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Papa ? [solo]
##   Mar 26 Mar 2019 - 0:27
Houston Carter

Personnage ~
► Âge : 30 ans (28/02/1992)
► Doubles-comptes ? : Athéna
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Houston Carter
Etoile Eau Solaire
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Date d'inscription : 03/07/2015
Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne.
Humeur : Être désagréable

C’est toujours quand tu penses que t’es à l’abris qu’il t’arrive des trucs de merde.
Quand tu te motives à sortir le dimanche matin de ta piaule pour aller profiter de la cafet' quand il y a encore personne (à part les sportifs psychopathes et ceux qui ont pas beaucoup dormi comme moi). Le signe d’une vie simple, où je suis pas obligé de regarder constamment au dessus de mon épaule pour voir si je suis suivi. Où je peux me permettre, de temps en temps, de désactiver mes brouilleurs parce que je sens que je n’en ai pas besoin. Où je vais manger une pâtisserie dans un café public, parce que ça ne me provoque plus de crises. Où je n’ai plus besoin de connaître le nom de chaque personne que je croise, où j’ai plus besoin de flipper.

Je respire l’air encore un peu frais du matin. Simplement. Les mains dans les poches, le dos encore légèrement voûté, je me faufile jusqu’au village, sans y réfléchir plus que ça.

Je sais pas ce que c’était. Je sais pas ce qui m’a fait partir, c’est toujours dur d’identifier quand ça me prend. Souvent c’est lié à la vue, une scène qui me paraît familière me ramène immédiatement en arrière. Parfois, c’est les odeurs, la force du vent qui caresse mon visage. Le touché, l’humidité de la pluie. C’était peut-être le vert de l’herbe folle à côté de l’arbre, peut-être le courant d’air chaud qui m’a touché, peut-être cette personne que j’ai frôlé.

Toujours est il que le passé est devenu le présent.

Je suis petit, trop pour monter sur la chaise.
Mes petits mains attrapent le pied et tapent dessus doucement. Si la chaise bouge, je vais pouvoir monter dessus ? Ça sent bon sur la table. Il y a un truc dessus que je veux manger.
Une voix attire mon attention. Je la connais, je la connais si bien. Je me retourne avec un petit sourire. Un homme est plus loin dans le jardin, il rigole à pleine voix de mes efforts pour pousser la chaise. Je crois que je suis un peu vexé. Il y a plein de fumée autour de lui, c’est normal il est à côté de la machine à fumée. Il ne voulait pas que je m’approche, parce que la fumée pique les yeux. Mais elle sent bon la viande, comme sur la table.

Papa approche, il a posé le pic à côté de la machine à fumée pour venir me prendre dans ses bras. Papa a un rire, ah, vous devriez l’entendre. C’est un si beau rire. Quand il me soulève, je n’aime pas la sensation de mes pieds qui quittent le sol, mais je peux voir le dessus de la table. Et je peux tout voir de haut, c’est chouette ! Pour l’instant, il me pousse à le regarder lui, son visage tout bizarre et qui pique. Je pose ma main sur son nez. Je fais toujours ça, parce qu’après papa fait semblant de le manger, et je dois retirer ma main le plus vite possible et c’est drôle.

J’ai faim. Il me dit qu’il faut attendre encore un peu, que je devrai aller jouer à l’intérieur avec la fille du voisin. Mary Jane. Mais moi je l’aime pas, elle est bête et elle est beaucoup plus petite que moi. Et puis j’ai pas envie d’aller dedans, il y a maman dedans. Maman elle est bizarre aujourd’hui.

Je n’ai pas besoin de parler, j’ai qu’à m’accrocher à lui et comme ça il pourra pas me faire rentrer. Je suis mieux dans le jardin. Je suis mieux avec papa. Papa il me dit que je suis chiant, mais je sens sa voix qui rigole. Et moi je rigole aussi parce que papa il a dit un gros mot ! C’est pas bien !

J’accroche mes petits bras autour de son visage et je mets ma tête dans son cou qui pique. Je suis bien là comme ça. Il retourne prêt de la machine à fumée et ça secoue, c’est encore plus drôle. Des fois ça fait un peu peur, parce que j’ai pas envie de tomber. Mais mon papa est fort, il peut même porter maman !

Et puis je sais que papa ne me laissera jamais tomber.
Je suis tellement content.


J’inspire violemment.
Mes mains tremblent comme jamais, j’ai les larmes aux yeux, la gorge serrée. Je suis à genoux, quand est ce que je suis tombé ? Je ne sais plus. Ma respiration est… a total mess. Un désastre. Je ne sais pas ce qu’il se passe. Je-

C’était tellement, vieux. Probablement le souvenir le plus vieux que j’ai. Un souvenir de mon père. J’ai si peu de souvenirs de lui. Et aucun de joyeux.
Du moins c’est ce que je croyais.
Papa…

Je fond en larmes, m’adossant au mur le plus proche.
Incapable de retenir mon corps, je sanglote violemment, tentant de cacher mon visage avec mes mains. J’avais jamais… C’est… C’est tellement trop. Tellement différent. C’est juste… Heureux. Tellement plus heureux que tout le reste de mon enfance. De ma vie.
Quand mon père m’aimait.

Mon père m'aimait.

Et d’un coup, mes yeux s’ouvrent, d’un bleu vif, lumineux.

Une pièce que je ne connais pas. Une maison que je ne connais pas. Un journal que je connais, américain. Un article, un nom, celui d’Oregon Carter. Abattu par son fils, la destinée maudite des Carter.
Un homme est figé, il tient le journal.
Je le connais. Je le connais. Le creux de ses joues, ses lèvres fines, son nez. Il lâche le journal. Il a l’air paniqué. Il appelle quelqu’un. Une femme. Elle a une tête horrifiée.
La scène change. L’homme est toujours inquiet. Il parle à… Quelqu’un à un guichet ? On lui répond quelque chose… Il regarde la femme (elle était là). Je connais ce bâtiment. Je connais cet immeuble. Ils sont à Chicago.
Autre scène. Des papiers. La police ? Il a… Un papier dans la main.
Concentre toi ! Avis de recherche. L’homme le tend au policier. Avis de recherche au nom de Houston Lawrence Carter. Daté de 2016.

Ma vision me laisse enfin à la réalité, pantelant.
Je suis recroquevillé.
J’ai perdu le contrôle, complètement.
Tout autour de moi, tout est… Trempé, mes joues comme le sol.
L’eau vole comme une protection autour de moi.
What the fuck. Je ferme les yeux, me prend la tête à pleine main, pleure de plus belle, incapable de faire un bilan sur mon état émotionnel. Est ce que je suis heureux ? Triste ?! Je suis juste complètement paumé.
Mon père me cherche.

Epuisé, je m’évanouis.[/i]



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