J’aimais déjà pas le pouvoir d’invisible. Genre. Combien de fois j’ai mis le feu aux rideaux ? Combien de fois j’ai failli METTRE LE FEU A MA FILLE ? Un certain nombre. J’ai flippé ma vie quand j’ai capté que mes mains et même mes genoux étaient devenus des armes de destruction massive. Et vous savez quoi ? Au moins, être marionnettiste, c’est pas trop casse-pied, ça se déclenche pas de manière random, tout ça. Le pire, c’était quand même la voyance, jusqu’ici. ET LA TELEPORTATION MAIS LÀ AU MOINS JE POUVAIS ALLER VOIR MA MEUF.

Ouais. Ouais. Vous savez quoi ? J’ai vraiment le seum. Ca fait depuis Noël que j’ai pas pu voir Lou, et déjà de pas avoir pu passer les fêtes correctement avec elle ça me déchire le cœur. Et c’est pas faire des conversations vidéos sur l’ordi qui va me donner l’impression d’aller mieux. Franchement pas. J’en ai discuté avec Hideko, et elle reste assez souple avec moi ; mais y a besoin de moi ici, et il faut pas gâcher le peu de cristaux de téléportation qu’on a, et blablabla. Je sais tout ça. Mais juste. S’il vous plaît. Laissez-moi voir Lou, je sais pas ??

L’idée a tourné dans ma tête depuis le début de la semaine. Je l’ai vraiment pas bien vécu. J’me suis dit : allez, t’es invisible, tu peux aller chopper un cristal discrétos et ressortir ! MAIS NON !! Je suis marionnettiste maintenant !! Pourquoi j’ai pas réagi plus tôt ?! Franchement ça me gave cette histoire, rendez-nous juste nos pouvoirs et basta !

J’me suis donc faufilé comme un voleur dans la salle des Masters, heureusement vide. Mais je suis MORT DE TROUILLE. Imaginez si je tombe sur Hideko ? La grosse angoisse ! Mais bon, vaut mieux affronter la rage d’une directrice en colère que la rage de sa copine à deux doigts de rompre, hein. RIP.

Résultat, je me retrouve à me faufiler hors de l’institut en regardant par-dessus mon épaule fautivement, enroulé dans mon écharpe, le petit cristal pulsant au creux de la main. Evidemment, je ne fais pas très attention en sortant et je rentre dans l’épaule d’un mec, dans les escaliers qui mènent à la cour. Je lâche une exclamation à la fois surprise et paniquée (et douloureuse : OUCH mais son épaule est en béton ou quoi ?!) quand le cristal m’échappe de la main et tombe quelques marches plus loin.

—Ah merde merde merde ! Désolé !

J’me précipite pour l’attraper, descendant presque entièrement les marches de l’escalier pour le récupérer, le cœur battant à tout rompre. C’pas possible d’être aussi con, Aaron !!! Quand il est de retour dans ma main, je le glisse dans ma poche, et me tourne vers le jeune homme… levant les mains, je fais un léger signe qui ressemble à celui d’Obi-Wan dans Star Wars…

—Tu n’as rien vu, je n’existe pas…

… Sauf qu’il imite mon geste. What. Il…. Ah. J’ai activé le marionnettisme. MAIS FUCK c’est quoi ce bordel. Je grimace à l’intention du type, articulant un : « désolé…… » bien piteux.



HRP : Le post est un peu long mais je ferai plus court sur les suivants :D J'espère que ça te convient !

… Ok, alors. Déjà j’ai failli me casser l’épaule, check. C’est un titan ? La poisse. J’ai rencontré, visiblement, le pire mec possible pour la simple et bonne raison que, au moment-même où j’me suis dit « OH SUPER IL INSISTE PAS BISOUS AU REVOIR », il s’est mis à se rapprocher de moi pour se mettre à ma hauteur et. Ouais. C’est quoi cette tête ? Pourquoi il me mate comme ça ? J’ai un truc sur le nez ? OUI JE SAIS QUE JE SUIS SUSPECT MAIS. Avant quand j’étais sensitif, je pouvais vraiment les faire se désintéresser de moi et mes conneries, pourquoi ça marche plus ?!

J’panique. Comment les gens normaux font avec des vraies émotions ? Quand on a une béquille anti-dépressive et anti-stress comme pouvoir, on se pète la gueule quand on nous l’enlève et qu’on se retrouve dans ce genre de situations. Faut que je retrouve mon chill et mon sass. Donc. Je fais ce qu’il y a de plus naturel dans ces moments-là, à savoir : je ris, d’un rire tonitruant et peut-être un peu forcé. Je suis en contrôle, tout va bien (non). Help.

—Aha !! Wow, tu ferais un bon sensitif, dis-moi ! Très observateur ! J’étais… je commence à dire, interrompu par son geste.

Si j’étais paniqué, au moment où il a posé sa main sur mon épaule et que j’ai senti sa poigne très délicate mais potentiellement capable de me broyer, j’ai juste cligné des yeux et l’ai regardé avec un petit sourire pas content, mais non moins poli. Il. Pose. Sa. Main. Sur. Mon. Epaule. Un éclat de colère contenue passe dans mes yeux et je me raidis, redevenant par la même vaguement moins paniqué et vaguement plus sérieux. Ok. Donc il est en contact avec Hideko, mais. En. Froid ? Qui est en froid avec Hideko, s’il vous plaît ? Je sais pas ce qu’il a fait, mais j’comprends surtout pas pourquoi il le mentionne. Ma mâchoire un est peu serrée.

—Hé, si tu veux qu’on discute, lâche-moi, je souris, utilisant mon marionnettisme un peu incontrôlé pour écarter ses doigts de mon épaule et ramener sa main chez lui. J’aime pas trop quand on me menace et qu’on m’accuse sans raison. J’veux dire, j’suis Master, je sais ce que je fais, merci.

D’où il se permet de me toucher, en fait ?! Omg mais qu’il se calme direct ! J’avoue que j’suis pas tranquille, mais il a pas à foutre son nez dans mes affaires, je rêve ! Ca aurait tout aussi bien pu être un cristal qu’on vient de me donner, qu’est-ce qu’il en sait ?! On dirait Ashton, sérieux.

—J’suis pressé et stressé parce que j’ai peur de foutre le feu à tout c’que je touche, et en plus j’ai failli perdre le cristal à l’instant ! je râle. T'analyses tous les gens que tu croises dans la rue ?!

Ceux qui font tomber… quoi ? Mais calme-toi, bro, j’t’ai rentré dans l’épaule, c’est pour ça que je l’ai lâché, mais omg. Il se met à parler, et j’le regarde comme deux ronds de flanc. J’essaie de dire un truc à un moment donné, mais il est tellement pris dans son monologue que je hausse juste un sourcil et que je me contente de cligner des yeux en me demandant s’il va s’arrêter un jour. Il est en train d’me faire l’analyse en direct live, là. Mais. Juste. Arrête ?

À un moment donné, il frappe dans ses mains. Je les fixe, puis je relève les yeux vers lui. Est-ce qu’il peut réussir à lire l’ennui (et l’effarement) dans mes yeux, vous croyez ? Résigné, je soupire et croise les bras, regarde l’heure à ma montre.

Franchement, j’ai l’habitude qu’on m’respecte pas, j’veux dire, c’est presque marqué sur ma gueule « lol je suis un peu con ne me respectez pas ». Mais ça veut pas dire que je l’accepte, et son attitude hautaine et je-sais-tout me prouve direct qu’on sera pas potes.

—T’as fini ? je lui demande au bout de trois éternités. Ce que je fais avec un cristal te regarde pas, en fait.

Eh, j’étais prêt à lui sortir une excuse, voire même à lui dire « STP ME VENDS PAS J’VEUX JUSTE VOIR MA MEUF » de manière ultra dramatique, mais là, juste. Limite j’m’en fous. J’lâche un demi-rire ironique.

—Un conseil, si tu veux que les autres t’écoutent quand tu parles, 1) interprète pas tout ce que tu vois comme si c’était la réalité ; 2) évite d’avoir une attitude hyper hautaine comme ça ; 3) les cristaux de sensitifs sont hyper utiles pour calmer les crises d’angoisse, mais j’vais pas te faire un cours j’ai pas l’time. Et 4) Une discussion, c’est pas un monologue chacun son tour.

En parlant, je lui montre les chiffres que je cite de mes mains, avec une tête un poiiiil exagérée, peut-être. Mais il m’a saoulé, donc j’ai le droit de me foutre de sa gueule, cqfd.

—Du coup, je continue, posant ma main sur son épaule à mon tour pour la tapoter, merci pour ton inquiétude, je le remonterai à Hideko — avec qui j’ai cru capter que t’étais en froid, hein, c’est ça ? p’tetre ça assainira vos relations qui sait — et j’accepte aussi avec grand plaisir tes excuses ! Merci ! Désolé aussi pour l’épaule ! Ah et un petit n°5) parce que j’y tiens, si tu respectes pas les gens, t’attends pas à ce qu’ils te respectent en retour. Allez bisous !

Le visage illuminé d’un faux sourire, je m’écarte de lui en sautillant et saute par-dessus la rambarde pour me casser. Ca va, c’est pas trop haut encore, et c’est ma seule solution de repli, là. Bon, ok, l’atterrissage est pas ouf. Aïaïaïe. Hmmmm. Cheville ? C’est bon, pas tordue. OUCH ! MON DOS !! J’suis vraiment vieux… Wesh faut que j’me grouille si je veux pas qu’il me rattrape, l’autre moralisateur !



HRP : WESH ON AVAIT DIT QU’ON FAISAIT COURT-
Et pardon j’suis pas responsable des réactions d’Aaron mdrrr il est grave saoulé-

Wow, mais il s’arrête jamais. J’ai à peine eu le temps de me redresser, main sur le dos, que le mec est déjà auprès de moi, et il a bien défoncé le sol au passage. Il sort son portable et… prend une photo. J’fais une duck face par réflexe. Ptdr. Ca te fera une jolie photo souvenir.

Pour la peine, pendant qu’il recommence son monologue dont je me fous particulièrement, je sors mon propre téléphone et je prends une photo de lui où on voit bien le sol derrière, répondant simplement à mi-voix :

—Dégradation de matériel, bien…

J’peux aussi jouer au plus con, oué. Et je range à nouveau mon portable bien à l’abri dans ma poche, lui offrant un sourire. Il continue à s’approcher, et j’l’évite par le côté en gardant mes distances. Il me touchera pas.

—Alors, attends, c’est ton choix d’agir comme si t’étais supérieur à tout l’monde, mais moi c’est l’mien de pas t’écouter déblatérer tes conneries. Je sors juste d’un putain de batiment en étant pressé, et là j’aimerais rejoindre la pote à qui je voulais apporter ce cristal pour trouver une solution à mon putain de problème… et tu continues à me casser les couilles alors que je t’ai rien fait ?! T’as juste rien compris au film, et t’as vraiment un problème psy, gars. J’en ai strictement rien à foutre que tu appelles Hideko, tu peux le faire et ça m’est égal. On travaille ensemble depuis longtemps, j’pense qu’elle fait confiance à mon jugement. Donc maintenant arrête de me coller ou j’te crame, je gronde. J’veux juste faire ma vie. J’ai pas besoin que tu me colles, j’ai pas besoin du respect d’un mec arrogant qui se mêle de tout, j’ai juste besoin. Que tu. Me foutes. La paix.

J’accompagne mes propos d’une pression de mon marionnettisme sur son corps. Il fait juste un pas en arrière, et je le fixe dans les yeux, y laissant passer mon ras-le-bol. J’contrôle pas tant bien que ça mon pouvoir mais la colère est suffisante pour m’aider à le garder à distance. C’est presque une réaction instantanée. J’perds un peu mon chill, là, ça faisait longtemps.

Sur ce, j'commence à me casser vers le Village, regardant derrière mon épaule pour vérifier qu’il ne me suit pas.

Il se met à rire et je soupire, las de son insistance, de son ton, de son arrogance. Quand il m’a envoyé le caillou dessus, j’ai tiqué. Vu la force du coup, ça va laisser un petit bleu. Je me pince l’arête du nez, particulièrement saoulé. J’allais pas lui répondre, jusqu’à ce qu’il mentionne Mitsuki.

Evidemment que je m’énerve pour si peu, tu arrêtes pas de m’accuser depuis tout à l’heure, ducon. Pour la question de savoir si je l’ai volé ou pas… Honnêtement, j’ai pas l’autorisation explicite de le faire, c'est clair. Mais je sais aussi qu’il en fait des tonnes sur un sujet qui le concerne pas et qu’il n’a pas à gérer. Ouais, ce que je fais c’est pas bien, blablabla. Dans 10m j’m’en serais voulu et j’serais allé voir Mitsu pour lui d’mander s’il est possible de tester de cloner un cristal svp. Ou juste la secouer en lui disant que j’ai fait une connerie et que j’suis paumé et que la vie est reloue et qu’j’ai besoin d’une solution. Finalement, j’serais juste retourné voir Hideko pour lui parler, parce que j’suis comme ça. Mais nan : il nous insulte. Il insulte mon amie. J’inspire. Je le regarde par-dessus mon épaule, une lueur de pitié dans le regard. Doucement, j’me retourne, mains dans les poches. En fait, je sais ce qu’il est.

—T’es vraiment un enfant, je souris. T’y connais visiblement rien à Terrae, mais tu te permets de parler en son nom ? C’est mignon. J’ai pas à t’obéir, personne n’a à le faire. Et nan, j’ai aucune honte. Parce que je sais ce que je fais. Toi, tu ne sais pas qui je suis. Ce que je fais. Pourquoi je le fais. Et tu te permets encore d’insulter mon amie, alors que tu ne la connais probablement pas. Tu sais qui elle est ? Elle s’est interposée entre un missile et Terrae, pour nous empêcher de tous crever. C’est elle qui gère la sécurité de Terrae, et qui permet, tous les jours, à tes jolies fesses d’être en sécurité ici. De pas vous faire enlever et torturer comme certains d’entre nous l’ont été.

Je dis ça en souriant, en le fixant, de loin, mais aussi de haut. Le menton haut. Vis-à-vis de Terrae, j’ai rien à me reprocher. Juste, il parle pas de Mitsu comme ça, sinon c’est clair que j’le crame.

—Moi, j’suis en paix avec moi-même. J’irai probablement voir Hideko après tout ça, comme d’hab. Comme tu l’as dit, j’suis un vieillard. Ca veut dire que j’suis adulte, et que j’me gère, je rajoute en haussant les épaules. Je m’inquiète pas de ce qu’elle pense de moi si je fais une erreur. Toi, en revanche, tu respectes Hideko juste pour lui faire de la lèche. Je sais qui tu es : j'sais que tu te présentes pour les élections. Et je commence à capter pourquoi elle peut plus te blairer. Si jamais ça t’échappe, je vais te dire pourquoi : Hideko nous respecte. Elle respecte notre travail, nos actions, nos idées. Tu dis que tu respectes les personnes à la mesure de leurs actes, mais c’est faux. Tu ne respectes que toi. Donc épargne-moi ta morale et tes réflexions censées me culpabiliser. Terrae est ma famille. Et elle me considère comme telle aussi. Je la trahirai jamais. Mais allez. Si tu t’excuses pour ce que tu as dit vis-à-vis de mon amie et de mes collègues, j’daignerai t’expliquer ce que je compte faire de ce cristal. Sinon, je pars.

C’est un bon deal. J’dis pas que j’ai raison. J’dis pas que j’ai tort. Mais si tu veux avoir un bout à grignoter, va falloir baisser de trois degrés dans ton égo. J’ai pas peur de toi et de tes menaces, gamin.

Il se rapproche et je continue à parler, le fixant de là où je suis sans bouger, sans ciller. Les sens aux aguets, je me prépare à utiliser mon pouvoir de marionnettisme pour éviter de me prendre un coup de poing dans la tronche. Mon sourcil se lève et je tique. Se faire crever… Héroïque et stupide… Non mais il s’entend parler ? Tout ce que je retiens de ce personnage, c’est à quel point il aime se mettre au-dessus des autres, quitte à les rabaisser pour se sentir plus puissant. Et ça, c’est clairement détestable. Mon regard se durcit mais je ne réagis pas plus que ça. Cela étant, je suis tendu. Fixe. J’repense à cette fois où j’ai pensé que j’allais perdre Mitsuki, où je l’ai vue dans l’coma. J’ai le cœur qui se serre.

—Avec une clé à molette ? Elle n’avait pas tort, visiblement.

J’commence un pas en arrière pour m’écarter de lui et me casser, quand il reprend la parole. Regard interloqué de ma part. Il s’excuse, puis me menace ? Il est sérieux ? Nan mais là, il va trop loin le mec, fiche-moi juste la paix ? À la mention de mon amie, je cligne des yeux et entame par réflexe un regard vers l’arrière. Mouvement de trop ; mes pieds sont enserrés par un mélange de terre et de pierre friable ; mais ça me fait perdre quelques millisecondes de temps de réaction quand il se jette sur moi pour me ceinturer. Sa force me coupe le souffle un instant et je jure entre mes dents ; j’me sens chuter vers l’arrière. J’arrive pas à utiliser mon pouvoir de marionnettiste dans ce court laps de temps, pas assez de contrôle, de réactivité ; des flammes courent sur mes bras sans que je ne les maîtrise dans un instant de panique. J’me disais qu’il allait simplement me lâcher en sentant les flammes, mais il resserre plutôt sa prise, ce pourquoi il est téléporté avec moi lorsque j’active ma Greffe en auto-défense.

On tombe. Aucune lumière autour de nous, pourtant je le vois ; partout autour de nous, tout est noir. Pas d’horizon, pas de haut, pas de bas ; par contre, je sens clairement qu’on est en train de salement se péter la gueule en chute libre. Je jure encore et j’utilise mes flammes, plus fort, pour le faire me lâcher — j’ressens. J’ressens trop de trucs. Ses émotions, les miennes. Sa colère, son amusement, sa détermination. Ma colère, mon angoisse, ma lassitude. Ca me coupe le souffle, plus encore que lui qui me tient. J’ferme les yeux. Ok. Ca fait un moment. C’est moi qui suis en contrôle…

Un sol apparaît ; noir. On se fait rattraper, mais étrangement l’atterrissage est pas aussi violent que ce à quoi on aurait pu s’attendre vu la longueur de la chute ; cela étant, c’est pas agréable. J’roule un peu plus loin en reprenant mon souffle, me remettant d’abord à quatre pattes, puis sur mes jambes flageolantes. J’regarde autour. C’est plus l’endroit habituel, ça. Quelques flammes grésillent entre nous. Les manches de mon manteau sont cramées, on voit ma chemise un peu calcinée dessous.

—T’es vraiment un grand malade, tu l’sais, ça ? je siffle, les yeux plein de colère difficilement contenue. Tu attaques les gens juste comme ça, parce que tu estimes que tu le peux ? Et ça veut devenir préfet ? Bah bravo…



HRP : Aaron a le tatouage de sa Greffe visible, un serpent, qui s’enroule au niveau de son œil gauche. Il monte de sa poitrine en passant par le cou et se logeant sur son visage
Du coup, pour le moment, c’est juste une étendue noire où ils ont aucun repère, avec juste un sol dans une teinte un poil différente, parce qu’Aaron a pas eu l’temps de réfléchir à un truc joli pour décorer, mdr-
BON J’CROIS QUE POUR LE SPEED RP C’EST VRAIMENT MORT

Les flammes qui érigent une barrière de protection entre nous projettent une lueur malsaine sur son visage. Malgré ses brûlures, il fait toujours le fier. Pourtant, ça doit faire un mal de chien. Je sens sa douleur d’ici… Elle se dissout dans les airs, perçue par ma Greffe, qui me la renvoie comme le feraient mes dons de sensitifs… Je respire sa colère, sa fierté, je respire son arrogance, je respire aussi sa crainte qui se cache derrière le reste, tapie très loin. Un instant, je ferme les yeux, profitant un instant de la sensation, à la fois désagréable et pourtant tellement, tellement connue. Elle me manquait, cette sensation de percevoir l’autre. De respirer avec lui. De comprendre, en un instant, tout ce qui se produit en lui. Peut-être que si j’avais été sensitif, j’aurais eu moins de mal à percevoir ses intentions, et nous n’en serions pas arrivés là. Je pense être aussi fautif que lui ; et ces blessures que je lui ai infligées par erreur, il faut vraiment très vite les soigner… Même s'il mériterait que je lui fasse faire un vol plané, yo. Lentement, je passe une main sur mes côtes douloureuses, un sourire crispé aux lèvres, alors que je repose un regard agacé mais ferme sur lui.

—À cause de la chute non ; mais à cause de toi qui me saute dessus, c’est plus probable, je grogne à mi-voix.

J'comprends rien à ce qu'il dit, clairement bien bien vénère par la situation et son attitude conquérante. Il a le cristal et fanfaronne comme un enfant avec. Sauf qu’il m’effraie pas, je crois que c’est ça qu’il a toujours pas compris. Il a fait que deux erreurs, aujourd’hui, mais c'est déjà trop. La première, c’est de me menacer, encore et encore, continuellement. La seconde, c’est d’utiliser le cristal. Juste. Pour le tester ? Un rire étouffé m’échappe, sombre et cinglant. Je sens l’énergie palpitante du cristal entre ses mains. Hm. Ca va être chaud, là.

—Si tu estimes… (Je pouffe de rire, avant de m’asseoir à mon tour en tailleur, réduisant la barrière de flammes à néant. S’il s’avance vers moi, ma Greffe s'érigera en pics pour me protéger.) Ok, ok ! Pas de marionnettisme.

Pas besoin. Inspiration. Il ne me faut qu’un souffle, cela ne prend qu’un court instant ; l’énergie de ma Greffe s’enroule autour du cristal en ronronnant de contentement… et le fait disparaître dans le Néant de cette dimension étrange. Plus de sensation. Plus rien. Il n’est plus là. Il s’est fondu dans le vide, dans le rien. Un filet de sueur coule le long de ma nuque, avant que le cristal ne réapparaisse devant moi, comme sortant de lui-même du sol comme une excroissance. Mon ventre tressaute un peu quand je relâche ma concentration. Délicatement, je le reprends entre mes doigts et l’époussète. Hm, il l’a un peu fêlé. Mais c’est solide, c’est petites choses-là. Ca se voit qu’il n’en utilise pas souvent.

J'aurais même pas dû le laisser l'utiliser... À cette pensée, une colère sourde me traverse et fait pulser l'endroit. Je lui renvoie un grand sourire, me passant une main sur la nuque.

—Ah, hm, désolé, j’aurais dû être plus explicite : je contrôle quasiment tout dans cette dimension, oupsy, héhé ! Le sol, les murs, ce que tu vois, ce que tu entends...

C’est plus facile avec un cristal parce qu’il a une énergie spécifique, une empreinte très forte. J’aurais pas pu avec un objet lambda.

—Tu sais qu’en utilisant ce cristal, c’est toi qui a trahi Terrae ? T’étais prêt à briser un cristal juste pour te prouver - parce que moi je m'en fous en fait - que tu as raison ? Je trouve ça un peu hypocrite... Enfin, tu sais quoi ? On joue deux minutes, et après je t'emmène à l'hosto, ok ?

Et sur un dernier sourire, je m’efface à sa vue. Deux plans différents. Je l’observe de loin, presque de hauteur. Ca me rappelle cette fois où je me suis retrouvé seul avec Ys dans ma Greffe… Il peut toujours entendre ma voix, qui résonne autour de lui. Maintenant qu’il est débarrassé du cristal, je n’ai plus aucun remord à faire ce que je fais de mieux : amplifier ses émotions négatives via ma Greffe. Toutes ces choses cachées que l’on refoule. La tristesse, la peur. Et dans ma barbe, d’une voix douce mais pleine d’une ironie sauvage, je me mets à chantonner :

—I see what's happening here... You're face to face with greatness, and it's strange~ You don't even know how you feel... It's adorable ! ♪

Il m'a saoulé, il subit.


♪ https://www.youtube.com/watch?v=79DijItQXMM Oui il chante jusqu'à la fin du premier refrain, là, désolée :'( Il remplace juste "Maui" par "Aaron"-- Ce qui est pire, en fait.
Ps : on dirait pas mais mon post est plus court que l'tien, j'suis kécho !!!