Un petit sourire étira le coin de mes lèvres, et donnant une pichenette sur le front de Mitsuki, j'ajoutai, gentiment moqueur :

-Dis donc ! Qu'est-ce que tu es devenu mature !

Je lui souris avant de passer mon bras autour de ses épaules pour l'attirer un peu contre moi, posant ma joue sur le sommet de son crâne.

-Prends le temps de respirer Mitsu. Tu vas pas bien en ce moment, et c'est normal. Tu dois pas te brusquer. Tu dois prendre le temps de comprendre. Foncer tête baissée n'a jamais été une solution... T'en a bien fait les frais, tu le sais.

Quelque part, je réalisais que malgré ma rupture assez récente, j'avais déjà réussi à avancer, et c'était réconfortant. Bien sûr qu'Aria me manquait terriblement. Et bien sûr que j'avais encore de longs moments où je me repliais sur moi-même dans mon lit en faisant une fixette sur elle, mais petit à petit, je commençais à prendre de la distance, et à poser un nouveau regard dessus. Et c'était tant mieux. Je retrouverais bien le courage de retourner vers elle un jour... Ou d'envoyer ma réponse à son message, lâchement sauvegardé dans mes brouillons.

Depuis que tout est arrivé, je crois que c'est la première fois que j'accepte qu'on me dise que je "ne vais pas bien". Et que je ne reviens pas dessus. Probablement parce que c'est Allen. Peut-être aussi parce que j'ai enfin cherché à comprendre aujourd'hui... Et que j'ai enfin accepté de ne plus nier mon état.

Je profite de l'étreinte d'Allen, me reposant ainsi quelques instants. Le temps passe plus vite à ses côtés, et je me sens en confiance.

Après cette conversation assez lourde, nous repartons sur des sujets un peu plus léger. Nous échangeons sur d'autres choses que nous avons chacun manqué sur la vie de l'autre pendant les dernières années. Certains sujets font un peu mal, notamment lorsqu'on raconte quelques anecdotes de nos relations de couple, mais je sens que ça me fait du bien d'évacuer, pour une fois, alors tout sort un peu. Je suis contente de retrouver Allen, alors j'en profite au maximum.

Le soleil est déjà en train de se coucher quand je quitte sa chambre pour rentrer à la maison, où Balto m'accueillera.