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Souvenirs et confessions. L'encre d'une vie.
##   Ven 27 Juil 2018 - 21:04
Paulina Ivanova

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26/07/2018

Je me suis à nouveau réveillée cette nuit, hurlant comme si l'on m'assassinait. Ce n'était pas loin d'être le cas; je ressens encore les coups de poignards qui me lacèrent le ventre. J'étais en sueur, les draps collaient à ma peau, je suffoquais comme une noyée soudain ramenée à la vie. Il m'a fallu un moment avant de reprendre pied, de prendre conscience que je n'étais plus à Tallin mais à Terrae, au Japon, cet institut si particulier... Je finis par me calmer, une main plaquée sur la tempe en raison des migraines qui m'assaillaient . Sachant que je ne parviendrais pas à me rendormir tout, je me suis levée, j'ai attrapé un verre, l'ai rempli d'eau afin de boire, une fois, deux fois, j'ai bu la moitié du troisième... Je me suis dirigée vers la salle de bain pour prendre un médicament contre ma migraine, en refermant le meuble mon reflet m'a renvoyée l'image d'une jeune femme pâle, aux yeux rougis de fatigue, des cheveux collés à son front qu'elle ramène en arrière d'un geste brusque. J'ai ouvert le robinet pour rafraîchir mon visage en feu et suis restée penchée ainsi un long moment, les yeux rivés sur le fond du lavabo.

Une heure plus tard

J'ai fait la vaisselle, encore une fois. Pas pour nettoyer mais pour m'occuper les mains, pour éviter de trop penser. Peine perdue. Mes yeux picotaient, mon nez persistaient à me faire renifler, je l'essuyais rapidement, laissant au passage un peu de la mousse dont mes mains étaient couvertes. Je recommençais à frotter une assiette déjà propre, que je finis par lâcher dans l'évier. J'ai agrippé le rebord, à m'en faire blanchir les jointures. Je me suis retournée, brutalement, j'ai marché longuement en faisant le tour de ma chambre, me forçant à prendre de grandes inspirations. Je suis retournée m'asseoir sur le lit, puis me suis allongée sur le côté, les yeux perdus dans le noir. Seule la lumière du réveil rompait l'obscurité. 3h19. J'ai commencé à fredonner d'une voix perdue, engourdie par la fatigue.

"Bébé, dors, pose ta tête
Bientôt tu seras sous la couette..."

Je n'ai même pas compris que je m'endormais...


Souvenirs et confessions. L'encre d'une vie. 1480803229-p2
##   Sam 4 Aoû 2018 - 18:14
Paulina Ivanova

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04/08/2018

Lettre à Kristjan


Mon amour...

Cela fait plus deux ans maintenant. Combien de fois ai-je imaginé mes mains écrire ce message ? Combien de fois ai-je rêvé que tu étais là, paisiblement endormi à mes côtés, alors que je te contais mes aventures, que j'ouvrais enfin mon coeur pour te parler de ce que je ressens ? Je crois que j'ai perdu le compte, cela s'est passé si souvent dans ma tête... J'avais, parfois, l'impression que cela s'était vraiment produit. Combien de fois ai-je vu ton visage, les traits sereins, et tes yeux me contempler ? En fait, il n'y a pas un jour sans que je n'en ai rêvé.
Si tu savais ce que tu as laissé en moi, si tu me voyais maintenant... Non, c'est sûrement mieux que tu ne vois pas ce que je suis devenu. Je te ferais peur, tu ne pourrais plus aimer la personne qui se tiendrait devant toi. Tout ce que tu as aimé s'en est allé, "pour toujours" ai-je bien envie d'ajouter. Depuis que tu n'es plus là, je ne pas avoir ri une seule fois, ou alors pas de bon coeur, juste pour ne pas paraître absente. Je n'en ai plus envie, je n'arrive pas à me forcer. J'ai perdu le goût pour les arts, pour la musique, pour les gens... je ne parviens plus à m'intéresser à eux, leur vie me semble si distante, si fausse, comme celles des personnages de télévision. J'ai perdu tous mes amis, lassés d'attendre que j'aille mieux, de faire des efforts. Je ne suis jamais parvenue à m'en refaire. Les gens me jugent dure, froide, distante, hautaine... Peut-être ont-ils raison. Non, ils ont raison. Je n'arrive pas à me comporter autrement, je ne parviens pas à faire d'efforts. Sourire me fait mal, rire me tue... Certaines personnes essaient d'être gentilles avec moi et viennent me parler. Je fais mon possible pour apprécier leurs intentions mais l'entrain, non, l'envie n'y est pas. Je n'arrive pas à m'intéresser à eux. Si seulement tu avais été là, peut-être aurais-je pu prendre plaisir à tout ça. Par la force des choses je reste seule. C'est sûrement ce qu'il y a de mieux à faire.
Pourquoi dois-tu me manquer autant ? Pourquoi ai-je tant perdu le jour où tu t'es endormi ? J'aimerais tant pouvoir lire au fond de tes pensées, que ces pouvoirs puissent me permettre de te retrouver. Je pourrais savoir si tu m'en veux pour l'accident. Si c'est mon visage que tu vois ou la lumière des phares, si j'ai le droit de vivre après ce que je t'ai fait... Je me demande si tu serais déçu de me revoir... oui probablement. Personne ne peut aimer ce que je suis devenue. Et je ne veux pas revenir, je ne peux pas revenir en arrière.
Kristjan...
Je serais moins amère si seulement je pouvais te serrer dans mes bras...

Paulina.


Souvenirs et confessions. L'encre d'une vie. 1480803229-p2
##   Sam 8 Fév 2020 - 19:52
Paulina Ivanova

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  Exercice proposé dans la cadre de la thérapie suivie par Paulina. Constatant que l'expérience de l'hôpital psychiatrique à particulièrement traumatisé la jeune fille, le psychologue lui a proposé d'écrire son séjour sur le papier, de façon à s'en extirper et de  pouvoir le contempler de visu. Paulina ne répondit rien.

   Le soir en revanche, elle ouvrit son carnet, celui où elle avait écrit déjà deux fois : une fois pour cette nuit de cauchemar (qui ne fut que la première de nombreuses autres) et une fois pour écrire une lettre, destinée à Kristjan. Elle ouvre la cahier à une page blanche. D'abord hésitante, elle finit par prendre le stylo plume de son bureau, la main tremblante. Elle respire profondément, s'astreignant au calme. Lorsqu'elle y parvient, le soir est tombé, elle n'y voit plus rien. Les yeux fixés sur la page, elle allume distraitement la lampe de bureau qui éclaire l'espace de travail. Une dernière hésitation... puis elle commença.




Chroniques Psychotiques




Je ne sais même pas par où commencer. Cet hôpital… Ce fut mon enfer personnel, une période de ma vie que j’aimerais pouvoir effacer de ma mémoire, de ma vie, à tout jamais. Je voudrais n’avoir été que la jeune fille qui a perdu son amoureux dans un tragique accident, avoir poursuivi ma vie, bercée d’illusions certes mais d’illusions qui me rassuraient, me faisaient du bien. Et maintenant… que suis-je devenue ? Je suis partie, oui, Akihiko m’en a tiré. Terrae m’a accueilli. J’ai pourtant la sensation grondante d’être transférée d’un centre à un autre.

Paradoxalement, les premiers jours sont passés vite. Très vite. Trop vite. Ces premiers jours sont la partie facile. Je suis arrivée dans ce centre, je ne me rappelle même plus comment. Je ne sais plus si nous avons utilisés la porte d’entrée officielle. Je me souviens qu’il faisait beau ce jour-là, il y avait du soleil, quoique le vent soufflait suffisamment pour me faire frissonner. Je me rappelle avoir été conduite dans ma chambre, celle que j’allais occuper pour les mois à venir. Un infirmier me parlait ou était-ce un médecin ? Je ne sais plus. Ils portaient tous la même tenue blanche là-bas. Il me fait le liste des interdictions, me tend un baquet et un sac.

-Pour vos vêtements et vos effets personnels.

Je suis fatiguée. Je cligne des yeux sans comprendre. Il jette une tenue sur mon lit. Bleue, sans forme, un haut à manches courtes, un bas en toile large, et une sorte de peignoir vert comme ceux de mes grands-parents dont les coutures forment des losanges. Ce seront mes vêtements pour tout mon séjour. Mes habits d’origine sont glissés dans le sac plastique, le baquet accueille ma montre, un bracelet et un pendentif. D’un geste brusque, dans lequel on peut sentir l’homme qui n’apprécie pas son métier, ou qui n’a pas envie d’être là, il ouvre un casier tout ne haut d’un meuble, glisse le tout à l’intérieur et le referme à clef.

-On vous le rendra quand vous sortirez.

Un mince sourire étire mes lèvres fatiguées. Je n’ai pas la force de répondre. Mes pensées vont plus vites que mes paroles en revanche : « si je sors un jour vous voulez dire ». Il s’en va, se tournant une dernière fois dans ma direction pour me dire que l’infirmière responsable de mon cas passera dans quelques minutes pour la prise des médicaments avant de m’emmener « visiter » le centre. Je me suis souviens avoir attendu. Pas longtemps. Plus de quelques minutes en tous cas. Une heure peut-être ? Je ne sais plus. Le temps n’avait pas vraiment de sens dans l’état où j’étais. Je ne voulais qu’une chose : dormir. L’infirmière m’aida à mieux comprendre l’état qui m’accablait : effet secondaire des neuroleptiques. S’il n’y avait eu que celui-là… Elle était toujours tout sourire cette infirmière, entre deux âges, toujours gentille également, apportant chaque fois ce petit gobelet de plastique où logeait le médicament et un verre d’eau. Je n’eus pas la force de faire la visite. J’eus à peine la force de le lui dire à mis chemin. Elle me ramena dans ma chambre, m’expliquant que je pouvais, moyennant un abonnement à tarif varié selon ce que je désirais, avoir la télé dans ma chambre. En passant devant l’espèce de box dans lequel les infirmières travaillaient, près d’un téléphone, qui ressemblait à un secrétariat puisque les patients leur parlaient ici quand ce n’était pas leur du traitement, je vis une affiche placardée sur la vitre : « la friandise de la semaine : macarons », slogan associé à l’image de trois macarons aux couleurs vives juste en dessous. Je me rappelai alors que j’adorais les macarons, que je n’en avais pas manger depuis longtemps. Une brusque envie de pleurer me prit. L’infirmière m’informa qu’elle repasserait tout à l’heure et ferma la porte de ma chambre. Une fois seul, je m’effondrai sur le lit et pleura en silence, longtemps, très longtemps…. Mais peut-être que le temps ne fut pas si long lui non plus.


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