## Mer 21 Fév 2018 - 0:24 | ||
Joyce Noran Messages : 723 Date d'inscription : 18/06/2014 Age : 25 Emploi/loisirs : Courir, chanter, écrire, lire, faire chier... Humeur : Ben... Disons que si vous continuez les questions chiantes, vous risquez de rencontrer ma colère. Pas trés amicale. | Avez vous déjà eu une impression de déjà vu? Oui? C'est ce que j'ai vécu au quotidien après mon réveil à l'hôpital. Cette impression que vous êtes déjà passé près de ce bâtiment. L'impression que vous avez déjà vu cette personne sans savoir ni où ni quand. Toute ma vie était une sorte de déjà vu. Tout autour de moi me semblait à la fois étranger et familier. C'est pour ça que j'avais pris l'habitude, quand cela devenait difficilement supportable, de monter sur le toit pour retrouver le confort de la solitude. C'était deux jours après ma sortie de l'hôpital. On m'avait conduite à ma chambre, seule chose dont j'avais encore des souvenirs étrangement. J'y avais retrouvé ma guitare, un micro, des paroles et mes affaires. J'y avais vu des objets étrangers à ma connaissance que j'avais compris être des cadeaux. Ce jour-là, j'avais recroisé des collègues qui avaient semblé me connaitre dans les couloirs. Il avait été difficile et douloureux de regarder chaque personne m'ayant rendu visite tout en lui affirmant ne pas savoir qui elle était. Je ne savais même plus qui j'étais. En dix jours, j'avais retrouvé ma faculté de feu, ,me souvenant de tout ce que j'avais appris, sans savoir grâce à qui je connaissais tout ça. J'avais aussi retrouvé une partie de ma capacité à réfléchir comme une jeune femme et non plus comme une enfant de 15 ans. En dehors de ces éléments, les seuls souvenirs que j'avais en ma possession étaient ceux que l'on m'expliquait. Ceux des autres et non pas les miens. C'était une situation insupportable, d'autant plus que tous autour de mois me prenait pour une pauvre petite chose fragile. Je ne l'étais pas. Ne l'était plus. Visiblement, jusqu'à preuve du contraire, j'étais guérie. Cependant, pour plus de sûreté, on me demandait de poursuivre mes entraînements en vu de devenir master sans m'épuiser. La vie reprenait son court. Ce soir-là, vers les coups de 17h, alors que le jour baissait, je sortie sur le toit avec ma guitare, habillée chaudement d'un jean, d'un pull en laine blanc et d'une couverture pour me couvrir. J'avais aussi mis un bonnet et une écharpe et j'avais attrapé mon thermos de café. J'étais parée à passer un moment en tête à tête avec moi-même. Je passais plus d'une heure, seule, à réfléchir tout en jouant quelques accords sur ma gratte, écrivant et composant sur mon état et sur ce que je pouvais ressentir. Prisonnière de mon amnésie, il n'y avait qu'ainsi que je me sentais libre. C'est peut-être pour ça que, prise à mon instant de paix, je ne compris pas immédiatement que je n'étais plus seule sur le toit. |
## Jeu 22 Fév 2018 - 0:13 | ||
Galaad Evans Messages : 62 Date d'inscription : 04/02/2018 Age : 26 Humeur : Détendu | Bon, il était temps de se bouger un peu. Je venais à peine d'arriver à Terrae, à peine le temps de déposer mes affaires que j'étais impatient de visiter tous les nouveaux endroits qui s'offraient à moi. A vrai dire, tout cela m'intriguait, mon côté un peu chiant cherchait le pourquoi du comment je n'avais encore jamais entendu parler de cet endroit. La taille du complexe rendait le tout vraiment étrange et absurde pour moi qui me sentait vraiment tout petit. |
## Jeu 22 Fév 2018 - 0:27 | ||
Joyce Noran Messages : 723 Date d'inscription : 18/06/2014 Age : 25 Emploi/loisirs : Courir, chanter, écrire, lire, faire chier... Humeur : Ben... Disons que si vous continuez les questions chiantes, vous risquez de rencontrer ma colère. Pas trés amicale. | J'ai souvent entendu dire par les ignorants que pour un musicien, il est difficile de communiquer et que nous le faisons donc par la musique. Rien n'est à la fois plus vrai et plus faux. Nous ne sommes pas tous des antisociaux avide de solitude, mais pour ma part, je ne sais me dévoiler autrement que dans les notes. C'est idiot, je sais, mais la vie m'a apprit à ne compter que sur moi même car même vos proches peuvent vous décevoir. C'est peut-être pour cela que je ne sais me confier aux autres. Quand j'ai compris avoir oublié une partie de ma vie, beaucoup de ceux m'ayant veillé à la suite de mon réveil m'ont dit qu'au besoin, ils étaient là pour m'écouter. Mais comme pouvais-je leur expliquer qu'ils n'étaient pour moi que des inconnus, et qu'une fois de plus, je me retrouvais seule face au monde qui m'entourait? La musique restait donc, là encore, ma meilleure alliée. Il me fallut un moment pour apaiser mon trouble avant de retrouver le calme que me prête ma passion. Cependant, une fois celui-ci retrouvé, je pu sans peine coucher sur papier chaque pensée qui me tracassait en ces jours troublants. J'avais peur de ne pas retrouver la mémoire, je l'avoue. J'avais craint de décevoir ceux qui semblaient être devenus comme une seconde famille pour moi et j'avais peur d'en perdre quelqu'uns à force de ne pas savoir quel nom allait à quel visage. Cependant, le bruit de la porte du toit me sorti de ma torpeur et je relevai la tête avant d'adosser ma guitare à l'une des barrière du lieu. Me retournant, je découvris un jeune homme assez.... Comment dire... Discret. Au lieu de me héler, il s'était contenté de s'asseoir pour écouter. Le connaissais-je? Me levant, je l'observai de loin pendant quelques instants, tentant de trouver en ma mémoire la moindre bribe de souvenir. Rien. - Salut. On se connait? Ben ouais. Vous vouliez que je dise quoi en même temps? |
## Ven 23 Fév 2018 - 0:21 | ||
Galaad Evans Messages : 62 Date d'inscription : 04/02/2018 Age : 26 Humeur : Détendu | Je n'arrêtais pas de penser à Cal et au fait que je l'avais laissé, je me disais que cela était pour mon bien et que je pourrais m'occuper encore mieux de lui après mais je ne pouvais pas m'enlever de la tête que cela aurait pu être une erreur. |
## Ven 23 Fév 2018 - 0:40 | ||
Joyce Noran Messages : 723 Date d'inscription : 18/06/2014 Age : 25 Emploi/loisirs : Courir, chanter, écrire, lire, faire chier... Humeur : Ben... Disons que si vous continuez les questions chiantes, vous risquez de rencontrer ma colère. Pas trés amicale. | Le jeune homme semblait être assez perdue dans les convenances sociales puisqu'il n'avait pas daigner s'annoncer avant de s'asseoir négligemment dans mon dos. Cependant, étant musicienne, je sais qu'en tant que passionnée, il est en général plus agréable d'écouter avant de parler. Je ne lui en tiens pas rigueur, on en apprend beaucoup sur une personne à sa façon de composer. Pour autant, une fois repéré, pouvait-il vraiment espéré ne pas me parler? J'ai pris le temps de l'observer, de juger qui j'avais en face. Dangereux psychopathe ou futur ami? Il avait une belle cicatrice dans le cou. Suffisamment vieille pour ne plus jamais disparaître, bien trop jeune pour ne pas se souvenir d'où elle provenait. Qui était cet homme qui me paraissait à peine plus vieux que moi et pourtant tout aussi perdu? Il finit par me dévoiler son nom avant d'admettre que l'on ne se connaissait pas. J'admets avoir ressenti un immense soulagement à cet instant. Pour une fois, je n'aurais pas à me souvenir de ce que j'avais perdu dans le combat. Il vint s'asseoir à mes côtés et je poussais mon carnet, fermé, pour lui faire une place. La vue était bien plus belle là où je me trouvais. Il finit par me demander mon identité et cela me fit un bien fou que d'avoir une conversation normal avec quelqu'un. - Je m'appelle Joyce. Joyce Noran. Je lui ai accordé un sourire franc, parce qu'aussi inconnu soit-il, je l'étais également pour lui et cela suffisait à mon bonheur. Je sais, je suis bizarre, mais oubliez votre vie et on en reparle après! - Désolée pour le côté bourru de mon salut mais je suis amnésique depuis peu et je tente encore de retrouver mes marques. Tu dis que tu viens d'arriver? Bienvenu dans ce cas. J'ai pris un temps pour observer le soleil se coucher sur l'horizon. C'était un spectacle divin, pour les yeux comme pour l'âme. Je pris une gorgée de mon café avant de lui tendre mon thermos, dans une question muette. Une fois cela fait, la curiosité l'emporta et, lui jetant un regard mutin, je demandai: - Alors? Musicien ou simple amateur? |
## Sam 24 Fév 2018 - 0:23 | ||
Galaad Evans Messages : 62 Date d'inscription : 04/02/2018 Age : 26 Humeur : Détendu | Après m'être présenté, la jeune femme semblait avoir pris un regard plus doux, elles semblait plus soulagée. Je me demandais encore pourquoi mais je savais que cela viendrait dans la conversation à un moment ou un autre donc je ne préférais pas en parler pour l'instant. Je m'étais donc assis non loin d'elle et j'attendais qu'elle réponde à ma question, la regardant avec un sourire simple afin de ne pas paraître trop intrusif. Je m'adonnais donc à mon petit jeu dans ma tête afin de découvrir son prénom. C'était quelque chose que nous aimions bien faire avec mon meilleur ami et surtout une sale manie qui ne me lâche plus désormais. Beaucoup de noms me passaient et j'espérais avoir trouvé le bon. |
## Sam 24 Fév 2018 - 0:45 | ||
Joyce Noran Messages : 723 Date d'inscription : 18/06/2014 Age : 25 Emploi/loisirs : Courir, chanter, écrire, lire, faire chier... Humeur : Ben... Disons que si vous continuez les questions chiantes, vous risquez de rencontrer ma colère. Pas trés amicale. | J'admets, c'est pas très cool de ma part d'avoir préféré rencontrer une tierce personne plutôt que de parler à mes amis à cette époque de ma vie. Cependant, il faut me comprendre. Avec les inconnus, je pouvais être moi-même tandis qu'avec ceux qui me connaissaient, je ne savais plus qui j'étais. Il peut-être difficile de se mettre à ma place car c'est une situation qu'on ne vit pas tous les jours, et heureusement. Mais c'est loin d'être aussi amusant qu'on pourrait le croire. Je me souviens quand j'ai perdu ma mère et mon frère. J'ai prié sans être croyante pour la première fois de ma vie pour oublier cette image. Pour oublier que je les avais perdu, pour oublier leur chute, pour oublier tout ce que j'avais vécu. J'avais voulu oublié. C'est con que la vie m'est permis d'oublier trois ans après tout le bonheur que j'avais connu à la suite de ces drames. C'était un comble. Quand j'ai annoncé à Galaad que j'étais amnésique, il a parut surprise. On avait pas tous l'air d'autiste à peine débarqué de leur monde hein. Faudrait voir de pas confondre, même si je pouvais comprendre. Je savais mon identité, je me souvenais comment manipuler mes pouvoirs et comment jouer de la guitare, et je connaissais l'intégralité de mes cours. En soi, j'étais normale. Je n'avais juste pas retenue le côté émotionnel de ma vie. J'agissais comme une machine, tout était mécanique. Le seul domaine épargné par l'amnésie était finalement la musique. Ma passion restait une partie de moi, bien que je ne me reconnaisse plus dans le miroir. Il parut heureux d'être ici bien qu'encore perdu dans le secteur. Il venait à peine d'arriver, c'était normal, il lui faudrait du temps. Pour moi, étant amnésique, il m'avait fallut une semaine pour retrouver mes marques et me souvenir des quartiers du village ou des couloirs de l'institut. Il y avait cependant des endroits comme le gymnase, les sous-sol ou encore le parc que je ne pouvais me résoudre à visiter, sans trop comprendre pourquoi. Il a prit mon thermos, a bu une gorgée et j'ai souris d'autant plus quand il a accepté de faire connaissance. Galaad m'a révélé ne pas avoir eu la joie d'apprendre à jouer de la musique et j'ai ris un instant. Mon Dieu, que serais-je devenue sans ma précieuse guitare? - Si mes souvenirs sont exacts je dirais depuis que j'ai cinq ans donc treize ans. De ce qu'on m'a raconté, j'ai été chanteuse dans un groupe durant les trois dernière années, mais j'ai tout oublié donc je saurais pas vraiment te dire comment on se débrouillait! J'ai réfléchis un instant. - Si ça te tente d'apprendre la musique, je peux te montrer. Je joue de la guitare, je chante et visiblement, j'avais commencé à jouer de la basse. Je te ferais un prix d'amis! Bien sûr je plaisantais. Pour moi, ce serait un plaisir que d'enseigner ma passion. De plus, je m'étais rendu compte en rangeant mes affaires que quelques mois avant de tomber dans le coma, j'avais commencé à apprendre la basse en douce, sûrement pour faire une surprise au groupe des Paws up!. Etant issue d'une formation guitare acoustique et électrique, j'avais vite pris mes marques et étonnamment, l'amnésie ne m'avait pas fais oublier cet élément d'apprentissage. Et comme pour respecter ce secret que j'avais gardé à l'époque, je n'avais rien dis de ma découverte à ceux qui étaient mes amis. - Tu viens d'où? Pis t'as quel âge au fait? Moi curieuse? Vous rêvez! |
## Lun 26 Fév 2018 - 2:45 | ||
Galaad Evans Messages : 62 Date d'inscription : 04/02/2018 Age : 26 Humeur : Détendu | Le soleil se couchait et on pouvait apercevoir sa magnifique couleur dorée dans le ciel pourpre. Le toit rendait très bien cette sensation de liberté que j'avais cherché. Même si l'hiver battait son plein et que le vent glacial nous frappait au visage, il était impossible de ne pas apprécier ce doux spectacle visuel. Je souriais donc, ayant jeté un coup d'oeil à cette aube crépusculaire. Je m'étais un peu perdu dans mes pensées mais je revins rapidement dans la conversation me tournant vers Joyce à qui j'avais avoué ne pas avoir eu la chance d'apprendre à jouer d'un instrument de musique. Après cette révélation, je l'avais vu laisser échapper un petit rire ce qui me fit sourire de même. L'ambiance était bonne enfant et ça me faisait plaisir de pouvoir parler à quelqu'un de nouveau, faire des rencontres c'est le plus important de mon point de vue. |
## Lun 26 Fév 2018 - 14:16 | ||
Joyce Noran Messages : 723 Date d'inscription : 18/06/2014 Age : 25 Emploi/loisirs : Courir, chanter, écrire, lire, faire chier... Humeur : Ben... Disons que si vous continuez les questions chiantes, vous risquez de rencontrer ma colère. Pas trés amicale. | Galaad parut ravi de ma proposition et j'en souris de plus bel. J'étais heureuse de voir quand finalement, même celle que j'étais depuis mon réveil pouvait encore plaire. Je veux dire, soyons honnête. Même si mes amis ne disaient rien, je voyais bien combien j'étais différente de celle que j'avais été auparavant. Et le constat était qu'ils prenaient sans le savoir leur distance. Quand à Liam, l'homme qui était censé m'aimer, je ne l'avais même pas vu depuis mon réveil, près de dix jours plus tôt. Alors oui, rire avec un inconnu faisait du bien. C'était rassurant. - T'as raison, c'est le plus bel instrument du monde d'après moi! Et pour cause! J'en faisais depuis l'âge de cinq ans et j'avais commencé à composé à huit ans. La musique, pour moi, c'était bine plus qu'un loisir ou un plaisir. On m'avait demandé un jour pourquoi je jouais. J'avais quatorze ans et ça avait été ma première demande à l'hôpital, la première fois qu'on m'avait diagnostiqué la maladie. J'avais répondu: "pourquoi je respire?". Pour moi, cela revient au même. Sans musique, je ne suis rien. Je ne suis moi que lorsque je joue. Que lorsque je laisse les notes me prendre chacune de mes émotions pour en faire ma passion. Je suis ainsi faîte et le fait d'enseigner à un autre cette part de moi, cette chose qui me tient tant à coeur, ne pouvait que me remplir à la fois de joie et de fierté. Il me révéla venir d'Angleterre et d'y avoir étudié l'informatique. Monde inconnu pour moi, soyons clair, j'ai déjà du mal à faire marché mon téléphone ou mon ordi plus d'un an. Il avait 20 ans et une cicatrice qui m'intriguait. Comment peut-on se blessait à ce point? Que venait-il chercher à Terrae? - Je suis américaine. Chicago. Je viens de finir le lycée et je me dirige vers des études de mécanique. J'ai dix-huit ans d'après les médecins et ma carte d'identité. La mécanique. Mon second grand amour. Avec mon père, c'était ce qui nous liait. Ce qui nous donnait une excuse pour fuir ma mère et son éternelle envie de passer une après-midi entière à faire des albums photos de notre famille. Ouais. Championne de CSO ne veut pas forcément dire tout à fait saine d'esprit. Mais j'aimais ma mère malgré ces drôles de lubies. Et j'avoues, j'aimais encore plus la fuir au garage avec mon père pour réparer sa vieille mustang. - Informatique? Comment peut-on aimer un truc pareil? J'arrête pas de me prendre la tête avec mon PC, c'est une horreur! Je déteste ce machin. J'avais une moue de petite fille frustrée. J'admets. Je suis une vraie boudeuse. |
## Mer 28 Fév 2018 - 0:03 | ||
Galaad Evans Messages : 62 Date d'inscription : 04/02/2018 Age : 26 Humeur : Détendu | Je ne m'étais jamais vraiment posé la question de ce que je voulais faire plus tard quand j'étais plus jeune. Vraiment du genre à vivre la vie au jour le jour, je ne me voyais pas vraiment grandir au final mais il est vrai que j'avais toujours eu cette attirance pour l'informatique et l'électronique alors cette fac me paraissait vraiment évidente quand vint le moment de partir du foyer familial.. Enfin, je me perdais dans mes pensées encore une fois, à croire que Joyce me faisait remonter de bons souvenirs en mémoire. |
## Mer 28 Fév 2018 - 1:19 | ||
Joyce Noran Messages : 723 Date d'inscription : 18/06/2014 Age : 25 Emploi/loisirs : Courir, chanter, écrire, lire, faire chier... Humeur : Ben... Disons que si vous continuez les questions chiantes, vous risquez de rencontrer ma colère. Pas trés amicale. | Connaissez-vous ce sentiment d'appartenance? Cette impression d'être écoutée, comprise par vos pairs? Ce doux élan de joie face à l'écoute et la patience d'un inconnu. Pour moi qui avait tout oublié, ce sentiment était tout nouveau. Il était là. Neuf et inexpérimenté. Et cela me faisait un bien fou. Je ne comprenais pas pourquoi je n'avais plus aussi mal qu'autrefois. Peut-être avais-je su faire le deuil une fois à Terrae, peut-être l'amnésie ne m'avait pas enlevée cela. Je ne savais pas. Mais je ne ressentais pas le besoin de me cacher, ni celui de mentir sur celle que j'étais. Je ne ressentais plus le poids de la culpabilité, du moins plus si fort. Galaad sembla apprécier que je ne sois pas de ces personne n'aimant pas se salir les mains, au sens propre du terme. Ce n'était pas commun, en effet. Beaucoup de gens préfère le confort des costumes trois pièce au bleu de travail. J'aimais ça, je dois l'avouer. Qu'on est pas peur de se salir je veux dire. Après tout, la douche, servait bien à nous laver non? Alors pourquoi craindre les tâches? Ou la réputation que cela nous confère? Mon rêve était d'ouvrir un jour mon propre garage. De préférence dans le secteur automobile, même si j'appréciais aussi les bécanes. Je le vis bien me redemander mon thermos sous l'effet du froid et dans ma grande générosité, je lui ouvris même ma couverture. Quoi? J'allais pas le laisser mourir de froid quand même! Il me sembla tout à coups un peu dingue quand il se releva violemment pour m'exposer une toute nouvelle idée. C'était pas bête en soi. Après tout, mon pc avait sacrément besoin d'un expert et je n'avais pas les moyens de payer les services de quelqu'un. Vive la richesse des orphelins hein? - Hum... Ca marche! Je te préviens, c'est une antiquité! Je l'ai eu quand j'avais genre treize ans mais je n'ai pas les moyens de m'en racheter un. Il doit être remplis de virus en tout genre. Je profitai encore un instant d'un peu de repos avant de lui jeter un coups d'oeil. - Et sinon? Je te vois gesticuler de partout depuis tout à l'heure. Nervosité ou hyperactivité? Chiante? Jamais. Mais autre chose monopolisait mon attention. - Dis, elle vient d'où ta blessure de guerre? T'es pas obligé de répondre si tu ne veux pas. Mais je suis de bonne écoute si tu le souhaites. Ca restera entre nous et le café, juré! |
## Mar 6 Mar 2018 - 2:16 | ||
Galaad Evans Messages : 62 Date d'inscription : 04/02/2018 Age : 26 Humeur : Détendu | Le soleil descendait de plus en plus et la chaleur se faisait désirer. Je voyais bien que notre conversation intéressait pas mal Joyce ce que je pouvais comprendre après avoir appris être amnésique, rencontrer quelqu'un d'inconnu et pouvoir discuter avec lui sans avoir à se poser de questions sur une quelconque relation avant, cela doit faire du bien pour un amnésique. |
## Mar 6 Mar 2018 - 11:49 | ||
Joyce Noran Messages : 723 Date d'inscription : 18/06/2014 Age : 25 Emploi/loisirs : Courir, chanter, écrire, lire, faire chier... Humeur : Ben... Disons que si vous continuez les questions chiantes, vous risquez de rencontrer ma colère. Pas trés amicale. | Je passais vraiment un bon moment avec cet étrange jeune homme. Il n'était pas parmi ceux que je côtoyais au quotidien mais il avait cette franchise et ce positivisme que je savais apprécier. J'aurai été folle de croire un instant que derrière tous ces sourires, Galaad ne souffrait pas d'un vide qui l'avait mené jusqu'ici. Il était comme nous tous: Encore instable émotionnellement, peu sûr de son avenir comme de son passé. Il m'avoua apprécier la conversation autant que moi, affirmant que cela changeait de la fac. Avec la maladie, entre mes quinze et mes dix-huit ans, j'avais perdu une année scolaire et ne ferait donc ma rentrée en étude supérieure que la prochaine fois. J'en avais hâte, je l'avoues. Même si je choisirai peut-être l'option des cours par correspondances. Posément, avec tout le calme dont il pouvait être capable, il répondit à mon interrogation et j'appris son passé et la raison de sa présence ici. Ce n'était une histoire très agréable à entendre ni à laquelle on peut répondre par un simple "je suis désolée pour toi". Un ami qui finit handicapé à vie parce qu'il a voulu vous sauver à de quoi vous traumatiser pour le restant de vos jours. Ayant moi-même subit une forme de harcèlement suite à la mort de mon père, je savais à quel point cela peut devenir difficile de répondre. On finit par croire qu'à ne rien répliquer, l'autre nous laissera tranquille, lassé de voir qu'il n'obtient aucune réaction. Sauf que la réalité est tout autre. Ils ne se lassent jamais et vous pousse à bout. Je pouvais donc comprendre qu'il est finit par répondre. Et je ne pouvais qu'avoir de la compassion pour la manière dont ça s'était finit. - A mon avis, Cal' ne doit pas t'en vouloir. Sinon, il aurait finit par te rouler dessus. Oui, on tente un très d'humour. OK j'arrête. - Non plus sérieusement, je suis désolée. Je sais à quel point le harcèlement des petits cons dans le parcours scolaire peut détruire. D'autant plus quand cela part aussi loin. Il me demanda par la suite comment j'avais pu finir amnésique et je me perdis un instant dans mes pensées, le regard dans le vide. Ouais. J'avais perdu trois ans de ma vie et je ne savais même plus qui j'étais. J'ai bu une gorgée de mon café. Pour qu'il comprenne, devais-je vraiment lui cacher la vérité? Mais pouvais-je lui faire confiance? - Quand j'avais dix ans, j'ai perdu mon père dans un accident de voiture. Il neigeait et la voiture a fait une sortie de route. Quatre ans plus tard, le jour de sa mort et de mon anniversaire, ma mère et mon frère ont voulu sortir faire une balade à cheval pour se changer les idées. Il y a eu un orage et leur cheval a eu peur. Ils sont tombés dans un ravin et j'ai été envoyé en foyer. Je n'avais aucune famille. Là-bas, j'ai fait une fugue durant laquelle j'ai fait un malaise. Je me suis réveillée à l'hôpital où on m'a annoncé que j'étais atteinte d'une maladie orpheline. Tant qu'elle n'évoluait pas, je ne risquais rien. Quand je suis arrivée à Terrae, elle a visiblement mutée et je me suis lancée dans une course contre la montre. J'ai visiblement perdue parce que j'ai dû être greffer d'urgence d'un nouveau coeur. A la suite de l'opération, je suis tombée dans un coma profond. A mon réveil, je n'avais aucun souvenir des trois dernières années. Ou comment plomber une ambiance. En même temps, y a t'il une autre manière d'annoncer que vous êtes orpheline, sans plus personne et que, en prime, vous étiez atteinte d'une maladie mortelle à laquelle vous avez miraculeusement réchappé il y a à peine un mois? Voilà. |
## Ven 9 Mar 2018 - 1:57 | ||
Galaad Evans Messages : 62 Date d'inscription : 04/02/2018 Age : 26 Humeur : Détendu | La vie, c'est beau quand même parce que déjà sans ça je ne pourrais pas vous raconter quoi que ce soit et en plus quand on comprend à quel point elle est précieuse on la voit sous un autre angle et tout parait plus merveilleux tout d'un coup. On en profite à chaque instant et je pense que c'est l'esprit dans lequel tout le monde devrait se trouver. Lorsque Cal est devenu paraplégique je me suis effondré.. Je pensais vraiment que c'était de ma faute et que rien au monde ne pourrait rendre à mon meilleur ami ce que la vie lui avait pris. Mais lui a avancé, il s'est fait à son nouveau mode de vie et s'en porte à merveille et rajoutez à ça que toutes les filles ont commencé à lui courir après grâce à son héroïsme le petit chanceux. Quant à moi je me suis démené, j'ai fait mon possible pour que Cal ait la vie la plus facile possible, et je le fais encore. Le fait est que... je n'ai pas réellement réussi à avancer, je m'en veux encore et toute cette haine envers moi même est refoulée, tous les jours, je la concentre dans mes activités, sport, jeux etc.. Pour ne pas devenir fou simplement. |
## Ven 9 Mar 2018 - 16:30 | ||
Joyce Noran Messages : 723 Date d'inscription : 18/06/2014 Age : 25 Emploi/loisirs : Courir, chanter, écrire, lire, faire chier... Humeur : Ben... Disons que si vous continuez les questions chiantes, vous risquez de rencontrer ma colère. Pas trés amicale. | Je dois admettre que dans mon malheur, j'ai une chance. J'ai toujours su bien cerner les gens. Et une fois de plus, je ne me trompai pas lorsque je me confiais à Galaad. Il paraissait digne de confiance, franc et peut-être un peu mystérieux. Il ne se dévoilait qu'à demi. Une histoire aussi dévastatrice que la sienne a de quoi marquer. Cependant, en dessous de la culpabilité, il y avait autre chose. Quelque chose qu'il cachait, qu'il ne montrait pas. Que pouvait-il donc se cacher derrière ce joli minois que je ne parvenais pas à saisir? Pourquoi a-t-on toujours tendance à se cacher derrière des masques? Pourquoi ne parvenons-nous pas à rester nous même, nature peinture, tel que nous sommes? Je sais bien qu'à l'époque, sans se connaitre, nous nous étions beaucoup ouvert l'un à l'autre en acceptant de partager nos passés. Mais parfois, cela ne suffit pas à connaitre une personne. Un passé nous forge, nous endurci, nous entraîne vers qui nous serons demain. Mais au delà de celui-ci, le présent affirme qui l'on est aujourd'hui. Et Galaad, derrière ses sourires et sa facilité d'expression, semblait cacher une vérité tout autre. Avait-il toujours été aussi "jovial"? Était-il depuis toujours de garçon à l'allure désinvolte et au regard franc? Est-il depuis toujours si sociable? J'en doutais. Comme moi précédemment, Gal' a lancé un trait d'humour dans la conversation, comme pour rendre humain ce qui ne l'est pas. Que votre meilleur ami soit handicapé à vie parce qu'il a voulu vous sauver vous n'est pas humain? Perdre ses parents et son frère dans de tragiques accidents et découvrir que vous êtes mortellement malade ne l'est pas plus. L'humour a cet avantage de dédramatiser ce genre de récit pour le moins plombant. Je n'ai pas relevé, mais j'ai néanmoins souris à cet étranger qui devenait de plus en plus amical. Pour le rassurer mais également pour lui prouver que, même du pire, on se relève. Je suis tout à fait consciente qu'il a voulu changer de sujet en abordant une histoire plus joyeuse histoire de nous changer des idées. Et bien que l'idée relève du génie, la pratique elle... Fût plutôt désastreuse. Un rire jaune me prit. Mon réveil hein? Ah quel grand moment. - Disons qu'il n'y avait que Ys à mon réveil. D'après ce qu'on m'a raconté, fût un temps où il était pour moi comme un frère. A la suite, quelques-uns sont venus mais.. C'est compliqué. J'ai passé près de deux ou trois mois dans le coma. Ils ont poursuivi leur vie sans moi. Le fait, qu'en prime, je ne me souvienne de rien les affecte tout autant que moi. Je lui ai jeté un coups d’œil. - Pour tout te dire, on m'a dit que j'avais un copain depuis trois ans. Mais à part en photo, dans ma chambre, je ne l'ai pas vu depuis la vingtaine de jours me séparant de mon retour à la vie. Mieux valait en rire qu'en pleurer non? |
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