Je suis vraiment contente d’avoir changé de pouvoirs, parce que jouer les Pikachu ce n’est pas la joie avec une phobie pareil soyons clair. Là, c’est beaucoup plus amusant pour le coup, à croire que le karma fait pencher la balance dans l’autre sens ! Le seul « hic », c’est que se rendre invisible demande trop de concentration pour que ça dure, et je suis trop tête en l’air pour faire attention pendant que je fais mes bêtises… Et ça m’a joué des tours.

Non seulement j’ai été grillée dans le parc, mais aussi dans la salle du club d’arts martiaux par la prof de ce club ! Et puis ce n’est pas tout, il y a aussi le problème d’hier soir avec Tiago… Parce qu’il n’y a pas que l’invisibilité, il y a le feu. Et le feu, c’est dangereux quand on ne le contrôle pas ! Et le problème, bah c’est qu’il m’a surprise entrain de piquer son quatre-heure pendant qu’il avait le dos tourné et qu’en sursautant, la flammèche est partie toute seule du coup il n’y avait plus grand-chose à manger… Croyez-moi, griller le goûter de quelqu’un d’aussi charismatique et relou que Tiago, ce n’était pas une bonne idée et je l’ai bien compris.

Du coup me voilà sur le parking de l’hôpital où il travaille, pour réparer mon erreur. Je suis passée acheter des éclairs au chocolat, oui plusieurs parce que j’ai faim aussi (je n’allais quand même pas en acheter que pour lui !) et j’approche de la porte de l’accueil quand j’aperçois une belle moto sur le parking. Je jette un œil aux alentours, mais comme il n’y a personne j’ai le temps d’y jeter un œil discret…

Je m’approche pour la regarder de plus près, espérant que le propriétaire ne soit pas dans les parages, et me demande quelle sensation ça fait de conduire une beauté pareille. Ça doit être trop bien en vrai, le vent dans les cheveux et la grande classe ! Je passe la main sur les poignées et sur le siège, m’imaginant dans quelques années conduire le même genre de beauté, puis me recule en secouant la tête. Ce n’est vraiment pas le genre de chose à faire Leo, surtout si le proprio débarque !

Je lève les yeux vers la porte et les fenêtres de l’hôpital, mais je ne capte pas de danger. Personne n’a dû remarquer… Enfin, arrêtons là avant de se faire surprendre, il faut que j’entre là-dedans pour déposer les éclairs!

J’entre dans l’hôpital non sans jeter un dernier coup d’œil à la moto sur le parking, puis me dirige vers le guichet d’accueil. L’homme assis à son bureau me demande si j’ai rendez-vous pour une consultation ou une radio, mais je lui réponds vite que je viens juste déposer quelque chose à l’un des médecins. Il me regarde d’un drôle d’œil quand je dis le nom de Tiago, puis il m’indique l’étage et le service où je dois me rendre. Il finit sa phrase en me disant que je ne risquais pas de réussir à le voir tout de suite parce qu’il a du travail, un peu comme si je venais juste pour déranger. Je fronce les sourcils, pas super contente qu’il me prenne pour une morveuse entichée ou je ne sais pas quoi, mais rien que pour éviter les problèmes, je me contente de le remercier avant de tourner les talons pour aller dans le couloir.

Enfin je ne vais pas bien loin. A peine ai-je quitté l’accueil, et après avoir parcouru un tiers de ce fameux couloir, que je m’arrête pour ouvrir la boite de sucreries. Quelque chose me dit qu’après avoir tout cramé l’autre jour, Tiago pourrait garder la boite pour lui alors je peux peut-être juste piquer un éclair pour moi… Il n’en saura rien après tout, ça ne se verra même pas dans la boite vu qu’il n’est pas indiqué dessus combien il y en a ! Je passe le couvercle sous la boite et lève la main pour en prendre un, mais je me fais bousculer assez violemment. Tout s’écrase contre l’autre personne pendant que je trébuche, les fesses au sol et les restes d’éclairs éparpillés par terre également.

- Noooon nonononon c’est pas POSSIBLE ! Il va croire que je le fait exprès !

Appuyée sur mes paumes, derrière moi, Je laisse ma tête basculer en arrière et soupire longuement. C’est la poisse, ces pâtisseries-là sont foutues aussi maintenant ! Je relève les yeux vers la personne qui m’a bousculée et rougit en le voyant torse nu, du glaçage au chocolat sur le torse… On dirait des carrés de chocolat… mais pas le temps de rêvasser parce qu’il me ramène vite sur Terre. Je frissonne à moitié quand il me hurle dessus en me pointant du doigt, dispersant la moitié des images qui me sont venues en tête.

- Ou-oui c’est du chocolat… m-mais j’ai rien fait !!! Je n’ai pas fait exprès j'vous jure, mais j’aurai dû éviter de m’arrêter en plein milieu du couloir pour ouvrir ma boite de pâtisserie, c’est vrai. Gomenasai !

Je me redresse à genoux et colle mes mains l’une a l’autre, le regardant avec des yeux de biche. Tant pis pour les sucreries pour le moment, là je n’ai juste pas envie de me faire tuer sur place, même si c'est par un mec craquant recouvert de chocolat. J’suis trop jeune pour mourir !