Depuis peu, Senri vivait dans l'aile des eaux. Avec Afya. Son épouse. Il avait arrêté de cacher son alliance avec des gants ou des manches. Elle était maintenant bien visible sur son annulaire. Il songeait d'ailleurs à s'en procurer une nouvelle, car il ne s'agissait là que d'un banal anneau. Mais il ne savait pas vraiment si cela se faisait. De changer d'alliance pour quelque chose de mieux. 

Néanmoins, son emménagement avec Afya marquait un nouveau départ. 

Si depuis qu'il habitait là, il se faisait discret, sortant toujours avec un sweat, le visage couvert d'un masque en tissu et encappuchonné, qu'il phasait bien une vingtaine de minutes avant d'entrer dans le couloir — une fille aux cheveux roses l'avait d'ailleurs regardé assez bizarrement récemment — c'était pour éviter une personne en particulier.

Il se tenait devant la chambre de cette personne. La chambre qu'il avait saccagée quelques mois plus tôt.

Sa main se serra contre le papier qu'il tenait entre ses mains. Il finit par déglutir et toquer.

Sans même penser au fait qu'il n'avait pas retiré son masque et sa capuche. 

Ce matin, j'ai vu Adam.
Il s'était encore isolé du groupe, et quand il m'a vu, il a levé la tête et m'a montré un doigt d'où sortait une flamme. Ah oui, c'est vrai que les guérisseurs sont marionnettistes en ce moment. Je me suis approché, comme revitalisé par la vision de ce gamin muet, et j'ai soufflé sur son doigt pour éteindre la flamme. Il a boudé avant de la rallumer, super fier de lui. Alors j'ai re-soufflé dessus, et il l'a rallumé, encore. Ça l'a fait sourire.

Tomoe l'a appelé, il est retourné d'où il venait, et l'instant de pureté, en dehors du monde, avait disparu. Je n'ai croisé Adam que quatre fois. A chaque fois, il semble être là pour aucune raison, il me surprend, et ce sont tous des souvenirs... Apaisants. C'est juste un gamin mais... Je ne sais pas.

Je suis rentré tôt, ce jour là. Parce que je suis épuisé. Faire attention à tout ce que je touche, à tout ce que je fais, pas de mouvement brusque, pas de contact, pas de casse... Et tout le reste. Je me suis posé sur mon lit, je n'ai même pas regardé Meta... J'ai besoin d'une pause. Une vraie. C'était sans compter sur je sais pas qui, qui toque à ma porte. Je fronce les sourcils. On ne dirait pas Ariana, et pour les autres... Bref.

Je me lève pour aller ouvrir et-
Mon cerveau fait un blocage. Je me fige. Tu ne peux pas fuir. Deuxième étage, ta fenêtre est fermée, il est dans l'encadrement de la porte, il a maqué son visage pour ne pas se faire reconnaître cette fois- même si c'est inutile- J'ai pas besoin de fuir. Si, si il faut que je me barre d'ici, ça suffit. On le finit et on se casse. Non. Ma mâchoire se serre et je prends sur moi pour ne pas violemment lui claquer la porte au nez. Exactement ce que je devrais faire. C'était pas compliqué pourtant. Je faisais comme s'il n'existait pas, il faisait pareil, point barre.

Je me rends compte que ça fait un moment que je lui fais face, fixant sa capuche ridicule et son masque à deux balles, alors je ravale ma colère comme je peux et j'articule, lentement, avec le plus de détachement possible.

_ T'es encore venu me voler ma porte ou tu préfères saccager ma chambre ? Ou les deux, peut-être ?

Ma voix est froide. Ça aurait dû être une vanne, ça ressemble aux vannes que je fais tout le temps, mais c'est vraiment pas le moment. J'ai pas besoin de ça. Entre... Alice, Mitsuki, Ariana, Zola, Lukas, et maintenant lui. J'ai l'impression de sentir le regard d'Atumane dans mon dos... J'en peux plus.

Quand la porte s'ouvrit, le cœur de Senri s'arrêta. Il avait cette même impression que celle qu'il ressentait devant Elwynn. Cette présence écrasante, qui semblait pouvoir le détruire d'un souffle. Houston n'était pas du même acabit qu'Elwynn. Mais, le souvenir du bar hantait encore et toujours le jeune homme.

De longues secondes s'écoulèrent pendant lesquels, ils se regardèrent. Quand Houston parla, Senri se figea un peu plus. Son visage se crispa.

— Euh... Non... Je. Ah pardon. Attends.

Il tira sur son masque pour découvrir le bas de son visage.

— Euh, pour la porte, ya des nouveaux gonds. Je peux pas l'enlever. Et euh, c'est pas fait pour ça. Et je viens pas saccager ta chambre.

Il parlait bas, a mi-voix. À la fois pour ne pas déclencher son pouvoir de sonore et aussi parce qu'il était toujours très intimidé par Houston.

Senri leva néanmoins les mains pour trifouiller le papier dans ses mains.

— En fait, je suis venu pour te présenter mes excuses... Je les ai écrite pour pas trop me perdre. Mais je, voilà. Si tu préfères que je repasses plus tard ou juste les lire, je comprends... Mais je préférais te les dire... Vu que, je suis là pour ça. Ah, par contre je suis sonore, et je maîtrise pas trop, donc, euh désolé si ça fait des conneries.

Il n'a pas l'air sûr de lui.
Une bonne chose, ça veut probablement dire qu'il n'est pas venu me frapper. Je ne peux pas empêcher mon corps de faire un léger mouvement de recul quand il lève sa main pour retirer son masque et révéler... Une attitude fuyante. Parfait, au moins on est deux à vouloir se barrer, ça ne risque pas de durer trop longtemps. Il répond à ma question rhétorique comme un débile -attendez il a vraiment pensé à retirer ma porte ?! Mais c'est un fou ce type faut le calmer jpp- avant qu'il me dise que c'est pas fait pour ça. OH NON TU CROIS ?! Bordel je savais qu'il avait un retard mais là c'est chaud.

En tous cas il n'a pas l'habituelle voix qu'il prend pour brayer dans les couloirs. Surprenant, pour un adorateur aussi fervent de la virilité, il est pas foutu de faire autre chose qe de sortir un papier pour... Me présenter des excuses ? Mon cerveau ricane. Ah bah parfait. Génial. Quand bien même j'en aurais quelque chose à foutre de ses excuses de merde, je me dis que peut-être j'aurai aimé les avoir quelques mois plus tôt en fait ? Non je laisse tomber je sais pas comment ça fonctionne ces trucs là, c'est quoi le but ? Il se dit qu'une fois que ça sera sorti il se sentira mieux ? Bah cool pour lui hein. Et en plus il est sonore bah parfait.

Il a proposé de repasser plus tard. C'est hors de question, j'ai pas envie de flipper à chaque fois que quelqu'un toque à ma porte, merci. Je le fixe avec mon regard vide encore quelques secondes avant de répondre d'un ton acerbe.

_ Ou alors tu me files directement le papier comme ça ça ira plus vite, je peux lire 1200 mots minute.

Je cache encore un ricanement avant de faire un geste de la main pour chasser la question.

_ Non mieux, tu sais quoi ? Tu es pardonné. Voilà, fais en ce que tu veux, tu peux reprendre ta petite vie tranquille, ça te va ? Et tu me feras le plaisir à l'avenir de respecter ton injonction d'éloignement.

Je ne bouge pas, écoutant à moitié les mots acides sortir de ma bouche. Allez va-t-en maintenant, tu as eu ce que tu voulais non ?

Quand Houston eut un mouvement de recul, Senri comprit que c’était à cause de lui. Il gigota d’un pied à l’autre, avant de reculer, légèrement, d’un demi-pas. Il se figea un peu plus, en se sentant encore plus écrasé par les paroles d’Houston. Il serra les dents dans un sourire crispé et ennuyé. Comment lui expliquer, comment lui dire ?

- Bah, je voudrais te le dire, que ce soit plus sin-

Houston lui coupa la parole, le figeant un peu plus. Il lui disait qu’il était pardonné, qu’il pouvait reprendre sa petite vie tranquille. Senri serra les dents, il sentait la panique s’emparer de son corps. Et la colère. Cette boule indomptable qui lui serrait toujours un peu plus le ventre. Il ferma les yeux et prit deux grandes inspirations, pour expulser toute cette colère. Quand les mots « injonction d’éloignement » furent prononcés, il fut comme arraché à ses pensées.

- Je… Vais pas pouvoir. J’vais habiter là, en fait, pour un temps. Longtemps, je crois.

Il montra la chambre d’Afya d’un geste du menton.

- Chez Afya. On est, euh. Fin, j’imagine tu t’en fiche. Je sais que tu veux pas me voir, qu’tu penses que je suis un tocard qui fait que se battre, et c’est vrai. Mais… c’pas pour ça que j’viens m’excuser. Ou peut-être. Ecoute j’en sais rien. Je veux juste te dire que je m’en veux. Parce que c’était pas la première fois, ça a pas été la dernière, non plus. Mais c’est cette fois-là qui m’a fait prendre conscience que ça tourne pas rond chez moi.

Il marqua une pause, pour reprendre son souffle. Il expulsa sa dernière phrase en même temps que l’air qui avait remplit ses poumons.

- Et qu’j’aurais plus jamais une vie « facile », comme tu dis.

Les vitres tremblèrent. Le son avait été nettement plus fort cette fois. Senri se ramassa.

- Désolé. J’ai pas fais exprès, c’est mon pouvoir…

Il ne bouge pas. Pourquoi il bouge pas, ça y est, c'est fini là. Il faut savoir quand lâcher prise.
Il me dit qu'il ne va pas pouvoir respecter son injonction. La colère explose. Pas POUVOIR ?! Mais il se fout de ma gueule. Qu'est ce que- C'est quoi ce bordel ?! Y'a vraiment un truc qui tourne pas rond à Terrae. La justice devrait avoir de l'influence, elle devrait pouvoir éviter ça. Pourquoi ça marche pas ? Pourquoi un type qui prévoit d'en tabasser un autre s'en sort sans rien, pourquoi celui qui l'a aidé passe au dessus de la Justice parce que HOLALA JE VAIS HABITER AVEC MA COPINE- C'est une putain de blague.

Et il continue de parler. Parce qu'il s'en veut, oh le pauvre. Parce que c'était pas la première ni la dernière fois. Mais bon ça lui a fait comprendre cette fois là que c'était méchant. C'est une blague. Je vais me réveiller c'est juste un putain de cauchemars. Et il se met à parler plus fort. Je sais qu'il ne le veut pas, mais mes doigts se mettent à trembler. Merde, merde, je vais lui claquer cette putain de porte au nez ou lui hurler dessus, qu'est ce que c'est que cette MERDE ?!

Il aura plus jamais une vie facile ?! Il- Il le fait exprès. C'est à moi de m'excuser c'est ça ?! Oh désolé d'avoir été la victime de ta prise de conscience, j'aurai préféré que tu n'aies pas à vivre ça- Je.

Cette fois ce ne sont pas les vitres qui tremble, mais le sol sous mes pieds. Je crois que j'ai plus la tête de quelqu'un de très neutre, mais ma voix, elle, est glaciale.

_ T'es en train de me dire. Que je peux m'en prendre à ta sœur demain. Genre saccager sa maison, frapper ses potes, la lyncher. Qu'on m'interdise de l'approcher. Mais que j'ai le droit d'habiter à côté de chez elle si ma meuf est dans le quartier ? Tu te fous de ma gueule ?! T'as pas compris que t'avais pas le choix en fait ? Tu dis que tu regrettes mais tu respectes même pas ta seule putain de sanction ?

Je serre les dents, pour ne pas crier. J'ai tellement envie de hurler, là, tout de suite.

_ Je vais te dire : grand bien t'en fasse si tu t'en veux. Parce que c'est la seule vraie punition que tu auras jamais. N'importe quelle école t'aurait viré direct pour ce que tu as fait. Mais tu sais quoi ? Terrae fournit l'immunité aux bourreaux et rien aux victimes. Alors sur trois connards qui ont décidé de s'amuser, vous avez un peu travaillé à réparer ce putain de couloir de vos propres dégâts, vous avez perdu un peu vos pouvoirs -oh, comme c'est dramatique pour des initiés en pleine Eclipse- et nous avec Alice ? Tu crois qu'il s'est passé quoi pour nous ? QUE DALLE. Aucune assurance que ce fils de pute ne s'en prenne pas à nouveau à nous- ah mais non, il est parti au calme pardon ! Oh et vous avez pas le droit de nous approcher mais apparemment tu en tiens pas compte donc tout va bien ? Alors ta  tranquillité disparue ben je m'en branle, parce que si c'est la punition qu'on a quand on menace des potes, bah je préfère devenir un bourreau aussi.

Je frappe un coup sur le chambranle de la porte qui se brise dans un craquement sinistre.

_ Viens pas chercher un pardon que je peux pas te donner. Fallait te renseigner avant d'accepter la proposition du premier enfoiré qui passe : je peux ni oublier, ni pardonner, et je suis putain de rancunier.

C’est à ce moment précis où il comprit que la situation lui échappait totalement. Ou plutôt, qu’il ne l’avait jamais saisi. Quand l’eau évoqua sa sœur, le ventre de Senri se tordit. Il voulait répondre, mais bafouillait trop pour interrompre les tirades d’Houston. Quand il lui dit qu’il préférerait « devenir bourreau », et que Senri fit le lien avec Kaiko, en revanche, sa colère explosa aussi.

Mais ce n’était pas comme d’habitude, non, c’était une colère sourde mais insidieuse, froide. Qui s’emparait progressivement du jeune garçon. Ses mains se serrèrent, son visage, se déforma. Quand le sol se mit à remuer, que la porte se fendit, l’air autour de Senri commença à se tordre jusqu’à ce qu’un craquement raisonne ; les manifestations du pouvoir de Senri s’apaisèrent. Son index en revanche était tordu, les phalanges déformées. Houston aura pu le broyer entre ses mains avec sa force de titan que le doigt aurait été en meilleur état.

Senri avait pris sur lui. Quand il avait senti sa colère gronder, quand l’air s’était agité, il l’avait dirigé vers son doigt et s’était assuré que la douleur prenne le pas sur la colère.

- Je viendrais plus ici. Je respecterais mon injonction.

Le visage de Senri était toujours marqué par la colère, bien que sa voix était plus douce, quoique marquée par la douleur. Il ferma les yeux un instant pour expirer. Ses traits s’adoucirent.

- T’as raison, mes excuses valent rien. J'mérite même pas ma place ici, ouais. Si je pouvais ne jamais être entré dans ta chambre, bah j’l'aurais pas fait, si j’pouvais encastrer Atumane dans un mur, j’le ferais. Mais tout ce que je peux faire c’est accepter ta vengeance. Tu peux me faire c’que tu veux, me démolir ici et maintenant si tu veux. Me buter si ça te chante.

Sa voix avait tressauté à ce moment-là, il n’avait pas très envie de mourir.

- Terrae c’est devenu un endroit important pour moi. Qui a sûrement était trop indulgent avec moi. Mais je veux pas gâcher ça - pas encore. Tu auras beau me détester, me faire toutes les crasses du monde. Je ferais en sorte que ce genre de chose n’arrive plus. À toi ou aux autres. Je protégerais Terrae, même si tous ces habitants m’y détestent.

Il marqua une pause pour serrer les dents et supporter la douleur.

- Désolé d’avoir niqué ta soirée.

Sur ces mots, il tourna les talons, pour quitter le dortoir. Il enverrait un message à Afya pour lui dire qu’il ne serait pas là ce soir. Néanmoins, il se tourna une dernière fois vers Houston.

- Juste, ma sœur a rien à voir avec ça. Laisse-là en dehors de ça.

Ça sonnait comme un ordre, mais il ne pouvait pas le laisser s’en prendre à sa sœur. Il se retourna sans même savoir si son pouvoir avait oui ou non fonctionné.

Je sens qu'il se retient, mais moi je ne peux plus.
J'ai dérapé contre Tiago la dernière fois, il aurait dû savoir à quoi s'attendre. C'est tellement pas aussi simple que d'être comme Alice, c'est tellement... Je sais que j'idéalise Terrae. Mais c'est le dernier endroit sur terre où je peux encore vivre. Où j'ai encore une chance. Où j'ai envie de vivre. Et je suis déjà sur le point de gâcher ça. C'est déjà suffisamment dur comme ça.

Il dit qu'il ne reviendra plus. Qu'il respectera la loi. Je serre les dents, parce que c'est logique. C'est pas quelque chose pour laquelle je devrais me sentir coupable ou pour laquelle je devrais m'excuser. Il a l'air en colère. Il doit probablement se retenir de me frapper ahah. Génial, c'est qu'un gosse et il a déjà du mal à se retenir, mais quelle bande de faibles. Comme s'il suffisait de taper des trucs pour régler ses problèmes.

Il se calme. Il mérite pas sa place ici. J'ai pas dit ça. J'ai dit que c'était une place que tu devrais pouvoir perdre si tu te comportes comme un connard. J'ai pas dit ça mais je le retiens pas de penser ce qu'il veut, je m'en branle là tout de suite. Il veut démolir Atumane. Il veut que je me venge sur lui, que je le frappe ou que je le tue. Mes traits montrent à quel point je me retiens à nouveau de hurler. Mais c'est pas possible il comprend vraiment rien ?! Il croit quoi, que je l'aurai pas déjà fait si je voulais ?!

Il me dit que Terrae est un endroit important pour lui. Alors pourquoi est ce qu'il réfléchit pas ?! Pourquoi est ce qu'il pense zéro à ce qu'il fait, pourquoi il essaye pas de s'en montrer digne ? Cette genre de logique va me rendre fou, c'est pas en tapant sur ses habitants que tu vas protéger Terrae, j'en connais un autre qui raisonne de façon aussi débile et croyez moi ça me fout la gerbe. J'ai envie de répondre tellement de choses. Et oui, il a niqué ma soirée.

Et enfin il part. Enfin il se casse. Ah non c'était une feinte. Sa sœur. Je serre les dents.

_ T'as de la chance, tabasser les gens c'est pas mon truc j'assène alors qu'il se dirige vers la sortie, ne parlant pas plus haut que d'habitude, les sonores entendent mieux. Y'a que Atumane qui va payer pour vos conneries, cette fois.

Et je ferme ma porte avec difficulté et rentre dans ma putain de chambre.
Chambre qui n'a plus rien de personnel, à part un panier pour Mara, et ça encore c'est Zola qui a choisit le nouveau. Chambre où j'ai jeté jusqu'à la moindre chaussette après leur passage. Chambre dont j'ai pourtant parfaitement en mémoire les anciennes dispositions.
Je me laisse tomber sur mon lit, qui craque à cause de ce pouvoir de merde, et fout ma tête dans un oreiller pour hurler.