Dans la série des événements relous, les changements de pouvoirs gagnent la palme d'or. Même Misao, d'habitude très peu concerné par ses pouvoirs et par ce qui peut se passer à Terrae (c'est bien pour ça qu'il a refusé le rôle de préfet ; qui a voté pour lui ? pourquoi ? c'est pas parce qu'il y a marqué Honda sur la porte qu'il va faire un bon préfet, hein, stop) finit par être impacté et, surtout, bien bien désabusé. Mais rien ne l'empêcherait de faire son petit jogging matinal, pas même se transformer en hamster comme la veille. Trop la honte. Au moins, il n'est plus téléporteur : il ne risque plus de se téléporter sur une Mitsuki errante, de mauvais poil et/ou dépressive, ce qui est plutôt une bonne chose…
Mais le hamster, quand même. L'expérience terrifiante.

Passant par le parc en profitant de l'air frais matinal, l'amateur de baseball entend un cri à l'autre bout ; sourcils froncés, il se rapproche de la source du bruit… Un mec en train de secouer les mains et de foutre le feu : 1) au banc ; 2) au buisson juste à côté. Durant une demi seconde, Misao se dit qu'il pourrait faire comme si de rien n'était et laisser le pauvre hère se débrouiller avec ses bêtises… mais même en étant de mauvaise foi, il ne peut pas le laisser comme ça, surtout qu'il a l'air bien paniqué. Ca fait chier ! D'un pas vif, Misao le rejoint rapidement et lui attrape l'épaule pour l'écarter du banc d'un mouvement, sourcils froncés.

—Bouge de là, tu vois pas que ça flambe ?

Question réthorique, hein. Pendant qu'il parle, il lève la main pour lancer ce qu'il espère être un jet d'eau vers le décor en flammes, se concentrant quelques secondes pour en faire apparaître. Pas terrible comme jet, mais au moins le banc est sauf ; le buisson un peu moins. Le nippon désigne la fontaine d'un mouvement de la tête.

—Mets tes mains dans l'eau si tu arrives pas à enlever les flammes !

Et pourtant, il a pas l'air d'un ado, il devrait pouvoir se débrouiller, non ? Pourvu que ce soit pas encore un traumatisé du feu, il a failli mourir la dernière fois, ok.

   

Le pauvre incendiaire a l'air un peu paniqué et pas très content face à l'arrivée certes un peu brusque de Misao, mais non moins calme. Au vu de l'expression du visage du blondinet, il se rend compte qu'il a peut-être abusé sur la fermeté de sa voix et de son geste, mais peu importe. Il ne va pas se mettre dans tous ses états non plus pour un petit feu de buisson, ça arrive tellement souvent ici qu'il est complètement anesthésié, maintenant. Ce qui l'énerve, c'est surtout les gens qui restent plantés là sans réagir. C'est bon, rien de dramatique n'est arrivé.

Le feu décroît doucement dans les branchages quand il jette un regard vers l'arrière : le type a bien plongé ses mains dans la fontaine et s'extasie de voir que ça éteint le feu. Calme ton sarcasme direct, Misao ; ça se voit qu'il est paumé, et vu que tu l'as jamais vu, il vient peut-être d'arriver. Pas besoin d'être désagréable avec lui. La tactique la plus appropriée dans ce genre de cas est la suivante : ne rien dire.

Par contre, c'est un peu long d'éteindre un début d'incendie…

Misao tourne la tête vers le nouveau Feu, étirant un sourire en coin.

—De rien. C'est fréquent ici, surtout quand on contrôle pas ; faut pas trop t'en faire.

Tandis que le feu termine de s'éteindre dans une épaisse fumée, Misao inactive ses pouvoirs et s'étire un peu les bras, se craquant la nuque. Il détaille le mec de haut en bas et continue, sur le même ton à demi amusé, mais pas vraiment moqueur. En espérant que ça le détende un peu, là.

—J'avoue que j'ai failli pas venir, mais comme il y avait personne d'autre pour t'aider dans le parc, je m'en serais un peu voulu. Ca va, pas trop secoué ? Désolé de t'avoir bazardé, tu réagissais pas du tout, et, bah… Le feu c'est dangereux.

Salut, Captain Obvious.

—T'es de quelle affinité, à la base ?