• Prénom : Sabah
• Nom : Alfieri
• Âge : 21 ans
• Affinité et pouvoir : Feu Solaire

Rassemblement de témoignages par la police pour la constitution d'un dossier sur Sabah Alfieri dans une enquête rassemblant plusieurs cas de cambriolages.

Témoignage 1 : Voisine de palier

Que je vous décrive Sabah ? Mmmh... C'est une jeune fille vraiment jolie. Elle tient ça du côté italien de sa mère, c'est sur. Elle a de grand yeux bleus qui illuminent vraiment son visage tant ils sont grands. Dommage qu'elle ai cette frange tout de même... Ça lui donne un air de poupée de porcelaine mutine. Ahhhh....  C'est sur que les garçons se retournent sur son passage à la cité. Mais ils n'arrivent pas à attirer son attention. Elle a toujours eu l'air d'aspirer à quelque chose de plus grand qu'elle, de plus grand que cet endroit. Oh mais pardonnez moi ! Je m'égare ! Donc ou j'en étais... ? Ah oui ! Avant... Avant ces évènements tragiques elle avait des longs cheveux châtains. Très foncés, presque bruns ! Mais après le décès de sa mère elle les as coupé court. Oh ça lui va bien ! Un rien lui va je vous l'dit !
En plus on la remarque facilement vu sa taille. Je pense qu'elle atteint facilement le mètre soixante-dix. Elle aurait pu être mannequin. Ouh ! Excusez moi, mes pâtes débordent. Je vous laisse !

Témoignage 2 : Adolescent de la cité.

Sabah ? Bien sur que j'la connais ! Tous les gars d'ici la connaissent ! Faudrait être aveugle pour pas la voir ! Elle est fraiiiiiche ! On la voit passer avec les gars quand elle rentre de la boxe. Toujours un corps de mannequin bien fringuée, genre meuf innocente et naïve t'vois l'genre ? Du style jupe salopette ou j'sais pas comment ça s'appelle c'bordel.  Ben en fait faut pas s'fier aux apparences, elle pourrait te mettre K.O en un seul high-kick. J'lai vu faire une fois sur un gars qui l'avait sifflé quand elle passait. Le type 'lui manque toujours une dent. Fin bref elle est pas toujours sapée comme ça. Parfois, on la voit sortir tout en noir, style tenue ultra moulante de Cat Woman t'vois l'genre ? J'crois même l'avoir vu avec un masque. Mais j'suis pas sur.... L' répétez pas mais … Y a des rumeurs qui courent à la cité. Parait qu'elle cambriole chez les riches pour filer d'la thune aux plus pauvres. M'enfin... J'dis ça, j'dis rien. C'qu'on entends par ici, faut en prendre et en laisser...


Témoignage  3 :  Ex Petit-Ami

Qu'est ce que vous me voulez... ? Me parler de Sabah ? Ah non cette meuf là, j'veux plus en entendre parler... Pour une enquête ?  Bon une minute alors. Déjà c'est une fille lumineuse et tout. Tu la vois passer dans la rue tu vois qu'elle tellement elle dégage de l'assurance. Pire que le soleil cette meuf.  Elle a un corps de guerrière : mince et musclé. Une poitrine sympa, pas énorme, juste c'qu'il faut. Ouais, ouais, bien foutue c'est sur. Après j'vois pas c'que je peux vous dire d'autre. Ah si elle a pas mal de piercings aux oreilles. Elle a un tic, quand quelque chose la tracasse ou la stresse elle tripote sa boucle d'oreille qu'elle à au cartilage. Voilà. J'pas grand chose à vous dire de plus.

Témoignage 1 : Ancienne camarade de classe.

Ahhh Sabah ! Ca faisait un bail qu'on m'avait pas parlé d'elle. C'était une fille brillante. On voyait bien qu'elle était un trop gros poisson pour une si petite mare. Elle avait un esprit... Mmmh comment disaient les profs déjà ? Synthétique je crois. Bref, comprenez par là qu'elle captait tout plus vite et mieux que tout le monde. Mieux que les profs parfois. Alors qu'elle passait sa vie à faire autre chose qu'écouter en cours. Elle bouillonnait littéralement sur sa chaise tant on sentait que sa tête était occupée à faire des plans sur autre chose. Elle était ouverte aux autres mais j'irais pas jusqu'à dire qu'elle était sociable. Elle a plusieurs fois faillit se battre avec des gens de la classe. Contre des types de parfois deux fois sa taille. Elle était beaucoup trop sure d'elle. Une fois elle est grimpée jusqu'au troisième étage du bâtiment pour récupérer un ballon de foot. Une casse-cou j'vous dit. Bref. Vous vous doutez que c'est quelqu'un qu'on remarque. Heureusement pour elle qu'elle n'était pas timide. A part ça, c'était plutôt quelqu'un de confiance. Pas du genre à vous trahir. Vous pouviez lui confier vos secrets sans problème. J'aimerai bien savoir ce qu'elle est devenue, on s'est perdues de vue après le lycée...

Témoignage 2 : Directeur de la salle de Boxe

Mam'zelle Alfieri c'la personne la plus sérieuse que j'connaisse. Elle est toujours à l'heure, très carrée. Aussi bien dans ses cours qu'sur l'ring ! On voit que c't'une fille déterminée. Elle lâche rien. J'lai jamais vu renoncer. Parfois elle prenait d'sales coups. On a dû lui r'coudre l'arcade l'an dernier. Jamais elle demande grâce. Soit elle sors du ring victorieuse soit elle y sort les pieds d'vant. Non franchement des filles comme elle ça j'en ai rarement vu j'vous l'dis.

Témoignage 3 : Ex Petite-Amie.

Sabah était du genre à tout planifier et à toujours avoir réponse à tout. Pas forcément grande gueule mais toujours la pique qu'il faut au moment qu'il faut. J'peux vous dire que quand elle remet quelqu'un a sa place c'est de l'art. Elle hésite pas à dire les choses. Et elle aime pas perdre son temps. Elle est toujours en train de calculer, d'avoir un coup d'avance sur vous. Et elle obtient toujours ce qu'elle veut. Soit avec ses plans tordus soit avec son charme naturel. Faut dire que niveau charme elle s'y connait. Après faut pas lui chercher des noises. Elle a vraiment un sale caractère quand elle s'y met. Fin bon. Faudrait que j'la recontacte à l'occasion.

Fin du Rapport

S'il y a bien une chose que Sabah adore c'est le sport. Vous connaissez la locution latine «  Mens sana in corpore sano » ?  Et bien il s'applique totalement à la jeune femme. Elle ne conçoit pas sa vie sans exercice physique. En particulier sans boxe. C'est ce qui lui permet de canaliser, son esprit qui a beaucoup trop tendance à vagabonder et à se focaliser sur son but. Parce que ce que la jeune femme ne fait rien pour  «  l'importance d'avoir participé ». Si elle fait quelque chose, c'est pour être la meilleure et basta !  Et pour cela, elle a besoin d'avoir l'esprit clair. Un plan de bataille ne se conçoit jamais dans un esprit embrumé. Alors le sport, c'est un peu sa séance chez le psy si vous voulez.

La jeune femme adore également apprendre. Elle a arrêté l'école après le bac c'est vrai, mais ne prend pas comme une raison pour justifier un laisser aller. Elle aime particulièrement lire et aller au cinéma. Mais elle ne rechigne pas devant les connaissances « scientifiques ». Si vous voulez l'amadouer, proposez lui de lui montrer quelque chose de nouveau. Vous capterez immédiatement sa curiosité. Après cependant, rien ne garantie que vous pourrez la garder....

Rare sont les choses auxquelles elle voue une haine féroce. Disons que son ennemi juré, c'est l'injustice. Principalement sociale, mais elle la combat sous toutes ses formes. Si vous êtes victime d'une quelconque discrimination, soyez sur qu'elle se battra pour vous. Peut importe la loi, les règles. Elle ne les respectent que quand elle les juge adaptées...

Flashback 1 : Enfance

Pièce principale d'un petit appartement de cité. Une enfant, seule, assise devant la télé. Elle doit avoir six ou sept ans tout au plus. Elle a les yeux rivés sur le film diffusé. Yamakasi : les samouraïs des temps modernes. Son film préféré. Il faut dire qu'elle n'en a pas vu beaucoup. Maman n'aime pas qu'elle regarde trop la télévision. Mais puisque Maman est toujours au travail et que Sabah n'a pas le droit de sortir en son absence elle s'ennuie. On sonne à la porte : c'est surement la voisine avec le repas du soir. Sabah se lève du canapé et va ouvrir.

“ Ca va Sabah ?”

Elle aime bien la voisine. Mais pas quand elle passe sa main dans ses cheveux bruns comme ça. Elle a l'impression d'être un petit animal fragile. Elle n'aime pas aussi entendre prononcer son prénom.  C'est celui que son père lui a donné.  Avant qu'il parte. La petite fille remercie la voisine, prend le plat et referme la porte. A la télé les Yamakasi font des acrobaties impressionnantes. Sabah se jure de faire la même chose, un jour quand elle sera grande.
Lorsque Maman rentre, éreinté par ses dix heures de ménages, elle trouve la petite fille endormie sur le canapé du salon.  Il faut la porter jusqu'au lit de la chambre unique pour ne pas la réveiller lorsqu'elle préparera ses affaires pour le lendemain.

Flashback 2 : Adolescence


Une rue fréquentée de Paris. Sabah, seule, se promène. Son corps à changé, a pris des courbes, mais il reste mince et alerte. Nul doute que c'est une très jolie fille avec ses longs cheveux auburn. D'ailleurs, un homme louche un peu trop sur son décolleté et la percute de plein fouet. Il bredouille des excuses, confus. Sabah se contente d'un sourire charmeur et passe son chemin. L'homme ne s'est pas rendu compte qu'elle a profité de ce bref contact pour lui subtiliser sa rolex et son porte monnaie. Elle prend les sous et laisse négligemment tomber le reste dans le caniveau.

Elle est douée pour ça. Pour voler. Et elle n'y voit pas de mal. Sa mère se tue au travail pour l'élever, à nettoyer des maisons de types qui gagnent plus en un an qu'elle en toute une vie. Et ça, honnêtement, ça lui fout la rage à Sabah. Tellement qu'elle s'est mise à la boxe en plus du Parcours pour décompresser et extérioriser tout ça. Ca lui permet de se concentrer. De faire le vide dans son esprit. Détrousser quelques types qui n'auront pas de mal à se remettre d'un simple vol de porte monnaie ne lui fait éprouver aucun remord. Elle considère que elle ne fait que prendre ce qu'ils doivent à la société. La jeune fille regarde sa montre. 13H01. Oups, elle va être en retard pour les cours de l'après midi. Cette fois ci, si elle arrive en retard, le prof de maths ne la loupera pas.

Flashback 3 : Point de bascule.

Salle de sport. Plusieurs personnes assistent à un cours de boxe donné par Sabah. Elle a passé son bac l'année précédente avec un an d'avance. C'est une enfant précoce disaient ses professeurs. Mais elle a décidé d'arrêter les études pour aider sa mère qui croule sous le travail en ce moment. Elle donne des cours de boxe. Ca paye bien, et elle adore ça. Les vieilles du quartier disent qu'elle est une brave fille. Courageuse. En parallèle, avec des types du quartier elle commet quelques petits laçins. Rien de bien méchant, mais c'est toujours ça de pris.

La jeune femme se penche vers son sac pour récupérer sa serviette éponge qu'elle passe distraitement sur son visage. Six appels en absence d'un numéro inconnu. Un message vocal. “ Bonjour Mademoiselle Alfieri. Votre mère a fait un arrêt cardiaque. Elle est à l’hôpital ****”
Ce n'était probablement pas la teneur réelle du message. Mais c'est tout ce que Sabah en a retenu.

Sabah ne se rappelle pas bien de comment elle est arrivée jusqu'à l'hôpital. Ni exactement les mots qu'a prononcé le médecin qui l'a reçue. Il avait du prononcer des mots réconfortants. Annoncer la nouvelle avec des pincettes. Mais tout ce qu'elle retint de cette fin d'après midi c'était que sa mère était morte. Un arrêt cardiaque en plein ménage. Le travail l'avait ruinée.

La jeune femme ne se souvient pas avoir pleuré. Elle ne se souvient pas s'être effondrée, avoir crié, laissé sortir sa peine. Juste d'avoir ressenti un immense vide se creuser en elle. Comme si ce qui la constituait avait été aspiré, comme si on lui avait retiré sa joie de vivre.

En poussant la porte de l'appartement le soir même, elle s’effondre sur le canapé. Elle avait laissé la télé allumée en partant tout à l'heure. Le film Yamakasi qu'elle aimait tant lorsqu'elle était enfant était diffusé. C'était le passage ou les jeunes décident de cambrioler de riches parisien pour aider une personne malade de leur cité. Une idée germe dans l'esprit de la jeune femme. Toute petite, mais pourtant si forte. Il fallait renverser la tendance. Elle aussi voulait voler aux riches pour donner aux pauvres. Plus personne ne devrait se tuer au travail tandis que des gens qui gagnaient le SMIC d'un pays d'Afrique se prélassaient, les orteils en éventail. Elle pouvait devenir une Arsène Lupine, une Robin des bois des temps modernes. Elle était charmeuse, courageuse et déterminée. Elle était douée pour les acrobaties en tout genre, et, de toute manière elle n'avait plus rien à perdre.

Flashback 4 : Combler le vide.

Une soirée mondaine. Sabah est au bras d'un jeune homme dont l'apparence exhibe sa richesse. Elle est déguisée comme à chaque fois qu'elle choisit ce moyen de cambriolage. Charmer les gens ça lui vient naturellement. Même si elle n'aime pas particulièrement ça.  Ce soir là elle porte une longue perruque blonde, des lentilles de contact vertes. Une robe de soirée rouge et des talons aiguilles vertigineux. Son visage est savamment sculpté par le maquillage : on ne la reconnaît absolument pas. Il faut dire qu'elle a passé des heures et des heures devant des tutoriels youtube pour arriver à un tel résultat –habituellement, elle se maquille à peine-

Elle presse quelques instants le bras de son compagnon qui tourne le visage vers elle.

« Je ne me sens pas très bien.. Je vais me rafraichir un instant »

L'autre acquiesce, continuant sa conversation animée au milieu des entrepreneurs. Elle avait choisit ce type parce que sa page Wikipédia lui conférait une fortune insolente. Elle le fréquentait depuis plusieurs semaines déjà. C'était ce soir qu'elle avait planifié de le plumer. Mais il fallait qu'elle se montre prudente. Elle soupçonnait la police de s'intéresser à son cas depuis quelques temps. Ca sentait le roussit pour elle. Après ce vol, elle irait prendre des vacances quelques part, peut être dans le Sud de la France. Elle secoue la tête, revenant à la réalité. Ce n'est pas le moment de penser à tout ça. Le cambriolage prime pour l'instant. Elle se dirige à pas feutrés vers les étages. Ce soir elle pense à sa mère plus que jamais, dans cet endroit qui est peut être le plus beau de tous ceux qu'elle ait jamais eu l'occasion de visiter. Elle pense à sa mère, accroupie dans un hôtel semblable, récurant le sol, mourant sur un sol semblable de sa crise cardiaque. Ce soir, Sabah a du mal a ignorer ce vide qu'elle ressent. Elle pénètre dans la chambre à coucher de son «  compagnon ». Elle sait qu'il y garde des bijoux, un diamant même. Il s'en est vanté auprès d'elle à leur dernier rendez-vous alors qu'il payait l'addition. Elle s'avance, ferme la porte derrière elle. La jeune femme y reste adossé quelques instants. Elle prend pour la première fois conscience de l'inutilité de ses actions. Il n'y a pas eu d'élément déclencheur. Juste une soirée, cette soirée, ou elle s'est sentie... plus vide que les autres. Elle comprend que ce n'est pas comme ça qu'elle aidera les plus défavorisés, qu'elle résoudra l'injustice qui gangrène ce monde. Elle est trop insignifiante pour l'échelle de ce qu'elle veut accomplir. Pour la première fois de sa vie, elle ne se sent pas courageuse, elle se sent désespérément impuissante. Sa mère était morte, et tout ce qu'elle ferait ne pourrais jamais rien y changer. Et bête comme elle l'était, elle ne le réalisait que maintenant. Sabah se laissa tomber au sol. Les larmes roulaient le long de ses joues. Elle n'avait peut être pas pleuré depuis dix ans. Elle se sentait tellement vide, tellement stupide, tellement impuissante. Elle voulait que ça s'arrête. Cette fille en train de pleurer ce n'était pas elle, elle n'était pas faible. Elle se serait mis des claques de saboter si bêtement son plan.  Mais elle ne pouvait plus contenir cette détresse, elle débordait de tout son être après avoir été confinée dans les tréfonds de son âme depuis si longtemps. Elle renifle bruyamment, relevant les yeux vers le fond de la pièce. Elle y aperçoit un homme encapuchonné. Elle aurait dû avoir peur. Mais il se dégage de cet inconnu quelque chose... de réconfortant. Il lui parle longuement. D'un endroit ou elle n'aura pas à construire des murs pour tenter de contenir le trou béant en elle. Ou elle pourra être à nouveau forte. Au loin, elle entend la voix de son « compagnon » l'appeler. L'individu à la capuche lui propose de le suivre. Pour la première fois de sa vie, Sabah ne réfléchit pas. Pour la première fois, elle accepte une main tendue. Elle se lève et suit l'inconnu sans un regard en arrière.

Sabah est restée sur sa chaise à regarder le psychologue en chien de faïence pendant une heure sans se départir de son sourire. Le seul psychologue avec qui elle traite c'est le sport. Pas question de parler avec ce type comme si elle avait perdu l'esprit. Non mais !