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[Centre] Là où l'enfer s'arrête, un nouveau commence ; mais au moins, nous sommes rentrés • Alice ♥ (speed)
##   Dim 9 Juil 2023 - 15:41
Ariana Vicente

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Ariana Vicente
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Timeline : au retour de la mission principale du 19/12/22, elles ont été téléportées avec les blessés directement à l'hôpital et doivent attendre. Nicolas et Norah ont été pris en charge ; Chris et l'équipe Surveillance aussi ; Lola et Miguel + Nathan vont être transférés à l'hôpital dès que possible.


Ca bourdonne dans ses oreilles. Ca bourdonne et elle n'arrive pas à comprendre où elles sont. Elles sont sorties, maintenant, c'est certain. Les Masters blessés ont été pris en charge à l'hôpital, on les a obligées à s'asseoir elles aussi, à poser les armes dans un coin, mais Aria, elle, reste accrochée à son fusil comme une damnée, hagarde et pleine de poussière et de sang qui n'est pas tout à fait le sien. Quand elle le lâche, c'est la main d'Alice qu'elle trouve, à laquelle à s'accroche, parce qu'elles sont vivantes, Alice est là, Aria est là, elles sont là. Nicolas n'est pas là, mais il est vivant, il est vivant... pour le moment. Le choc l'empêche de respirer un peu.

Un Guérisseur est venu s'occuper du bras d'Alice, la forçant à être examinée pour lui prodiguer les premiers soins. C'est bon, ça a été partiellement guéri avec le cristal de Norah, il lui faut juste mettre quelques coups de guérison supplémentaires pour s'assurer que tout va bien. Mais c'est le chaos dans l'accueil de l'hôpital, c'est presque aussi bruyant que là-dedans... Là-dessous...

Elle échange un regard avec Alice, s'y accroche, et le Guérisseur les invite à les suivre pour les guider jusqu'à une chambre pour s'y poser, le temps qu'il puisse venir les examiner. Mais les plus blessés d'abord.

Elle s'accroche alors qu'elles avancent, que les lumières se succèdent ; c'est comme dans les couloirs sombres de ce bunker, sauf qu'ici tout est trop lumineux et blanc, ça lui pète la rétine, elle respire mal. On chuchote à leur passage quand elles marchent, on pousse des soupirs de soulagement, on leur dit "vous allez bien !!" avant de courir vers la chambre suivante, vers la salle d'opération suivante...

Et ça bourdonne, et elle se doute que pour Alice, ça doit bourdonner encore plus. Elle s'accroche autant pour elle que pour son amie, parce qu'après l'enfer des bombes, il y a l'enfer de l'attente et de la souffrance.

Quand elles sont seules dans la petite chambre, ENFIN SEULES, elle peut se concentrer sur autre chose. Elle souffle. Regarde le plafond. Ne réalise pas trop. Il y a beaucoup de choses à réaliser.

—Tu nous as sorties de là, sourit Aria.

Et elle se remet à pleurer, parce qu’elles ont échoué à leur mission. Elles n’ont pas ramené tout le monde, tout le monde est blessé. Quel fiasco. Quel fiasco...


S'émerveille en #E7654D
##   Dim 9 Juil 2023 - 16:47
Alice Borges

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Retourner à Terrae était presque aussi violent que quitter le bunker. Quitter le bunker, c'était s'extirper de la violence, rentrer vers la maison, vers le connu, vers la sécurité, c'était violent, comme s'arracher un énorme pansement. Et l'arrivée était une gifle, innatendue, hors de la Terre, hors de son équipe. Norah et Nicolas sont emportés pour être pris en charge le plus rapidement possible. Les yeux d'Alice les suivent, incapable de se poser sur autre chose, tant le bourdonnement est violent. Encore épuisée de l'effort qu'elle a produit pour ouvrir le couloir et protéger son couloir, la retombée de l'attaque mentale la fragilise au milieu des pensées des soignants. Tout s'agite, l'hopital a beau être grand, tout grouille à l'inverse du bunker. La quantité de pensées contraste avec la cécité procurée par les machines tueuses du bunker, par les dispositifs pour cacher les soldats. Elle cligne des yeux plusieurs fois.

Ariana ? Elle tourne la tête, elle est toujours là, elle aussi. Un Guérisseur arrive, elle se tourne vers lui, sachant déjà qu'elle venait pour elle, elle tend le bras, et demande en même temps.

« Comment vont les autres équipes ? »

Le Guérisseur va ouvrir la bouche pour lui demander de tendre le bras d'une autre façon, elle l'a déjà entendu, elle entend les blessés dans les esprits des couloirs, elle les voit par les images des soignants, elle voit aussi ce qu'on s'imagine, elle n'arrive plus à trier, et ça monte d'un coup, une boule dans sa gorge, les larmes dans ses yeux ne coulent pourtant pas et c'est un cri qui sort.

« REPONDS-MOI ! COMMENT ILS VONT ? »

Le garçon s'arrête et croise le regard d'Alice, choqué. Elle se voit dans ses yeux, elle voit son visage déformé par la rage et la peur, les dents serrées et visibles, la poitrine qui tressaute. Elle sent ses cheveux collés au crâne par la sueur dans son chignon serré. Le sang sur son bras, sur son uniforme. Elle vient d'hurler dans un couloir où tout déjà s'entrechoque, mais tout le monde continue son travail. Elle se calme, a l'air surprise autant que le Guérisseur. Du plus fort qu'elle peut, elle s'excuse en un murmure, plusieurs fois. Il lui répond tout de même ce qu'il sait : la majorité des autres équipes sont rentrées. Tout le monde est hors de danger mais il y a des blessés. Luna en fait partie, Mitsu et Tiago. Elle hoche la tête, détourne le regard, visiblement gênée, et tend son bras correctement. Elle demande comment vont les enfants : ils sont pris en charge, ils sont saufs.

Le débordement fait place au mutisme. Alice ne dit plus rien, elle se ferme. Elle sent sa Greffe qui s'efface doucement, quitte ses yeux et elle doit lutter pour que le feuillage de son tatouage n'envahisse pas ses bras. Elle la sent, vouloir la protéger, la couper du monde. Mais si elle s'active, tous les Guérisseurs aux alentours perdent leur pouvoir, et elle ne peut pas se laisser déborder. Elle ne peut pas. Alors elle attend patiemment, qu'il termine, le remercie.

Et lorsqu'elle s'assoit, près d'Ariana, elle se rend compte qu'elle tient toujours son fusil. Elle tend doucement sa main, et accueille celle de son amie. Aussi étrange que cela puisse paraître, les pensées de l'Etoile, bien que marquées par ce qu'elles viennent de vivre, l'apaisent. Elle s'y reconnait, elles font le lien avec la réalité d'ici et de là-bas. Le brouhaha est constant et intense dans sa tête, mais elle garde la main d'Ariana, laisse ses pensées dominer les autres. On leur propose d'aller se mettre dans un chambre en attendant la suite de ses soins. Il y a d'autres priorités qu'elle, et Alice le sait. Elles se lèvent et avancent jusqu'à la chambre.

Le chemin est un miroir du bunker. Aveuglant, débordant de bruits, de vies, de pensées. On s'adresse à elle, et à cet instant elle n'a pas envie d'être Master, elle n'a pas envie de rendre des comptes, elle veut simplement le calme, et on s'arrête pour les saluer, leur demander si ça va pour partir aussitôt. Elle fronce légèrement les sourcils, son regard part dans le vague parfois, mais dès qu'elle sent qu'elle perd pieds, elle serre un peu la main d'Ariana, elle l'entend lui envoyer des pensées. Elle tient sa main pour la soutenir elle aussi, elle a éprouvé tant pendant cette mission, qui a dû prendre des décisions dans des conditions atroces.

Lorsque la porte se ferme, le bruit s'arrête, le bourdonnement continue. Sans lâcher la main d'Ariana, elle ferme les yeux. Tant pis. Et doucement, elle murre comme qu'elle ne l'a pas fait depuis une éternité, elle murre son esprit, empêche les autres d'y pénétrer, doucement, moins brutalement que face aux attaques du soldat, un mur simple à défaire, juste pour se protéger un instant, elle laisse simplement Ariana entrer. Quand elle rouvre les yeux, elle croise les siens. Elle n'a pas envie de voir des gens, elle veut bien d'Ariana, elle attend Adé, elle n'a besoin que de ses amies pour l'instant.

Et toutes les deux, se posent, et assimilent, réalisent. Elles ont, avec leur équipe, failli mourir. Alice réalise qu'elle a laissé plus d'une dizaine de personne pour morte dans le bunker, que personne n'ira jamais chercher. Et plus important encore : elles avaient échoué. Et Ariana lui souffle qu'elle les a sorti de là, en souriant. Ca se brise dans le coeur de la Terre, son visage affiche une grande tristesse, et elle explose en pleurs.

« Tu as sauvé Lola. »

Elle parvient à peine à articuler au milieu de ses pleurs, et s'approche de son amie, la prend doucement dans ses bras alors qu'elle pleure elle aussi. Elle la serre tout doucement contre elle, ce qu'elle n'a pas pu faire ces dernières heures.

« Tu-... Tu nous as-... tous protégés. »


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##   Dim 9 Juil 2023 - 17:21
Ariana Vicente

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Alice est au bord de l’effondrement, ça pique. Aria ouvre grands les yeux, se rapproche, elle essaie de la rassurer, même si elle ne l’est pas elle-même ; Alice crie sur le Guérisseur, Aria est juste là, elle comprend, même si l’éclat de voix la choque et la déchire. Ca la remet un peu en elle-même, aussi. Lui fait comprendre qu’elles sont rentrées, même si elle ne sait pas quoi dire, quoi penser. Elle aussi a envie de hurler, mais elle contient, elle contient le temps qu’Alice explose, et quand Alice sera calme, peut-être qu’elle pourra exploser aussi, mais pas devant elle. Pour le moment elles s’assoient, se tiennent la main, se soutiennent mutuellement. Tout le monde est rentré, alors Ariana s’accroche à ça, et elle espère qu’Alice s’y accrochera avec elle.

Elle a des pensées, sans doute, mais les pensées en brouhaha, les images de Lola blessée, de Nicolas blessée, des morts qu’elle a provoquées dans ce couloir… Mais elle repense au fait que tout le monde est rentré et qu’elles ne sont pas toutes seules, même si elles sont toutes seules à deux.

Quand elles sont rentrées, Alice a besoin de temps. Ariana lui en laisse, parce que grâce à l’Eclipse elle sait ce que c’est, d’être Télépathe. Elle sait tout ce qu’on perd, tout ce qu’on gagne, tout ce qu’on entend, tout ce qui vibre en nous. Elle sait qu’autour c’est le chaos et que le chaos se répercute en Alice. Elle serre ses doigts, sans jugement, juste des larmes au bord des yeux, le coeur au bord du gouffre.

Alice rouvre les yeux et elle semble être elle-même à nouveau. Aria ne l’avait jamais vue aussi fragilisée, le coeur à nu, et elle n’est pas télépathe, mais c’est comme si avoir partagé un bout de son esprit avec elle, tout à l’heure, avait créé un lien indéfectible.

Et elles souffrent de ce qu’elles ont fait. Elles souffrent de leurs échecs. Elles souffrent de leurs blessures, celles qui se voient, et celles qu’elles ne voient pas encore. Celles de leurs amis. Leur famille. Elles pleurent. Alice pleure aussi… Oh non, oh non. Pardon. Pardon. Aria s’approche et dans le même mouvement qu’elle, l’enlace aussi. Elles se serrent. Oh non, Aria n’a pas sauvé Lola. Ils ont sauvé Lola ensemble. Ils l’ont ramenée. Mais elle est blessée, en quoi elle l’a sauvée ? Lola est à Terrae… Oh, non, Lola est à Terrae… Ca se brouille dans son esprit alors que sa poitrine se contracte, se compresse, s’effrite ; elle pleure plus fort quand elle repense à la balle qui les a traversés, Nathan, Alice et Lola. La même balle. La même foutue balle. Si ce connard n’était pas mort, elle l’aurait tuée elle-même, elle le sait. Tant mieux s’il a explosé, s’il a été enseveli. Tant mieux… non… des gens sont morts aussi.

Elle serre Alice et sanglote.

C’est chaud dans sa poitrine, une seconde, ça lui fait du bien ; mais elle n’accepte pas les paroles d’Alice. Elle n’a protégé personne. Ils se sont protégés, tous, autant qu’ils le pouvaient. Parce que c’était la seule chose à faire, s’ils ne voulaient pas tous mourir. Aria n’a su protéger personne, peut-être qu’elle aurait même dû y aller plus fort, et Nicolas n’aurait pas été bêtement blessé. C’est toi, Alice, qui a protégé tout le monde. Mentalement, physiquement, tu as été si forte. Tu as rattrapé tout ce que j’ai échoué à faire.

Sa tête se secoue et elle renifle. Elle a pris les pires décisions. Elle leur a fait perdre du temps. Non, vraiment, elle n’a protégé personne.

—Tu sais bien… que c-c’est f-faux, rit-elle dans son sanglot.

Et ça la secoue tellement fort.
Tu as été incroyable Alice. Tu as été incroyable, merci. Merci.
Merci. Pardon.


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##   Mer 12 Juil 2023 - 0:03
Alice Borges

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Alice n'est pas désolée sur le moment, elle le sera plus tard, elle n'y arrive pas, c'est déjà trop à l'intérieur, elle ne peut pas gérer autant les autres, alors elle se tait, s'excuse, et se laisse faire gentiment, avant de s'asseoir avec Aria. C'est pour elle qu'elle sera la plus désolée. Tout le monde est rentrés. Il y a des blessés, des amis. Entre ses pensées et celles des autres, elle serait perdues sans son amie qui la tient. La supporte. Elle n'a jamais arrêté en fait.

Une fois protégée dans la pièce, Alice se protège dans la tête, et Ariana la laisse faire, elle le sait, elle l'entend. Et puis lorsqu'elle rouvre les yeux, elle la voit elle. Elle ne le réalise toujours pas tout de suite, mais ce n'est plus Ariana. C'est Ariana. Elles ont vécu la même chose, au même moment, elles étaient ensemble plus qu'on ne peut l'imaginer. Le lien n'est plus le même. Il résonne, il résonne fort, trop fort, mais pas assez fort pour bloquer tout le reste.

La douleur, la colère, la peur, la tristesse, la rage, l'angoisse, la culpabilité, l'horreur.

Et elles pleurent. Ariana ne comprend pas, elle ne comprend pas qu'elle a sauvé Lola avant n'importe lequel de leur équipe, elle ne saisit pas. Peut-être qu'elle ne peut pas, elle non plus. Lola, Lola est à Terrae, et c'est terrible, elle devrait être heureuse, est-ce que c'est Alice ou Ariana ? Lola devrait être ailleurs et vivre une vie décente. Mais Aria a retrouvé Lola.

A quel prix ? Le soldat, l'image qu'elles s'en font nait dans l'esprit de l'Eau et envahi celui d'Alice. Alice l'a bloqué, elle l'a tuée, et si elle ne l'avait pas fait, alors c'était Aria qui l'aurait fait. C'était pareil, elles étaient là ensemble, c'était pareil. C'était pareil. Alice s'en veut, elle n'avait jamais été aussi en colère qu'à ce moment, et pourtant, elle se savait décidée, elle savait qu'elle n'avait pas le choix. Mais c'était pareil.

Ses mains s'accrochent doucement au tissu de l'uniforme d'Ariana, sans la tirer, sans la lâcher non plus. Les larmes d'Ariana et sa douleur sont violentes, elle ne pense pas non plus les avoir sauvés, elle pense que c'est elle, que c'est Alice. Ses pensées lui sont dirigées, et Alice pleure plus fort, ses sanglots deviennent un peu plus sonores, et des plaintes s'élèvent, pas fort parce que sa gorge ne peut pas, et qu'elle n'en a plus l'énergie, mais c'est là et c'est difficile.

Je n'aurais jamais été capable sans toi. On ne l'aurait pas fait sans toi Ariana.

Elle pose sa tête sur l'épaule de son amie.

Je le sais.

Elles le savent. Ariana pas encore, mais elles le savent, Alice le sait, elle l'a vu combattre sa peur, montrer l'exemple, donner une raison d'avancer à tout le groupe, à Nicolas, à Norah et à Nathan, Alice savait le bien qu'elle lui faisait, elle savait le soutien dont elle avait besoin mais qu'elle innondait en retour aux autres. Alice le sait, elles le savent.

Alice meurt d'envie de s'excuser mais Ariana la devance, et le corps de l'Eau est secoué lui aussi entre ses bras. Même dans les larmes, elles résonnent. La bave et la morve empêche Alice de parler correctement.

« N-n-e le... ssois pas. »
Ne t'excuses pas. Tu n'en a pas besoin, pas avec moi.

Et elle serre un peu plus fort son amie contre elle. Elle est vivante, elle est vivante et elle n'est presque pas blessée, elles s'en sont sorties. Elle est bien vivante contre elle, et c'est ça, là, malgré tous les souvenirs, toute la souffrance, c'est ça qui compte.


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##   Mer 12 Juil 2023 - 23:31
Ariana Vicente

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C’est suspendu ici. Le temps est comme un fil qui s’étire, mais il les relie toutes les deux. Le dialogue est silencieux, entrecoupé de petits geignements, de sanglots, de mots mouillés par les larmes qui s’écoulent comme un torrent.

Aucune d’elle ne comprend, finalement. Alice ne comprend pas que c’est leur confiance absolue en elle qui a porté Ariana. Elle ne sait pas ce qu’elle a fait, et même des mois après, je ne suis pas certaine qu’elle se rende compte. Ils y allaient ensemble, ils étaient ensemble, et personne n’aurait réussi seul ; mais sans Alice, qui les a protégés de son esprit puis de son argile, ils n’en seraient jamais sortis vivants. Tout ce qu’elle a fait, c’était avancer et pleurer, pleurer encore, et Lola l’a regardée pleurer avec tout son dédain pour cette femme faible qu’elle a représenté. Elle note toutes ses erreurs, toutes ses hésitations, tous ces moments qui auraient pu les faire sortir de là plus tôt, avant que ce monstre ne vienne essayer de les abattre, les assaillant d’images horribles.

Mais Alice pose sa tête sur son épaule et Ariana l’enserre fort. Sa tête et posée sur la sienne, elle la tient contre elle, parce qu’elle a l’impression qu’elle va s’effondrer, Alice, juste là. D’avoir trop donné d’énergie et de tout ce qu’elles on fait.

C’est une responsabilité qu’elle portera avec elle, ensemble ; comme si ces morts étaient des choix collectifs, alors même qu’ils avançaient, réunis par les mêmes sensations, images et pensées.

Elle le sait. Que sait-elle ? Qu’Ariana a simplement tenté d’être une adulte, pour une fois ?

Elles le savent. Que savent-elles ? Cette confiance, certainement. Elle peut l’accepter, cela ; que c’est sa plus grande force. (Elle aimerait pouvoir se voir comme ses amis la voient, parfois. Elle aimerait comprendre ce qu’ils perçoivent en elle, ce qu’ils voient briller si fort pour l’appeler Sunshine.)

Alice ne la laissera pas s’en tirer autrement : elle continuera sans doute à le lui répéter. Ils n’auraient pas pu le faire sans elle. Et quelque part, tout doucement, Alice plante une jolie graine dans un potager bien mal en point ; celle qui lui fera se dire, un jour, peut-être, qu’elle n’a pas été inutile sur cette mission. Qu’ils avaient tous leur rôle, et qu’elle a rempli le sien, même si elle ne le comprend pas.

Elle, elle n’aurait pas pu le faire sans Alice qui était là, toujours à la lisière de ses pensées, comme une main tendue. Ni sans Nicolas, solide, le sol sous ses pieds. Ni sans Nathan, enveloppant, comme l’étreinte qu’il lui a dispensée. Ni sans Norah, aérienne, dont la présence lui permettait de respirer. Elle ne sait pas trop où elle se trouvait, elle, parmi tout ça… mais ce n’est pas le plus important, maintenant. Maintenant ce qui est important, c’est qu’elles sont rentrées. Que tout le monde est rentré.

Alors elle ne s’excusera pas aujourd’hui, pas à Alice, en tout cas. Et elle sourit et pleure, la main dans son dos. Elle les bercent. Elles se bercent. S’enserrent. S’enlacent. C’est comme toucher la réalité.

Est-ce que c’était dur, Alice, quand tu étais coupée de nous ? Est-ce qu’il a réussi à te faire du mal ? C’était si terrifiant de te voir là, les yeux vides, et si loin. Pourquoi ils pouvaient t’atteindre, et toi pas ? J’ai trop de questions, trop de peurs. Ils ont essayé de tout nous prendre. Qu’est-ce qu’on va faire, maintenant que c’est fini ?

Et même… face à Lola, comment je vais lui parler ? Lola est là…

Elle respire plus fort et souffle un peu, pour se calmer, alors qu’elle se rend compte de tout ce qui tourne dans sa tête, d’un coup, alors que tout sort. Elle imagine l’exercice que sa psy lui a donné pour se détendre… suit les vagues de son oeil intérieur, les vagues qui montent et qui descendent, qui ne l’engloutissent pas. Elle les gère, c’est son élément. Dis, Alice, tu veux regarder un peu les vagues avec moi ?

J’aimerais bien retourner à la mer, une fois. Est-ce que tu crois qu’on pourra y retourner, un jour ? Sans penser à tout ça, sans avoir peur ?

Est-ce qu’on arrivera encore à se reconnaître ?

Et alors qu’elle se recule, juste un peu, pour l’observer, son visage dégoulinant de tout, nez, yeux, Aria peut voir qu’Alice est comme elle. Et elle la reconnaît.

Au moins, même dans tout ça, il y a la certitude qu’elles se reconnaîtront mutuellement, à défaut de se reconnaître elles-mêmes. Et ça la fait sourire bêtement. Le soulagement est intense, même si tout ça ne s'efface pas. Alice est tellement formidable. Alice est . Toujours. Intensément.

Lentement, elle s’écarte pour de vrai, maintenant qu'elles sont un peu calmées… elles ont pleuré un moment, il semblerait. Elle reprend la main d’Alice dans la sienne, et la guide lentement vers un coin de la pièce où il y a des mouchoirs. Elle lui en tend avant de se servir pour s'essuyer le nez en priorité, parce que AU SECOURS.

—Je… j’vais b-be doyer si je b-bleu-re en-gore, rit-elle en continuant pourtant à pleurer, la voix hachée.

Ensemble, elles arriveront à surmonter ça, hein ?



When I feel low, you show me a signpost for where I should go.


S'émerveille en #E7654D


Dernière édition par Ariana Vicente le Mer 9 Aoû 2023 - 23:56, édité 1 fois
##   Ven 21 Juil 2023 - 18:30
Alice Borges

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Les informations coulent vives comme un torrent dans l'esprit de la Terre, elle les recueille comme elle peut mais tout ne peux pas être retenu, analysé ou compris. Alors non, Alice ne comprend pas pourquoi elle aurait sauvé tout le monde. Pourquoi elle aurait particulièrement porté Ariana alors que c'était sa confiance à elle qui avait porté la Master. Là où Ariana voit le pathétique de ses réactions, Alice a vu son amie avancer et se battre contre tout, elle-même en premier. Elle l'a vu prendre des décisions difficiles, défendre le groupe pour finalement réussir à soutenir tout le monde, à extérioriser ce que tous ressentaient mais s'interdisaient. Pour les ramener à ce qu'ils étaient, des humains, rien de plus.

Alice est épuisée, mais elle tient, elle continue de tenir. Elle ne sait pas comment, elle ne sait pas pourquoi, elle ne se dit même pas qu'à un moment donné il faudra bien qu'elle s'effondre, même doucement, pour pouvoir remonter. Mais elle est avec Ariana, alors tout tient encore autour d'elle, tout tient.

C'était une sensation étrange, elles étaient moins liées concrètement ici que dans le bunker, et pourtant, là, maintenant, c'était plus intense. Est-ce que ça l'aurait été avec les autres de la mission ? Sûrement. Ou peut-être pas. Alice ne le saura jamais, puisqu'en l'état, c'était Ariana, et uniquement Ariana. Chaque mouvement, décision, ressenti était partagé là-bas en bas. Tout était une responsabilité collective, pas seulement théorique. elle avait compter très fort sur Nicolas et sa stabilité à toute épreuve, chacun comblant le besoin de l'autre. Elle avait compté sur la présence rassurante de Norah, et sur l'expertise et la douceur de Nathan. Elle n'aurait pas réussi sans cette équipe au complet. Mais Ariana avait mené cette équipe, mieux et sûrement pas comme elle l'imagine. Mais elle l'avait fait.

Alice se laissera le temps d'assimiler, elle sait qu'Ariana aussi. Elle espère qu'un jour elle sera suffisament fière d'elle pour cette mission. Et pour sa mission de sauver son enfant. Oh, elle n'était pas la seule, et l'unique personne capable de sauver entièrement Lola, c'était Lola. Mais la sortir de là, ce n'était pas une mince affaire.

Petit à petit, les mains d'Alice bougent tout doucement dans le dos d'Ariana, comme pour la consoler, comme pour les consoler. Elle se laisse aller, elle l'accompagne, elles bougent ensemble tout doucement. Oui, elles sont rentrées, c'est terminé, et elles sont vivantes. C'était important de le répéter. Le répéter pour le rendre réel.

Est-ce que c'était dur ? Oui. Est-ce qu'il l'avait blessé ? Pas autant qu'il l'aurait voulu, loin de là. Alice a vu des choses ignobles, elle a vu la mort, la torture, elle a vu ses amis dans un bain de sang. Mais le plus dur, c'était de ne pas pouvoir s'assurer qu'ils allaient bien, pas la vision. La vision était trop, elle était trop forte, trop irréelle, trop évidente. Désagréable, non sollicité, dégoutante. Mais elle était fausse, évidemment fausse. Ce qui l'avait blessée, c'était la volonté si brute de lui nuire, de tuer ses amis, le fait qu'il en est la possibilité. Elle comprendrait plus tard que l'objectif premier de l'enfermer était de l'éliminer elle en premier. Elle ne savait pas pourquoi elle n'arrivait pas à entrer dans leurs pensées, et ce rappel la déstabilise de nouveau, elle se demander pourquoi, elle avait capté un mécanisme, mais impossible de se figurer quoi en pleine action. C'était douloureux, cette impuissance.

Et maintenant ? Que faire ? Alice n'avait pas la réponse. Que faire avec Lola ? La rencontrer. Lui laisser le temps. L'accompagner au mieux. Etre là. C'était bien suffisant, et la Terre est persuadée qu'Aria ferait bien plus.

Pour Ariana, c'est regarder la mer. Alice laisse derrière elle le sol qui s'effondre, les peurs, les questions, et se pose avec Ariana pour écouter un peu les vagues. Elle aimerait elle aussi aller voir la mer une fois de plus. Elle avait toujours apprécié la mer, c'était aussi un endroit où elle se sentait très en lien avec Luna, Luna qui jusque dans son rêve Master regardait la mer. Alice avait confiance, elle se reconnaitrait, elles se reconnaitraient. Elle aurait aimé que Luna à cet instant le lui confirme, elle aurait aimé l'entendre de sa bouche. Mais elle n'en a pas besoin, elle le sait. Alice espère que le sourire confiant au milieu des cheveux bleus de Luna rassurerait aussi Ariana. Imaginer et laisser Ariana voir sa maman, c'était comme lui présenter la mer. Sa mère. La plus rassurante de toutes les mers.

Elles s'écartent l'une de l'autre après un moment, quand elles peuvent respirer sans être comprimée contre l'autre. Elles se regardent, prennent le temps de se reconnaitre. Ariana est toujours Ariana, c'est bien elle. Elles se mettent à sourire au même moment. Au milieu des larmes, c'est sûrement ça qui raccroche doucement Alice à la réalité, visuelle du moins. Elles sont ensemble, Aria ne s'en va pas elle est bien là, et tout va bien puisqu'elle est là.

La main dans la sienne, elle la suit jusqu'aux mouchoirs en reniflant bruyamment, et en entendant son amie, elle se met à rire d'un coup, un départ de rire très nerveux, mais très intensément soulagé. Elle attrape un mouchoir à son tour et essuie son visage, ignorant ses mains tachées de sang sec, elle rit en regardant Ariana.

Voilà, c'est ça que l'on va faire maintenant.

Vivre, c'était le plus important, le détail viendrait bien assez tôt.


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Gotta get out while you can
Gotta get out while you can



Tout est synchrone. Leurs respirations qui peinent. Les mains qui se consolent. Les images qui se transmettent. Les pensées qui s’échangent. Les réalisations qui se font, celles qui ne se font pas. Les mots qui sont plantés dans le potager de son esprit, les certitudes, les craintes, l’horreur.

Aria les a ramenés à ce qu’ils étaient, des humains. C’est vrai. C’est vrai, plus que jamais. Et étrangement, cette pensée l’apaise, même si elle sait qu’elle ne lui appartenait pas. Cette certitude, soudain, que s’ils pleurent, s’ils crient, s’ils ont mal, ils sont humains. Même s’ils ont tué, même s’ils ont une magie incompréhensible et merveilleuse, ils ne sont pas des demi-dieux, ils sont des humains. C’est certainement ça qui les rapproche tant, toutes les deux. Elles sont humaines.

Des humaines si violemment bousculées qu’Ariana ne sait pas si elle existe réellement encore, ou si la douleur dans sa poitrine finira de l’annihiler. Pourtant elle l’a connue dans le passé, cette souffrance, cette culpabilité, cette impression qu’on lui arrache tout ce qu’elle est. Heureusement qu’Alice la tient, qu’elle lui permet de lui rappeler qui elle est, là, maintenant. Cela retarde un peu l’inévitable, simplement.

Alice est si forte, si courageuse. Cela la soulage de savoir que la vision ne l’a pas tant blessée, qu’il ne lui a pas fait aussi mal qu’Ariana le craignait. Un instant, elle s’était demandé si elle retrouverait Alice, après les ravages d’un autre télépathe… mais sa volonté est forte, stable, solide. Comme un rappel de sa personnalité toujours égale, humble, posée.

La suite, c’est trop dur ; Ariana s’en coupe, refuse, nie. Être là, c’est peut-être déjà trop. Mais il faudra essayer. En attendant, se calmer est nécessaire. La mer. Sa mère. Elle a un sourire si doux, tellement beau, tellement lumineux — il lui rappelle celui d’Alice, et en la regardant, Ariana comprend pourquoi elle semblait aimer ses cheveux bleus. Et elle la rassure, cette maman. Elle qui n’en a eue qu’une détestable, sévère, fermée, toujours à lui reprocher qui elle était, ce qu’elle disait, ce qu’elle faisait. Chaque mot, chaque pas, tout était de travers. Cette maman-là, celle qu’Alice lui présente, vient comme effacer les mauvais souvenirs, les faire refluer plus loin dans sa tête, et si Ariana pleure encore, c’est plus silencieusement, plus calmement, parce qu’enfin elle respire.

Elles sourient. Rient. Se mouchent.

S’installent. Attendent. Continuent à contenir les pièces d’elles-mêmes qui manquent de leur échapper.


Et bientôt, ça vole en éclat.

Le Guérisseur revient, termine de s’occuper d’Alice, pour qu’elle puisse rentrer chez elle et se reposer. Ariana n’est plus trop là, déjà, quand il est de retour, elle essuie juste ses larmes qui coulent sans s’arrêter sur son visage épuisée, lisse.

Il leur explique l’évolution, calmement, distinctement. Ceux qui sont au bloc. L’équipe d’Elwynn, Jérémy, Aoi, Erik, endormis au gaz, en train d’être rapatriés. Nathan, au bloc. Nicolas et Norah, en soins intensifs. Aaron endormi, épuisé, son équipe au complet. Mitsuki, Luna et Tiago, rapatriés. Les deux premières, au bloc. “Mais ça ira”, s’est-il senti obligé de préciser. “Tout le monde est rentré.”

Il ajoute que les petits viennent d’arriver.

Elle n’a pas envie d’y aller. Alors elle ne dit rien, reste assise à côté d’Alice, jusqu’à ce qu’Adé ouvre la porte. Elle croise son regard. Aimerait lui éviter ce piètre spectacle.

Elle sourit dans ses larmes, c’est un peu vide, mais elles sont là, elles sont rentrées.


Am I gonna swim, am I gonna sink?
Am I gonna bend, am I gonna break?
Will I make it out alive?
Make it out alive?


S'émerveille en #E7654D
##   Mer 23 Aoû 2023 - 23:30
Alice Borges

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Alice Borges
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Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer.

I used to foat
No I'm just fall down
I used to know
But I'm not sure now...


Alice s'accroche à ses certitudes, les transmet à Ariana, récupère les siennes, récupère l'apaisement et le calme que cela procure à la petite Eau. Quoiqu'il arrive maintenant, elles savent, elles sont ensembles. Il y a au creu de son âme cette sensation étrange, continuité de tout cet échange silencieux : elles savent. Si elles avaient toujours été proches, si elles avaient toujours su compter l'une sur l'autre, ce n'était plus pareil. C'était autrement plus puissant, plus enfoui aussi. Ce qu'elles avaient fait, d'horrible et de salutaire, c'était ensemble, d'un même corps et d'une même âme. C'était déstabilisant mais encore plus apaisant.

La douleur est intense mais cette certitude là est comme le seul moyen de la calmer. Alice sourit à peine quand Ariana se trouve rassurée. Les visions étaient ignobles, horribles, destructrices, mais heureusement pour elle, le soldat ne savait pas ce qui pouvait la toucher le plus. Ni l'expérience de la Master à entendre les autres depuis des années, à faire la séparation entre ses pensées, ses peurs et celles des autres. C'était répugnant, ce qu'elle avait vu, c'était difficile, mais ça n'avait pas particulièrement d'impact à long terme pour Alice. Elle savait qui elle était, il lui fallait bien plus pour la faire douter.

Et la vision de Luna finit de l'apaiser pour le moment. Penser à sa mère, c'était toujours rassurant. Cela semble aussi toucher Ariana. Le sourire de cette femme pourtant inconnue, mais si tendre, ce souvenir si intime, cela l'aidait. Elle aurait aimé pouvoir lui présenter Luna, elle se dit que les deux femmes se seraient très bien entendue, sur bien des points. La vision de sa maman disparait alors qu'elles se regardent enfin, que le calme revient, leur offre une pause bienvenue. Elles rient, comme pour se protéger de ce qui viendra encore.


La porte s'ouvre sur le Guérisseur, Alice ne l'avait pas entendu arriver comme elle avait monté ses barrières. Elle se tait soudain, écoute les instructions du garçon, se laisse faire, docile tout à coup, silencieuse, comme plongé dans un mutisme. Elle n'est plus vraiment là. Petit à petit, elle laisse les pensées de l'Air entrer, celles de cex qui courent dans le couloir. Doucement. Les douleurs s'en vont, elle va pouvoir rentrer chez elle.

Rentrer, avec Adé. Retrouver la maison. Elle tourne la tête vers son amie. Elle ne veut pas la laisser seule, elle ne veut pas rater la sortie des autres, elle veut savoir comment ils vont. Les infos tombent, mais Alice veut être là. Elle veut être là pour la sortie du bloc de ses amis et élèves, elle veut savoir quand ses proches ouvriront les yeux. Et puis ils ajoutent que les enfants sont arrivés. Cette fois elle ne regarde pas Ariana pour savoir, elle entend. Elle garde sa main dans la sienne, et ensemble, encore, elles attendent.

Alice est fatiguée, elle ne trouvera pas le sommeil, mais elle sait qu'elle a envie d'être chez elle. Loin du bruit, loin des autres. Pour mieux revenir, elle espère, pour voir tout le monde vivants et éveillé.

Elle entend Adé arriver, et relève la tête vers la porte avant que la poignée de s'ouvre. Elle n'a pas encore la forcé de descendre du lit, ni de lâcher Ariana. Le visage de sa Lune apparait enfin, et elle ne peut pas s'empêcher de sourire. Sourire en grand, au milieu de la cascade de larmes qui accompagnent ce sourire. C'es trop d'émotions en même temps : soulagement, abandon, frustration, terreur, joie, apaisement. Trop,trop qui n'ont même pas de nom. Elle lui sourit en grand malgré les pleurs silencieux, sans sanglot, sans tressot.

Elle est de retour, elle est revenue. Peut-être pas toute entière, peut-être pas complètement, pas pour tout le temps, mais elle est revenue vivante.
Elles sont revenues ensembles.

What was I made for ?
Cause I don't know how to feel
But I wanna try
I don't know how to feel
But someday I might


[Centre] Là où l'enfer s'arrête, un nouveau commence ; mais au moins, nous sommes rentrés • Alice ♥ (speed) Alice%20Signa


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