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Tu m'as tellement manquée. [Wilfried]
##   Lun 10 Oct 2011 - 15:36
Anonymous
Invité

    L'Allemagne me manquait déjà.

    En Allemagne, les gens parlent allemand, aussi bien le dialecte de leur région natale que l'allemand plus recherché utilisé par les étrangers, ainsi qu'anglais pour la plupart. Ils mangent de la choucroute, boivent de la bière, rient fort et souvent et utilisent des euros. On peut rouler vite sur les autoroutes et on a de jolies églises, vieilles avec de grosses cloches bruyantes qui sonnent tous les quarts d'heure.

    Au Japon, les gens baragouinent une sorte d'anglais bizarroïde assez difficile à identifier comme étant de l'anglais. Ils ont trois alphabets différents pour dire globalement la même chose (abandonnez les kanjis, je vous en prie), mangent du poisson cru et boivent un saké qui dissoudrait du béton armé. Ils paient des gens pour les écraser dans le métro et il y a de l'inox et du plexiglas partout où on ne voit pas le ciel.

    L'Allemagne me manquait déjà.

    J'étais affamée car je refusait de toucher à quoi que ce soit vendu ici sans être certaine de la qualité sanitaire des installations et n'avait de par le fait rien mangé depuis que le dîner avait été servi dans l'avion. J'étais assoiffée car je ne savais pas comment dire "eau" en japonais, ni utiliser des yens, et que j'avais abandonné l'idée de parler anglais avec eux depuis que le caissier du Skyliner avait hésité avant de répondre à mon "Good afternoon". J'étais épuisée par les 15 heures passées dans l'avion, d'abord entre Hambourg et Francfort, puis à attendre le second vol qui devait me conduire à Tokyo, avant d'y passer également une douzaine d'heures : je ne pouvais pas dormir en pensant à Wil ; et le trajet en train qui a suivi pour rejoindre Tokyo même avait également été pénible, malgré les voitures spacieuses et confortables, car l'air conditionné était trop froid et le bruit me donnait la migraine ; il a ensuite fallu prendre le métro, serrée comme une sardine, incapable de comprendre le moindre mot que certains voyageurs me lançaient de temps en temps et qui ressemblait à une excuse ; et enfin, avec mes chaussures ruinées par les piétinements intempestifs, il m'a fallu marcher jusqu'à l'Institut. J'avais une carte, j'ai pu m'en sortir ; mais ça m'a sans doute pris plus de temps que nécessaire. Arrivée devant les grilles, j'étais misérable, épuisée par le décalage horaire, par la marche, par la tristesse, et mes kitten heels me faisant absolument souffrir.

    J'observai les grilles en silence pendant un moment, me demandant si suivre Wil n'avait pas été une erreur. Peut-être qu'il ne changerait pas, peut-être qu'il s'amusait mieux sans moi. Je n'aimais pas ce pays, je ne me sentais pas à l'aise, trop décalée sur plein de niveau, et je me disais que j'aurais préféré rester à Hambourg, où tout le monde m'aimait et me comprenait. Mes parents me pardonneraient sans doute au bout d'une fraction de seconde de m'en être allée, et tout irait bien.

    Mais il n'y aurait pas Wil.

    C'est ce qui m'a poussée à sonner et à franchir le portail, la perspective que peut-être je lui manquais, qu'il aurait été prévenu de mon arrivée et qu'il m'attendait quelque part derrière un de ces grands arbres. Voir sa tête d'imbécile et me dire : "Ça c'est mon grand frère". Il y avait quelques promeneurs dans une cour à l'arrière du bâtiment que j’apercevais de loin. J'arrangeais un peu mes collants et ma jupe, que la marche avait déplacés, et en me cachant derrière ma valise, j'enlevais mon talon de ma chaussure pour laisser mon pied respirer un peu. Et j'attendis.

    Wil n'était pas là.

    Je refusais d'entrer dans le bâtiment sans y être introduite par quelqu'un de compétent ou qui s'y connaissais, et Wil n'était pas là. Bon sang, toujours pareil. Est-ce qu'il comptait changer ici aussi, ou ma cause était-elle perdue d'avance ? Je remis mes chaussures correctement et m'assis sur ma valise, prête à attendre longtemps, comme d'habitude. Ça me rappelait cette fois où il devait venir me chercher à la piscine et que je l'avais attendu tout l'après-midi. Il n'était jamais venu me chercher. J'avais attendu encore et encore, jusqu'à ce que ma mère s'inquiète de mon absence et vienne me chercher à la place.

    Je ne sais pas exactement à quel moment je me suis endormie, mais ce devait être après ce souvenir, car je sentis quelque chose me secouer gentiment. Il me fallut un peu de temps pour comprendre les raisons qui m'avaient poussée à m'endormir assise sur une valise, en face d'un bâtiment inconnu, au lieu de mon lit chaud et confortable. La réalisation me heurta brusquement et je me retournais avec vigueur, prête à arracher les bijoux de famille de mon agresseur.

    Il avait des cheveux blonds qui lui caressaient les épaules et un éclair de métal brilla à son oreille. Son sourire était aussi grand que lui et j'ai compris que j'avais bien fait de venir.

    "Wil ! Tu m'as tellement manquée, j'ai eu si peur pour toi, mon Dieu, est-ce que tu vas bien ? Mais qu'est-ce que tu portes, un uniforme, je ne t'ai jamais vu avec un uniforme, ça te donne l'air studieux, ça te change, et pas en mal je dirais. Frangin, tu m'as tellement manqué, je suis venue rester avec toi t'as vu, il te faudrait une coupe de cheveux, mais est-ce que tu as maigri ? La cuisine locale est infernale, mais je te ferais de la choucroute si tu veux pour te rappeler le pays, c'est tellement cool qu'on soit ensemble !"

    Finalement, je réussis à m'arrêter de parler et le pris dans mes bras sans lui laisser le temps de se moquer de moi. J'étais assez grande pour ne pas me sentir trop naine à côté de lui, et il sentait bon, comme ce parfum que je lui avais offert des années plus tôt et qu'il avait toujours refusé de porter sous prétexte qu'il "sentait la mort". Je n'ai rien dit mais ça me faisait plaisir.


Dernière édition par Katherine Hängen le Ven 14 Oct 2011 - 10:01, édité 1 fois
##   Jeu 13 Oct 2011 - 13:36
Anonymous
Invité

Je n'arrivais pas à le croire. Quelques heures à peine après mon arrivée, un Master m'avait prévenu que Katherine avait elle aussi ressenti l'Appel. Il me semblait peu probable que ce soit la vérité, parce que Kath aimait sa vie. Elle n'aurait donc eu aucune raison de ressentir l'Appel, Master ou pas.

Après réflexion, j'arrivais à la conclusion que la perspective de se débarrasser de la nécessité d'obtenir l'aval de nos parents coincés avant de remuer le petit doigt l'avait séduite, et qu'elle avait décidé de me suivre. Ce fut avant que je me souvienne que quand il s'agissait de cette chère Katherine, les parents n'étaient ni coincés, ni concernés par les faits et gestes de leur fille. Elle était trop sage pour avoir besoin de surveillance.

Je ne comprenais pas ce qui aurait pu la pousser à ressentir l'Appel qui l'aurait conduite à Terrae. Peut-être était-ce l'injustice de nos parents qui m'avait mise dehors sans préavis. Peut-être tout simplement que je lui manquais. Un gloussement m'échappa subitement. J'imaginais tellement mal Kath au milieu de Tokyo. Cette gamine était incapable de s'adapter à des situations étrangères, encore moins à des pays, et encore moins à l'Asie. Il était difficile de trouver plus allemand qu'elle, et la choucroute/bière de Hambourg lui manquerait sûrement.

Je me dirigeai vaguement vers la grille d'entrée, prévoyant une longue attente, mais je ne voulais pas la rater. A ma grande surprise, j'apperçus une énorme valise au sommet de laquelle une jeune fille à la longue chevelure blonde avait l'air endormie. Je la reconnus immédiatement, malgré le fait qu'elle me tournait presque le dos. Il n'y avait qu'elle pour se balader avec le plus gros modèle de bagages Louis Vuitton et des Louboutins à l'air assez piteux, comme si on l'avait piétinée avec ardeur. Je tendis la main pour lui secouer doucement l'épaule. Elle se retourna brusquement, l'air effarouché, avant que son expression ne s'adoucisse et qu'elle me harcèle d'un discours sans queue ni tête.

"Wil ! Tu m'as tellement manqué, j'ai eu si peur pour toi, mon Dieu, est-ce que tu vas bien ? Mais qu'est-ce que tu portes, un uniforme, je ne t'ai jamais vu avec un uniforme, ça te donne l'air studieux, ça te change, et pas en mal je dirais. Frangin, tu m'as tellement manqué, je suis venue rester avec toi t'as vu, il te faudrait une coupe de cheveux, mais est-ce que tu as maigri ? La cuisine locale est infernale, mais je te ferais de la choucroute si tu veux pour te rappeler le pays, c'est tellement cool qu'on soit ensemble !"

Avant que je ne puisse lui répondre, elle me sauta dans les bras et m'écrasa les côtes. La natation lui avait donné bien des forces.

"Tu m'as manqué aussi, microbe."

Je la soulevai un peu du sol pour la faire tourner dans mes bras, comme dans les films, juste pour l'embêter parce que je savais qu'elle détestait ça. Je la déposai doucement au sol avant de la lâcher et de prendre sa valise.

"Suis-moi. On devrait être ensemble dans le dortoir des Novices, mais je ne sais pas où est-ce que tu es sensée dormir, donc tu vas aller te reposer dans mon lit le temps que je règle tous les petits problèmes administratifs. Tu as l'air épuisée. Je t'amènerais quelque chose à manger à ton réveil, et je te promets de ne pas ouvrir ta valise."

Je voulais savoir pour quelle raison est-ce qu'elle était venue, pourquoi m'avoir suivi jusqu'ici alors qu'elle aurait pu rester à Hambourg et être la petite fille parfaite de nos parents. La question me brûlait la langue. Mais je décidai qu'il n'était pas temps pour une discussion à coeur ouvert, et que ça pourrait bien attendre qu'elle s'installe correctement à Terrae. Nous n'étions pas pressés. Nous avions le temps, puisque nous étions ensemble.
##   Jeu 13 Oct 2011 - 17:42
Anonymous
Invité

    « Tu m'as manqué aussi, microbe. »

    Wil me fit tourner dans ses bras comme une princesse Disney, mais rien à faire, j'étais trop contente pour lui en vouloir. Un éclair de douleur me traversa les pieds lorsqu'il me reposa à terre, et ma bouche se tordit en grimace pour une demi-seconde. Peut-être que Wil le remarqua, car il prit ma valise et avança en direction du bâtiment.

    « Suis-moi. On devrait être ensemble dans le dortoir des Novices, mais je ne sais pas où est-ce que tu es sensée dormir, donc tu vas aller te reposer dans mon lit le temps que je règle tous les petits problèmes administratifs. Tu as l'air épuisée. Je t'amènerais quelque chose à manger à ton réveil, et je te promets de ne pas ouvrir ta valise. »

    Puis il se tut. Je marchais en faisant bien attention de ne pas écrabouiller mes pieds encore plus – ces chaussures étaient définitivement à jeter – et le suivit sur l'allée dallée qui menait à l'entrée. Je ne lui demandai pas ce qu'était un Novice, ni où est-ce qu'il comptait trouver de la nourriture mangeable dans ce pays, ni même si c'était possible. La perspective d'un lit douillet me berçait déjà vers un sommeil bien mérité et je me rendis compte, lorsque nous atteignîmes les marches du perron, que j'avais fermé les yeux et marchais comme une somnambule. Way to go...

    Wilfried me guida à travers des couloirs qu'il semblait déjà connaître par cœur alors que, si vous vouliez mon avis, ils se ressemblaient plutôt tous. Il y avait de nombreuses personnes en uniforme qui discutaient, fleurtaient, ou tout simplement marchaient pour se rendre – sans doute – en cours. Mon manque d'uniforme et la fatigue évidente du voyage m'attirèrent quelques regards, mais j'arrangeai ma jupe et gardai la tête haute. Non mais.

    Une grande double-porte se dressait devant nous, et Wil l'ouvrit d'une main, traînant mon énorme valise de l'autre, et me faisant signe du menton de le suivre. Je ne fus pas vraiment surprise par l'aspect du dortoir (j'avais été en camp de vacances), mais j'avais tout de même espéré un peu plus d'ordre. Certains lits étaient défaits, d'autres parfaitement arrangés, et certains avaient les draps repoussés à la va-vite, comme pour se donner bonne conscience. Il y avait du bazar autour de certains, et rien autour d'autres, et on voyait tout de suite que le désordre supplantait la maniaquerie, ce qui n'était pas vraiment étonnant.

    Moins étonnant encore, le lit de Wil contribuait au désordre ambiant. Il n'avait pas été dans le coin assez longtemps pour étaler le contenu de sa valise partout autour de lui, mais il n'en était pas loin, et il lui suffirait de quelques heures pour atteindre cet objectif. Je tirais rapidement les draps ainsi que le dessus de lit, m'assis rapidement pour enlever mes chaussures et sortis un pyjama de ma valise.

    « Je suis étonnée qu'il n'y ait pas plus de bazar autour de ton lit. Je n'ai pas assez confiance en toi pour dormir sous ta couette, donc je vais me contenter de m'allonger et piquer un somme, le temps que tu me trouves un lit avec des draps propres. »

    Considérant un temps l'ensemble que j'avais sorti du tas de vêtements soigneusement pliés dans ma valise, je secouai la tête et en pris un autre, un short bleu avec un débardeur blanc à fleurs assorties.

    « Et s'il te plaît, amène-moi quelque chose de mangeable. Quelque chose d'européen. Si tu pouvais me trouver des brötchen, ce serait vraiment génial, je n'ai rien mangé depuis que je suis descendue d'avion et je meurs de faim. »

    Alors que je considérais que peut-être, il me fallait trouver un endroit à l'abri des regards pour me changer, je regardai Wil, les yeux écarquillés.

    « Mais attends... Les dortoirs ne sont pas mixtes, quand même ? Ca signifierait donc que je suis dans le dortoir des garçons ! C'est pour ça qu'il y a autant de bazar ! Mein Got, quelle horreur, sors-moi d'ici immédiatement ! Je t'accompagnerais où il le faut, mais je ne dormirais que dans un dortoir destiné au filles. Tu n'as pas honte, Wilfried ? »

    Je rangeai mon pyjama rapidement, fermai ma valise avec un peu plus de force que nécessaire et remis mes chaussures, avant de me diriger vers la sortie en marmottant.

    « Quel idiot, mais quel idiot... »
##   Jeu 29 Déc 2011 - 20:25
Anonymous
Invité

Je prit la peine de lui prendre sa valise, histoire de jouer au grand frère qui prend soin de sa petite sœur et marcha jusqu'à l'entrée. Elle m'avait suivi sans parler, c'était pas plus mal vu le moulin à paroles que c'était. Mais j'allais peut-être en souffrir plus tard quand elle serait en forme. Ses chaussure étaient dégueulasse et plus en très bonne état. Je levait les yeux aux ciels.

-Je sais pas ce qui t'es arrivée, mais t'as vraiment l'air d'une clocharde là.

D'habitude c'est moi qu'elle traitait de gros porc, mais la elle faisait un peu pitié à regarder. On aurait dit la fille d'un mendiant qui fait la manche. [The situation is dangerous] Elle se mit à fermer les yeux en marchant mais je ne lui dis rien, ce n'était pas ça qui allait la rendre anormal. J'espère qu'elle allait vite s’habituer à cet endroit. Elle n'avait pas l'air de prêter attention aux personnes qui la regardait mais qui se détournait vite à cause de mon regard assassin de BG. [Maudits les civils] Je la conduit jusqu'au dortoir des garçons, car je voulais récupérer ma montre. Quand je vit qu'un bordel bordélique était présent je priais le seigneur pour qu'elle ne se plaigne pas, elle, la maniaque.

« Je suis étonnée qu'il n'y ait pas plus de bazar autour de ton lit. Je n'ai pas assez confiance en toi pour dormir sous ta couette, donc je vais me contenter de m'allonger et piquer un somme, le temps que tu me trouves un lit avec des draps propres. »

Elle avait sûrement cru que c'était là qu'elle allait dormir et pour la prévenir, j'émit un son inaudible, à elle de se débrouiller avec ça.

« Et s'il te plaît, amène-moi quelque chose de mangeable. Quelque chose d'européen. Si tu pouvais me trouver des brötchen, ce serait vraiment génial, je n'ai rien mangé depuis que je suis descendue d'avion et je meurs de faim. »

*Tu crois vraiment que je vais trouver des brötchen ici ?*

Dès qu'elle se sera rendue compte que c'était le dortoir des garçons j'lui amènerais un truc à manger. [Is that all stranger]

« Mais attends... Les dortoirs ne sont pas mixtes, quand même ? Ca signifierait donc que je suis dans le dortoir des garçons ! C'est pour ça qu'il y a autant de bazar ! Mein Got, quelle horreur, sors-moi d'ici immédiatement ! Je t'accompagnerais où il le faut, mais je ne dormirais que dans un dortoir destiné au filles. Tu n'as pas honte, Wilfried ? »

Et voilà, j'le savais, c'est moi qui vais tout prendre. Je lui fit signe de venir, prit ma montre. Elle marmonna quelque chose que je prit pas la peine de comprendre. Je me dirigeais vers le dortoir des filles.

-Pauv' petite, tu croyais pas que j'allais te laisser dormir dans le dortoir des garçons ? Pour les brötchens, il faudra attendre d'aller en ville, princesse. J'irais te chercher un truc à la cafétéria après.

Arrivée là j'ouvrit la porte et lui redonna sa valise.

-Allez, dépêche-toi qu'on aille manger, je t'attend devant la porte !

[I'm a Nigga !]
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Tu m'as tellement manquée. [Wilfried]

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