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Genre [avec Boubou]
##   Lun 16 Avr 2018 - 21:11
Jérémy Evrard Williams

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Jérémy Evrard Williams
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Mi-mars 2018

Jérémy marche d'un pas égal. Il pourrait avoir l'air en colère parce qu'il va voir Asbjorn, alors qu'il a passé cette soirée chelou avec Elwynn, alors qu'il a failli de nouveau se battre avec Nicolas... Mais il est inquiet en vrai. Parce qu'en ce moment, il entend de moins en moins parler de lui. A chaque fois que Nicolas prend son téléphone pour lui envoyer des sms, il a ce visage contrit. Ouais... Ouais il s'inquiète pour le p'tit blondinet tout sec, l'un de ceux qui ont voulu lui faire confiance du départ sans rien savoir de lui, alors qu'il n'a jamais foncièrement sympa avec... Du coup, il a eu cette conversation avec Nico, de ces conversations qu'ils auraient jamais cru avoir ensemble. Ils ont décidé que Jérémy irait d'abord le voir... On pourrait croire que c'est débile, après tout c'est "Nicky" le meilleur pote de "Boubou"... Mais l'argument du "justement, si je débarque il va vouloir à tout prix cacher que ça va pas"... Genre il va pas faire pareil avec moi. Il soupire. Jérémy l'avoue, il a un peu la pression avec la soudaine confiance que lui a accordé Nico.

J'espère qu'Asbjorn va bien... parce que c'est pas le moment de faire des tests psychologiques sur tes potes Nico. Vraiment pas. ...ouais voilà.

Jérémy arrive dans le couloir des Tonnerres et fait son petit effet. Il est large, disons, alors la plupart des présents s'écartent en le dévisageant sans retenue. Il... Il est pas à l'aise, mais il se concentre sur les écriteaux, placés sur les portes, pour trouver celle d'Asbjorn. Là, il sort un tupperware de son sac... prend une inspiration... et toque à la porte. Jérémy tend l'oreille, par habitude. Il entend une âme qui s'approche de la porte et ouvre... Il serre un peu la mâchoire. Il savait qu'il fallait faire confiance en l'instinct du Loup ; il avait parfois ce sixième sens qui n'avait rien à voir avec ses pouvoirs qui lui permettait d'avoir de l'avance sur les choses. Là... Nicolas était un peu en retard faut croire. Asbjorn avait les joues creusées, des cernes. Il avait pas l'impression que ça faisait un certain moment qu'il n'avait pas vu la lumière du jour aussi. Gnh. Jérémy se détend aussitôt, lève les yeux au ciel, comme s'il était mécontent d'être là. :

-Bonjour Asbjorn. Je rentre.

Oui, il s'invite. Oui. OUI. En même temps, il était certain qu'il n'allait pas le laisser partir sans avoir des précisions sur sa soirée avec Elwynn kdffhfdj... 'spèce deeeeeeeee- Il pose le tupperware sur le bureau, en évitant d'abîmer la foule de dessins s'y trouvant. :

-Ce sont des "Karelian pasties". Je les ai fait pour toi mais Nicolas en a bouffé un bon quart... 'fin tu l'connais.

Les karelian pasties, ce sont des chaussons scandinaves, fourrés au riz. Y'a du beurre mais sinon Jérémy a pensé que ce serait une bonne chose à grignoter tout en calant un minimum... Et vu comment Asbjorn était, il en avait besoin.


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##   Mar 24 Avr 2018 - 23:12
Asbjorn Andreassen

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Asbjorn, tu pues. Genre, vraiment. T’as pas pris de douche depuis quand ? Stp, tu peux arrêter de fuir le miroir de la salle de bain qui montre ton corps tout en os et sur lequel tu refuses de poser ne serait-ce qu’un regard ? Va te prendre une douche, secoue-toi, repars. T’en as besoin. Arrête de rester allongé sur ton lit, yeux fermés, toute la journée. T’arrives même plus à dormir, abuse pas quoi. Je la sens l’énergie en toi qui ne demande qu’à remontrer.

Mais t’y arrives pas. Toi aussi, tu la sens. Elle chatouille tes entrailles, toque à ta porte que tu lui fermes toujours au nez. T’es pas prêt. T’es fatigué. T’as autre chose à foutre. T’es vide, Asbjorn. Arrête de faire genre tu t’en rends pas compte. La violence qu’il y a eu à Terrae a achevé ce qu’il restait de force en toi. Tu culpabilises pour tes parents. Tu veux rentrer. Savoir que tout le monde va bien. Tu t’inquiètes soudain de la mort, de la vie. Toi qui, naïvement, avait toujours vu la fin comme un nouveau début, tu paniques soudain. Est-ce que tes parents vont bien ? Anna ? Talev ?

Ça toque. « Nicky ?! ». Tu l’as pas vu depuis un moment. Tes réponses aux textos sont plus succinctes que d’habitude. Ça pourrait bien être lui venu vérifier que tu vas bien. Alors tu prépares ton plus beau sourire, ta plus belle allure cadavérique, et tu ouvres.

- Jérém !

On le sait, n’importe quelle autre personne aurait pu être déçu de voir son bro remplacé par un gars qui nous aime pas trop. Mais tu es Boubou, et la surprise mêlée à de la joie est bien trop sincère pour être remise en question. Il s’invite et tu le laisses faire. Il t’a fait à manger. Pour peu tu en aurais les larmes aux yeux, mais devant Jérémy le bonhomme tu retiens l’émotion.

- Merci Jéreeem’ ! Mais. Euh.

Tu le sens, que ça va pas passer. Allez, lance toi, Boubou. T’oses à peine lui dire, courage.

- J’ai pas vraiment faim…en fait…Mais merci, vraiment, Jérem ! D’être venu alors que t’avais pas forcément envie et d’en plus avoir fait un truc tout bon comme ça !

Il va te taper. Obligé. Tu t’assois sur ton lit, mains sur tes genoux, comme un gosse. « Stp, tape pas trop fort. ».


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##   Jeu 26 Avr 2018 - 14:07
Jérémy Evrard Williams

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Woah ça puir messire ! Non mais il a pas pris de douche ou quoi ?? L'idée lui paraît tellement saugrenue qu'il ne commente pas cette agression olfactive. Par contre, on ne retient pas la grimace hein. Faut pas déconner. Asbjorn le remercie... Aussitôt suivi par un "Mais". Il se tourne vers lui, comme un roc, bras croisés. Il se doute bien de ce qui suit ce "mais". Il est pas trop con. Pourtant il va pas l'interrompre ; pour voir s'il a les couilles de dire non à sa cuisine.

...Putain ce connard a dit non à ma cuisine !

Jérémy lui balance un regard oblique (ndla : oui j'ai remarqué ta référence vilaine). Il essaie un peu, et vainement, de se mettre à la place d'Asbjorn... Mais tout ce qu'il arrive à imaginer ce sont les carences alimentaires de fous qu'il doit s'imposer pour-... Pour quoi d'ailleurs ? Une dépression à la con ? Eh oh mec, la rébellion est finie hein. Si tu veux faire semblant d'aller bien, comme d'habitude, autant y aller à fond ! Mais il veut pas dire ça comme ça... :

-Pas faim mon cul.

Il s'accroupit et choppe la main d'Asbjorn, qu'il a posé sur ses genoux. Sa main est énorme, et même si Jérémy n'est pas capable de complètement fermer son poing gauche, il peut tenir l'avant-bras de Boubou sans problème. Ses doigts abîmés en font le tour, sans serrer, puis il plante ses yeux dorés aiguisés comme des couteaux sur le regard ambré. :

-J'm'en fous de tes sourires, c'est pas ça que j'regarde. T'as la carrure d'un coton-tige tordu et c'est pas parce que t'es naturellement tout fin. T'es maigre Asbjorn.

Qu'il continue à s'mentir en souriant avec ses lèvres de travers, ok. Mais s'affamer non. :

-Si tu veux continuer à faire semblant va falloir rester en vie assez longtemps pour le faire. Tu manges.


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##   Ven 27 Avr 2018 - 12:38
Asbjorn Andreassen

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Le regard que te lance Jérémy est plutôt éloquent. Ferme ta gueule et bouffe. Fais pas chier. Tu tentes de conserver tes ambres plongés dans ces yeux qui te voient un peu trop vrais, mais tu galères plus que d’habitude.

- Non, j’ai pas f-

T’étais prêt à lui répondre, sauf qu’il a attrapé ta main. Personne t’a jamais fait ça. Personne t’a jamais empêché de fuir des paroles de cette façon. Ton avant-bras se perd dans cette grande paluche et toi, tu te perds dans ces couteaux dorés. Pour une fois, t’as rien à dire. Tu écoutes sans te départir de ce sourire dont Jérémy se fout. Tu te forces à ne pas déglutir, à ne pas fuir, à te montrer…Boubou.

Continuer à faire semblant.

« Mais j’fais pas semblant, moi. J’suis vrai. J’suis vrai comme je peux, mais j’le suis. »

Doucement, tu retires ton bras d’entre les doigts abimés. Lorsque tu prends la parole, ta voix est un brin moins enjouée. Pour qui tendrait bien l’oreille, serait attentif, il sentirait la vibration un peu plus grave, ce ton un peu descendu.

- J’me nourris normalement, Jérém’, quand j’ai faim. Ça sert à quoi que j’mange si c’est pour pas l’garder ensuite ? Autant attendre que mon estomac soit ok, Jérém’. C’est tout !

Ton sourire est triste, Asbjorn. Tu le sais, mais quand on te choppe comme le Feu l’a fait, t’as plus de mal à faire semblant. T’es un gosse qui a besoin d’être secoué mais que personne ne veut secouer. Sauf Jérémy, apparemment. Fallait juste que t’en sois à te laisser crever de faim. « J’me laisse pas crever de faim. J’fais pas exprès. ». Mais tu t’es pas regardé depuis quand dans un miroir pour que le « T’es maigre Asbjorn » du garçon résonne encore dans tes oreilles, hein ? C’est maintenant que tu réalises que tes poignets font même pas la moitié de ceux de l’Invisible ? Faudrait voir à redescendre sur Terre, Asbjorn.

Tu te lèves, attrapes ton paquet de cigarettes avant de t’approcher de la fenêtre pour l’ouvrir, te poser sur le rebord et t’en fumer une.

- Et j’fais pas semblant, Jérém’ ! C’pas parce que c’est c’que tu crois que c’est forcément la vérité, hein ! Puis faire semblant sur quoi ? Ma forme ? Mes sourires ? J’vais pas mal, Jérém’. Evidemment, tout est pas super simple, mais ça ira dans tous les cas. J’suis p’têtre plus fin qu’il y a quelques s’maines mais, tu sais, j’ai déjà été dans des états physiques tellement plus préoccupants…c’pas bien inquiétant, Jérem !

T'y crois si fort, Asbjorn, qu'on sait plus si tu mens, si tu fais semblant ou si tu te trompes toi-même. T'as passé ta vie à refuser d'aller mal et à vouloir voir le monde aller bien. T'as passé ta vie à te battre pour que rien ne dépasse, rien ne soit trop sombre, tout paraisse couler tout seul. T'as passé ta vie avec des œillères et tu t'y raccroches, tu t'y raccroches à t'en faire saigner les mains. T'as l'impression qu'on veut te forcer à les enlever, et tu dois bien avouer que tu comprends pas trop pourquoi, en fait. Tu t'es construit comme ça, tu t'en es toujours sorti comme ça, tu vas bien comme ça, alors pourquoi cette volonté violente de te faire changer?

« Laissez-moi à mes sourires, par pitié, à mon enthousiasme décalé et mon envie d'être heureux, loin de cette réalité avec laquelle vous m'attaquez. C'est trop compliqué pour moi, tout ça. J'suis gentil, mais un peu idiot aussi des fois. J'suis pas fait pour prendre en charge ce réel qui est le votre, et pas du tout le mien. Acceptez que mon regard soit différent, s'il-vous-plaît. Me demandez pas d'être adulte. Je suis bien comme ça.»


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##   Mer 2 Mai 2018 - 16:17
Jérémy Evrard Williams

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Asbjorn retire son bras de sa poigne. Jérémy le laisse faire. Les rares fois où il empêche les gens de fuir, c'est pour les tabasser... Là, il a pas envie de faire du mal à Asbjorn. Il en a l'impression quand la voix du Tonnerre vacille, quand son regard se fait moins brillant, quand son sourire tremble un peu. Mais c'est bien. Jérémy sait que c'est bien de prendre le problème à bras le corps et lui défoncer sa mère à coup d'boule wesh. Jérémy reste accroupit alors qu'il s'éloigne, lui explique la façon dont il se nourrit. Il soupire. :

-Je confirme que manger sans appétit c'est pas bien. Mais en ayant faim ? C'est pas mieux. Se nourrir normalement Asbjorn, c'est avoir au moins trois bons repas équilibrés qui correspondent à nos besoins en énergie. Et vu ta tronche, tu n'écoutes pas tes besoins.

Il se tourne vers lui, alors qu'il vient d'allumer une clope à sa fenêtre. :

-Et puis si tu rends ce que tu manges, alors que t'es dans cet état, soit tu manges trop vite, soit tu manges pas ce qu'il te faut... soit tu n'as pas envie de manger. Alors manger en ayant faim ok, mais si t'as jamais faim tu fous quoi ?

Manger, y'a rien de compliqué. C'est pas une science. C'est vital. C'est quelque chose qui devrait être donné à ceux dans le besoin, c'est quelque chose qui doit être expliqué à ceux qui le font mal, c'est quelque chose qui doit être géré pour ceux dont les émotions déraillent. Et Asbjorn nage en plein délire, c'est clair et net.

Il lâche pleins d'infos d'un coup, comme s'il fallait que ça sorte... et pourtant c'est pas comme un bouchon de champagne qui saute. C'est encore tout dedans dans la tête du p'tit Tonnerre. A la première partie de sa tirade, Jérémy avait une réponse de prête. Il aurait été calme. Mais la deuxième partie le fait tiquer. Et méchamment. Il se lève d'un coup. :

-Oh ben oui tiens ! Le "J'ai vu pire" ! Arrête de parler comme Nico putain.

Il déteste cet argument. Argument de plume. Il s'approche d'Asbjorn, de toute sa taille, de tous ses muscles. Il le frôle mais ne le touche même pas. Sa main passe par-dessus son épaule, s'appuie pile sur le jambage de la fenêtre. Il ne fait que quelques centimètres de plus que lui, et pourtant il a la sensation qu'il n'est qu'une fleur au pied de la montagne. :

-J'peux donc m'ouvrir la gorge ? J'ai vu pire après tout. J'peux sauter par la fenêtre aussi. Me péter quelques os. J'ai vu pire. Putain mais j'm'en fous que t'ai vu pire ! J'm'en fous que tu fasses semblant, ou que ch'ais pas d'où tu sors ta bonne humeur habituelle, je m'en contrebranle ! T'es juste pas bien donc il faut faire quelque chose c'est tout merde !

Il inspire, se redresse pour se calmer. :

-Parce que ouais, s'il y a bien un truc que j'peux voir c'est que si, tu vas mal. Ton corps va mal. Donc fais pas genre c'est l'histoire de quelques semaines. Parce que vu comment t'es parti, tu seras à l'hôpital d'ici là. T'es peut-être confortable avec ta façon de faire mais c'est pas la bonne parce que NON seulement tu te fais mal, mais tu inquiètes ceux autour de toi. Tu veux jouer les durs ? Être souriant comme d'habitude ? Ben fais-le okay. OKAY ! Mais c'est pas comme ça que tu vas tromper le monde... ou ton monde. Parce qu'un cadavre ça ne sourit pas Asbjorn.


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##   Jeu 10 Mai 2018 - 18:29
Asbjorn Andreassen

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Un soupir. L'éternel "Tu n'écoutes pas tes besoins.".  Tu ravales une grimace et tires une nouvelle taffe, mais te tais. Tu souris en silence. Tu pourrais t'emporter un peu. Dire que t'es grand. Que c'est pas son problème. Pourquoi il est toujours là, en fait? Il pourrait se barrer, te foutre la paix et être tranquille. Il est pas concerné, après tout. Il t'aime pas.

Mais le Feu s'énerve. Il se lève d'un coup, s'attirant un regard un peu surpris de ta part. Tu le vois s'approcher et, instinctivement, tu veux reculer mais le rebord de la fenêtre t'en empêche. De l'autre côté, Jérémy est une montagne infranchissable. Alors au lieu de fuir physiquement, c'est ton regard qui s'échappe. Rivé sur tes pieds, tu ne regardes plus le blond qui t'effraie tout à coup.

Alors que les paroles pleuvent, tes doigts se crispent sur ta cigarette pour la main droite, sur le rebord de la fenêtre pour l'autre. Jérémy ne te fait pas peur parce qu'il est fort. Jérémy ne te fait pas peur parce que ses bras font la taille de ta tête. Jérémy ne te tapera pas, tu le sais. Nicolas lui en voudrait trop. La Cool Patrol lui en voudrait trop. Pire, il pourrait perdre Charlotte, ou du moins l'image qu'il veut renvoyer à la petite. Non, tu n'as pas peur du gaillard à cause de sa violence physique possible.

T'as peur de ses mots. T'as peur de son regard, que tu refuses d'affronter. Tu sais que Nicky sent. Tu sais qu'Alichoute entend. Tu sais qu'Elwynouchette voit. Mais avec eux, un sourire et ça repart. Malgré leur inquiétude. Malgré leurs craintes. Jérémy, lui, il te laisse pas te défiler. Il balance tant que tu tiens debout, en équilibre. il balancera jusqu'à ce que tu t'effondres. Est-ce que tu te relèveras mieux ensuite? Qui en a quelque chose à foutre, hein? Pas lui, en tout cas.

Peut-être que c'est ça, la solution. Peut-être que c'est de continuer de te taire, en t'en foutant de ce qu'il y a autour, de ce que les gens ressentent, de ce que tu renvoies. Ouais, c'est peut-être ça. P'têtre bien que c'est Jérem' qui devrait devenir ton modèle, mmh?

Alors, lentement, le sourire tordu et le regard glacial, tu redresses ton visage. Tes ambres rencontrent l'or.

- Tu veux quoi de moi, Jérém'? Tu veux que j'fasse comme toi, peut-être?

Ton corps entier se recouvre de chair de poule et un tremblement t'agite. Des choses à ajouter, t'en aurais. Elles défilent dans ton esprit sans que tu ne puisses les attraper.
Faire comme lui? Le gaillard fort et bien dans ses bottes, sûr de lui, sûr qu'il est le meilleur?
Faire comme lui? Ne pas avoir à sourire à tout le monde et ne pas se soucier des autres?
Faire comme lui? Le dur à cuire qui n'existe que pour lui-même?

Ce n'est pas toi, Boubou. Ce n'est rien comparé à ce qu'il a dit, mais c'est encore trop méchant pour toi.

Tes yeux retrouvent aussi vite qu'ils s'étaient glacés leur chaleur triste et ton sourire tangue. Tu fuis à nouveau le regard du garçon. Tout retombe, et tu as soudain l'air si fatigué.

- Oublie c'que j'viens d'dire...
...Pourquoi tu restes, Jérém'? Tu t'en fous, alors pourquoi tu restes...?


Ta voix s'éteint, n'est plus que murmure sur la fin, pourtant tu souris. Tu souris au Vide. Tu souris à ton absence de joie. Tu souris à ce sentiment d'impuissance. Tu accueilles la douleur les bras ouverts, mais son souffle puissant éteint finalement bel et bien ta flamme. Le Feu a gagné.


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##   Dim 20 Mai 2018 - 14:54
Jérémy Evrard Williams

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Quand le petit Asbjorn relève ses yeux ambrés, c'est froid. Gelé. Il n'y a plus d'étincelle, plus ce sourire qu'il a. Non c'est un autre sourire... Tendu. Presque monstrueux. On dirait une plaie purulente qui lui barre le visage, d'une oreille à l'autre. Mais ce n'est pas cette expression du visage, qu'on aurait jamais cru voir sur celui du Tonnerre, qui nous choque. Ce sont ses mots. Ça nous percute aussi sûrement qu'un coup de poing. Ça nous saisit tout entier si bien qu'on a du laisser échapper une expression affolée, désespérée mais muette, sur ce qui nous sert de visage, l'espace d'un instant. Mais je ne bouge pas. Il observe les micros-expressions qui traduisent sa propre surprise, ce qu'il tait, ce qu'il veut taire précisément. Si Jérémy n'a pas bougé, Asbjorn se tasse, souffle qu'il faut qu'il oublie, demande sans énergie pourquoi il est encore là.

Asbjorn est tombé.

Jérémy se redresse lentement. Il paraît encore plus grand maintenant. Regard baissé sur le Tonnerre... Sa main droite vient entourer son poignet gauche comme s'il allait tomber. :

-"Je suis le meilleur. Je suis le plus fort." c'est ce que tu entends de moi pas vrai ?... A qui je le dis ?

Il laisse planer un petit silence. La réponse est évidente. :

-Je suis le meilleur quand je me regarde dans la glace, quand je mets plusieurs minutes à perfectionner ce qui a de plus stable en moi. Je m'en sers de base et je vis chaque journée de cette manière... Je suis le meilleur pour moi. J'ai jamais dit que j'étais un modèle. Ce que tu aurais du me demander, c'est pourquoi je suis le meilleur.

Le bout de ses doigts s'effacent... La preuve était là. Jérémy déchiré entre ce qu'il a été, ce qu'il est et ce qu'il y a entre ces deux-là ; le Chasseur, le chasseur et lui. Et pourtant parfaitement entier. Il lâche enfin son poignet et s'éloigne de la fenêtre. :

-Je suis resté parce que mon ami était au bord du précipice et que je voulais le voir tomber pour mieux remonter. Parce qu'il en est capable... Parce qu'il peut être son meilleur. Il se retourne. Et que je ne perdrai plus jamais rien.

Il s'adosse lourdement à la porte, croisant les bras, et soudain son aura se fait plus menaçante, comme si la colère l'atteignait enfin. :

-Alors... Boubou... Maintenant que tu sais que je m'en fous pas... et que je risque pas d'oublier tout ce que tu viens de dire... dis-moi... ce que la douleur t'apprend... que peux-tu accomplir pour te sortir de cet état ?...

En vrai, commencer par une douche ce serait cool...


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##   Mar 5 Juin 2018 - 13:05
Asbjorn Andreassen

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Le blond se redresse et tu sens tout ton corps se tendre. Est-ce que ça y est, t’es allé trop loin et Jérémy va craquer ? Sa main droite bouge. Ouais, t’es allé trop- Il attrape son propre poignet. Ses doigts se resserrent sur le bracelet éponge. Tu sais pas ce qu’il cache dessous. Par mimétisme, tes propres doigts effleurent les cicatrices de ton avant-bras. Il prend la parole, te répond, et tu es bien obligé de détacher ton regard de ses mains, plonger dans l’or quitte à t’y brûler.

Tu t’attendais pas à ça. Tes yeux, peu à peu, s’ouvrent sous la surprise. Jérémy parlant de lui pour autre chose que se vanter ou vanner. Jérémy qui apparait soudain plus sincère, plus vrai. Tu ne le comprends toujours pas. Tu es incapable de faire ce qu’il fait. Mais, tout à coup, son piédestal est moins élevé.  Tu déglutis. Malgré tout, tu te sens si petit à côté de lui. Physiquement. Mentalement. « Je ne suis rien face à lui. ». Ou en tout cas rien d’important. Rien de persistant. D’ailleurs, tu n’arrives plus à parler. Tu n’as plus rien à dire. Tu disparais, toujours un peu plus.

Mais il s’éloigne et tu peux à nouveau mieux respirer…jusqu’à ce qu’il abatte sa dernière carte.

- …ton ami ? souffles-tu à mi-voix, plus pour toi que pour lui.

Son ami ? Te perdre ?

Tu braques tes yeux sur le sol. Parce qu’il ne doit pas voir tes yeux humides. Parce qu’il ne doit pas voir tes sourcils redressés, ton visage déchiré par l’émotion. Parce que tu ne sais plus pleurer et qu’il ne doit surtout pas s’en rendre compte. Son aura t’enveloppe, t’oppresse malgré la distance. Tu continues de refuser de le regarder.

Boubou.

Tu glisses. Tes jambes ne tiennent plus vraiment.

Il n’oubliera pas. Il veut savoir ce que la douleur t’apprend.

« Quelle douleur ? Pas de douleur. ».

Tu heurtes le sol. Ça, c’est de la douleur, Asbjorn.

Qu’est-ce que tu peux accomplir, Boubou, pour te sortir de tout ça ?

« Me sortir de quoi ?
Je.
Vais.
Bien. ».

Assis par terre, tu remontes tes genoux contre ton torse. Ta tête encapuchonnée appuyée contre tes cuisses, ça y est tu as disparu.

- En parle pas aux autres, Jérém’. J’irai bien. J’ferai tout pour aller bien, mais en parle pas aux autres. Ils vont s’inquiéter alors qu’y a pas à s’inquiéter. C’est juste un passage. En parle pas aux autres, steuplé. J’veux pas. J’veux pas qu’ils soient inquiets. Vraiment pas. J’serai mon meilleur s’il le faut. J’ferai tout c’que tu veux. Mais en parle pas. En parle pas, Jérem.

Tu respires mal, Boubou. Arrête de parler. Arrête de paniquer.

« Personne aurait dû me voir comme ça. Personne. Personne. J’voulais pas. J’vais faire quoi, maintenant ? »


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##   Mar 31 Juil 2018 - 17:52
Jérémy Evrard Williams

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Humeur : Hm.

Asbjorn baisse son visage et Jérémy ne peut que se fier à ce qu'il comprend de son langage corporel. Ç'aurait été une autre époque qu'il aurait traversé la distance qui les séparait pour planter ses yeux dans les siens, mais il s'était rendu compte d'une chose ici ; si on tient à une personne, on ne s'impose pas. En vrai, il a une chose surtout qui le retient d'amener Asbjorn jusqu'à la maison d'Aaron, le garder quelques jours histoire de voir s'il se nourrit correctement et lui apprendre à gérer ses problèmes -d'ailleurs, il ne sait toujours pas quels problèmes-, c'est le fait qu'il est fâché avec Nicolas. Nicolas avec qui il ne communique que rarement en dehors des soucis ou des rendez-vous avec la Cool Patrol, ou quand Aaron est entre eux. L'air de rien, cette histoire tasse son ego quand il se trouve à côté de quelqu'un. Quelqu'un qu'il commence à connaître et apprécier... Et Asbjorn fait parti de ceux-là.

Alors il ne fait que le regarder lorsqu'il tombe à genoux. Ça lui fait pincer ses fines lèvres et l'espace d'un court instant son regard est franchement inquiet mais il ne dit rien, il ne bouge pas. Il laisse Asbjorn réfléchir avant de dire ce qu'il a sur le cœur... et apparemment, il en a gros. Il lui dit, l'air fatigué, clairement honteux puisqu'il se cache, qu'il ne veut pas qu'il en parle, qu'il veut pas inquiéter les autres... Jérémy ferme ses yeux, cette fois il n'arrive pas à retenir la grimace douloureuse de s'imprimer sur ses traits. Ses mots lui rappellent combien il fallait tout taire, tout cacher au village... Au mieux l'éliminer pour paraître "bien", ce "bien" validé par la jungle qu'il y avait là-bas. Asbjorn respire fort. Asbjorn n'est vraiment pas bien... Jérémy ne sait pas pourquoi ça lui fait mal au cœur, mais il le constate... et un étrange instinct s'empare de lui.

Jérémy se décale de la porte pour s'approcher doucement du Tonnerre. :

-Eh... Chuuut.

Il lui parle doucement, comme s'il était un animal effarouché. Il s'assoit sur le lit, se penche pour attraper délicatement Asbjorn, comme s'il prenait Charlotte dans ses bras. Il le ramène sur ses genoux, ne fait rien pour soulever son visage, baisser sa capuche, simplement voir son visage... Il en a pas besoin et il n'en a pas envie. Il fait un geste étrange ; avance son bras pour l'amener contre lui avant de le reculer pour poser sa main sur les siennes. Et c'est qui l'animal effarouché sinon ? Jérémy prend une inspiration lente et calme avant de reprendre. ;

-Je te promets d'en parler à personne. Je te promets.

Jérémy avait déjà vu des crises de panique -mais contrairement à Nicolas, il ne sait pas du tout les gérer- alors il faisait de son mieux pour que l'état de son ami n'empire pas. :

-Je veux pas que tu deviennes ton meilleur parce que je te l'ai dit. Je veux pas te donner d'ordres à suivre... Le mieux c'est que tu te trouves Asbjorn, et ça je peux pas le faire à ta place et il faut que tu le veuilles... que tu te battes.

Il ne sut plus trop quoi ajouter jusqu'à ce qu'une partie de lui demande : qu'est-ce que Nicolas ferait à ta place ? Pas le Loup, Nicolas. Il fronça les sourcils, réfléchit une seconde avant d'articuler soigneusement. :

-J'ai une anecdote d'ailleurs... Je crois... Hm. Quand j'étais petit, mon père m'a demandé de faire plein de trucs pour paraître être un enfant euh... bien... Enfin ce qu'il imaginait être le meilleur quoi. Bref silence. Depuis je porte ces bracelets et je souris pas. Parce que c'était ça, sa définition du meilleur... Quelqu'un qui cache ses faiblesse et renie ses émotions pour marcher au pas.

Et puis j'ai souris... récemment... Et on m'a dit que je devrais le faire plus souvent, que ça m'allait bien ou des conneries du genre... 'FIN c'était chelou ok ? J'ai jamais entendu ça de ma vie alors j'étais... perdu ? Je sais pas mais ça me faisait tout bizarre.


On dit pas merci à Elwynn pour le bordel psychique dans lequel elle nous a mis. :

-Mais j'essaie t'sais. Depuis ce jour-là quand je me regarde dans le miroir le matin j'me dis "Tiens et si j'essayais de sourire ?"...... BON c'est TRÈS TRÈS bizarre et je galère à mort contrairement à toi mais eh... j'apprends... mon meilleur. Mon meilleur à moi, pas celui de mon père ou d'un autre. Et des fois c'est cool, je me sens léger, j'arrive à traîner avec la Cool Patrol sans me sentir mal... je peux aider les autres et j'peux enfin faire une différence dans leurs vies. Agir pour qu'ils soient heureux. ...Bon c'est con je sais pas faire grand chose à part cuisiner mais- 'fin- voilà- je- bon-.

La fin de sa tirade était bordélique parce qu'il était occupé à se retenir de rougir m'voyez ?


#660006
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Trésors:
##   Dim 5 Aoû 2018 - 13:25
Asbjorn Andreassen

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Asbjorn Andreassen
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Tu craques, tu parles sans reprendre ta respiration…Ce qui est un peu un problème, me dit-on à l’oreillette, du coup ce serait sympa que t’essaies de te calmer un chouïa, stp, on t’aime bien en vie en fait.
Tu craques, mais pas Jérémy. Lui, il s’approche, tout doux, et commence à te parler. Tu sens ses mains s’emparer de ton corps, si frêle dans les bras massifs du Feu, et te poser sur ses genoux. Toi, tu ne bouges pas. Tête abaissée, capuche qui recouvre les trois quarts de ton visage, chacun de tes muscles tendus, respiration saccadée. Tu crains que le garçon ne te force à le regarder, à changer de position…mais non, il se contente d’attraper doucement tes mains, et tes doigts se resserrent par automatisme avec force sur celles-ci. Tu te raccroches à lui comme tu te raccrocherais à la vie, quitte à t’en faire mal aux articulations. De toutes façons, c’est pas à lui que tu vas faire mal, mmh ?

Puis il te parle. Il te promet de n’en parler à personne, et ta respiration commence à se calmer, sans être parfaite pour autant. Il essaie de t’expliquer qu’il faut que tu te trouves, pas que tu suives bêtement ce qu’il te dit de faire, mais tu secoues doucement la tête de gauche à droite. Nan, tu veux pas te chercher. Tu veux pas trop réfléchir à toi-même, à qui tu es. Non, vraiment, t’as pas très envie. Tu sais pas trop sur quoi tu vas tomber, en fait.

Mais soudain, changement de sujet. On parle de Jérémy, et au mot anecdote tu redresses imperceptiblement la tête. Tes yeux timides viennent chercher le visage de celui qui te parle, te concentre sur autre chose. Ton conteur te raconte que c’est son père qui lui a demandé d’être son meilleur quand il était enfant, que c’est depuis qu’il porte ses bracelets et ne sourit pas. Alors pour son père, c’était ça être son meilleur ? Ne rien laisser paraitre ? T’as peut-être pas un brevet à ce sujet, mais t’es à peu près certain de pas être tout à fait d’accord avec cette définition.
Pourtant, ce serait pas un peu ce que tu fais, mais en sens inverse ?
Mais nan, toi tu souris pour sourire, pas pour cacher des trucs.
Jérémy enchaine en te disant que maintenant, depuis qu’on lui a dit que ça lui allait bien, il essaie de sourire plus souvent. Que même si c’est bizarre, difficile, il apprend, et grâce à ça, il se sent mieux…même si d’après lui, il sait pas faire grand-chose à part cuisiner.

- ….J’aime bien ta cuisine, Jérem’.

Tu relèves pour de vrai la tête, et tu souris, sincèrement, à ce visage tout près du tien. Tu inspires profondément, t’aperçois avec bonheur que ça va, ton cœur est revenu à la normale, et tu te lèves lentement. Sans aller plus vite, tu vas attraper le Tupperware préparé par ton ami et une fourchette avant de t’assoir à côté de lui sur le lit. Tu l’ouvres, regardes un instant ce qu’il y a dedans.

- Ça a l’air bon.

Tu manges, toujours lentement, en prenant le temps de mâcher longuement, parce que ça a quand même du mal à passer ta gorge nouée. C’est dur, t’as pas envie, mais tu veux faire plaisir à Jérémy, le remercier des mots qu’il t’a offert aujourd’hui.

- T’sais, lâches-tu entre deux bouchées, c’est super que t’essaies. J’sais pas pour les autres, mais j’sais que j’vois beaucoup les efforts qu’tu fais pour être bien ici, et j’suis fier de voir que tu t’bats pour c’que tu as envie d’être. Puis j’sais pas qui t’a dit qu’ça t’allait bien de sourire, mais c’te personne avait certainement bien raison !

Tu lui dis pas que même pour toi c’est difficile, de sourire. Tu lui dis pas que c’est épuisant. Tu lui dis pas que des fois, tu voudrais juste arrêter, mais que t’en es bien incapable. Puis, en vrai, t’adores sourire. Mais t’aimerais encore plus si autour de toi, tout le monde le faisait. Si personne n’était mal, blessé. Là, ce serait plus facile.
Allez, Boubou, tu peux le faire. Tu le dis toi-même, tu es bien. Tu te laisses pas abattre, pas vrai ? Les autres ont besoin de toi debout, fort, brillant de joie. Alors pour eux, pour toi, pour ton meilleur, tu peux le faire, on y croit.

- C’est très bon en tout cas, merci Jerem !


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##   Ven 31 Aoû 2018 - 18:52
Jérémy Evrard Williams

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Humeur : Hm.

Asbjorn serre sa main... C'est terrible de se dire que le pauvre Tonnerre doit se faire plus de mal qu'il ne lui en fait ?... Il voit les articulations blanchir à la force qu'il y met, mais Jérémy, ça ne lui fait rien, il le sens à peine... Et ça l'inquiète un peu. La faiblesse, c'est terrible. Qu'est-ce qu'on peut accomplir quand on n'a même plus la force de s'accrocher ?... Il se le demande... Et dire qu'Asbjorn souriait encore quand il est entré. C'est... une autre forme de force, tu penses ? De faire comme si tout allait bien ? Non. Et un peu aussi. Ce n'est pas bien mais c'est clair que c'est fort. Est-ce que c'est ça qui t'encourage à parler ? Un peu de toi, un peu de nous. Histoire que petit Boubou ne se perde pas plus longtemps. Qu'il se concentre sur autre chose. Ah. C'est donc ça que ferait Nicolas s'il était devant quelqu'un en train de faire une crise... Il ne penserait pas à lui, il parlerait de lui. C'est différent. D'habitude, on fait l'inverse. C'est nouveau. C'est... pas si désagréable. Surtout quand Asbjorn se calme petit à petit, surtout quand il cherche son regard, surtout quand il sourit à nouveau. Certes, les problèmes ne sont pas résolus, et c'est pas ce sourire qui lui prouvera le contraire. Mais y'a une évolution. Y'a compréhension quelque part. La crise est passée... et il lui dit qu'il aime bien sa cuisine.

Il... ne sait pas quoi répondre. Merde. Le voilà muet comme une tombe. Parce que le sourire était vraiment sincère, parce que cette phrase était franche... On lui a déjà dit qu'il cuisinait bien, damn, des fois on avait même pas besoin de lui dire. Il voyait un visage s'illuminer après une bouchée de ce qu'il avait préparé et il devait cacher son visage aux anges... Mais là, il a pas eu le temps de se préparer genre... Non quoi, d'où il lui sort ça comme ça. CA SE FAIT PAS OH. Et puis Asbjorn se lève. Encore un peu paumé, Jérémy ne bouge pas, il le regarde s'emparer du tupperware, puis d'une fourchette, avec une lenteur terrible. Avant qu'il ne revienne vers lui, s'asseoir à ses côtés, pour ouvrir la boîte et observer la nourriture, commentant le fait que ça a l'air bon.

Jérémy ne respire plus. En vrai, il est content qu'il essaie de manger. Il a peur que, s'il dit le moindre truc, il s'arrête ou pire, qu'il dégueule. Mais il mâche, avec la même lenteur que lorsqu'il a marché. Il est sincère quand il dit que c'est bon, mais c'est clair qu'il a pas faim... Comment il peut ne pas avoir faim dans cet état cadavérique hein ? Il en oublie un instant cette tension perpétuelle qu'il a avec Nico, ces moments chelous passés avec Elwynn -qu'elle ait raison ou pas on s'en fout d'abord pfft...-, il s'inquiète pour quelqu'un d'autre que sa petite personne, se dit qu'il serait triste si Boubou n'était plus là... Ça le terrifie, de s'attacher à quelqu'un comme ça... Mais merde. Il sait qu'il peut le faire, ce brin de Boubou. Alors il pose sa main énorme sur sa tête... enfin, sur sa capuche... tandis qu'un demi-sourire éclaire son visage pour une fraction de seconde. :

-Merci. Toi aussi, ça te va bien les sourires Asbjorn. Juste... fais attention à toi.

Il ne pouvait rien ajouter de plus, ce serait retourner le couteau dans la plaie. Il récupère sa main et regarde ce qu'il reste dans le tupperware. Il n'a mangé qu'un seul chausson... mais... c'est très bien. :

-Ça se conserve une semaine au frigo et tu peux les manger chauds ou froids. Ils seront peut-être un peu secs sur la fin mais si c'est le cas, tu peux les tremper dans une sauce. 'fin, si t'as faim bien sûr.

Aaah daaamn, faudra revenir la semaine prochaine pour au moins vérifier qu'il a bien jeté la bouffe si elle est plus comestible. ...et récupérer le tupperware. Jérémy sans ses tupperwares est un homme brisé.


#660006
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##   Lun 3 Sep 2018 - 15:53
Asbjorn Andreassen

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Pendant que tu manges enfin, Jérémy ne dit plus rien, comme s’il avait peur qu’un seul mot te coupe dans ta lancée. Alors pour une fois, tu acceptes le silence et obéis gentiment, fourchette par fourchette, et finis même par avaler un chausson entier. Bravo !

Le Feu t’offre un demi-sourire tandis que sa main se pose sur ta capuche. C’est rare, et tu n’en apprécies que plus le geste. Il te dit que les sourires te vont aussi bien, mais te rappelle de faire attention à toi. Tu hausses des épaules et de ton nouveau ton à la fois calme et enjoué lui réponds :

- Evidemment, Jérém’, t’en fais pas pour moi va !

Ah, cette mauvaise fois sans limite…

Le reste des paroles que vous échangez concerne le repas que le garçon te laisse. Il te dit que tu peux les conserver une semaine, les manger chauds ou froids. Il tente de faire en sorte que tu te nourrisses sans t’empoisonner, c’est bien gentil de sa part…encore faudrait-il que tu ouvres souvent ton frigo. Mais Jérémy essaie de s’occuper de toi et tu lui en es reconnaissant, malgré ta fatigue d’être traité comme un enfant, alors tu fais encore un effort.

- D’acc je ferai attention, et j’essaierai de les terminer, Jérem !

Tu sens que le moment où le garçon va s’en aller approche, alors tu forces encore quelques minutes de sourires, jusqu’à ce que finalement il te libère. Tu lui fais un signe de main alors qu’il te dit qu’il repassera récupérer le Tupperware plus tard dans la semaine. La porte se ferme et, enfin, tu laisses ton visage redevenir neutre. Tu poses la nourriture par terre à côté de ton lit, te laisses tomber en arrière, yeux clos.

« Pourquoi je me suis laissé emporter comme ça… ? »

Je ne sais si c’est la culpabilité, l’amertume ou la tristesse qui t’a emporté en premier, mais l’une d’elles s’est abattue un peu trop fort sur toi, et tu t’es enfin endormi. C’est un sommeil agité de cauchemars qui t’a submergé, mais au moins, tu t’es un peu reposé…


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