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[Eclipse 5] Je vais défier la gravité, m'envoler pour briller, toujours plus... Et faire en sorte que personne, plus jamais, ne puisse me ramener [PV]
##   Mer 26 Fév 2020 - 19:57
Akihiko Eiji

Personnage ~
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Akihiko Eiji
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Pensées et dilemme d'Akihiko en chanson <3 :


- Hey Akihiko ! Oh ! Ohé réveille-toi !

La voix de Keitaro me tire de mes pensées et je sursaute à moitié en regagnant la réalité. Je cligne des yeux, me retenant de les frotter comme si je sortais d’un bon somme, pour conserver un minimum de dignité. Les dossiers s’entassaient sur le bureau qui m’était alloué pour ma tâche, qui consistait à les lire, pour prendre connaissances des nouveaux arrivants et des problèmes spécifiques à chacun, pour mieux les guider, et les ranger ensuite. Ce n’était un secret pour personne que ce travail ne me plaisait pas. Je n’hésitais pas à le dire, ni à le faire comprendre ce qui avait, à la longue, tendance à agacer certains collègues. Keitaro était de ceux-là. Je ne lui en voulais pas vraiment, je me connaissais un potentiel chiantise particulièrement développé. En même temps, je n’arrivais pas à faire semblant, et la recrudescence de nouveaux venus ces derniers temps, plus les phases de l’éclipse à gérer qui nous rajoutaient encore du travail et de la pression, plus les remarques et les regards extérieurs qui se faisaient sentir à l’instant même où on reconnaissait en vous un master… Ben tout ça j’en avais ma claque. J’en avais assez de me justifier tout le temps, de dire que je n’y étais pour rien, qu’on faisait de notre mieux.
« Mais vous êtes censé être des demi-dieux ! Qui va faire quelque chose si vous ne faîtes rien ? ». Cette phrase m’exaspérait. Je revois encore Sia devant moi, l’héroïne improvisée, s’en prendre aux masters si spéciaux et pourtant si incompétents. « C’est pas de ma faute si tu sers à rien ». Je serre les poings à cette pensée. On ne sert à rien… Moi oui en tous cas. Les autres ont le droit de se défendre, de proclamer leur titre de demi-dieux, de se dire spéciaux… Moi je n’ai droit à rien. Je n’ai rien de spécial. Depuis que l’éclipse avait commencé, cette pensée tournait en boucle dans ma tête, me rappelant ma propre inutilité… Les autres changeaient d’affinités, certes, mais ils conservaient ce qui les rendaient spéciaux, uniques. Et moi ? Ça voulait dire que je n’étais pas spécial ? Que je n’étais pas un vrai master ? Tout juste quelqu’un avec des pouvoirs développés ? La réponse me frappait toujours avec autant de force : Oui. Tu n’es que ça. Juste un gars lambda, sans spécialité, sans attrait, sans personnalité… Me greffe n’avait rien vu en moi, sinon un petit garçon, trop jeune pour le rôle qu’il devait assumer.

-Ça y est il est reparti… Oh tu m’écoutes ?

Je me réveille à nouveau, sortant des méandres de mes pensées. Keitaro me contemplait, face au bureau, l’air mi-amusé, mi-agacé. Il avait l’habitude de toute façon, ce n’est pas comme si je prêtais attention à ce qu’il disait la plupart du temps (comme ce n’était que rarement intelligent). Je lui offris un grand sourire, y pensant de toutes mes forces pour qu’il le capte bien, mais si c’était le cas, il rendait très bien le change. Il était plus adulte que moi de ce côté-là, je ne pouvais pas le nier.

- Excuse-moi, qu’est-ce qui t’arrive Keitaro ?
- J’ai besoin de ce dossier concernant rapport de mission qui date d’il y a quelques temps déjà, me répète-t-il en me tendant un bout de papier sur lequel était marqué le nom en question. J’ai cherché dans les casiers d’ici mais impossible de le trouver. Est-ce que tu pourrais…
- Allez voir là-haut ? Ok, j’y vais… dis-je en soupirant. Ça me fera faire une pause.

J’attrape le bout de papier d’un geste désinvolte et le fourre dans mon jean, avant de me lever et de sortir. J’inspire à pleins poumons l’air du couloir, bien plus agréable que celui de la salle confinée dans laquelle je triais mes dossiers. Les mains dans les poches, je me dirigeais sans grand enthousiasme vers la salle des masters, où devait se trouver ce fameux rapport de mission si important. Je saluais les élèves que je croisais en chemin d’une voix lointaine, leur accordant à peine un regard, perdu de nouveau dans mes pensées. Je sais ce que vous vous dites. Normalement je saute dans tous les sens, il y a zéro moyen de m’arrêter, blabla, toussa toussa… C’est vrai. Mais la rencontre avec Sia, les phases que nous impose l’éclipse, l’élection des délégués qui cristallise notre inutilité et notre incapacité à aider suffisamment (du moins selon eux) les étudiants, les reproches presque quotidiens, les murmures sur son passage, les bruits de couloir... Tout le monde s’en prenait plein la tronche chez les collègues, mais j’avais du mal à faire la part des choses. Peut-être étais-je trop jeune, je ne sais pas, mais ça me touchait, beaucoup trop en fait même.

Je finis par atteindre la salle des masters, toque deux coups avant d’ouvrir. Mesure inutile puisqu'il n’y a personne. C’est bien pratique tiens de la laisser ouverte pour rien. Je referme soigneusement la porte et commence mon travail de recherche. Plus vite j’en aurais fini, plus vite je pourrais m’en aller, rentrer chez moi, et jouer toute la soirée pour enfin passer le boss qui me pose des problèmes à Hollow Knight! En plus, ça me défoulerait de taper sur des monstres, tout insecte soient-ils. Je fouille les casiers tout d’abord, rien. Rien dans les tiroirs non plus. Pfiu, pas simple l’affaire là, où est-ce qu’il l’ont mis? Dernier secours : le placard. J’ouvre la double porte en bois, dont les étages croulent sous des piles de documents à n’en plus finir. Je pousse un profond soupir… Devinez qui va être chargé, à tous les coups, de trier ce fatras ? C’est Kiko ! Enfin, je suis pas là pour ça de toute façon, donc on prend le dossier et on se barre !! Il me faut tout de même quelques minutes, le temps de passer en revue des docs de toute nature (non mais sérieux quoi, ça a rien à faire là les factures ? Pourquoi c’est mélangé avec des dossiers d’élèves ou des rapports de missions ?), mais je finis par trouver LE dossier si précieux. Mon précieux… Hum… Bref, je l’attrape, le fourre sous mon bras et m’apprête à refermer les portes, trop content de pouvoir repartir, lorsque mon regard accroche un détail brillant. Je suis pas spécialiste du papier, mais je suis presque sûr que ça brille pas, et que c’est pas transparent. Je pousse la pile devant moi qui me gêne et attrape l’embout en verre qui dépasse derrière, au fond du placard.
Une fiole.
Celle que l’on offre au master lors de leur passage. Celle qui contient le fameux liquide qui déclenche le Rêve durant lequel nous acquérons nos pouvoirs. Et notre Greffe. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Ils ne sont pas censés s’en débarrasser ensuite une fois utilisée ? Ça c’est quelqu’un qui a voulu rentrer chez lui vite fait bien fait, quitte à mal finir le boulot. ME REGARDEZ PAS, J’Y SUIS POUR RIEN ! Je touche pas à ça moi. Ma spécialité c’est le papier, pas le cristal…  
Je fronce les sourcils, remarquant un détail qui me chiffonne : il en reste. Un fond. Un tout petit fond, quelques gouttes à peine. L’obscurité du placard ne m’avait pas permis de bien distinguer le bout mais maintenant que je l'examinais à la lumière, je pouvais bel et bien voir un fond s’agiter sous les secousses de mes doigts.

Je reste figé. Complètement bloqué pendant quelques minutes. Les yeux rivés sur la fiole entre mes mains. Est-ce que c’était un signe ? Est-ce que quelqu’un, quelque part, avait  entendu mes prières ou ressentit ma détresse pour m’envoyer ça ? Je pensais actuellement à tout et n’importe quoi. Une chose cependant revenait sans cesse me tarauder et m’empêcher de partir en la laissant à sa place : c’était peut-être la réponse à mes questions, à mes angoisses, peut-être même aux problèmes que l’on connaissait actuellement avec l’Eclipse ! Non… c’était pour moi, c’était forcément le destin qui l’avait placé sur ma route. Quelque chose en moi me retenait cependant.
« C’est mal, tu ne dois pas faire ça. Et puis ça peut être dangereux ! »
« Je l’ai déjà fait, ce n’est pas dangereux, je m’en suis bien sorti la première fois ; »
« Mais tu n’étais pas seul, il y avait des gens pour s’assurer que ça ne dégénère pas... »
Je hoche la tête, beaucoup moins sûr de moi tout à coup. C’était sûrement une idée stupide, ça pouvait très mal finir. Personne n’avait jamais fait ça auparavant, on ne sait pas conséquences que ça peut avoir. Je pourrais même en mourir si je ne faisais pas attention.
« Exactement ! Alors sois intelligent et repose ça. La situation n’est pas si grave après tout. »
« Pas grave ? »
« Oui, tu es puissant, plus que certains, ça devrait te suffire non ? »
Je fronce les sourcils sous l’assaut de cette pensée. Puissant… c’est quoi être puissant ? Je pouvais voir des choses oui, plus et plus facilement que Tomoe-chan oui. Mais pas tant que ça au final, mon don était déjà si développé que je ne voyais la différence qu’en de rares cas. Et puis la puissance… tout le monde l’avait. Aoi, Huo, Mitsuki, même Ass… Tous étaient déjà surpuissants. Mais tous l’étaient davantage que moi. Ils avaient ce petit plus qui faisait la différence, contre lequel je ne pouvais rien. Il avait ce petit plus qui les rendait si spéciaux, qui faisait d’eux de vrais masters, ce petit truc fait pour eux, sur mesure. Moi je n’avais rien…
« Ce n’est pas si grave... »
« Si ça l’est... Que je ne sois pas spécial… C’est dur, mais je peux l’admettre. Mais tous… tous ont quelque chose qui leur correspond. Ils sont complets eux ! Ils ont été fait sur mesure, ils sont achevés, parfaitement achevés. Moi je n’ai rien. J’ai grandi, et alors ?? J’ai l’apparence que j’aurais normalement à mon âge actuel, qu’est-ce que ça m’apporte ? Je peux voir plus de choses que d’autres et alors ? Tout le monde le peut, tous les voyants peuvent voir… Mais moi ? QUI JE SUIS MOI ?
« Tu es... »
« RIEN ! Je ne suis rien ! Je ne suis qu’un pauvre master destiné à grandir éternellement, à trier des dossiers et à me faire traiter d’incompétent par les étudiants ! Je n’ai ni personnalité propre, ni de caractère que me permette d’avoir ma propre greffe ! Je n’ai vraiment pas l’impression d’avoir combler mon vide en aucune façon… J’ai l’impression d’avoir combler l’ancien pour m’en créer un nouveau… Si je n’ai reçu aucune greffe, c’est peut-être parce que je ne le méritais pas ? Peut-être que je ne vaux rien au final ? Honda-sama s’est peut-être trompée en me faisant passer master alors que je n’en étais pas digne ? Je n’ai rien qui me distingue des autres. Et j’en ai marre ! J’en ai marre d’être le laissé pour compte ! J’en ai marre d’être le petit garçon qui se fait rabrouer ! J’EN AI MARRE DE NE RIEN VALOIR! … J’en... j’en ai marre d’être entouré de gens spéciaux, alors que moi je ne peux qu’être à la traîne… J’en ai marre d’être derrière tout le monde. Pourquoi… Pourquoi moi je n’ai pas de greffe à moi… ? Pourquoi eux et pas moi… ? »
Au moment où je parvenais à cette conclusion, je compris que ma décision était prise. Il m’en coûterait, peut-être même que je subirais de graves conséquences, peut-être même que ma vie en serait affecté à jamais. Mais je ne pouvais plus reculer. J’étais au point de non retour… Et il était temps de briller pour de bon.
D’un geste brusque, j’avale les dernières gouttes restantes de la fiole. L’effet ne se fait pas attendre. Je lâche mon dossier alors que la somnolence habituelle s’empare de moi et je m’effondre sur le sol, ne ressentant toutefois aucune douleur, déjà plongé au coeur d’un nouveau Rêve…


Une aurore boréale brille au-dessus de moi, dans un ciel sombre, où chantent diverses voix.
La glace m’entoure, emprisonnant mon corps.
Je reconnais cette sensation, ce décor. C’était là que j’avais rencontré mon futur moi… ma future greffe… Là que j’avais compris mon besoin de passer pour un super héros. Là, que j’avais fait face à mes doutes et à mes problèmes pour devenir un autre.
Tout était exactement pareil.
Puis tout changea.
L’aurore clignota, comme si quelqu’un coupait sa source d’énergie... puis changea de couleur. Puis encore. Et encore. Et encore. Les voix se turent dans un grésillement désagréable. Les couleurs ne cessaient de changer. Bleu, Jaune, Rouge, Marron, Vert, Gris… Toute une palette défilait sous mes yeux. Puis devint encore plus floue. Les couleurs se firent plus agressives, attaquant mes yeux comme des aiguilles plantées dans ma rétine.
Je voulus crier. Seul le silence résonna.
Puis tout s’accéléra, encore, toujours plus, toujours plus vite, les lumières n’étant à présent plus que des flash d’un dixième de seconde qui me transperçaient le crâne et semblaient vouloir liquéfier mes globes oculaires.
Puis vint la douleur.
Je pris conscience de la glace dans laquelle j’étais enfermé. Celle-ci commençait à recouvrir mon corps, mes muscles tétanisés par le froid ne pouvaient plus esquisser le moindre mouvement. Un tremblement me prit, mes dents claquèrent sans que je puisse les retenir, tandis que mon corps tout entier se remplissait d’un froid hivernal, d’un gel qui se ruait à l’assaut des moindres fibres de mon corps, déchirant tout sur son passage, givrant jusqu’à mon souffle, à l’air de mes poumons.
Je voulus crier. Seul le silence résonna.
Puis le décor se brisa. Littéralement. Des failles apparurent à l’horizon, tandis qu’un bruit de fracas assourdissant se faisait entendre. L’univers vola en éclat. Moi avec. Une chute sans fin commença alors, avec cette même sensation, que l’on a lorsque l’on tombe en rêve, qui tordait mon estomac gelé. Les lumières m’agressèrent encore plus violemment. Le froid reflua, je pus respirer à nouveau…
Puis un brasier attaqua mon corps, consumant chaque parcelle de mon être.  D’homme gelé, j’étais devenue une torche humaine. La chaleur des flammes irradiait à travers ma peau, tandis que ces dernières dévoraient mes mains, mes pieds, mes jambes, mes bras, mon torse, puis mon corps tout entier. Je brûlais vif.
Je voulus crier. Seul le silence résonna.
Puis le décor se brisa à nouveau, sans interrompre ma chute. Un courant électrique balaya mon corps et me faisait l’effet de tenir une grille électrifiée à 10000 volt. Mon corps se tordit violemment, agité de spasmes qui voulaient le briser dans tous les sens.
Puis le décor se brisa. Mon souffle se bloqua dans ma poitrine. L’air ne sortait plus ni n’entrait plus. Je suffoquais. J’avais l’impression de me noyer dans mon propre corps. J’étouffais littéralement.
Puis le décor se brisa. Je fus pris d’un soubresaut, provoqué par une profonde nausée qui me souleva le coeur. J’ouvris la bouche sans pouvoir contenir le flot de sable qui en sortit. Sable qui obstruait ma gorge, m’empêchant de respirer, arrachant la peau de ma gorge, de ma bouche sur son passage.
Je voulus crier. Seul le silence résonna.
Le visage ruisselant de larmes, je contemplais de loin, comme à travers un film les débris de cet univers qui tombaient autour de moi. La lumière s’était arrêtée. Les couleurs aussi. Les sensations aussi. Je pouvais respirer, quoique incapable de bouger mes muscles, ou de retenir mes larmes. J’inspirais par à coup, comme si j’avais oublié comment il fallait faire.  
Puis tout se figea. La chute. Les débris. Ce monde en morceaux ondula, d’abord frénétiquement, comme un bébé qui chercherait son rythme, puis plus paisiblement, presque agréablement. Le feu de ma peau disparut, le froid reflua, mes poumons se gorgèrent d’air, mes blessures internes parurent se résorber, mes muscles se détendirent. J’avais l’impression d’être à l’intérieur d’un coeur géant, qui pulsait en harmonie avec mon propre coeur, avec mon sang, un coeur dont le moindre battement tentait de me rappeler à la vie. Je flottais dans quelque chose de nouveau, dans un sentiment de confort et de sécurité. Une présence apaisante, invisible et pourtant je pouvais la sentir, se tenait à mes côtés, ses mains passant comme un baume réparateur sur mes blessures, mes douleurs, mes craintes, mes angoisses… ma peur. Je n’avais pas réalisé que j’avais fermé mes yeux. Je les rouvris. J’eus la sensation de revenir à moi, de revenir dans ce corps que ma conscience tentait de fuir, pour échapper à la douleur. Tout était blanc, d’un blanc cassé. J’étais entouré par cette blancheur qui, contrairement aux flash lumineux, n’était pas blessante. Au contraire. C’était doux. Apaisant. Agréable presque même. J’avais chaud. Je savais que tout irait bien. Je me sentais à ma place, enfin. En paix. Complet. Comme si j’étais achevé. Comme si j’avais atteint la plénitude que je recherchais tout ce temps. Les angoisses et les pensées qui m’avaient habités n’étaient plus.
« Voici ton cadeau. »
Je cligne des yeux, seule réaction possible dans mon état. Cette voix. Maman. C’était la voix de Maman. Un faible sourire parvint à se frayer un chemin jusqu’à mes lèvres. Maman. Tu as compris ma résolution hein ?
« Voici ton cadeau. »
Une autre voix s’était jointe à elle. Une voix familière. Trop familière. Une voix qui s’était manifestée dans mon premier rêve. Une voix qui s’était moquée pour me pousser à bout. Une voix que j’entendais encore par moment, depuis mon ascension. Cette voix de master.
Puis tout commença à disparaître…



Je me redresse brusquement dans la salle des masters, poussant un long cri qui sortait du plus profond de mes entrailles. Ce cri que je n’avais pas pu pousser. Le souffle court, je halète misérablement. Je passe une main sur mon visage pour tenter de reprendre consistance, de reprendre un minimum d’esprit. Je réalise que j’ai les larmes aux yeux. Alors je reste assis, le temps de recommencer à respirer, de calmer les soubresauts qui m’agitent et menacent de faire jaillir de nouveaux pleurs… J’attends de redevenir maître de moi. Je ne sais pas combien de temps cela prend… mais je finis par me sentir mieux. Crier m’a fait un bien fou. Je secoue la tête pour chasser les dernières larmes et pour reprendre définitivement mes esprits. Une constatation me frappe alors : rien ne s’est passé. Je ne me sens pas différent. Je ne me sens pas plus fort, pas capable d’arrêter le temps, de traverser les dimensions… Une idée me vient et je commence à me déshabiller à moitié pour checker tout mon corps, tout ce que je peux checker du moins sans me faire mal. Rien. Pas de tatouage. Même pas un semblant de point nulle part. Rien. J’ai envie de pleurer à nouveau. Tout ça… Tout ça pour rien ? On m’a refusé à nouveau. J’avais beau avoir forcé l’entrée, avoir assuré mes résolutions, avoir mis toute ma volonté, tout mon COEUR dans l’entreprise et on me rejetait à nouveau ! Je retiens mes larmes. Jusqu’au bout… jusqu’au bout je serai considéré comme un perdant.

N’ayant plus rien à faire ici, je rassemble comme je peux les feuilles du dossier éparpillées par la chute et tente de me redresser, pour retomber sur les fesses. J’ai les jambes flageolantes. Un peu surpris, je me cramponne à la porte ouverte du placard pour me relever tant bien que mal, et lâche un petit cri de douleur. Mes muscles me font atrocement mal. Mes jambes me portent à peine, j’ai l’impression que l’on étire mon corps dans tous les sens, que mes bras vont tomber d’une minute à l’autre. Je prends le temps de souffler pour me calmer et essuyer la sueur qui coule de mon front. J’ai chaud, très chaud. J’ai l’impression d’avoir au moins 40° de fièvre alors que je me sentais très bien avant d’entrer dans la salle. Les fameuses conséquences hein… Comme quoi l’audace, et surtout la connerie, ça ne paye pas forcément. Totalement dans le mal, je titube jusqu’à la porte et sors la pièce. A l’aide du mur, auquel je me soutiens de mon bras vacant, je parviens tant bien que mal à avancer dans le couloir, qui se floute par instant sous l’effet de la chaleur qui me monte à la tête. Chaque pas est un calvaire. J’ai l’impression que je brise mes os à chaque mouvement. Un bruit attire cependant mon attention alors que deux élèves arrivent en face, de l’autre côté du couloir. Je me redresse aussitôt, ignorant la transpiration qui inonde mon corps et me remet à marcher normalement, faisant abstraction de la douleur qui fuse. Pas de chance, mon corps me rappelle à l’ordre et je manque de trébucher. Les deux élèves, intrigués, commencent à se rapprocher mais je leur fais rapidement comprendre que tout va bien. Je continue ma route, lorsqu’un cri résonne derrière moi.

- Eh ! Qu’est-ce que c’est que…. Wow ! Il y a une flamme qui vient de jaillir de mon doigt là !
- Mais je croyais que t’étais tonnerre cette phase-là ?
- Moi aussi ! Tout à l’heure je pouvais créer des étincelles électriques et… comme toi là ! Regarde ta main !

Je me retourne à demi, suffisamment pour voir que l’élève, montrée du doigt par son ami, a sa main gauche effectivement entourée d’étincelles qui crépitent au contact de l’air. Je fronce les sourcils, incapable de comprendre la scène qui se déroulent à côté de moi. Mes capacités mentales sont au point mort, et je serai bien en peine de comprendre ne serait-ce que l’intrigue d’un soap opéra (si tant est qu’il y en est une…). Je me traîne jusqu’à la pièce de départ, le dossier coincé entre mon bras et mon corps, que je laisse tomber sur mon bureau avant de m’y avachir mollement. Je serai prêt à m’endormir, là, de suite… Mais je sais que je n’y parviendrai pas. Une douleur sourde pulse dans chaque partie de mon corps, rendant le simple mouvement de cligner des yeux douloureux.

- Tu en as mis du temps ! J’ai cru que tu fabriquais le dossier toi-même.

Je ne relève même pas la tête, trop mal pour répondre. Keitaro doit sentir que quelque chose ne va pas car il n’insiste pas, mais ne prend pas son dossier pour autant. Je sens son regard au-dessus de moi, il m’observe, comme s’il sentait que quelque chose n’allait pas. En même temps, n’importe qui le verrait, même les deux élèves que j’ai croisé l’ont senti. Je dois ressembler plus à un mort qu’à un vivant si je me fie à mes sensations actuelles.

-Tu vas bien ? Tu as l’air … Bon sang c’est quoi ça ?

Je lève enfin mon regard, et écarquille les yeux. Keitaro vient de mettre le feu au coin de dossier qu’il avait saisi. Il éteint le feu en le piétinant, et moi je contemple la scène, lointain. Keitaro est air cette phase-là. On en a parlé ce matin, je le savais. Aucune chance qu’il mette le feu à ce dossier. En revanche, je sens clairement une impression familière, très désagréable sur mon corps, celle du poids de quelque chose d’invisible, comme si mon corps était comprimé par un élément que je ne voyais pas. J’avais connu cette sensation lors de la deuxième phase de l’éclipse... Lorsque j’étais air.
Qu’est-ce qu’il se passait ? Qu’est-ce… Qu’est-ce que j’avais fait ?


[Eclipse 5] Je vais défier la gravité, m'envoler pour briller, toujours plus... Et faire en sorte que personne, plus jamais, ne puisse me ramener [PV] Signa%20Aki
##   Dim 8 Mar 2020 - 13:55
Hideko Honda

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-Maman, vous allez lui faire du mal, au garçon avec les cheveux verts ?

Je fronçai les sourcils et posai mon regard sur Daisuke qui me fixait avec inquiétude, abandonnant sa purée devant lui.

-Qu'est-ce que tu racontes Daisuke ?

-L'autre jour, alors qu'on faisait des mathématiques avec maîtresse Tomoe, il y a ce garçon qui est passé dans le couloir. Et il avait vraiment l'air très malade tu sais, il transpirait fort fort ! Et du coup j'ai voulu aller le voir dans le couloir pour lui dire qu'il devait se reposer, parce que tu m'as dit qu'il fallait être gentils avec les autres, et quand j'ai commencé à aller vers lui, Alice est revenue vers moi pour me dire de me remettre au travail, sauf que j'ai eu une Vision, et je vous ai tous vus avec lui, ça faisait un peu peur, vous étiez en cercle et il était au milieu et il volait avec plein de lumière tout autour de lui et ça avait l'air d'être très très très très douloureux !

Il frissonna et je m'approchai de lui pour passer une main dans ses cheveux et déposer un baiser sur son front.

-Mais non, on ne va pas lui faire de mal Daisuke, ne t'en fais pas.



---


Une semaine. Cela faisait une semaine que ça durait, et je réalisais seulement les faits. Comment avions-nous pu passer à côté de ça ? Comment avions-nous pu rater ça ? L'Eclipse ? C'était affolant en plus d'être désolant. Si notre garde baissait à ce point-là, ce n'était pas bon signe.
Oh, bien sûr, il y avait eu des indices, disséminés ici et là. "Les pouvoirs changent encore plus rapidement quand Akihiko est dans les parages non ?" "Il a l'air d'avoir choppé un truc vraiment pas cool, mais- Oh ! Il vient de se passer un truc vraiment bizarre non ?!" "Dis voir, t'étais pas Tonnerre y'a encore quelques minutes toi ?! Et recule lààà, tu fais flipper avec tes flammes !" Des incidents, facilement attribuables à l'Eclipse, nous avaient donné bien du souci, mais nous n'avions bêtement pas réussi à mettre le doigt sur le fond du problème.

Akihiko avait re-vécu le Rêve, et une nouvelle Greffe (pouvait-on véritablement parler de nouvelle ?) avait vu le jour. Tout n'était pas encore parfaitement clair, mais il semblait bien qu'elle permettait au garçon d'échanger les pouvoirs des personnes qui l'entouraient pour un temps limité. C'était en tout cas ce que nos recherches nous avaient permis de conclure.

Sauf qu'elle n'était pas stable. Ayant entraîné une fatigue croissante que son corps peinait à contrer. Il souffrait, et nous n'avions rien fait.

Je pestai, agacée par la situation. Nous avions tant manqué de vigilance ! Ashton me jeta un regard de soutien. On ne pouvait pas le prévoir. Nos Voyants ne contrôlent pas leurs pouvoirs, et nous étions bien incapables de le sentir, avec l'Eclipse qui continuait de sévir.

Mais je n'aurais pas dû attendre que Daisuke me fasse une remarque. J'aurais dû le savoir. J'aurais dû le Sentir.

Je serrai les poings, fixant avec impatience la grande porte de la salle des Masters.
Norah n'avait pas pu se libérer, aussi était-ce Aoi qui était allé le chercher pour l'accompagner tant bien que mal ici, malgré cette fièvre qui le clouait au lit depuis deux jours. Il avait lutté, et nous n'avions pas su l'aider. Huo avait rejoint Aoi, au cas où.

Je jetai un regard circulaire sur la pièce. Nous étions tous là, prêts à accueillir Akihiko afin de stabiliser sa greffe qui ne fusionnait pas avec son corps. Pourquoi ? Pourquoi avait-il bu le reste de cette fiole ?!

Notre équipe était loin d'être complète. Nombreux étaient les Masters qui étaient en mission, ou qui devaient s'occuper des élèves, des enfants, de l'hôpital, des réparations permanentes à apporter à l'Institut... Tous étaient épuisés. Et il fallait rajouter cette intervention. Depuis le début de cette Eclipse, rien ne se déroulait correctement...

Parmi les présents, nous comptions Athéna, Ys, Aaron, Haley, Ryu, Keitarô, Jeremy (qui avait été dépêché à la dernière minute par manque d'effectifs...), Ashton, Kiyo et Annabeth. Ainsi qu'Aoi et Huo qui n'allaient pas tarder à nous rejoindre.

Je n'étais pas très à l'aise. Nous n'avions jamais encore dû stabiliser une greffe instable à ce point-là. Serions-nous assez ? Les pouvoirs d'Akihiko allaient exploser, être à notre totale merci, et c'était à nous de les remanier pour leur redonner une forme correcte. Une énergie non-destructrice. Une puissance que son corps ne rejetterait pas...

Le principal concerné arriva enfin en salle des Masters, Aoi et Huo à sa suite. D'un regard, je m'assurais que le trajet s'était bien passé. Ce n'était pas non plus pour rien qu'Aoi avait été chargée de le récupérer, et non n'importe quel autre Master...

Je lui expliquais comment allait se dérouler la suite des événements. Il devait se placer au centre, et s'abandonner complètement, ce qui, au vu de son état actuel, n'allait visiblement pas être la partie la plus difficile. Pour nous autre Master, nous allions devoir passer par différents stades. Il entrerait en transe, comme lors de l'Initiation, et à partir de là, nous devions réguler son pouvoir. Ryu bloquerait complètement son énergie, et nous allions ensuite lui apposer à nouveau tous les sceaux. A chaque étape, Ryu déploierait de l'énergie, la laissant forcer naturellement le sceau d'initié, puis celui d'étoile, et enfin nous débriderions celui de Master, lui permettant ainsi de se réapproprier ses pouvoirs originaux plus délicatement, laissant son corps les assimiler correctement. La greffe se manifesterait à cet instant-là, sous une forme que nous ignorions encore, et il faudrait alors la maintenir. La dompter, et surtout, la réparer. Trouver sa faille, ce qui pousse le corps d'Akihiko à la rejeter. Ryu irait alors au coeur de l'énergie se dégageant de sa greffe, et la mêlerait progressivement à l'énergie qu'Akihiko utilise habituellement avec ses pouvoirs, afin de les faire fusionner pour lui redonner un contrôle absolu sur l'ensemble de ses dons.

Ma plus grosse crainte ? Que l'Eclipse sévisse à cet instant-là, et nous perdent pendant le rituel. Mais nous ne pouvions plus repousser. La vie d'Akihiko était en jeu.

La cérémonie débuta donc et le corps d'Akihiko s'éleva dans les airs. Nous dûmes rester concentrés longtemps, trop longtemps pour l'heure qu'il était. Fort heureusement pour nous, malgré la difficulté et la fatigue, tout se passa sans encombre. Au bout de deux heures, le corps du Master redescendit lentement et se posa délicatement sur le sol. Ryu s'effondra l'instant d'après, et je rompis la connexion avec les autres Masters pour m'agenouiller à côté de lui, essuyant d'un revers de la manche la sueur qui perlait de son front. Il devait absolument se reposer...


HRP : Ceux qui veulent interagir, vous pouvez, moi j'vais me coucher avec Ryu et Hideko-


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##   Dim 8 Mar 2020 - 17:51
Athéna

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La convocation était urgente, alors j'y ai répondu.
Elle émanait d'Hideko et concernait tous les Masters disponibles, et quand j'en ai appris le contenu, un frisson étrange m'a parcouru le dos entier. D'abord parce qu'étant la dernière arrivée, c'est la première fois que je vais prendre part à un acte de ce genre. Je ne connais que la théorie, que Keitaro m'a enseigné au début, et j'ai peur de ne pas être suffisamment fiable. Deuxièmement, parce que la procédure est cette fois particulière, encore plus complexe, au vu de la situation. Enfin dernier point... Je regrette de ne pas avoir vu le problème avant, bien que je ne soit pas particulièrement proche de Akihiko, son comportement éveillait les soupçons et je ne m'en suis pas vraiment soucié. Pour ma défense, j'avais d'autres choses à penser, mais aussi, ne connaissant pas la Greffe du-dit Master, je ne savais pas qu'elle présentait une anomalie.

Tout ce qui concerne les Greffes est très... Secret.
On en parle assez peu même entre nous, bon peut-être que je fais exception avec Mitsuki, mais il faudrait déjà que je sache à quoi correspond la mienne... J'arrive en avance à la salle, essayant au maximum de contrôler mes émotions pour les amener vers le calme. Ma nature de Terre facilite grandement ma maîtrise du sensitivisme, même si je me demande des fois si je ne me dope pas au calme... Boarf, étant donné que ça ne va pas durer je verrais bien !

Hideko nous explique les étapes, et je me rends compte que pour ma première fois, je vais avoir à passer par toutes les étapes. Yes, génial. Et ça va durer. Ok. Heureusement, l'endurance ça me connaît. Akihiko se laisse porter puis le rituel commence.

Un picotement à l'arrière de ma tête diffuse une sensation agréable dans le reste de mon corps. Je n'ai pas peur. Je suis prête. Je laisse l'énergie arriver, je cherche progressivement à la comprendre. Au début, il n'y a pas grand chose, je comprends que cela correspond à la puissance d'un initié, puis étoile, qui est déjà plus difficile à appréhender. Je comprends, non, je sens mieux maintenant, ce que c'est que nos pouvoirs.
La puissance de l'énergie du Master en lui me déstabilise un instant (il faut dire que ça fait déjà un moment, je ne sais pas comment fait Ryu...) et je reprends pied et m'apprête à contenir la Greffe. Je ne serai pas le maillon faible de la chaîne, hors de question.

Et ben bordel. C'est pas une mince affaire.
Je souffle, doucement, essayant de ne pas me faire surpasser par cette énergie insolente. Tenir, tenir, juste un peu plus. J'essaye de suivre le mouvement des autres quand il s'agit de reformer cette énergie, qu'elle lui convienne, qu'elle lui corresponde. Akihiko a l'air d'être celui qui en souffre le plus ici...

Quand l'énergie reflue et s'estompe pour retrouver son propriétaire, je me rends compte du temps passé et à quel point ça a été épuisant pour mon faible organisme. Je me laisse tomber dans mon fauteuil et souffle un grand coup. Je vais bien dormir ce soir moi... Un dernier regard vers Akihiko me confirme que nous avons réussi. Je souris. Et ben ça pour être une Greffe puissante, je pense qu'on a pas fini d'en entendre parler...


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Images de Awanqi
##   Dim 8 Mar 2020 - 20:56
Aoi Amazaki

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Humeur : Vous voulez la version longue ou la version courte ?

Akihiko est dans un sale état. Hideko a lancé l'alerte, un peu tard, semble-t-il ; mais au moins, nous agissons enfin. Sa fièvre est violente, mais je ne sais pas si le bourrer de médicaments juste avant l'opération que nous allons mener est bonne pour lui. Viens, Aki ; on va aller te soigner. Tout va bien se passer. Huo m'accompagne (parce que visiblement, être enceinte me relègue au rang d'infirme à ses yeux-) pour le récupérer. Au final, ça m'arrange bien : il peut l'aider à tenir debout sur le trajet.

Mauvaise idée numéro une : lorsque je touche Akihiko, je sens des flammes recouvrir mes mains jusqu'à mes bras — même des flammèches se mettent à danser autour de mon ventre, lâchant des petites billes enflammées comme des feux d'artifices, puis disparaissent. Euh. Oui. Très bien. Ok-…

Mauvaise idée numéro deux : après avoir calmé les flammes tant bien que mal, qui disparaissent d'elle-même au bout d'environ une minute, j'essaie de nous téléporter jusqu'à la salle des Masters… Fail 1 et 2 ; à la troisième téléportation, nous arrivons dans le hall de Terrae, et nous n'avons qu'à aller dans l'ascenseur pour rejoindre la salle des Masters.

Lorsque nous arrivons, l'équipe est au complet, mais ce n'est clairement pas suffisant… Mon estomac se tord ; instinctivement, je porte une main à mon ventre rond, y apportant une caresse. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais nous sommes trop peu nombreux pour que je laisse Akihiko risquer sa vie seul.

Disposés en cercle, l'opération commence après quelques explications. L'énergie que nous tissons tous ensemble est immense ; mes yeux brillent fort, me brûlent, picotent comme des étincelles. La puissance qui augmente, l'énergie que nous déboursons… Je suis forcée de m'asseoir durant l'opération, blanche comme un linge, une main sur mon ventre et les yeux fermés. Dents serrées, je me sens obligée de lancer des signes à mon fiancé pour lui dire que je vais bien, Huo, promis, concentre-toi.

Akihiko a l'air de tellement souffrir… Il faut que je tienne- Quelques contractions me forcent par moments à m'arrêter. Mais à chaque fois, je remarque l'air de concentration accru, la crispation chez mes collègues… Alors j'y retourne, et je continue. On est tous ensemble dans cette galère, et je ne me défilerai pas.

Lorsque tout s'arrête, que l'énergie retombe, je sens mon corps me lâcher lui aussi. Points noirs devant les yeux, heureusement que je suis déjà au sol. la tête me tourne. Je lâche un sourire fatigué à Huo, à côté de moi.

—Je vais bien.

Puis glisse un regard inquiet vers Akihiko, puis Ryu.

—Comment il va ? Et Ryu ?



Je vole en #F54759
##   Dim 8 Mar 2020 - 22:11
Ys Ochikawa

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Humeur : J'ai pas, pioches!

Ce n'est pas uniquement parce qu'il s'agit d'un Master, mais combien même ils ne peuvent pas s'entendre, Ys ne peut nier qu'Aki est en danger. Ils s'étaient promis un combat et puis ce dernier lui avait sauvé la vie, à sa manière certes, mais désormais Ys lui en devait une. Alors c'est naturellement que lorsqu'Hideko lança l'alerte, que le Master était venu.
Il y avait quelques Masters dans la salle, se tenant proche d'Aki. Celui ci est dans un piteux état. Pourtant personne n'apprécie cette séance bien qu'elle soit nécessaire.

Une fois les explications données, chaque Master donne de son mieux pour maintenir cette liaison afin d'aider le pauvre Aki. C'est étrange, mais Ys crut reconnaitre cette scène il y a un mois de ça. Mais n'ayant pas le temps pour y songer, il se concentre sur l'énergie qui émane de chaque être jusqu'au garçon.
Ce travail est douloureux et épuisant. Tant bien qu'à tout instant il est possible de flancher. Mais ici, chacun y met du sien et continue de maintenir cette chaîne. Ys sent ses jambes tremblées et un léger saignement du nez. Il faut tenir jusqu'au bout, ils approchent de la fin. Tiens bon, Aki.

D'un revers de la manche, Ys essuie cette trace rouge alors qu'il fléchit sur ses jambes. Relevant au mieux le regard sur le corps du garçon, à bout de souffle, le Master espère fortement qu'Aki ouvre les yeux.
Il le savait, il est celui qu'il doit combattre. Il est plus fort encore qu'il ne l'aurait crus.


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##   Sam 14 Mar 2020 - 15:47
Huo Zhang

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Huo Zhang
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Humeur : Ca va, ça vient... Et quand ça vient, ça va très bien~

A un moment, est-ce que des catastrophes vont arrêter de nous tomber dessus ? Non ? L'Univers a pas prévu ça pour nous ? Bon… Tant pis hein, ça valait le coup de demander, des fois que ça passe, sur un malentendu...

Je connais pas bien Akihiko, honnêtement. A part qu'il était très jeune quand il est devenu Master et que c'est quelqu'un de… J'sais pas je le connais pas vraiment. C'est vaguement un collègue quoi.

Un collègue qui a visiblement fait une connerie sur un coup de tête. Bon. Ou alors il est juste très malade mais je pense pas que c'est ça. Oui, je suis désolé ma chérie, je suis au courant que tu es capable de t'occuper de ça sans mon aide, laisse moi être inquiet, merci tu es déjà tombée une fois cette semaine avec une téléportation foirée.

Urg et en plus cette Greffe instable fait des trucs très bizarres. J'suis inquiet bordel, faut qu'on le stabilise pour lui autant que pour les autres. La cérémonie a un air plus grave que d'habitude, clairement. C'est un cas d'urgence et je donne tout ce que je peux en terme d'énergie. Je vois Aoi qui a l'air de galérer et qui me fait signe que tout va bien. Bah oui, bien sûr. C'est pour ça que tu as pris la couleur du lait.

C'est bien trop long à mon goût, et épuisant mais on arrive finalement à stabiliser la Greffe et je me précipite vers Aoi pour la soutenir.

— Inquiète toi un peu pour toi, d'abord. Tu m'as fait peur.

Je lance un regard vers Akihiko et Ryu. Les deux sont encore au sol mais rien n'a l'air trop grave. En tout cas Hideko ne s'affole pas.


Merci à Camil pour l'avatar ♥
##   Mar 7 Avr 2020 - 11:49
Akihiko Eiji

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-J'ai pas envie Aoi-chan.... Je vais bien... J'ai juste besoin... de repos...

Rien n'y fait. Je ne trompe personne. Depuis une semaine, mon état n'arrêtait pas d'empirer. Au début je n'y avais pas prêté trop attention. J'avais mal partout et je transpirais beaucoup, mais j'étais convaincu que ça allait passer. N'ayant jamais eu de greffe, c'était peut-être normal au début, sauf que les autres l'avaient mieux cacher que moi. Apparemment non. J'avais tenu quelques jours, mais les vomissements intempestifs, les douleurs musculaires, les coups de chaud et de froid successifs avaient fini par me clouer au lit. Et surtout... Les bouleversements de pouvoirs inopinés. Il suffisait que je rentre dans une pièce ou que je sois dans le périmètre proche d'une personne pour que tout se mette à déconner. Vas-y que je crache soudain du feu, vas-y que je flotte comme une plume, vas-y que je crée des vagues simplement en me faisant volte-face... Je m'étais voilé la face au début... Mais c'était clair que j'étais responsable de tout ça. Faut pas se leurrer, j'étais le seul dénominateur commun... Sauf que je ne disais rien. Ça allait passer. Ça va passer!!! Mais mon inutilité empirant, on m'avait forcé à prendre du repos et à rester chez moi, où je n'avais plus quitte le lit depuis deux jours maintenant. C'est simple, le moindre mouvement me faisait atrocement mal, et la simple idée de bouger me donner envie de libérer mes tripes et mes boyaux.

C'était sans compter mes collègues qui, voyant que ça s'arrangeait pas, et que j'avais visiblement fait une connerie, décidèrent d'intervenir. Ils sont malins en plus, ils m'envoient Aoi-chan, ils savent très bien que je peux pas l'envoyer chier. Alors qu'elle me réconforte et me pousse à l'accompagner, j'ai presque l'impression de redevenir le gosse d'avant, celui avec qui je ressentais le même instinct maternel dont elle fait preuve maintenant. Une autre présence l'avait bien vite rejointe (normal, faut faire gaffe dans son état!) et j'en déduisis qu'il s'agissait d'Huo au vu de son énergie. Je pouvais pas vraiment vérifier de visu... Même ouvrir mes paupières étaient douloureux. Je les garder à demi fermés tout de même, quoique ma vision soit floue, pour montrer que j'étais encore conscient. Je vais pas les inquiéter davantage hein... A deux, ils finissent par m'entraîner, un peu malgré moi il faut dire puisque je ne peux m'empêcher de gémir et dire que "ça va, ça va passer", vers la salle des masters. Le voyage est compliqué... Aoi se goure plusieurs fois dans sa téléportation, ce qui me tire, malgré la situation, un petit sourire amusé (vite estompé par les violentes nausées qui me prennent... En fait je comprends trop ce qu'elle ressent, je serais enceinte je serai pareil je suis sûr!). Puis, pour en rajouter encore une couche, ma greffe fait des siennes, ne facilitant pas l'entreprise puisque j'échange involontairement leurs pouvoirs et les miens à tire larigot.

Je finis par pénétrer dans la salle, plissant les yeux pour détailler ce qui se passe autour de moi. Il y a du monde. Beaucoup de monde. Juste pour moi ? Il y a tant de monde que ça qui se bouge pour j'aille mieux ? Moi qui pensais être juste l'indécrottable chieur de la bande... Faut croire qu'ils ont peur de s'ennuyer sans moi (ou ça fait tâche d'avoir un cadavre dans l'institut aussi). Quelque soit la raison, bizarrement, je suis flatté. Je me laisse porter jusqu'au centre de la pièce où Honda-sama m'explique ce qui va se passer. Je vais pas vous mentir, je hoche une fois la tête, sens que si je recommence elle va belle et bien se décrocher, donc ne bouge plus, écoutant de façon lointaine ce qu'elle dit. J'ai compris. Je suis prêt. Mais j'ai toujours pas envie. Je veux dire "merci"... Mais j'en ai pas la force. Avant même que je puisse songer à me forcer, le rituel commence, une douce somnolence me prend et je me sens quitter terre.

La douceur s'évapore bien vite.
J'ai l'impression d'être écartelé.
Qu'on déchire mon corps en deux, puis en quatre, puis en huit. Puis qu'on remet tout ensemble. Et qu'on recommence. Et encore. Et encore.
Vous connaissez ces rêves où vous avez envie de crier mais où vous ne pouvez pas ? Ben, c'est exactement ça. Sauf que je suis malgré tout profondément endormi, donc je n'ai aucun moyen d'expulser la souffrance qui déchire mon corps.
Je dois juste endurer.
Patienter.
Mon corps doit se tordre dans tous les sens.
Mon visage doit être déformé par des grimaces de douleur.
Chaque explosion est plus douloureuse que la précédente.
Puis vient l'apothéose.
Le moment où j'ai l'impression claire et nette qu'il existe un bassin d'eau appelé "souffrance pure, à garder hors de portée des enfants" et qu'on m'y a plongé la tête la première, même qu'on m'y maintient de force.
Je ne sais pas comment je fais pour ne pas lâcher.
Je ne sais pas comment mon coeur fait pour ne pas lâcher.
Puis tout s'arrête. Mon corps ne tremble plus. Mon visage s'apaise et reprend les traits tout doux du sommeil.
Je me sens descendre alors que ma conscience revient progressivement.
J'ouvre les yeux.

Tout a changé. Clairement. La première chose que je remarque : Plus de souffrance. Je n'ai plus mal nulle part. Je cligne des yeux une fois, deux fois. Je suis bien réveillé. Je sens le sol sous mes mains lorsque j'essaie de bouger mes doigts et je me rends compte que je bats des cils pour le plafond. Je relève la tête, d'abord prudemment, puis, voyant que tout va bien, je me relève carrément, sans précipitation. Il me faut un peut de temps pour que mes idées reviennent à leur place, et surtout pour penser à autre chose que "je n'ai plus mal". Ce n'est pas facile quand on sait ce que j'ai enduré. Je plies mes muscles, mes bras, mes jambes. Tout va bien. Ça ne fait plus mal! Vraiment plus mal!! Incapable de me retenir, je saute en l'air en criant un bon coup.

-J'ai plus mal nulle part!!

Mieux encore, je me sens... Fort. C'est bizarre dis comme ça (car je suis méga fort de toute façon, faut pas rêver hein!) mais là, je comprends enfin ce que peuvent ressentir les autres masters, les vrais masters. On se sent bien, puissant, une nouvelle énergie en nous... on se sent complet. C'est comme ça que je me sens en tous cas. Mon regard tombe alors sur Ryu, effondre juste à côté de moi, Honda-sama à ses côtés. Je ne l'avais même pas remarqué sur le coup.

- Eh il va bien ? Il va s'en sor...

Je m'interromps lorsque mes yeux balayent l'ensemble de la salle. Ce n'est pas que Ryu. Aoi-chan (j'ai le coeur qui se serre en la voyant comme ça), Huo (l'amour fait faire de drôles de choses dis donc), Athéna (oh c'est gentil ça), Ass (genre même lui ?!), Aaron (Je savais que tu m'aimais bien au fond!), Keitaro (toi, t'as eu peur que je te laisse te démerder seul avec la paperasse!), Ashton (??!!!), Jeremy (Tiens j'ai faim d'ailleurs! Mangeeer), Haley (toi aussi t'es mignonne), Kyo (Ce serait dommage que je chante plus sur tes solos de guitare mec!) et Annabeth (pourtant je n'avais jamais osé lui parler)... tous sont dans un état lamentable. A cause de moi. Je sens mon coeur battre plus fort, alors que je réalise ce qu'ils ont fait et enduré pour me sauver. J'ai l'impression de redevenir à nouveau le gamin d'autrefois, qui venait juste de passer master, et je baisse la tête, les yeux légèrement embués (QUE DALLE POUR QUE JE LEUR MONTRE! Je suis un bonhomme moi!).

-Vous tous... Les gars... Merci beaucoup. Je suis désolé d'avoir causé des soucis.

Je m'incline respectueusement, bien bas, vraiment ému par leur geste. Dans cette position, alors que j'essuyais (discrètement) mes yeux, un détail me saute au visage. Je me relève doucement, le regard fixé sur le dos de ma main gauche, puis de ma main droite. Un tatouage est apparu sur les deux.


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