Ca y est. Enfin seul et libre. C'est ni agréable, ni désagréable. Au final, il était relativement calme, c'est exactement ce que j'attendais de Baxter. M'enfin... La Mère Patrie me manque, et j'ai cru entendre parler d'un bar dans l'enceinte de l'institut. Je pense que je vais pouvoir m'y rendre au plus vite possible, histoire de boire une vodka ou deux, pour me rappeler la maison, et peut-être rencontrer quelques gens calmes. Les gens. C'est bruyant les gens. Mais les gens calmes, c'est cool, même si c'est plus dur à repérer. Forcément que c'est plus dur à repérer ! Ils sont calmes, ils font pas trop de bruit ! Même si je dois avouer que parfois, les gens un peu plus dynamiques, ça reste agréable...
Bon, c'est décidé, j'y vais. Je dois me rendre au bar à toute vitesse, je commence à trop réfléchir, ça ne me ressemble pas ça. Et puis, avec la météo, et ce ciel couvert, mieux vaut rentrer. Même si comme on dit à la maison "Gros nuage n'annonce pas toujours tonnerre.".

Je pousse la porte. C'est assez chic et spacieux pour un bar en réalité. La musique aussi est remarquable d'ailleurs. Peut-être que c'est simplement une question d'habitude vis à vis de mon vécu au pays ? C'est pas grave. De toute façon, ce n'est pas le verre qui fait l'alcool.

A peine rentré, mon regard scrute la pièce principale. Je cherche tout de même de nouvelles têtes, et potentiellement me trouver de bons contacts. Il y a bien le barman un blond à qui la génétique a fait des merveilles, qui a vraiment une bonne tronche avec ses yeux bleus, mais je sais pas. Il travaille, il a peut-être pas le temps pour ce genre de trucs. Il y a aussi un chinois dans un coin. Non, pas un asiatique, vraiment un chinois. Ça se voit au visage tout de même. Il y a des traits ethniques plus simples à remarquer que d'autres. Je crois apercevoir une européenne plus loin? Je ne saurais pas dire elle vient d'où, il faut avouer que j'ai pas pu y passer de temps du tout en Europe. Bon, elle a le teint bronzé, ça doit être une espagnole ou une portugaise. Elle a un joli minois, oui, mais elle n'a pas l'air d'être le genre de fille atteignable, même avec nos yeux d'or. J'ai beau avoir ça en commun avec elle, je pense bien que c'est tout.

Refroidit par l'air extérieur, l'acier de mon bras, en particulier sa liaison, me frigorifie. Je devrais enfin fermer cette porte, et entrer, après tout, ça changera à rien de rester planté debout à rien faire. J'ai plus qu'à commander en attendant.

« Salut, je voudrais une Stolichnaya si vous en avez, ou bien une Moskovskaya. » Je me prépare déjà à payer.

Le barman s’exécute. Il s'appelle Erik je crois ? J'ai entendu un autre client l'interpeller ainsi. Je m'installe à la première banquette libre que je trouve. Il va bien falloir que je libère le gosier de toute manière, et tant qu'à faire, autant bien s'installer avant. Le hasard fait bien les choses, je garde une bonne vue d'ensemble sur la pièce, et je continue d'observer les gens. C'est ici que je vais vivre maintenant, c'est ça ?

Cependant, j'ai beau essayer de m’efforcer à regarder ailleurs, mes yeux se recentrent régulièrement sur l'Européenne.