Et voilà,  il y était, précisément à l'autre bout du pacifique.  Mais de là où il était, il ne voyait pas l'océan. Ce qu'il voyait  c'était une grande grille fermée puis une allée d'arbres donnant ce qui semblait être un bâtiment au bout. Liam continuait de regarder où il était et la petite puce qu'on lui avait donner, pour comprendre le japonais, il paraît. Il ne connaissait que "Arigato", c'est pas avec ça qu'il tiendrait une conversation.  Est-ce que cette puce marchait vraiment ?
Il avança de quelques pas, il avait l'impression de rentrer de pleins pieds dans l’Institut Xavier, il manquait plus qu'il soit accueilli par un chauve en fauteuil roulant. L'adolescent  ricana, il fallait pas vraiment y compter. Il rentrait dans un endroit qui pouvait s'apparenter à un gros camp pour mettre les gens comme lui à l'écart. Là, il frissona, non pas un camp, sinon il aurait été emmené de force. A la place, on lui avait offert un échappatoire sur un plateau d'argent.

Il frissona une deuxième fois. Ce temps de merde sérieux, il faisait méga froid, Liam détestait le froid. Il faisait meilleur quand il était parti de San Francisco. La capuche rabattue sur sa tête, il avançait vers le bâtiment, il était assez grand pour que ce soit un bâtiment important et puis c'était là qu'on lui avait dit d'aller. De toute façon, il ne pouvait pas vraiment rebrousser chemin et après tout, ce serait vraiment bête de changer d'avis maintenant.
Il pressa un peu le pas pour arriver plus vite à l'abri mais il croisa... Il avait fait la blague quelques instants plus tôt mais il pensait pas que c'est qu'il arriverait. Bon OK c'était pas un homme chauve, c'était même une femme, enfin une jeune femme, plus vieille que lui en tout cas. Et en plus, elle était en fauteuil roulant et ça c'était un point commun.  Il étouffa un rire en la voyant.

- Pardon mais tu es le comité d'accueil ? C'est bien là que je dois aller ?

Il avait oublié le bonjour ? Oui complètement, peut-être qu'elle lui en tiendrait pas rigueur. Est-ce qu'elle pouvait elle aussi lire dans les pensées ? Quoi, on pouvait toujours rêver. Il n’avait pas complètement tout écouté en vérité avant d'arriver, mais il avait bien retenu les pouvoirs et ça, ça c'était cool.
Par contre, il n’avait toujours pas mis sa puce, donc si elle parlait pas anglais il allait rien comprendre. Il pouvait se débrouiller un peu en français mais sans plus.

Est-ce qu’il y a quelque-chose de plus désagréable que d’être accueilli par une tronche de cake qui se fout à rire en vous regardant ? Oui. C’est accueillir un gamin que tu n’es pas allé chercher, à la dernière minute, parce que tu traines en salle des masters et que celui qui devait le faire te dit « déso chérie, j’suis appelé en mission, vas y à ma place. » Genre lire en travers un dossier, c’est relou, un dossier compliqué, ou on te surligne 3 fois « en lien avec les corbeaux, évaluer ce qu’il sait » me pète encore plus les couilles. Quoi, moi de mauvaise humeur ? Naaaaan.

Non mais sérieusement, on est tous de mauvaise humeur depuis qu’un certain trouffion en chef s’est barré avec son trouffion en second. On doit pas le montrer, être gentils serviables, tout le bazar, alors j’prends sur moi pour dessiner un sourire sur mes lèvres et ne pas l’envoyer chez les grecs.

« Non tu t’es gouré, c’est dans l’autre institut avec des gens aux supers pouvoir à l’angle de la rue là-bas que tu dois aller. »

Autant pour moi, j’ai p’t’être pas été aussi sympa que je l’aurais voulu mais merde ! Il m’a rigolé au nez ! Il l’a officiellement cherché et il devrait s’estimer content que je ne lui ai pas botté son petit cul de un, que je n’ai pas fait demi-tour de deux, et que j’lui réponde encore de trois. Franchement j’suis hyper sympa comme meuf. Certes un peu de mauvais poil, ce n’est qu’un détail.

« Bon et sinon, qu’est-ce que t’as raconté le master qui est venu te chercher ? Savoir ce que je dois reprendre avant de pouvoir revaquer à mes occupations. »

Et t’as intérêt de te dépêcher sinon j’te laisse te dépatouiller. Ils se démerderont plus tard. L’accueil c’est pas mon taf. Putain. Et j’suis pas assez payée pour qu’on me rit à la gueule.

Liam n'avait pas bougé après sa réplique pour la simple raison qu'il savait pertinemment qu'elle se payait sa tête. Il l'avait peut-être mérité mais là n'était pas ma question et il n'avait pas envie de se justifier. Alors il resta là,  en essayant de pas trop paraître désagréable.
Bon elle avait l'air vraiment froissé en fait, qu'est-ce qu'on lui avait raconté, mince… va falloir qu'il s'en rappelle. Déjà qu'il l'avait laissé un peu en plan sous la flotte, et que c'était pas super cool de faire à un mineur. Il l'avait pas abandonné non plus mais c'est tout comme, il voulait vraiment se mettre au sec et ressortir qu'au printemps prochain. Comme les marmottes… ah oui on lui avait poser une question.

- On est dans un institut, ça a parlé de pouvoirs, et aussi qu'il faudrait que je sache où je dors et, la visite guidée,  que j'ai pas eu non plus.

Il n'avait tellement rien retenu en fait, plutôt concentré par où il se trouvait que par ce qu'on lui disait. Il n'avait pas non plus envie d'être agréable avec quelqu'un qui ne l'était pas avec lui, même si être agréable, il l'était pas avec beaucoup de gens mais là il n'avait pas envie de faire d'efforts. L'idée qu'il avait eu au départ s'était envolée aussi vite qu'elle était arrivée et ouais le "cool" aussi en fait. Peut-être qu'il se fera une autre idée quand il en saura plus et qu'il pourra lui aussi vaquer à ses occupations.

- En fait, tu pourrais juste me montrer où on a foutu mes affaires et puis j'irais  explorer moi-même après. Puisque ça a l'air de t’enchanter de faire le comité d'accueil.

Il était incorrigible, il fallait qu'il réplique, fallait qu'il réagisse et puis c'était sorti. Coupable, bien sûr que non mais il faisait une magnifique première impression.

Visite guidée ? OH PUTAIN. J’vais m’le faire. RENTRE DE MISSION GARS ! On va voir qui va attendre les gamins en tenant des cacahuètes. J’soupire. Il y est pour rien le pauvre môme mais j’suis clairement pas dans les meilleures dispositions. Il doit s’en rendre compte puisqu’il capte de lui-même que sa visite il peut s’asseoir dessus.

« Tes affaires arriveront sans doute plus tard, tu auras qu’à demander au grand type qui t’a ouvert le portail, c’est lui le concierge. »

Chris me tuera quand il saura que j’l’ai appelé comme ça. M’en tape. Il prend pour le con qui m’a laissé ce gamin dans les roues.

« Pour le reste tiens, ton kit de survie t’as un emploie du temps dedans, c’est pas parce que tu changes de coin du globe que tu vas pouvoir sécher. A ta place j’éviterais d’ailleurs, sinon on te proposera p’t’être pas de récupérer des pouvoirs plus tard mais on te montrera direct la porte de sortie. »

Ne me dites pas merci pour lutter contre la désinsertion scolaire, je le fais gratuitement. Après j’me récup tous les asociaux chelous à un moment ou un autre dans ma bibliothèque. J’lui ai refilé le kit de base avec la carte, les produits d’hygiène de base, un uniforme, ‘fin la base quoi. Après si t’es au courant des pouvoirs comme les trois quart de la planète ça va être rapide. C’est clair que c’était plus drôle de trauma les nouveaux arrivants avant, quand on était un secret pour tous.

« Là-bas t’as le dortoir des garçons, tu y résideras jusqu’à ce qu’on découvre de quelle affinité tu es ou qu’tu décides de rentrer chez toi. Evites de perdre ta puce traductrice, sans elle tu ne capteras pas une personne sur 3 que tu croiseras. »

Non mais les gars j’suis vraiment de mauvaise humeur, j’ai pas essayé de lui faire croire que ses pouvoirs lui viennent de Blobby, le blobfish d’un de nos masters.

Le Concierge ? Il avait pas l'air d'en être un mais bon, qui était-il pour juger. Enfin il reçu ce qui était censé être un kit de survie, et un avertissement sur le fait de sécher les cours. Elle le prenait pour un cancre ? Il était pas débile non plus, qu'elle le prenne pas pour un mec sortie tout droit de sa cabane au fond des bois.

- Tu me prends pour qui ?

Il avait dit ça assez bas, qui devait ressembler qu'à un grognement pour elle. Il fit l'inventaire de ce qu'elle venait de lui donner, il n'y avait pas vraiment grand chose d'intéressant. Le strict minimum en vérité et un emploi du temps heureusement pas écrit en japonais. Ca lui rappela la puce qu’il finit par mettre finalement en tournant le regard vers la direction du dortoir des garçons. Il soupira. Dortoir,  en gros dormir dans une grande salle avec des gens qui ronflent ou parlent dans leur sommeil ? Génial.

- Et quand est-ce que j'aurais ma propre piaule ?

C'était important pour lui, pour éviter qu'il ait envie d'étouffer quelqu'un pendaison sommeil avec son oreiller. Oui c'était mal vu mais ça rendrait service à tout le dortoir. Ou se liguer et faire dormir le ronfleur dans le couloir. C'était cruel finalement un adolescent.

- Surtout pile à l'entrée, je crois pas que ce soir le meilleur endroit, enfin.

Vas y Liam continue de râler, on t'avais pas forcer à venir finalement. Il était simplement hors de question de faire demi-tour pour lui pour le moment.

Elle grommèle dans son absence de barbe. Je le prends pour qui ? Un gamin qui comme tous les gamins va vouloir tester les limites. Surtout ici, si tu ne le fais pas, c’est tant mieux pour toi, ça t’évitera bien des embrouilles. Sourire. J’ai pas à me justifier. S’il voulait une réponse construite il avait qu’à parler plus fort. Sa question me fait sourire, j’ai envie de répondre un provocateur « quand tu seras grand. »

« Lorsque tu recevras tes pouvoirs, enfin si tu décides de rester dans à peu près deux semaines si tout se passe bien… »

Non parce qu’il est aussi possible qu’on se retape une éclipse, qu’un astéroïde frappe Terrae ou qu’on ait trop d’entrées pour tous les initier rapidement.

« Qu’est-ce qui n’est pas le meilleur endroit à l’entrée ? »

Je crois que je n’ais pas suivi toutes les pérégrinations de son cerveau. S’il parle du dortoir, il a raison, c’est relou quand t’arrives t’es un petit être tout cassé et tu te retrouves à devoir t’entre-aider avec d’autres petits-êtres tout cassés. C’est un peu tristoune quand même, être obligé de se resociabiliser et de recréer du lien quand t’en as besoin. Quelle vacherie de la part des masters. On n’a pas de cœur.

Est-ce que je vous ai déjà dis que les adolescents étaient des animaux relous, toujours à rager et à se plaindre de ce qu’ils ne comprennent pas mais qui est prévu pour leur bien, heureusement que je n’suis pas mère. Tu oses dire ça ? siffle une voix en moi. Je l’étouffe d’un brin de magie sensitive. TG. J’suis pas v’nue là pour souffrir eukay ?

Quand il aura ses pouvoirs, deux semaines, bon ça devrait aller, juste quelques temps. Il se demandait bien quel genre de pouvoir il pourrait avoir, si on lui en avait déjà parlé,  il n'avait pas retenu le listing mais dans ses souvenirs, c'était assez restreint.
Elle lui demandait ce qui était pas bien à l'entrée.

- Un lieu de passage là où on est censé dormir et travailler ?

Bon, ça c'était juste un détail, lui ce qui le gênait, c'était les autres. Il espérait que le dortoir soit pas trop grand. Elle n'avait peut-être pas compris le sens de sa question sinon elle aurait pas demandé ce qu'il voulait dire par là, mais Liam s'était aussi dit ça a lui-même,  et ça allait, il s'entendait assez bien avec lui-même en général.
En tout cas, lui et cette fille en fauteuil roulant avaient l'air aussi heureux l'un que l'autre d'être ici. Liam se le cachait pas vraiment,  elle non plus d'ailleurs, l'adolescent se demandait qui il rencontrerait ensuite. Quelqu'un de mieux ce serait pas mal.

Il commença à s'avancer dans le bâtiment avant de se retourner vers son accueil qui… laissait à désirer.

- Il y a quelque chose que tu aurais oublié de me dire ? Je sais pas je demande on sait jamais…

En vérité,  il préférait que ce ne soit pas le cas.

Bon, concrètement j’suis pas sûre à cent pour cent qu’il parle des dortoirs et pas de la conciergerie. Enfin, on va faire comme s’il parlait des dortoirs ça semble plus logique. J’hausse simplement les épaules, c’est pas comme s’il avait le choix. Les ados c’est relou avec leur besoin d’intimité. Surtout qu’ça se sent isolé dès que c’est un peu seul.

« Désolée si ça ne te plait pas, mais ici on joue collectif. Il n’y a pas tant de passage dans les dortoirs cela étant, en ce moment on a peu de novices. »

Du coup on a des initiés qui squattent les dortoirs, mais ça je vais m’abstenir de le lui dire. Il le découvrira de lui-même assez vite. Personnellement j’ai toujours apprécié les dortoirs, certainement car je m’y étais réfugiée de nombreuses fois quand j’avais quitté la chambre que je partageais avec mon premier colocataire… Enfin, c’était il y a longtemps.

« Tu as dis que tu voulais découvrir par toi-même, il y a pleins de choses que j’ai décidé de ne pas te dire… Si tu cherches des cheatcodes tu pourras toujours me retrouver à la bibliothèque. Si tu as des questions en général, les masters qui te font cours sauront y répondre. »

Je lui souris, parce qu’en général je suis sympa quand on me rit pas au nez en me voyant. Comment sans doute pas méchant ? Non mais j’vous zute, j’suis certaine que vous auriez été à ma place vous auriez tourné les talons !

HRP : encore désolée pour le sale caractère de Piu, c’est une mégère. Si tu souhaites arrêter le RP maintenant ça me va, si tu veux relancer je suis. Des bisous !