soit incongru, original peut-être, peu s’en faut pour se voir attribuer cette étiquette…
Tu l’as recherchée, t’en es moquée un temps, l’as appréciée, mais ne penses plus la mériter. Tu changes comme un végétal qui grandit avec les saisons, forcit l’été s’affine l’hiver, croit toujours… Angie tu es un chêne qui se prend encore trop souvent pour un gland.

Tu la regarde, tu n’as pas vraiment besoin de fermer les yeux pour comprendre ce qu’il se passe dans sa tête, dans ce monde que vous arpentez tous les deux sans en connaitre les règles. Un monde où tout est sensations, tout est chaud et vivant. Un monde qui te fait parfois étrangement peur mais que tu chéris précieusement.
Tu as de la chance d’être ici. A Terrae, d’avancer, de te construire. Tu le sais, tu le sens c’est cet espoir apporté qui te permet d’avancer, de continuer même quand tu es las de toi. Tu souris en la regardant, studieuse et concentrée, ce ne sont pas les seules expressions qui transparaissent sur son visage aux yeux clos. Elle s’amuse, comme un enfant qui découvre un morceau de pate à modeler, comme quelqu’un qui découvre un nouveau moyen de s’exprimer. Elle tâtonne découvre et apprend. Elle est son propre maitre plus que tu ne seras jamais le sien. Tu lui as montré une voie, elle l’a empruntée… Et en souriant tu t’éloignes pour la laisser à ses découvertes, tu ne veux pas la déranger.
Un moment ton regard protecteur reste happé par ses traits emplis de douceur, puis tu te dis que toi aussi tu es ici pour apprendre. Toi aussi tu as à faire, alors assis non loin de la jeune fille tu te concentres aussi vers la petite graine de vie, tu la sens enfin, elle n’est plus inerte dans ta main, tu te tends vers elle mais elle n’éclot pas, elle n’éclora pas aujourd’hui, mais tu as enfin fait un progrès après tant de temps à buter contre un mur invisible. Tout espoir n’est pas perdu !