Senri serra les dents, autant de douleur que d'agacement face aux moqueries de la Master. Cela dit, quand elle menaça de se mettre en colère, il fut tout de suite plus coopératif et acquiesça vivement. Il avait discrètement reposé les planches, de peur de devoir déplorer la perte d'un nouvel orteil.


La Master tapa la tête de l'initié à peu près à ce moment-là, chose qui le surprit et l'agaça promptement. Heureusement, il parvint à contenir sa colère et à ne pas faire d'esclandre. S'il y avait une chose à savoir à Terrae, c'était bien : "ne pas faire chier les gens en fauteuil".


Il écouta donc les instructions de la Master avec sérieux. Acquiesçant à chaque phrase ou directives. Même quand elle parla des visites à l'hôpital du jeune garçon.


— OK, l'endurance ça me connaît !!! Je pourrais faire ça pendant une année qu'j'serais pas fatigué, m'dame !!


Il attrapa ensuite les gants qu'elle lui lança, les regardant sans trop comprendre. Avant que la dame ne lui explique leur utilité, il acquiesça alors. Gardant ce qu'il avait à dire pour lui. Elle avait tendance à un peu trop se moquer de lui quand il faisait le fanfaron, ça ne le rassurait pas.


Une fois les gants enfilés, il prit soin de prendre les planches trois par trois et de suivre toutes les instructions de la Master. Et, en effet, au bout de quelques voyages, ses muscles commencèrent à tirer. Ce qui renforça sa détermination. Finalement, il doubla sa productivité, en faisant de grand pas pour aller des planches à la table.


Le tas diminuait à vue d'œil, et Senri semblait ne jamais pouvoir s'arrêter. 

HRP : OMG DESOLEE pour le temps de réponse, visiblement j'ai eu une plus longue absence que ce que je pensais xDD MAIS ME VOILA ! *0*


Je sens que je l'ai un peu vexé mais je ne m'en soucie guère, aujourd'hui est un jour pour l'épuisement des garnements, pas pour l'écoute. Il hoche la tête comme un bon petit soldat, et je dois avouer que je ne suis pas contre un peu de discipline, ça me fera gagner un temps précieux. Même si je me doute bien qu'il va falloir que je lui répète tout ça plusieurs fois, j'ai visiblement affaire à une tête brûlée. Il me dit qu'il ne sera pas fatigué en faisant ça une année entière et je ricane, sobrement sarcastique.

_ Evidemment. Fais attention que je ne te prenne pas au mot, tiens déjà une journée vantard.

Mes entrainements s'adaptent à chacun, et si je n'ai pas eu la chance de promouvoir beaucoup d'exercices physiques à mes nouveaux élèves (ceci s'adaptant assez peu au style d'Alice par exemple), c'est le moment pour moi de faire tous les tests que je souhaite).
Finalement le garçon se met au travail, et alors que je prends mes mesures et que j'inspecte la marchandise à la recherche d'avaries, je vois du coin de l'œil ses pas s'agrandir, signe que l'exercice fait son effet.

Bien, passons donc au suivant. Je me dirige vers l'établi et saisis la ponceuse avec contentement.

_ Bien, tu as bien réussi. Deuxième étape maintenant.

Je lui tends la machine que je vais brancher. Je lui montre comment l'allumer.

_ On continue le travail des bras et du dos avec le ponçage. Tu te places au dessus de la planche- oui tu peux monter sur l'établi du coup. Le dos bien droit, les bras bien fermes, tu l'allumes et tu la poses sur la planche. Ah et prends des lunettes, pour protéger des projections. L'idée c'est de polir la surface pour accueillir le verni. Il faut que tu appuies de manière régulière et assez fort. La machine va t'envoyer des vibrations dans les bras, prends des pauses sinon tu risques d'avoir des crampes dans le dos.

Je plaisante pas, les vibrations c'est genre. Au début ça va, ça fait des guilis c'est agréable. Au bout d'un moment ça fatigue juste. Et quand tu lâches la machine, t'as les bras en compote pour une heure. Mais bon, je suppose que pour lui ça sera une tâche aisée... Promis après on travaille les jambes, je fais des programmes équilibrés moi ! Après une pause, évidemment.

Senri se sentit fier de lui quand Athéna le félicita de sa réussite. Il avait assuré pouvoir tenir une journée, après tout. Non sans perdre sa ferve, il regarda attentivement la master lui montrait ce qu'il devrait faire ensuite. Ça ne semblait pas bien compliqué. Il s'empara des lunettes pour se mettre au travail.

Et pour se faire, il grimpa sur l'établi.

Il posa ses deux pieds de chaque côté des planches et en tenant son dos le plus droit possible, il se pencha. N'utilisant que ses hanches, son corps sembla comme se plier en angle droit. Il attrapa la ponceuse avec ses deux mains, et comme lui avait indiqué Athéna, il commença à poncer.

Débout. Au-dessus de la future porte.

Les vibrations étaient fortes, mais ça irait, il était costaud ! Cela dit, il avait pensé qu'en utilisant ces deux bras, les vibrations seraient réduites de moitié pour chacun de ses bras. Mais non, ça vibrait juste dans ses deux bras. 

HRP : Tout d'abord, sache que j'ai vraiment honte de mon temps de réponse, ce rp s'était perdu dans ma liste même si malgré ça je suis déjà pas très active de base- Je comprendrai parfaitement que tu veuilles y mettre fin ou autre hésite pas à passer me voir en DM ><


Je vois Senri appliquer mes conseils au moins en grande partie et ça me fait plaisir, même si je sais qu'il y a une chance pour que ça parte en cacahouètes à l'instant même où j'aurais le dos tourné. J'essaye de me concentrer à ma propre tâche et... J'échoue assez lamentablement. Il faut dire que ça fait un bruit assez monstrueux et que le manque de sommeil commence à me rattraper. J'essaye de faire les plans pour la suite des portes et pars même un petit temps pour aller chercher les vernis et protections pour le bois dans la réserve.

Quand je reviens, je constate que Senri a bien avancé, même s'il n'a visiblement fait aucune pause -tant pis pour lui- et je commence à préparer la suite de la table pour l'assemblage des planches. Ce qui aurait été bien plus pratique si moi ou les objets que je touchais ne finissaient pas devenir invisibles à mes yeux, provoquant tout un tas de petites attaques cardiaques de ma part. Notez quand même que j'arrive plutôt bien à gérer le feu, ce qui est plutôt une bonne chose quand on tient entre deux planches de bois et un pot de vernis à colle. Soudainement très envie de tenter la pyrogravure, mais on va éviter hein.

Je prends les planches que Senri a déjà poncé pour les assembler dans une série de gestes techniques qui n'auraient aucun intérêt à être précisés [et que l'autrice a vraiment très fort la flemme de chercher merci bien] avant de me retourner vers le garçon pour clamer haut et fort (au moins plus fort que la machine) :

_ PAUSE ! Tu relâches tes bras et ton dos, tu les secoues et masse doucement, tu vas faire dix tours de la maison en marchant, j'insiste, tu reviens et si tu n'as pas de douleur on pourra passer à l'étape suivante.

Ou alors tu profites des tous de la maison pour t'enfuir, c'est comme tu l'entends. Même si je sais que je n'ai pas vraiment affaire à un lâche.

Senri était au pique de sa vie. C'était tellement chouette de poncer des planche. Voir les fruits de son travail se dévoiler sous ses yeux, il adorait tout bonnement. Et en plus, ça faisait vibrer ses bras. Il s'y était fait finalement, et ça demandait de la force pour maintenir de la ponceuse. Il se voyait déjà, dans les couloirs, armé de sa ponceuse, faire sa fête à la porte de Tiago. Non vraiment, c'était tellement génial !

Il fut coupé dans sa vision du futur rêvé par la voix d'Athéna qui lui disait d'arrêter. Non sans cacher sa déception. Elle lui demanda ensuite de... secouer ses bras et les masser ?

Sans trop poser de questions, il s'exécuta. Cette étape là était beaucoup moins amusante, il avait l'impression de se trémousser comme un poisson hors de l'eau. En revanche, l'autre partie de la phrase lui fit l'effet d'une douche froide.

- EN MARCHANT ? MAIS POURQUOI ???

Il s'était insurgé, mais en fait, il avait bien compris qu'il n'était pas tellement possible de négocier avec Athéna. Alors, il se résigna à aller marcher. Il fit un premier tour, qui lui paru être une éternité. Au deuxième, il accéléra un peu le rythme, puis encore un peu plus au troisième. Au bout du sixième il était déjà en train de courir. Au milieu de son dixième tour, il se rappela de la consigne d'Athéna et commença à ralentir la cadence.

En revenant dans l'atelier, il se prosterna en face d'elle.

- DESOLE MADAME. Je m'ennuyais trop, je n'ai pas pu m'empêcher de courir. Je reconnais mon erreur et m'en excuse. Je suis prêt à recevoir la punition qui m'est dû.