Des portes, et des portes, et des portes. Cela n'en finissait pas. Fury avait été déposé devant Terrae par une charmante jeune femme à la frange noire et aux yeux brillants, mais celle-ci n'avait pas vraiment donné d'indications sur ce qu'il devait faire une fois à l'intérieur même du complexe... Il avait donc commencé à marcher, son corbeau voletant autour de lui tranquillement. Il regardait partout autour de lui, sans vraiment savoir où il allait ni ce qu'il faisait réellement ici. Il soupira et marcha d'un pas plus vif, comme si la détermination allait l'emmener exactement là où il se devait d'aller. Il tournait, retournait, faisait demi-tour, repartait toujours d'un aplomb incontrôlé, et ne croisait personne. Mais il aurait préféré vendre son corps à un nécrophile plutôt que de demander son chemin.
Il jeta un coup d'oeil à Raven, qui croassait en virevoltant, rasant parfois le plafond des couloirs.

"T'aimes bien te foutre de moi toi, hein ? J'aimerais pouvoir faire comme toi parfois, simplement voleter au lieu de marcher stupidement sur deux pattes."

Il soupira de nouveau. Il remarqua un long couloir à sa gauche, qui semblait être différent des autres. Plus délimité ? Nouvelle architecture ? Nouveau bâtiment ? Fury n'avait même pas fait attention aux nombres de changements de directions qu'il avait effectué et ne se souvenait même pas s'il avait grimpé des escaliers, vu une quelconque variation d'étages ou de couleurs de murs. Il s'arrêta, pour la première fois depuis vingt bonnes minutes et tourna la tête sur le côté, comme un animal devant un objet nouveau. Au moment où son chapeau risquait de tomber, il siffla Raven qui vint se poser tranquillement sur son épaule, il se redressa, prit une bouffée d'air et s'engagea dans le couloir.

"Bon c'est bien beau de vouloir faire le fier, mais il faut quand même que je trouve quelqu'un. Il ne saura même pas que tu t'es perdu, tu n'auras qu'à dire que tu étais venu à sa rencontre, n'ayant trouvé personne au point d'accueil. Il faut bien un point d'accueil non ? Il doit sûrement y en avoir un. Mais j'en ai pas besoin, ça ira."

Il continua de murmurer sa tirade, comme s'il discutait avec son corbeau, ce qu'il faisait souvent. Pourtant ce n'était qu'un moyen d'établir ses pensées, de ranger ses idées.
Il entendit des pas dans le couloir, et s'immobilisa, inconsciemment.

"Enfin, quelqu'un !"

Je rentre de la bibliothèque avec pour seule envie : dormir. Depuis ma rencontre avec Selvi, je me triture les méninges sans fin par rapport à « l'avenir ». Cette chose que j'avais décidé de mettre de côté pendant un moment, déjà bien trop occupée par mon présent. Mais en feuilletant, observant, découvrant de près ou de loin tous ces bouquins sur « Que faire plus tard ? » je me suis rendue compte d'à quel point tout était compliqué. Il faut faire des études, chercher un emploi... Et puis, à quoi bon ? J'en ai un de travail, à la librairie. Certes ma patronne n'est pas super mais bon. De plus, je ne sais pas réellement comment ça marche. Est-ce possible de quitter Terrae ? De décider de retrouver le monde extérieur ? Et quand bien même cela le serait, en ais-je envie ?

Je soupire et décide de me reposer ces questions plus tard, quand j'aurai dormi. Néanmoins, arrivée dans les couloirs de la partie Air, j'entends une voix. Je tourne l'angle et découvre un garçon immobile à l'allure surprenante. Il discute seul ? Ah non, il a un oiseau avec lui. Etrange. Je ne crois pas l'avoir déjà vu. Bien entendu, je ne connais pas grand monde, mais nous ne sommes pas nombreux dans cette partie de l'institut, bien moins que les Feux ou les Tonnerres par exemple, et l'on finit par retenir les têtes.

Je décide donc de m'approcher. Après tout, il est peut-être nouveau et perdu. Une fois assez proche mais pas trop non plus je l'interpelle, posant mes grands yeux violets sur son visage, croisant les siens émeraudes au regard déstabilisant. Je ne montre cependant pas d'autre timidité que celle existant naturellement en moi, mon ton étant toujours aussi hésitant.

« Hum bonjour ? Excuse-moi de te dérange mais tu es nouveau ? Tu as besoin d'un renseignement ? »

Un léger sourire se dessine sur mon visage. Je note qu'il n'a qu'une étoile sur son uniforme, il est donc forcément novice, et probablement fraîchement débarqué. Je m'approche un peu plus.

« Je m'appelle Oksa. Je peux peut-être te venir en aide ? »

Un pas après l'autre, j'avance, j'évolue, je change. Serais-je enfin en tain de grandir ? Avant, j'aurais été incapable d'aller de moi-même vers quelqu'un. Mais je me souviens de ce que Selvi m'a dit. Il faut parfois oser se lancer. Elle a raison.

Fury voit alors apparaître devant lui une magnifique jeune femme. Il n'ose pas bouger, attendant qu'elle s'approche, afin d'en voir plus d'elle. Il ancre ses yeux dans les siens, happé par leur teinte violette, sublime. Raven se tendit, agrippant ses serres dans l'épaule du jeune homme. L'oiseau avait rarement des réactions si épidermiques, bien qu'il n'aime pas en général qu'on s'approche de son maître. "Qui-est-elle ?"

Se rendant compte qu'il avait enfoncé sa tête dans ses épaules, prêt à attaquer, sans même le réaliser, Fury se racla la gorge et reprit de la prestance, en redressant son dos. Il alla à la rencontre de son interlocutrice, en tentant d'oublier les griffes de son oiseau qui lui lacérait l'épaule. Il prit la parole d'une voix forte :

"Oui, je suis nouveau. Et à vrai dire, tu es le premier être vivant que je croise dans ces couloirs. Ils sont interminables. Je cherchais quelqu'un afin de comprendre le fonctionnement du complexe, mais je suis sur d'être tombé sur la bonne personne."

Il sourit en coin lors de cette dernière phrase, et arriva en face d'Oksa, qu'il dépassait d'une bonne tête. "Elle tente de cacher sa timidité, elle donne un air assuré, mais ses yeux manquent de fixité, et ses épaules un peu affaissées en disent beaucoup. Elle est adorable. Un peu trop même." Il tendit sa main vers elle d'un air assuré.

"Enchanté, charmante Oksa. Je m'appelle Fury."

Le corbeau ne supporta pas plus longtemps de voir tant de rapprochement, il s'envola brusquement et s'éloigna à l'opposé du couloir. Fury le suivit du regard en soupirant.

"C'est Raven. Ne le prenez pas personnellement, il fait souvent ça."

L'inconnu se rapproche de moi. Je le laisse faire mais aies l'étrange envie de reculer. Hum, je n'ai jamais été fan de « rapprochements » en même temps… Je lui adresse néanmoins toujours un sourire, mais un peu crispé. Il m'inspire une désagréable sensation, un peu comme quand j'avais rencontré Agnes. Ce côté trop sûr de soi ne m'a jamais inspirée confiance. Oh, et puis il faut bien l'avouer, je me méfie de toutes manières de tout le monde… Je décide de tout de même l'aider, après tout. Tout le monde à droit à une chance non ?

« Oui Terrae est assez grand et en ce moment beaucoup d'élèves ne sont pas là puisque ce sont les vacances. Tu cherches les dortoirs ? Si oui je peux t'y emmener. Après, selon l'endroit que tu cherches même en quatre ans je n'ai pas retenu tous les lieux de l'institut... »

Il faut dire que j'ai passé un sacré bout de temps enfermée dans ma chambre mais bon, ça on va éviter de le dire. Ce ne serait pas très classe alors qu'il connaît à peine mon prénom de lui dire « Heyyy je ne sors jamais de ma chambre parce que j'ai peur des gens ! Ça va toi ? ». Enfin voilà, vous avez saisi.

D'un air assuré, le dénommé Fury me tend sa main. Je retiens une grimace et profite de ce que le corbeau s'envole pour retarder le moment où nous devrons nous toucher. D'autant plus que l'oiseau m'amuse, il semble jaloux. D'une voix douce je m'adresse à lui.

« Bonjour Raven ! Tu n'es pas très sociable dis-moi ! »

Je ris doucement. Les animaux m'ont toujours détendue, de près ou de loin, et j'ai depuis petite cette tendance à discuter avec eux comme avec des humains, voire plus. Cependant, je ne peux retarder la rencontre de nos mains plus longtemps sans paraître impoli. Je tends donc la mienne.

« Enchantée de même. »

Je la retire néanmoins rapidement. Dans un geste nerveux je passe mes doigts dans mes cheveux, replaçant une mèche bleue. L'oiseau volette dans le couloir un peu plus loin. Je fronce légèrement les sourcils.

« Tu n'as jamais peur qu'il s'échappe ? »

On dirait un peu que je sors un sujet banal pour faire la conversation mais en réalité je m'intéresse vraiment au corbeau. J'aimerais pouvoir le caresser ou au moins l'approcher mais je sens que ce n'est pas gagné. Son maître a plus l'air enclin à la sociabilisation que lui. Dommage.

"Tu es trop direct, Fury, recule, tu envahis son espace. La braquer ne te servira à rien."
Fury se recula d'un pas et mit ses mains dans son dos, par habitude. Il pencha légèrement la tête en regardant Raven qui lui tournait le dos, vexé.

"Je ne sais pas vraiment où je dois aller, mais s'il faut aller aux dortoirs, je te suivrais. Excuse moi de cette approche un peu imposante, je préfère rentrer dans les gens au premier abord pour mieux comprendre par leur réaction à qui j'ai affaire. Si le contact social ne te plait pas tant que ça, je n'insisterais pas, ne t'en fais pas."

"Présenter ses compréhensions de l'individu afin de tenter de le mettre en confiance... Mais elle est méfiante, elle est comme un renard solitaire, qui aimerait la compagnie mais qui se rappelle du bruit du fusil et de l'odeur de la poudre." pensa-t-il en osant replonger dans ses yeux. "Je l'aime bien. Même si ce n'est pas réciproque."

En voyant l'intérêt que portait la jeune femme au corbeau, il croisa les bras en souriant, peut être honnêtement cette fois-ci.

"Raven est actuellement vexé que je me rapproche de quelqu'un, il boudera encore quelques minutes, puis il reviendra. Je lui laisse toute sa liberté, il est libre de partir si ça lui chante. Il l'a déjà fait quelques fois, et il ne reste pas en permanence avec moi. Je préfère qu'il ne reste pas très loin tant qu'on ne connait pas tous les deux un peu mieux les lieux."

Fury retira son chapeau pour se gratter l'arrière de la tête, plongé désormais dans ses pensées.

"Je l'ai eu oisillon. Un amant me l'avait offert, je m'en suis toujours occupé depuis. Je suis un peu sa mère en quelque sorte."

Soudain il jeta le chapeau dans les airs, que le corbeau s'empressa de récupérer au vol avant de se poser pour le picorer.

"Son jeu préféré..."

Cette manière qu'à le jeune homme de parler m'agace. Assez froidement, ce qui est rare chez moi, je lui réponds.

« Il y a d'autres moyens de savoir à qui tu as affaire. Viens je vais te montrer les dortoirs. »

Ma voix est ferme. Ce n'est plus une question. Je ne sais pas d'où me vient le courage de me comporter ainsi, peut-être est-ce une simple conséquence de ma méfiance à l'égard de Fury.

Je l'écoute m'expliquer le comportement du corbeau. Je l'aime bien, Raven. Il est mignon. Je ne réponds cependant pas, me contentant de glisser un regard amusé sur l'oiseau s'amusant avec le chapeau. J'aurais pu apprécier ce petit tour de Fury si je n'avais pas eu la sensation qu'il se mettait exprès en valeur en le faisant.

J'avance dans les couloirs sans lâcher un mot, mis à part de temps en temps une explication sur les lieux que nous croisons. Je repense à ce que m'a dit Selvi, de fuir les gens qui ne nous apportent pas des bonnes choses. Devrais-je fuir simplement à cause de mon instinct ? Je ne sais pas trop. En tout cas, je ne me sens pas à l'aise du tout.

Le trajet me semble long. Trop. Je n'en vois plus la fin. Seuls les bruits de nos pas résonnent, et de temps en temps les ailes de Raven. Enfin, nous arrivons aux dortoirs. Je me tourne vers Fury.

« Voilà tu y es. Tu as les douches communes ici. Comme tu le vois, tu vas sérieusement manquer d'intimité un moment. Mais on s'y fait. Quand tu seras initié tu auras ta propre chambre donc ça passe vite en fait. »

Mon regard vient se planter dans le sien. J'ai dit tout ça rapidement, comme un comédien pressé de se débarrasser de cette tirade compliquée à passer. J'ajoute, légèrement à contre cœur.

« Tu as des questions ? »

Oui parce que je ne suis pas peau de vache non plus. Clairement je vais pas le laisser paumé dans l'institut le pauvre. Ça ne serait pas très cool. Mais bon, faut avouer qu'il n'est pas très net.

Voyant qu'Oksa coupe court à la conversation, Fury se retient de ricaner. "Elle est vraiment sur la défensive, elle a peur." Il la suivit alors à travers les couloirs, le corbeau sur son épaule après lui avoir remis son chapeau. Plus le silence s'installe, plus le sourire de Fury s'élargit dans le dos d'Oksa. " Je sens que je vais m'amuser, tiens. Il rattrappa rapidement Oksa pour être juste derrière elle. Elle me montre les douches rapidement, d'un air agacé.

"Oh, je n'ai aucun problème de pudeur, ça devrait même me plaire."

Il la provoque, ouvertement, poussant son sentiment de gêne au maximum. Il sentait bien qu'elle ne voulait pas rester une seconde de plus avec lui, et Fury reconnaissait volontiers que ce genre de victimes étaient ses préférées. Il allait se délecter de la faire paniquer, voir sortir de ses gonds. Elle n'avait pas l'air de s'énerver rapidement, ni d'oser monter le ton. Sa voix, même si elle la voulait sèche, restait hésitante par moment. Elle semblait avoir un air plus doux pour Raven... Mais des deux personnages, le corbeau était de loin le plus agressif et cruel, ne pas oublier que c'est un charognard, qui ferait tout pour survivre, notamment attaquer ce qui est sur son chemin. Fury et lui formait un duo dangereux, malsain.

Lorsqu'elle se retourne, Fury n'est qu'à quelques centimètres d'elle. Il sourit en la fixant.

"Oui, j'ai une question qui me trotte dans la tête..."

Il fit un pas vers elle, déployant son aura de menace autour de lui, la faisant reculer petit à petite jusqu'à ce que son dos soit contre le mur. Il se mordit la lèvre et lui demanda en susurrant :

"Pourquoi as tu peur de moi, petit moineau...?"

Il plaqua ensuite ses mains contre le mur d'un geste vif, afin de la garder sous son emprise.

Pourquoi se sent il obligé de dire ce genre de phrase ? Je n’en ai rien à faire qu’il soit pudique ou non. De toutes manières, ici, c’est une idée à oublier lorsqu’on arrive. Je suis à peu près certaine qu’il s’amuse de me mettre mal à l’aise. Je réponds néanmoins d’un ton neutre.

« Tant mieux pour toi alors. »

Seulement, lorsque je me retourne, je me retrouve près de lui, beaucoup trop. Je fronce les sourcils et recule, mais il s’avance vers moi, me collant contre le mur. Pourquoi ai-je peur de lui ? Il me demande cela comme s’il en était sûr. Un étrange sourire se dessine sur mon visage.

« Si tu étais malin tu comprendrais que ce n’est pas de toi précisément que j’ai peur. »

Et c’est vrai. J’ai peur de tout le monde. C’est comme ça. Juste, lui, je savais qu’il fallait que je m’en méfie. Même si cela n’est pas très malin de le provoquer plus, je suis assez idiote sur ce coup là.

Cela n’empêche pas mon cœur de battre à cent milles, ma respiration de s’accélérer. Il a plaqué mes mains contre le mur, j’ai mal au poignet. Il serre fort. Il faut que je me sorte de là. Et vite.

Ma première idée est d’utiliser mon pouvoir pour l’envoyer dans les airs. Mais c’est idiot. Je sais très bien que j’en suis incapable. Je n’ai pas la maîtrise pour. J’ai alors une idée.

Mon pied vient rencontrer son tibia, sans grande force car me battre ne fait pas partie de mes plus grandes qualités, mais mon but n’est pas de lui faire mal. Profitant que son attention soit momentanément ailleurs, je profite de cette demi seconde pour tendre mon bras droit. Rapidement, un vase vient s’éclater sur la tête de Fury avec bruit et fracas lorsque les débris s’étalent sur le sol, rejoignant l’eau semée au passage.

J’affiche un air inquiet. Est-ce que ça va l’assommer ? Ou au contraire redoubler sa colère ? J’ai tenté le tout pour le tout, et sinon… Il me faudra crier je le crains.

Le garçon ne craint rien. Il éclate d’un rire brutal, violent et je sens sa main s’abattre sur mon poignet et serrer. Beaucoup trop.

- Lâche-moi… je gémis.

Il répond par un petit sourire malsain et ses doigts ne se resserrent que plus. Je tente de me débattre, mais rien à faire.

- Alors petit moineau ? Tu ne joues plus ?

Une nouvelle fois, je balance ma jambe. Et je pousse un hurlement – ou plutôt tente car il vient plaquer sa main libre contre ma bouche – alors qu’il tord mon poignet en un craquement sinistre.

- On ne tape pas… souffle-t-il en articulant exagérément.
- Fous-moi la paix…

Je regrette immédiatement d’avoir répondu. Je vois son poing arriver sur mon œil et me tends avant même que l’impact n’ait eu lieu. Il me touche juste au-dessus de la joue et cette fois-ci mon cri résonne avant qu’il n’ait pu m’en empêcher.

- Tu vas te la… commence-t-il, mais des bruits le coupent.

En effet, un groupe d’élèves vient d’entrer dans les dortoirs et le novice recule, me fixant froidement et m’incitant de son regard à me taire. Je ne bouge pas, ne bronche pas. Un signe de tête. Je dois partir.

Je ne me fais pas prier et m’échappe d’un pas rapide, serrant mon poignet cassé contre ma poitrine, gardant la tête baissée pour qu’on ne voit pas ma peau rougit.

Je trace jusqu’à ma chambre et là me regarde dans le miroir. Les larmes inondent mes joues, les trempent. Je renifle et me fixe longuement. Je ne dirai rien. C’est un choix que je fais soudain. Je mets de côté ma peur, ma haine, mon dégoût. Il est nouveau. Il commence quelque chose. Si personne ne croit en lui, comment va-t-il s’en sortir ? Je ne dirai rien. Je prétexterai une chute dans les escaliers. Voilà.

Il faut que j’aille à l’hôpital. Ou au moins à l’infirmerie. Mon poignet me fait un mal de chien. A l’infirmerie, on me dit d’aller à l’hosto. Là-bas, ils proposent de m’arranger un peu tout ça. Je ne veux pas. Ils me font les soins de base - un plâtre pour mon poignet - et j’essaierai de m’entrainer à faire disparaître les coquards tiens. Ce sera intéressant. Mais d’abord, je vais m’enrouler dans ma couette et ne plus bouger, tenter d’oublier ce qu’il s’est passé.