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Le chant des sirènes • Agnessa ♥
##   Mar 1 Oct 2019 - 17:40
Ariana Vicente

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Ariana Vicente
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L’été se termine tout doucement. Heureusement, il a encore fait relativement chaud aujourd’hui, malgré la période tardive ; elle s’étonne même que le froid ne les ait pas immédiatement assommés. Comme toujours, elle oublie que le Japon a un climat bien différent de l’Espagne ; aussi est-elle heureuse de constater que le lac n’a pas une eau trop froide pour venir se baigner. Elle ne risque pas d’y mettre les pieds sans s’être pourvue de nageoires et d’une épaisse fourrure de phoque avant ! Elle se retrouve donc à nager tranquillement à la lueur de la lune, à une heure trop indue pour être citée ; elle regrette quelque peu la vue merveilleuse qu’elle pouvait avoir lorsqu’elle campait avec Nicolas, lors de leur voyage en juillet. Les étoiles presque aussi lumineuses que la lune, la voie lactée ; une beauté qu’elle ne pouvait pas contempler à Terrae qui, logée au cœur de Tokyo, subissait la même pollution lumineuse qui ternissait le ciel.

En tant que phoque, Ariana se sent apaisée. Elle est dans son élément, bien qu’elle préfère presque la période des glaces, à présent ; elle ne sait pas trop si c’est par habitude, ou parce que le froid ne la dérange plus vraiment. Elle se laisse aller dans le lac, effectuant quelques tourbillons sous la surface et saluant les poissons qui croisent sa route. Tout est calme, presque stellaire — la lumière de la lune qui se reflète dans les vagues lui donne une impression d’évoluer dans un autre univers.

Cette nuit, elle n’a pas vraiment bien dormi. Se tourner et retourner sans réussir à s’endormir, l’impression désagréable d’être sous caféine alors même qu’elle n’a rien consommé. Comme toujours, la période l’agite, la rend presque malade ; ce n’est pas tout à fait comme l’année dernière, où elle s’est définitivement laissée tomber au fond de l’eau — après tout, elle a appris à s’adapter à son environnement, comme la bonne Morphe qu’elle est. Les difficultés, la dépression, l’angoisse, les souvenirs douloureux ; elle relègue tout ça à l’arrière-plan. Parfois, il lui faut néanmoins piquer une tête pour ne pas oublier de vivre. Elle se laisse encore trop abattre, se laisse encore être trop immobile. Désagréable sensation que celle de ne pas réussir à contenir ce trop-plein en elle.

Oh, bien sûr, elle n’est pas vraiment de mauvaise humeur ; simplement agitée, plus que d’habitude, signe de son angoisse. Elle sait que si elle va dormir, là, maintenant, tout de suite, elle va subir ses cauchemars. Elle aimerait éviter de retomber face au regard de cette petite fille aux yeux verts. Elle aurait pu demander à Allen de passer la nuit avec lui, mais elle n’ose pas le déranger — le pauvre n’a pas toujours un sommeil optimal non plus, et il a cours demain. Autant dire qu’elle préfère ne pas lui en parler. Elle a l’habitude de gérer son trouble en secret, bien qu’elle se soit davantage ouverte à lui.

Et puis, d’un coup, à travers les ondes de l’eau, elle perçoit du mouvement ; c’est plus gros. Elle se rapproche silencieusement par le bas, trouvant une jolie paire de jambes qui flottent dans l’eau. Vive comme l’éclair, la rouquine-phoque sort sa tête de l’eau dans un grand plouf, reprenant son souffle et tombant presque nez à nez avec une très jolie demoiselle, qui la fait honker en guise de salutation. Sourire de phoque ; Ariana-phoque secoue ses nageoires pour les frapper doucement contre l’eau pour montrer son contentement. Elle ne s’attendait clairement pas à voir quelqu’un par ici !

Retournant sous l’eau pour s’éloigner de la demoiselle et se rapprocher d’une pierre sur laquelle se hisser à demi, la rouquine s’y accroche et retransforme la partie haute de son corps en humain, épaules dénudées et poitrine couverte par un duvet de fourrure. Elle ressemble à une sorte de sirène-selkie, dont le bas du corps ressemble à celui d’un phoque. Elle grimace quelque peu, se sentant coupable de son trop-plein d'enthousiasme, et replace une mèche de cheveux trempée derrière son oreille. Elle les a presque dans les yeux.

—Pardon, j’ai du te faire faire une crise cardiaque, je suis désolée !! Je pensais pas que quelqu’un viendrait nager à cette heure…


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##   Jeu 3 Oct 2019 - 15:57
Agnessa Azarova

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Agnessa Azarova
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Quelle belle journée ! Mais ennuyeuse... Depuis qu'Agnessa était arrivée à l'institut, la morosité et l'ennui s'étaient invités dans sa vie. Il faut dire que la demoiselle n'avait pas le droit de sortir de l'enceinte protectrice des lieux, pour son bien parait-il. Mais cet enfermement consenti n'en était pas moins pesant. Elle suivait des cours à distance pour ne pas perdre le fil de sa scolarité et ses seules sorties consistaient à des balades dans la forêt, les alentours de l'institut et de temps à autres les arcades pour décompresser. Le fait est que même s'il y a beaucoup de choses à voir, la morosité s'installe une fois qu'on en a fait le tour.

Elle avait pourtant passé une bonne journée car elle avait fait en sorte de gérer ses cours sur une matinée afin de se libérer le reste de la journée et vaquer à ses occupations. Après le déjeuner elle était allée voir un film au cinéma -seule comme une pauvre fille-, s'était baladée dans les champs de fleurs qu'elle chérissait tant. Ils sont encore très beaux à cette période de l'année et enfin, avait fumé un joint -peut-être deux !- sur un banc. La drogue n'était clairement pas une solution pour résoudre ses problèmes de cœur brisé et de deuil, mais cela l'aidait à s'apaiser autant psychologiquement que physiquement. Après avoir fait un constat rapide de sa vie elle s'était rendue compte qu'elle n'avait pas repris le sport depuis son arrivée. Elle qui appréciait tellement ça avant, dans sa vie "d'avant" le drame... Bien sûr, sa vie d'avant était rythmée par des soirées de débauches, des phases de sommeil réparateurs, mais aussi et surtout par le sport qui créait un certain équilibre entre tous ces écarts. De ce fait, la perspective aussi petite soit-elle de reprendre une activité physique digne de ce nom lui remontait un peu le moral.

Le temps était clément aujourd'hui, malgré l'entrée dans l'automne qui se faisait de plus en plus sentir. Alors même si le soleil n'était pas forcément très présent, les températures étaient assez agréables et permettaient de sortir avec un petit gilet, voir même en débardeur de temps à autres. Le jogging lui paraissait être un bon choix pour une reprise douce. Mais elle abandonna rapidement cette idée car la nuit montrait déjà le bout de son nez. Que pouvait-elle bien faire à la place de la course à pied dans une journée déjà bien entamée ? Nager peut-être. Mais les piscines sont tellement impersonnelles et froides à ses yeux. Notre belle russe est plus du genre à vouloir s'aventurer dans des lieux plus sauvages et naturels. Le lac était donc le choix parfait !

Elle prit quand même le temps de peser le pour et le contre. Dans les contres il y avait la fraîcheur de début de soirée, le fait que le lac se trouve à l'opposé de l'institut et surtout le fait qu'elle n'ait pas pensé à emmener de maillots. Dans les points positifs on pouvait comptabiliser le fait d'être seule et donc de pouvoir s'évader tranquillement, le fait d'avoir un coin de nature et surtout le fait qu'elle en avait très envie. Sa décision était donc prise, elle irait se baigner ce soir dans le lac pour profiter de la nuit quasiment noire qui se profilait et s'abandonner à un écrin de nature. Le sport serait bénéfique pour elle, elle le savait pertinemment pour l'avoir pratiqué depuis son plus jeune âge aussi était-elle à présent complètement excitée par l'idée d'aller faire une petite trempette de nuit. Au pire, sur quoi ou qui pourrait-elle tomber en pleine nuit ? Des chauves-souris certainement.

Notre beauté russe arriva rapidement devant l'étendue d'eau plate comme un miroir, rien ne semblait pouvoir entacher cette sérénité qui émanait du lieu. Un large sourire prit possession de ses lèvres et elle se déshabilla à la hâte, ne gardant que sa culotte d'un bleu électrique. Après tout, elle ne pouvait pas se faire expulser des lieux sous prétexte d’exhibitionnisme, non ? Elle croisa quand même les doigts pour ne tomber sur personne. Il ne faut pas penser qu'elle n'assume pas son corps, elle est très à l'aise avec, même si elle a été élevée dans une famille assez pudique. Elle a toujours apprécié le fait de pouvoir se mettre nue dans les piscines, saunas et autres lieux de détentes. Agnes' part du principe qu'on apprécie davantage l'eau lorsque toute notre peau y est exposée. Néanmoins, elle avait préféré garder son bas, ne voulant pas passer pour une fille trop décontractée au cas ou elle rencontrerai quelqu'un. Les premières impressions sont primordiales.

Le contact de l'eau la fit frissonner, d'abord par rapport à la fraîcheur puis par excitation. Elle allait pouvoir nager pour la première fois depuis tellement longtemps ! Le décès de son frère l'avait coupé d'absolument toute occupations plaisantes, aussi apprécierait-elle davantage encore ce bain de minuit. Une brasse, puis deux, trois.. La voilà qui s'éloignait avec aisance du bord, nageant une fois la tête dehors, une fois la tête sous l'eau. Elle n'y voyait pas grand chose là-dessous, mais elle appréciait cette impression d'apesanteur de ses cheveux immergés. Un mouvement rapide la fit sortir de sa rêverie et elle manqua de boire la tasse quand elle se retrouva nez-à-nez avec... un phoque ? Mais merde, qu'est-ce qu'un animal comme ça peut bien faire dans un lac ? Elle savait bien sûr que les habitants ici avaient des particularités assez troublantes et qu'elle aussi pourrait aspirer à l'une d'elle plus tard, mais un phoque quoi ! Ses yeux étaient rond comme des ballons lorsque l'animal surgit pour se transformer de moitié sur un rocher un peu plus loin.

" —Pardon, j’ai du te faire faire une crise cardiaque, je suis désolée !! Je pensais pas que quelqu’un viendrait nager à cette heure…"

Notre charmante blonde pinça d'abord les lèvres, ses yeux toujours grands ouverts puis elle éclata d'un rire tonitruant et sonore. Elle venait de tomber sur une jeune femme-phoque en plein milieu de la nuit dans un endroit qui devait normalement être désert. Quelle chance ! Elle dû s'activer pour ne pas couleur tellement sa crise de rire était violente. Il n'y avait qu'elle pour vivre ce genre de situation incongrue au possible. Agnessa observa intensément la personne en face d'elle quand enfin elle cessa de s'esclaffer. Ce mélange femme/animal était étrange, mais tellement intéressant et intriguant.

" Oh mince, désolée pour ma crise de rire. Tu m'as bien fais peur, en effet. Comprends moi, je pensais me retrouver seule pour mon bain de minuit, on peut dire qu'on s'est surprises mutuellement. C'est fou ce que tu arrives à faire, tellement surprenant et cool en même temps ! "

Elle fit quelques battements de bras et de jambes pour se rapprocher du dit-rocher. Ses pensées étaient toutes tourner vers une seule chose, toucher la fourrure du demi phoque en face d'elle. Elle s'arrêta lorsqu'elle ne fut plus qu'à quelques centimètres de l'inconnue qui lui faisait face.

" Dis, ça va te paraître hyper étrange... Mais est-ce que je pourrais toucher ta fourrure ? Attention c'est pas une proposition malsaine, mais genre ça m'intrigue tellement ! "

Sa main droite se plaqua sur ses lèvres car elle étouffa un nouveau rire qui se voulait plus subtile que le précédent. Ses yeux rieurs étaient totalement absorbés par cette chimère qu'elle voyait pour la première fois. Comment une chose pareille pouvait-elle être possible ? Ce n'est qu'une fois qu'elle reporta son attention sur elle qu'elle prit conscience de sa presque nudité. Sa poitrine luisait à travers l'eau presque translucide. Qu'importe, elle était face à une femme alors bon, pas besoin d'être gênée.

" Tu m'excusera, je pensais que j'allais être seule ici alors je suis presque à poils... Si cela te gêne, je peux toujours aller nager plus loin ou remettre mon débardeur."

Elle haussa les épaules en souriant sincèrement. Cette rencontre était assez étrange pour ne pas avoir à rajouter de la gêne par-dessus tout ça.


Le chant des sirènes • Agnessa ♥ Bstl

Sa couleur c'est la #cc0033 ~



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##   Jeu 3 Oct 2019 - 18:17
Ariana Vicente

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Sans doute devrait-elle le comprendre un jour : c'est toujours dans les moments où elle pense être seule qu'elle finit par tomber sur quelqu'un qui avait eu la même idée qu'elle ! Il faut dire que Terrae n'est pas bien grande ; la probabilité de tomber sur quelqu'un à n'importe quelle heure du jour et de la nuit est plus importante que n'importe où ailleurs. Alors que la rouquine-phoque nage vivement jusqu'à son caillou pour s'y retenir et se retransformer partiellement — le bas de son corps est trop lourd et l'entraînerait au fond si elle ne se tenait pas — l'autre jeune femme éclate de rire, lui en arrachant un à son tour. Aucune d'elles ne s'attendait à tomber sur qui que ce soit… En retournant la tête vers l'inconnue, Ariana-selkie se rend compte qu'elle est... à moitié nue. Ca ne l'avait pas perturbée outre mesure sous sa forme animale, sans doute parce qu'elle laisse quelque peu tomber la majorité des conventions humaines ; heureusement, la lumière parcellaire de la lune empêchera la jolie blonde (?) de se rendre compte de son rougissement.

Pas vraiment pudique, la Ariana ; elle aime bien regarder les gens dans leur plus simple appareil, ça ne la gêne vraiment pas. Elle même n'a pas de mal à se montrer ; disons qu'elle est simplement surprise. D'autant plus qu'on ne peut pas dire qu'elle ne soit pas bien fichue, en face ! Elle détourne les yeux un instant, quelque peu gênée, main se frottant la nuque.

—Héhé, oui… C'est pas bien grave, t'en fais pas, je crois que j'aurais ri aussi… Mais merci ! Je m'entraîne dur !

L'inconnue se rapproche d'elle pour lui parler, et elle a un peu de mal à la regarder dans les yeux. Elle se force cependant, pour ne pas avoir l'air de trop insister, ce ne serait pas très poli, hein… Sa requête la laisse cependant pantoise. Ariana cligne des yeux durant quelques longues secondes, l'air de se demander si elle venait bien d'entendre ce qu'on lui demandait, ou si elle souffrait d'une déficience auditive.

—Ah, euh... C'est vrai que ça passe pour une question bizarre, mais j'ai l'habitude, rit la rouquine en désignant ses hanches, encore couvertes de fourrure — un des seuls endroits peu intime qui dépasse de l'eau. Tu peux, vas-y ! Par contre c'est encore humide, du coup c'est pas aussi doux que quand je suis au sec.

Elle dit ça, mais en réalité, elle ne se souvient pas si on lui a déjà demandé si on pouvait toucher sa fourrure. Peut-être qu'elle ne fait juste plus attention, depuis le temps... Par contre, les démonstrations, ça y va, en général. "Dis, tu peux te transformer en [tel animal que la personne aime] ?!", c'est tellement fréquent. Heureusement, ça la fait plutôt rire, en règle générale.

—T'excuses pas sans cesse, je vais vraiment être gênée après !! Je serais mal placée pour être gênée, le seul truc qui t'empêche de voir mes seins c'est la fourrure, alors tu sais-…  

Encore un rire. Bon, d'accord, elle est gênée, mais c'est plus le temps qu'elle se remette. D'ici quelques minutes, elle aura complètement oublié parce qu'elle sera occupée à barboter. Et puis, en même temps, c'est Ariana qui s'est jetée devant elle pour la saluer ; petit instant d'excitation phoquesque, certes, mais elle aurait pu faire preuve d'un peu plus de tact. Son sourire devient plus mutin.

—Comment tu fais pour nager avec cette température du lac ? Elle doit en être à 18°, ou moins ? Sans ma peau de phoque, j'arriverais pas à tenir, je crois !

Enfin, pas sans réchauffer l'eau environnante avec ses pouvoirs, tout du moins. Oh, elle pourrait faire un mini bain bouillonnant, en fait... Ca pourrait être à explorer à l'occasion !


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##   Lun 14 Oct 2019 - 0:46
Agnessa Azarova

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Agnessa Azarova
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Le hasard fait souvent bien les choses et Agnessa était entrain d'en faire les frais. Elle qui pensait pouvoir tranquillement barboter dans le lac au milieu de la nuit sans croiser personne... Autant dire que la mission avait lamentablement échouée, mais à son plus grand bonheur ! Et puis, quoi de plus intéressant que de tomber sur une personne avec des pouvoirs tellement cools ? Pourrait-elle faire ça un jour ? Cette perspective lui plaisait bien, elle qui adorait se fondre dans la masse ou, à l'opposé, se mettre en avant lorsque l'occasion pouvait se présenter et que l'envie la prenait. D'ailleurs, comment est-ce qu'elle pourrait obtenir ces facultés hors du commun ? Elle n'était arrivée que depuis quelques semaines et ce monde-là lui était totalement étranger, aussi ces questions raisonnaient en elle de temps à autres. Cette rencontre inattendue la plongea quelque peu dans ses pensées vis-à-vis de son devenir ici, des sorties qui lui seraient à nouveau permises plus tard, du développement de son don... Toutes ces choses nouvelles que l'on ne vit pas dans ne vie de personnes lambda lui donnaient parfois le tournis.

Le fait est qu'à cet instant précis elle se trouvait là, à quelques centimètres de la chimère à fourrure qui surplombait un rocher perdu au milieu des eaux. Sa réaction l'étonna certainement tout autant que la jeune femme en face d'elle. Agnessa venait vraiment de lui demander si elle pouvait la caresser comme on caresse un chien ? Quel manque de tact, c'était bien son genre de mettre les deux pieds dans le plat de la sorte. Elle s'amusait elle-même tout autant qu'elle se sentait à côté de ses pompes... Toute une panoplie de contrastes et de nuances qui font son charme, certainement. A son plus grand soulagement, la demoiselle en face d'elle semblait réceptive à sa demande pour le moins incongrue. Le petit rire de ce mi-phoque sonnait agréablement aux oreilles, ressemblant davantage à une sirène qu'à un animal à poils. Bien sûr qu'elle devait avoir l'habitude de se retrouver face à des personnes avec des questions bien bizarres et gênantes comme celle qu'elle avait posé précédemment, mais cela n'enlevait pas le côté comique de la situation. La belle désigna sa hanche comme point de papouillage correct et décent, Agnessa ne pu retenir un sourire béant, comme ceux des enfants lorsqu'ils réalisent un rêve. Elle était d'ailleurs presque certaine que des étoiles étaient en train de scintiller dans ses yeux à l'instant ou on l'autorisa à caresser le pelage humide.

Elle tendit une main hésitante en direction de cette zone de poils tout en ayant les doigts de sa seconde main sur ses lèvres. C'était une certitude, personne ou peut de personnes auraient un jour la chance de pouvoir toucher un phoque dans son milieu...presque naturel allons nous dire. Alors autant savourer l'instant comme si sa vie en dépendait. Elle était presque capable de sentir les pulsations de son cœur dans le bout de ses doigts tellement l'instant était solennel pour elle. Naturellement, elle sursauta au premier contact se figeant sur place. Son regard vint croiser celui de la jeune femme qui la regardait de haut et elle se mit à rire doucement étant totalement émerveillée par cette caresse toute simple. Elle réitéra l'expérience une seconde fois en y allant plus franchement et gloussa de plus belle, comme c'était étrange de ressentir cela. En effet, le pelage n'était pas tellement doux, peut-être même un peu dru, mais cette découverte la fit retomber dans ses jeunes années. Une vraie gamine le jour de noël.

" Oh mince, c'est tellement génial ! " Petite pause et gloussement puéril. " Tu sais te transformer en d'autres animaux ou seulement celui-là comme si c'était ton animal totem ? Tu sais ce que c'est qu'un animal totem ? " Elle mit son index sur le bout de son nez pour réfléchir intensément, c'était un tic chez elle. " Tu vas me prendre pour quelqu'un de vraiment bizarre. Je n'ai pas trop l'habitude des conventions, je suis assez directe. " Sourire un peu gêné et désolé ainsi qu'un nouvel haussement d'épaules.

Elle se mit une nouvelle fois à rire, dévoilant ses dents parfaitement alignées et sa fossette unique. Franchement, elle n'en démordait pas, ce don était carrément trop sympa ! Pouvait-elle voler comme les oiseaux, courir aussi vite qu'un guépard ou monter aux arbres avec autant d’habilité qu'un singe ? Tellement de questions se bousculaient dans la tête de notre petite blonde, il fallait qu'elle sache ! La pauvre jeune femme avec elle n'avait vraiment pas idée de la soirée qu'elle allait passer en sa compagnie. Cette pensée la fit grimacer gentiment, elle avait conscience d'être souvent trop intrusive dans la vie des gens et cela lui avait valu pas mal de déconvenues... De plus que notre russe est entière et qu'elle vit pleinement ses sauts d'humeurs. Les personnes qui ne partagent donc pas ses attentes peuvent finir par la faire passer par un stade d'ascenseur émotionnel assez désagréable. Etant têtue, elle n'a jamais appris ses erreurs et répète malheureusement assez souvent ce schéma en voulant être trop amicale ou s'imposer d'office dès le début d'une rencontre. Elle se mordit la lèvre inférieure, voulant réprimer toutes ces interrogations soudaines.

—T'excuses pas sans cesse, je vais vraiment être gênée après !! Je serais mal placée pour être gênée, le seul truc qui t'empêche de voir mes seins c'est la fourrure, alors tu sais-…


Voilà, elle était maintenant certaine qu'elle la mettait mal à l'aise. Merdasse de connasse de blondasse qu'elle était ! Il fallait qu'elle trouve une diversion pour lui faire oublier sa presque nudité afin que la fin de la soirée ne se finisse pas tout de suite, dès leur rencontre, cela aurait été trop triste. Agnessa observait intensément la jeune femme et pensa tout simplement que des présentations en bonne et due forme feraient l'affaire pour lui faire oublier ce détail burlesque de la situation.

" En fait t'es sortie de nulle part et puis je t'ai tripoté la fourrure... Mais je ne sais même pas comment tu t'appelles, c'est un peu bizarre non ? On a sauté des étapes !" Petit rire enfantin et innocent. " Je m'appelle Agnessa, mais tu peux m'appeler Agnes et toi, mademoiselle la chimère de phoque, tu as un prénom ? "

Notre blonde s'éloigna un peu d'elle en faisant quelques brasses pour lui laisser plus d'espace et ne pas envahir encore plus son intimité. C'est vrai, qui peut bien poser ce genre de questions ? Elle était vraiment sur une autre planète notre Agnessa de temps à autres, c'était affligeant. Elle pencha son visage en arrière en fermant les yeux pour exposer son joli minois aux effluves d'air humide et agréablement clément de cette soirée qui s'annonçait rocambolesque.  La petite voix de l'inconnue la fit légèrement sursauter créant un mini vaguelette autour d'elle.


—Comment tu fais pour nager avec cette température du lac ? Elle doit en être à 18°, ou moins ? Sans ma peau de phoque, j'arriverais pas à tenir, je crois !


Agnessa lui répondit sans ouvrir les yeux, trop absorbée par ses souvenirs de sa "vie d'avant".

" Je suis de Russie, les températures extrêmes ne me font pas peur !"

Elle se tourna alors violemment vers l'inconnue, de nouveau toute excitée par une nouvelle vague de questions qui la submergeait.

" Et toi tu viens d'où ? Et puis, tu as quel âge ? Des frères ou des sœurs peut-être ? "

Et voilà qu'elle s'emballait à nouveau... Pauvre demoiselle, elle allait devoir affronter un ouragan de questions plus incongrues les unes que les autres. Passer du coq à l'âne c'est une seconde nature chez notre russe, aussi fait-il que son interlocutrice soit patiente ou prête à se retrouver face à des questions pour le moins originales.


Le chant des sirènes • Agnessa ♥ Bstl

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##   Jeu 7 Nov 2019 - 17:19
Ariana Vicente

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Quelle situation étrange ! La jolie blonde demande à Ariana si elle peut toucher sa fourrure - ce qui n'est en soi pas une proposition indécente, mais cela paraît tout de même étrange vu de l'extérieur. Si elles n'avaient pas été à moitié nues toutes les deux, ce serait sûrement mieux passé, à dire vrai. Cela étant, l'inconnue respecte parfaitement les limites que la rouquine lui impose, alors elle n'est pas trop tendue. Elle aussi aurait sûrement demandé la même chose si c'était la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un capable de se transformer ! (Même si elle aurait sûrement demandé tout un tas d'autre chose à côté, comme savoir s'il était possible de se faire pousser des ailes, des bois sur le crâne ou de se transformer en pangolin.)

Au moins, la jeune femme a l'air satisfaite ; et c'est ainsi qu'elle approche sa main afin de toucher sa fourrure... Wahh, c'est bizarre pour Ariana aussi, au final ! Cela étant, le contact n'est pas désagréable, juste un peu chatouilleux. Elle retient un rire pour ne pas inquiéter la jolie blonde.

—Hihi, tu as vu ? répond Ariana à son exclamation. Mais non, t'es pas bizarre ; et ouiiii, je sais me changer en pleiiiiin d'animaux ! J'aime pas trop me changer en poisson ou en insecte, par contre. Mais mon prof râle quand je fais la difficile, alors j'ai pas toujours le choix… (Elle grommelle à demi, se passant une main sur la nuque, avant de reprendre plus haut.) Au début, quand j'étais juste initiée, j'arrivais à me transformer qu'en grenouille ! Pour ce qui est de l'animal totem, euuuuh, c'est... Un genre d'animal qui te correspond ? Comme un patronus ? Comment on sait ce que c'est notre animal totem ?

Cette fois, c'est au tour d'Ariana de bombarder la blonde de question ; autant dire qu'elles ne vont pas beaucoup se laisser respirer celles-là ! Au moins, la gêne passe un peu ; Ariana prend confiance en elle et en la conversation, maintenant qu'elle s'est engagée aussi naturellement. Sans doute une capacité spéciale de l'inconnue : trop fort !!! Celle-ci ne tarde pas à se présenter sous le nom d'Agnessa. La rouquine éclate de rire.

—Mais carrément ! En fait, je retire ce que j'ai dit : tu es bizarre, mais on me trouve bizarre aussi, alors au pire, t'inquiète pas trop. Moi c'est Ariana ! Enfin, appelle moi Aria, hein, c'est plus court ?


La bouche de la rousse s'ouvre en grand alors qu'Agnessa s'éloigne à la brasse, lui annonçant le pays d'où elle vient. Son enthousiasme est communicateur et fait s'agiter la petite rousse-phoquesque, qui agite sa queue en la secouant dans l'eau comme un chat.

—Wow, tu es russe ?! C'est trop bien !! C'est comment la Russie ? Il neige vraiment tout le temps, ou c'est juste un mythe ?? Moi je viens d'Espagne, du sud de l'Espagne, en fait ! Du coup c'est plutôt l'inverse, il fait plutôt très chaud en été, en hiver ça caille et le reste du temps on a des écarts de température de l'enfer, blablate Ariana, tout en répondant aussi joyeusement que sa nouvelle copine (oui, c'est décidé, c'est sa copine). J'ai 26 ans, mais chut, c'est un secret héhé ! J'ai un grand-frère, mais ça fait un moment qu'on s'est pas vus... Et toi ?! Raconte-moi tout !!!!

Tout en parlant, la jeune femme s'appuie contre son nouveau rocher préféré pour observer Agnessa, se prenant sans doute pour la petite sirène sans trop y faire attention. Sauf que c'est pas vraiment une jolie queue de poisson, bon, d'accord. Être une selkie c'est mieux, ça tient quand même vachement plus chaud !


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