Cela fait déjà deux semaines, et je ne suis toujours pas retournée travailler. Mes doigts pianotent sur le clavier du téléphone, j'écris, j'efface, je réécris. Je soupire. Et ça recommence.

J'essaie de travailler à distance, mais Houston n'a de toute façon pas besoin de moi, il gère très bien tout seul. Peut-être même mieux que lorsque je suis là. Au moins maintenant personne n'est là pour le déranger... J'ai cru comprendre qu'Aaron avait repris en charge une partie des responsabilités de la sécurité aussi, le temps que je revienne. Si je reviens... Est-ce qu'au moins on me laissera reprendre mon poste ? Quelle est véritablement ma place maintenant, hein ?

Mes doigts tremblent un peu alors que je termine d'écrire mon message. Je ne me relis pas, ça ne servirait à rien, si ce n'est me donner envie de recommencer encore. J'essuie distraitement les larmes qui mouillent mes yeux, et clique sur envoyer.



Je m'allonge dans le canapé, laisse ma main pendre sur le côté, le téléphone au bout des doigts. J'ai même plus envie d'avancer. J'ai plus envie de rien. Ma vie me glisse entre les doigts, et je n'ai même pas la force de la retenir.

Les larmes coulent un peu plus abondamment sur mes joues. Je les essuie alors que les pensées noires viennent m'envahir à nouveau. Je ne contrôle plus, et mes doigts se retrouvent déjà à écrire un nouveau message.



J'envoie. Et c'est trop tard. Non, non, non !!! Je ne voulais pas, je ne veux pas. Je ne veux pas...
Mon coeur s'agite dans ma poitrine, et je tremble, cliquant partout sur l'écran pour supprimer le message. Mais c'est trop tard, puisqu'il est déjà arrivé à destination. Et alors je regrette. J'ai mal. Pourquoi, pourquoi est-ce que j'ai écrit ça ?

Ma respiration s'accélère et je sens que je vais faire une nouvelle crise d'angoisse. Mais ça va aller. Je sais le gérer, maintenant, à force.
Alors je ferme les yeux, et me concentre sur ma respiration, me replaçant correctement, alors que les larmes dévorent mes joues et que l'envie de me laisser partir avec cette sensation d'étouffement se fait plus forte à chaque seconde qui passe.

Un désavantage avec Meta, son écran est quand même sacrément petit.
Quand je pouvais le balancer sur 5 ou 6 écrans c'était bien plus facile à gérer, mais là je dois avouer que je galère un peu. Hors de question de faire un achat en ligne, je ne suis même pas supposé disposer de mon propre ordinateur, ça serait beaucoup trop voyant. Mon portable vibre et je fronce les sourcils. Pas Meta, mon portable d'ici, de Terrae, celui qui marche comme tous les autres téléphones et qui est donc un danger public mais que je me traîne quand même parce que sinon Ariana me taperait un scandale.

Donc, mon portable vibre, et c'est la professionnelle de l'absentéisme.
J'ouvre son message, blasé. Quel mytho elle va encore me sortir cette fois pour pas aller au taff. Croyez pas, je gère bien mais... Bref, disons que l'ambiance est toujours glauque. Et que chaque jour où elle vient pas rend ça pire. Je vois les regards à sa place, je sais qu'ils attendent tous des nouvelles et j'en ai pas plus qu'eux, alors je fais mine de les ignorer.

Son message me tire de ma contemplation des actualités de Meta.
Elle veut... Que je traque Ys ? Alors déjà, on dit bonjour hein. Ensuite... Elle sait que j'ai pas le droit, théoriquement ? C'est chelou cette histoire, je sais qu'ils vont pas bien tous les deux, mais là c'est passer à un tout autre niveau. C'est lâcher la confiance totalement, c'est se rendre coupable, et c'est pas forcément la solution à ses problèmes. Pas que Ys ne doive pas être traqué, loin de là. C'est sur sa responsabilité à elle que je m'interroge.

Je m'apprête à lui répondre quand je reçois un second message. Un frisson de douleur court le long de ma colonne vertébrale alors que je lis le contenu. Pourquoi je lui ai raconté ça, rappelez moi, bordel. Mais à quoi elle pense au juste ?! Je suis à la fois frustré, et je ne peux rien dire. Elle a raison, en partie. Je prends une inspiration, avant de commencer à dicter mes messages (titanisme, tout ça, pas pratique, merci au revoir).

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Je pourrais le faire. Si c'est vraiment ce que tu veux.
Et après quoi ?

Parce que là est toute la question. Et après ? Et après quoi Mitsu ? Tu vas faire quoi de ces infos ? Tu veux savoir s'il te trompe ? S'il va déraper à nouveau ? Et est ce que tu penses que le savoir ça te rendra plus heureuse ? Tu penses que ça te permettra d'intervenir ? Ou juste te signaler que tu peux rien faire ? Comme pour les visions, le paradoxe de ceux qui savent. Il est impossible de revenir en arrière après ça.

Puis je réponds à sa seconde question.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Je choisissais pas. Mon oncle choisissait.
La plupart du temps on préférait détruire sa vie que de tuer la personne.
Parce que les morts sont des martyrs, alors que les vivants sont pathétiques.

Personne ne va défendre quelqu'un qui affirme qu'il est victime d'un complot. Parce que les gens paraissent insignifiants, qu'on risque plus gros à défendre un vivant qu'un mort. Je me rends compte que je n'ai pas vraiment répondu.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Quand la personne était suffisamment isolée pour que personne ne remarque son absence. Ou suffisamment à risque pour qu'un accident paraisse normal.

Voilà, j'espère que tu as tes réponses. Mais il serait plus normal d'avoir encore plus de questions.

Mon téléphone, tombé sur le sol, vibre et m'indique qu'une réponse vient d'arriver. J'inspire, expire doucement. Mon diaphragme continue à se soulever avec difficulté. Je me sens étouffer, et cette sensation que quelqu'un m'étrangle me tord l'estomac. Les larmes se bloquent, les sanglots s'arrêtent, parce qu'ils n'ont pas leur place là.

Après de longues minutes, et deux nouvelles sonneries m'indiquant les réponses de Houston, la crise d'angoisse finit par passer.

Je me redresse tant bien que mal sur le canapé, peinant encore à respirer correctement, et me penche pour récupérer mon téléphone qui m'a échappé des mains tout à l'heure. J'ouvre les messages en tremblant, espérant qu'il n'aura pas vu mon deuxième message. Mais qui aurait pu le manquer ? De manière générale, qui ne lit pas entièrement les messages qu'il reçoit ? Et nous parlons de Houston. Bien sûr qu'il a lu.

Mon téléphone n'aurait pas sonné trois fois, sinon.

Je me recroqueville sur moi-même en cliquant sur la notification, la conversation s'affichant sous mes yeux. Evidemment, mon regard accroche la fin, plutôt que de lire les messages dans l'ordre.


Mon coeur se serre, et les larmes envahissent mes yeux, encore, pour changer, parce que toutes mes journées sont rythmées par les larmes en ce moment, de toute façon.

Je lis les messages une fois. Une deuxième. Une troisième. Et encore et encore. Les mots tournent en boucle dans mon esprit perdu.
Après quoi ? m-a-t-il demandé. Oui Mitsuki. Après quoi ? Qu'est-ce que tu vas en tirer ? Tu crois que les Masters t'ont attendu pour passer à l'action ? Ils l'avaient déjà compris bien avant toi, toi qui restait misérable à te cacher derrière tes mensonges et ta pathétique "vérité". Pour le peu que tu en sais, tout ce que tu demandes a peut-être déjà été réfléchi, déjà acté, déjà mis en place. Alors quoi ? Pourquoi même as-tu envoyé ces messages ?

Crois-tu véritablement que mettre un terme aux agissements d'Ys est ta seule responsabilité ?

Je me pince la lèvre inférieure et approche mes doigts tremblants du clavier numérique.


Un ange file. Un nouveau message s'écrit sous mes yeux et je le regarde, spectatrice des décisions de mon corps.

Ma stupidité, et surtout mon entêtement, me révoltent.

Un message. "D'accord. Merci."
Un deuxième message, tout aussi inintéressant.
Troisième message, qui me met hors de moi. Je serre les dents (pas trop, parce que je tiens à mes dents) et les poings, me retenant de prendre mon portable à pleines mains pour lui répondre. Non mais merde, c'est quoi ce bordel ?! Alors c'est tout ce que je mérite comme explication pour avoir répondu à sa question ?! Ah bah merci.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Ah bah oui quelle malchance :)))))))))))))))))))))))

Elle m'ignore ? Bah go faire pareil.
Je m'apprête à reprendre mes activités illégales, quand... Bah non en fait. Je ne peux pas laisser passer ça. Elle pense que je suis quoi au juste ?! Juste un collègue ?! Yes génial, je vois qu'on avait une conception des choses différente.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
C'est bon t'as fini de me prendre pour un con ? :)

Même pas désolé pour la formulation.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Vient pas me poser ce genre de question si t'es pas prête à ce qu'on en discute.
Si tu veux me faire risquer la prison, j'ai le droit de savoir ce que tu comptes faire de ma liberté.

Merde à la fin.

J'accuse le coup de son message, parce que je suis trop lâche pour assumer quoi que ce soit en ce moment de toute façon. Il sait très bien, il comprend très bien. Et je continue à agir comme une enfant.

Je me prends la tête entre les mains, laissant mes larmes couler, parce que c'est devenu de toute façon bien trop épuisant de les essuyer. Et puis mon téléphone sonne une nouvelle fois. Je ne regarde pas. Il sonne une deuxième fois. Je sais que c'est Houston. Je le sais pertinemment. Mais je n'arrive pas. Je n'arrive plus à accepter de m'enfoncer à ce point.

Et lui non plus.

Mon corps se fige quand je me décide enfin à prendre mon téléphone et à voir les messages. Je pince mes lèvres mouillées par les larmes, renifle lamentablement.

Oui, je te prends pour un con.

Et tu as bien raison de me le faire remarquer.

Mon coeur se serre pourtant quand je lis son deuxième message. Risquer la prison. Mes pensées ne font plus vraiment sens. Je sais. Je sais, il sait, tout se sait, pourquoi est-ce que je cherche toujours à rendre les choses compliquée.

-Je suis désolée... soufflai-je pour moi-même, tandis que mes doigts tapent ces mêmes mots que je lui envoie.

Balto s'approche de moi et monte sur le canapé. Il sait que normalement il n'a pas le droit. Mais là il n'y a plus trop de "normalement". Parce que normalement, Ys est là. Normalement, Ys sourit. Normalement, Ys m'aime. Normalement, Ys va bien. Normalement, tout est si différent.

Je mets longtemps avant de parvenir à écrire cette réponse. Je me relis une fois, deux fois, plus encore. Je change les mots, modifie la formulation, réarrange les phrases. Je recommence finalement plusieurs fois, je ne suis pas satisfaite. Je me mets en colère parce que certaines choses m'échappent, mais Houston n'a pas à se sentir désolé pour moi, il n'a pas à s'inquiéter pour moi, alors je retire, j'adapte. Lorsque je parviens à faire quelque chose d'assez satisfaisant, j'appuie sur envoyer. Parce que je sais que si je me relis encore, je finirai par ne plus être satisfaite.

Et que même si j'ai décidé de sombrer, c'est Houston, non ? Il a le droit de savoir. Lui m'a fait confiance, ce jour-là, quand c'est moi qu'il a contacté alors qu'il était bloqué... Là-bas.

"J'ai besoin de savoir que quelqu'un sera capable de faire ce que j'ai été incapable de faire : l'arrêter quand il ira trop loin. Sauf que je n'aurais pas dû te demander ça, malheureusement je suis lâche. Je sais que tu as toujours été plus responsable que moi. Tu sais et sauras toujours ce qu'il faut faire avant que je n'y ai même pensé. Et tu le sais toi aussi. Excuse-moi Houston. Ne te mets jamais en danger pour moi."

Je finis par me relire. Et c'est nul.

Elle est désolée.
Bah putain.
Là je pousse un grognement et mon portable plus loin sur la table. Elle est désolée ? Bah moi aussi, ça me fait une belle jambe ça tiens, elle a qu'à se démerder tout seule à partir de maintenant. Je repars à mes affaires, quand, quelques minutes plus tard, mon téléphone vibre à nouveau. J'utilise la commande vocale pour ouvrir la messagerie. Encore elle ?! J'ouvre et je vois un pavé. Ah, voilà à quoi elle a passé ses quinze dernières minutes, je suppose.

Je le lis.
Je le relis. Alors que je l'ai retenu hein, mais je suis juste en train d'halluciner tellement c'est pleins de conneries.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Arrête ça tout de suite.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Je suis un sociopathe accro qui a des restrictions de justice pour une bonne putain de raison, et qui a aidé son psychopathe d'oncle à buter des gens. A zéro moment je suis plus responsable que toi.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Merde Mitsuki, t'es Master putain ! Tu peux l'arrêter toute seule ton abruti de mec, et quand bien même ça serait trop dur devine quoi ? T'as pleins de potes Masters prêts à lui foutre une branlée s'il fait mine de vouloir recommencer.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Il a déjà été trop loin, c'est trop tard c'est fait en fait. Et t'es pas responsable, je sais pas ce qui est passé dans sa tête de dégénéré, mais ça a rien à voir avec toi. Arrête de t'excuser, de vouloir pardonner à des types mauvais ou de faire confiance à des gens pires (moi le premier), et reprends toi un peu.

Puis, quelques instants plus tard.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Tu mérites bien que mieux que ça.
T'as peut-être oublié mais t'es quelqu'un aussi, t'es pas juste la meuf de Ys.

Je sais pas à qui je fais la leçon. J'ai l'impression de revivre ma conversation avec Alice. J'ai l'impression que je veux attiser la colère autour de moi. Je suis vraiment pas quelqu'un de bon, mais merde, elle l'a cherché.

Houston se met en colère, et bien que les messages soient seulement écrits, je ressens bien son agacement. En même temps, bien sûr qu'il s'énerve. Après relecture, même moi j'ai réalisé à quel point mon message était nul.

Alors les messages pleuvent. Un sourire triste étire pourtant mes lèvres quand il me balance qu'il n'est pas plus responsable que moi. Une action faite dans le passé ne détermine pas celui que tu es aujourd'hui. En revanche, si, moi, je ne suis pas responsable. C'est toi qui me l'a dit, souviens toi. C'est toi qui m'a dit "Et préviens quelqu'un d'un peu plus responsable que toi stp.". Quand j'ai un problème, je fais couler les autres. Je ne réalise même pas les dangers que je leur fais prendre. Je suis responsable de l'alcoolisme d'Allen. Responsable de la fureur d'Ys ?

T'as pas à me dire que je ne suis pas responsable. Parce que si je n'avais pas fait ce déni de grossesse, cette chose serait encore en vie, j'en suis certaine. Et tout serait différent. Alors si, je suis responsable, et je dois accepter cette responsabilité. Même si elle est pas totalement volontaire. Si on reprend le principe du "je t'ai fait trébuché sans faire exprès", c'est la même chose. On est responsable de cette action, même si c'est involontaire, et on doit l'accepter pour s'excuser, plutôt que reporter la faute ailleurs. C'est peut-être au moins la seule chose que j'ai retenu lorsque la psychologue me parlait pendant que je m'enfermais dans le mutisme.

Mes doigts tremblants se mettent à pianoter un nouveau message, mais je m'arrête en recevant la suite de ses messages. Je peux l'arrêter toute seule ? Non. Non, justement, et c'est ce qui rend la chose encore plus difficile. Parce qu'ils le feront pour moi. Et que, faible, je n'aurais que deux choix. Retomber auprès d'Ys et être là pour lui, ou bien pleurer et rester dans mon coin en observant honteusement la scène.

Mon estomac se serre, je me décide enfin à prendre un mouchoir de la boîte en face de moi pour essuyer mes larmes, mes manches étant maintenant un peu trop trempées. Je renifle assez lamentablement. Pardonner à des gens mauvais, faire confiance à des gens pires... Reprends-toi. Reprends-toi ? Mais pour faire quoi ? Dis-moi juste quelle est la seule utilité que j'ai ici ?

Je me mordille nerveusement la lèvre alors qu'il m'envoie encore un nouveau message. Pas juste "la meuf d'Ys". Oui. D'accord. Peut-être. Mais pour l'instant, je ne vois pas ce que je suis d'autre. A part un poids mort chez les Masters, parfaitement inutile. Comment Hideko fait pour ne pas avoir encore pété un plomb ? Comment fait-elle pour rester si calme ? En totale maîtrise d'elle-même ?

Mes doigts s'activent à nouveau. Je n'ai plus envie de continuer cette conversation. De toute façon, mes messages seront juste nuls. Et je n'ai pas envie de le mettre encore plus en colère que ce que j'ai déjà fait. Parce que Houston n'a pas a subir ça. Et il n'a pas à se sentir obligé de me réconforter. J'suis pas stupide, le dernier message était là pour ça.

J'étouffe un sanglot, je renifle, j'essuie mes larmes. Mes yeux relisent une fois le message, et j'envoie. Pas la peine de perdre plus de temps aujourd'hui. Il a suffisamment de travail à faire. Et il doit penser à autre chose qu'à moi.

"Je reprends le travail la semaine prochaine. Tu me voudras bien me dire s'il s'est passé des choses pour lesquelles je ne suis pas au courant, concernant la sécurité, à ce moment-là ? Désolée, et merci Houston."

Je n'irai pas bien. Et j'éviterai les regards de tout le monde. Mais je ne peux pas rester éternellement ici, pas vrai...? Si je ne veux plus vivre pour moi, je peux bien au moins le faire pour les autres.

Elle met encore un temps fou à répondre.
Je préfère qu'elle relise, qu'elle réfléchisse un minimum avant de me répondre ouais. Parce que là ça va pas. Elle peut pas continuer à se cacher d'elle même, parce qu'elle a aucune raison de se cacher des autres. Elle est juste trop centrée sur son problème pour voir ce qu'il y a autour.

Puis la réponse arrive.
Je l'ouvre -je demande à mon téléphone de le faire.
Je reprends le travail la semaine prochaine.
Difficile de savoir si je dois être soulagé ou pas. Un espoir vain voudrait me faire croire qu'elle a décidé de se remettre sur pieds, de se reprendre, mais je sais bien que c'est trop en demander.
Tu me voudras bien me dire s'il s'est passé des choses pour lesquelles je ne suis pas au courant, concernant la sécurité, à ce moment-là ? Désolée, et merci Houston.
Ah. Ahah.
Cool. Cool cool cool.
Je lui ai offert ma vie sur un plateau, j'ai répondu à toutes ses questions, et même si on se chamaille tout le temps, je l'ai fait parce que je la considère comme... Plus qu'une collègue en fait ? Ma psy a passé beaucoup de temps à m'expliquer la proximité qu'on avait ou pas avec les gens, je pensais pas m'être trompé à ce point. Qu'elle veuille pas parler et se complaire dans son mal-être, ok. Qu'elle me relègue au rang de collègue quand je prends la peine d'écrire des pavés parce que JE M’INQUIÈTE merde c'est quand même pas compliqué à comprendre...

Je me mords la lèvre. Pourquoi j'ai l'impression que ça devrait pas se passer comme ça ? D'abord Alice, ensuite Mitsuki... Je dois vraiment avoir un problème, je suis juste incapable d'aider hein ?
Sans m'en rendre compte, je laisse passer plusieurs minutes, à regarder l'écran, comme si j'attendais autre chose que des putains d'excuses, ou des remerciements plats, sans valeur.
Mais non. Ok. Bon. Bah. Tant pis.

Citation :

De : H.
A : ▲▲↓▬
Un rapport vous attendra sur votre bureau, à lundi boss.