Énervé.
Grumpf.
Frustré.
Oui, c'était cela. Mucha avait l'impression de n'avoir jamais été aussi frustré que maintenant. Iel avait cette espèce de sensation, cette boule qui lea grattait au niveau de la gorge et du plexus, comme si un chat sauvage grondait là-dedans. Iel sentait que les tendons de ses bras, ainsi que tout le haut de son buste, étaient tendus comme la corde d'un arc.
Iel avait envie de cogner des têtes. Le pire, c'était que, s'iel le faisait, iel risquait probablement de ne plus revoir pendant un moment ses victimes, à moins qu'iel aille les visiter à l'hôpital.

Enfin, il semblait bien qu'iel ne soit pas lea seul à subir les travers de l'éclipse, puisque la majorité des portes de l'école semblaient s'être comme volatilisées. (promis, c'est pas iel qui a fait tout ça, pour sûr qu'il y en a eu bien d'autres)
Mucha, bien que n'ayant pas vraiment envie de causer avec qui que ce soit, la mine renfrognée, de TRÈS mauvaise humeur, laissait son oreille et ses yeux écouter et observer les gens qu'iel croise dans son errance blasée. Iel a fait grosso modo deux catégories de gens : ceux qui sont du côté content de l'éclipse, et ceux qui le sont carrément moins. Tandis que quelques gus rigolaient à se téléporter n'importe où, l'on pouvait voir des personnes éclater en larmes et partir en courant pour fuir les pensées et les émotions qu'elles se mettaient tout d'un coup à absorber. C'est très... extrême.
Somme toute, Mucha se dit que, la télépathie et surtout la sensibilité, puaient autant qu'être Titan non-consentant. Bon dieu de bon dieu.

Je pense que, ce qui le mettait le plus à mal, c'est de ne pas pouvoir faire de basse. Okay, iel peut chanter, mais, sans sa basse, iel ne se sent pas complet. Si seulement iel pouvait faire des rythmes avec les objets autour d'iel ! Mais non. S'iel fait pas gaffe, son passage a l'effet d'une tornade. Déjà qu'en TEMPS NORMAL, iel a tendance à déranger partout où iel passe, mais alors là, imaginez avec un pouvoir de presque-One-Punch-Man !
Tout ce temps perdu, pendant lequel iel aurait pu composer et tester pleins de morceaux... SEUM.

Lea bassiste avait du coup deux heures à tuer avant son cours d'Histoire avec Keitaro. Deux heures à errer en se retenant de ne pas frapper tous les murs et toutes les portes survivantes. Alors, ayant envie de s'activer, iel se mit à gravir et à redescendre les cinq étages de l'Institut, la mâchoire crispée, et les poings serrés, espérant que toute sa colère dégage par les pores de sa peau. Puis, iel revint au rez-de-chaussée, dégoulinant de sueur, le souffle court, et se dirigea vers le Gymnase. Ça ne sert à rien, de courir les escaliers dans tous les sens, finalement.
Iel trouverait bien une activité physique qui ne mette personne en danger, et qui n'abîme rien, et qui l'occupe. Certes, iel n'avait pas encore mangé, mais iel avait besoin à tout prix de se défouler.

La vue des gens qui se complaisaient avec leurs nouveaux pouvoirs lea faisait fortement rager. En soi, iel n'avait rien contre le pouvoir de Titan. Il pouvait être extrêmement utile, pas de doute. Mais, qu'iel ne puisse pas jouer de sa basse lea rendait absolument FOU. Et vas-y qu'un autre se téléporte et qu'un autre fait mumuse avec ses petits éclairs. 'tain.
Iel asséna un coup de poing à la porte métallique du Gymnase, bouillant de hargne, le cœur battant furieusement.

Peut-être qu'il serait temps qu'iel se mette à la boxe, ou à un sport de combat, tout compte fait.

Lorsque Mucha a donné son coup de poing, iel n'avait pas expecté que ce dernier s'imprime dans la porte et l'envoie se balader dans la grande salle.
Le métal se froissa pourtant dans un horrible bruit de feuille, et il y eut une latence d'une ou deux secondes. Puis, la porte se vit propulsée quelques mètres plus loin. Aussi simple que ça.

Mucha devrait s'estimer heureux de ne pas s'être fait la "fracture du con", comme on l'appelle grossièrement en médical ; c'est une fracture au poing qui ne se fait que lorsqu'on frappe un mur ou autre. C'est tellement facilement con de se la faire, lorsqu'on est du genre rageux, par exemple , qu'elle porte décidément bien son nom.
Non, au lieu de ça, sa peau se déchira désagréablement aux jointures du poing droit. Pas trop profondément ! Mais, assez pour que ça pisse un peu le sang, et qu'iel le sente bien.

- Put...  , émet-iel, observant d'un air ahuri son poing rougi de sang.

Iel n'eut pas le temps d'en dire plus sur son ressenti, puisqu'il y avait de l'action dans la salle où la porte avait été éjectée violemment.

- C'EST QUOI CE-

Mucha eut à peine le temps de relever les yeux vers le trou qui feu fut l'entrée séparée par la porte, pour voir bouger ladite porte comme si elle était possédée.

- BORDEL ?!

... Et la voir revenir vers iel en effet boomerang à une vitesse stupéfiante.
Mucha pouvait presque visualiser au ralenti ce moment.
Par réflexe, iel croisa ses bras devant son visage, campant fermement ses pieds au sol et bandant furieusement tous les muscles de son corps.

La fraction de seconde où la porte allait atteindre lea bassiste sembla comme rester figée un moment. Le souffle d'énergie, transformé en une sorte de bourrasque, pouvait presque être visualisé dans le passage de la porte, et dans le mince espace qu'il lui restait à franchir pour atteindre Mucha.

La porte percuta donc Mucha, si brutalement qu'iel sentit ses muscles craquer tellement ils se tendaient instinctivement pour protéger ses os, lui coupant le souffle tandis qu'iel reculait en glissant sur le sol ! L'impact avec la porte lea fit reculer de quelques mètres, et ce même s'iel tenait bon debout, dans sa position en bouclier. Un souffle violent de vent balaya le couloir tandis qu'enfin iel réussit à arrêter la poussée virulente de l'objet projeté.
Alors qu'enfin iel reprenait une prise puissante avec le sol, iel renvoya la porte au sol d'un puissant coup d'avant-bras croisés ; elle glissa jusque là où elle était à l'origine. Chacun son tour de glisser.


Mucha prit le temps de souffler un coup, réassemblant ses pensées, les yeux ronds comme des soucoupes.
What. The. Hell. ?!
Assez rapidement, ce sentiment d'abrutissement se transforma en colère.

- QUI EST LE PUTAIN DE BOURRIN DE MES DEUX QUI S'AMUSE À FAIRE VOLER LES PORTES ?!!!!! , ne put s'empêcher de s'exclamer Mucha, énervé au plus haut point.

Iel remonta ses manches tout en disant ça, se dirigeant vers le Gymnase ; vers son adversaire, dont la silhouette chauve n'était plus cachée par la porte, cette fois-ci. Nan mais iel allait lui apprendre à ce taré là !!
C'est avec cette forte intention en tête qu'iel pénétra enfin dans le Gymnase, les poings crispés ; même celui un peu amoché. Iel martela le sol, les yeux furieux, s'avançant vers le gus lanceur de portes, prêt à lui casser la gueule. Danger public !!
Iel se campa fermement en face de l'autre, quelques centimètres les séparant seulement, et au moins une ou deux têtes de hauteur les différenciant ; ça, iel avait l'habitude, à force.

Les sourcils froncés, il était clair que Mucha était encore moins d'humeur que d'habitude à jouer les enfants de chœur.

Et pis, iel se rendit compte ... que c'est clairement le putain d'hôpital qui se fout de la charité. Haha. Et oui. En effet. Iel n'est pas trop dans sa légitimité là : que ça ait été fait exprès ou non, c'était iel qui avait commencé cela. C'était iel qui avait agressé en premier l'autre avec la fameuse porte. C'était un fait, et irréfutable qui plus est.

Et baaah, du coup, Mucha se sentit un peu con, et pis iel se détendit un peu, relâchant les poings.

- Hum... Euh... Ouais. Déso pour la porte. , s'excusa-t-iel donc, de façon étonnante puisque quelques secondes avant iel était prêt à se bastonner, et pas qu'un peu ; désignant l'entrée débouchée d'un coup de menton. J'ai absolument zéro contrôle sur cette connerie de pouvoir, c'est trop le bordel. Bon, t'as l'air costaud, mais j'espère que j't'ai pas fait trop mal ?

Mucha se gratta le côté gauche de la tête, l'autre main sur sa hanche. Et ouais. Faut bien qu'iel s'excuse, quand même ! Si ça se trouve, iel a failli tuer ce gus, alors quand même, c'est la moindre des choses. Enfin, même si ce gus a aussi failli le tuer à son tour, mais c'pas graaaaave, ça arrive de faire des petites conneries !... Hum. Bref.

- Bon euh. Après les salutations par lancer de portes, les vraies salutations. Moi c'est Mucha.

- Ah… Bah enchanté, moi c’est Senri. Et puis t’inquiè- MAIS QU’EST CE QUE JE RACONTE ?! C’EST QUOI TON PROBLÈME DEMI-PORTIONS POURQUOI ON PARLE ALORS QU’ON ALLAIT SE BAGARRER ? TU AS TOUT GÂCHE PUTAIN COMMENT C’ÉTAIT TROP COOL QUE TU PARES LA PORTE ET QUE TU AVANCES COMME UN HOLLOW LA. MAIS T’AS TOUT GÂCHÉ AVEC TON MÈTRE VINGT ET TES PUTAINS D’EXCUSES A LA NOIX ! J’AI UNE TÈTE A EXCUSE PEUT ÊTRE TOCARD Tu me prends pour qui ?

...
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... Mucha fit lentement craquer les jointures de ses doigts, les mâchoires crispées, l’œil furibond, les sourcils froncés par un énervement sans borgne.

-Qui qu'tu traites de d'mi-portion l'chauve ?  , gronda-t-iel lentement de façon de plus en plus menaçante, un rictus dévoilant ses fossettes. Ecoute. M'cherche pas, tu veux, j'pourrais vraiment te l'faire sacrément regretter mon bonhomme.

...
Moment de suspens où ces menaces planèrent, alourdissant considérablement l'atmosphère, comme si un orage s'y était épaissit et prenait de plus en plus de place entre deux des bagarreurs attitrés de Terrae, qui avaient visiblement autant envie d'en découdre l'un que l'autre.
...
Mucha garda sa face sérieusement énervée, lançant des éclairs avec ses yeux presque meurtriers, la mine ténébreuse. S'iel avait eu des cicatrices de partout, on l'aurait probablement pris pour un chef de gang, tant l'aura de danger qui l'entourait à ce moment-là était pesante.

Tout commença d'abord par quelques pouffements ; les premières fissures dans son masque de comédie. Puis, ça grandit de plus en plus, tant et si fort que cela sortit avec puissance de sa gorge, comme s'iel avait progressivement mis le volume sonore à fond sur son ampli interne ; un peu à l'inverse du dénommé Senri qui avait fini la sienne de tirade presque sans voix.
Et, iel partit dans un fou rire hystérique, si FORT qu'iel en eut les larmes aux yeux, et qui dégoulinèrent de son visage devenu tout rouge comme s'iel allait exploser d'une minute à l'autre.

- bWA-HA-HA-HA-HA-HA-HAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!

Euh...
M-Mucha ?..... T'es toujours avec nous ? Oh putain tu m'fais peur mec. Arrête ça steuplaît, j't'en prie. Et mais, c'est qu'iel continue de rigoler, lea bougre. Wah la vache. Ah ouais. C'est du lourd.

- HAHAHAHAHAHA-HA-HA-HA-HA-HAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaa.... hum.

AH, CA Y EST, IEL S'EST CALME ? Oh non, iel vient de foutre sa main devant sa bouche pour retenir une nouvelle vague de rire. NON NON NON, TU FAIS PEUR MUCHA, ARRÊEEEEEEETE ah nan c'est bon, iel est parvenu à se calmer. Miracle. Waw. Y'a des fois, moi-même je me demande ce qu'il se passe dans sa caboche indigo.
Un grand sourire dévoilant encore ses dents, iel entreprit d'essuyer ses larmes de rire avec ses manches, quelques tressautements agitant encore sa poitrine, comme s'iel n'en revenait pas.

- Ahlala, mon vieux... Espèce de génie. Allez, allons sur le terrain, et tapons-nous bien fort, je sens que ça va être très très rigolo tout ça.

Sur ces mots absolument LOGIQUES après CE FOU RIRE qui était après une PUTAIN DE SCÈNE DE GANGSTA qui était après une PUTAIN DE TIRADE AGRESSIVE DE SENRI qui était après un PUTAIN D'ECHANGE PAR LANCERS DE PORTE qui était après euh... , et bien... iel se dirigea vers le coin où y'a des frappes de sac. D'un rapide coup d'oeil, iel repéra où se trouvaient les gants mis à disposition, cependant, l'odeur de transpi qui s'en dégageait lea rebuta, et il opta pour des bandelettes à entourer autour de ses poings, comme on en voit souvent en boxe thaï. (Ça permettrait aussi que sa légère blessure au poing ne macère pas dans les bactéries des personnes qui sont passées avant pour utiliser les gants.)
Iel s'entoura donc les poings comme iel avait l'habitude de le faire, lorsqu'iel était Feu et se brûlait régulièrement les poings, et mit en place, enraciné. Iel mit ses poings devant son visage, un pied un peu plus en avant que le deuxième, dans une posture dynamique.

S'iel n'avait jamais fait de sports de combats, par contre, iel connaissait assez bien la baston, à force de s'être attiré des emmerdes, donc iel savait là où il fallait éviter de se prendre des coups (c'est jamais super pratique les yeux au beurre noir, et encore moins de perdre quelques dents), et connaissait beaucoup d'astuces.
Mucha fit un petit geste du menton, sentant l'adrénaline monter. Combiné à son regard, c'était le signal pour que le cOMBAT comMENCE !!
(... ou pas, d'ailleurs.)

Il faut dire que Mucha avait été fort surpris de voir l'autre zigoto se foutre torse-poil en mode gorille déchaîné pour immédiatement lui foncer dessus après son flot de braillements provocateurs. Ce n'était pas souvent, que quelque chose pouvait surprendre Mucha ; en même temps vu la gueule de notre pékin, il est difficile de croire qu'on puisse étonner quelqu'un d'aussi mirifique. N'empêche, si ses bons réflexes s'étaient activés une seconde plus tard, iel aurait probablement pris cher dans la gueule.
Iel bondit donc en arrière pour éviter le coup de savate fougueux de son adversaire, écartant ensuite son tibia d'un coup d'avant-bras musclé, avant de saisir le poing fulgurant du sauvage dans sa paume droite qui commençait déjà à transpirer sous les bandelettes. Dès lors, tendu tout d'un bloc, Mucha donna une forte impulsion de ses pieds pour repousser au loin son opposant, prenant quelques mètres de sécurité.

Iel grimaça légèrement, prit par le suffoquant souffle de la bataille qui avait tout d'un coup à la fois alourdi et dynamisé l'espace de la pièce, ne quittant pas le chauve des yeux. C'était sa main blessée, et putain, sans être Titan, on pouvait dire que l'autre gus savait s'y prendre pour cogner fort.

Mucha grogna un coup, puis s'élança vers son adversaire, ses pas, à cause de son pouvoir pour l'instant mal maîtrisé, enfonçant des empreintes dans le sol dur, une étincelle explosive dansant dans ses prunelles noisettes. La tension était à son comble, et les coups s'échangeaient et s'enchaînaient, se paraient et se contraient, claquaient et vrombissaient, sifflaient et cognaient sans pour autant parvenir à atteindre la face ou l'estomac de l'autre, mais pourtant continuaient leur danse devenant de plus en plus infernalement rapide. C'était une vraie fournaise qui habitait le gymnase, provoquée par les chocs et entrechocs des énergies déterminées des deux vaillants combattants. Les dents s'enfonçaient dans les mâchoires serrées, les veines étaient gonflées par l'ardeur du combat, les muscles étaient crispés, bandés, bouillis, et craquaient sous les assauts de l'un et de l'autre !

L'odeur musquée de la sueur commençait à brûler les narines des visages déjà en feu, et les chaussures crissaient sur le sol reluisant quand elles n'étaient pas envoyées dans les airs pour frapper l'autre.
Mucha fit une roulade sur le côté en mode bien stylée, se dissimulant parmi la forêt de sacs de frappes, changeant le terrain à son avantage, car iel sentait que l'air n'allait pas tarder à lui manquer, comme le lui signalait sa tête bourdonnante. Cette ruse lui permet de récupérer un peu de souffle, d'autant plus que Mucha pouvait frapper de façon inattendue...

En effet, envoyer un sac de frappe en direction de la gueule de son rival n'était pas une tâche herculéenne, avec sa force de Titan. Iel slalomait, changeant régulièrement de place, car si les sacs lui offraient une moindre barrière de repos, il ne faut pas oublier que ses jambes qui en dépassent trahissent quelque peu sa position.
De toute façon, cette tactique risquait bien de ne pas durer très longtemps, bien que Mucha prenait un malin plaisir à faire tourner en bourrique le cogneur.

-BAH ALORS, JE PENSAIS QUE T'ALLAIS M’ÉCLATER, C'QUOI CES TAPES DE FILLETTE, S'PÈCE DE BOULE À Z ?  , lança Mucha de façon provocatrice, les cheveux collés à ses tempes.

Par la force des choses, iel finit par sortir du rassemblement de sacs de frappe, et les échanges reprirent avec d'autant plus d'intensité.

Un temps de pause s'installa pendant que les deux haletaient, les faces rouges comme des démons, le sol humide de leur âcre transpiration. Iel avait laissé de nouveau une distance entre iel et le gars, et ne le lâchait pas du regard, tel un fauve - petit, certes, mais un fauve quand même.

C'était le dernier assaut qui se préparait, l'assaut décisif.

Silence assourdissant où les cœurs battaient une mesure diabolique. Relève. Paroles silencieusement dites intensément par le regard.

Mucha s'élança, s'armant de son poing, les dents crispées en un rictus bagarreur, raccourcissant en miroir la distance qui les séparait du résultat final de leur confrontation presque surréaliste dans un hurlement guerrier qui lui était peu propre d'habitude - à croire qu'iel avait été contaminé par l'aura de shônen enveloppant toute la personne de son rival, dès l'instant même où ils s'étaient lancés la porte chacun dans la tête de l'autre.

-hhhhhuuuuuuuuuAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH- wuouH ?!

Qu'est-ce que...
...
Mais...
Je...

... QUE FOUT CETTE PEAU DE BANANE ICI ?! PUTAIN ? Elle vient de CASSER tout l'épique de la scène !! Mucha sentit son pied déraper en une incontrôlable glissade, ses membres gesticulant comme s'il s'agissait de spaghettis. Son autre pied alors en l'air, quant à lui... erm, fit éventuellement mouche. Et si c'est le cas, probablement aussi douloureusement que le dos de Mucha qui protestait contre la dureté soudaine du sol.
Quelle chute de merde quand même, et si vous posez la question, oui, dans TOUS LES SENS DU TERME.
Adieu, crédibilité.

Mucha avait rarement peur. Iel pouvait trembler ou frissonner d'excitation et d'appréhension selon les situations, mais presque jamais d'effroi.

Pourtant, la vision édentée de ce gars en sang le redressant à bout de bras musclés était bien plus terrifiante qu'un film d'horreur, tenez-le pour dit.
Pour être particulièrement franc, l'odeur de l'hémoglobine et de la sueur qui barbouillaient et maculaient son regard ardent le faisait passer pour un tueur en série psychopathe qui tenait là sa victime dans l'étau de ses serres. Pas d'échappatoires, il lea tenait sur place. Mucha plissait les yeux pour les empêcher de se clore, et attendait de se prendre d'un instant à l'autre un coup de boule vengeur des plus violents, grimaçant.

Sa tête bourdonnait encore fortement et son dos vibrait comme une enceinte mal branchée.
"Papa, Maman, je m'en vais vous rejoindre, préparez-moi une montagne de gâteaux au kiwi et à la cannelle pour accueillir mon arrivée là-haut" , pensa-t-iel, dramatique et théâtral.

Cependant, mon chère Mucha, ton heure n'est point encore venue, ah non non non mon petite. Allez, ouvre les yeux mon coco, et observe bien le regard de celui qui a été l'un des meilleurs adversaires que tu as eu à affronter. Le destin t'as donné un coup de banane, et observe bien ce qui scintille au fond des yeux de Crâne Rasé.

-WOAH MAIS C'ÉTAIT TROP COOL TA TECHNIQUE !!!! ELLE S'APPELLE COMMENT ?!

"Ca y est, c'en est fini il.... attend quoi ?! HEIN. Nani."

-Ma... technique....   , fit Mucha, écarquillant légèrement les yeux pendant une fraction de seconde.

Petit sourire en coin qui fait des fossettes malicieuses, sentant une inspiration intense lui remplir la poitrine. Iel se décala d'un pas, sentant encore l'adrénaline du combat lui faire battre le cœur ; cette bataille était géniale. Bon, iel n'avait pas prévu de péter les dents de Senri au sens littéral, mais il a l'air de ne pas le prendre mal en fait !!

- Enfin, mais quelle question, c'est tout con ! N'as-tu point eu ouïe de sa réputation ? Transmise de bagarreur en rejeton dans mon vieux quartier de renom, cette technique séculaire a construit son blason à francs coups de marrons !! C'est...... LA KURA NO TASTUMAKIWA KURAI AMINO OKINA GEPPU !!!!!!!

Soit : La TORRRRRRNADE NOIRE DU GRAND ÉCART DES TÉNÈBREEEEEEEES !!!!!! Version Titan, en produit limité. (oui, Mucha avait demandé rien que pour le fun au prof de japonais de lui traduire ça, il a quelques jours. comme ça, oui, yolo.)

-Mais comment c'était trop stylé notre combat, on était tellement à fond dedans, c'était ouf !! J'avoue que tu te débrouilles pas mal, en tout cas.

Mucha frappa l'air de son poing, encore dans l'ambiance de la baston, scruté de loin par sa complice de victoire, Gertrude la peau de banane maintenant complètement écrabouillée par le pied de l'incontrôlable Titan.

Mucha se saisit de deux serviettes propres mises à service et en envoya une à Senri, parce qu'ils commençaient tous deux à sentir le fauve (Ou comme diraient certaines mauvaises langues, à puer comme des ados).

-Par contre euh, ça va aller pour ta dent ? Je veux dire, pour manger, ça risque de faire mal. (ajoutez un sourcil haussé)

C'est fou comment iel se sentait plus relax après avoir cogné comme un forcené. 'spèce de bourrin va.

-Je te dis ça, parce que je sais pas toi, mais moi j'ai les crocs !! Et en gagnant gracieux, c'est moi qui régale si tu viens !

Hélas, Mucha, tu ne savais pas dans quelle éventuelle situation tu venais de mettre ton portefeuille, car tu n'avais pas encore connaissance des 9 estomacs que Senri cache derrière ses tablettes. Tu les voies tes économies ? Tu les voies bien ? Et bien dis leur bye bye si jamais vous allez bouffer.